« Où comptes-tu aller habillée de la sorte ? » Elle se tourne vers sa mère, Ophelia, bras croisés sur sa poitrine alors qu’elle lui fait face. « Loin des idées archaïques et insipides qui quittent vos lèvres un peu trop souvent ces derniers temps, mère. » L’insolence qui quitte ses lèvres de plus en souvent ces temps-ci et elle en a conscience, la vipère, sans réussir à contrôler cet agacement qui était le sien. Plus le temps passait, plus elle était en colère contre ces adultes supposés être là pour eux, supposés prendre soin d’eux quand, en réalité, ils n’avaient que leurs propres intérêts en tête. Elle avait essayé la douceur, sans succès, et elle estimait qu’elle n’avait plus à prendre sur elle pour plaire à une mère qui se moquait bien de ce qu’elle éprouvait. Son agacement n’était que plus fort encore après ce que Leo lui avait appris deux jours plus tôt – et ce que leur mère avait trouvé normal de leur apprendre en plein milieu de ce repas supposé les réunir. « Cesse donc de me parler avec si peu de respect Ophelia, ou je peux t’assurer que… » « Que quoi, au juste ? Que vous allez me priver de ma liberté et me vendre au plus offrant pour servir vos intérêts ? N’est-ce pas ce qui est déjà prévu, mère ? » Sa mère qui proteste face au sourire arrogant offert par la sorcière qui n’écoute déjà plus sa génitrice, transplanant loin de cette maison dans laquelle elle avait l’impression d’étouffer. Elle aurait pu éviter cette confrontation Ophelia, car elle savait qu’elle trouverait à redire sur sa tenue. Elle portait un jean noir qu’Arya l’avait poussé à acheter lors d’un de ces moments entre filles dans le monde moldu qu’elles côtoyaient ensemble parfois avec un chemisier au couleur des serpents, le tout couvert d’une veste en cuir prêtée par son amie. Elle était loin des tenues portées habituellement, loin de l’élégance qu’elle affichait constamment. C’est volontairement qu’elle avait décidé de se montrer à sa mère, comme une façon de lui tenir tête et de lui prouver qu’en dépit de tout ce qu’elle voulait lui imposer, la Burgess restait une sorcière à part entière qui n’adhérerait jamais à ses idées. Si elle parvenait à maintenir les apparences la plupart du temps, elle avait pourtant besoin de s’évader, de s’éloigner du monde sorcier qu’elle aimait et détestait à la fois et pour cela, il n’y avait rien de mieux que côtoyer ce monde moldu où elle était sûre de ne croiser personne qu’elle connaissait. C’est près d’un bar où Arya l’avait déjà emmené qu’elle transplane, loin des yeux curieux. L’ambiance avait été festive, la dernière fois, et c’était exactement ce dont elle avait besoin à ce moment-là. Si la sorcière regrettait de ne pas être là avec ses amies, un moment seule lui convenait autant même si elle devait avouer qu’elle n’était pas forcément la plus à l’aise dans ce monde. Quand elle pénètre dans le bar, celui-ci est déjà occupé de nombreux moldus sans doute venus décompresser – le temps des fêtes était toujours compliqué, elle le réalisait en voyant bon nombre de ses amis redouter cette période. Elle parvient à se glisser au sein de cette petite foule, comprenant alors qu’un groupe était supposé jouer ce soir-là ce qui expliquait l’ambiance euphorique et électrique qui y régnait. Enfin, Ophelia arrive jusqu’au bar où elle doit hausser la voix pour se faire entendre, commandant une bière avec les quelques pièces moldues lui restant de sa dernière expédition. Alors qu’elle se tourne pour chercher un endroit où s’installer, son corps en percute un autre et elle parvient de justesse à ne pas faire tomber sa boisson. « Tu peux pas faire atten... » Sa voix qui se coupe quand, en levant les yeux vers l’unique responsable de cette bousculade, elle réalise qu’elle connaissait l’homme face à elle. « Je rêve. Il a vraiment fallu que tu me suives jusque là, Anderson ? » Accusation plutôt ridicule puisque finalement, n’était-ce pas elle qui n’était pas à sa place quand lui devait sans doute côtoyer bien plus souvent qu’elle ce monde ci ? Si elle reste surprise par cette rencontre fortuite, elle réalise que parmi toutes les personnes qu’elle aurait pu rencontrer dans ce bar, ce n’était pas lui le plus désagréable à côtoyer. Elle aurait pu tomber sur bien pire, quand bien même il était hors de question qu’elle ne le lui avoue ou elle était sûre d’en entendre parler pendant des mois. « Enfin je ne devrais pas être étonnée, tu as toujours l’air d’être là où je ne t’attends pas.. » Sourire qu’elle cache derrière son verre alors qu’elle porte sa bière à ses lèvres, consciente que rien ne l’obligeait à lui parler, après tout, mais qu’elle n’avait pas esquissé le moindre mouvement pour l’éviter.  

« N’oublie pas ton couvre-feu, petit frère » les mots glissés par Arya avec dérision, il leva son majeur en direction de la brune sans aucun remord et aucune sympathie dans un geste presque habituel avec les années. Elle savait que Noah détestait les règles imposées par leur père qui ne concernaient que lui quand en plus, il avait passé la majorité moldue et sorcière depuis des mois. Il ne comprenait pas pourquoi le lieutenant lui exigeait encore autant de lui alors que jusque-là, le garçon n'avait pas montré de signe de rébellion particulier. Du moins pas ici, au cœur des Hampstead, famille à l’image relativement aisée et sans problèmes. C’était pourtant l’explication donnée par son père adoptif à sa mère un soir où, après être rentré trop tard selon lui, le couple s’était disputé parce qu’Isabel avait pris sa défense. A ses yeux Noah avait toujours été différent de ses autres enfants naturels là où sa femme l’avait seulement traité comme un fils, et il aurait forcément des problèmes un jour comme si le fait d’être orphelin, d’avoir passé les premières années de sa vie dans un établissement d’accueil avec des enfants dépourvus d’affection parentale lui donnait d’office des vices et autres comportements douteux qu’il n’avait pourtant pas. Il était un adolescent avec ses humeurs changeantes, ses envies de sortir et de profiter de ses amis, de flirter indécemment avec les filles et surtout, comme ce soir, de jouer de la musique. Ses baguettes de percussions dans son sac à dos, il ignora délibérément le regard sévère de William – Noah regrettait vraiment que celui-ci insiste tous les ans pour prendre une permission exceptionnelle et être avec eux à Noël – lança un clin d’œil à son jeune frère Cameron et sortit en claquant la porte tout en sachant que ça les énerverait. Peut-être les provoquait-il un peu trop finalement, peut-être que bientôt et par cette majorité atteinte, ils lui demanderaient de quitter la maison mais de toute façon, n’en avait-il pas totalement envie ? Poudlard serait bientôt terminé et il ressentait le besoin de s’exiler de cette famille qui n’était pas entièrement la sienne pour grandir et s’épanouir auprès de celle qu’il avait choisi en les personnes de Connor et Maisie, de Neve aussi parce que s’il ne savait pas où ils seraient tous l’an prochain, il savait qu’à ses côtés se tiendraient toujours ces poufsouffles-là.

Patronus envoyé discrètement à Maisie avec le nom de l’endroit où il se produisait avec son groupe ce soir au cas-où la brunette avait le temps et l’envie de le rejoindre, il se rendit à pied jusqu’au bar qui se trouvait en réalité à seulement quelques pâtés de maisons de chez lui. Il était même assez connu dans le coin pour y venir souvent avec ses amis moldus, ceux-là même pour certains avec qui il était allé à l’école avant d’entrer à Poudlard, ce collège privé pour les riches comme disaient les garçons évidemment pas conscients de la magie ou du statut de sorcier de leur batteur préféré – le seul, oui, mais ça l’amusait de penser qu’il était tout de même leur favori. Bar dépourvu de magie autre que celle créée par les musiciens qui se succédaient sur la scène, la surprise fut incontestable en croyant reconnaître la voix familière d’Ophelia sortie tout droit de la bouche du corps qu’il venait de percuter dans la foule. Il fronça d’abord les sourcils puis écarquilla les yeux en réalisant que oui, la vipère se trouvait bien juste devant lui. Combien de chances pour que ce genre de scénario arrive ? Même dans ses rêves les plus fous, la sang-pur n’apparaissait pas comme ça devant ses yeux. « Que je te suive ? » répondit-il une fois le choc passé, c’est-à-dire après plusieurs secondes de confusion intense. « Ophelia Burgess en chair et en os dans un bar moldu à quelques rues de chez moi et c’est moi qu’on accuse de harcèlement ? » s’amusa t’il un peu à ses dépens, curieux bien sûr de la voir là et plus encore dans une tenue éloignée de tout ce qu’elle portait habituellement. En même temps, il aurait été attirer l’attention que de porter une cape de sorcière au beau milieu des moldus. Regard appréciatif qu’il ne cacha d’ailleurs pas, le bouclé releva la tête vers elle à ses prochaines paroles. « Est-ce que c’est un compliment ? Parce que moi, je le prends comme ça » Le ton qu’elle avait utilisé semblait loin de l’air blasé qu’elle affichait normalement avec lui ; et ça lui plaisait. Tout comme la voir dans cet élément finalement, assez à l’aise malgré le lieu, les circonstances et surtout ce qu’il savait d’elle – ou pensait savoir. N’était-elle pas sensée rester du côté magique du monde et côtoyer uniquement des sorcières et sorciers de son rang ? A cette pensée, il reposa plus attentivement les iris sur elle à la recherche d’un quelconque indice avant de dire : « Plus sérieusement, qu’est-ce que tu fais là Ophelia ? Est-ce que tu as… des soucis ? » Et ça devait être étrange de le voir s’inquiéter sans émettre une once d’ironie mais quand même, il y avait de quoi se poser des questions. « J’aime croire au fait que tu es simplement venu me voir jouer mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, je ne suis pas totalement idiot » Pas suffisamment pour présumer qu’elle s’intéresse à lui, même si l’inverse était vrai. Une bière similaire à la sienne demandée au barman, Noah s’installa sur l’un des grands tabourets devant le bar et incita la belle à faire de même en lui présentant le second siège libre. Il était encore étonné de la savoir là mais il aurait été fou de passer à côté de l’occasion de passer du temps avec elle, qui plus est en dehors du château.

Elle n’est pas supposée fréquenter de tels endroits, Ophelia, et pourtant elle s’y sent bien, étrangement libre et épanouie. Ici, elle n’était personne, rien d’autre qu’une adolescente comme les autres. Elle pouvait s’amuser, boire, danser, et faire preuve de toute l’insouciance du monde sans que cela ne lui soit reproché un seul instant. La sorcière n’avait pas besoin de calculer le moindre de ses mouvements, le moindre de ses mots. Elle n’était qu’Ophelia et si le reste du temps, ce n’était pas suffisant, tout était différent ici. Ici, elle pouvait suffire, elle pouvait se contenter d’être elle. Tomber sur Noah ne change même pas ce fait – ce n’était pas comme s’il irait raconter qu’il avait croisé la Burgess dans un bar moldu, pas vrai ? Elle avait l’impression étrange qu’il ne le ferait pas, et s’il venait à le faire, elle était sûre que personne ne le croirait tant ça devait sembler étrange de l’imaginer dans un tel lieu. La brune soupire un peu quand elle réalise après coup que son accusation était idiote, d’autant plus quand elle apprend que Noah n’habitait pas très loin. « J’aurais du m’en douter, c’est Arya qui m’a amené ici il y a quelques semaines. » Elle aurait du comprendre alors que la sorcière avait choisi un lieu familier, situé pas très loin de chez elle. Pour autant, le savoir n’aurait pas changé grand-chose. Tomber sur le blaireau ne lui déplaisait pas véritablement si elle devait être honnête, présence qu’elle avait fini par trouver plus divertissante et intéressante qu’elle ne l’aurait sans doute du. Forcément, elle ne laisse rien paraître et lève les yeux au ciel face à l’interrogation du poufsouffle face à elle, peu étonné par sa façon de prendre ses mots. « Prends le comme tu veux. » Il l’aurait remarqué, de toute façon, si elle avait voulu l’insulter. A force de se côtoyer, même parfois pour quelques minutes à peine, il savait sans doute reconnaître quand elle était agacée ou non. Ce n’était pas le cas même si elle préfère cacher son sourire derrière sa bière qu’admettre ce fait. La sang-pur fronce les sourcils quand Noah semble véritablement s’inquiéter pour elle, surprise de voir qu’il n’en plaisante pas et cherche à savoir ce qui pouvait la tracasser. « Je.. » Elle marque une courte pause, s’empêchant d’en dire plus. Comment pourrait-il comprendre, de toute façon ? Leurs mondes étaient véritablement différents et tout comme elle ne pouvait pas tout saisir des tracas qui agitaient sa vie, elle ne s’attendait pas à ce que lui comprenne. Comment comprendre qu’on attendait d’une sorcière de dix-huit ans à peine qu’elle ne se fiance pour apporter prestige à son nom ? Comment lui expliquer que la simple idée de devoir s’engager dans une union qui grignotera un peu plus sa liberté chaque jour lui donnait envie de fuir loin de toutes ces responsabilités pour lesquelles elle s’était pourtant préparée toute sa vie ? Elle ne pouvait pas et elle préférait se taire que se perdre dans des explications qui lui mineraient le moral. Après tout, Ophelia était venue ici pour se changer les idées alors il était hors de question qu’elle ne plonge à nouveau dans ses soucis. Alors elle détourne le regard et affiche un de ces faux sourires qu’elle avait l’habitude d’offrir lors des réceptions auxquelles elle participait régulièrement. « Tout va bien. » Elle vient boire quelques gorgées de sa bière pour se donner contenance avant d’enfin relever les yeux vers Noah. « Mais je note qu’apparemment, tu t’inquiètes pour moi, ce qui est…. Adorable. » dit-elle alors qu’elle s’installe près du tabouret sur lequel s’était assis le sorcier. Elle se détend un peu plus alors qu’elle voit plusieurs moldus danser, alors que l’esprit festif de la salle parvient à effacer les doutes qui étaient revenus la heurter. « Alors comme ça, tu joues de la musique ? Quel genre, exactement ? » Curiosité véritable qu’elle éprouvait alors, Ophelia ne cherchait pas à détourner la conversation mais s’intéressait réellement à ce qu’il allait lui répondre. Elle réalise qu’elle ne le connaît pas tant que ça, en dehors de ce côté séducteur qu’il lui présentait à la moindre occasion et elle était intriguée par ce qu’il pouvait montrer d’autre. « Laisse-moi deviner... » Elle fait mine de réfléchir avant de reporter son attention sur le blaireau. « Tu joues de la guitare et tu as un taaas de groupies prêtes à t’envoyer leurs sous-vêtements comme s’il s’agissait de furets envoyés à un hippogriffe ? » demande-t-elle, amusée, éclat pétillant dans ses iris alors qu’elle appréciait le taquiner. « J’espère que tu sais que je serai jamais une de tes groupies. » Elle insiste sur le jamais, poussant un peu son genou du sien pour l’embêter. Nouvelles gorgées avalées, la brune finit par se pencher un peu vers Noah comme si elle s’apprêtait à lui confier un secret. « Mais qui sait… Peut-être que si je trouve que tu joues bien, je te laisserais me faire danser. » lance-t-elle avant de se redresser, s’appuyant contre le bar tout en soutenant le regard de Noah. Rien qu’une danse, se disait-elle. Ça n’engageait à rien et n’aurait aucune conséquence, pas vrai ? Encore fallait-il qu’il parvienne à la convaincre, ce qui n’était pas forcément gagnée pour la Burgess.

Il était dans son monde ici et ce, même si ce n’était certainement pas l’un des côtés de sa personnalité qu’on connaissait de lui au château. A Poudlard, il était un sorcier en apprentissage, un gamin qui galérait parfois à suivre les cours et qui préférait amuser la galerie pour qu’on ne remarque pas ses difficultés ; un adolescent heureux d’entendre les cloches sonner la dernière heure de cours pour pouvoir profiter de son temps libre avec ses meilleurs amis ; un jeune adulte qui prenait plaisir à flirter avec les plus jolies filles de l’école sans pour autant jamais se poser plus d’un mois avec la même. Il était ce garçon là en Ecosse mais ici en Angleterre, c’était différent. Il était toujours aussi gamin cela dit, il se disputait toujours autant avec sa sœur mais il ne bronchait pas, ne bougeait pas d’un centimètre lorsque son père était dans les parages. Une rébellion qui avait du mal à se manifester, une peur en cette autorité qu’il n’avouait pas et raison principale de sa présence dans ce bar. Son groupe de musique ne valait peut-être pas ceux qui remplissaient les stades de milliers de spectateurs mais avec sa batterie, Noah se sentait bien. Il se sentait lui-même et aussi, il y avait toujours eu l’idée de défouler colère interne et frustration sur cet instrument qui, finalement, lui allait très bien. Alors tomber sur Ophelia dans cet endroit le rendait perplexe, il n’aurait pas su expliquer pourquoi. La surprise était totale cependant. « Evidemment » La mention de sa sœur le fit soupirer mais pouvait-il lui en vouloir cette fois ? Elle avait inconsciemment amené la vipère jusqu’à lui et il devait en être ravi. Conscient des regards autour d’eux, des regards sur la jeune femme qui attirait l’œil de plus d’un homme ce soir, il l’invita implicitement à s’asseoir à ses côtés, laissant à ses amis l’installation de leur matériel pour leur prochaine apparition. Il nota que la simple question sur sa présence dans le monde moldu la déstabilisa ou plutôt, l’incita à prendre son temps pour répondre et il était suffisamment observateur pour savoir que ça n’annonçait rien de bon. Et ça l’intéressait, beaucoup plus qu’il n’aurait dû. Comme elle lui avait fait remarquer en Islande lors de cette soirée aux sources, il ne devait avoir comme seul objectif que de la séduire, pas de se soucier d’elle autrement. Bullshit pensa t’il même si sans doute, se contenter de ça aurait été préférable n’est-ce pas ? Il risquait moins de s’y perdre. « T’as pas l’air bien… mais ok, comme tu veux » Qui était-il pour lui faire avouer ses problèmes ? Elle devait d’ailleurs être venue dans ce bar pour boire et oublier ce qui la tracassait, et la forcer à se confier la ferait plus fuir qu’autre chose – il n’en avait pas envie. Il haussa un sourcil amusé à sa prochaine réplique avant d’en être abasourdie. Jamais dans l’abus Noah. « ADORABLE ? » Parce qu’elle avait bien utilisé ce mot et… il grimaça, comme trahie par la sang-pur et se remercia de ne pas avoir été en train de boire à cet instant, il aurait surement tout recraché. « Adorable, Burgess, vraiment ? » insista t’il pour qu’elle retire immédiatement ce qu’elle venait de dire. C’était impossible et elle ne le ferait pas mais il pouvait espérait un peu. « Je ne suis pas adorable. Je suis beau, grand, fort… et excellent au lit » glissa t’il avec un clin d’œil à la sorcière, sachant qu’il ne lui faudrait que quelques secondes pour lever les yeux au ciel et se moquer encore de lui. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher, il adorait l’embêter. Attentif lorsqu’elle essaya de deviner quel genre de musique il jouait et même l’instrument, Noah secoua la tête, amusé par la belle. La belle qu’il regardait maintenant en pensant à quel point elle l’était justement ; en avait-elle autant conscience que lui ? « Faux et vrai » répondit-il en attrapant son verre pour en boire une gorgée. « Elles se battent même pour savoir laquelle j’embrasserai en premier » Une plaisanterie plus que la réalité ; ils n’étaient pas dans un film après tout. « Bien sûr » affirma t’il un peu trop rapidement après elle qui le prévenait que jamais elle ne serait comme toutes ces filles. « Toi, tu seras LA groupie en chef » Elle ne l’avait pas encore entendu jouer mais peut-être serait-elle déçue finalement. Est-ce que cela devait avoir un impact sur lui ? Absolument pas et pourtant, il y avait une petite appréhension. En la voyant se pencher vers lui il s’attendait à tout et à rien en même temps, et s’il retint sa respiration à la proximité partagée qui lui rappelait sans mal celle d’il y a quelques jours dans l’eau bouillante des sources, Noah laissa échapper un rire, finissant sa boisson pour se relever à ses côtés. « Deal » répondit-il sans attendre parce qu’il s’agissait de Noah et que jamais il ne refusait un défi quel qu’il soit. Cela aurait été très mal le connaître. « Tu vas même me supplier, princesse » lança t’il avec un nouveau clin d’œil, reculant assez pour ne pas se prendre un mauvais coup. Un regard vers la scène d’où il pouvait voir les membres de son groupe, l’un d’eux lui fit un signe de pouce que tout était prêt et il trouva le timing parfait. « Regarde et admire » Confiant, avec tut de même la peur qu’elle déteste ce qu’ils s’apprêtaient à jouer, le sorcier rejoignit la scène avec un sourire, échangeant un check avec chacun de ses amis avant de se placer derrière sa batterie et oublier tout le reste. Mélange de pop, de rock, une ballade chantée – il se contenta de faire les chœurs – ils enchaînèrent une chanson puis deux, avant que Noah capte le regard d’Ophelia dans le public et son sourire, signe que peut-être, elle s’amusait vraiment. Le bouclé laissa sa place derrière les cymbales et de la scène, il tendit la main vers la brunette qui semblait réticente. « Un deal est un deal Burgess » articula t’il pour qu’elle puisse lire sur ses lèvres. Il n’était pas question qu’elle se défile alors quand enfin, elle approcha d’assez près, il l’attira par le bras jusqu’à ce qu’elle soit sur la scène avec lui, avec eux, les musiciens. Les cris ne manquaient pas de les accompagner, les sifflements aussi alors peut-être vivait-il sa dernière heure parce qu’elle le tuer pour cette initiative mais il s’en moquait pour le moment, parce qu’il avait gagné. Il n’attendit pas pour la faire tournoyer une première fois, espérant que si elle voulait vraiment l’abattre, elle ferait ça après.

Elle est soulagée quand Noah n’insiste pas, ayant craint pendant un instant qu’il ne l’interroge un peu plus sur ce qui pouvait l’amener dans un tel lieu. Si l’intention était bonne, ce n’était pas ce qu’elle cherchait à ce moment. Elle voulait profiter, Ophelia, faire comme si tout allait pour le mieux et certainement pas discuter de ce qui pouvait la tracasser. Sourire ornant ses lippes, elle ne peut qu’être à la fois fière et amusée en le voyant réagir comme il le faisait suite à l’adjectif qu’elle venait d’utiliser pour le définir. Elle savait qu’il le prendrait de la sorte, qu’il s’offusquerait car sans doute n’était-ce pas un qualitatif assez viril à ses yeux. « Adorable oui, c’est ce que je viens de dire. » Elle n’en démord pas la vipère, bien trop amusée par sa réaction pour revenir sur ses propos. Pourtant il ne se laisse pas perturber bien longtemps, réplique qui la pousse à lever les yeux au ciel comme bien souvent quand elle était face à lui. « Tu sais ce qu’on dit à propos des hommes qui se vantent constamment de leurs exploits, pas vrai ? » Interrogation lancée en haussant les épaules, elle réalisait dernièrement qu’elle appréciait le chercher, voir qu’il parvenait à lui tenir tête tout en la faisant rire malgré ce qu’elle prétendait. Elle en vient à s’intéresser à lui, à cette musique qu’il était visiblement venue jouer ce soir-là et qui parvenait à l’intriguer. Ophelia ne connaissait que trop peu la musique moldue, même si elle avait déjà entendu quelques morceaux lorsqu’elle avait fréquenté différents bars et même un club, une fois. Elle se demandait si ce qu’elle jouerait ressemblera à ce qu’elle connaissait et, surtout, quel instrument Noah pouvait jouer. Évidemment, le blaireau saisit l’occasion pour se vanter, poussant la sorcière à rire légèrement alors qu’elle s’abstient de justesse de lever les yeux au ciel une nouvelle fois. « Elles sont donc si pressées que ça d’être déçues ? » dit-elle sans lâcher son regard, portant sa pinte à ses lèvres pour en boire quelques gorgées. Elle doit avouer qu’elle a presque hâte de l’entendre, de vérifier s’il était aussi doué pour jouer de la musique qu’il le sous-entend. « C’est beau de voir que tu rêves aussi fort... » le taquine-t-elle – comme si elle, Ophelia Burgess, pouvait être la groupie de qui que ce soit ! Idée qui lui semble plus que ridicule même si elle en vient à lui faire une proposition qu’elle n’aurait jamais osé quelques mois plus tôt. L’américaine n’est pas étonnée de voir que le sorcier accepte alors qu’il lui donnait l’impression de ne reculer devant rien. « Tu n’as pas fini avec ce surnom ridicule ? » Elle sait bien pourtant que tant qu’elle accordera de l’importance à ce surnom et qu’elle montrera qu’il parvenait à l’agacer, il continuera à l’utiliser pour le simple plaisir de la voir réagir. C’est à ce moment là que le sorcier est appelé par ses partenaires, laissant Ophelia seule sur le tabouret haut. La vipère se tourne vers la scène, observant son camarade s’installer derrière la batterie. Quand la chanson commence, elle est agréablement surprise, rythme entraînant qui la pousse bientôt à frapper légèrement du pied sur le sol. Elle toise avec un air dégoûté un homme d’une trentaine d’années venu s’installer près d’elle, trop près même, le poussant quand il fait exprès de la frôler. Elle ignore ses paroles, bien plus intéressé par le groupe se produisant sur scène et, si elle devait l’avouer, surtout par Noah. Sourire offert quand leurs regards se croisent, ne s’attendant pas à le voir se lever et tendre la main vers lui. La sorcière sent quelques regards se poser vers elle et hésite, peu désireuse de se retrouver sur scène devant autant d’attention. Seulement Noah insiste, lui rappelle le deal qu’ils avaient passé quelques minutes plus tôt alors Ophelia soupire, termine sa boisson et se lève pour le rejoindre. Glissant sa main dans la sienne, Noah l’aide à monter sur scène tandis que le reste de son groupe se remet à jouer. « T’étais obligé de faire ça ici ? » dit-elle en soupirant à cause des cris et sifflements qui lui parviennent déjà. Forcément il n’attend pas qu’elle se dégonfle et fait tournoyer la sorcière qui suite le mouvement et il ne lui faudra que quelques secondes pour oublier la foule qui les observe. Elle oublie le reste car elle s’amuse véritablement, se détendant peu à peu et se laissant aller à rire quand Noah la fait danser encore et encore, tournant sur elle-même alors que sa main ne lâche pas celle du brun. La musique est assez entraînante pour qu’elle se déhanche en ne suivant rien d’autre que ses propres envies, loin des danses qu’elle connaît lors des galas qu’elle fréquente habituellement. Elle se sent libre, Ophelia, libre et joyeuse car elle n’avait pas à répondre à des attentes qui ne lui plaisaient pas. Alors qu’il la fait tourner encore, la sang-pur se retrouve alors contre le torse de Noah, dos à lui suite à un mouvement trop rapide qu’elle n’a pas anticipé. Elle hésite à peine une fraction de secondes, consciente qu’elle devrait s’éloigner mais refusant de le faire alors qu’elle guide une de ses mains sur sa hanche. « Je suppose que ce n’est pas ce à quoi tu t’attendais en faisant danser une princesse. » dit-elle en insistant sur le dernier mot. Sans doute que si n’importe quel sorcier faisant partie de l’élite la voyait à ce moment-là, adorant danser contre un sang-mêlé, alors la rumeur se répandrait dès le lendemain dans le château et elle en serait jugée. Seulement elle s’en moque à cet instant, consciente qu’il y avait peu de chance pour que cela n’arrive – et réalisant à quel point l’idée l’indifférait tant cette sphère de sa vie l’agaçait dernièrement. D’humeur joueuse, Ophelia remonte sa main le long du bras de Noah jusqu’à s’arrêter sur sa nuque. Elle tourne la tête vers lui, lèvres qui effleurent sa joue alors que leurs regards ne se croisent. Elle n’avait pas anticipé d’apprécier autant cette proximité, d’aimer sentir la main de Noah sur elle mais c’était pourtant ce qui arrivait. « Tu sais ce que tu devrais faire, Noah ? » Elle insiste sur son prénom, consciente qu’il avait rarement franchi ses lippes. Des sifflements lui parviennent alors de la foule et lui permettent de retrouver un minimum ses esprits, elle se penche un peu plus pour que ses lèvres n’arrivent à son oreille qu’elles frôlent alors. « Aller voir du côté de mes copines. » Éclats de rire quittant ses lippes alors qu’elle utilise les mots qu’il avait osé lui envoyer, s’éloignant alors pour danser à une distance plus raisonnable avant de commettre l’irréparable – et si elle a chaud, si elle se sent si légère à ce moment-là, c’est uniquement dû à la danse, Ophelia en était convaincue.

Il aurait dû se douter qu’elle ne perdrait pas une occasion de le taquiner, Ophelia, et c’était certainement tout ce qu’il méritait pour passer le plus clair de son temps à en faire de même à Poudlard. Il avait commencé dans le seul but d’embêter Arya mais Noah s’était finalement fait prendre à son propre jeu en développant un intérêt tout particulier pour la sang-pur. Il savait qu’il y avait des chances que ça ne mène nulle part cependant il était trop têtu et compétiteur pour reculer devant n’importe quel défi et s’il n’était pas encore capable de le réaliser, il était déjà trop investi pour faire marche arrière. Qui faisait ce genre de choses de toute manière, hormis un gros looser ? Il refusait qu’on lui attribue ce titre et les supplications de sa sœur adoptive pour qu’il arrête ne suffisaient pas non plus à le mettre en garde. Bien au contraire. Riant à sa question qu’au final, il était presque sûr d’entendre sortir de sa bouche, Noah haussa les épaules, feignant l’indifférence. « Il n’y a qu’une seule façon de savoir si je mens… » A cette réflexion, il lui envoya un clin d’œil, certain que ça l’ennuierait encore plus. Il n’avait aucun mal à vanter ses mérites comme elle venait de le dire et puis jusqu’à preuve du contraire, le poufsouffle n’avait jamais eu de retours négatifs sur sa façon de faire. Pas qu’il en ait besoin, il avait assez confiance en lui pour ne pas douter et ce, même si la Burgess semblait bien décidée à lui faire avouer l’inverse. Il était amusé de la trouver en ces lieux, étonné aussi parce que c’était la première fois qu’il la croisait en dehors des murs de Poudlard et il lui vint en tête que pour elle aussi, cela devait être nouveau. Ophelia avait assurément d’autres préoccupations que de traîner dans un bar et écouter des groupes de musique amateurs performaient sur scène. Il se demanda, d’ailleurs, ce à quoi elle pouvait bien occuper son temps quand elle n’était pas en Ecosse mais l’ambiance des lieux ne permettait pas vraiment d’avoir ce genre de conversation et une petite voix interne lui souffla qu’il y avait peu de chances que ça arrive. Parce qu’ils n’étaient pas amis et que son intérêt pour elle n’était pas réciproque. Pensée qui le dérangea un instant mais qu’il balaya d’un signe de tête et d’un sourire, comme il le faisait chaque fois. « Elles n’ont pas l’air déçues pourtant… » commença t’il en regardant autour de lui, certaines des filles louchant effectivement sur lui, sur eux. « Ok, elles ont vraiment l’air déçues mais c’est à cause de toi. Elles sont clairement jalouses parce que je t’accorde toute mon attention » Ce n’était presque pas un mensonge. « Et elles ont raison » Cette fois il l’examina de haut en bas, dans cette tenue moldue qui lui allait beaucoup trop bien pour la santé mentale du Anderson. « Elles ne t’arrivent pas à la cheville » Tout comme lui, ce qu’il n’ajouta pas, désireux de tout sauf de se rabaisser devant elle. Challenge lancé par la vipère en personne, il répondit évidemment positivement, persuadé de parvenir à la faire danser, Ophelia, et tout oublier parce qu’elle semblait être là pour ça et qu’il n’avait pas envie de dévier ses plans. Juste s’y greffer et profiter de sa présence loin de leurs proches, loin du château, loin de leur autre monde finalement. Le surnom qu’il avait pour elle lui, n’était jamais loin et la réaction de la brune ne se fit pas attendre. Il éclata d’un rire franc tout en secouant la tête d’un « Jamais » et de s’éloigner pour rejoindre la scène, là où les autres musiciens commencèrent à jouer, amis de longue date, amis de son autre vie en quelque sorte qui ne manquèrent pas de lui envoyer des clins d’œil d’encouragements. Et il était sûr qu’il s’agissait de lui montrer leur soutien avec la jeune femme et non avec sa batterie puisque ça, il gérait parfaitement. Baguettes de bois en main qui n’avaient rien de magique contrairement à celle dont le sorcier ne se séparait presque jamais, ce fut lui qui donna le rythme à ses camarades, lui qu’on pouvait entendre par-dessus les autres instruments malgré le rôle de la batterie souvent dénigré par ceux qui n’y connaissaient rien, il s’éclatait, Noah, de faire autant de bruit, il y avait le sourire, la joie de vivre comme chaque fois qu’il voyait sa musique faire des miracles : faire danser les gens, les réunir, leur faire passer un bon moment. Et bien sûr il fut incapable d’ignorer la sang-pur au milieu de la foule ; Ophelia qui éclipsait les autres sans avoir besoin de ne rien faire d’autre qu’exister – ou alors c’était lui qui était trop mordu. Il ne voyait qu’elle, ou presque, fronçant naturellement les sourcils en remarquant un type la collait et ce fut son déclic pour aller la chercher – même si elle n’avait eu besoin de personne pour se débarrasser de lui. Sa place qu’il quitta pour lui tendre la main sous les sifflements, il lui rappela sa promesse avant de la faire monter, non sans siffler lui-même entre ses doigts comme un idiot parce qu’il avait gagné. Ce round en tout cas. « Quoi, t’aurais préféré une danse privée ? » lui répondit-il assez près pour qu’elle l’entende, revenant sur ses propres mots. « Quoique maintenant que t’en parles… » Elle allait le frapper et il n’y aurait personne pour la retenir s’il continuait alors sur cette pensée et pour qu’elle n’en ait pas le temps, Noah la fit tournoyer une première fois, sentant la sorcière se détendre au bout d’une longue minute. Enfin. Il aimait son allure de princesse, ses manières de sang-pur, mais il avait un faible plus gros encore pour la Burgess insouciante, celle qu’il avait vu aux sources chaudes en Islande et avec qui il s’était amusé, celle qui dansait sur cette scène, devant des dizaines d’inconnus, sans se soucier de leurs regards, de leurs jugements. Celle qui se retrouvait coller à lui à cet instant, déclenchant inévitablement le désir en lui, battements de cœur soudain plus rapides et le souffle coupé par tant de proximité. Et elle le savait, Ophelia, elle le savait très – trop – bien puisqu’elle en profita en le cherchant clairement. « Nan » lâcha t’il au bout d’une seconde, relâchant en même temps un soupir. « Mais tu sais quoi ? C’est encore mieux que dans mes rêves » Elle ferait le rapprochement avec leur dernière danse au bal quand elle l’avait provoqué, ce qui semblait être devenu une habitude entre eux. Un jeu instauré naturellement auquel il devenait doucement accro. Ses doigts accrochés à ses hanches, une qui remonta même au niveau de ses côtes jusqu’à la passer dans son dos et la rapprocher d’elle, il avait chaud, Noah, plus encore lorsqu’elle glissa ses lèvres près de son oreille, le garçon sentant le souffle chaud de la belle lui chatouillait le côté du visage, il continuait à danser, son bassin se heurtant volontairement au sien dans des mouvements pourtant doux, d’une lenteur à faire monter la température – ou est-ce que c’était dans toute la pièce qu’il faisait chaud ? Il n’en savait rien, il ne savait plus. Son prénom sur les lèvres de la sorcière, il secoua la tête à sa question, la langue perdue, jusqu’à ce que son rire atteigne ses oreilles au même moment que sa réponse et qu’elle s’éloigna, poufsouffle offusqué par tant d’audace, tant de répartie et surtout, la frustration se diffusant partout dans son corps. Il l’avait mérité, celle-là, et il se mordit la langue, ne sachant pas vraiment s’il devait rire ou la détestait pour cet affront. Mais ce fut un léger rire quand même qui s’échappa alors qu’il la regarda danser devant lui, les yeux emplis de convoitise, le feu en lui ne se dissipant pas. Encore une minute à la laisser se déhancher devant lui, devant eux tous, une autre idée lui vint en tête et alors qu’il s’apprêtait à rejoindre sa place derrière sa batterie, Noah l’entraîna avec elle par la main et la fit s’asseoir sur le petit tabouret, oubliant – presque – sa petite mascarade juste avant. Lui glissant les baguettes entre les doigts, il la guida de ses mains, un « Laisse-toi faire pour une fois » chuchotait à son oreille suivi d’un « Laisse-moi faire » pour qu’elle comprenne, se détendre et se laisse totalement aller. Ce qu’elle fit le temps d’une chanson complète, la dernière pour lui et ses amis, les applaudissements les acclamant après la énième note. Toujours placé debout derrière elle, il profita du manque de musique pour approcher à nouveau de son oreille et affirmer d’un ton qui se voulait clair et concis : « J’me fiche de tes copines, Ophelia » en insistant sur son prénom comme elle l’avait fait. Lui tendant la main pour se relever, il suivit le reste du groupe au milieu de la scène, saluant comme il se devait le public et en redescendit enfin, vipère qu’il ne lâcha pas des doigts. Noah lança des sourires aux fêtards les félicitant mais il ne s'arrêta pas, passant plutôt par le bar pour leur commander deux nouveaux verres et l’emmener dans un coin plus reculé de la foule. « Alors, ça fait quoi d’avoir été une rockstar pendant presque cinq minutes ? » Il approcha pour qu’elle l’entende, sa tête reposant sur le mur à côté d’eux et le regard toujours ancré au sien, couleur virant entre le bleu et le gris et impossible à décrire réellement, mais dans lequel il plongeait sans difficultés.

« Wow, j’en ai de la chance d’être à ce point privilégiée. » dit-elle en levant les yeux au ciel, quand bien même ses lèvres finissent par s’étirer en un sourire amusé. Si Ophelia sentait effectivement quelques regards sur eux, elle doutait qu’il s’agisse réellement de jeunes femmes jalouses de la proximité qu’elle entretenait avec Noah. Elle savait que le blaireau avait de nombreuses conquêtes à son actif à travers ce qu’elle avait pu apercevoir à Poudlard alors elle n’était pas surprise de voir que ses talents de séducteur étaient tout aussi actifs chez les moldus. Et même si ça ne devrait pas être le cas, la sorcière devait avouer qu’elle aimait sentir le regard de Noah lui être dédié, compliment qui lui plaît plus que de raison. Elle ne dit rien pourtant, par peur de se trahir, crainte qu’il ne réalise qu’elle n’était alors peut-être pas si indifférente que ce qu’elle pouvait bien avancer. Le blaireau la quitte finalement pour se retrouver sur scène et c’est un tout autre aspect de lui qu’elle observe alors. Elle admire ses mouvements, le son produit par chaque geste mais surtout la passion qui se dégage de lui à ce moment-là et c’est évident que ça lui plaît, qu’il aime ce qu’il fait. La foule s’agite et se déhanche en partie grâce au rythme qu’il produisait et ça devait être grisant d’avoir un tel effet sur autrui, de pouvoir susciter une telle animation sans aucune magie autre que celle de la musique. Elle se retrouve transportée, n’hésitant pas si longtemps que ça quand Noah l’invite à le retrouver sur scène. Se faufilant à travers les danseurs et fans du groupe, elle attrape sa main et grimpe sur l’estrade à ses côtés. « Même pas en rêve ! » dit-elle, faussement outrée alors qu’elle frappe doucement son épaule. Et elle met peu de temps à se lâcher, Ophelia, encouragée par Noah, encouragée par cet anonymat qui était alors sien et lui permettait de se détendre totalement. Ici, personne ne savait qui elle était, personne ne connaissait son statut alors il n’y avait rien de mal à danser, pas vrai ? Alors c’est ce qu’elle fait, se déhanchant et riant, dansant avec le blaireau qu’elle s’amuse à provoquer dans ce jeu qu’elle estime être sans grande importance – car il ne pouvait pas l’être, elle ne pouvait pas se permettre d’accorder de réel intérêt à ce jeu qui était le leur. Palpitant qui loupe pourtant un battement à l’évocation de ces rêves qu’il avait déjà évoqué alors que ce qu’il avait déjà sous-entendu à ce sujet avait affolé son imagination. C’est pourtant la vipère qui a le dernier mot alors qu’elle cherche Noah avant de s’éloigner non sans rire au passage face à la mine qu’il avait alors – même si elle reste agréablement surprise de voir qu’il ne s’en offusque pas et qu’il va même jusqu’à rire avec elle. Sourcils froncés quand le sorcier l’attire derrière la batterie, elle se retrouve alors assise, Noah derrière elle, cherchant à guider ses mouvements. « Mais... » protestation qui meurt au fin de sa gorge finalement alors qu’elle décide d’accepter, de laisser Noah la guider quand bien même ses instincts la poussaient plutôt à constamment garder le contrôle. La brune se détend alors contre lui, laissant les mains du musicien guider les siennes et alors, c’est elle la responsable des mouvements de cette foule, c’est elle qui produit une mélodie différente de ce qu’elle connaissait habituellement. Son regard se perd vers cette foule qui saute, danse, chante, vers la joie et la chaleur qui s’en dégagent et elle aime ça, Ophelia, sensation grisante éprouvée d’être la responsable d’une telle agitation. Elle comprend mieux pourquoi Noah semblait tant aimer être derrière la batterie et elle profite de chaque seconde de cette sensation incroyable d’être libre. Quand la musique s’arrête, elle est un peu essoufflée à cause de l’effort fourni par ses bras même si c’était le sorcier derrière elle qui l’avait guidé tout le long, tête qu’elle tourne vers lui quand il approche ses lèvres vers elle. Un « tant mieux » qu’elle ne contrôle pas quitte ses lèvres alors qu’elle sourit, en grande partie grâce à l’aveu du blaireau. Elle n’avait pas envie qu’il s’intéresse à elles, si elle devait être honnête. Glissant sa main dans la sienne, elle suit Noah jusqu’au milieu de la scène où il salue avant de descendre, l’attirant vers le bar où un autre verre lui est tendu. Si la sang-pur aime l’agitation qui règne dans le bar et qui rend le lieu si vivant, elle ne peut qu’être un peu soulagée quand ils sont un peu à l’écart de la foule, léger répit offert face à toutes les sensations qu’elle éprouve alors. « C’était vraiment… Génial. » Elle n’a pas envie de mentir, de prétendre qu’elle n’a pas aimé cet instant alors que c’était pourtant le cas. « C’est comme ça à chaque fois que tu joues ? » Elle se tourne vers lui, épaule posée contre le mur. Son regard se relève finalement vers celui de Noah alors qu’elle réalise que le sourire qui orne ses lippes depuis quelques instants déjà ne l’a toujours pas quitté. « C’est ce que tu veux faire, après Poudlard ? Parcourir le monde avec ton groupe ? » Curiosité véritable qui s’empare d’elle alors qu’elle a envie de savoir, Ophelia. Une part d’elle se demande comment on se sent quand on est maître de son avenir, quand on peut choisir de faire absolument tout ce qu’on veut. Elle boit de longues gorgées de son verre avant de laisser sa main libre s’avancer vers Noah jusqu’à se poser sur son torse, frôlant les boutons de sa chemise. « On va jouer à deux vérités un mensonge, j’imagine que tu connais ? » Confirmation qu’elle attend avant de continuer. « Si tu perds, tu termines ton verre d’une traite. Si tu gagnes... » Elle ne termine pas sa phrase, la sorcière, relevant les yeux vers Noah de qui elle s’était rapprochée. De toute façon, elle était persuadée qu’il saura trouver une récompense digne de ce nom. « Alors première proposition… j’aime le ketchup. Un peu trop même, parce qu’objectivement je sais que c’est clairement pas bon mais je peux pas m’en empêcher. » Première vérité offerte alors qu’elle hausse les épaules, doigts qui s’amusent à pianoter contre sa chemise. « Deuxième proposition : je suis allergique aux poils de niffleur. Vraiment, suffit que j’en touche un et je suis obligée de prendre ma potion si je veux pas finir à l’infirmerie. » Mensonge qu’elle tente de glisser en étant convaincante. « Et enfin… J’ai un tatouage. On peut juste pas le voir comme ça, il est à un endroit quasiment toujours recouvert d’un vêtement. » Lèvre inférieure qu’elle mord alors qu’elle termine sa phrase sans lâcher la blaireau du regard, tentant de ne pas penser à quel point sa proximité pouvait être troublante.

Il ne s’était pas vraiment attendu à ce qu’Ophelia se laisse faire en la tirant sur la scène puis derrière la batterie mais plus que ça, il n’avait pas cru qu’elle le laisse faire parce que si Noah avait l’habitude de presque toujours obtenir ce qu’il voulait par cette force de persuasion que beaucoup traduisait par la capacité à être très chiant ; la sang-pur lui avait prouvé à maintes reprises qu’elle n’était pas facile. Ni facile à convaincre, ni une fille facile au sens le plus large et s’il y voyait un défi de taille avant tout que de la faire flancher, le poufsouffle n’était pas si infaillible et détaché que ça. Et c’était dangereux, raison pour laquelle il regrettait de ne pas en avoir parler franchement à Connor et Maisie qui l’auraient – peut-être – convaincus d’arrêter mais c’était plus fort que lui et ce soir, il ne regrettait absolument pas la présence de la Burgess dans ce bar en même temps que lui. Parce qu’il s’amusait, qu’elle s’amusait aussi et que finalement, c’était tout ce qui comptait. Le sourire de la sorcière valait le risque et qu’on le damne pour cet intérêt pour celle qui représentait tout ce qu’il ne pourrait jamais avoir, à l’heure actuelle il s’en moquait totalement. N’étaient-ils pas que des adolescents avec toute la vie devant eux ? Musique assourdissante dans les oreilles il ne percevait que les coups de baguette d’Ophelia, de lui, sur les différentes parties de la batterie et son cœur vrombissait dans sa poitrine à la sensation familière de bien-être, d’euphorie, qu’il partageait pour la première fois avec quelqu’un d’autre que les membres de son groupe. Avoir un public qui dansait sur leurs sons était incroyable et presque jamais, il n’avait eu peur que ça ne plaise pas. Sans doute parce que les gens qui venaient ici cherchaient juste ça, s’éclater sans juger quoi ou qui que ce soit. Minutes passées bien trop vite avant que le morceau ne se termine, il n’oublia pas sa présence – comment le pourrait-il, lui cria une voix dans sa tête qu’il fit taire d’un claquement de langue – et lui glissa même quelques mots, désireux de lui faire comprendre qu’il n’avait dit ça que pour l’embêter la dernière fois, qu’elle était la seule à attirer son attention ce soir et plus généralement, quand elle était là. Entraînant la sorcière à l’écart pour couvrir un peu le bruit de la musique et des cris de la foule – mais surtout par égoïsme pour l’avoir pour lui tout seul – il laissa un sourire mimer celui de la belle quand elle répondit à son interrogation, Noah fier de lui avoir fait vivre un moment pareil. « Tu as été géniale » lui assura t’il avec un clin d’œil puisque même s’il avait été aux commandes, elle l’avait suivie, lui accordant sa confiance le temps de plusieurs minutes et il ne doutait pas que cela avait dû lui demander un effort. « Chaque fois, sans exception » lui confirma t’il alors dans un hochement de tête, celle-ci reposant toujours contre le mur à leurs côtés. « C’est pour ça que j’aime autant ça. La batterie, c’était d’abord surtout un moyen de casser les oreilles de ma famille mais j’ai appris à vraiment jouer et on a formé ce groupe avec les autres… jouer ensemble c’est ce que je préfère » C’était peut-être là le reflet de sa personnalité, cette dépendance aux autres, à ses proches – ou en tout cas ceux qu’il aime ; ce besoin d’être entouré et son incapacité à se retrouver seul sauf pour lire ses bandes-dessinées et jouer aux jeux-vidéos. Une autre chose qu’elle ne devait pas connaître d’ailleurs, Ophelia, et le désir soudain de lui apprendre sur lequel il préférait ne pas s’attarder maintenant. Il avait bien d’autres désirs sur l’instant ; mais sa question l’en dévia également, surpris qu’elle s’intéresse à lui de cette façon. « Non, ce n’est qu’une passion. Un passe-temps » avoua t’il en haussant les épaules. Elle comprendrait ce qu’il voudrait dire par là, il en était persuadé. « Ce serait un rêve un peu trop dingue » Mais pas assez pour le garçon qu’il était, loin de là. « Et toi, est-ce que tu as des passions ? » Il retint le en dehors de moi qu’il n’aurait pourtant pas hésité à dire en temps normal mais il ne voulait pas gâcher cette occasion d’en savoir plus comme il l’avait fait lors du bal quand elle était partie bien trop vite après leur danse à cause de lui. Son regard toujours planté sur elle parce que regarder ailleurs une seconde lui semblait une trop grande perte, il sentit sa main plus qu’il ne la vit se poser sur son torse et jouer avec ses boutons, contact qui lui envoya des décharges et pour lequel il se maudit de réagir aussi aisément. Il devait avoir le contrôle, pas elle alors il se racla la gorge avant de dire « Tu plaisantes ? J’ai inventé ce jeu » Exagération qui le fit rire mais il n’y en avait pas un seul qu’il ne connaissait pas, trop taquin et compétiteur pour ça. Il la laissa pourtant commencer, à l’écoute du premier aveu qui mena un sourire sur ses lèvres, le deuxième sur lequel il tiqua un peu parce que c’était tout à fait probable ce genre d’allergie et qu’en plus elle avait l’air convaincante. Jusqu’à ce qu’elle déballe la troisième vérité – de ça, il en était certain – et qu’il sente la température grimper (encore) considérablement en lui. Il laissa échapper un soupir comme pour se reprendre mais elle était proche, Ophelia, trop proche et elle attisait clairement le désir en lui, celui qu’il peinait à contrôler totalement. Il opta pour une plaisanterie afin de refroidir lui-même ses ardeurs même si elle n’aidait pas en se mordant les lèvres comme elle le faisait. En réalité, il mourrait d’envie de le faire à sa place. « Je savais que tu ne m’intéressais pas uniquement parce que tu es sexy » Compliment qu’il s’empressa de modifier en pensant qu’elle n’apprécierait pas. « Jolie, je veux dire, ne me frappe pas » Et si Noah aurait dû préférer l’éloignement à un rapprochement après cette remarque, il n’en fit rien et avança un peu plus son visage du sien, seuls quelques centimètres les séparant pour dire : « Ce n’est vraiment pas très fair-play, comme si je ne pensais pas déjà suffisamment à toi à longueur de temps… maintenant je vais devoir imaginer à quoi ce tatouage peut ressembler… et où il se trouve exactement… » Du pouce, il vint soudainement lui caresser la joue comme il ne se l’était jamais permis avant mais l’ambiance était propice à ce genre d’échange et il se laissait emporter. Les yeux accrochés aux siens pour guetter la moindre réaction à son toucher, il descendit dans son cou avec son index cette fois, lentement, au haut de son buste, seule parcelle de peau qu’il pouvait alors toucher, elle portait encore sa veste en cuir – qu’il trouvait très canon cela dit. Et il avança vers son oreille comme pour lui confier un secret, lâchant d’une voix suave un « J’adore le ketchup moi aussi » tout en se retenant de rire face à l’absurdité de cette confession. « Et je pourrais croire à cette histoire d’allergie… mais je vais dire que tu mens pour le tatouage… tant que je ne l’aurais pas vu de mes propres yeux » Il la cherchait un peu parce que son instinct lui disait que c’était vrai mais il était beaucoup trop curieux… et peut-être avait-il fait exprès de perdre malgré son côté compétiteur. Levant son verre devant elle, gagné ou perdu il en avait de toute façon besoin, il avala le contenu cul-sec comme demandé, grimaçant légèrement à la sensation brûlante dans sa gorge. « Ok, à moi » « Je ne sais pas nager » Mensonge bidon, plus encore parce qu’elle l’avait vu à l’œuvre en Islande mais il haussa les épaules comme pour appuyer ce fait. « J’ai deux souris comme animaux de compagnie, Indiana et Jones » En référence à l’un de ses films moldus préférés même si elle ne comprendrait pas. Et il termina par une vérité, criante, une qu’elle ne pourrait que détecter. « J’ai très, très, envie de t’embrasser, là tout de suite. Mais j’ai promis que je ne le ferais que si toi, tu le voulais aussi alors… » Alors il attendrait, que ce soit aujourd’hui, ce soir, dans ce bar où il était incapable de dire si la chaleur venait de lui, de son désir intact pour la sang-pur, ou bien de tous ces gens qui dansaient autour d’eux. Alors elle avait le pouvoir, le contrôle bien qu’il espérait qu’elle brise toutes les barrières pour franchir le pas. Personne ne le saurait si c’était ce qui l’inquiétait et c’était ce qu’il tenta de lui transmettre par le regard tandis que l’une de ses mains s’enroula autour d’elle pour la rapprocher.

Une part d’elle envie Noah pour cette liberté qu’il semblait avoir, pour la possibilité de pouvoir agir comme il l’entendait sans avoir besoin de se soucier de ce qui arriverait. S’il lui arrivait de saisir parfois cette liberté, c’était lors d’instants fugaces qui n’étaient pas voués à durer et qui glisseront entre ses doigts si tôt les responsabilités de retour sur ses épaules. Elle appréciait chacun d’entre eux, pourtant, tout comme elle aimait ce moment différent qu’elle partageait avec lui alors même qu’elle avait un comportement bien différent à Poudlard dès lors qu’il tentait de se rapprocher d’elle d’une façon ou d’une autre. Elle ignore ce qui la poussait à agir comme elle le faisait, ou plutôt, elle ne préfère pas s’interroger à ce sujet, volonté de prétendre que ce n’était rien de plus qu’une envie éphémère, qu’une distraction et rien d’autre. Et alors qu’elle écoutait Noah lui répondre, Ophelia réalise qu’elle aime cet éclat particulier qui brille dans ses iris à l’évocation de cette passion, de cette musique qui semblait tant signifier pour lui. « Et ta famille alors ? Elle vient te voir ou elle trouve que tu casses vraiment les oreilles ? » Léger sourire offert alors qu’elle réalise qu’elle ne sait pas grand-chose à ce sujet, en dehors d’Arya, ce qui n’a rien d’étonnant. Leur relation a toujours été plutôt superficielle, basée sur ce jeu entre eux et elle savait que si ce n’était pas plus que ça, c’était en grande partie sa faute, celle de la méfiance dont elle avait bien pu faire preuve à son égard. Si elle n’avait pas totalement disparu, la vipère avait fini par apprécier certains côtés aperçus chez le blaireau bien qu’elle n’irait pas jusqu’à l’admettre. Gorgées avalées, elle hausse les épaules légèrement. « Je suppose que les rêves sont tous un peu dingues. » C’était bien pour cette raison qu’ils étaient élevés au rang de chimères – les siens ne l’étaient-ils pas également ? Croire, du haut de ses dix-huit ans, qu’elle serait capable de faire la différence pour les sorcières, d’aider, même de façon minime, quand au fond, elle était encore retenue par des chaînes dont elle ne se défaisait jamais véritablement ? « J’aime bien écrire. » Ce qui était vague, sans doute, mais c’était déjà mieux que tout ce qu’elle avait pu lui offrir jusqu’à présent. Jeu proposé par la brune, elle sait bien qu’elle joue avec le feu, qu’elle n’était pas supposée s’approcher de lui comme elle le faisait, encore moins venir attiser ce désir qu’elle savait présent pour elle mais la vérité était qu’elle en avait envie.  Phrases qu’elle énonce en soutenant son regard pour guetter la moindre de ses réactions, elle s’apprête à répliquer pour répondre à l’adjectif offert mais Noah semble la connaître un minimum puisqu’il se corrige presque aussitôt. « Je ne suis pas si violente que ça. » dit-il en levant les yeux au ciel. Du moins, même si elle le menaçait de temps à autres, elle n’était encore jamais passée à l’acte, ce qui était bon signe. « Parce que tu penses à moi à longueur de temps ? » demande Ophelia, arquant un sourcil alors qu’elle se doutait qu’il devait encore exagérer. Seulement sa réflexion se coupe alors que le pouce du sorcier vient caresser sa joue et si elle l’aurait repoussé encore quelques semaines plus tôt, la sang-pur se contente de relever les yeux vers lui en tentant de réprimer à quel point ce contact ne lui semblait pas si désagréable que cela aurait du l’être. Au contact de son doigt glissant sur sa peau pour voyager jusqu’à son cou, elle sent sa peau parcourue de frissons et elle se surprend à vouloir sentir son index se promener un peu plus sur elle, pensée qu’elle essaye de chasser comme elle le peut. C’est pourtant Noah qui lui offre un peu de répit par ce secret avoué au creux de son oreille et qui la fait rire même si elle avait l’impression d’avoir encore un peu trop chaud. « Peut-être que si tu es suffisamment convaincant, je pourrais te donner des indices sur son emplacement. » Elle aurait dû freiner tout ça, Ophelia, arrêter de rentrer dans son jeu et l’encourager comme elle le faisait mais elle n’était pas certaine d’en être capable même si elle le voulait.

C’est finalement au tour de Noah et celui-ci commence tout de suite avec un mensonge des plus évidents, poussant l’américaine à se demander à quel jeu il jouait pour se vendre si tôt. Après tout, elle l’avait vu nager un peu plus d’une semaine plus tôt, sourcils froncés alors qu’elle sait déjà qu’il doit avoir autre chose en tête. Cette histoire d’animaux lui semblent crédibles sauf qu’elle finit bien vite effacée par l’aveu prononcé par le poufsouffle, celui qui semble ajouter des degrés supplémentaires autour d’elle. La part d’elle raisonnable qui lui hurle d’arrêter et de partir n’est plus qu’un murmure alors qu’elle se sent un peu trop enivrée par sa proximité, par sa main sur sa hanche et plus encore par le pouvoir qu’il lui offrait. C’était elle qui était maîtresse de la situation, elle qui déciderait de la suite et personne d’autre, elle qui pouvait choisir ce qu’il adviendrait de cette tension entre eux. Noah ne s’imposait pas à elle et si cela aurait dû l’être, ce n’était malheureusement pas toujours le cas et une part d’elle respecte un peu plus le sorcier pour ce fait. L’autre part, elle, ne désirait rien d’autre que de se jeter dans ce brasier nourri par leurs dernières interactions. Elle finit son verre d’une traite Ophelia, alors qu’elle n’a encore rien dit, dépose le verre sur la table à côte d’eux et suivant son impulsion la plus primaire, elle se tourne vers Noah, dépose une main dans sa nuque et l’attire à elle pour déposer ses lèvres sur les siennes. Elle n’avait pas anticipé ces flammes s’attisant au contact de sa bouche et si le baiser se voulait léger au début, il n’en est rien alors qu’elle se perd totalement contre lui. Son corps s’appuie contre le sien, magnétisme évident et qu’elle ne peut nier maintenant qu’ils s’embrassent avec une telle passion. « Ça ne veut rien dire. » murmure-t-elle entre deux baisers, volonté de se convaincre elle avant toute chose. Cela ne pouvait rien dire d’autre que ce flirt entre eux, rien dire d’autre que quelques baisers échangés sans importance quand bien même il parvenait à tout faire disparaître autour de lui. Il n’y avait que Noah, Noah et son parfum entêtant, Noah et ses mains posées sur elle alors même qu’ils étaient encore au milieu de cette foule. « Ça n’arrivera que cette fois. » affirme-t-elle à nouveau et si ses mots tentent d’être convaincants, il n’en est rien de son corps. Ophelia retrouve ses lèvres avec envie, cœur battant dans une course folle, alors que sa main posée sur sa nuque glisse jusqu’entre ses mèches de cheveux qu’elle caresse et que son autre main se pose dans son dos, appuyant pour l’attirer un peu plus contre elle alors même que son propre corps est coincé entre le mur et lui. Elle ne sait pas dans quoi elle s’embarque, la vipère, et elle ne parvient pas à y réfléchir – parce que par Merlin, si c’était le goût que les erreurs pouvaient avoir, elle était prête à recommencer, encore et encore.

tw kissing.
Il laissa échapper un rire en pensant à sa famille, comme l’avait mentionné Ophelia, et la question à laquelle il ne pouvait apporter de réponse positive. « Non. Non, ils ne viennent pas » Et très sincèrement, Noah n’avait jamais cherché à les inviter. Sa mère l’avait encouragé quand il avait commencé à jouer de la batterie mais sa musique n’était pas vraiment ce qui plaisait à celle qui l’avait élevée. « Et je crois que c’est mieux comme ça » Parce qu’il avait envie de garder ce plaisir pour lui, partager cette passion avec ceux qu’il appréciait – les membres de son groupe, ses meilleurs amis – pas avoir Arya dans les pattes ou les regards de jugement de son père adoptif sur lui. Non, il préférait largement être seul ici, face à un public inconnu, libre et en paix. Du moins c’était ce qu’il croyait jusqu’à ce qu’il remarque Ophelia au milieu de la foule et que bien sûr, il l’interpelle. Sans trop savoir pourquoi, il y avait quelque chose de spécial à jouer devant elle, à s’exposer totalement et se soumettre à son œil critique. Mais elle n’avait rien dit de négatif et elle avait même apprécié – qu’elle l’avoue ou non, il le savait. Il hocha la tête, pensif, à sa réflexion sur les rêves tout en supposant qu’elle avait raison, la sang-pur, et une nouvelle fois elle réussit à le surprendre avec sa prochaine confession. Il n’avait jamais imaginé qu’Ophelia Burgess puisse aimer écrire même si la vérité était qu’il n’avait pas réellement pensé à ce que la jeune femme faisait en dehors des cours ou de Poudlard jusqu’à maintenant. Pas parce que ça ne l’intéressait pas mais parce qu’il était sûr qu’elle n’était pas intéressée à partager ses secrets avec lui. « Tu écris quoi ? » Un peu plus d’elle, c’était pourtant tout ce qu’il désirait – sans pour autant l’admettre. Noah préférait qu’on persiste à croire qu’il flirtait pour le plaisir et le jeu plutôt qu’on l’embête avec des questions qu’il n’était pas prêt à se poser. Ça ne servait à rien de toute façon. « Dis ça à mon pied, il se souvient encore de la forme de ton talon » dit-il en fronçant un sourcil exagéré, lui montrant le dit-pied qui, en réalité, n’était même pas le bon. Elle n’était peut-être pas violente, la vipère, mais elle savait se défendre, caractère bien trempé qu’il adorait challenger depuis le début et qu’il continuerait à faire, même sous la menace. « De temps en temps, c’est ce que j’ai dit, tu as du mal entendre avec la musique » Il haussa les épaules d’un air nonchalant qui ne lui allait pas du tout alors que déjà, les idées se multipliaient dans sa tête concernant le tatouage de la belle. Elle l’avait forcément intriguée avec ce détail qui, sans doute, n’avait aucune importance pour beaucoup mais pas pour lui. Lorsque son tour arriva pour les vérités et le mensonge, il prit soin de jouer le jeu en gardant le ton mais alors qu’il s’était rapproché pour lui confier la dernière à l’oreille, il se laissa envoûté par la jolie brune, par leur proximité lui permettant même d’avoir accès à l’odeur de son parfum et il ne sut pas si c’était à ce moment-là qu’il comprit qu’il avait gagné une bataille. Et il avait envie de sourire, de rire, d’extérioriser comme à son habitude mais le désir était plus fort encore et à vrai dire, il ne savait pas s’il était capable de parler à cet instant. Parce que la sorcière venait d’avaler son verre et que la détermination dans son regard lui fit presque peur une seconde mais il oublia, y compris son prénom certainement, quand elle réduisit les derniers centimètres entre eux pour l’embrasser. De cette sensation d’enfin aux battements de son cœur en plein marathon, une tempête ou un tremblement de terre n’aurait rien pu changer ou l’empêcher de se perdre, entièrement, dans ce baiser brûlant. Il n’arrivait pas à croire à sa chance, Noah, parce que certes il la cherchait depuis des semaines, certes il s’amusait à dire qu’elle finirait par craquer pour lui comme toutes les autres mais au fond, il s’était persuadé que ça n’arriverait pas. Pour de nombreuses raisons elle n’aurait pas pu céder et leur identité en était la plus évidente seulement elle était là, Ophelia, son corps réveillant le sien au moindre contact, les mains du brun sillonnant ses hanches et son dos et il n’y avait rien que le Anderson ferait pour l’arrêter – il était fou mais pas à ce point. Il prolongea d’ailleurs sans mal ce qu’elle avait initié, mêlant sa langue à la sienne dans une danse endiablée, chaleur se diffusant dans chaque parcelle de son corps. « Si tu le dis » réussit-il à répondre entre deux baisers, incapable de réfléchir ne serait-ce qu’un instant à ce qu’elle voulait dire, ce que lui voulait dire aussi. Il se moquait bien de ses protestations parce qu’elle était en train de l’embrasser et qu’il comptait bien profiter de cette faiblesse, aussi minable cela pouvait paraître. Et elle parla encore, la Burgess, ce qui le fit glousser malgré lui et ses lèvres toujours collées aux siennes, il la laissa guider un peu plus ce contact, glissant ses doigts sous son débardeur, flirtant dangereusement avec le tissu de son sous-vêtement sans pour autant compromettre quoique ce soit et surtout pas elle. Lui mordant légèrement le bord de la lèvre en les séparant pour reprendre son souffle, il ne se détacha pourtant pas complètement de la brune puisque très vite, sa bouche trouva le chemin de sa joue puis de son cou, se remémorant ses mots précédents. « Et si j’ai envie de recommencer après cette fois ? » demanda t’il le ton joueur, se délectant de chacun de ses frissons. Une main remontant sur sa joue, il se redressa seulement pour plonger dans ses iris colorées, sourire arrogant qu’il tenta de retenir. « Si tu as envie de recommencer ? » Qu’est-ce qu’on fera ? Réponse qu’il ne souhaitait pas vraiment avoir maintenant – il s’en fichait, ses désirs avant ses interrogations – raison pour laquelle il fondit à nouveau sur ses lèvres dans un soupir de soulagement. Elle ne pouvait plus nier son attirance maintenant, fierté réanimée à cette pensée au même titre que le brasier en lui, celui qu’il n’était pas sûr de pouvoir éteindre. Bousculés par un groupe de fêtards une minute plus tard, le blaireau souffla et leur lança un regard blasé puis attrapa la main de la vipère dans la sienne en murmurant un « Viens » tout en passant un bras autour de sa taille pour ne pas la perdre dans la foule. Il se retrouvèrent au milieu d’un couloir vide et il l’embrassa encore mais interrompus par ses amis musiciens qui riaient et le taquinaient de remarques qu’il aurait lui-même été capable de prononcer, Noah leur lança un shut up suivi d’un doigt d’honneur avant de reposer les yeux sur Ophelia, tous deux le souffle court et la chaleur toujours présente. « La loge est vide derrière, tu veux visiter ? » Il y avait aussi de quoi se poser si c’était ce qu’elle voulait. « Ou on peut y retourner, boire un autre verre et danser » Même si la musique ne serait pas aussi bien que la leur juste avant. « T’es VIP ce soir, princesse, c’est toi qui décides » Et il avait vu son regard se relever au surnom ainsi que sa bouche commencer à bouger mais il ne lui laissa pas le temps de protester et scella à nouveau leurs lèvres sans préambule. C’était définitivement l’une des meilleures façons de la faire taire. Baiser à la fois sauvage et pressé, parfait mélange de ce qu’ils représentaient, il oubliait tout Noah en ce soir de décembre, hormis le goût des lèvres d’Ophelia sur les siennes, la chaleur de son corps contre le sien, la sensation agréable de la tenir dans ses bras et de balader ses doigts sur sa peau… Il ne savait pas encore à quel point il en voudrait encore, à quel point il était foutu.

tw : rapprochements physiques.
Il l’intrigue, Noah, par cette volonté qu’il a de garder cette passion loin de sa famille – était-ce car il ne s’entendait pas à merveille avec eux ou simplement par désir d’un jardin secret qui ne serait qu’à lui ? Dans tous les cas, elle était touchée qu’il ait bien voulu partager ça avec elle alors même qu’ils n’étaient pas véritablement proches. En dehors de ce jeu entre eux, de cette manie qu’il avait de la chercher et elle de le repousser non sans prendre un peu trop de plaisir en le taquinant aussi, ils ne se connaissaient pas vraiment, ne savait que de l’autre ce qu’il voulait bien montrer. Cette soirée donnait envie à Ophelia d’en savoir plus sur le Anderson, de découvrir ce qui pouvait bien se cacher sous ses airs séducteurs. « Un peu de tout. J’aime bien écrire certaines pensées que j’ai, ça me permet de.. de pas m’emporter parfois, si on peut dire. » avoue-t-elle alors sans rentrer dans les détails. C’était sa façon à elle de se défouler, de coucher sur le papier ce qu’elle n’était pas supposée dire à voix haute car ce n’était pas supposé être sa place aux yeux de l’élite. Elle lève les yeux au ciel même si un discret sourire amusé prend place sur ses lèvres. « Tu l’avais mérité. Je t’avais prévenu d’arrêter de m’appeler comme tu le fais. » dit-elle en haussant les épaules. Il ne l’avait pas écouté et avait insisté alors son talon venu écraser son pied était plus que justifié à son avis. Aujourd’hui, pourtant, ce n’est pas cette envie là qui domine en elle à son sujet, vipère qui se retrouve influencé par la proximité de Noah, par son odeur, son regard, tant d’éléments qui la poussent à réaliser qu’elle n’avait pas envie de le repousser ce soir. Elle ne résiste pas cette fois, écoute ce qu’elle veut véritablement en se convaincant qu’alors, quelques baisers suffiraient à se débarrasser de l’attrait qu’elle pouvait avoir pour lui. Il lui suffit d’un premier rapprochement pour comprendre qu’elle a tout faux, que sans doute, ce serait pire alors. Quand elle l’embrasse, Ophelia a l’impression que plus rien n’existe, pas même l’air autour d’eux. Elle ne survit que par l’air qu’il daigne bien lui offrir à travers ses baisers, que par les maigres répits qu’elle trouve pour glisser de faibles protestations auxquelles elle ne croit pas tout à fait. Ses doigts s’agrippent à sa chemise quand leurs langues se mêlent dans une danse qui achèvent de lui faire perdre pied, elle qui aime tant être en contrôle et qui se retrouve soudainement à quérir ses lèvres encore et encore. Un frisson la parcoure quand les doigts de Noah frôlent sa peau et elle ne sait plus si c’est trop ou pas assez, si elle en veut plus ou si elle veut tout arrêter avant que son attirance ne se mue en désir brûlant. Lèvre mordillée, sa poitrine se soulève en suivant un rythme sporadique alors que la brune ferme les yeux au moment de sentir sa bouche sur sa joue, tête posée contre le mur tandis qu’elle le sent se perdre dans son cou alors même que ses mains sont toujours sur lui. Elle réalise à quel point elle aime chaque attention, chaque baiser, chaque caresse sur sa peau, autant d’éléments viennent troubler ses pensées. La sorcière n’est plus sûre si les pulsations qu’elle entend sont celles de la musique ou celle de son cœur, cherchant désespérément à s’éloigner de ce qui pouvait le mettre dans un tel état, mélange des sens qu’elle parvient à fuir quelques secondes quand leurs regards s’accrochent à nouveau et que Noah pose sa main sur sa joue. Elle réalise alors, Ophelia, qu’elle n’a pas de réponse à sa question – elle aimerait prétendre ne pas en avoir envie mais ce serait faux car, déjà, ses lèvres réclament les siennes avec gourmandise, réclament ce qui venait de la faire se sentir terriblement vivante. Heureusement pour elle, l’anglais empêche toute réponse en l’embrassant à nouveau et il n’en faut pas plus pour qu’elle relève une main vers sa nuque pour se perdre quelques instants de plus avant d’être interrompu par un groupe de fêtards. Main dans celle de Noah, elle le laisse les guider jusqu’à un couloir bien plus calme leur permettant de s’embrasser de bien trop courtes secondes avant d’être à nouveau coupé, cette fois par les amis du batteur qui, visiblement, avaient quelques commentaires à faire sur la scène devant eux. La sang-pur tourne la tête vers eux, regard noir qu’elle leur adresse, agacée à la fois d’avoir été interrompue mais également de devoir écouter de tels commentaires.

« C’est une loge ou ta garçonnière ? » demande-t-elle avec un sourire amusé aux lèvres, volonté de retrouver un peu de sa contenance en le cherchant à nouveau. Mais Noah lui laisse le choix, termine avec ce surnom qu’elle déteste tant. « Noah » commence-t-elle mais il la coupe par un nouveau baiser aussi passionné que les précédents et c’est assez pour faire mourir chaque protestation au fond de sa gorge. Ses doigts glissent dans ses mèches de cheveux, corps qui se presse contre lui à nouveau. « On peut aller voir la loge. » dit-elle une fois leurs lèvres séparées, frémissante. Elle vient enlacer leurs doigts et laisse le blaireau les guider jusqu’à la pièce en question. Quand ils entrent, Ophelia observe aussitôt le contenu de la loge. Elle n’est pas très grande mais reste tout de même assez spacieuse pour accueillir plusieurs personnes. Il y avait deux miroirs équipés de tables et de chaises, sans doute pour se préparer avant chaque show. Un fauteuil était également installé dans un coin de la pièce avec une table basse face à celui-ci et sur les murs se trouvaient de nombreux posters de groupes qu’elle ne connaissait pas. « C’est pas si terrible que ce à quoi je m’attendais. » admet-elle alors qu’elle lâche Noah. Elle a besoin d’air, l’américaine, de reprendre ses esprits car elle réalise à quel point elle avait faibli, à quel point surtout, elle avait perdu le contrôle lors de leurs baisers. Elle se tourne vers lui tout en retirant sa veste, chaleur qui avait bien trop grimpé ces dernières minutes. « C’est comme ça que tu fais, alors ? » Un léger sourire étire ses lèvres alors qu’elle balance sa veste sur la table basse et attire le sang-mêlé du bout des doigts, tirant sur sa ceinture pour l’inciter à la suivre. « Tu invites ta proie à un de tes shows, tu lui montres l’étendu de tes talents.. » Et si Ophelia s’est imposée certaines limites à ne pas franchir ce soir-là après leur premier baiser, elle compte bien retrouver ce contrôle qu’elle avait perdu, besoin d’être celle qui a le dessus. Quand les jambes de Noah touche le fauteuil, elle le pousse légèrement pour qu’il ne s’assoit sur celui-ci. « Tu la fais rire, tu l'embrasses.. » Tirade qu’elle continue alors qu’elle s’installe à califourchon sur lui, glisse une main sur sa nuque. « Tu l'amènes ici et ensuite… j’imagine que tu l'embrasses encore, peut-être plus même, jusqu’à ce qu’elle devienne folle de toi. » Elle ne sait pas si ce qu’elle avance est vrai alors qu’elle ne cherche qu’à garder les pieds sur terre, qu’à calmer la course folle de son cœur. Sa main libre glisse sous sa chemise alors que ses ongles viennent l’effleurer, regard qui vient accrocher le sien. « I could make you crazy about me, if I wanted to. » Affirmation offerte sans la moindre gêne et, comme pour appuyer ses propos, ses lèvres viennent déposer des baisers sur sa mâchoire avant de glisser dans son cou où ses dents frôlent sa peau, s’amusent à apposer une marque contre son épiderme. Elle se redresse, le cœur battant, se rapproche de ses lèvres sans jamais franchir tout à fait la distance les séparant. « Kiss me again. » demande qui se rapproche de l’ordre quand son propre corps réclamait pourtant de sentir à nouveau ses lèvres sur les siennes, ce qu’il n’avait pas besoin de savoir – tout était bon pour se persuader qu’elle avait le contrôle de la situation quand, de toute évidence, tout lui échappait.

tw rapprochements physiques.
Un petit rire lui échappa en l'entendant se confier sur cette passion pour l'écriture, non pas parce qu'il se moquait de cet intérêt qu'elle avait qu'il n'aurait jamais soupçonné mais plutôt à cause des derniers mots. Parce que s'il ne connaissait pas réellement Ophelia, il y avait cette fougue en elle que personne n'aurait pu rater et surtout pas lui. « Si on peut dire » répéta t'il en hochant la tête, retenant un nouveau rire pour ne pas la contrarier - même si encore une fois, il adorait ça. « Vraiment, je n'avais pas remarqué » se permit-il d'ajouter tandis qu'elle saurait que là, Noah plaisantait. « Mais c'est une bonne chose si ça t'aide » et à cette remarque plus tendre, il ajouta une main sur sa joue, caresse dans un geste qui resta suspendu quand elle enchaîna avec cette mésaventure lors du bal. Heureusement il s'en était vite remis, le blaireau, et ce même s'il prétendait le contraire avec exagération. Il savait que ce n'était définitivement pas le pire qu'elle pourrait lui faire s'il se comportait mal avec elle et c'était rassurant, d'une certaine façon, de se dire qu'elle ne se laissait pas faire ni approcher par n'importe qui - il avait presque cette sensation d'être privilégié comme ça, peut-être à tort d'ailleurs. Mais il n'avait pas envie de la froisser ce soir, pas vraiment, pas quand elle le regardait de cette manière, pas quand il descellait le même désir dans les iris de la brunette que dans les siennes, celui-ci qu'il ne lui avait jamais caché. Sous forme de jeu certes mais le désir était réel tout comme cette envie de l'embrasser encore et encore jusqu'à en ne plus avoir de souffle. Et c'était exactement ça qui était en train de se passer alors qu'il laissa ses mains vagabonder dans le dos d'Ophelia, la rapprochant chaque fois un peu plus parce qu'il n'avait plus que le souhait de la garder contre lui et profiter de ce moment auquel il avait un peu trop pensé. Et pourtant rien n'aurait pu le préparer à cette explosion de sensation tandis que leurs lèvres se cognaient et qu'il y ajouta la langue, se frayant un passage jusqu'à la sienne pour une danse bien différente de celle qu'ils avaient partagé il y a une semaine en Islande. Celle-ci ne leur permettait pas de parler, ni même de penser ou de respirer, seulement de se perdre entre les bras de l'autre, chaleur de son corps grimpant en flèche sans que Noah ne puisse y faire grand chose - et il n'en avait de toute façon pas envie. Désir brûlant pour la sorcière qui lui faisait déjà perdre la tête, il tenta de maîtriser un minimum son plaisir parce que Merlin, elle ne faisait que l'embrasser et déjà, il voulait plus que ça, beaucoup plus. Alors il quitta sa bouche pour descendre le long de son cou en croyant refreiner ce désir mais il s'était trompé puisque visiblement, tout en elle lui donnait envie de l'adorer de toutes les manières possibles.

Moment interrompu par ses amis - il ne savait alors pas vraiment s'il devait les remercier de le ramener un peu à la raison ou les incendier - le poufsouffle leur adressa un doigt d'honneur avant d'attraper les doigts de la sang-pur dans le seul but de ne pas briser ce contact entre eux, comme s'il appréhendait le fait qu'en la relâchant, elle en profiterait pour s'éclipser et lui échapper. Ce qu'il ne voulait pas, quand bien même il ne s'attendait pas à ce qu'elle reste toute la soirée, toute la nuit, avec lui. Il était pourtant prêt à tout lui offrir, Noah, tout ce qu'elle désirait y compris un endroit plus calme et à l'abri des regards, cette loge qui leur servait de pièce où se préparait avant chaque show. Et il pouffa de rire à la réponse de la belle ; elle l'étonnerait toujours Ophelia. « Les deux ? » proposa t'il tout de même, incapable de lui mentir parce que oui, il leur était arrivé à lui ou à ses amis d'utiliser la loge pour plus d'intimité. Mais il n'était pas décidé à penser à autre chose ou quelqu'un d'autre qu'elle à cet instant, hypnotisé par ses yeux bleus, verts ou gris - ça dépendait de la lumière et ça, il l'avait remarqué - hypnotisé par sa présence toute entière et les baisers enivrants partagés précédemment, ceux-là dont il voulait encore, lèvres qu'il était prêt à regoûter à tout moment et ce qu'il fit pour l'empêcher de râler au surnom qu'elle détestait. C'était assez pour raviver la flamme pas encore éteinte, assez pour réveiller tout son corps à nouveau alors que dans sa poitrine, son cœur battait furieusement en emmenant la Burgess dans cette fameuse loge. Il n'avait pas de réponse à ses remarques surtout parce qu'il était trop occupé à l'observer dans cet environnement qui devait être loin de ce qu'elle connaissait. Il la trouvait belle, Noah, bien trop belle pour ce genre de plan sans doute mais il ne pouvait rien lui refuser surtout pas quand il tomba sur le canapé et que quelques secondes après, elle se retrouva à califourchon sur lui. Il dut prendre une grande inspiration pour ne pas qu'elle sente le bas de son corps se contracter davantage et une autre avant de pouvoir parler. « C'est à peu près ça ouais... » Et il ne dirait pas que ce n'était pas arrivé puisque cela serait mentir et que, quoiqu'en dise les gens, les autres, il n'avait pas honte de la personne qu'il était et assumait son comportement de goujat. « On ne peut rien te cacher » ajouta t'il avec un clin d'oeil, semblant reprendre contenance du moins c'était ce qu'il croyait jusqu'à ce qu'elle glisse une main sous sa chemise et que sa paume trouve sa peau, ses ongles lui effleurant le torse. Un frisson le parcourut immédiatement et il se tendit sous elle, le brun, parce qu'il n'était qu'un jeune homme après tout et que consciemment ou non, elle lui faisait perdre la tête. Il hésita même à lâcher un « I already am » mais ce serait lui admettre et Ophelia semblait plus déterminée à jouer qu'à être sérieuse et ce fut la raison qui le poussa à plutôt sortir un « Oh yeah ? Just try then, Ophelia » Prénom utilisé à la place de ce surnom qu'elle abhorrait, il regretta ses paroles à la seconde où elle posa les lèvres sur lui, mordillant la peau de son cou tandis qu'il posa enfin les mains sur elle, s'accrochant à ses hanches pour ne pas totalement fléchir. « You're evil » Et ce n'était clairement pas une insulte dans sa bouche, le bouclé échappant un « I like it, that's hot » Hot comme elle toute entière, hot comme lui qui peinait à se contrôler aussi, une de ses mains caressant sa cuisse par-dessus son jean - qu'il mourrait d'envie de lui enlever, soyons clairs - et l'autre se faufilant sous son haut. Et s'il ne voulait pas forcément lui montrer l'emprise qu'elle avait sur lui, Noah ne se fit pas prier à sa prochaine demande, réduisant les derniers petits centimètres pour capturer ses lèvres et l'embrasser avec envie. Soupir se frayant un chemin entre leurs bouches comme un soulagement, celui de retrouver son goût alors que ça ne faisait que quelques minutes, la main précédemment sur sa cuisse vint lui attraper le menton et il approfondit le baiser avec hâte et précipitation, l'attirant au plus proche de lui grâce à ses doigts toujours dans son dos, caressant la moindre parcelle de peau qu'elle lui offrait. Elle avait raison parce qu'elle le rendait fou par cette proximité, son parfum qu'il savait qu'il n'oublierait pas de si peu, de par ces sensations multiples qu'il connaissait certes, mais pas aussi intensément. Et il essayait de se convaincre que c'était uniquement parce qu'il pensait qu'elle ne craquerait pas mais il se fourvoyait surement sans le savoir. La sentir frémir sous ses doigts explorant son corps avec une tendresse presque surprenante et sous ses baisers avait quelque chose d'enivrant dont il ne se lassait pas et c'est sur cette pensée qu'il descendit à nouveau ses lèvres dans son cou alors que l'une des ses mains, plus audacieuse que l'autre, passa de ses hanches à son ventre pour y remonter légèrement, frôlant volontairement sa poitrine sans s'y aventurer pourtant franchement. Mais cela suffit à écoper d'une réponse sonore de la belle et il en sourit, Noah, venant murmurer à son oreille « Who is the craziest about the other now.. ? » parce que ça l'amusait, clairement, mais que malgré tout, il ne donnait pas cher de sa peau. S'il avait l'impression qu'il n'y avait qu'eux ici, et c'était le cas dans cette pièce, ce bar abritait des dizaines peut-être centaines d'invités ce soir et ils étaient en train de s'embrasser à nouveau depuis plusieurs minutes quand un bruit sourd juste à l'extérieur de la loge attirèrent leur attention. Le « Shit » d'une frustration extrême quitta ses lèvres et il inspira profondément avant de dire « I hate me for saying this but we can't stay here » Vraiment, il maudissait tous les esprits pour ça seulement le prochain groupe arriverait sans doute bientôt et s'il n'avait aucun problème avec le fait d'être trouvé dans cette position avec elle, Noah supposait que la Burgess tenait un peu plus à sa réputation que lui.

tw : rapprochements physiques.
Elle ignore ce qui pousse Ophelia à se livrer comme elle le faisait à Noah. Elle ne disait pas tout, évidemment, mais ils échangeaient plus au cours de ces instants partagés dans ce bar qu’en des années de scolarité. Le milieu y était pour beaucoup – à Poudlard, elle était une Burgess, une sorcière au sang pur quand bien même il y avait longtemps qu’elle avait compris que ce n’était pas révélateur d’une quelconque supériorité. Elle ne pouvait pas échapper aux responsabilités qu’un tel statut imposait pour autant et elle se devait d’avoir une certaine posture en permanence, de frôler avec une perfection qu’elle s’imposait pour convenir à des normes auxquelles elle n’adhérait pas. Ici, elle n’était qu’Ophelia, libre d’agir comme bon lui semblait sans avoir à faire semblant. Si elle avait pu craindre que Noah irait tout raconter une fois de retour au château, elle n’y pense pas vraiment, peut-être aussi car elle avait toujours eu l’impression qu’en dépit de ses défauts – et ils étaient nombreux, ce qu’elle n’arrêtait pas de lui rappeler à la moindre occasion quand il se montrait trop familier avec elle -, il lui avait toujours semblé qu’il ne se souciait pas des apparences et des faux semblants. Il était entier, spontané et parvenait à la faire rire même si elle prétendait le contraire, ce qui expliquait aisément pourquoi elle ne l’avait pas repoussé avec plus de fermeté jusqu’à présent. Ophelia se sentait étrangement bien, ce soir, avec lui, et peut-être que c’est en partie pour cela qu’elle ne résiste plus cette fois, qu’elle cède entièrement au désir qu’elle éprouve pour le sorcier. Elle a l’impression qu’elle pourrait se laisser entièrement consumer par le brasier qui la dévore quand leurs lèvres se rencontrent, plus encore quand celle de Noah finissent dans son cou.

C’est pour cette raison qu’elle tente de reprendre le dessus à sa façon, l’américaine, en attisant ce que lui ressentait. La promesse est murmurée contre sa peau, celle de le faire céder, tentative vaine de prétendre qu’elle pouvait rester de marbre, qu’elle contrôlait encore ce qu’elle ressentait. Elle aime ça, Ophelia, se sentir désirée, avoir cette impression qu’à ce moment-là, rien ne comptait pour lui si ce n’est elle. Elle le sait par ses mains s’accrochant à ses hanches, par ses mots qui la font rire malgré tout. « There’s only you to think that me being evil is hot. » Il n’y avait que lui pour revenir à la charger encore et encore alors qu’elle l’avait repoussé à de nombreuses reprises, que lui pour ne pas abandonner même quand ses mots pouvaient paraître mauvais. Des frissons la parcourent quand elle sent les doigts de Noah sur sa peau, toute pensée qui s’éclipse car il l’embrasse à nouveau et que c’était tout ce qu’elle désirait à cet instant. Qu’importe ce qui les séparait habituellement, il n’y avait plus que l’autre qui comptait, que ces sensations délicieuses qu’elle éprouvait par sa seule et unique faute. Et ça lui plaît, à Ophelia, de voir à quel point il pouvait être entreprenant et ferme avec elle, main attrapant son menton quand une main reste accrochée à sa nuque, l’autre toujours sous sa chemise. Un soupir s’échoue contre ses lèvres alors que ses ongles effleurent sa peau et même si ce n’est pas raisonnable, elle a envie de plus, de lui tout entier jusqu’à éteindre les flammes qui menaçaient de la consommer entièrement. Mais ça ne peut pas arriver, elle le sait, sorcière qui devrait plutôt se contenter de ça, de leurs baisers passionnés, de la drôle de sensation qu’elle ressent quand ses caresses se font plus tendres. La brune penche la tête pour lui laisser plus d’accès à sa peau tandis que sa main glisse dans son dos. Elle ferme les yeux pour se délecter de chaque sensations, faible gémissement qui quitte ses lèvres quand ses doigts frôlent sa poitrine. Elle se maudit intérieurement, espère que Noah n’a pas entendu sauf que c’est le cas, forcément, qu’il vient la taquiner à ce sujet. Elle sourit, Ophelia, tourne la tête pour déposer quelques baisers sur sa mâchoire et vient onduler ses hanches contre lui une, deux fois, avant de remonter jusque son oreille. « I don’t know, Noah, you tell me. » qu’elle murmure, taquine. Mais elle sait qu’elle ne doit pas s’enflammer comme elle le fait de peur de se brûler elle-même, alors elle se contente de retrouver ses lèvres, de l’embrasser encore et encore. Elle aurait pu se perdre longtemps ainsi jusqu’à ce qu’un bruit externe ne se fasse entendre, poussant l’américaine à se détacher de l’anglais en tournant la tête brusquement vers la porte. « Il vaut mieux qu’on sorte de toute façon. » C’était plus sage, plus raisonné, même si c’était la dernière chose qu’elle voulait à ce moment-là. Alors elle soupire, se défait de l’emprise de Noah et seulement alors elle a l’impression de respirer à nouveau correctement, de ne plus être influencée par lui et sa présence entêtante. Pourtant, avant qu’ils ne quittent la loge, c’est naturellement qu’elle vient quérir sa main de la sienne, croisant son regard avant qu’ils ne retrouvent le bar toujours autant agité. « Je devrais rentrer. » Elle n’en a pas vraiment envie, pourtant. Elle ne veut pas retrouver cet appartement austère qui l’attendait, désirait encore moins subir les remarques désobligeantes de sa mère sur la déception qu’elle était. Alors Ophelia se tourne vers Noah, fait quelques pas en arrière pour l’attirer avec lui. « One last dance and I’ll go. » Promesse qu’elle se fait plus à elle même qu’autre chose, ils se retrouvent au milieu de cette foule dansante, sorcière qui tourne sur elle même en riant grâce aux mouvements de Noah avant de revenir danser contre lui. La musique ne compte pas véritablement, les moldus autour d’eux encore moins. Il n’y a que lui qu’elle voit alors, regard qu’elle relève vers le sang-mêlé. Le bleu dans lequel elle se noie lors de secondes en suspens, envolée du cœur qui la prend par surprise alors. « And one last kiss too. » Mais cette fois, c’est différent – ils étaient pressés, dévorés par une passion longtemps réprimée. Cette fois, elle veut prendre son temps, savourer ce dernier baiser qu’elle leur offre ce soir, ses mains qui viennent alors encadrer le visage du sorcier. Il est beau, Noah, a ce charisme qu’elle aime et qui rend si difficile de lui résister bien longtemps. Sans perdre plus de temps, elle dépose à nouveau ses lèvres sur les siennes mais c’est plus doux, cette fois, baiser plus tendre mais tout aussi délicieux. Son pouce caresse sa joue doucement alors qu’elle ne fait que s’efforcer d’ignorer à quel point son cœur bat vite, préférant imaginer qu’il ne s’agissait que de l’effet de la chaleur ressentie, de l’agitation qui règne autour d’eux. Pourtant, quand leurs lèvres se détachent, que leurs regards se croisent, elle sait déjà qu’elle a tout faux, Ophelia, et qu’elle ne doit l’agitation de son palpitant qu’au sorcier face à lui.

tw rapprochements physiques.
Il ne croyait pas à sa chance, Noah, de passer ce petit bout de soirée avec Ophelia dans un endroit où il n'aurait cru l'y apercevoir un jour mais comme souvent, la sang-pur le surprenait. De par ses paroles et actions, il n'y avait rien qui ne l'intéressait pas chez la Burgess et cela devenait forcément problématique. Parce que s'il s'y connaissait en matière de filles pour enchaîner les flirts et autres rapprochements à vitesse grand v - ce qui ne manquait pas d'amuser ses meilleurs amis - mais jamais jusque là il n'avait pris la peine de réellement se soucier d'elles ou de leurs sentiments ; jamais encore il ne s'était laissé autant charmé par une sorcière. Et il ne s'agissait pas du fait que les conquêtes en question ne soient pas dignes de son intérêt, c'était lui qui préférait se freiner pour ne pas tout compliquer. Il n'était pas du genre à se prendre la tête et à ses yeux, être émotionnellement attaché à quelqu'un ne pouvait mener qu'à ça. Il profitait pourtant de l'attention qu'on lui donnait et cette façon de ne pas poser était sans doute le résultat d'un manque d'affection - celle-ci qu'il trouvait à sa manière dans les bras d'autrui mais ce moment partagé avec Ophelia était différent et il n'avait aucune idée de la raison, ni même le temps ou l'envie d'y réfléchir pour l'instant. Tout ce qu'il souhaitait se résumait à sentir ses lèvres sur les siennes, à attirer son corps chaud contre le sien et le parcourir tout entier sans la moindre retenue, désir plus qu'évident pour celle qui détestait qu'il appelle princesse mais qu'il avait envie de combler comme telle, incapable de retenir ses gémissements quand elle frôlait son intimité d'un peu trop près ou quand leurs langues se mêlaient tellement qu'il en perdait le souffle. Elle avait cédé, Ophelia, à ses nombreuses tentatives pour la séduire et pourtant ce n'était même pas la pensée qui le traversait actuellement - en dehors des milliers de choses qu'il avait envie de lui faire là maintenant - parce que s'il y avait eu jeu et défi évident entre eux jusqu'à aujourd'hui, il préférait songer à tout ce qu'elle attisait en lui et à prolonger cet instant, certain que ça ne durerait pas, certain qu'elle finirait par réaliser entièrement leurs actes et se jurer de ne plus recommencer. Il n'était pas pour elle, Noah, il en avait conscience, tout comme elle était beaucoup trop bien pour lui mais ça ne l'avait pas arrêté jusque là. Ca ne l'avait pas arrêté parce qu'une part de lui se doutait que ça n'arriverait jamais - et peut-être qu'il rêvait finalement, que demain il se rendrait compte que tout ça n'était qu'une pure invention un peu trop réelle de son cerveau. Sauf que ce n'était pas le cas et que donc, il lui fallait profiter de chaque seconde. Il ne laissait presqu'aucune partie de peau exposée sans y apposer ses lèvres en des baisers parfois doux, parfois plus impérieux et hâtifs dans la même optique que ses gestes urgents, ses doigts s'accrochant à ses hanches pour la rapprocher encore alors qu'elle était déjà si près, au point où il pouvait sentir son parfum et s'y enivrer totalement. « C'est parce que les autres sont stupides » répondit-il entre deux baisers bien que penser aux autres sorciers pouvant avoir ce genre d'idée ou d'envie à propos d'Ophelia n'était clairement quelque chose qu'il voulait faire maintenant. Non, Noah voulait juste la courtiser, la chérir, la désirer, donner pour donner sans rien attendre en retour pour une fois et c'était sûrement ça le plus surprenant pour lui. Et il savait y faire pour l'entendre gémir seulement elle était douée aussi et lorsqu'elle frotta son bassin contre le sien, son désir se multiplia sans demander son reste et il ne retint pas « Fuuck » de sortir poliment - ou pas - de sa bouche. « You're not fair » lâcha t'il dans un léger rire sachant que tous les coups étaient permis et que peut-être, elle était meilleure à ce jeu que lui. Ou que peut-être elle avait déjà plus d'emprise sur lui qu'il n'en aurait jamais sur elle. You'll be the death of me pensa t'il en exhalant d'un coup pour tenter de se reprendre et de ne pas lui sauter littéralement dessus comme son corps lui criait de le faire. Mais ils n'étaient pas seuls malgré l'intimité que leur offrait la pièce à l'arrière de la scène et bientôt, ils furent ramener à la réalité et à la raison par le prochain groupe arrivant et le garçon se mordit la lèvre de frustration. Elle quitta ses genoux et il sentit la chaleur du corps de la belle le quitter lui aussi tandis qu'un soupir d'insatisfaction lui échappa. Et ce n'était pas vraiment le cas, pas vrai ? Parce qu'il aurait voulu plus, évidemment, plus d'elle, plus d'eux mais qu'il se sentait déjà chanceux pour oser en réclamer davantage et risquer de faire rompre le charme. Hochement de tête incertain à sa remarque comme quoi elle devait partir, elle attrapa sa main et il serra ses doigts, Noah, comme une envie de ne pas la voir s'échapper, comme un soutien aussi à ce qui l'attendait chez elle - parce qu'elle n'était pas là pour rien malgré ce qu'elle n'avait pas voulu lui dire au début - et il la suivit en dehors de la loge sans rechigner. Sans résister non plus tandis qu'elle demandait une dernière danse et que naturellement, il la fit tournoyer, la ramenant plus facilement vers lui pour la serrer contre son torse en oubliant le reste. Sa énième demande ne le surprend qu'à peine jusqu'à ce qu'elle approche doucement, que ses lèvres s'accrochent aux siennes de manière plus tendre, plus appliquée et que de cette manière, Ophelia termine de l'ensorceler. Il en était sûr maintenant, la belle l'avait envoûtée. Sinon comment se ferait-il que son coeur menace de sortir de sa cage thoracique à cet instant, battant la mesure comme jamais, ses mains refusant de la relâcher et ses yeux de se détacher d'elle, de son visage qu'il caressa du bout des doigts. La mine sérieuse pour une fois, il déplaça l'une des mèches de la sorcière derrière son oreille, laissant un « You're too beautiful to be real » se dérober de ses lèvres et qu'il couvrit par un baiser qu'il initia. Quelques minutes de plus, c'était tout ce qu'il désirait. Et leurs regards ne pouvaient se poser ailleurs que sur l'autre lorsqu'ils se séparèrent, centaines de choses qu'il avait pourtant envie de dire alors qu'il s'empara à nouveau de sa main comme dernier contact. « See you soon, princess » Don't forget this night. Don't forget me, don't forget us lui laissa t'il lire dans ses yeux, vulnérabilité qui ne dura qu'une demi-seconde et qu'un sourire masqua rapidement parce qu'il ne pouvait pas se le permettre, pas vrai ? Il n'était surement qu'une échappatoire pour la sorcière débordée mais là encore il s'en moquait. Il pouvait bien être tout ce qu'elle voulait finalement. Et alors que les membres de son groupe l'appelaient au loin, il leur lança un signe de la main avant de se retourner vers Ophelia, fronçant les sourcils en voyant l'homme qui l'avait déjà accosté en début de soirée attendre patiemment qu'elle sorte. « Je te raccompagne au point de transplanage » Avant qu'elle ne puisse rétorquer - il commençait à la connaître, Noah ajouta avec un sourire amusé : « Je sais que tu peux te défendre toute seule mais certains habitants de ce quartier sont vraiment lourds. Je ne voudrais pas que tu te fasses arrêter pour violence par la police - ou pire par les aurors pour abus de la magie » Ce serait même la dernière chose qu'il fallait à la Burgess, il en était certain. En passant devant le gars en question, le poufsouffle lui lança un clin d'oeil provocateur plutôt qu'un regard agressif et c'est ensemble qu'ils quittèrent le bar pour une ruelle déserte à quelques pas de là. Il passa une main derrière sa tête l'air un peu gêné - sans doute parce que la situation était inhabituelle entre eux et que ça le perturbait - et il glissa un « Fais attention à toi » avant qu'elle ne disparaisse. Il ne savait pas trop si cette soirée changeait quoique soit entre eux ; il ne savait rien Noah à part peut-être qu'il était foutu.

Elle s’amuse, Ophelia, et elle réussit à se convaincre que ce n’est que ça, une façon de se distraire et de lui faire oublier ce qui la tracassait. Et ça marche au fond car elle ne pense plus à rien si ce n’est à Noah, à Noah qui l’embrasse encore et encore, à Noah qui la fait rire alors qu’il la fait tourner sur elle-même pour danser. Pourtant, ce n’est pas si anodin que ça car elle ne se montre pas ainsi avec tout le monde Ophelia, ne se laisse pas aller avec n’importe qui. Elle n’embrasse pas le premier sorcier venu non plus, baisers qui n’était que la preuve du désir qu’elle éprouvait pour lui quand bien même elle ne faisait que clamer le contraire depuis que le blaireau avait commencé à tenté de la séduire. Ce dernier baiser qu’elle se permet est différent aussi, plus tendre, et elle sent son cœur atteint par les gestes plus doux du sang-mêlé, par ce qu’elle lit dans ses iris quand leurs regards se croisent. Le moment semble suspendu, hors du temps, alors que ses doigts caressent sa joue et que ceux d’Ophelia effleurent doucement sa nuque. Ses mots la font sourire, sincèrement, battements du cœur qui s’emballent. Et ça ne devrait pas être le cas, pas vrai ? Il n’est pas le premier sorcier à lui dire qu’elle était belle et ne sera sûrement pas le dernier et elle s’était toujours dit que ça ne comptait pas, que ce compliment n’avait pas de véritable valeur. Pourtant, il y a quelque chose de particulier dans la façon que Noah avait de prononcer ces mots, comme s’il y croyait vraiment, comme s’il n’y avait rien de plus vrai à ses yeux à ce moment là. Alors elle sourit, la sorcière, car elle se sent véritablement belle à cet instant, qu’elle est prête à croire en ce qu’il dit, plus encore quand leurs lèvres se rencontrent à nouveau et qu’il l’embrasse comme il le fait. Ses propres doigts se posent sur la joue du bouclé, prolongeant l’instant encore un peu, s’offrant de derniers moments dans cette bulle si particulière qu’elle n’avait pas envie de voir éclater. Elle n’a pas envie que tout s’arrête mais bientôt leurs lèvres se séparent et elle sait qu’il faut arrêter là, qu’elle doit rentrer avant de céder davantage. Pour une fois, elle ne dit rien au surnom employé car elle avait l’impression que quelque chose était différent, qu’il ne cherchait pas à l’attiser. Il lui paraît plus vulnérable, plus ouvert que d’habitude et elle sait à quel point ce moment est précieux, assez pour qu’elle garde en mémoire l’éclat précieux pétillant dans ses iris. « See you soon, Noah. » offre-t-elle de sorte qu’il soit le seul à entendre, serrant sa main dans la sienne avant de la lâcher. Contact rompu, elle fait quelques pas en arrière et bien malgré elle, elle sourit quand il choisit de la raccompagner en se justifiant avant même qu’elle n’ait eu le temps de protester. « Hm, ok, même si on sait tous les deux que de toute façon, si on avait un problème sur le chemin, je devrais te défendre.. » Elle le taquine Ophelia, lueur amusée brillant dans son regard alors qu’elle sort du bar aux côtés du blaireau. Elle ne remarque pas l’homme qui l’avait abordé précédemment et qui la fixait encore, bien plus intéressé par la présence à ses côtés. La vipère reste silencieuse, se contente de profiter de ces dernières secondes avant d’arriver au point de transplanage. Elle se retourne, croise à nouveau le regard de Noah et lui offre un léger sourire. « Amuse-toi bien. » offre-t-elle en retour, consciente que la soirée n’était pas terminée pour lui. Elle transplane alors pour revenir chez elle – elle en a oublié tout de ce qui l’avait perturbé, sa mère, les fiançailles qui ne tarderaient pas. Il ne restait plus qu’elle et ses souvenirs, elle et ses lèvres brûlant encore d’avoir senti celles de Noah avec tant de force sur les siennes, elle et son cœur plus léger, qui l’aida à s’endormir le sourire aux lèvres ce soir-là.

Sujet terminé.