Des étoiles encore plein dans les yeux de la veille et ce Noël passé avec sa famille, recomposée pour l’occasion, elle ne cessait de sourire, Eris, en rejouant dans sa tête cette journée qu’ils avaient passé tous ensemble non savoir une pensée pour les absents. La mère de Terry manquait logiquement à l’appel et elle avait tout fait pour que, malgré tout, celui qui détenait une grande partie de son cœur – sinon pas l’entièreté – passe un bon moment. Il n’était pas question d’oublier, jamais, surtout pas quand elle se rappelait leur rendez-vous au pied des aurores boréales et ce breakdown qui l’avait soudainement envahi, et parfois alors que tous riaient à la dernière anecdote, elle avait serré ses doigts dans les siens sous la table, à l’abri des regards, pour lui offrir son soutien. Et la chaleur de leurs mains suffisait à le faire revenir à eux, à sourire à nouveau, cadeau dont la poufsouffle ne se lassait pas. Elle avait aussi eu quelques moments d’égarement en regardant son père, assis avec eux mais inerte, comme toujours, vide de toute émotion tandis qu’elle avait toujours espoir de retrouver celui qui l’avait élevé, aimé, souvenirs d’une enfance heureuse aux côtés des Goldstein. Les choses avaient changé, pas toujours pour le meilleur, et elle avait encore du mal à le croire, Eris, à l’accepter. Confortable dans ses habitudes, le cadre familial explosé depuis plusieurs années, elle avait tout de même le sentiment d’avoir retrouvé ce lien particulier avec Anthony, ce frère qu’elle avait eu peur de perdre tant il s’était éloigné de sa mère, d’elle, après le scandale. Serdaigle actuellement plongé dans l’un des bouquins reçu la veille, elle lui balança un coussin au visage sans ménagement, éclat de rire à la mine frustrée qu’il affichait désormais. « On sort ? » lui proposa t’elle comme souvent, quand ils étaient en vacances, parce qu’été comme hiver, la blairelle préférait être dehors. Il lui fallut encore quelques arguments pour réussir à le faire bouger et emmitouflés dans leurs manteaux, le frère et la sœur s’étaient amusés à l'extérieur, heure qui se termina sur une bataille de boules de neige.

Joues rougies par le froid et pas du tout sur la dernière remarque d’Anthony sur le sourire de son meilleur ami durant le réveillon, elle n’en avait pas dit plus, Eris, d’une part pour se préserver – les préserver tous les deux – mais aussi parce qu’elle ne savait pas réellement ce qu’il se passait entre eux. Oh, elle savait que chaque fois qu’il était là, son cœur battait beaucoup plus fort ; elle savait aussi que chaque seconde passée avec lui était une source inépuisable de bonheur ; elle savait également que sur ses lèvres, le goût des siennes restait, attendant avec impatience le moment où elles se poseraient à nouveau sur les siennes mais, malgré les tentatives de Michael de les faire passer sous le gui enchanté du salon des Boot, les deux étudiants s’étaient contentés d’un baiser chaste sur la joue de l’autre. L’envie ne manquait pas, du côté de la brunette, seulement il y avait leurs parents, il y avait Anthony et surtout, cette crainte que leur proximité à tous amène Terry à penser qu’eux deux, c’était une mauvaise idée. Attendant que son frère regagne l’étage et sa chambre pour se changer, Eris en profita pour rejoindre la cuisine où se trouvait sa mère avec plus qu’une seule idée en tête : revoir l’aiglon. Pas demain, ni à la rentrée, mais tout de suite, chose que madame Goldstein comprit à l’instant même où la jeune sorcière trouva l’excuse la plus bidon qui soit pour transplaner jusque chez lui. Voyage qu’elle ne pouvait pas effectuer seule, âge et permis non-requis, elle insista lourdement auprès de sa mère qui craqua au bout du vingtième s’t’euplaît répété. Elle savait exactement quoi faire pour parvenir à ses fins, enfant hyperactive et têtue depuis toujours mais quand elle fut sur le pas de la porte, la main sur le bois pour frapper, elle sentit son palpitant accélérer, doutes au creux de l’estomac qu’elle n’eut pas le temps d’analyser puisque déjà, le père de Terry lui ouvrit la porte. « Ah, euh, bonjour mr Boot ! » Il l’avait vu arriver comme il lui expliqua et elle lui offrit un sourire discret et désolé pour le dérangement. « J’ai oublié un… mon… mon écharpe hier ! » s’exclama t’elle devant l’homme qui, quand même, l’impressionnait un peu. « Enfin, mon autre écharpe » avoua t’elle quand les yeux du brun se posèrent sur celle qu’elle portait aujourd’hui. Elle n’était pas souvent mal à l’aise, Eris, mais il était difficile de rester de marbre sous le regard inquisiteur – et apparemment amusé – du père de son… son quoi déjà ? Elle se racla la gorge, prête à trouver autre chose à dire, n’importe quoi, quand l’objet de toutes ses affections apparut derrière l’adulte, blairelle incapable de masquer son sourire. « Terry ! » Soulagement dans la voix, autant de le savoir chez lui que de le voir venir la sauver de cette drôle de situation, elle lâcha un « Salut » heureux et chaleureux accompagné d’un geste de la main, ses iris s’accrochant aux siennes avec force, telle une moule à son rocher. Maintenant qu’il était là, elle ne voyait plus que lui, maintenant qu’il était là, elle n’avait plus besoin de rien d’autre… sauf peut-être de rentrer dans la maison pour ne pas mourir de froid. Un détail, vraiment. Elle retrouva néanmoins la parole, consciente que sa visite était inattendue. « J’aurais peut-être dû prévenir avant comme ma mère l’a suggéré, je ne veux pas déranger » Loin de là ! Mais elle avait fait un caprice, du haut de ses dix-sept ans oui, et elle devait assumer maintenant. « Je peux repasser plus tard » proposa t’elle en se fourrant les mains dans les poches, prête à repartir – même si pour ça elle aurait besoin d’eux.

Le pied qui tapote au rythme de la mélodie qu’il chantonne depuis quelques minutes sans le réaliser,  Terry a des impressions de retour en arrière alors qu’il est installé sur le plancher du salon, les jambes étendues sous la table basse alors qu’il est penché au-dessus de celle-ci. Il ne compte plus les heures passées installées ainsi, à dessiner jusqu’à en avoir les doigts colorés. A peine quelques mois plus tôt, il y avait encore la présence de sa mère dans le fauteuil situé près de la table, posant sur lui un regard tendre et bienveillant, n’hésitant jamais à l’encourager et à réclamer d’autres dessins. Maintenant, pourtant, quand il lève les yeux, il ne voit qu’un fauteuil vide le poussant à se perdre dans des souvenirs étirant ses lèvres en un sourire nostalgique. Si c’est la tristesse qui prime habituellement, le sorcier ressent quelque chose de différent, la sensation que quand bien même il n’avait plus sa mère, il restait plus que bien entouré. Le dîner de la veille en avait été la preuve alors même qu’il avait laissé bien souvent son regard traîner sur chaque personne présente, cœur gonflé par la gratitude d’avoir dans sa vie autant d’individus désirant être là pour lui. Son père aussi en avait été ému, il l’avait vu aux yeux brillants de celui-ci quand il a croisé son regard et il sait, alors, que même si tout était encore compliqué à gérer pour eux, un certain poids venait d’être levé de ses épaules face à la réalisation que lui et son fils n’étaient pas seuls. Coups à la porte le tirant de ses pensées, Terry fait mine de se lever mais son père passe déjà par le couloir pour aller ouvrir. L’artiste reprend son dessin, tendant l’oreille pour essayer de deviner de qui il pouvait bien s’agir. Son cœur s’emballe quand il pense reconnaître la voix féminine qui lui parvient et sans perdre une seconde, il se relève – non sans manquer de faire tomber son pot de crayons au passage – et presse le pas jusqu’au hall d’entrée situé à côté du salon. Passant la tête au-dessus de l’épaule de son père, son regard croise celui d’Eris et c’est tout naturellement qu’un sourire se dessine sur ses lèvres. Il ignorait ce qu’elle pouvait bien faire ici mais il était ravi de le voir, ravi de pouvoir passer du temps avec elle. Certes, ils s’étaient vus la veille et sa présence avait été en grande partie ce qui lui avait permis de passer un bon Noël. Sa main dans la sienne, ses doigts entrelacés aux siens, son regard si souvent croisé, tant d’éléments qui l’avaient aidé à ne pas céder quand un élan de nostalgie s’emparait soudainement de son palpitant. Il espérait l’avoir aidé aussi parfois, quand la brune avait semblé ailleurs, quand a son tour, elle s’était perdue dans des pensées sans doute peu agréables et qu’il avait serré sa main dans la sienne. Seulement, ils n’avaient pas été seuls et alors avaient été obligés de faire preuve d’un peu plus de retenue – même si quelque chose lui disait que n’importe qui présent alors hier avait pu voir l’affection qui brillait dans ses iris dès qu’il la regardait.

« Non non tu déranges pas ! » s’empresse alors de dire l’aiglon quand il réalise qu’il était resté là à l’observer avec un sourire idiot sur les lèvres sans même la saluer. Son père se tourne vers Terry, posant une main sur son épaule et lui offrant un léger sourire qui sous-entendait sans doute qu’il comprenait ce qui pouvait se jouer entre eux. « Je vous laisse discuter. » dit-il avant de retourner vers la cuisine. Alors le bouclé s’écarte, laissant la blairelle rentrer. Il ferme la porte derrière elle et la prend par la main, se figeant en sentant à quel point ses doigts étaient froids. « Mais t’es gelée ! » Aussitôt, il l’entraîne vers le salon, l’incitant à s’asseoir sur le canapé avant d’aller déposer de nouvelles bûches pour entretenir le feu, volonté d’attiser celui-ci déjà alimenté par magie. « Ça va ? Tu veux quelque chose ? Une couverture peut-être ou quelque chose à boire ? » Elle pourrait lui demander la lune qu’il trouverait un moyen de la lui amener, Terry. Le sorcier s’installe à côté d’elle, peinant encore à croire qu’elle soit là. Il a déjà oublié les crayons étalés au sol, attention pleine dédiée à celle qui semblait posséder son cœur un peu plus chaque jour. « J’suis trop content que tu sois là. » Il décale une mèche de cheveux collée contre sa joue pour la glisser derrière son oreille en souriant, avant de venir récupérer ses mains pour les entourer des siennes afin de les réchauffer. « J’sais que t’étais là à peine hier mais c’était pas pareil, enfin.. On était pas qu’à deux. » Et elle comprendrait Eris, pas vrai ? Elle comprendrait forcément ce qu’il voulait dire par là. « Par contre c’est bizarre mais j’ai vu aucune écharpe tu sais, j’espère qu’on l’a pas perdu... » Il ne réalise pas qu’elle avait pu se servir de cette excuse uniquement pour avoir un prétexte la poussant à venir le voir. « Mais on peut chercher dans toute la maison si tu veux ! On peut même prendre des heures si tu veux, moi ça me va, des heures passées avec toi... » avoue-t-il sans détourner le regard cette fois – car il ose un peu plus avec Eris, Terry, et n’a que la volonté de lui dire ce qu’il a sur le cœur sans détour, sans avoir à prendre de pincettes. C’était ainsi entre eux et ça l’avait toujours été quelque part alors même si la nature de ses sentiments changeaient grandement ces dernières semaines, il refusait de changer sa façon d’être avec elle.

Elle connaissait la maison des Boot, Eris, pour avoir passé le réveillon de Noël ici, juste hier, cependant elle n’avait pas encore passé l’examen de transplanage et de toute façon, elle doutait fortement que même avec ça, sa mère ne lui aurait pas permis de voyager toute seule. Et elle comprenait le besoin constant des trois Goldstein de la protéger sous prétexte qu’elle était la plus jeune et certainement la plus maladroite mais elle se sentait étouffée, parfois, et c’était plus flagrant encore depuis qu’elle s’était rapprochée de Terry. L’envie de passer du temps avec lui et lui seul se faisait de plus en plus forte et si elle avait l’impression que c’était réciproque – elle le voyait dans son regard quand ils étaient tous les deux, dans les sourires qu’ils partageaient, et surtout elle pouvait le ressentir. Et il ne s’agissait pas totalement de cette capacité à lire les émotions des autres mais plutôt de son cœur à elle, heureux, chaque fois que le garçon était dans la même pièce qu’elle. Comme à cet instant, lorsqu’il apparût derrière son père, et qu’un sourire illumina son visage – reflet parfait de celui qu’il arborait. Figure parentale qui s’éclipsa pour les laisser tous les deux et elle sentit son palpitant battre plus fort dans sa poitrine, Eris, parce que cette situation était inédite. Jusque-là il y avait presque toujours des étudiants pour les observer, il y avait le cadre scolaire jamais très loin, mais cette fois ils étaient chez le sorcier et les yeux d’Anthony ne pouvaient pas dévier à tout moment, les taquineries de Michael non plus et d’une certaine façon, c’était intimidant. Ses mains attrapèrent les siennes et elle n’eut pas le temps de répondre que déjà, il l’entraînait vers le salon sur le canapé et surtout, près du feu. « Ça va. Je vais bien, ne t’en fais pas. Le trajet a été rapide tu sais, je n’ai pas eu le temps d’avoir très froid. Enfin, à part à mes mains » Mais celles-ci ne mettraient pas longtemps à se réchauffer, elle en était persuadée. Geste tendre du bouclé qui la fit soupirer d’aise, elle lui offrit un nouveau sourire. « J’ai bien fait de venir alors… Ma mère pensait que c’était une mauvaise idée et… j’avoue que je n’ai pas dit à Anthony que je venais, il aurait trouvé ça louche. Ou il aurait insisté pour venir aussi mais moi, je ne te voulais que pour moi » avoua t’elle en riant légèrement sur la fin. De l’égoïsme, chose qui ne lui ressemblait absolument pas alors dans un élan de conscience, elle ajouta « Tu penses que c’est mal ? » Sa question en cachait d’autres, beaucoup plus profondes et elle espérait que Terry le comprenne. De préférer être avec lui plutôt qu’avec sa famille ou ses amis ; de vouloir plus de mains enlacées, plus de baisers, plus de lui. Eris entremêla leurs doigts, secouant la tête à l’évocation de son écharpe et rapprocha son visage du sien comme pour lui confier un secret. « Tu ne la trouveras pas » chuchota t’elle en laissant tomber son front sur l’épaule du brun afin de dissimuler son sourire et son air amusé. Elle se redressa seulement pour lire la sincérité dans son regard, dans ses propos, déclaration qui agita son cœur et qui la poussa à répondre « C’était juste une excuse, pour venir te voir » Elle n’avait jamais aimé mentir, la Goldstein, elle en était même quasiment incapable. « Je voulais… je crois que je voulais être sûre que c’était bien vrai » Qu’elle n’avait pas rêvé ces derniers jours, ce mois de décembre que Terry avait rendu plus beau et joyeux par sa présence quand elle avait eu l’impression de couler le mois précédent. « Nous » précisa t’elle comme si ce n’était pas déjà totalement évident. « Parce que pour moi, ça compte beaucoup. Et je comprendrais que ce soit pas le cas pour toi ou que ce soit trop compliqué avec mon frère… » Elle souffla, réalisant qu’elle parlait peut-être trop, se souvenant aussi de ses mots il y a quelques secondes. « Mais attends, tu as bien dit que ça t’allait de passer des heures avec moi ? Que avec moi ?» Elle avait bien entendu, n’est-ce pas ? Elle serra un peu plus fort ses doigts dans l’attente d’une réponse ; et si jusque maintenant elle n’avait pas eu à poser de mot sur ce qu’ils avaient, elle avait cette fois besoin d’être rassurée. Sans doute parce qu’elle savait qu’il lui serait trop douloureux d’encaisser une telle désillusion à cet instant.

Il ne pensait pas voir Eris franchir le pas de sa porte et pourtant elle était bien là, assise sur le canapé à quelques centimètres de lui seulement. Il sait alors Terry que sa journée ne peut qu’être parfaite grâce à sa présence, elle qui rendait toujours tout bien plus beau. Il l’avait vu la veille mais ça n’était pas assez – il avait cette drôle d’impression qu’il pourrait passer sa vie entière à ses côtés sans que ça ne soit suffisant, remarque mielleuse qu’il s’abstient bien de faire à voix haute. Rassuré de voir qu’elle n’avait pas trop froid, le sorcier s’installe à ses côtés, plaid qu’il déplie sur leurs jambes. « Pas du tout ! » s’empresse-t-il de répondre alors qu’il refuse qu’elle se sente coupable de quoi que ce soit. Elle n’avait aucune raison de se sentir mal puisqu’il n’y avait rien de mal à ce qu’ils se voient rien qu’à deux. « J’veux dire.. Pourquoi ce serait mal ? » Véritable interrogation poussée par les doutes de la blairelle, même s’il restait persuadé qu’il n’y avait que du bon qui pouvait ressortir d’eux. « On peut être égoïstes à deux, si tu veux. » dit-il avec un sourire complice, tentant de rassurer la sorcière comme il le pouvait. Heureusement, ses doutes ne semblent pas rester bien longtemps, surtout pas quand il évoque avec elle cette écharpe qu’il n’avait pas vu mais qu’il chercherait avec elle aussi longtemps qu’il le faudra. C’était là l’excuse parfaite pour passer du temps avec elle, après tout. Quand Eris s’approche, il se penche vers elle, impression qu’elle s’apprête à lui confier un secret de la plus haute importance. Terry fronce les sourcils, ne comprenant pas vraiment ce qu’elle veut dire par là. « Pourquoi ? » Son cœur loupe un battement quand elle pose sa tête sur son épaule, proximité qui poussait toujours son palpitant à s’emballer. Un large sourire illumine son visage à l’aveu de la brune, confession à laquelle il ne s’attendait pas mais qui le rend alors un peu plus heureux. « Vraiment ? » murmure-t-il comme s’il peinait à croire qu’elle veuille passer autant de temps avec lui. C’était pourtant bel et bien le cas pour son plus grand bonheur. Son regard s’accroche au sien alors que la blairelle semble nerveuse au point d’enchaîner les mots, ne laissant pas vraiment à Terry le temps de répondre. Celui-ci a l’impression que c’est tout son être qui se réchauffe grâce à elle, grâce à ce qu’elle semble sous-entendre. Il n’est pas sûr de comprendre, pas totalement en tout cas, mais ses propos l’aident à réaliser qu’il n’avait pas imaginé ce rapprochement entre eux, qu’elle en avait sans doute aussi envie que lui ce qui le soulage. Même s’ils s’étaient embrassés, ils n’avaient jamais vraiment discuter, n’avaient jamais mis de mots sur leur relation et même si cela ne semblait pas nécessaire pour le bouclé qui pouvait très bien se contenter de vivre au jour le jour, il réalisait qu’il avait envie de lui parler, de mettre les choses à plat avec elle. « Eris.. » Seulement la Goldstein la coupe par cette interrogation qui quitte ses lèvres et qui amuse Terry. « Évidemment. J’voudrais passer tout mon temps avec toi. » Son cœur s’affole alors qu’il se sent nerveux, sorcier qui a toujours été peu doué dans ce domaine si particulier qu’était l’amour. « Je.. J’suis pas très doué avec tout ça, faut que tu le saches. » Qu’elle sache pour lui pardonner ses éventuelles maladresses, les erreurs qu’il pourrait commettre en essayant de trouver les mots justes. « Je t’aime beaucoup Eris. Et pas.. pas comme une amie, tu vois, mais comme bien plus que ça. » Peut-être que ses mots manquent de précision, qu’il n’était pas assez clair mais ses doigts s’agitent sur le plaid couvrant leurs jambes, nervosité évidente alors. « J’sais que ça peut être compliqué car il y a Antho et j’suis sûr à 20000 % qu’il va pas aimer l’idée. » Sa main s’avance jusqu’à son corps, jusqu’à attraper la sienne pour entrelacer ses doigts aux siens. Il pourrait essayer de se retenir, de prétendre que l’affection qu’il éprouvait pour Eris allait s’estomper mais il n’en avait pas envie. Eris était sans doute l’élément le plus positif apporté par cette année si difficile pour lui et il refusait d’y renoncer – et tant pis si pour cela, sa relation avec Anthony devait connaître quelques tumultes. Il comprendrait, il le fallait. Alors Terry prend une profonde inspiration, relève les yeux vers Eris. « J’ai envie d’être avec toi Eris. » Aujourd’hui, demain et plus encore.

Elle avait agi impulsivement en décidant de venir jusque Terry alors que la veille, ils étaient tous là à partager un bon repas, mais c’était Eris et elle réfléchissait rarement aux conséquences de ses actes. C’était sans doute la raison pour laquelle elle n’avait que peu pensé aux répercussions de ce coup de cœur, évident, pour Terry qui avait toujours plus ou moins fait partie de son paysage depuis ses dix ans. Un lien de meilleur ami avec son frère qu’elle avait négligé au profit de ses propres envies et ce qui la poussait aujourd’hui à se demander, à demander au Boot lui-même, si son désir d’être constamment près de lui était mal. Et il y avait peu de chance que ce le soit parce que comment quelque chose de si bon pour elle pouvait être perçu de mauvais ? Peut-être que certains penseraient qu’elle avait été vite à tourner la page de son ex et ils auraient sans doute raison, mais Eris n’avait rien prémédité, elle n’avait rien fait pour que ça arrive alors ça comptait, n’est-ce pas ? Cela l’excusait en quelque sorte. « Tu ne peux pas être égoïste » s’amusa t’elle en secouant la tête, c’était un défaut qui n'allait pas du tout à l’aiglon, elle était bien placée pour le savoir. « Tu es trop génial pour ça » Et ce n’était pas un compliment pour lui faire plaisir, c’était un vrai de vrai, un qu’elle pensait profondément. Mais s’il voulait être égoïste avec elle, peut-être était-il prêt à d’autres sacrifices tels que passer par-dessus les craintes d’Anthony et les remarques de tous. Elle l’espérait, Eris, parce que c’était Terry et qu’en aucun cas, elle n’avait envie de le perdre. « Parce que j’ai menti mais tu me pardonnes, pas vrai ? » demanda t’elle avec un sourire en posant sa tête sur lui. Geste qui paraissait amical à première vue mais c’était surtout naturel, comme si sa place avait toujours été, à ses côtés. Et c’était un sentiment étrange bien qu’enivrant, ce genre de bonheur qui ne s’expliquait pas. Seulement il n’y avait pas qu’elle dans cette histoire et l’avis de Terry était même le plus important de tous. Que pensait-il d’elle, d’eux, de tout ce qu’ils avaient partagé jusque-là ? Et il y avait cette affirmation qui quitta les lèvres du brun, suffisamment convaincante pour que la Goldstein relève les yeux vers lui et sourit, de la manière la plus sincère qui soit. Il voulait vraiment passer du temps avec elle, tout son temps. Et il l’aimait beaucoup. Elle posa machinalement une main sur les siennes qui s’agitaient sur leurs jambes, essayant de le rassurer par sa présence même si elle ne l’était sans doute pas plus que lui à cet instant. « Il va détester l’idée oui » en rajouta t’elle en riant lorsqu’il évoqua son meilleur ami. Anthony ne dirait rien avant de s’exprimer et elle pouvait déjà voir son visage quand il réaliserait vraiment. Mais Eris se reprit rapidement, elle ne voulait pas inquiéter Terry plus que nécessaire ou le faire changer d’avis. « Enfin, tu comprends » Elle haussa les épaules comme pour signifier que ce n’était pas si grave parce que ça ne l’était pas vraiment, si ? « Je veux être avec toi moi aussi » affirma t’elle dans un murmure, pour qu’il soit le seul à l’entendre. Ils n’étaient pas seuls dans cette maison et si elle voulait garder Monsieur Boot de son côté, elle avait besoin de toutes les cartes en main. « Quand je disais que j’étais amoureuse de ton sourire, tu te souviens ? Eh bien, ce n’était pas que ça, je le sais maintenant » Peut-être le savait-elle déjà à ce moment-là, son cœur en tout cas l’avait déjà choisi lui. « Et je pense qu’Anthony se remettra, si tu lui promets de ne jamais me faire de mal blah blah blah » dit-elle avec un sourire qu’elle voulait moins sérieux, sachant pourtant qu’ils devraient réellement affronter le garçon à un moment donné et qu’elle rigolerait un peu moins. Leurs doigts toujours entrelacés, elle laissa traîner son regard autour d’eux, dans toute la pièce, et aussi aux portes menant dans les autres pour s’assurer que le père de Terry n’était pas là. Eris se pencha légèrement vers lui avant de demander en chuchotant « Est-ce que tu crois que je peux t’embrasser ? » Là, tout de suite, parce qu’elle en avait envie plus que jamais. « As your girlfriend » ajouta t’elle pour être sûre qu’il comprenne, sûre qu’ils soient sur la même longueur d’ondes, ce dont elle ne doutait pas vraiment – ou en tout cas plus maintenant. « Non en fait, on ne devrait pas. Ton père n’est surement pas loin et je ne veux pas qu’il me prenne pour une… enfin tu vois » Une chose était sûre : elle parlait beaucoup trop. Ses iris quittant celles de Terry pour les baisser sur leurs mains, elle resserra son étreinte – si c’était possible – et confia après quelques secondes : « Ce sont les plus belles vacances de Noël que j’ai jamais eu » un sourire pour accompagner ses propos. En omettant la présence-absence de son père, Eris avait passé de formidables moments avec les personnes les plus formidables quoi soient et elle ne pouvait définitivement pas s’en plaindre. Evidemment elle aurait aimé que ses grands-parents soient aussi là ainsi que Levi et ses sœurs mais pour les premiers, les rapports étaient encore trop difficiles depuis l’affaire Goldstein. Elle ne savait pas que dans quelques jours, elle en voudrait à son grand frère de lui en gâcher la fin avec la nouvelle de son départ mais en attendant, la blairelle restait dans cette dynamique, ignorante du monde autour, dans sa petite bulle de bonheur et de confort. « Mais j’ai quand même hâte de retrouver Poudlard » Et parce qu’il savait qu’elle n’était pas fan de l’école elle se dépêcha d’ajouter un « Pas pour les cours ! » Ce qui devait sembler étrange mais si on retirait les quelques heures assise dans une classe à écouter parler et écrire, le temps libre à gambader dans le château, la cour ou la forêt et celui à partager avec ses proches valait le coup.  

« J’te pardonnerai absolument tout Eris tu sais. » Mots qui sortent spontanément d’entre ses lèvres et qui n’ont jamais été aussi vrais que ces faits. Qu’importe les mensonges énoncés par la blairelle pour passer du temps avec lui, il était prêt à tous les accepter. Il avait une confiance absolue en elle Terry, parce qu’ils étaient identiques sur bien des points et qu’à ses yeux, elle était tout bonnement incapable de faire le moindre mal volontairement. C’était peut-être ce fait qui l’a poussé dans cette confession qu’il n’avait pourtant pas prévu. Il pensait pourtant pouvoir se contenir, du moins pendant quelques temps au moins, mais il n’avait jamais vraiment réussi à contrôler ses émotions et encore moins à cacher ce qu’il éprouvait. Il s’inquiète, car c’est Eris, car c’est la sœur de son meilleur ami et qu’il n’était pas supposé l’apprécier comme il le faisait. Pourtant, sa main se pose sur les siennes pour l’apaiser, effet presque instantané sur le bouclé qui parvient à se calmer un peu quand bien même il restait encore trop nerveux. Un léger rire le quitte, évidemment qu’Anthony allait protester, râler et lui en vouloir quelques temps sûrement, ce qu’il ne pouvait que comprendre. Ce n’était pas comme s’il avait fait exprès de craquer pour la brune, lui qui n’avait fait que la côtoyer car il appréciait sa présence en tant qu’ami, avant de réaliser qu’il éprouvait bien plus que la simple amitié à son propos.  Quand Eris avoue que ce qu’il ressentait est réciproque, il a l’impression que son cœur va bondir hors de sa poitrine, joie qui est telle qu’il sourit tant, au point d’avoir mal aux joues. S’il se disait qu’il avait peut-être une chance avec elle, il n’en était pas totalement convaincu, persuadé qu’elle pourrait avoir n’importe qui – alors pourquoi la choisirait-il lui ? Qu’importe la réponse à cette question car elle était là, posant sur elle ses beaux yeux noisettes et lui offrant un autre aveu, plus puissant et plus beau encore, qui ne fait que le conquérir plus encore. Les palpitations de son cœur s’intensifient sous l’effet de l’affection qu’il éprouve pour elle, main qui se retourne et vient entrelacer ses doigts aux siens. « Et moi j’t’aime plus que beaucoup enfin.. bon ça veut rien dire mais.. tu vois. » Peut-être pas et ça le fait rire de voir qu’il était tout bonnement incapable d’exprimer correctement ses sentiments pour elle, peu habitué à de telles confessions. Pourtant ça a l’air de suffire à la sorcière, peut-être justement car elle était capable de comprendre l’anglais mieux que quiconque. Il a de drôles de palpitations qui lui retournent l’estomac quand il l’entend utiliser le terme petite-amie, ce qui rend les choses plus concrètes. Eris était sa petite-amie, simple fait qui pourtant suffit à le combler d’une joie sans précédent. « Évidemment que tu peux. » Mais la Goldstein se retient et ça ne manque pas de faire rire Terry, convaincu que son père avait autre chose à faire que de laisser traîner ses oreilles par ici. « Les miennes aussi. » Pourtant, elles étaient mal parties parce qu’il s’agissait des premières vacances sans sa mère mais, par magie, Eris avait réussi à rendre chaque journée plus belle. Peut-être qu’elle n’était pas empathe, finalement, peut-être qu c’était ça son pouvoir, celui de le rendre heureux par sa simple présence, celui de réparer le cœur brisé par l’absence et le manque. « On pourra se voir tous les jours-là bas au moins ! » Ce qui était en partie une des raisons le poussant à vouloir vite retrouver le château. Le sang-mêlé y sera chez lui, là-bas, entouré de ses frères et de sa petite-amie, loin du souvenir parfois douloureux de sa mère qui hantait encore les couloirs par les souvenirs qui habitaient chaque pièce du domicile familial. Un regard vers le couloir, oreille tendue, confirme que son père s’affairait dans la cuisine et il n’en faut pas plus pour inciter le bouclé à se pencher pour venir déposer un tendre baiser sur les lèvres d’Eris. « Hi girlfriend. » murmure-t-il contre ses lèvres en riant avant de l’embrasser une nouvelle fois, douce chaleur qui se répand dans tout son corps, avant qu’il ne se recule un petit peu, volonté de ne pas embarrasser Eris si son père venait à passer dans le couloir. Il ne se défait pas de son large sourire, pourtant, parce qu’il n’y arrivait pas, bien trop heureux pour atténuer ce qu’il ressentait. Il avait déjà hâte de pouvoir parcourir le château avec sa main dans la sienne parce qu’elle était sa petite-amie, parce qu’elle l’avait choisie lui et pas un autre. Même s’il ne restait que quelques mois avant la fin de Poudlard, coeur qui se serre quand il réalise que bientôt, un tout nouveau chapitre débuterait. « Hm tu sais Eris, j’sais que j’suis plus vieux que toi d’un an et tout... » Il est soudainement nerveux, cherche ses mots. « Mais j’ai pas trp l’habitude de tout ça. ‘fin j’ai jamais vraiment eu de copine, ‘fin si il y a eu Ginny mais c’était la cata et ça a duré quinze jours j’suis pas sûr que ça compte, puis une fois il y a une fille que j’aimais bien mais elle trouvait que j’étais trop… trop moi tu vois et... » Terry se coupe pour reprendre son souffle, conscient qu’il s’emmêlait encore les pinceaux et qu’il se perdait dans des détails sans importance. Alors il prend une grande inspiration, se raccroche aux prunelles d’Eris. « J’veux juste dire que.. j’ai pas trop d’expérience, j’sais pas trop comment ça marche tout ça mais j’ferais de mon mieux pour toi. » Parce qu’elle ne méritait que le meilleur et rien d’autre.

Il y avait quelque chose de magique et d'indescriptible entre eux, ce qu'Eris comprendrait plus tard bien sûr parce que jusqu'à il y a peu, elle ne voyait que Terry, ce garçon qui avait toujours gravité autour d'elle de par ce lien avec Anthony, cet ami précieux qui n'était pas seulement celui de son frère finalement mais qui était devenu le sien de la manière la plus naturelle qui soit. Elle voyait désormais Terry, celui qui faisait battre son coeur plus fort à chaque rencontre, celui qui réussissait à la faire sourire même quand l'envie n'y était pas, celui avec qui elle avait envie de vivre mille aventures et à la fois, rester blottie tranquillement dans ses bras sur ce canapé confortable. Plus qu'un simple coup de coeur, c'était l'union de deux âmes similaires qui ne méritaient rien d'autre que d'être heureux ensemble mais de ça, elle n'en avait pas encore conscience. Elle ne savait pas que Terry deviendrait la personne la plus importante de sa vie, son roc, son pilier, son égal et alter-ego, son partenaire de crime favori, son tout mais ce qu'Eris savait par contre, c'était qu'à l'heure actuelle il était déjà plus qu'un ami et qu'il y avait des sentiments. De l'amour dans sa forme la plus pur et honnête, à son échelle d'adolescente ressentant les premiers émois. Un rire lui échappa aux mots du Boot et il n'y avait rien de moqueur dans son ton. « Je crois que je vois oui » lui assura t'elle pourtant en lui caressant le dos de la main avec son pouce, sourire pour attester du fait qu'elle se fichait du fait que Terry ne soit pas à l'aise avec les mots parce qu'elle ne l'était pas non plus, beaucoup plus dans l'action que les déclarations. Raison pour laquelle elle lui demanda d'ailleurs si elle pouvait l'embrasser, se dégonflant à la pensée que mr Boot pouvait entrer à tout moment. Celui-ci avait été gentil avec elle lors de la soirée de Noël et il avait même accepté qu'elle débarque aujourd'hui sans prévenir alors elle ne voulait rien gâcher. Elle déposa un baiser sur sa main plutôt à sa confession sur les vacances, comprenant par là qu'il pensait à sa mère et plus précisément l'absence de sa mère. Elle n'était pas partie il y a longtemps finalement et l'esprit familial des fêtes de fin d'années, des traditions, n'était qu'un rappel douloureux de celle qu'il avait perdu et elle avait détesté ressentir sa tristesse par moment. Et elle ne s'attendait pas à ce que son désormais petit-ami scelle leurs lèvres d'un tendre baiser mais elle se mit à sourire, Eris, incapable de s'en empêcher, incapable d'empêcher son coeur de s'emballer un peu à ce contact pourtant léger et ce mot dans sa bouche qui lui semblait être l'un des plus beaux jamais entendu. Lorsqu'il les sépara, elle laissa échapper un rire, les joues rougies certainement par toute cette situation et elle nicha sa tête dans son cou quelques secondes. La Goldstein se détacha seulement pour le regarder quand il reprit la parole, sentant son anxiété à des kilomètres. Elle haussa un sourcil à la mention de Ginny et ce que cette autre fille avait l'air de penser de lui. « Elles ne te méritaient pas » Et la brune n'était pas du genre à critiquer qui que ce soit même en connaissant les faits, volonté de défendre tout le monde mais là elle n'avait pas pu se retenir. « Et je ne dis pas que moi si, sauf que moi, je te trouve parfait comme tu es, c'est déjà un bon point non ? » Aussi maladroite avec ses paroles que ses pieds, elle inspira pour se donner un peu de courage. « Je me fiche de tout ça. Et tu sais, avec Caleb, on a rien fait de - » Elle s'arrêta, réalisant ce qu'elle s'apprêtait à dire. « Ok, tu crois que c'est normal de parler de nos ex alors qu'on vient juste de... hum, d'officialiser ? » Eris éclata de rire en espérant qu'il la suivrait parce que ça lui semblait aussi ridicule qu'amusant. Une fois calmée, elle approcha pour poser une main sur sa joue et osa, avec un petit sourire. « En tout cas, tu embrasses très bien » Pas de malaise entre eux, jamais, elle s'en faisait la promesse. « Donc tu peux recommencer autant de fois que tu le veux » ajouta t'elle plus sérieusement. « J'ai jamais été aussi contente de perdre une écharpe imaginaire » lâcha t'elle dans un nouveau rire, sentant pourtant à ce moment là un regard dans leur dos, celui de la troisième personne présente dans cette maison et elle se redressa, mi-gênée, mi-amusée. « Ma mère tenait à vous remercier encore pour l'accueil d'hier, au fait » dit-elle pour ne pas laisser le silence s'installer tandis qu'il les observait les bras croisés, sans doute pour leur faire peur, mais heureusement avec un sourire.  

Il ne sait pas vraiment pourquoi il se met à évoquer ses expériences passées, Terry, peut-être par envie de transparence, pour pas qu’Eris ne s’imagine que l’année d’écart qu’ils avaient signifiait qu’il avait forcément plus d’expérience. Les relations amoureuses n’ont jamais été son point fort, sans doute parce qu’il ne s’y est intéressé que lors de rares épisodes, lorsque son palpitant s’était soudainement emballé pour une autre sorcière. C’était rare mais c’était arrivé avec des résultats plutôt catastrophiques sauf que cette fois, il n’avait pas envie que ce soit le cas. Ce qu’il y avait entre Eris et lui lui semblait important, précieux, et il voulait le protéger, faire de son mieux pour que tout se passe bien. Alors, lui expliquer tout ça est aussi une façon de lui faire comprendre que peut-être, parfois, il fera preuve d’une certaine maladresse, qu’il pourrait parfois ne pas savoir véritablement comment agir. Le bouclé n’est pas étonné de voir que Eris ne lui en tient pas rigueur, elle qui semblait déjà l’accepter pleinement. Elle ne semblait pas penser qu’il était trop, parfois, quand il s’emportait, quand un élan de passion le poussait à déblatérer sans discontinuer sur le sujet le plus aléatoire possible. Elle semblait même apprécier chaque facette de sa personnalité, ce qui réchauffait le cœur du sorcier. Si Terry ne s’était jamais soucié du regard des autres, il sait que parfois, il peut paraître comme trop exubérant et que ce n’était pas au goût de tout le monde. Seulement, ça plaisait à la blairelle et il n’avait pas besoin de plus que ça, de toute façon. « Alors déjà si, tu me mérites, enfin c’est trop bizarre de dire ça comme ça… Mais dis toi que Michael a pas arrêté de me pousser vers toi même si ça risquait de mettre le bazar avec Antho et si lui, fait ça, c’est qu’il croit que ça va aller et que tu vaux le coup… Il a jamais aimé aucune des filles que j’aimais bien avant. » Mots lancés d’une traite car ça reste un sujet qui le rendait nerveux, il finit par rire en voyant qu’Eris était dans le même état que lui. Ils se ressemblaient sur bien des points, ce qui expliquait en partie pourquoi ils fonctionnaient si bien l’un avec l’autre. Doigts glissant entre les siens, il secoue doucement la tête. « Pas vraiment… Mais c’est nous, j’ai pas l’impression qu’on soit du genre à discuter de trucs normaux. » Du moins, ils n’étaient pas de ces sorciers qui avaient des tabous et qui se privaient de discuter de certaines choses. Terry avait tendance à dire ce qui lui venait spontanément et Eris aussi, alors il était peu étonnant qu’ils dévient de la sorte. C’est la main de sa petite-amie sur sa joue qui le calme et le fait se concentrer sur l’instant, palpitations qui s’intensifient par le compliment offert et son regard s’accrochant au sien. « J’peux te retourner le compliment et l’invitation. » plaisante-t-il même si ses mots étaient sincères. Il aimait ça, l’aiglon, pouvoir être aussi ouvert avec elle, pouvoir se livrer sans craindre d’être jugé. Autre rire qu’elle lui arrache sauf que cette fois, son père arrive dans la pièce, ce qu’Eris ne tarde pas à remarquer. « Il ne faut pas, vous m’avez assez remercié et ça nous a fait plaisir de tous vous avoir. » Terry ne peut qu’acquiescer aux mots de son père. Sans eux, leur noël aurait eu une toute autre saveur. A vrai dire, il ne sait même pas s’ils auraient eu la force de le célébrer. C’était eux qui avaient apporté la vie par leur présence, eux qui avaient aidé à insufflé un peu de bonheur à une célébration qui s’annonçait des plus ternes. « Vous êtes tous les bienvenus ici quand vous le voulez.. Toi y compris, Eris, je suis sûr que Terry sera toujours ravi que tu viennes lui tenir compagnie. » Regard entendu à Terry alors que l’étudiant bafouille avant d’acquiescer et de tendre la main vers Eris. « Je te raccompagne ? » L’intervention de son père avait eu le don de le perturber, même si heureusement, celui-ci s’était montré des plus agréables avec la sorcière. L’anglais se relève et l’aide à en faire de même, laissant Eris saluer son père avant qu’il ne sorte de la maison après avoir enfilé son manteau. « Désolé j’crois que mon père est pas très discret sur ses sous entendus… Même si il a vu juste pour le coup. » Ils n’étaient pas vraiment discrets non plus, tous les deux, et c’était d’ailleurs un miracle qu’Anthony n’ait rien remarqué la veille. Faisant quelques pas à l’extérieur, il n’est pas forcément le plus pressé à l’idée de la ramener chez elle, Terry voulait plutôt profiter un peu plus d’elle. « On peut marcher un peu avant si tu veux... » Du moins, si elle n’avait rien d’autre à faire. Il l’attire à lui, pose une main sur sa joue avant de l’embrasser, d’abord tendrement, souriant contre ses lèvres. Il n’arrivait pas à croire qu’il pouvait se le permettre quand il le voulait, désormais, qu’il n’avait pas à trouver d’excuse pour l’embrasser. Cette pensée le pousse à faire preuve d’une peu plus de passion, baiser plus appuyé alors que sa main libre se pose sur sa hanche. Il a l’impression que son cœur n’encaissera pas le choc éprouvé par chaque baiser tant les sentiments l’envahissent, qu’il finira par lâcher tant l’amour le fait vibrer. « J’me suis dit qu’il valait mieux t’embrasser maintenant avant d’arriver chez toi... » Car quelque chose lui disait que si la mère d’Eris venait à les surprendre, elle serait sans doute moins à l’aise que le père du bouclé.

Elle avait ce sourire qui ne la quittait plus, celui qu'elle portait en permanence lorsque Terry était près d'elle et pour cause, c'était l'aiglon lui-même qui provoquait ce sentiment de bien-être. Sérénité du coeur quand en temps normal, elle luttait contre le trop plein d'émotions ; Eris se savait chanceuse d'avoir une personne comme lui auprès de qui elle se sentait en paix. C'était sans doute la meilleure chose qui pouvait lui arriver en réalité parce que si elle ne savait pas toujours comment gérer son empathie, il y avait l'impression que le garçon la comprenait et la comprendrait encore à l'avenir. Si elle vivait plus facilement dans le présent, elle se plaisait à imaginer le futur, demain, après-demain et les jours d'après, n'ayant aucun mal à y voir Terry à ses côtés. Et elle ne savait pas comment ils n'avaient pas pu se trouver avant finalement, eux qui se connaissaient depuis des années et à la fois, elle voulait croire que c'était comme ça que les choses devaient se passer. Qu'il leur fallait grandir jusqu'à ce que ce ne soit plus bizarre pour lui, pour elle, pour leur entourage. Et ce fut ces personnes là qu'il évoqua d'ailleurs, celles qui avaient été autour de la même table qu'eux la veille pour partager la fête familiale. « Vraiment ? » demanda t'elle dans un rire en secouant la tête, amusée par l'image qui se dessinait dans sa tête. « Je savais qu'il m'adorait - elle exagérait, clairement - et peut-être qu'il n'a pas eu trop le choix parce que justement, je suis la soeur de son ami mais ce n'était quand même pas gagné ! » Parce qu'elle était Eris, véritable rayon de soleil là où Michael était un peu plus sombre mais surtout, elle était une poufsouffle. « Je suis étonnée qu'il soit allé jusqu'à te pousser vers moi... tu crois qu'on devrait le remercier ? » Et ce n'était qu'une demi-plaisanterie parce qu'elle n'était pas à ça près que de lui offrir un nouveau cadeau. « Dans le fond, c'est peut-être un graaaand romantique » Cette fois elle éclata de rire en pensant au Corner qu'elle n'avait jamais vu comme tel mais qu'elle appréciait beaucoup malgré ses efforts pour se faire détester par la plupart des gens. Certains y étaient visiblement parvenus et elle était heureuse pour lui, Eris, il le méritait plus qu'il ne le pensait. « La normalité, c'est trop ennuyant de toute façon » ajouta t'elle en offrant un clin d'oeil à son petit-ami tandis qu'ils venaient tous deux d'évoquer leurs histoires passées. Elle n'en avait eu qu'une, la belle, de quelques mois et s'ils avaient passés de bons moments avec le préfet-en-chef, elle n'arrivait pas à s'enlever de la tête que c'était différent avec le Boot. « Tant qu'on est dans les confessions, tu sais qu'il y a ce truc... étrange et inexplicable en moi qui fait que parfois, je me sens surmenée et je ne suis pas très agréable à vivre » Ce côté empathe pour lequel elle n'avait pas le mot - ou plutôt elle ne l'utilisait pas parce qu'elle n'aimait pas ça, ne le comprenait pas toujours non plus. « Dans ces moments-là, ne pense pas que je t'évite ou que je n'ai pas envie de passer du temps avec toi, d'accord ? C'est juste que dès fois, c'est un peu trop pour moi d'être entourée » Et ça l'attristait assez, cette jeune fille qui aimait les autres finalement, parfaitement sociable. « Je crois qu'Anthony a toujours détesté cette partie de moi » Un aveu qui pouvait paraitre bizarre alors elle rajouta rapidement « Il ne pouvait pas être triste ou en colère contre moi sans que je le sache » « Je ne veux pas que ça arrive avec toi » Cette dernière phrase avait été prononcé plus doucement, la peur réelle qu'avec le temps, Terry se sente lassé par ses humeurs. Elle n'avait évoqué ce don qu'avec sa meilleure amie en dehors de sa famille et c'était même la première fois qu'elle ressentait le besoin de le faire avec quelqu'un d'autre ; peut-être parce que d'une certaine façon le Boot le savait déjà et que c'était plus facile de lui confier. Le père du bouclé entra à nouveau dans la pièce et Eris se redressa, heureuse qu'il ne soit pas venu quelques minutes avant quand ils s'embrassaient. Elle ne répondit que par un sourire, serrant la main de Terry dans la sienne pour lui assurer qu'elle n'était pas aussi gênée que lui pouvait l'être et elle le suivit, non sans adresser un dernier « Au revoir Mr Boot, peut-être à bientôt » à la seule figure parentale dans ce salon. Son manteau récupéré, les deux sortirent de la maison et la brune laissa échapper un rire amusé. « Il a l'air génial » fut sa réflexion suite aux mots du serdaigle, pincement au coeur que de penser au sien qui lui ne remarquerait rien, perdu dans les tréfonds de ses pensées depuis plusieurs années. Dans un hochement de tête, Eris s'apprêta à le suivre encore mais il s'arrêta pour l'attirer contre lui et l'embrasser. Sans retenue cette fois parce que personne ne pouvait les surprendre à part les voisins moldus qui devaient n'en avoir rien à faire et elle sourit tout contre ses lèvres, venant passer ses mains autour de son cou pour le rapprocher à son tour. Baiser qu'elle prolongea en y mêlant leurs langues, elle sentit son palpitant s'emballer, Eris, battre plus fort dans sa cage thoracique et son souffle commençait à lui manquer mais elle s'en fichait parce que cette sensation était l'une des plus délicieuses qui existe et qu'elle aurait voulu ne jamais s'arrêter. Cependant il leur fallait - malheureusement - respirer et un petit rire lui échappa lorsque leurs lèvres se séparèrent. Elle ne se décolla pourtant pas de son petit-ami, relevant les yeux vers lui avec un sourire. « C'est mieux oui même si je suis presque certaine qu'elle sait quelque chose, elle aussi » En référence au père de Terry qui les avait facilement démasqués. Détachant une main de derrière son cou pour venir jouer avec les quelques mèches bouclées sur son front, elle avoua « I'm the happiest » Parce qu'à cet instant, c'était tout ce à quoi elle pouvait penser. A lui, à elle, à eux et combien cette journée la rendait heureuse. Combien il la rendait heureuse. « Je n'en ai pas envie mais je devrais quand même rentrée maintenant » Elle avait promis à sa mère de ne pas rester longtemps et si Eris était majeure dans le monde sorcier, elle ne pouvait pas faire tout ce qu'elle voulait. Un baiser plus tendre déposé sur ses lèvres, la blairelle attrapa sa main, bien décidée à ce qu'il la raccompagne vraiment jusqu'au point de transplannage et profiter ainsi de quelques minutes de plus à ses côtés. Le coeur plus léger, plus rassuré aussi, elle était prête à affronter les prochains jours, rentrée des classes à Poudlard qui se verrait pourtant perturbé par de nouveaux évènements qu'elle ignorait encore.  

« Vraiment ! » affirme-t-il avec un léger sourire. Michael n’avait fait que l’encourager à aller vers Eris en usant d’allusions plus ou moins discrètes – sorcier qui semblait croire qu’en dépit du fait que la brune ne soit la petite sœur du dernier membre de leur trio, se lancer dans une relation avec elle ne pouvait qu’être positif. Et il en avait la preuve sous ses yeux, pas vrai ? Car quand elle était là, face à lui, Terry n’éprouvait rien de plus qu’un bonheur véritable, qui n’avait rien de ce qu’il prétendait éprouver depuis que sa mère n’était plus là. Elle était solaire, Eris, et près d’elle, il ne pouvait voir que le positif offert par la vie. « Hey en même temps, qui serait assez idiot pour ne pas t’aimer ? » Question véritable qui franchit les lèvres du bouclé alors qu’il ne pouvait pas s’imaginer que quiconque puisse éprouver le moindre sentiment négatif envers la blairelle. Des personnes sans goût, à n’en pas douter. Il ne peut que rire en secouant la tête, peinant à imaginer son meilleur ami comme étant un grand romantique. « Tu pourrais lui répéter ça en face alors que j’suis là ? J’veux juste voir sa tête ! » taquine-t-il la brune alors qu’il savait que dans tous les cas, Michael ne se montrerait pas désagréable avec elle – elle semblait avoir une sorte d’immunité à ce sujet venant de son frère. Tout devient soudain plus sérieux car Eris semble vouloir lui confier quelque chose alors Terry se redresse et l’observe attentivement. Il tend un bras sur le canapé pour jouer doucement avec quelques mèches de ses cheveux sans jamais l’interrompre. Il leur en avait parlé un peu, Anthony, mais sans jamais rentrer dans les détails, sans doute par respect envers elle. Il leur avait dit que sa cadette pouvait parfois avoir besoin de s’isoler à cause d’un don qu’elle avait et l’anglais n’avait pas insisté. Alors, il est heureux de voir qu’elle a assez confiance en lui pour se confier, pour oser lui parler de cette particularité qui était sienne et qui ne faisait que la rendre plus spéciale encore à ses yeux. Pourtant, il fronce les sourcils quand elle évoque Anthony et il ne peut que secouer la tête. « Déjà, Anthony n’a jamais rien détesté venant de toi. Enfin.. j’suppose que comme tous les frères et sœurs vous vous disputiez mais quand il parlait de toi, il était toujours vraiment fier et heureux de t’avoir comme sœur. » Et ça lui semblait important à préciser, plus encore maintenant qu’Anthony se trouvait à des milliers kilomètres d’eux. Hors de question qu’elle ne s’imagine que son aîné ressentait autre chose que de l’affection pour elle, pour chaque partie d’elle. L’étudiant glisse une main sur la joue d’Eris pour l’inciter à le regarder afin qu’elle lise dans son regard sa sincérité. « Je.. J’ai tendance à pas vouloir trop le dire quand j’suis triste mais j’te promets que j’vais essayer de pas te le cacher. » Il pouvait bien faire ça, pas vrai ? « Puis… J’te promets aussi qu’il n’y a aucune partie de toi que j’pourrais détester. » mots murmurés pour elle et pour elle seule, sorcier convaincu qu’elle ne pouvait rien faire qui l’inciterait à ne pas l’aimer. L’arrivée de son père pousse le couple à quitter la maison, ce qui n’est pas plus mal finalement – il aime encore plus se promener main dans la main avec elle même si l’air était frais, aime davantage encore pouvoir l’embrasser comme il en a envie, sans avoir à craindre que son père ne les surprenne. Le baiser est différent, plus libre, plus passionné, et ça éveille en lui des sensations inédites, frissons qui parcourent sa peau tandis que son palpitant s’emballe encore et encore. « J’pense qu’on est pas vraiment les plus discrets.. » Puisque visiblement, entre Michael, son père et la mère d’Eris, ils étaient nombreux à avoir compris qu’il y avait quelque chose entre eux. Il faut dire que le deux sorciers avaient tendance à agir comme un couple avant même d’en être un – ils passaient une grande partie de leur temps libre ensemble et ne trouvaient rien d’anormal dans le fait de se promener main dans la main. Ses mains qui s’enroulent autour de sa taille, un large sourire étire ses lèvres à sa confession. Il ne voulait que ça, Terry, la rendre heureuse encore et encore. Il replace une mèche de cheveux derrière son oreille, plus que ravi de ce moment partagé. « I am too. » confie-t-il sincèrement. Il grimace un peu pourtant quand Eris avoue devoir partir – même s’il s’estimait heureux d’avoir déjà pu passer autant de temps seul avec elle. « Aprèèèès j’peux toujours t’enlever ici, on a une chambre d’amis et j’suis sûr que mon père dira oui ! » plaisante-il avant de reprendre la route, main de la blairelle serrée dans la sienne. Les quelques minutes les amenant au point de transplannage sont bien trop courtes au goût du huitième année qui soupire quand ils y parviennent. « Bon.. J’suppose que j’dois te libérer là. » Il l’attire une nouvelle fois contre lui pour serrer Eris contre lui avant de l’embrasser tendrement. « On se revoit bientôt, de toute façon ! » Et c’est cette certitude qui lui permet de lâcher la main de la sorcière et de la laisser partir avant d’emprunter le chemin retour, un sourire aux lèvres, persuadé que l’avenir qui s’offrait à lui ne pouvait qu’être radieux, grâce à ce cœur qui battait à l’unisson du sien.

RP terminé.