« J'ai une dernière ronde à faire, on se voit demain » « Mais pourquoi tu ne laisses pas les préfets - » Ronald s'arrêta dans sa phrase au moment de voir le regard d'Hermione sur lui, comprenant qu'il valait mieux ne pas discuter ce point avec elle. Il leva les mains devant lui et n'ajouta rien, la belle leur souhaitant bonne nuit avant de quitter leur salle commune. En temps normal elle lui aurait sans doute fait la morale sur les responsabilités, en temps normal elle aurait argumenté jusqu'à ce que leur échange termine en débat - qu'elle aurait gagné - mais ce soir le coeur n'y était pas, comme cela était le cas depuis plusieurs jours maintenant. Fin de mois de janvier qu'elle n'avait pas vu venir de la même façon qu'elle n'avait pas vu venir le départ de Michael, la belle, et encore moins ce qui avait précédé celui-ci. Le palpitant lourd à ce rappel difficile, elle tenta de ravaler ses larmes une nouvelle fois, habitude prise pour ne pas inquiéter ses proches - qui n'étaient pourtant pas dupes pour la plupart - mais en réalisant qu'elle était seule dans le couloir du septième étage, celles-ci décidèrent de la jouer en traîtres et coulèrent sans son accord le long de ses joues. Au lieu de lâcher un sanglot pour leur permettre de tomber librement, la Granger laissa échapper un rire moqueur destiné à personne d'autre qu'elle-même. C'était stupide, n'est-ce pas ? Elle était stupide, idiote et tous ces termes qu'on utilisait rarement pour la définir. Mais c'était ce sentiment qui l'animait actuellement, mêlée à une tristesse sans-nom et une colère qu'elle ne parvenait pas à totalement comprendre. Etait-elle en colère contre lui pour l'avoir quittée de manière si violente, mots qui avaient eu le même effet qu'un coup de poignard au coeur ; contre les gens, les autres, ceux qui avaient pensé et parfois dit que leur histoire se solderait forcément par un échec ou bien contre elle-même pour avoir cru en lui, en eux, et en son aptitude à le garder malgré son côté sauvage en matière de sentiments. Sa capacité à encaisser aussi dans le cas où cela tournerait mal, chose à laquelle elle s'était interdite de penser jusqu'alors parce qu'ils étaient bien tous les deux. Ils étaient bien jusqu'à ce qu'ils ne le soient plus et peut-être qu'elle ne s'était pas uniquement voilée la face sur sa relation avec l'aiglon d'ailleurs mais pour le moment, c'était tout ce à quoi elle pouvait songer. A ce jour dans les collines du domaine où il lui avait brisé le coeur sans en éprouver le moindre remords, à ce départ quelques jours plus tôt et son incapacité à rester de marbre malgré tout parce que s'il ne l'avait pas aimé, elle, elle l'avait fait. Et aussi aux nombreux moments qu'ils avaient passé tous les deux pendant ces longs mois, au château et à l'extérieur, et être à Poudlard, continuer à fouler les couloirs et différentes pièces, n'aidait pas vraiment à oublier tout ça, à l'oublier lui. Raison qui la poussait à chercher les endroits où ils n'avaient que très peu de souvenirs ou d'habitude et c'était comme ça qu'elle s'était rappelée de la salle sur demande, découverte en novembre dernier lors des préparatifs de la soirée clandestine avec Theo. Alors elle disparaissait souvent, Hermione, et disparaîtrait encore sans doute pas mal dans les semaines à venir parce que c'était finalement l'un des seuls endroits où il n'y avait rien qui lui rappelait le brun, sauf quand son esprit lui jouait des tours et que la pièce se transformait au fil de ses pensées. Vague de froid la ramenant à la réalité, elle referma sa cape de sorcière un instant non sans s'essuyer le visage avec rage, le pathétique résonnant dans sa tête sans aucune sympathie. Elle grelotta même, la lionne, preuve que quelque chose n'allait définitivement pas avec le château et ces changements de saisons quotidiens qui les rendaient tous chèvres. Mais elle n'avait pas pensé à se couvrir plus avant de sortir, elle ne pensait plus à grand chose à vrai dire, comme si ses émotions avaient pris le dessus sur elle, sur tout ce qu'elle était et cela aurait du l'alarmer mais il n'en était rien. Un étage descendu puis deux, c'est au cinquième qu'elle s'arrêta avec plus d'attention, la salle de bains des préfets attirant un peu trop les élèves clandestins - et pour avoir eu la chance de pouvoir l'utiliser, elle pouvait presque comprendre pourquoi. L'arrivée d'un fantôme la surprit et elle obligea Peeves à partir, pas d'humeur à gérer ses plaisanteries, mais un autre bruit se fit entendre et cette fois, Hermione se recula dans le couloir adjacent, cachée derrière un mur et une statue pour observer les alentours. Il y avait forcément quelqu'un, elle n'avait pas rêvé... et elle s'apprêtait à sortir de sa cachette pour voir un peu mieux mais son pied resta collé au sol et elle pencha un regard perplexe vers sa cheville bloquée pour y voir de la... glace tout autour ? C'était une blague, pas vrai ? Hermione dégaina sa baguette mais trop tard, sa jambe prisonnière se recouvrait déjà de glace elle aussi et l'autre suivie. Ses yeux s'écarquillèrent au lieu de lancer un sortilège de feu qui aurait pu la faire fondre et son premier réflexe fut d'appeler au secours. « Heeelp ! » Elle avait entendu du bruit, elle ne pouvait pas être seule ici. « Il y a quelqu'un ?! » Et elle se sentait bête mais elle n'avait pas d'autres solutions surtout quand son bois de vigne lui échappa, tombant à un mètre d'elle, et que l'immobilisation complète du bas de son corps lui empêchait tout mouvement. « Shit, pourquoi je n'ai pas encore bosser sur la magie sans baguette déjà ? » se fustigea t'elle vivement en se donnant un coup sur le front mais le froid ressenti à ce contact l'étonna et elle regarda ses mains prendre le même chemin que ses jambes. « Non, non, non » Elle secoua frénétiquement ses doigts comme pour empêcher le sort de se propager avant de lâcher un second « Help, please ! » qui cette fois sembla efficace. Le sorcier arriva rapidement dans son champ de vision et elle laissa un soupir traverser ses lèvres, le « Theo - » plus que soulagé ; prénom qu'elle n'avait finalement plus l'habitude de prononcer. C'était presque logique que ce soit lui après tout, en ronde tout comme elle, mais son coeur malmené ces derniers temps se retrouva apaisé soudainement, sans qu'elle comprenne pourquoi, et bien en dehors du fait qu'il allait certainement lui sauver la mise ce soir. Elle resta accrochée un peu trop longtemps à ses iris bleutées, suffisamment pour que la glace se propage un peu plus sur elle. « Ma baguette, elle est là » réussit-elle à dire en lui montrant le sol où sa seule arme gisait, la mine désolée d'être aussi bête. Et se maudissant aussi d'avoir surement encore les traces de son précédent craquage. « J'aurais du m'en douter » Et elle ne précisa pas tout de suite de quoi elle parlait parce qu'elle-même n'en était pas sûre mais ajouta « Que Merlin me ferait payer mon inattention » Rien d'autre, évidemment.

Il est bien trop facilement distrait ces derniers temps, bien trop facilement ailleurs et dans le monde de ses pensées, de ses interrogations et de ses doutes. Si ce mois de janvier avait commencé de possiblement, la pire des façons, le reste s'était démontré particulièrement calme, même peut-être trop au goût du serpent qui s'attendait chaque jour à voir apparaître de nulle part le coup violent de l'épée de Damoclès. Ses amis et lui – ou du moins ce qui s'en rapprochait le plus à ses yeux pour la plupart – n'avaient point été jugés de leurs actes en ces premières heures de l'année et il ne savait dire si c'était là le sadisme d'un homme ou du destin ou bien le répit et la grâce accordées par Merlin. De ronde ce soir comme bien d'autres soirs, il s'était inscrit au calendrier de ces dernières en suivant par réflexe le nom de sa collègue, jamais très loin d'elle malgré les directives qu'il s'imposait, il y tenait Theodore, à finir cette année en tant que référents de la meilleure façon possible même si leur amitié en avait pâti, même si il avait probablement tout gâché. Et c'est pour elle que ses pensées s'envolent après d'énièmes scénarios imaginés le long de son chemin dans les calmes couloirs des étages du château, pour elle et la fatigue lue sur son visage un peu plus tôt. Ce n'était pas celle qu'il avait pu lire lorsqu'ils avaient passé leurs aspics l'an dernier, elle était plus personnelle, émotionnelle peut-être et c'est du moins ce qui était sa principale hypothèse depuis que le serpent avait assisté au départ de Poudlard du petit-ami d'Hermione. Une grossière erreur selon lui, telle qu'il n'aurait jamais prise d'ailleurs mais il n'avait rien dit Theo, se contentant de faire son devoir et d'observer silencieusement leurs aurevoirs insupportables à ses yeux. Elle avait semblé presque effondrée quand l'autre, avait paru soulagé et c'est sans le moindre doute ce qui l'énerva le plus. Le regard d'Hermione ce jour-là le hantait toujours, cette myriade d'émotions si vulnérables, c'était donc ça l'amour, perdre et encore perdre, s'attendre à tout moment à avoir mal, à voir tout ce qu'on a construit s'effondrer du jour au lendemain sans pouvoir rien faire. N'était-ce d'ailleurs pas une part de ce qu'il avait ressenti ces dernières semaines ?

Un courant d'air glacé glisse sur sa peau et le réveille, le tire de ses pensées amères tandis qu'un appel à l'aide raisonne dans les couloirs et parvient jusqu'à lui. Theodore relève la tête, n'attend pas une seule seconde, c'était comme si son corps s'était mis à pivoter et bouger dès l'instant où il avait reconnu la voix d'Hermione. En avançant en sa direction, il remarque combien le couloir semble touché par la magie particulière qui perturbait le château ces derniers temps, un hiver dont il n'avait pas peur, saison dans laquelle il trouvait son confort et une certaine harmonie avec qui il était. Contrairement à Hermione qu'il voit un peu plus loin et il presse le pas Theo et retient un souffle à la fois, comme toujours lorsqu'il doit passer tout près d'elle, s'apprêter à lui parler et à la fois se retenir de laisser son attention être trop longtemps capturée par ses yeux chocolats autrefois bien plus pétillants en sa faveur. Il remarque une cheville bloquée et bientôt une jambe toute entière, avance par son Lumos jusqu'à elle en lâchant un « what's happened ? » prêt à régler le compte à n'importe quel farceur ayant osé porter atteinte à la référente face à lui, abaissant sa baguette pour ne pas l'aveugler de son sort lumineux. Et son prénom prononcé a quelque chose de réconfortant et de lointain à la fois, il fait alors taire ses pensées, l'affect ne devait pas ralentir ses gestes. « are you alright ? » demandé avant toute chose, un « accio baguette. » jeté dans la direction qu'elle lui montrait et Theodore attrape le bois de vigne venant jusqu'à lui, la lui tend en capturant quelques secondes son regard sans réussir à faire autrement lorsqu'elle lui parle d'inattention. « tu parais fatiguée, tu aurais pu rester dormir ce soir. » et le ton n'est ni cinglant ni très doux, plutôt neutre à dire vrai dans sa tentative de rester distant sans tout à fait réussir, n'était-il pas trop proche d'elle après tout ? Theo s'agenouilla à l'instant où il y pensa afin d'observer la glace autour de sa jambe et de s'échapper de son regard, analysant la magie malicieuse. « be careful. » entonna t'il en premier lieu, survolant légèrement son genou de ses doigts en ressentant la magie crépiter sur son épiderme. « j'ai déjà vu ça hier sur un élève, si nous n'y allons pas avec précaution nous nous retrouverons bloqués tous les deux. » il relève son regard au bleu tempête à son adresse avant d'hésiter quelques secondes, déviant son attention à nouveau sur sa jambe comme pour y échapper. Sa baguette tournée en direction d'ailleurs, il lança d'abord un « incendio » dont une flamme bien trop forte jaillit en premier. C'était un sort animé par le cœur et donc plus instable, à maîtriser avec prudence lorsqu'il s'agissait d'être méticuleux et Theodore attendit que la flamme diminue avant de l'approcher de la jambe glacée d'Hermione pour commencer à la faire fondre. Retenant son souffle sous la concentration appliquée, il le relâche en découvrant que cela fonctionne et le voici faisant glisser la pointe de sa baguette dans un balai dansant tout autour de sa cuisse puis du bas de sa jambe, ne remarquant pas que lui aussi ses pieds commençaient à être entourés de glace, que le bout de ses doigts gelaient à force de faire perdurer cette proximité avec elle. Il lui apportait la chaleur nécessaire pour se sortir de ce gel d'hiver dont il connaissait parfaitement la morsure et ignorait la brûlure gelée laissée sur ses doigts. Oubliant qu'il était censé garder ses distances, oubliant toute chose depuis qu'il avait cru apercevoir des sillons de larmes tracés sur ses joues, Theodore ne se concentre que sur elle. Ses doigts touchent alors le tissu de son collant afin de maintenir sa jambe en faisant fondre la glace de ses chevilles, il remarque que plusieurs vagues d'un vent froid arrivent progressivement jusqu'à eux, lui fait onduler ses cheveux, soulever les pans de la jupe face à lui. La magie n'avait pas terminé de les ennuyer ce soir et il lui fallait faire vite pour avant tout aider Hermione à y échapper.

Elle se sentait bête d'avoir été piégée par la magie alors que ça faisait des jours, des semaines mêmes, qu'elle tentait de résoudre le mystère des changements de saisons à Poudlard là où le directeur leur avait presque confirmé qu'il s'agissait du dieu des sorciers lui-même, qui se manifestait sous différentes formes afin de célébrer comme il se devait l'anniversaire de la création de leur école. Elle n'avait pas voulu y croire et quand les runes anciennes avaient été évoquées un peu plus tard dans le mois, Hermione avait bien évidemment recherché de ce côté là. Et il n'y avait peut-être rien à découvrir mais qui était-elle pour laisser passer l'opportunité d'en apprendre un peu plus sur le château, sur la magie, et ce monde qui était le sien depuis presque huit ans maintenant ? Une dernière pensée qui la faisait culpabiliser parce que ce n'était pas vraiment le cas et qu'une partie d'elle-même appartiendrait toujours au monde moldu même si, concrètement, ses seuls liens avec celui-ci résidaient en ses parents et ses grands-parents. Peu d'amis à qui se rattacher, des cousins qu'elle ne voyait que rarement, toute sa vie était du côté sorcier désormais et la constatation restait difficile parce qu'il y avait cette impression de trahir les siens finalement, de trahir celle qu'elle était avant de découvrir ses pouvoirs. Pouvoirs qui ne lui servaient actuellement à rien d'ailleurs puisque sa baguette était tombée à quelques mètres d'elle et qu'elle ne pouvait bouger, prise au piège par la glace qui ne pouvait pas lui donner plus froid qu'elle n'avait déjà. Froid de par cet hiver qui agitait les nuits à Poudlard, froid de par cette sensation de vide qui lui emplissait le coeur depuis peu. « Je vais bien » Et ce n'était pas vrai, bien sûr, mais elle avait pris l'habitude de répéter ces mots pour ne pas que ses amis s'inquiètent et pire encore, qu'ils la prennent en pitié. Elle entendait presque les i told you so non-formulés dans les regards de certains et c'était assez pour qu'elle garde la face - ou qu'elle tente, au moins en public. Theodore rapidement à ses côtés, elle aurait pu pleurer encore, Hermione, de le voir là, de constater qu'il ne l'ignorait pas cette fois - le coeur comprimé à cette réflexion - et même qu'il était prêt à l'aider. Elle récupéra sa baguette, murmurant un « Merci » avant de se rendre compte qu'elle n'avait pas répondu à sa question précédente et profitant de sa prochaine remarque sur sa fatigue pour le faire. « Je ne sais pas, je me suis cachée parce que j'étais sûre d'avoir entendu des voix près de la salle de bain des préfets et voilà le résultat » « Tu n'as vu personne en venant ? » Elle avait presque l'impression de devenir folle, après tout il n'y avait pas d'autre âme vivante dans ce couloir alors peut-être que oui, elle était trop fatiguée même pour faire son travail de référente correctement. « C'était notre tour » osa t'elle juste dire en réponse, preuve qu'elle avait bien remarqué son nom à côté du sien et que d'une certaine façon, ça l'avait rassuré. Rassurée de savoir qu'il ne la détestait pas encore au point de ne même plus vouloir la croiser lors des rondes alors qu'il aurait très bien pu choisir de les faire avec quelqu'un d'autre. Ils en avaient le droit après tout ; ou peut-être que non mais qu'ils le prenaient en tant qu'anciens préfets-en-chef qui avaient du mal à oublier les responsabilités. Mais responsable, elle ne l'avait pas été en se laissant distraire, elle ne l'avait pas été non plus en confiant son coeur à celui qui l'avait écrasé alors même qu'elle aurait du savoir que ça arriverait. Mais il n'était plus là et tandis que Theo s'agenouillait pour lui venir en aide, elle ne put empêcher un frisson de la parcourir au contact de sa main sur son genou. Elle se maudit de cette réaction qui n'aurait pas eu lieu d'être, surtout pas maintenant. « Ca devient beaucoup trop dangereux cette histoire, on va devoir redoubler de vigilance pendant les prochaines rondes » répondit-elle en soupirant, ne réalisant pas que plus les secondes passées et plus la glace prenait en centimètres autour de ses jambes. Et elle écarquilla les yeux au incendio lancé parce qu'il s'agissait quand même de feu et qu'évidemment, si c'était là leur seul moyen de faire fondre ce qui se formait progressivement sur le bas de son corps, elle avait peur des possibles blessures. Mais ne faisait-elle pas entièrement confiance à Theo pour ne pas lui faire de mal ? Elle l'avait cru, avant qu'il ne décide que passer du temps avec elle était inutile mais il n'était pas question de sentiments ici, juste de sa sécurité. Et à ça, il avait toujours veillé. Malgré tout elle retint sa respiration en voyant la flamme approcher de sa jambe mais ce fut sur le visage de Theo qu'elle préféra se concentrer, façon de ne pas voir ce qu'il se passait en bas et de paniquer, mais surtout une façon de se rassurer ; et aussi même si elle ne l'avouait pas, la manière la plus efficace pour ne pas penser à ses mains autour d'elle, à cette position plus qu'étrange - finalement - entre eux. Et c'était ridicule - surement déplacé aussi - alors son souffle gardé s'échappa soudain, de soulagement, en sentant la chaleur des flammes ne la touchant pourtant pas, avant qu'une bourrasque n'interrompe le cours de ses pensées et qu'elle baisse à nouveau les yeux vers le Nott, seulement pour y voir le sorcier atteint du même sortilège qu'elle. « Attend Theo, non, stop ! » s'exclama t'elle rapidement, peut-être trop, et apercevoir son regard inquiet sur elle. Elle secoua la tête comme pour lui assurer qu'il ne l'avait pas brûlé avant de dire « Si tu restes là, tu ne pourras plus bouger non plus » Et elle ne voulait pas que ça arrive, Hermione. Ses iris se posèrent sur sa baguette toujours pointée sur elle mais ce qui la perturbait se trouvait au bout de ses doigts. Qu'elle n'hésita pas à attraper pour inspection. « Tes mains.. » Il ne pouvait visiblement pas l'aider sans conséquences et la Granger ne pouvait pas le laisser faire. « Arrête, tu vas finir gelé » Une nouvelle vague de froid s'abattit sur le couloir et ses dents claquèrent en même temps qu'un frisson la souleva. « Je vais le faire » Et sur ces paroles, elle leva sa baguette devant elle cependant son bras tremblait tellement que seules des étincelles en sortirent, comme une première année débutante qui ne saurait pas se servir de son arme. Elle réessaya à plusieurs reprises, avec concentration mais sans succès, et cette fois, ce fut la peur qui l'envahit, son palpitant battant la chamade et son estomac contracté. « Tu crois... tu crois qu'il est possible que cette magie agisse sur la mienne ? Qu'il est possible qu'elle puisse l'absorber, en quelque sorte ? » Et elle ne voulait absolument pas penser à cette éventualité, pas maintenant. Jamais même. « Je n'ai rien trouvé sur le sujet ou peut-être que je n'y ai pas consacré assez de temps, je n'en sais rien » Mais la née-moldue s'en voulait maintenant, d'avoir laissé ses émotions prendre le dessus sur la raison, la bonne chose à faire pourtant, encore.

Trois mots et Hermione lui délivrait la principale information qu'il espérait connaître depuis des jours maintenant, si elle allait bien malgré le départ de celui qui ne la méritait pas, si elle allait bien malgré cette façon de se démener et de s'occuper l'esprit si appuyée qu'on aurait pu croire tout l'inverse. Et malgré ces trois mots équivoques, c'est à son regard que Theodore vient rechercher la vérité, comme il ne se l'autorise que si peu depuis quelques semaines, ça lui rappelle ce qu'ils avaient, une proximité manquée et regrettée. Seulement la situation est bien plus urgente pour se laisser le luxe d'une longue minute contemplative de ses yeux chocolats qui lui manquaient, il l'écoute d'une oreille attentive pendant que lui-même recherche une solution. « Non personne, mais je ne venais pas de cette aile. » et pour sûr, l'information lui resterait et l'amènerait à pousser ses investigations du côté de la salle-de-bain des préfets très appréciée, trop peut-être. Et il comprend qu'Hermione s'investisse dans les tâches qui lui servaient à se changer les idées, il s'agissait d'un réflexe qu'ils avaient en commun, le sang-pur ne pouvait que le réaliser. Fort heureusement, se tenir à leurs responsabilités avait fait en sorte que Theodore soit présent ce soir, où elle en avait besoin. « Je suis d'accord, il y a quelque chose qui ne va pas. » son ton est songeur et à la fois concentré sur ce qu'il s'apprête à faire, d'un incendio qu'il s'efforce de contrôler pour éviter à la sorcière tout mal possible, il la ressent se tendre et relève son regard à son adresse pour s'assurer de son accord. Le serpent avait besoin qu'elle lui fasse confiance, une énième fois alors qu'il ne la méritait certainement pas vu le silence de ces dernières semaines, son apparente facilité à rompre leur amitié – tout était faux, il portait en lui la peine d'avoir eu à le faire – parce qu'il lui fallait la libérer de cette glace dangereuse et repousser toutes questions à plus tard. Sa priorité était Hermione et l'était restée d'une certaine façon malgré tout ce qu'il avait pu se convaincre. Alors ses doigts se déplacent délicatement sur le tissu de son collant à mesure que la glace ne fonde, maîtrisant son souffle pour éviter à son palpitant de trop s'emballer, les bourrasques de vent font apparition mais il ne faillit pas. Quand elle s'exclame, ses sourcils se froncent aussitôt d'inquiétude d'avoir pu lui faire mal et un « what ? » soucieux quitte ses lèvres en reculant un instant sa baguette avant de l'entendre exposer son point de vue, la voir attraper ses doigts en réalisant alors leur état progressivement gelé. Et il reste interdit un instant Theo, par ce contact qui malgré tout le réchauffe, la douceur de ses doigts contre les siens et cette inquiétude qu'elle ressentait pour lui, il sait pourtant ce qu'il doit faire. Bien plus habitué au gel de l'hiver que la lionne, à la glace et au froid, il préfère la savoir en sécurité et en meilleur état que lui. Et sa main se referme sur les doigts de la sorcière en les pressant doucement. « Ça ira. » pas tout à fait, mais ça ira sans doute au bout d'un moment. Seulement Hermione lève sa baguette et seules quelques étincelles crépitent à son bout, le faisant ciller de doute car ce n'était pas logique, surtout venant d'elle. Et la peur l'envahit, il la sent se tendre aussitôt et l'entend à ses propos, le ton qu'elle emploie. Forcément il secoue la tête Theo, refusant d'emblée cette hypothèse, qu'elle soit vraie ou non. « Non, non. » la main qui restait nouée à la sienne lui presse les doigts dans une tentative d'attirer son attention, lui rappeler qu'il était là – comme il devrait l'être depuis des semaines. « tu dois seulement être en état de choc ou de froid, sûrement les deux, c'est connu que la magie peut fluctuer dans ces cas là. » cela ne lui prouvait qu'une chose, c'était qu'il devait se dépêcher. Alors ses doigts glissent des siens pour revenir à sa jambe, qu'importe qu'ils se mettent à geler eux aussi tant qu'il réussirait à la libérer à temps. « laisse moi faire. » comme un fais moi confiance non prononcé, le regard bleu qui s'appuie à son regard avant de dévier lorsque le Nott reprend son activité. Présent pour la libérer de cette glace qui tentait de la garder captive de son hiver dont elle ne méritait que la liberté et l'apaisement, double lecture évidente auquel il était loin de penser. Et bientôt, sa jambe gauche est libérée, alors il s'affaire auprès de l'autre. « Respire. » car il la sent tendue, tente d'ignorer la douleur du froid s'installant sur ses doigts. De la glace cristallisée se propage progressivement sur tous les doigts de sa main gauche, bientôt, il ne pourrait plus en bouger les phalanges et sa paume en serait aussi affectée. « Ca va aller. » qu'il continue, autant pour elle que pour lui tandis qu'une énième bourrasque de vent tente de les déstabiliser et fait virevolter les pans de sa jupe sous son regard, s'efforçant à le détourner par pudeur. « tu te souviens du cours de runes sur les éléments ? » évidemment qu'elle se souviendrait, avec un peu de concentration Hermione saurait comprendre ce dont il parlait, ils avaient été passionnés par cet enseignement tous les deux. « je suis persuadé que la magie runique est utilisée là-dedans. » Theo tentait de lui changer les idées, de la mener vers un autre sujet qui saurait lui dévier son attention de cette main désormais bleue et glacée qu'il possédait et qui lui faisait mal en silence. Fort heureusement ça ne semble se propager que sur une partie de son corps, glace qu'il a l'impression de la délester pour la faire sienne, qui monopolise sa main, son poignet sans qu'on ne puisse voir sous son pull jusqu'où cela remontait. Il la ressentait pourtant mordre sa peau jusqu'à son coude à présent et lâcha finalement une grimace de douleur peu d'instants après avoir libéré sa seconde jambe. Theodore se recule, épuisé par l'endurance de sa magie qui défaille à son tour, crépitements aperçus au bout du bois de sa baguette, il se relève mais sent ses membres engourdis et de la glace apparaît au sol et semble venir tout droit vers eux, les forçant à s'écarter suffisamment pour l'éviter tandis qu'elle les suivait. Comme un serpent au sol, ils la voient remonter les pierres et les poursuivre sans s'arrêter tandis que leurs pas s'activent, l'hiver tentant encore et encore de piéger l'un des deux dans sa glace. Et il se tient désormais l'épaule Theodore mais en recule aussitôt son autre main qui fut douloureuse au toucher du bras atteint, raidi par la glace. « tu vas bien ? » Le serpent accroche le regard de la lionne, incapable de les défendre à cause de sa magie défaillante mais soulagé qu'elle puisse au moins s'échapper depuis que la glace l'avait laissée. Question qui lui avait brûlé les lèvres depuis quelques semaines et qu'il trouvait l'audace de lui demander à ce moment présent parce que qu'importe ce qu'il pouvait clamer ou faire, Hermione lui restait importante. Ils devaient réfléchir et vite car la glace ne semblait pas vouloir s'arrêter dans sa course pour en garder un auprès d'elle.

Elle hocha la tête à sa réponse, Hermione, tandis que les allers et venus des élèves en infraction devenaient progressivement le dernier de ses soucis. Et pour une fois elle aurait même sans doute apprécié que certains soient en dehors de leurs dortoirs pour venir l'aider, les aider tous les deux, dans cette situation qu'elle ne pouvait pourtant imaginer pire. Piégée par la glace depuis de longues minutes, elle sentait le froid l'envahir un peu plus chaque seconde, la lionne, cette saison qui ne lui plaisait pas, plus, depuis qu'elle abritait des souvenirs qu'elle préférait oublier. Le début d'une histoire qui s'était achevée dans les pleurs de son côté, des mots douloureux à entendre et à encaisser quand elle avait seulement voulue être plus que désirée. Et c'était injuste comme chemin de pensée parce qu'au fond, elle savait que ce n'était pas tout à fait vrai mais son coeur allait mal et elle avait l'impression que rien ne pourrait l'aider à aller mieux. Alors elle tentait d'être la plus silencieuse possible dans sa peine, la belle, mais il y avait des moments comme ce soir où elle ne parvenait plus à faire semblant, à se cacher derrière ses révisions et responsabilités bien que Theo était la dernière personne devant qui elle souhaitait apparaître faible. Ce fut certainement ce qui l'empêcha de craquer totalement ainsi que le fait qu'elle avait fait ça juste avant dans le couloir, mais surtout la position incommodante dans laquelle elle se trouvait. Elle avait besoin d'aide, clairement, et elle se détestait d'être aussi vulnérable lorsqu'elle était supposée être un exemple pour les autres, pour les plus jeunes. Soulagement en récupérant sa baguette, familiarité de la sentir à nouveau lui appartenir, elle le laissa pourtant utiliser la sienne pour la libérer, pour le moment incapable du moindre geste. Hermione n'osa pas bouger - de toute façon avec toute cette glace, c'était impossible - retenant juste sa respiration quand les doigts du brun lui frôlèrent la peau pas encore atteinte. Il lui fallait dire quelque chose, n'importe quoi pour ne pas y penser plus et elle répondit à sa remarque précédente. « On devrait enquêter tous les deux » Pas chacun de leur côté mais bel et bien ensemble, mettre leurs idées en commun et brainstormer comme ils savaient si bien le faire. Comme avant. Mais elle repensa à cette distance imposée par le Nott et se reprit, en fronçant légèrement les sourcils. « Enfin si tu veux » Elle n'avait aucune intention de le forcer, la Granger, et ce même si c'était ce qui lui permettrait de le retrouver un peu. Il lui manquait, Theodore, et cette réalisation lui comprima le coeur en même temps que ses iris qui se mirent à lui piquer. Beaucoup trop sensible ces derniers temps, elle inspira et se focalisa plutôt sur le référent, remarquant bien trop tard qu'en la libérant, lui était une cible facile pour la glace décidée à leur compliquer la tâche. Et elle ne réfléchit pas en attrapant sa main beaucoup plus froide que la sienne, sensation qui la fit écarquiller les yeux tout en le stoppant dans ses actions pour essayer de se libérer toute seule. La magie lui faisait défaut et elle détestait ça, inquiète de ce que ça pouvait signifier pour elle, pour l'avenir, parce que si elle n'avait plus ses pouvoirs, que lui restait-il ? Mais il était là, le serpent, elle n'était pas seule et en sentant ses doigts se refermer autour des siens, elle releva ses chocolats paniqués vers lui, trouvant le réconfort dont elle avait besoin dans son regard. Elle ne savait pas pourquoi ni comment il avait cet effet sur elle pourtant elle hocha la tête, preuve qu'elle l'entendait et qu'elle le comprenait même si l'apaisement n'était que partiel. « J'espère que tu as raison » Ce qui paraissait presque invraisemblable comme mots sortis de sa bouche quand on savait les efforts qu'ils mettaient normalement tous les deux pour avoir eux-mêmes raisons, compétition qui avait été au commencement même de leur relation. Hermione n'arrivait d'ailleurs plus à réflexionner, lâchant simplement un « Fais vite, s'il te plaît » parce que si ses jambes étaient les seules victimes de cette magie ancienne, le froid lui enveloppait toutes les parties de son corps une à une, tellement qu'un long frisson la traversa et que ses dents se mirent à claquer sans son accord. Le gros courant d'air n'arrangea rien et elle sentit presque ses joues la brûler désormais, à cause du vent qui releva sa jupe juste devant les yeux du sang-pur. Un « Désolée » instinctif quitta ses lèvres pour la gêne occasionnée et ce fut la question de Theo qui empêcha son cerveau de se mettre en pause. « Non... enfin si, oui, je me souviens mais il n'y avait rien dans les livres à la bibliothèque. Je suis sûre que Dumbledore les a enlevé mais je ne sais pas pourquoi » Et elle allait commencer à fouiller un peu plus dans son esprit lorsque son regard tomba à nouveau sur la main du sorcier, d'une couleur bien trop cadavérique pour que cela soit bon signe mais elle n'eut pas le temps de dire quoique ce soit ni même de le sermonner que déjà, la née-moldue sentit son corps se relâcher, jambes sorties de la glace mais elle tomba au sol parce qu'immobilisées trop longtemps dans cette glace mordante, elle était incapable de mettre un pas devant l'autre sans trébucher. La brune se décala rapidement sur le côté non sans se faire un peu mal au passage et réussit finalement à se relever certainement grâce à sa force de caractère, colère contre cette magie qui les avait presque tuée et qui essayait encore, colère contre le Nott qu'elle avait vu grimacer à l'instant en se touchant le bras et qu'elle devinait plus blessé qu'il ne le laissait croire. Colère qui sembla la réchauffer partiellement ou en tout cas en surface pour lui permettre de marcher à nouveau, courir même jusqu'à atteindre le brun et lancer un « Protego ! » assez fort pour les protéger tous les deux. Sa question concernée n'eut que le mérite de l'énerver davantage et elle répondit un peu trop brusquement « Et toi Theodore, tu vas bien ?! » Pour qu'il comprenne là où elle voulait en venir, la référente attrapa à nouveau sa main gelée et se permit même de relever son pull de sa main libre, l'autre gardant toujours le sortilège en place. « Oh mon - » Elle retint son juron, Dieu moldu qui revenait par réflexe plus souvent dans sa bouche que Merlin et elle secoua la tête. « On doit partir d'ici » Elle n'attendit pas pour l'entraîner dans les étages supérieures, toute motricité retrouvée maintenant qu'il leur fallait s'enfuir pour échapper à la glace, celle-ci toujours présente derrière eux. « Elle nous suit, pourquoi est-ce qu'elle nous suit ?! » Question rhétorique et sans réponse, ils atteignirent le septième étage, essoufflés, et Hermione profita d'un petit temps de répit pour faire les trois aller-retour devant le mur vierge jusqu'à ce que la porte apparaisse. Elle n'avait pas eu de mal à trouver le bon couloir parce que la salle sur demande était devenue une sorte de refuge ces derniers jours. Sans perdre une seconde, elle poussa Theo à y entrer en premier et le suivit, chaleur de la pièce demandée par la lionne se ressentant aussitôt. Désir d'y voir apparaître une cheminée, c'est près de celle-ci qu'elle se dirigea, attrapant au passage les nombreuses couvertures sur le fauteuil. « Il faut que tu te réchauffes, maintenant » Son ton ne laissait aucune place au choix et elle était sûre que ça ne lui plairait pas mais elle s'en fichait. L'autorité fonctionnait toujours avec ses proches ; sans doute parce qu'ils avaient peur d'elle - à juste titre. Lorsqu'il approcha du feu, la belle l'incita à s'asseoir et glissa une couverture sur les épaules du brun. « Tu pourrais perdre la motricité de ton bras si on n'arrive pas à faire remonter ta température corporelle, mais je ne t'apprends rien » En d'autres termes, il avait eu conscience du début à la fin de ce que pouvait entraîner la glace sur lui. Toujours en mode pilote automatique pendant les prochaines minutes, elle s'attarda sur ce bras, utilisant ses mains pour faire des frictions avec le plaid et aider à le réchauffer puis lorsqu'enfin, la couleur se rapprocha de celle naturelle, un soupir de soulagement se déroba et elle redevint presque elle-même. « C'était stupide » De se mettre autant en danger pour l'aider. « Tu n'aurais pas - tu n'étais pas obligé »  Pas après ce qu'il s'était passé entre eux, pas après l'avoir faite se sentir rejetée par lui et son monde aux drôles de préjugés quand il comptait tant à ses yeux - peut-être trop pour ce qu'ils étaient alors à ce moment là.

Il avait simplement acquiescé lorsque Hermione lui avait proposé d'enquêter ensemble au sujet de cette magie qui leur était dangereuse ce soir mais qui quelque part, leur permettait ce qu'ils n'avaient pas eu l'occasion de vraiment faire depuis plus d'un mois, être réunis l'un avec l'autre. Le serpent l'avait fait par réflexe mais aussi par cette envie qu'il n'avait pas réprimé, assez occupé pour ne pas que sa raison ne prenne – trop – le dessus, ça avait été soudain, il n'y pensait même presque plus (c'était faux) tandis qu'il s'occupait de cette glace se propageant sur les jambes de la lionne. Et l'inquiétude est de mise, autant pour lui que pour elle au sujet de l'autre, responsabilité de l'en libérer qui refusait de le quitter ou de s'amoindrir pour la moindre raison, maturité nécessaire pour savoir combien cela pouvait être grave si il n'agissait pas vite ni avec assez de prudence, il ressent le pouls s'accélérer, la crainte qui ne lui arrive le moindre mal le tourmente silencieusement. S'éloigner d'Hermione n'avait pas été facile mais l'oublier avait quant à cela été tout bonnement impossible. Quoi qu'il fasse et qu'importe avait t'il essayé de moins s'attarder à son sujet, son bien être avait persisté à le préoccuper malgré cette distance épuisante pour le cœur et l'esprit jamais totalement apaisé. Il se fiche alors de se glacer les doigts et bientôt le bras, allant à l'encontre de cette logique qui généralement régnait en maître sur sa vie, sa raison lui hurlait de s'arrêter, de trouver une autre solution mais il n'avait pas le temps de le faire et l'avait parfaitement compris. Alors Theodore tente de faire diversion et de la rassurer à la fois, ne réussissant plus très longtemps à dissimuler son nouveau mal être acquis lorsqu'enfin libérée de la glace, Theodore possédait tout un bras pris au piège. Il le ressentait dans sa façon de sentir sa peau mordue par un froid qu'il n'avait jamais connu, douleur qu'il tente de dissimuler, en vain. Et il s'en veut lorsqu'elle chute en arrière et s'inquiète, relevant une main mais vacillant lui aussi, il doit souffler profondément pour reprendre contenance, épuisé par cette magie qu'il avait du libérer et celle qui s'était attachée à lui de façon vicieuse. Quand Theodore relève son regard sur Hermione, elle est debout et il en fait de même, du bout du bois de vigne se déploie un Protego bien accueilli. Question qui jaillit et qui semble agacer la lionne qui réagit au quart de tour, le rendant soudain aussi silencieux qu'interdit tandis que sa main attrape la sienne et soulève sa manche. Les dégâts sont réels et même lui s'inquiète désormais tandis que ses sourcils se froncent, relevant son regard sur Hermione en réalisant qu'ils ne se sont pas tenus aussi proches l'un de l'autre depuis un bon moment. Seulement il ne devrait pas penser à cela, surtout pas quand les choses sont aussi critiques pour lui. « Ça ira. » ce n'était sans doute pas ce qu'elle désirait entendre mais Hermione n'attend pas vraiment et l'entraîne à sa suite en liant sa main à la sienne. Le serpent regarde alors en l'air au fil de leurs premiers pas, réprimant un souffle frustré et ce qu'il en pense du mieux que possible, s'efforçant de penser à autre chose qu'à la chaleur réconfortante de leurs mains. C'est presque brutal pour lui, le retour de cette proximité avec Hermione quand il avait émis tous les efforts possibles afin d'éviter ce genre de choses, ces moments qui font accélérer ce palpitant à qui il en voulait de s'emballer encore pour elle aujourd'hui. C'était injuste à ses yeux, mais si réconfortant à la fois.

Ennemi qu'ils ne comprennent pas, le référent laisse un regard en arrière et inquiet au sujet de cette magie qui les poursuivait à travers les couloirs, l'escalier qu'ils empruntent tandis qu'elle semble même grimper au mur les reliant tous. Theodore ne comprenait pourquoi, n'en avait pas vraiment le temps non plus, aventure dont il n'était pas habitué. Ce n'était pas un gryffondor adorant se mettre dans des soucis gigantesques et absurdes tous les lundi matins, la ruse lui permettait généralement de s'en sortir avec brio mais force était de constater que ce soir, il n'agissait pas vraiment avec tout son instinct le plus serpentard. Il sembla respirer à nouveau lorsqu'elle délia ses doigts des siens, les pressant contre sa paume pour en garder encore un peu la chaleur, cette impression qui lui avait plu plus qu'il ne pouvait se le permettre. Hermione ne le ménage pas, elle l'invite à entrer le premier dans la salle sur demande qu'il voit invoquer en quelques aller-retours, comprenant alors que la sorcière n'avait pas à un seul instant oublié leur escapade et cette découverte partagée. Il se demande combien de fois elle a pu y retourner depuis, elle qui semble si à l'aise à en faire matérialiser la porte. Cheminée qui l'attend mais pas que, quelques fauteuils éparpillés, un canapé et un tapis tandis qu'elle l'incitait dans un ordre à se réchauffer. Il le voulait bien le serpent, seulement il avait l'impression que ses membres se raidissaient et il lui était difficile d'avancer relativement rapidement en direction des flammes. Finalement installé sur le canapé, la lionne ne tarde pas à le recouvrir d'une couverture tandis que Theodore réalisait que son corps vibrait et grelottait assez violemment. Alors elle le sermonne, à sa façon et il n'a d'autre réflexe que de lever ses yeux vers le plafond tandis que ses lèvres devenaient violettes. Hermione le frictionne au niveau du bras, il ne pense plus autant à leur proximité à présent, l'enjeu était plutôt sérieux, elle avait malheureusement raison. « effectivement. » avance t'il à sa conclusion, un brin provocateur quand le ton qu'elle employait avec lui se faisait si nouveau, si concerné et inquiet, même autoritaire d'une certaine façon. Ils ne s'étaient que rarement adressés la parole ainsi, même probablement jamais à bien y réfléchir et c'était étrange, comme dynamique. Intéressant aussi, quoi qu'il admette. Car qu'elle s'inquiète autant prouvait qu'elle tenait toujours à lui et que malgré son comportement idiot, Hermione gardait toujours une place pour lui dans le champ de ses affections. La méritait-il ? Absolument pas mais toujours était-il que Theodore la remarquait. Si les prochaines minutes ne sont faites que d'un lourd silence entre eux deux pendant que le serpent se sent idiot à trembler de la sorte alors qu'elle le frictionne, il remarque en même temps qu'elle une couleur plus vivante colorer sa main et s'en soulage. Les mots d'Hermione lui font hausser une épaule, il savait qu'il n'était pas obligé d'agir ainsi avec elle, mais quelque part il l'était tout de même. Non pas par ses responsabilités et son titre de référent ou même de simple camarade de classe, plutôt par cette urgence qui grondait en lui et qui l'y avait poussé, quitte à se sacrifier. « si je le dois, je le referais. » comme un aveu à la fois aussi provoquant que dévoué, peut-être trop sincère pour celui qui taisait tout depuis des semaines. « c'était stupide mais nécessaire. » il ne comptait pas s'excuser ou regretter. Et sa mâchoire se resserre, Theodore comprend bien qu'il s'avance trop, qu'il se dévoile à nouveau là où ses barrières auraient pourtant dû tenir. « tu aurais pu y rester coincée et on t'aurait retrouvé le lendemain, c'est ce que tu aurais préféré ? » son visage pivote et les yeux tempête accrochent le chocolat qu'elle lui renvoie, iris qui lui avaient manqué et dont il s'était empêché d'en contempler leur nuance depuis longtemps, trop peut-être, car ce simple contact visuel qui se prolonge sans le réaliser réussit à lui seul à le réchauffer d'une façon différente des frictions prodiguées à son bras. Finalement, le brun s'arrache à ce visage admiré, l'intensité de son regard empêchée avant qu'il ne s'y perde à nouveau, il réalise qu'à son tour il se devait de veiller à s'assurer que tout aille bien. Alors ses mains attrapent l'une des couvertures sur une petite table d'appoint et il la déplie en l'apposant sur les jambes d'Hermione. « tu dois être frigorifiée toi aussi. » il savait qu'elle devait encore lui en vouloir, il le comprenait rien qu'à leur façon de se parler depuis qu'Hermione lui avait répondu un peu plus tôt mais ça ne l'empêcha pas d'ajouter « je ne compte pas m'excuser pour ce que j'ai fait, tu peux râler comme tu veux mais c'était la chose à faire. » ton catégorique qui suit sa réflexion tandis que ses mains s'assurent de couvrir suffisamment sa collègue, un son glacé les interrompant alors tandis que dans un regard arrière vers là où ils étaient entrés leur montre une glace recouvrir progressivement la porte, les bloquant ainsi à l'intérieur.

Plus que le froid lui mordant la peau avec force et la sensation d'engourdissement qui augmentait à mesure que les secondes s'écoulaient, c'était la peur qui avait envahi son palpitant comme cela avait été le cas à de - trop, sans doute - nombreuses reprises ici à Poudlard. A l'école pour étudier et non pour se retrouver constamment en danger, c'était pourtant le risque majeur avec la magie, celle-ci pouvant être aussi belle et maligne que dangereuse et roublarde comme c'était le cas ici. Les situations cocasses la connaissaient aussi bien qu'elles connaissaient les meilleures amies d'Hermione, raison pour laquelle elle trouvait étrange que cette fois, Theodore était celui qui lui venait en aide, celui avec qui elle partagerait ce souvenir. Et des semaines auparavant, la référente aurait trouvé ça presque logique puisqu'avec le serpent, ils s'étaient considérablement rapprochés - elle s'en rendait compte plus facilement aujourd'hui, peut-être parce qu'entre temps elle les avait perdu lui et son amitié, lui et leur complicité - mais aujourd'hui, elle ne pouvait nier que c'était surprenant. Alors pourquoi son coeur lui, criait une évidence qu'elle semblait la seule à ne pas remarquer ? Elle tenta de ne pas prendre part à ce conflit interne, Hermione, pour se concentrer sur le moment présent et le fait que depuis quelques minutes, la glace lui entourait les mollets et que si elle ne s'arrêtait pas, elle prendrait également possession de ses genoux et du reste de son corps. Et il n'y avait pas vraiment besoin d'avoir l'intelligence d'Albert Einstein pour savoir que c'était un très mauvais plan alors plutôt que de penser à ce que cette proximité avec Theo provoquait en elle, il valait mieux se dépêcher de sortir de ce pétrin. Il réussit, à force de focalisation et grâce à des incendio contrôlés, à la libérer totalement de l'emprise de l'hiver mais pas sans conséquence et pour ça, Hermione voyait déjà rouge. Elle écarquilla les yeux devant son bras atteint, incapable de savoir s'il était le plus inconscient et idiot des sorciers ou le plus courageux mais n'eut pas le loisir d'y réfléchir puisque déjà, la magie avait décidé de les attaquer encore. Cela faisait beaucoup pour qualifier cet incident d'innocent et elle se demanda, l'espace d'un instant, si quelqu'un dans l'ombre ne lui en voulait pas. Ce serait une interrogation pour un autre temps parce que de celui-ci, ils n'en avaient pas et le premier refuge qui lui vint en tête se trouvait des étages plus hauts alors elle l'entraîna avec elle, prenant soin de s'accrocher à sa main saine et non celle qu'ils devraient s'atteler à rapidement soigner. Dans la précipitation, Hermione n'assimila pas qu'elle l'emmenait dans la salle sur demande, là où finalement tout s'était compliqué pour eux. Elle refusait d'y voir le signe d'un nouveau drame - mais peut-être aurait-elle du. A l'intérieur, une pièce des plus confortables les accueillit et Theo le verrait surement, il y avait beaucoup de similarités avec les appartements des préfets-en-chef qu'ils connaissaient bien tous les deux et à quelques autres endroits, Hermione pouvait y reconnaître des bribes de chez elle. Seulement elle ne s'y attarda pas parce que seul le référent comptait à cet instant, lui et ce bras qu'elle avait l'impression de voir bleuir un peu plus chaque secondes, l'inquiétude lui tordant les entrailles plus qu'elle ne le montrait. Ou peut-être qu'il pouvait le remarquer ou le comprendre dans cette façon qu'elle avait de lui parler, par son côté autoritaire qu'elle n'utilisait jamais avec lui et ses reproches dissimulés quant à son insouciance. La Granger ne réalisa d'ailleurs pas cette attitude - polarisée par sa tâche - jusqu'à la réponse du serpent et le brin d'insolence entendu dans celle-ci. Elle releva la tête vers lui en haussant un sourcil, surprise, et son regard chocolat le défia d'ajouter quelque chose, n'importe quoi, elle aurait toujours une réponse. Et elle dut se retenir de répondre elle-même d'une pique bien placée - ce n'était pas le moment de se disputer, pas vrai ? - concentrée sur son bras qu'elle avait recouvert d'une couverture pour le réchauffer. C'était ça qui valait le coup : la bonne santé de Theo. Pas elle, pas ses émotions en vrac, juste lui. Elle le priorisait sans aucun regret ou seconde pensée, mettant ça sur le compte de sa bienveillance naturelle quand c'était beaucoup plus que ça. Le soulagement fut réel et en relevant ses iris aux siennes, elle y resta plantée un instant avant de le réprimander. Et elle ne s'attendait pas à une quelconque réponse, Hermione, habituée à ce que ses amis se fassent tous petits dans ces moments-là - sauf quand, comme Ronald, ils n'avaient aucun instinct de survie. « Pourquoi ? » osa t'elle sans baisser les yeux, incapable de comprendre d'où lui venait cet héroïsme avec elle en quelque sorte. « Bien sur que non ! » lâcha t'elle à sa prochaine réplique qu'elle trouvait aussi stupide que lui, des minutes plus tôt quand son bras avait gelé en voulant la délivrer. « J'aurais trouvé une solution, je trouve toujours » Et ce n'était pas de la prétention - du moins pas vraiment. Elle se détacha de son regard - captivant lui chuchota une voix interne - pour ajouter : « Et si on en est à parler de ce qu'on préfère alors j'aurais préféré que tu ne te mettes pas en danger comme ça, pas pour - » Pas pour elle, ce qu'elle refusait même de dire ou penser parce que ce n'était même pas envisageable, n'est-ce pas ? « Pas après ces dernières semaines en tout cas » Une dernière phrase qu'elle assuma un peu plus, ses prunelles revenant aux siennes et la déception accompagnant la tristesse ressentie lors de l'éloignement imposé par le brun. Il y avait eu cette éclipse, cette parenthèse pendant le bal qu'elle n'oubliait pas, et son coeur serré une nouvelle fois quand il l'avait quitté sur la piste de danse. C'était en tout cas comme ça qu'elle l'avait vécu, Hermione, et ça prouvait encore que ce n'était pas normal entre deux amis mais le déni n'était-il pas préférable dans ce contexte ? La lionne ne le quitta pas du regard, même lorsqu'il glissa la couverture sur ses jambes et qu'elle répondit à son affirmation - bien sûr - à la négative. « Non, ça va » Elle mentait parce qu'elle n'était rien d'autre que têtue la Granger mais qu'il l'était aussi et elle grinça des dents, ne sachant pas si elle allait l'attaquer en retour ou plutôt tempérer. « Je ne râle pas je - » Un soupir lui échappa au regard qu'il lui lança - elle râlait, et elle ne pouvait définitivement pas dire le contraire. « Tu n'as pas pensé à toi » dit-elle en se tortillant les doigts par-dessus la couverture. « Tu imagines si on n'avait pas réussi à soigner ton bras ? Tu aurais pu le perdre et même la magie n'aurait rien pu arranger. Tu n'aurais pas pu devenir médicomage » Et elle savait, la brune, que ce projet était important pour lui, il s'investissait tellement dans les cours. Plus que ça, elle s'en serait voulue toute sa vie, sans doute autant qu'il lui en aurait voulu - et elle ne l'aurait pas supporté. Elle ne supportait déjà pas qu'il puisse lui en vouloir pour la soirée clandestine. Pensée interrompue par un bruit derrière, Theo et Hermione se retournèrent en même temps pour découvrir que la glace n'en avait toujours pas fini avec eux. Elle se releva pour aller vérifier de plus près, être certaine qu'elle ne rêvait pas et revint s'asseoir à ses côtés, repositionnant le plaid sur ses jambes ; malgré ses protestations elle avait encore froid. « On est bloqués » Evidemment, il n'était pas aveugle. « Et je ne crois pas que quelques incendios maîtrisés suffisent cette fois » A cette réplique, elle attira son attention sur elle en lui donnant un petit coup d'épaule et laissa sa fierté et un peu de son irritabilité de côté pour confesser un « Merci... Theo » qu'il avait amplement mérité mais qu'elle avait tu jusque là. Le prénom avait glissé plus prudemment comme si elle s'attendait à ce qu'il lui dise qu'elle n'avait pas - plus - le droit de l'utiliser. « J'espère que tu n'avais rien de prévu ce soir » Et Hermione ne souhaitait pas que ça sonne comme un reproche pour des activités extra-scolaires... spéciaux pourtant elle avait elle-même cette impression alors elle se racla la gorge avant d'ajouter « Ca risque de prendre un moment » Peut-être toute la nuit sauf s'ils décidaient de trouver un moyen de sortir maintenant mais la vérité, c'est qu'elle était trop fatiguée pour ça. D'un coup de baguette magique, elle raviva le feu dans la cheminée et s'installa plus confortablement dans le fond du canapé, tentative à moitié vaine de se détendre. D'une part parce que la situation était étrangère à ce qu'ils avaient connu et aussi parce qu'elle avait eu peur, Hermione, et les battements rythmés de son coeur ne diraient pas le contraire. Elle baissa les yeux sur le bras du serpent, celui qui avait été presque congelé, sûre que le lendemain et les jours suivants, elle continuerait de veiller sur lui même à distance. « Ca te fait mal ? » demanda t'elle en s'efforçant de ne pas le toucher encore, maintenant qu'ils n'étaient plus dans le feu de l'action.

Il n'avait pas envie d'expliquer pourquoi ou comment il en venait à avoir ces réflexes envers elle qu'il aurait pu avoir avec n'importe qui d'autre sans pour autant s'obtempérer de la sorte. Il avait ressenti ce besoin urgent de la libérer des affres de la glace au péril de son propre corps et n'avait pas hésité une seule seconde. Si son bras en était devenu complètement gelé, Theodore ne regrettait rien. « tu n'aurais pas eu le temps. » glisse t'il sans se laisser impressionné par son attitude mécontente, mais il se tait à sa conclusion, rappel inévitable de comment les choses s'étaient déroulées suite à la dernière soirée clandestine – dans cette même pièce d'ailleurs. Il le prend comme un rappel à l'ordre de la part de la lionne, comme un message clair et évident qu'elle ne désirait pas qu'il s'autorise quoique ce soit envers elle depuis qu'il avait volontairement rompu leur amitié. Et elle était entièrement dans son droit, c'est pour cela que Theodore se rembrunit soudainement. Il ne dit plus rien pendant un moment jusqu'à s'inquiéter pour elle – il ne pouvait vraiment pas faire autrement, ne le voulait pas non plus. Et évidemment qu'elle râlait, aussi têtue que lui finalement, la couverture qui les recouvre leur apporte une chaleur réconfortante supplémentaire à l'âtre de cheminée face à eux et il inspire profondément Theo lorsqu'elle lui parle de ce qui se serait passé si ils n'avaient pas pu lui soigner le bras. Evidemment qu'il y avait songé mais forcément plus tard, là où le serpent aurait bien mieux évalué les risques avant, il ne l'avait pas fait car ça l'avait concerné elle et qu'il brisait ses propres règles pour Hermione. C'était ce qui lui avait fait le plus peur quelques semaines avant, ce qui ne l'avait toujours pas quitté aujourd'hui, elle avait ce pouvoir sur lui qu'il ne comprenait pas, elle non plus. Toutefois il le reconnaissait, assez pour réaliser encore une fois que son implication était anormalement forte pour une simple collègue ou.. amie. Sa main se décale au dessus des siennes qui se tortillent nerveusement sous la couverture et les attrapent un long instant, dans un geste pour l'apaiser elle mais lui aussi. Il était naturel et irréfléchi, c'était dans ces moments-là que le sang-pur était le plus authentique finalement. « Mais ce n'est pas ce qui est arrivé et tout va bien maintenant. » sa voix s'était faire plus calme et rassurante, car il avait senti sa crainte et cette dernière le troublait un peu au fond. Seulement un bruit venant de la porte les font se retourner et Hermione se lève bien vite pour aller vérifier de ce quoi il s'agit. La glace s'était emparée de la porte et les condamnait dans cette pièce. Le référent comprit aussitôt qu'ils seraient bloqués pour la nuit entière et l'observa d'un air distrait se réinstaller sous le plaid, évidemment qu'elle avait encore froid. « On va devoir attendre que le printemps revienne. » un soupir se fit entendre, petit coup d'épaule de la lionne qui le surprit soudain tandis que son regard tombait à son adresse. Il n'avait pas du tout attendu ses remerciements mais ces derniers eurent le don de le faire sourire, le tout premier de sa soirée. « Merci de m'avoir empêché de perdre mon bras. » était-ce trop tôt de le lui rappeler ? Peu importait, il osait. Et puis il avait aimé la façon dont son prénom sonnait sur ses lèvres. Il força son regard à se rediriger sur les flammes et non plus sur le profil de son visage. « vu l'heure, il ne me restait plus qu'à relire l'Histoire de Poudlard pour la trentième fois et dormir.. » il se reprit après une courte pause où son regard guetta son sourire. « mh non, c'est plutôt toi ça. » et il n'était pas si étrange de la taquiner après tout ce temps, même si il n'aurait sans doute pas dû se le permettre, il finit par hausser une épaule en se passant une main dans sa tignasse brune originellement bien coiffée. « j'avais rien de prévu sauf observer mon plafond des heures avant de trouver le sommeil. » ses insomnies n'étaient pas un secret, elles étaient même un peu trop récurrentes ces derniers temps. L'affaire avec Yaxley tournant en boucle dans ses pensées, l'arrivée de Delia au château, les soucis des jumeaux, la proposition de Daphne, son futur stage et métier et puis, Hermione. Un regard pour son bras à sa question, Theo se rend compte combien leurs visages sont beaucoup plus proches lorsqu'elle le tourne vers lui ainsi et préfère se concentrer sur sa réponse. « non, c'est juste froid et engourdi.. Et tes jambes ? » car il n'avait pas été le seul à avoir été pris dans la glace pendant un moment, il fit glisser son attention à leur adresse. Il n'a même pas l'impression de savoir quelle heure il est, sans aucune fenêtre autour d'eux et entourés d'obscurité, la lumière des flammes se reflète et ondule sur les jolis traits de la sorcière à côté de lui. Et ils parlent, enfin, après des semaines de silence, c'est sur le cours en médicomagie et le dernier devoir en date qu'ils conversent. S'en suit quelques aveux sur de dernières recherches en études runique – domaine qu'ils appréciaient tous les deux, surtout ensemble finalement – et puis sur la magie des saisons implantée au château depuis quelques jours, ils ne vont jamais sur un terrain trop personnel mais il y a quelque chose de plaisant à partager ainsi comme ils le faisaient avant, à oublier aussi sans doute volontairement les silences, la distance. Peut-être car ils en avaient cruellement besoin tous les deux, ils discutent et parfois il sent sa peau effleurer la sienne sous la couverture, il ne le fait pas exprès mais le recherche finalement un peu en posant sa main près de la sienne. Lorsqu'il la voit bailler à plusieurs reprises avant d'en réfréner deux lui-même, Theo finit par lui dire « tu devrais essayer de dormir. » non pas qu'il voulait stopper toute conversation entre eux, au contraire, ça lui faisait du bien de la retrouver et il ne savait même pas jusqu'à quand ça durerait, seulement il veillait à son bien avant le sien. « je peux métamorphoser un coussin en fauteuil et tu prendras le.. » mais il n'a pas le temps de terminer sa phrase que la salle sur demande semble comprendre leur besoin, dans un lit double apparaissant dans la pièce juste à gauche du canapé s'étant légèrement secoué et décalé sur le côté – les bousculant un peu au passage. « parfait. » conclut Theo, amusé par cette magie toujours si adéquate et surprenante, Hermione aurait de quoi dormir confortablement cette nuit, se remettre des émotions vécues, avant comme après la glace, il n'a pas oublié les sillons de larmes aperçus sur ses joues. Comment le peut-il alors que depuis cet instant il n'a que l'envie de l'enlacer ?

Il y avait quelque chose d'étrange, forcément, de se retrouver dans cette pièce qu'il lui avait lui-même faite découvrir il y a des semaines de ça quand elle pensait que plus rien, dans ce château, ne pouvait la surprendre. Hermione avait été presque déçue de ne pas être la première à la trouver, avant lui, de par cette sorte de compétition qui animait leur relation depuis des années mais c'était la gratitude qui l'avait envahi il y a quelques jours quand elle avait eu besoin de s'isoler, plus loin encore que dans son coin préféré de la bibliothèque où elle était peu dérangée - notamment parce que les autres savaient qu'il ne fallait pas l'interrompre. Elle n'oubliait cependant pas tous ces moments qui les avaient rapprochés avec le sang-pur et qui, si elle réfléchissait bien, auraient pu paraître ambiguës pour n'importe qui les observant. Elle repoussait indéniablement cette pensée parce que ce n'était pas correct dans sa position et sans doute aussi parce qu'il y avait finalement peu de chance que ce soit autre chose que son imagination et d'anciens désirs refoulés. Désormais en sécurité dans cette pièce les enveloppant de confort et de chaleur dont ils avaient définitivement besoin, la Granger ne pouvait empêcher son cerveau de refaire la scène en plus de lui souffler tout ce qui aurait pu arriver si Theodore n'avait pas réussi à la délivrer à temps ou si, plus grave encore à son avis, la glace lui avait pris son bras. Son avenir aurait été compromis et cette simple idée lui hérissait tous les poils. Il dut le sentir, le voir à ce geste anxieux avec ses doigts tandis que les siens s'y posèrent pour les immobiliser et son coeur rata anormalement un battement, la surprenant au passage. Ses yeux se relevèrent à son visage, assurance et apaisement qu'il tentait de lui transmettre alors qu'elle acquiesça machinalement d'un hochement de tête, se permettant même de serrer doucement sa main avant de se relever pour constater les dégâts sur la porte et de venir se rasseoir près de lui, au chaud. Sa remarque sur le printemps la fit sourire, preuve qu'il avait aussi remarqué le roulement des saisons et même plus, ce qui ne l'étonnait pas. L'intelligence du serpent n'était pas un secret, bien qu'elle en douta une seconde plus tard lorsqu'il évoqua son bras et qu'elle lui lança un regard noir. « Il n'y a rien de drôle » maugréa t'elle dans sa barbe inexsitante, le ton boudeur qu'elle perdit à ses prochains mots, petit rire lui échappant même sans son accord. Ca, c'était drôle par contre, qu'elle l'avoue ou non. « Trente-six » osa t'elle en haussant un sourcil en sa direction, le défiant ainsi de se moquer un peu plus d'elle et de sa passion pour le livre qui lui avait appris tout ce qu'elle avait eu besoin de savoir en entrant à Poudlard. « En réalité ces temps-ci, c'est un autre livre qui a toute mon attention chaque soir » Et parce qu'elle n'était pas sûre qu'il comprenne l'allusion, elle ajouta : « Un cadeau vraiment très intéressant. Je l'ai reçu par hibou le soir de Noël » Si Hermione insistait sur les détails, c'était pour lui montrer qu'elle avait compris qu'il venait de lui, quelques annotations sur l'histoire à l'écriture familière, la sienne, qu'elle n'avait pas manqué. « Il est génial »  Sa façon à elle de le remercier parce qu'elle n'avait pas osé lui renvoyer un message ; s'il n'avait pas assumé en laissant son nom pour des raisons qu'elle ignorait, elle ne voulait pas forcer aujourd'hui. Peut-être n'avait-elle pas non plus osé car elle n'était pas seule ce jour-là et qu'elle avait prétendu ne pas savoir de qui venait ce cadeau anonyme pour ne pas avoir à donner des réponses qu'elle n'avait pas. A contrario, la référente pouvait répondre à sa question concernant ses jambes, celles-ci qu'elle leva devant elle tout en affirmant « Elles sont encore là » Et c'était le principal. « Ca va » lui assura t'elle avec ces mots qu'elle répétait constamment ces derniers jours, sans les penser, mais qui n'avaient jamais été aussi vrais qu'à cet instant, si elle était honnête. Elle n'était pas au meilleur de sa forme bien sur, ne le serait pas avant quelques temps, mais ce moment avec le Nott lui faisait du bien, tout comme retrouver une partie de leur complicité dans les minutes suivantes - ou heures, elle ne savait pas trop - avec de nombreuses discussions, et l'impression de combler enfin le vide en elle provoqué par cette distance entre eux qu'au final, elle ne parvenait pas encore totalement à comprendre. L'interrogation lui avait brûlé les lèvres quelques fois mais Hermione refusait de le voir se refermer à nouveau, de le voir s'éloigner à nouveau parce que ça faisait trop mal et que son coeur avait été suffisamment harassé pour en rajouter. Fatigue du corps accompagnant son palpitant, elle ne pouvait nier être épuisée ce soir, physiquement et émotionnellement ; et ses yeux se fermant ainsi que ses bâillements ne mentaient pas non plus alors quand Theo lui fit remarquer qu'elle devait dormir, elle secoua la tête uniquement par esprit de contradiction. Celui-ci ne le lâchait pas, même après une aussi longue et éprouvante journée, preuve qu'elle était toujours elle-même, Hermione. Magie les surprenant positivement cette fois, elle mima son sourire en voyant le lit apparaitre à côté d'eux, bien que peu décidé à bouger de la place où elle était actuellement. Parce que sa présence valait plus que n'importe quel lit confortable finalement et qu'elle voulait encore sentir sa chaleur près d'elle. Elle se redressa quand même au bout de quelques secondes, attrapant la couverture qui leur avait bien servie pour la poser sur le lit et regarder le sorcier en haussant un sourcil. « Qu'est-ce que tu attends ? » demanda t'elle en pointant du menton l'objet nouvellement révélé par la salle sur demande. « Tu es beaucoup plus grand que moi, tu seras mieux posé dans ce lit que sur le canapé » Argument très valable qu'il ne pouvait contester. « Si tu ne dors pas dedans alors je n'y dormirais pas non plus » Et elle aurait très bien pu imposer à son esprit et à la salle d'en mettre un deuxième mais elle n'y pensa pas et visiblement, la salle non plus. Il n'y avait que par cette menace tout à fait volontaire et pleine d'obstination qu'elle parviendrait à ses fins, elle le savait et le garçon encore plus. Lorsqu'il céda au bout de plusieurs minutes, elle cacha son sourire et s'installa à son tour de son côté du lit, essayant d'omettre le fait qu'il n'était qu'à quelques centimètres et que cette proximité ne la laissait pas indifférente. Le regard planté au plafond, elle se positionna sur le côté, celui lui permettant de voir Theo, et n'ayant pas oublié ses paroles un peu plus tôt, elle dit « Tu as toujours des insomnies » Ce n'était pas une question, juste une observation, rappel de l'année passée ensemble dans les appartements de préfets-en-chefs et les quelques fois où il s'était endormi sur le fauteuil tandis qu'elle veillait naturellement sur lui tout en révisant. Une main blottie entre sa joue et l'oreiller, la lionne attrapa l'une des siennes avec l'autre encore libre et serra ses doigts comme il l'avait fait avec elle précédemment. « Ferme les yeux et ne pense plus à rien » C'était absurde, elle en concevait, comme s'il n'avait jamais essayé avant mais la fatigue l'emportait sur tout le reste et suivant ses propres conseils, la sorcière s'endormit comme une masse sans attendre qu'il en fasse de même, Morphée bien trop puissante pour qu'elle ne puisse lutter plus longtemps. Et elle fut incapable de dire combien de temps elle avait sombré, Hermione, réveillée plus tard par des murmures et gémissements incompréhensibles. Son esprit lui rappela qu'elle n'était pas seule et ce fut cette pensée qui la fit rapidement se redresser pour constater que Theo était - certainement - en plein cauchemar. Elle ne tenta pas de déchiffrer ses propos, curiosité au second plan lorsque son inquiétude pour son bien-être prenait évidemment le dessus. Ne sachant pas réellement s'il lui donnerait l'autorisation de s'approcher plus que nécessaire s'il était conscient, elle hésita un instant avant de réduire la distance et poser une main sur son épaule pour le réveiller en douceur. « Theo ? Theo, hey » La née-moldue détestait le voir si vulnérable, détresse qu'elle imaginait aisément. De quoi pouvait-il bien rêver pour paraître si mal ? Avait-elle réellement besoin de se poser la question cependant ? Le sorcier avait bien plus de démons qu'elle ne pourrait jamais le comprendre et cette réflexion lui donnait autant envie de les combattre avec lui que de l'enlacer jusqu'à ce qu'il ne les oublie. « You're okay. Everything's okay » répéta t'elle à plusieurs reprises, litanie pour le rassurer, sa main reposant désormais sur le torse du brun au niveau de son coeur qui battait encore bien trop vite dans sa poitrine. Elle déplaça celle-ci jusqu'à son bras précédemment gelé pour y administrer des caresses rassurantes - et dans l'impossibilité de dire qui d'elle ou de lui elle essayait de réconforter. Quand le bleu angoissé de ses iris rencontra enfin les chocolats de la gryffondor, elle réitéra un « You're fine » plus net et confiant, parce qu'elle ne désirait rien d'autre que ça, qu'il aille bien. Et peut-être, seulement peut-être, y avait-il plus que de l'amitié derrière ce sentiment insaisissable.

Il avait noté qu'elle appréciait le cadeau qu'il lui avait envoyé à Noël et le lisait et un discret sourire s'était affiché sur ses lèvres, sans autre commentaire nécessaire, il avait s'agit d'un acte impulsif en plein milieu d'un hiver entre eux, de fêtes où Hermione lui avait manqué. Et le simple fait de savoir cela le ravissait, lui montrait que dès lors ça avait compté, qu'il avait toujours continué à compter, tout ça avait été le cas pour lui quoi qu'il ait agi. Retrouver Hermione était important et les minutes qui suivirent le démontrèrent bien, tous les deux s'étaient manqués, plus qu'ils n'avaient voulu l'admettre, surtout lui. Et Theodore ne pouvait plus ignorer ce fait, ni cette alchimie qui persistait malgré tout. Laissant de côté ses craintes, ses sentiments, il retrouvait une amie ce soir, la sienne. Sa lionne, qui le fit sourire et même lâcher un bref rire, qui lui soufflait un peu plus de vie par ces prunelles chocolatées qui lui avaient tant manquées. A un énième baillement de sa part il eut un sourire, puis la surprise de voir la pièce se métamorphoser pour eux. « tu y seras mieux. » avait-il tenté d'avancer avant que ses arguments puis sa menace ne s'expriment. Theodore l'avait alors sondé silencieusement. Dormir en sa compagnie n'était pas quelque chose que l'élite et ses mœurs, que son éducation, lui offraient d'avoir librement. Car ils n'étaient pas ensemble ni mariés, car elle pourrait recevoir l'opprobre si quelqu'un apprenait qu'elle avait dormi dans le lit d'un homme, parce qu'aussi, elle n'était pas du même rang que lui. Mais qui d'autre qu'eux deux sauraient pour cette simple et unique nuit ? Personne d'autre. « je ne savais pas que tu faisais dans le chantage.. » le serpent eut tout de même un sourire en coin, impressionné par la brune qui lui laissa de la place dans ce lit qui l'appelait tout autant maintenant qu'il avait cédé. Sans ses chaussures et en ayant retiré son pull pour ne rester qu'en t-shirt, Theo s'allongea à ses côtés en prenant soin de ne pas la toucher, de tenir une distance respectable, observant le plafond alors qu'ils étaient baignés dans le noir. Il se demanda si il réussirait à s'endormir plutôt vite et sa question le fit sourire, c'était comme si Hermione avait lu ses pensées. Tournée vers lui, le serpent fit pivoter son visage pour l'observer à travers la pénombre. « Toujours. » admit-il avant qu'une main chaude ne s'empare de ses doigts, provoquant une décharge électrique dans son bras qui lui fut plus qu'agréable. Elle l'apaisait Hermione, sans savoir comment elle réussissait, sa phrase qui était la plus simple possible réussi à calmer son rythme cardiaque, à l'amener progressivement vers des limbes endormies. Et c'est à sa respiration de plus en plus lente que son attention se fixa, ce fut ce qui le berça jusqu'à ce qu'il ne s'endorme, gardant ses doigts enlacés aux siens. Le sommeil se présenta à lui plus vite qu'il ne l'aurait cru, ni dont il en était habitué et si premièrement ce fut doux et reposant, un cauchemar vint perturber cet apaisement précaire. Alors l'angoisse offrait à son corps et son esprit une tension désagréable et mauvaise, bougeant sa tête de gauche à droite, luttant contre lui-même, comme à chaque fois tandis que c'est dans un sursaut que Theo se réveilla alors un peu plus tard sans réaliser tout de suite où il se trouvait. Une main sur son torse et des mots rassurants près de lui, sa respiration avait ce rythme effréné bien connu après chacun de ses mauvais rêves tandis que petit à petit, il comprenait la présence de la lionne auprès de lui. « Hermione.. » murmure de ses lèvres quand ses iris rencontrèrent son regard avant de fermer les paupières dans une expression rassurée, sa main se décale jusqu'à se poser au dessus de la sienne s'étant mis à frictionner son bras afin de la lui serrer. Et petit à petit, son souffle s'apaisa de la même façon que son cœur se calmait. Theo reprenait pied dans la réalité et réalisait ce qu'il venait de se passer, auprès d'elle, le regrettant évidemment. Il n'avait jamais voulu être un poids pour quiconque. « Je suis désolé. » il ne contrôlait pas leurs apparitions et en faisait souvent ces derniers temps, dû à ses inquiétudes amplifiées depuis le nouvel an, ses insomnies n'en était que plus ravies. « Merci. » et il s'en voulait de l'avoir réveillé, de lui montrer ce côté là de lui, plus vulnérable et à la fois, le sang-pur se sentait en confiance auprès d'elle. Sa main toujours sur la sienne, il la ramena entre eux en se tournant de profil afin de lui faire face cette fois, réalisant qu'elle avait posé une main sur son cœur, que ses mots avaient été suffisants pour la calmer. Theo se laissait envoûter et apaiser à la fois par la fragrance notable de la sorcière et ses deux mains entouraient à présent les siennes tandis qu'il regardait ce contact qui continuait de le raccrocher à cette réalité qu'il préférait par dessus tout. « je n'ai pas voulu te réveiller. » et de nouvelles excuses s'entendaient dans le ton de sa voix avant que quelque chose d'inédit ne se produisit et que naturellement, leurs corps se rapprochèrent de l'autre. Oubliées les convenances auxquelles il tenait pour rester respectueux, les limites qu'il leur imposait pour ne pas flancher plus, ce fut comme si leurs corps s'étaient rapprochés au même moment d'un même mouvement. Et ils s'enlacèrent alors, Hermione blottie contre lui et ses bras l'encerclant, il sentit son cœur battre bien trop vite mais de façon plus agréable que précédement. Par cette chaleur qui l'envahissait et qu'elle lui offrait grâce à cette tendresse démontrée, la sentir tout contre lui pour la première fois l'apaisait plus encore que ses mots ou leurs gestes. Le brun se sentait bien à ce moment précis, si bien qu'il expira d'aise sans même le cacher. Alors ses bras se resserrèrent autour d'elle. « je suis désolé, pour tout le reste aussi. » lui avoua t'il d'un ton plus bas, mis à nu. Et Hermione comprendrait sans doute parfaitement ce qu'il voulait dire, il était désolé pour tout Theodore, de ne pas avoir été un bon ami, de l'avoir fui, de ne pas avoir été là au moment où elle en avait eu le plus besoin.

Elle aurait peut-être du trouver la situation plus gênante qu'elle ne l'était, de par cette proposition de dormir ensemble dans le lit offert par la salle sur demande là où elle aurait pourtant très bien pu leur en mettre deux. Mais trop fatiguée pour commenter ce choix - raison utilisée pour se donner bonne conscience lui chuchota une voix dans sa tête - elle usa de ruse et de chantage pour l'obliger à s'y installer, insistant même sur sa grande taille qu'il ne pouvait nier. Rien dans son esprit ne se rapprochait des pensées de Theodore à cet instant, le fait que passer la nuit dans le même lit ne soit ni conforme ni bien vu par la société qui avait vu grandir le sorcier parce que pour elle, il n'y avait rien de très grave et surtout, Hermione n'avait aucune arrière-pensée. Elle ne voyait que le confort pour eux deux, inquiète même pour les insomnies du brun qu'elle savait fréquente en septième année et qui semblaient le suivre encore aujourd'hui. Et ça la peinait de le savoir si perturbé dans son sommeil quand ce moment ne devait être que synonyme de tranquillité et d'apaisement. Elle haussa les épaules à sa petite accusation, incapable de se sentir coupable pour autant. « Seulement quand c'est important et nécessaire » Elle avait bien compris qu'autrement, le Nott aurait bataillé et la Granger avait envie de tout sauf de ça. L'énergie lui manquait à cause de la soirée mouvementée mais aussi parce que les dernières nuits n'avaient pas été les plus calmes qui soient. Elle avait lutté contre son cerveau et les nombreuses pensées parasites en le gardant occupé et concentré avec les recherches et autres devoirs qui, pour la plupart, n'étaient à rendre que la semaine suivante alors maintenant qu'elle s'autorisait du répit, maintenant qu'elle avait autre chose en tête que ses soucis, elle se sentait un peu mieux. Ce n'était pas le cas de Theo qui la réveilla dans un sursaut, cauchemar pour les accompagner et le coeur d'Hermione se serra à cette image bouleversante. Si elle l'avait déjà entendu avoir ce genre de mauvais rêves avant sans pouvoir rien faire d'autre qu'écouter au travers des murs et attendre qu'il se calme tout seul - jamais elle n'avait osé franchir le pas de sa porte, limite à ne pas dépasser - il n'était pas question de le laisser dans sa peine et ses songes ce soir, en étant à quelques centimètres. Distance qui les séparait encore jusqu'à ce qu'elle n'approche pour tenter de le consoler, de le soulager aussi de cette douleur que devaient être les souvenirs à chaque réveil, elle se demanda d'ailleurs s'il faisait partie des personnes qui se rappelaient des moindres détails mais ne pipa mot à ce sujet, préférant les gestes et phrases réconfortantes avec l'espoir que ça suffise. Mais peut-être que ce ne serait pas le cas et dans sa poitrine, il y avait cette angoisse qu'il ne la repousse comme certains l'avaient faits avant lui, la peur aussi d'aller trop loin alors que ce n'était pas sa place ; même si elle s'entêterait à dire que si, au moins par amitié et affection pour ce sorcier bien trop blessé par la vie. La lionne n'eut pourtant pas vraiment le temps de laisser son esprit prendre cette direction que déjà, elle sentit sa main se refermer sur la sienne, soupir de soulagement lui échappant. Parce que même s'il décidait de s'éloigner maintenant, il en aurait au moins fini avec ce cauchemar. Cependant il ne la lâcha pas et s'excusa même tandis qu'elle secoua la tête : il n'avait pas à être désolé pour ça. Son regard accroché au sien dans cette position face à face qui paraissait intimidante à première vue, elle lui offrit un « Ce n'est pas grave » doux et sincère. Si sa présence et son contact l'avaient aidé à ne pas se perdre totalement dans ses abysses alors elle se fichait d'avoir été réveillé. Elle s'en fichait d'autant plus que cet instant particulier entre eux valait plus qu'une nuit complète sans réveil. Ce moment était inédit, unique et sans savoir comment, Hermione termina même entre ses bras ; sa tête reposant sur son torse, et c'était presque comme si cette posture était naturelle, évidente, alors que cela arrivait pour la première fois. Sensation inexplicable mais pas désagréable, elle évita tout de même ses iris, plus encore quand Theo lui présenta de nouvelles excuses, plus générales cette fois, et qu'à les entendre, son coeur accéléra son rythme dans sa poitrine. Elle sentit les larmes lui piquer les yeux mais les empêcha de tomber - c'était ridicule après tout - réalisation qu'inconsciemment, elle les avait attendu ces dernières semaines. Inconsciemment, elle avait eu besoin de ce désolé que peut-être, il ne lui devait pas réellement. Si la gryffondor lui avait offerte les siennes durant le bal de Noël pour avoir tout gâché entre eux, Theo n'avait pas eu l'occasion de le faire et Hermione ne les avait plus espéré. Savoir qu'il ne lui en voulait plus lui suffisait, retrouver enfin leur complicité lui suffisait - en tout cas elle l'avait cru jusqu'à aujourd'hui, jusqu'à ses mots qui la touchaient beaucoup plus qu'elle n'osait l'admettre. Quand la brune fut certaine de ne pas bêtement craquer, elle releva doucement la tête vers lui, la pénombre toujours là pour les couvrir un peu, et plongea dans son regard bleuté, un « Merci » prononcé du bout des lèvres. Et parce que la question lui brûlait la langue, elle ne put la retenir et ce, même si ça semblait hors contexte. « Are we good now ? For real, I mean » Genre d'interrogation concernant plus souvent les couples post-disputes, elle en désirait pourtant la réponse, Hermione, pour être sûre de ne pas se faire d'idée, pour être sûre que demain quand ils croiseraient dans les couloirs, le sang-pur ne ferait pas tout pour l'éviter. Resserrant machinalement son étreinte autour de lui, elle laissa échapper un nouveau soupir soulagé, soupir d'aise aussi avant que Morphée ne vienne la cueillir entre ses mains. « I don't want to lose you again » se fit pourtant entendre au moment d'être emportée, sentiment authentique à ce moment de la nuit où il était impossible de mentir. Sa conscience lui interdit de sombrer complètement avant lui cette fois, comme pour s'assurer qu'il ne lui arriverait plus rien et une fois la respiration du serpent plus calme, la lionne le suivit et le sommeil fut tranquille jusqu'au lever du jour.

Comme la plupart du temps à Poudlard, elle se réveilla avant son camarade, leur position changée mais corps toujours imbriqués qui dessina un léger sourire sur son visage. Elle repensa évidemment à la veille et comment ils s'étaient retrouvés là, grimaçant au rappel de la glace ensorceleuse et finit par essayer de se redresser, principalement pour ne pas effrayer Theo lorsqu'il ouvrirait les yeux ou le mettre mal à l'aise seulement il avait toujours son bras autour d'elle, la tenant fermement, et elle ne réussit pas à s'en déloger. Ce n'était peut-être pas si mal, pensa t'elle en sentant finalement le Nott gesticuler, signe qu'il ne dormait plus. Amusée par la situation et cette obstination inconsciente - sans doute - à ne pas la lâcher, elle murmura dans un sourire « Ton bras semble aller beaucoup mieux » qui n'avait pour but que de le réveiller en douceur, sans que tout cela ne soit bizarre bien que ce le serait quand même, au moins un peu. Certes il ne s'était rien passé entre eux au sens premier du terme mais la connexion elle avait été réelle, et leurs émotions aussi, n'est-ce pas ? C'était bien assez pour qu'Hermione se sente déroutée. Ou elle le serait, dans quelques minutes, quand elle aura reprit ses esprits et que la réalité la frappera de plein fouet. S'il n'accélérait pas lui-même le processus.

Avant de les prononcer, il n’avait pas idée que ses excuses lui apporteraient un sentiment aussi libérateur. Et il regrettait d’avoir attendu tout ce temps pour les lui dévoiler, pour réaliser aussi combien il les lui devait. Alors Theo s’inquiète les premières mesures de temps après les avoir énnoncées parce que la lionne est particulièrement silencieuse. Il se demande s’il n’aurait pas dû les lui dire autrement, peut-être lorsque le jour est présent, si elle lui en veut, si c’est trop tard. Pourtant Hermione finit par le remercier et un soulagement perçu dans le soupir qui dévale ses lèvres s’énnonce. Il y a alors ses iris divines relevées vers son regard dont il tente de comprendre l’intensité, la nature de ce qu’il peut y lire avant qu’une interrogation plus sérieuse ne se dévoile. « we are. » la mine sérieuse atteste de sa sincérité, le sourire qui finit par l’habiller dévoile le soulagement de son coeur. Ils étaient réconciliés, c’était ce qu’il désirait le plus, tirer un trait sur ce qui avait pu se passer et ce qui le tourmentait pour le bien être d’Hermione avant tout, la survie de cette amitié qu’ils possédaient qui valait beaucoup, à ses yeux. Apaisé que tout aille pour le mieux, il ressent son étreinte se resserrer contre lui et son propre bras en fait pareil, fermant les yeux dans un confort paisible. Tout allait pour le mieux, son cauchemar avait disparu, Hermione était blottie contre lui, ils avaient définitivement fait la paix et son coeur ressentait cette douce chaleur dont il avait toujours été avide sans le savoir avant ce jour. Il ne fallut pas longtemps avant que Theo ne soit emporté dans les lymbes, cette fois, un sourire aux lèvres. Quand il se réveille quelques heures plus tard, il remarque presque aussitôt combien il semble avoir parfaitement dormi. En forme et sans la mauvaise humeur du matin d’avoir vécu une insomnie agaçante, Theo ressent la chaleur d’un corps près du sien, ou plus correctement, contre le sien. Son bras entoure Hermione et inconsciemment, il le sait. Ses sourcils se froncent, il n’a pas envie de s’extirper de ce sentiment, ce moment confortable qui lui convient parfaitement. Seulement il lui faut y faire face, ouvrant les yeux pour remarquer avant tout son sourire – et il jure qu’une telle vue dès le réveil lui est si agréable qu’il pourrait le vouloir encore et encore. Lorsque ses pensées s’activent enfin, c’est parce que la lionne lui fait remarquer que son bras paraît aller mieux et son regard se pose effectivement sur celui-ci, le-même entourant encore Hermione et alors il réalise sa position et combien il ne semblait pas la lâcher. « ah, euh oui » la bouche pateuse, pas encore tout à fait réveillé, Theo retire son bras et l’écarte sans pour autant tout à fait décoller son corps du sien dans le lit qu’ils partagaient. L’une de ses mains balaient ses traits et passe dans ses cheveux bruns tandis qu’il épuise un discret baillement. Il se souvient petit à petit de tout, de la glace, de la porte gelée, des rires et conversations, des confessions et de leur connexion. Ca avait été une nuit riche pour eux deux, dont il se souviendrait particulièrement. Pourtant la première chose qu’il trouva à lui dire en refermant les yeux et collant machinalement le profil de son visage contre son coussin – ce qui finit par être en réalité l’épaule d’Hermione – fut un simple « bien dormi ? » sans fioriture ni se dépêcher de partir, ses paupières encore lourdes qui ne l’emmènent pas pour autant à nouveau dans son sommeil, pas quand la lionne à ses côtés était bien plus intéressante que d’y retourner. « si tu veux tout savoir, moi c’était terrible, tu ronflais et passais ton temps à bouger, c'est pour ça que j’ai du t’immobiliser, ne crois pas que c’est parce que tu étais confortable. » il plaisantait évidemment et ouvra même un œil afin de voir la réaction d’Hermione quand un fin sourire étirait d’avance ses lèvres. Il allait au choix se prendre un coup de coussin ou bien un regard noir, il ne savait pas très bien.

Ils allaient bien, ils allaient mieux et il n'y avait pas de plus grand soulagement à cet instant tandis que dans la pénombre, Hermione sourit légèrement. Elle savait qu'il n'y avait rien de normal au fait de s'endormir dans les bras de Theo, pas de cette manière, pas dans cette position, pourtant elle ne fit rien pour leur en empêcher. Elle aurait pu blâmer les évènements du soir et la fatigue pour ça mais c'était plus simple et plus compliqué à la fois. Parce qu'il était confortable d'être posée tout contre lui, de sentir la chaleur de son corps contre le sien, de voir son torse se soulever à chaque respiration dans un rythme constant et apaisant mais surtout parce qu'elle en avait envie. Et s'ils venaient de conclure qu'ils étaient réconciliés et de nouveau amis, une part de son cerveau restait active, lui soufflant que ce n'était pas totalement le genre de gestes ordinaire entre amis pour elle, rappel que même avec Harry, ce n'était jamais arrivé. Mais Theo n'était pas Harry, leurs relations n'étaient pas les mêmes et les sentiments non plus. La nuit avait été plus courte que prévu avec l'intervention d'un cauchemar qui avait touché la brunette plus que nécessaire, ses émotions en vrac au moment de fermer les yeux à nouveau pour faire semblant de dormir dans un premier temps et attendre que le sorcier ne s'endorme avant d'en faire de même. Elle avait été soulagé de le voir retrouver Morphée rapidement après ça quand elle aurait mis des heures, sans doute, à se repasser son mauvais rêve dans la tête mais lui avait réussi à se détendre suffisamment et Hermione voulait croire que c'était en partie grace à elle. Réveil tout en douceur quelques heures plus tard, il y avait cette sensation de bien-être au fond de son coeur en voyant qu'ils se trouvaient encore dans la salle sur demande avant de réaliser pleinement qu'elle n'avait pas dormi seule mais avec le Nott. Son palpitant entama des sauts périlleux dans sa poitrine et elle se décala de plusieurs centimètres dans cette peur soudaine d'avoir enfreint les règles, enfreint la limite à nouveau. Elle n'osa plus bouger pendant un instant, le visage du serpent se retrouvant sur son épaule et elle lâcha un soupir peu discret à ses premiers mots. Visiblement, il ne lui en voulait pas pour ce rapprochement, pour toute cette nuit. Elle réfléchit à sa question comme si celle-ci demandait réellement matière à réflexion et hocha simplement la tête, à court de mots pour une fois alors qu'il reprit et que là, un vrai rire lui échappe. « Hé ! » se plaignit-elle faussement, profitant de sa proximité pour attraper un coussin à côté d'elle et le frapper avec. « Je ne ronfle pas ! » Certainement la seule défense possible à ce genre d'attaque. « Et si c'était si désagréable de dormir près de moi, tu aurais fini sur le fauteuil comme tu le voulais au début » rétorqua t'elle fièrement, comme si c'était si important de gagner cet argument - et ça l'était toujours, évidemment. Gardant le silence durant une seconde ou deux, elle bougea enfin pour se positionner sur le côté, de façon à le voir, tout en gardant inconsciemment une petite distance. Elle mourrait d'envie de poser des questions, Hermione, sur eux notamment et savoir ce qu'il se passait entre eux, parce que tout ça n'était pas normal, logique, et que son cerveau la travaillait mais au lieu de ça, elle demanda un « Comment vas-tu ? » hésitant et sincère. Et elle ne parlait pas uniquement de son bras presque congelé, l'image suscitant une nouvelle frayeur en elle. Plus doucement, elle ajouta « Tu as encore fait un cauchemar cette nuit » Inconsciemment, elle avança une main vers son visage pour y déloger une mèche de cheveux de son front, d'un geste tendre qu'elle suspendit lorsqu'elle se rendit compte de ce qu'elle faisait. « Pardon je - » Récupérant sa propre main, elle se justifia d'un « C'était instinctif » dans un petit rire nerveux, le coeur battant plus fort dans sa poitrine et le rouge, sans doute, qu'elle sentit chauffer et lui monter aux joues. La lionne se racla la gorge pour tenter de camoufler sa gêne - en vain - et proposa : « Tu as faim ? » « Je pense qu'il est encore tôt pour le petit-déjeuner mais on pourrait demander aux elfes de nous apporter quelque chose » Comme avant se retint-elle de dire, souvenir de plusieurs matinées qu'ils avaient passé de cette façon dans leurs appartements lorsqu'ils se réveillaient tous les deux à l'aube. Seulement elle avait aussi une autre idée en tête avant ça et elle se redressa soudainement pour s'asseoir en position indienne. « Mais avant, laisse-moi vérifier ton bras une dernière fois » Son ton plus autoritaire que précédemment, elle ajouta un « S'il te plait » plus doux en croisant son regard. Plus qu'une simple vérification, elle avait besoin de savoir que tout allait bien.      

Se réveiller auprès d'Hermione avait des impressions familières et à la fois différentes de l'habitude qu'ils avaient eu d'avoir vécu dans les mêmes appartements pour préfets-en-chef, aujourd'hui, ils étaient dans le même lit. Et rien d'ambigu ne se jouait, seulement une mélodie qui était sa préférée pour ce réveil inédit, celui du rire de la lionne qui le fit automatiquement sourire. La chercher devenait récurrent, ce n'était pas que le simple fait de la voir sauter sur ses gonds mais aussi de cueillir des sourires, une bonne humeur et surtout de peupler un moment rien qu'à deux, rare. A peine réveillé depuis quelques secondes, Theodore se prend un coussin et relève ses mains afin de se défendre de toute autre attaque en écoutant sa réponse. « Peut-être.. » fauteuil paraissant bien moins comme une solution désirée à présent, maintenant qu'il avait goûté à une nuit apaisante près d'elle, contre elle. Et puis Hermione se tourne de profil vers lui tandis que de son côté, il passe un bras sous sa tête et continue d'observer le plafond. Theo sait ses limites, ce qui lui donne envie de plus, il croit connaître la nuance de ses désirs secrets et préfère ne pas lui faire face en ces conditions où leur proximité aurait été un problème pour lui et toute retenue qu'il s'imposait. Pourtant de temps en temps, il pivote légérement sa tête en sa direction pour la regarder – l'admirer – et à sa question, n'hausse qu'une épaule. Sans avoir vraiment le temps de répondre, elle enchaîne sur ce cauchemar qu'il essayait d'oublier. « Ce n'est rien. » il en avait amplement l'habitude maintenant, aussi triste soit ce fait. Une caresse offerte à son front au passage de ses doigts décalant une mèche de ses cheveux et Theodore s'immobilise, la regarde alors qu'un sentiment doux s'était propagé en lui. Un simple sourire en coin habille ses lèvres, elle s'excuse mais le référent ne trouve pas qu'il y ait matière à le faire. « et comment toi, tu vas ? » il change de sujet pour elle en la voyant se confondre suite à son geste sans comprendre très bien pourquoi elle semblait si nerveuse, mais accepte volontiers à sa proposition. « Comme avant. » commente t'il seulement en acquiesçant, ajoutant ensuite « heureusement que j'ai su te convaincre que ce n'était pas une corvée pour eux.. » le serpent se souvenait encore de la conversation animée qu'ils avaient eu à ce sujet avant qu'il n'en réclame un et que l'elfe ne leur assure que cela lui faisait plaisir. Il s'était évidemment reçu de longs regards noirs mais au bout du troisième matin, Hermione avait commencé à accepter qu'il s'agissait de la vérité. Aujourd'hui et à ses côtés, elle se redresse dans leur lit et Theo la regarde faire, il observe discrètement combien son visage est tout aussi doux au réveil, la façon dont les rayons du soleil l'embrassent, il en aurait presque été jaloux si cela ne la sublimait pas tant. « Encore ? » il fronça les sourcils, bien au chaud contre le matelas et peu enclin à bouger, Theo soupira face à son ton quelque peu autoritaire qui fonctionna sur lui, puis cette demande plus douce que la lionne avait ajouté. « Tout va bien, tu verras.. » grommèle t'il alors en se redressant à son tour et passant une main dans ses cheveux légèrement décoiffés. Il retira son pull prudemment au cas où il se soit trompé, pourtant il n'eut pas la moindre trace de douleur. Désormais torse nu, il dépose le tissu devant lui et inspire en réalisant leurs positions, rejetant toutes idées fugaces dans un coin de son esprit pour seulement lui tendre son bras bien plus en forme que la veille. Les doigts de la sorcière glissent sur l'épiderme encore chaud et sa peau en est sensible d'un frisson qui le fait rester silencieux. Theodore l'observe alors regarder sous toutes les coutures celui qui avait failli être sacrifié la veille de la façon la plus incensée possible, il le savait. Ce moment lui rappelait aussi la fois où elle avait découvert son dos pour le soigner, leur relation prenant ce jour-là le pas vers une nouvelle direction. A leurs côtés, un plateau avec quelques mets et boissons pour leur petit déjeuner se matérialisa sur une petite table apparue pour l'occasion, de quoi le faire soulever un sourcil parce qu'il n'avait pas vu Hermione agiter sa baguette pour le demander. Theodore se leva, en pleine confiance de lui dévoiler son dos une nouvelle fois – et ça lui faisait du bien de pour une fois ne pas avoir à y faire attention – pour avancer vers le plateau et l'attraper par ses deux anses. Il revient vers le lit, l'y dépose dans un sourire en coin. « il y a même tes brioches préférées.. » sa main se passe sur sa nuque tandis qu'il ferme les yeux et détend ses épaules dans un mouvement circulaire de la tête. « il faudra qu'on rapporte ce qu'il s'est passé hier soir au bureau. » ajoute t'il avant de revenir s'installer sous les couvertures et près d'elle. Si d'ordinaire cela aurait été sa priorité, sa seule envie à ces instants n'était que de prolonger le moment en sa compagnie.

La scène aurait pu paraître surréaliste à quiconque la regardant de l'extérieur ; référents qui se toléraient de par ce titre commun quand en réalité, un lien véritable et unique s'était créée et installé entre eux depuis de longs mois. Elle se considérait chanceuse, Hermione, d'avoir du former un duo avec Theo plutôt qu'un autre sorcier et aujourd'hui encore, elle pouvait affirmer que si c'était à refaire alors elle le referait sans la moindre hésitation, sans le moindre regret. Ceux-ci existaient pourtant parce que tout n'était pas parfait et que ces dernières semaines avaient été difficiles à supporter, à encaisser, que la lionne n'avait pas tout à fait compris l'éloignement du brun quand elle était sûre d'avoir tout gâché entre eux en dépassant l'une de ses limites mais ils s'étaient endormis avec la promesse d'être réconciliés et son coeur s'en était senti apaisé, lui qui avait tant subi. Cette douleur au palpitant qui pouvait facilement égaler n'importe quelle jambe glacée tandis qu'en se réveillant, aucune de ses pensées furent dirigés vers les possibles séquelles de la soirée mais plutôt vers le Nott à ses côtés, cette nuit partagée ensemble qui ne ressemblait en rien à ce qu'ils avaient vécus jusque là. Et en rien à ce qu'on aurait sans doute pu croire venant de deux jeunes adultes. Petites plaisanteries échangées comme une façon de rendre la situation moins incommodante - bien qu'elle ne l'était pas vraiment à ses yeux - ce fut sa santé qui reprit place en haut de la liste de ses priorités et sans réponse, elle plongea plutôt dans le regard du serpentard, sa manière à elle de déceler ce qu'il ne disait pas sans être pourtant sûre d'en avoir encore la capacité aujourd'hui mais captivée par ses iris bleutées, le prochain geste lui vint naturellement - peut-être un peu trop - et elle bredouilla des excuses en s'éloignant légèrement. Elle prenait des libertés, Hermione, préférant mettre ça sur le réveil récent que son affection pour lui qui se dévoilait peu à peu. « Je vais bien » lui assura t'elle automatiquement et pour la première fois depuis quelques temps, la lionne le pensait vraiment. Certes, elle n'était pas au meilleur de sa forme mais elle se sentait bien ; les jambes encore quelque peu engourdies mais rien d'alarmant en soi. Les mots qu'elle n'avait pas dit prononcés par le référent, la belle lui offrit un sourire et un hochement de tête à cette pensée similaire, les souvenirs qu'elle ne pouvait - qu'elle ne voulait - oublier. « Hmm.. » Petite moue adorable pour celle qui se rappelait de leur discussion enflammée, une parmi tant d'autres, les elfes étaient un sujet sensible chez Hermione et tout le monde au château en avait conscience. « Ils vont se demander ce qu'on fait là à deux » Et cette réflexion suffit à teinter de rose ses joues, ne serait-ce t'il pas l'interrogation de tous, s'ils savaient ? Elle n'en rajouta pas, la Granger, reportant toute son attention sur le bras de Theo au rappel des derniers événements mouvementés. Parce que c'était le plus important, il l'était et que s'il venait à souffrir de conséquences à cause d'elle, elle s'en voudrait toute sa vie. Redressée pour vérifier son bras, elle ne s'attendait pas à ce qu'il retire son pull, suffisamment à l'aise pour se retrouver torse nu devant elle. Elle déglutit difficilement à cette nouvelle vue, refusant de laisser son regard s'attarder trop longtemps sur sa peau exposée mais c'était presque impossible et elle dut se frapper mentalement pour se reprendre. Il n'était pas le premier garçon à moitié dénudé qu'elle voyait mais ils n'étaient pas à la piscine, près du lac ou à la mer et c'était plus troublant qu'elle ne le laissait paraître - quoiqu'elle n'était pas non plus très discrète. La brune tenta de rester concentré sur son bras, l'analysant sous tous les angles, glissant ses doigts là où il avait bleuit la veille pour s'assurer que tout allait bien sans en être certaine à cent pour cent. « Do you feel it ? » demanda t'elle en relevant les yeux vers lui tout en se raclant la gorge pour ajouter « I mean, my hand and - » Elle appuya ses doigts à quelques endroits différents pour contrôler la présence de sensations, être sûre qu'il n'y avait pas d'insensibilité dans son bras blessé. « Do you feel it ? » répéta t'elle un peu plus confiante et, elle essayait, professionnelle. Ce qui n'était pas mince affaire si elle était honnête, surtout quand leurs regards se croisaient de la sorte. L'apparition du plateau eut le mérite de détourner leur attention l'un de l'autre, soulagée que les elfes aient utilisés leur magie plutôt que d'entrer et Theo se précipita pour atteindre leur petit-déjeuner tandis qu'évidemment, elle ne put se détacher de sa silhouette. Sa bonne humeur soudaine et communicative faisait plaisir à voir mais la sienne ne dura pas à la vue de son dos cicatrisé. Elle savait qu'il n'avait plus mal pour la plupart de ses blessures seulement l'idée même qu'il ait tant souffert lui touchait toujours le coeur plus que de raison. Il lui fallait se dire qu'il s'agissait des traces de la force de caractère du Nott pour se conforter et ne pas réagir à chaque fois qu'elle les voyait. De plus il devait détester ça. Son sourire revint en même temps que Theodore vers elle avec le plateau et elle attrapa l'une des dites brioches, heureuse. « Merci.. » Qu'il se souvienne que c'était ses préférées avait une signification particulière même s'il n'était question que de brioches finalement et le regard qu'elle osa vers lui exprima exactement ce qu'elle en ressentait. Elle hocha la tête à sa remarque, d'accord avec lui tout en précisant : « Je ne crois pas qu'il s'agissait de l'œuvre d'un élève, du moins je n'espère pas » Si elle n'avait pas que des amis dans le château, Hermione doutait que quelqu'un puisse s'en prendre à elle de cette façon. « Mais si ce n'est que le résultat de cette magie ancienne et joueuse alors il va vraiment falloir faire quelque chose. Imagine si ça avait été un première année ! » Elle s'insurgeait, comme souvent dans ce genre de situation, consciente du danger là où même les professeurs ne le faisaient visiblement pas. « Tu me promets de surveiller ce bras avec attention durant ces prochains jours ? » Et dans un soupir puis un petit rire et en haussant les épaules, elle se permit de dire « Je suis chiante, je le sais » Ce n'était pas nouveau après tout et Theo la connaissait bien maintenant. Elle s'inquiétait toujours et plus encore pour les gens qu'elle aimait. Elle se servit un chocolat chaud avec le lait offert par les cuisiniers en chef et tendit la deuxième tasse au référent, petit-déjeuner qui s'éternisa plus que d'habitude entre sourires et discussions tandis qu'elle réalisait qu'il y avait des jours qu'elle n'avait pas pris le temps de manger autant. « On devrait rentrer » dit-elle après un moment, le plateau désormais vide. Seulement elle n'amorça aucun geste parce qu'elle était bien ici, avec lui, et qu'elle n'avait pas envie de quitter cette petite bulle agréable et confortable qui était la leur.

« everything, i feel everything. » assume le serpent dans un demi sourire, le souffle relâché dès lors que la lionne écarte ses doigts et lui permet à nouveau de respirer. Il ressentait véritablement tout. La façon dont ses gestes étaient emprunts de douceur, son souffle chaud glisser sur sa peau, son propre cœur accélérant à la proximité nouvelle qu'ils avaient, son soulagement de sentir que ça allait mieux entre eux. Il ne savait pas alors mesurer combien ce qu'il avançait relevait d'une vérité plus profonde encore que prévu mais les choses étaient si simples à ce moment présent, rien ne pouvait être gâché. Ils avaient passé une nuit reposante ensemble et même si Theodore n'avait aucunement le droit, il désirait que ce moment s'éternise. Même si la voix particulièrement stricte des sang-purs persistait à raisonner dans le fond de sa tête sur l'interdit de cette relation et de ses bons sentiments envers elle, cela faisait un long moment que Theodore ne s'y fiait plus. Alors il revient vers elle avec le plateau où divers mets sucrés les attendent et il prend le temps d'attraper son pull et de s'en revêtir à nouveau avant de récupérer l'une des brioches qu'Hermione affectionnait. Il le savait, pour l'avoir peut-être trop régulièrement observé l'année passée. « selon la maison, ça aurait fait un pleureur de moins à s'occuper quotidiennement. » jugea t'il amusant de préciser alors que la lionne s'offusquait et le faisait encore à présent pour sa remarque, ce qu'il balaya d'un mouvement de main avant de se redresser, épaules plus droites, plus dignes, à nouveau référent. « on veillera doublement sur eux. » lâcha t'il en réussissant à ne pas agrémenter son commentaire d'un soupir – ce qui était une prouesse en soi. A sa nouvelle demande, son regard se fixe à son visage tandis qu'un demi sourire apparaît mais il secoue la tête à sa remarque. « you care, and that's something not everybody is capable of. » il ferait attention à son bras, pour lui mais aussi pour elle, parce qu'il y tenait évidemment et que la rassurer importait aussi. Peut-être d'ailleurs que cela lui donnerait une occasion de plus de pouvoir lui parler, cette semaine. Moment qui s'éternise d'ailleurs, non sans qu'il en soit ravi tandis qu'une tasse de chocolat chaud lui est confiée entre deux conversations comme celles dont ils avaient le secret. Passer du temps avec la lionne avait toujours été agréable, occasions rares qu'il avait appris à aimer assez facilement, sans se forcer contrairement à bien d'autres de ses relations. Les choses étaient si simples avec elle, de parler, de se comprendre, pour se sentir tout simplement bien, comme ça lui arrivait avec si peu de personnes. Il en oublie si facilement le temps qui passe, lui généralement le premier à y faire attention. Et lorsqu'elle suggère qu'ils devraient rentrer, une légère pointe de déception s'invite sans qu'il ne puisse y faire quoique ce soit. « yes, we should. » pourtant aucun n'amorçait de gestes et là encore, cela lui fit tirer un sourire. Il allongea à moitié son dos contre la tête du lit en restant à moitié assit. « ou alors on peut aller à la bibliothèque. » et n'était-il pas le meilleur plan possible pour eux deux afin de clôturer cette si longue escapade ?