« je n'ai pas très faim ce soir, allez y sans moi. » et elle entend ce à quoi ça ressemble et relève aussitôt la tête en direction de ses meilleurs amis dont le froncement de sourcil en disait déjà assez long sur ce qu'ils pensaient. Et il serait mentir d'affirmer que la lionne ne sautait pas le repas de façon anodine, son manque de faim était plutôt récurrent ces derniers temps, c'était une période étrange où elle était capable d'aller bien puis plus du tout, émotions pour le moins instables et qu'elle refrénait constamment. Bea ne savait plus très bien quoi faire vis à vis de ce trop plein qui bouillonnait en elle, comme l'impression d'avoir tant encaissé que la moindre contrariété anéantissait tout effort de paix intérieure. Ce n'était pourtant pas la pire période, mais loin d'être la meilleure non plus, juste une étape différente dans ses tourments, moins inquiétante qu'il n'y paraissait toutefois car la rouge et or se sentait tout de même mieux depuis quelques jours malgré les apparences et la fatigue lue sur son visage. « c'est parce que j'ai trop mangé de chocolat, mais je passerais demander un sandwich tout à l'heure ne vous en faites pas. » s'efforce t'elle d'ajouter dans le simple but de ne pas les inquiéter, d'espérer qu'ils acceptent d'y croire même si l'étudiante savait très bien au fond qu'elle était parfois comme un livre ouvert pour eux. Et elle n'attend pas longtemps avant de s'éclipser dans son dortoir, gestes méchaniques l'emmenant enfiler une tenue de sport à sa – presque – surprise, parce qu'elle savait que c'était quelque chose qu'elle projetait de faire depuis quelques temps pour aller mieux mais Bea n'avait pas encore passé le cap jusqu'ici. Celui de revenir courir parmi les jardins du château et dépenser son énergie jusqu'à l'épuiser juste assez pour que ses pensées n'aient pas le choix de se focaliser sur les plus négatives, profiter d'un moment seule et savoir l'affronter à nouveau, gagner en sérénité une fois que les endorphines viendraient la bercer de ses effets. Elle en avait perdu l'habitude le jour où elle l'avait perdu lui et c'est le cœur et la tête tournés vers Caïn que l'écossaise quitte sa salle commune et arpente les couloirs jusqu'à dépasser les grandes portes du hall d'entrée.

Le jour se coucherait bientôt mais la luminosité offrait au ciel de magnifiques couleurs qui ne purent que la faire sourire une fois ses premiers pas dehors. Ramenant sa longue chevelure rousse en une haute queue de cheval, Bea avance parmi les jardins et inspire profondément. « allez, tu peux le faire. » comme paroles d'encouragements avant de retrouver son chemin préféré, foulée qu'elle entreprend en se mettant à courir. Elle retrouve d'anciennes sensations et ça la fatigue physiquement au début, mais ça la libère aussi d'une certaine manière. Il était agréable de retrouver quelque chose que l'on appréciait, de pouvoir s'en servir à la fois comme catalyseur et moyen de se libérer de ce qui s'attachait bien trop à elle. Et évidemment qu'elle pense à Caïn durant sa sortie, surtout aux endroits marqués par leurs souvenirs en commun. Bea repense également à leur dernière conversation, la toute première de cette année et ça ne s'était pas mal passé, mais pas bien non plus. A dire vrai, elle ne savait même pas quoi en penser réellement, ayant compris qu'on s'était encore une fois joué d'eux, la lionne n'ose pas émettre la moindre hypothèse pour ne pas s'énerver plus, pour ne pas être encore plus triste pour eux. Car ça avait bien failli les avoir cette fois et elle l'avait réalisé et combien elle détestait ce fait, ou la façon dont Caïn l'avait regardé jusqu'à comprendre lui aussi ce qu'il s'était passé. Bea avait besoin de se libérer de toutes ces pensées, de tout le négatif de ce début d'année alors qu'elle avait naïvement cru que cela irait. Plus encore, c'était sa colère, nouvelle, dont elle voulait se détacher. Alors courir lui fait du bien, elle parvient petit à petit à se vider l'esprit et les joues rougies par l'effort, Bea s'arrête au bout d'une bonne trentaine de minutes en regrettant ne pas avoir pris à boire. D'un geste, la sorcière retire son bois d'aubépine du porte baguette attaché à son avant bras et lance un accio au sujet d'une gourde d'eau, amusée d'imaginer un élève voir son bien lui être arraché sans savoir comment, elle attend ce qui saura étancher sa soif mais ce n'est pas ce qu'elle avait demandé qui apparaît en premier dans son champ de vision mais bien la silhouette de celui que son cœur semblait bien prêt à réclamer pour une vie entière. Regard qui se pose sur sa silhouette avançant vers elle, Bea réalise que ce n'est pas pour elle mais bien le même chemin qu'elle avait emprunté afin de courir, qu'ils avaient eu la même idée ce soir. Ses yeux ne le quittent pas et plus il s'approche d'elle, plus la sorcière doit relever son regard par cette carrure bien plus imposante qu'il avait toujours eu. Seulement elle tend le bras et ouvre la main, car elle voit arriver son nouveau bien qui se cale aussitôt dans sa main dans un mouvement et un timing presque parfait. Décapsulant la gourde, Bea en boit quelques gorgées fraiches avant de la lui tendre. Ils ne s'étaient pas encore parlé, mais tout se faisait dans le silence et ce pas ralentit de la part du serpent, démarche plus lente mais en sa direction, le torse soulevé par sa respiration accélérée tout comme la sienne. Finalement, Bea brise ce silence entre eux. « toujours un copieur à ce que je vois, c'est mon chemin ça. » mais son sourire en coin attestait bien que ça ne la dérangeait pas, surtout que ce n'était pas si vrai que cela, seulement une façon de le taquiner sans plus trop savoir comment agir avec lui ces derniers temps.

La rentrée de janvier avait, à défaut de l'enthousiasmer comme la majorité des élèves de ce château, eu le mérite d'obliger Caïn à retrouver un rythme de vie sain après deux semaines durant lesquelles il avait noyé ses problèmes de la manière la plus lâche qui soit. Revenir à Poudlard lui donnait l'occasion de reprendre ses habitudes et c'est lors du deuxième jour qu'il avait pris son courage à deux mains pour aller courir. Il n'avait jamais eu l'intention de devenir un sportif professionnel, le Flint - cette carrière avait déjà été emprunté par son aîné, choix de vie qu'il critiquait par principe plus que par réel désir - mais plus d'une fois il avait trouvé la paix de cette façon. Apaisement dont il avait eu grandement besoin ces derniers temps, fatiguer son corps avait été la meilleure méthode trouvée pour laisser Morphée l'emporter certains soirs d'hiver, ceux où son cerveau l'empêchait de penser à tout ce qu'il avait perdu lorsque la mélancolie prenait le dessus ou bien, quand la colère se montrait plus forte encore il s'agissait alors de refreiner l'envie de tout envoyer valser. Il avait aussi pu compter sur ses proches pour lui changer les idées ; Flora qui ne manquait jamais de le faire rire avec son sarcasme même quand elle ne le faisait pas exprès ou bien Blaise qui ne lui laissait aucun répit pendant qu'ils jouaient aux échecs sorciers sous l'oeil attentif de Theo qui semblait assurer leurs arrières deux fois plus depuis le soir du nouvel an. Et il avait lui aussi passé les premiers jours suivants la rentrée à vérifier les journaux en espérant ne rien y lire sur le père Yaxley et jusque là, ses amis et lui paraissaient hors de cause. Il en était soulagé et à la fois, il se sentait égoïste d'avoir d'autres préoccupations, d'autres pensées quasi toutes tournées vers la même personne. Bea ne quittait pas son esprit, elle ne l'avait jamais fait malgré les derniers évènements, et la conversation révélatrice qu'ils avaient enfin eu lui revenait toujours en tête. Il se refaisait la scène en boucle, pensant à ce qu'il aurait pu dire ou faire de plus, à ce qu'il aurait du se douter sans avoir besoin qu'elle lui fasse un dessin et à ces derniers mots, ce besoin de temps qu'elle lui avait réclamé et que bien sûr, il n'avait pas pu lui refuser. Il aurait été idiot de le faire - et il l'avait été suffisamment jusque là - bien que l'envie de la retrouver pleinement tout de suite se faisait omniprésent en lui. Ils s'étaient faits mutuellement de la peine même inconsciemment et il n'avait aucun mal à imaginer le désordre que ça pouvait causer en elle parce qu'il ressentait le même. Il avait parfois eu la pensée de se dire que si ses sentiments conduisaient inévitablement à la douleur, pourquoi les gens continuaient à s'aimer, tomber puis recommencer mais il lui suffisait de jeter un coup d'oeil vers la rousse pour avoir la réponse. A ce coeur qui ne s'arrêtait jamais d'accélérer quand elle était là, près de lui, à toutes les sensations qu'il avait déjà ressenti en sa présence, en ces moments qu'ils avaient partagés ensemble et qu'il ne rêvait que de vivre encore. Il lui suffisait de penser à elle, à son sourire quand elle le regardait, à ses yeux pétillants qu'il adorait, à sa main entrelacé dans la sienne et la réflexion que dans ces instants-là, rien ne pouvait leur arriver. Il lui suffisait aussi de penser à l'avenir, le leur, chose qu'il s'était toujours interdit de faire jusque là parce que ça rimerait forcément avec complications mais n'avaient-ils déjà pas eu leur lot de difficultés pour en imaginer d'autres ? Alors oui, finalement, il comprenait. A contrario, Caïn ne comprenait pas comment la gourde d'eau qu'il tenait encore entre ses doigts il y a quelques secondes lui échappa pour s'envoler plusieurs mètres plus loin, à quelques pas des bosquets où il avait de nombreux souvenirs aux multiples sourires. Il était passé à côté à plusieurs reprises ces derniers temps, beaucoup plus souvent depuis qu'ils avaient parlé avec Bea ; sans doute parce que c'était plus facile d'y faire face maintenant qu'il connaissait la vérité. Il suivit la direction empruntée par la bouteille et lorsqu'une silhouette se matérialisa au loin, il la reconnut aussitôt. Il l'aurait reconnu n'importe où cette chevelure de feu, ce visage qu'il ne cessait de voir apparaître dans son esprit, qu'il soit endormi ou non. Et un léger sourire parvint à s'installer sur ses lèvres tandis qu'il reprit sa course, le coeur bondissant dans sa poitrine sans qu'il ne sache s'il était question de la présence de Bea ou des efforts dus à son footing mais en tout cas, il dégoulinait de transpiration. Et il n'y avait absolument rien de flatteur à ça, il en était conscient. Il s'arrêta bien sûr à sa hauteur, heureux de la voir tout d'abord et aussi content de constater qu'elle courait encore, comme lui. Eau qu'elle avala devant ses yeux avant de lui tendre, Caïn attrapa la bouteille pour en faire de même avant d'hausser un sourcil, presque joueur, à sa remarque. « Et ça c'est ma gourde mais ça ne t'a pas empêché de me la voler » la taquina t'il en retour, non sans pour autant lui donner à nouveau pour qu'elle boive parce qu'elle semblait en avoir besoin plus que lui. Si le temps était peu propice au fait de se retrouver en t-shirt, ça ne l'arrêta pas d'enlever sa veste et l'accrocher au tour de sa taille par habitude. « Tu peux la garder » Même si vide, elle ne lui serait plus d'aucune utilité. « Est-ce que tu as encore assez d'énergie pour un dernier sprint ? » Elle paraissait fatiguée et il ne voulait certainement pas l'épuiser totalement. « Jusqu'à la fontaine, comme ça on pourra la remplir » précisa t'il en parlant de la gourde qu'elle venait presque de totalement terminer. Et si leur échange manquait peut-être de naturel à première vue, c'était parce qu'aucun ne pouvait ignorer tout ce qu'il s'était passé dernièrement. Pourtant il ne ressentait pas de réel malaise, à vrai dire il se sentait même bien. Mieux. Certainement parce que ça ne pouvait pas être pire, lui murmura une voix interne. « Prête Has- je veux dire, juste Bea ? » Et son clin d'oeil attestait de son air joueur sur ce rappel de l'une de leurs discussions qu'il n'avait pas oublié. Il n'avait rien oublié.

Elle a le cœur qui s'engourdit à sa simple vue, l'envie de sourire, de parler avec lui pendant des heures puis les faits, ces dernières semaines qui pèsent encore sur son esprit et qui lui font prendre tout cela avec prudence. Pas forcément avec lui, mais avec le présent et le court des choses, Bea avait réalisé que tout n'était pas forcément comme elle l'imaginait d'une façon puis d'une autre, que sa vision des choses pouvait ne pas être la même que celle de Caïn. C'est pour cela que quelque chose en elle persiste à lui souffler d'être prudente, pour elle, pour son cœur et sa raison, cette paix précaire qu'elle réussissait plus ou moins à avoir aujourd'hui grâce à cette sortie aérée et sportive. Seulement le retrouver lui offrait une douce joie qu'elle ne pouvait ignorer, qu'elle accueillait pleinement. Une chaleur particulière l'enveloppe d'ailleurs lorsque la lionne le voit sourire et arriver vers elle, gourde attrapée et premières gorgées avalées en toute détente. Elle ne savait même pas qu'il s'agissait de son bien à lui. A son intervention alors, Bea haussa les sourcils d'un bref mouvement, surprise mais pas tant que cela finalement avant de regarder l'objet et de sourire. « Ma carrière de pirate n'est jamais loin. » et si Bea tend sa main afin de récupérer la gourde tendue, son regard s'attarde évidemment sur les mouvements de Caïn, veste qu'il accroche autour de sa taille, attention qui ne loupe pas une miette du relief des muscles aperçus à ses bras et cette carrure qui l'attiraient toujours autant. La gryffondor s'efforce pourtant de regarder au loin vers le château en dissimulant son sourire derrière une dernière gorgée d'eau. Elle ne savait pas très bien comment considérer ce moment, peut-être la reviviscence d'une part de ce qu'ils avaient connu ensemble, de quelque chose d'agréable et si simple que cela rassurait et apaisait à la fois. A sa proposition, elle acquiesce puis hausse une épaule. « Pourquoi pas, même fatiguée je te bats de toute façon. » et un sourire fier étire ses lèvres, c'était un ancien jeu entre deux que de se taquiner à ce propos et une fois c'était vrai, l'autre fois pas du tout. Comme cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas couru, la rouquine savait d'avance que ce qu'elle avançait n'était pas vraiment une vérité assurée mais elle se devait d'en faire la remarque. Alors ses phalanges serrent cette gourde entre ses mains d'attente pendant qu'elle se tourne en direction du chemin venant vers la fontaine.

Elle sent son corps encore chaud par l'effort, ses muscles prêts à s'y remettre, son souffle s'est calmé et son regard s'attarde sur le serpent avec une complicité compétitive bien à eux. La rectification qu'il fait la fait sourire, parce qu'il se souvenait de ses mots, de sa volonté et sans doute de ce que cela voulait dire et ça lui prouvait qu'il n'avait rien oublié. Elle a le cœur qui se réchauffe, peut-être aussi par ce clin d’œil qu'il lui offre mais elle était déterminée à ne pas fondre trop vite ni trop fort, Caïn savait très bien user de ses charmes pour l'avoir vu faire (avec succès) à de multiples reprises. « Prête. » alors elle détale sans même lancer de décompte et se met à rire légèrement en le faisant en sachant très bien qu'elle l'avait pris de court, s'engageant dans une course où elle ne travaillait pas son endurance mais bien sa vitesse. Foulée qui lui fait du bien, lui rappelle toutes les sensations qu'elle adore lorsqu'elle est en course et ce depuis des années mais tout particulièrement toutes ces fois où ils avaient couru ensemble. C'était quelque chose qu'elle appréciait partager avec Caïn depuis avant même qu'ils ne se connaissent mieux. Seulement le trajet jusqu'à la fontaine était plus boueux qu'à l'habitude à cause des pluies occasionnelles depuis qu'une magie mystérieuse des saisons s'était installée sur le château. Alors Bea manque de glisser une fois et de tomber dans les patates magiques, puis elle se ressaisit et tente de conserver son avance mais cela a suffit au brun de la rattraper pour de bon, désormais pratiquement côte à côte en courant à toute vitesse, ils passent non loin du Saule Cogneur et Bea pense l'avoir même dépassé quand soudainement, tout s'écroule. Elle ne sait pas bien qui est tombé en premier mais les voici glissant sur plusieurs mètres et les fesses percutant le sol, un « Ahhhh » quittant ses lèvres sans savoir si elle devait s'inquiéter ou rire, car dans cette glissade n'en finissant pas, c'est la boue qui s'invite le plus et tapit leurs membres de son marron. Bea en a alors pratiquement partout sur ses fesses et ses cuisses, ses mollets mais aussi sur ses coudes et remontant le long de ses bras. Dans le bas du dos, une trace sur le cou et puis partout sur ses mains qui avaient tenté en vain de ralentir la vitesse. Lorsqu'ils arrêtent enfin de glisser, c'est un véritable carnage. Elle a mal aux fesses, a de la boue partout, le souffle court et ne ressemble pratiquement plus à rien mais en relevant son visage vers Caïn, la lionne remarque qu'elle est loin d'être la seule. Tout aussi peint de boue qu'elle, leurs regards se croisent et elle éclate soudainement de rire Bea, emportée d'une mélodie amusée qu'elle n'arrive pas à taire ou diminuer, c'est un rire qui éclate et ressort du plus profond de sa poitrine, qui lui fait du bien, qui la rend heureuse et joyeuse de façon si spontanée que par Merlin, elle se sent si bien. Quelques perles au coin des yeux, Bea pose sa main sur le bras du serpent tout en tentant d'essuyer une larme avec le revers d'un bras pas trop touché par la boue. « t'as jamais été si charmant qu'aujourd'hui Caïn. » et elle continue à sourire maintenant que son rire meurt progressivement, se mettant sur ses genoux en plongeant l'index dans la terre mouillée quand son autre main maintenait l'épaule du brun. « Attends, il te manque.. » son doigt glisse au dessous de son nez pour en former une jolie moustache marron de part et d'autre avant qu'elle ne se mette de nouveau à rire. Le regard pétillant, ses mains restant sur ses épaules tandis qu'elle s'immobilisait maintenant que son attention était capturée, Bea souriait plus tendrement, oubliant qu'ils étaient recouverts de boue, oubliant absolument tout sauf.. sauf cette vibration étrange les secouant et semblant venir de sous la terre. Quelque chose ne va pas, les sensations ne sont pas normales et c'est en relevant la tête que la lionne réalise alors le mouvement de l'une des lourdes branches du Saule Cogneur prenant de l'élan en leur direction. Au moment judicieux et dans un réflexe, Bea repousse Caïn en arrière et s'éloigne également avant que la branche ne s’abatte violemment au sol en faisant voler de la boue partout autour et donc, encore une fois sur eux. « évidemment il fallait qu'on tombe sur lui ! » râla la sorcière tout en ne pouvant pas s'empêcher de lâcher un petit rire, suffisamment décalée pour être hors de portée, elle glissait dans la boue en s'écartant, ne sachant même pas encore comment elle allait réussir à se relever.

Plus que la joie de retrouver Bea sur ce chemin qu'ils avaient empruntés plusieurs fois ensemble dans le passé, il ressentait une certaine nostalgie, Caïn, dans cette rencontre hasardeuse qu'il donnait volontiers au destin comme un signe que peut-être, les choses commençaient à s'arranger. Entre eux déjà puis de manière générale alors que ces derniers jours, il avait l'impression d'aller un peu mieux. Et ce n'était sans doute que ça, une impression, parce que rien n'allait et il lui suffisait de se remémorer sa visite à Pré-au-Lard un peu plus tôt cette semaine pour le réaliser. Reconnaissant envers Theo qui l'avait attendu sans rien dire, seulement pour le soutenir, le Flint était rentré au château un peu plus dépité d'ailleurs, le cerveau fourmillant de pensées en tous genres et c'est après une séance boxing des plus intéressantes et intenses qu'il avait réussi à extérioriser. Il semblait aussi retrouver une sorte de routine avec ce footing, enfin, et il ne réalisait pas encore à quel point ça lui faisait du bien. Tout comme il ne pensait pas avoir besoin de la légèreté de ce futur moment avec Bea qui comptait encore et toujours à ses yeux, peut-être même plus qu'avant si une telle chose était possible. Les empêcher d'être ensemble n'avait fait que renforcer ses sentiments pour elle quand sa mère, son frère, presque tout et tous, étaient décidés à les séparer. Sourire sur ses lèvres venu presqu'un peu trop naturellement après avoir mis des semaines avant d'en afficher un vrai, il la regarda de haut en bas, ce souvenir qui lui paraissait loin et à la fois si proche, de cette soirée qui avait tout changé entre eux. Le I miss this time resta en suspend mais il était sûr qu'elle avait compris, le serpent, et il y avait cette pudeur, en quelque sorte, qui l'avait rattrapé après leur discussion dans les couloirs, après les mots prononcés jamais avoués auparavant. La peur de l'avoir effrayé lui avait évidemment traversé l'esprit alors il était content qu'elle soit là, face à lui, qu'elle ne s'était pas encore enfuie. « En rêve ? Certainement. En vrai... je ne demande qu'à voir » rétorqua t'il instinctivement à sa taquinerie, parce que c'était comme ça entre eux avant et que cette complicité avait toujours été spéciale, unique, de celle qu'il n'avait jamais eu avec aucune autre. Il suivit le regard de la rousse jusqu'à la fontaine, calculant sans doute mentalement les kilomètres à parcourir et peut-être une stratégie à adopter ; celle-ci qu'il ne tarda pas à comprendre lorsque Bea s'élança sans même compter de trois à un, trichant volontairement devant les yeux écarquillés de Caïn et son air ahuri, secondes pendant lesquelles elle prit logiquement de l'avance. Le temps qu'il se remette de cette petite trahison, ce fut le rire de la lionne, si doux à son coeur, qui le fit réagir et courir après elle en secouant la tête et en criant : « Hééé, ce n'est pas juste et tu le sais ! » Il aurait du être le plus rusé des deux mais elle l'avait battu sur ce coup là et il s'empêcha de lui évoquer le petit côté serpentard que cela lui donnait en sachant qu'elle ne devait pas porter les membres de sa maison dans son coeur. Mais son rire se mêla au sien et cette mélodie aurait pu rendre n'importe quel oiseau chanteur jaloux tant elle était belle et sincère. Le chemin boueux et sinueux n'aida pas leur course sauf quand la lionne trébucha et qu'il parvint à rattraper son retard sur elle. Sa rapidité n'aurait pas du le surprendre - il savait qu'elle était douée - mais il dut accélérer un peu plus la cadence et dans cet effort, Caïn ne vit pas les branches au sol ni même le trou rempli de boue fraîche dans lequel sa cheville se bloqua un instant avant de le faire tomber, les faire tomber tous les deux réalisa t'il une fois la pente dévalée à toute vitesse sur les fesses, le dos et toutes les parties possibles du corps. Un « Aoutch » à peine dissimulé, il se redressa prêt à lui demander si ça allait lorsqu'elle éclata de rire et que lui reste de longues secondes à seulement l'observer, de la boue recouvrant son visage et le reste de la tête aux pieds. Et il y avait une émotion particulière à la voir heureuse, joyeuse, parce que ça paraissait spontané et authentique et qu'il avait toujours adoré son rire, Caïn. Il baissa les yeux sur sa main sur son bras, contact simple qui pourtant l'attendrissait et après un instant de réflexion, il approcha la sienne pour s'y accrocher mais la rousse le devança avec cette fausse moustache de boue et cette fois, il gloussa doucement. « Je ne savais pas que tu aimais ça, les sorciers à moustache... » Il haussa un sourcil à cette remarque, conscient qu'il jouait peut-être un jeu dangereux en sachant que des jours plus tôt, ils s'étaient disputés avec lui croyant qu'elle voyait quelqu'un d'autre. Mais la nature les provoqua encore et ce fut la rousse qui remarqua le Saule Cogneur à quelques mètres, apparemment enclin à s'amuser contrairement à eux. Ou en tout cas pas avec lui. Bea le poussa et il retomba en arrière, allongé comme une crêpe sur le sol boueux, terre mouillée qu'il devinait partout sur lui, en lui, et il ne retint pas la grimace de dégout en passant une main dans ses cheveux bouclés normalement impeccables. Il n'avait clairement pas l'habitude de ce genre de bain de boue improvisé mais il y avait le sourire de Bea et c'était presque suffisant pour qu'il n'évite de penser à son apparence. « J'avais presque oublié son existence, j'imagine qu'il se fait un plaisir de nous le rappeler » En secouant la tête, il laissa tout de même un soupir las lui échapper tout en essayant d'enlever la boue de son front - surement sans succès. Il amorça un geste en direction de Bea, rampant - littéralement - à ses pieds mais l'arbre tueur profita de cette occasion pour abattre une nouvelle branche à quelques centimètres de leur position, juste entre les deux. « Il ne veut visiblement pas que je te rejoigne » Encore un qui avait un problème avec eux, ensemble. Il aurait pu presque en rire, le brun. « Mais tant pis » Parce qu'il n'allait pas se laisser faire, même par un arbre de plusieurs tonnes, pas vrai ? Alors il se redressa à la force de ses bras et réussit à se glisser aux côtés de Bea pour l'aider à se relever et difficilement, ils s'éloignèrent du saule, assez loin pour que ses branches à sa prochaine attaque ne les atteignirent pas. Ils retombèrent sur le sol malgré tout et cette fois, un rire s'évada de sa bouche et le soulagement fut réel. Le ciel au-dessus de leurs têtes n'était pas des plus bleus mais il aimait ça, le contraste des couleurs dû aux changements de saisons. Sa poitrine se soulevant à chaque respiration, il tourna la tête vers la belle, qui l'était toujours même sous toute cette boue. « Tu es... » Il hésita cependant et se racla la gorge avant de reprendre : « Tu réalises qu'on a faillit se faire tuer par un ARBRE ? » Et sur cette remarque, il se mit à rire à nouveau de l'absurdité de la situation. Tous les deux allongés sur l'herbe humide, il avait des flashbacks d'autres moments similaires et au moment où ses iris s'accrochèrent aux celles bleutées adorées de la gryffondor, son rire mourut sur ses lèvres et cette fois, Caïn ne put empêcher ses doigts de se poser sur la joue de Bea pour lui extirper un peu de boue. « Tu en as absolument partout » Et il ne devait pas être mieux. « On devrait sans doute rentrer et nettoyer tout ça » ajouta t'il, semblant oublier qu'un coup de baguette magique aurait pu les aider un minimum si pas totalement. « Mais je n'en ai pas envie » Tout comme il n'avait pas envie de bouger de là et de la quitter elle, encore. Son coeur le lui refusait et sa raison était d'accord ; pour la première fois depuis longtemps il était en paix avec lui-même. Et il espérait qu'il en soit de même pour elle alors il ajouta dans un murmure « Are you okay ? » Son inquiétude n'était pas vaine ou surjouée, il voulait vraiment savoir comment elle allait parce que la plus grande part de lui ne pourrait jamais être bien si elle ne l'était pas.

La boue ne les a pas épargnés et s'étale un peu partout sous le regard amusé d'une lionne aux éclats marrons éparpillés un peu partout sur ses vêtements et sa peau. Pour autant, ça ne la dégoûte pas, ne l'agace ni ne l'ennuie, au contraire, elle trouve ça marrant. Parce que c'est hors du commun, surtout pour celui face à elle que l’écossaise avait plus l'habitude de voir bien paraître et ne jamais s'afficher moins bien qu'il ne le devrait. Elle a ce sourire sur les lèvres qui ne trompe pas, cette situation l'amusait vraiment tandis que dessinant une fausse moustache au dessus des lèvres de son ex petit-ami, Bea croise son regard à sa remarque et y répond d'un sourire. « je peux faire une exception. » n'était-ce pas ce qu'ils étaient l'un pour l'autre après tout ? Depuis le début de leur relation et même encore aujourd'hui. Le seul homme qu'elle n'ait jamais aimé, le seul qui ait fait naître les plus beaux sourires qu'elle ait pu esquissé à ce jour, celui pour qui elle s'est brisé le cœur pour sa sécurité. Il était l'exception à la règle, celle qui faisait qu'elle s'était promis de ne compter que sur elle-même et ses meilleurs amis pour l'avenir, de se mettre au premier plan en toute chose et ne plus laisser son cœur à la merci d'une quelconque affliction. Il avait pourtant valu le coup, tout le long de ce qu'ils ont eu et encore aujourd'hui, Caïn était son exception. Seulement le moment de s'offrir la moindre tendresse au détour d'un sourire se rompt soudain lorsque Bea repère du coin de l’œil la branche massive du Saule Cogneur viser leur emplacement, repoussant Caïn en arrière dans un réflexe urgent. La boue s'étale un peu plus encore sur eux et elle remarque bien l'air agacé du serpent qui ne fait que lui faire pincer ses lèvres d'amusement en tentant de se relever. Ce n'est pourtant pas faute d'essayer mais la lionne ne fait que glisser, plus encore, l'arbre menace Caïn et elle a soudainement bien envie de lui jeter un sort d'entrave agacé. « fais attention quand même.. » observant le courage du serpent rampant jusqu'à elle, la gryffondor se fait tout de même la pensée qu'il se servait d'une audace ressemblant bien à sa propre maison mais se retint de tout commentaire en sachant très bien l'accueil qu'il aurait chez lui. Elle a le cœur qui voltige lorsqu'il se redresse et plonge à ses côtés en échappant au saule mais ils s'en sortent finalement indemnes et retombent un peu plus loin, de quoi les faire rire et Bea le fait un peu moins fort lorsqu'elle saisit la chance d'entendre celui du brun. Ses yeux relevés vers lui en douce admiration de ce rire qu'elle aimait tant, ses yeux bleus fuient ailleurs lorsqu'il croise son regard de façon à ce qu'il ne puisse pas saisir comment elle était en train de le regarder.

Enfin dans l'herbe et les cieux au dessus d'eux, elle soupire d'aise Bea et se retourne vers lui lorsqu'il en fait de même, un doux sourire sur les lèvres. Plus rien d'autre ne compte à cet instant, ni ces dernières semaines ni même la peur de leur avenir, il n'y a que ses mots, son regard chocolat, son attention entière sur elle et puis ce cœur qui bat toujours un peu plus vite lorsqu'elle réalise combien elle aime être avec lui. Et ses yeux s'agrandissent à sa conclusion, riant de concert avec lui – et quelle douce habitude lui ayant manqué. Ils rient et ça a ce quelque chose de libérateur et qui guérit à la fois, qui la fait expirer un nouveau soupir par le sentiment agréable qui la remplissait. Ses doigts venant quérir un peu de boue sur sa joue, elle en fit de même avec le bas de son menton. « toi aussi. » ajoute Bea d'un ton aussi simple qu'amusé, l'écoutant faire preuve de logique et de raison là où elle n'était pas prête à le faire. Car si on omettait la boue et ces roulades imprévues, ils étaient si bien en ces instants, pour la première fois depuis des semaines, ils allaient enfin bien, ensemble. C'est pourquoi son cœur se gonfle d'un sentiment certain lorsqu'il lui demande si elle va bien, ne répondant pas tout de suite, Bea recherche la réponse chez lui et dans son regard et ne rencontre que la paix et ce simple fait lui offre un sentiment si apaisé. C'est sa tête qui répond avant tout lorsqu'elle acquiesce brièvement, elle n'avait même pas l'impression de mentir. Laissé de côté le fait que la mère du garçon avait encore failli provoquer leur chute en les rendant malheureux, hormis cette part d'elle qui persistait triste sans réussir à s'en défaire, à cet instant, elle se sentait bien. Et il en était l'entière raison. « j'ai l'impression que oui, et toi ? » sa main rechercha la sienne pour y enlacer ses doigts, réconfortée dans la chaleur et douce pression qu'ils s'offrirent. Bea finit par relever le regard vers le ciel en soupirant une nouvelle fois. « parfois j'aimerais figer les moments ou les contenir dans une bouteille ou un bocal, en garder toutes les impressions, les odeurs, les touchers, la beauté et pouvoir y revenir quand j'en ai besoin ou envie, avant de dormir, au réveil, peu importe. » elle ne connaissait pas l'existence de la pensine Bea, rêvait d'une magie capable d'une telle chose. Un temps passe avant qu'elle ne se retourne vers lui après avoir plus ou moins réfléchit à la chose, elle agissait finalement avec plus d'instinct en réalité. « tu veux qu'on passe la journée ensemble ? » et son sourire se transforme en une petite moue dubitative, ne sachant pas ce qu'il allait en penser ni même s'ils pouvaient se le permettre. « on pourrait aller prendre une douche puis aller à pré-au-lard ou ailleurs, changer d'air, faire ce qu'on veut.. » cette fois elle sourit en coin tandis qu'elle se redresse sur ses mains et s’assoit dans l'herbe. Dans l'attente de sa réponse, elle continue d'enlacer sa main et passe même son pouce en une tendre caresse au dessus, c'était si simple comme geste et pourtant ça valait tout à ce moment.

Il aurait du être agacé par toute cette boue lui recouvrant les vêtements et parties du corps exposées, il aurait du être agacé par l'insistance du saule cogneur à vouloir les blesser à tout prix et les éloigner mais la vérité, c'était que Caïn ne le pouvait pas. Il était incapable d'être agacé par quoique ce soit quand Bea était là, près de lui, et qu'il avait rêvé cet instant un trop nombre de fois pour oser l'avouer. Ce moment de légèreté était finalement ce dont il avait le plus besoin ces temps-ci et il n'y avait pas d'autre personne avec qui il voulait le partager. Il n'était pas le seul à avoir besoin de sourire, de rire, de décompresser alors il ne regrettait pas de se laisser aller aujourd'hui, de baisser la garde et donner à son coeur l'occasion d'être heureux à nouveau en ne l'enfermant plus dans le seul but de le préserver. Il n'y arrivait pas dès lors que la lionne était là parce qu'elle était celle qui le détenait complètement et si cette réalité était effrayante parfois, le Flint n'aurait voulu changer ce fait pour rien au monde. S'il avait tenté de vivre sans elle ces dernières semaines, il n'avait fait que survivre, tenu à la surface de l'eau que par ses quelques - mais considérables - amis qui ne souhaitaient pas le voir se noyer là où il avait eu l'impression de couler la tête la première. Alors il revivait enfin, Caïn, depuis leur conversation dans les couloirs et là, tout de suite, moustache de boue sur le visage et rire de Bea comme une symphonie à son oreille, il revivait pleinement. Un hochement de tête rapide à la préconisation de la belle, il la rejoignit aussi vite parce qu'il refusait de laisser quiconque se mettre entre eux deux à nouveau et encore moins un arbre vieux de centaines d'années aux branches un peu trop capricieuses. Un arbre qui aurait pu les tuer tandis qu'il lui faisait la réflexion, couple désormais allongé dans l'herbe humide - la faute à la pluie tombée un peu plus tôt dans la journée. Mais il s'en fichait, le serpent, autant que de son apparence (demi-mensonge ici), et il se concentra plutôt sur la rousse et sa main posée sur sa joue dans ce geste tendre qui lui avait tant manqué, sans doute autant qu'elle toute entière. Et il y a la sienne qui se perdit sur son menton, sorcier soupirant d'aise, de bien-être, de soulagement, il ne savait pas très bien. Il avait l'impression de la retrouver et s'il y avait toujours la peur que ce soit dérisoire ou temporaire, il n'avait envie que de profiter d'elle, d'eux. Et la réponse de Bea le rassura parce qu'il n'était pas fou, il l'avait lu dans son regard, preuve qu'il la connaissait encore malgré l'éloignement. « Mieux depuis quelques jours » lui apprit-il en échange parce que c'était vrai ou en qu'en tout cas, c'était ce qu'il ressentait. Tout n'était pas encore parfait, peut-être que ça ne le serait plus jamais mais là tout de suite, il n'était pas malheureux bien au contraire. Ses doigts s'enlacèrent aux siens et il ne dit rien, Caïn, car il n'y avait pas de meilleure sensation que de la sentir proche de lui. Son coeur dut rater un battement ou deux, et si elle releva les yeux vers le ciel bleu, lui resta seulement là à la regarder. Il préférait les cieux la nuit de toute façon et détacher ses iris d'elle lui semblait un risque trop grand, celui de la perdre encore. Un sourire lui étira les lèvres à sa pensée énoncée à voix haute, une qu'il partageait. « C'est possible, tu sais » dit-il en attendant qu'elle pose à nouveau les yeux sur lui. « Il existe un artéfact magique qui permet de stocker les souvenirs, en quelque sorte. Mais c'est très rare et aussi assez cher » A cette idée, il détourna la tête une seconde, réalisant qu'il n'avait jamais évoqué les problèmes financiers des Flint avec elle. Ni avec personne, ou presque. Et il avait honte pour de trop nombreuses raisons alors il essaya de dissimuler son malaise, chose facile quand elle reprit la parole pour une proposition des plus intéressantes et alléchantes. « Es-tu vraiment en train d'insinuer que l'on devrait sécher les cours ? » Caïn haussa un sourcil amusé à ça ; si tous les deux n'étaient pas connus pour être des élèves exemplaires et premiers de la classe, ils n'avaient jamais volontairement rater l'école. Elle reprit et cette fois, il eut un sourire en coin. « On pourrait faire tout ça et même plus » admit-il sans se redresser, main de Bea toujours dans la sienne alors que la deuxième, libre, vint déplacer une mèche rebelle de son front derrière son oreille. « On a du temps à rattraper tous les deux » Parce que les fêtes de Noël leur avaient été volé et que si ce n'était pas possible de revenir en arrière, ils pouvaient au moins profiter de l'instant présent et de l'avenir. « En attendant de trouver une douche... » Il sortit sa baguette magique pour leur débarbouiller un peu le visage et les vêtements d'un sortilège parce que s'il leur était possible de rentrer à Poudlard pour se doucher, il n'avait pas envie de la laisser même quelques minutes. Se relevant d'un bond, il l'aida à faire de même et ne lâcha pas sa main pour prendre la direction de Pré-au-Lard.

Village sorcier qu'ils connaissaient par coeur, ils y déambulèrent pendant près d'une heure sans être réellement perturbés par leurs tenues qui attirèrent pourtant des regards curieux, les jeunes adultes avaient l'air de tout sauf de deux étudiants de Poudlard sans leur grande robe de sorcière à l'effigie de l'école et c'était plutôt tant mieux. Un arrêt devant chaque boutique leur portant de l'intérêt pour observer les nouvelles arrivées, ils échangèrent sur des sujets plus ordinaires qu'à l'accoutumé, Caïn posant chaque fois ses yeux bruns sur elle comme pour s'assurer que c'était vrai, qu'elle était là et qu'il ne rêvait pas, avant de rejoindre naturellement le point de transplanage sans but précis. Ils n'avaient pas envie de rentrer, ni de se quitter. « Je crois que j'ai oublié à quoi ressembler les Highlands finalement... la dernière fois, je n'étais pas moi-même » Et il parlait de ce jour pendant les vacances où il avait fait une apparition près de chez elle et qu'elle n'était pas là. Désireux de ne pas repenser à cette période chaotique ou de faire ressurgir une culpabilité qui n'avait pas lieu d'être, il ajouta en haussant un sourcil « Tu pourrais peut-être me montrer encore ? » « Sauf si tu n'as plus envie de jouer les élèves rebelles et que tu as peur des représailles bien sûr » Un petit défi, d'une certaine façon, comme ils avaient eu l'habitude de le faire avant et une partie de leur relation qu'il adorait, encore maintenant, et qu'il espérait toujours réciproque. Et ils n'étaient même pas obligés d'aller dans la maison de Bea si elle ne voulait pas, il y avait bien d'autres endroits qu'ils pouvaient visiter pas vrai ?

Son attention était entièrement dévouée à Caïn tandis qu’il lui apprenait un peu plus sur le monde magique et ses merveilles créatives que la simple née moldue qu’elle était n’aurait jamais pu connaître d’elle-même. Bea était alors soudainement curieuse vis à vis de cet objet, sur la façon dont il fallait s’y prendre, qui donc pouvait le posséder et rêva alors de l’avoir un jour chez elle. Peu importait le prix ou la rareté, rien n’était jamais entièrement impossible non ? Tout comme cette sortie proposée du bout de ses lèvres souriantes, sécher les cours n’était pas quelque chose dont elle avait pour habitude mais du haut de sa huitième année et tous les deux majeurs, la lionne avait l’impression qu’ils pouvaient tout se permettre du moment que cela restait exceptionnel. Elle imagine alors déjà ce qu’ils pourraient faire, surtout dans les minutes à venir tandis que la boue colore encore la peau et qu’elle imagine sans grand mal Caïn avoir envie de se débarbouiller. « Peut-être bien.. » elle sourit face à cette expression amusée qu’il revête et réalise combien rien qu’un sourire de sa part est capable de la réchauffer. Sa main enlacée dans la sienne, la lionne le laisse décaler sa mèche tout en se pinçant les lèvres de satisfaction à ce qu’il avançait. Car rien n’était forcé, tout continuait à être incroyablement naturel entre eux deux malgré leur deux mondes ne souhaitant pas coexister. On leur avait volé du temps mais pas leur alchimie. Alors Caïn les débarbouilla un peu et c’est ensemble qu’ils entreprirent d’aller à Pré-au-lard. Sans le moindre plan ni destination, être tout simplement ensemble leur suffisait. Et ce fut entièrement le cas pour l’heure qui suivit alors que déambulant dans le village sorcier, ils attirèrent parfois quelques regards curieux face à leurs accoutrements un peu sales et surtout bien sportifs pour deux jeunes sorciers. Bea se sentait pourtant sereine, la main enlacée à la sienne pour la toute première fois en public, il serait mentir d’affirmer qu’elle n’avait pas craint pour eux durant les premières minutes de leur flanâge, après tout c’était ici qu’elle avait rencontré la mère et le frère du serpent quelques mois plus tôt. Toutefois la présence de Caïn la rassurait et c’est l’aisance avec laquelle ils continuèrent de parler et d’échanger sur divers sujets – la rendant forcément encore plus attachée à lui à mesure qu’elle apprenait encore à le connaître – qui la rassura. Bea ne faisait à peine attention aux boutiques quand ses yeux bleus ne cessaient de se relever vers celui qui dans un seul rire savait emporter son coeur. Elle ria alors, et cela lui fit du bien. Sa tristesse habituelle des derniers jours ne prenait pour une fois pas le dessus même durant les temps plus calmes où le silence leur allait très bien.

Arrivés au point de transplanage du village, elle lui tint les deux mains en relevant son regard vers lui dans un sourire en coin qui s’effaça relativement rapidement lorsque le sang-pur jugea bon de la provoquer. « Oui en fait je n’osais pas te le dire, je préfère évidemment rentrer.. » elle planta son regard dans le sien et haussa un sourcil en attendant sa réaction afin de voir comment il allait y réagir mais finalement ne lui laissa pas vraiment de temps avant de raffermir ses mains aux siennes et de les faire transplanner ensemble un peu plus loin dans l’Ecosse. Et retrouver ses Highlands tisse un sourire dont elle ne sait se départir tant elle est heureuse de retrouver son chez-elle, avec lui qui plus est, main qui passe dans les cheveux noirs décoiffés de son ex petit-ami en riant. « je crois que tu ne t’y attendais pas.. » pour aller jusque chez elle, ils avaient une petite balade à faire, à commencer par le village en périphérie de la forêt où habitait Bea. Alors elle continua à lui tenir la main et l’embarqua à sa suite dans les rues, se promenant pour l’emmener découvrir le petit centre à l’esprit très écossai. Les pavés gris se succédaient et très peu de voiture passèrent près d’eux, ils marchèrent devant un groupe de personnes faisant de la musique. « tu as faim ? » c’était presque sûr qu’il avait faim, elle oui en tout cas. « je connais un lieu. » et c’est dans un pas tranquille que Bea l’emmena en direction d’une pizzeria. « on y sert toutes choses moldues bizarres comme du baragouin ratatouille ou du pédivert eucalyptus ! » la née moldue inventait totalement dans le simple but de le surprendre, pour une fois qu’elle avait l’avantage sur le lieu où ils étaient. En entrant, le moldu tenant les lieux les accueillit très chaleureusement en gratifiant Bea de quelques compliments et phrases sous-entendant qu’elle manquait au village. Le vieil homme bedonnant mais au sourire chaleureux lui demanda si elle commandait comme d’habitude et elle acquiesca farouchement. « Comme d’habitude ! » il fut confié à Caïn une carte du menu qui n’avait sans doute pas changé depuis des années et elle l’emmena s’installer à la meilleure table, celle sur le balcon lié au toit, accès réservé aux privilégiés qui avaient alors une vue incroyable à la fois sur la vie du village au contrebas mais aussi sur la vallée et sa forêt. « mon oncle m’emmenait souvent manger ici quand j’étais jeune, ils me prennent un peu tous pour leur fille mais Alby est celui qui prend le plus de mes nouvelles.. bon bien sûr je ne peux pas lui dire que ça irait plus vite par oiseau, mais je lis toutes ses notes dans ma boîte aux lettres dès que je reviens chez moi aux vacances. » partager cela avec Caïn lui plaisait, c’était comme si Bea lui faisait une place dans sa vie, parce qu’elle le voulait, parce qu’elle avait confiance et puis, parce qu’elle l’aimait.

Il y avait une dimension particulière au fait de vagabonder dans les rues de Pré-au-Lard avec la main de Bea dans la sienne parce que c'était quelque chose qu'ils ne s'étaient pas permis de faire dans le passé. Pas par manque d'envie, surtout de son côté depuis le bal et cette idée d'officialisation qui ne quittait pas son esprit depuis, mais plutôt car ils n'en avaient pas le droit et que, par conséquent, le couple s'était dressé des barrières, des limites qu'aujourd'hui il désirait juste envoyer valser. Rien n'avait changé pourtant d'un point de vue éthique diraient certains - il était toujours aussi mal vu pour les sang-pur de fréquenter des nés-moldus - mais tout avait changé dans sa tête, dans son esprit, dans son coeur qui ne cessait de battre pour elle et d'en dépendre d'une façon qu'il n'aurait jamais cru possible. Caïn n'avait plus envie de se cacher ; et s'il y avait eu véritable souhait de la protéger et la préserver du monde qui l'avait vu grandir et de la cruauté qu'il y connaissait, le Flint était prêt à tout affronter pour être avec elle. C'était peut-être là le discours d'un jeune homme amoureux qui ne mesurait pas la moitié des risques qu'il encourrait mais après avoir supporté les complots et autres plans infâmes de la matriarche, il pensait avoir vu le pire. Et il avait sans doute tort mais si le serpent ne bataillait pas maintenant pour la rousse alors quand le ferait-il ? Une fois qu'il l'aurait perdu serait trop tard et il refusait de voir ce schéma se reproduire à nouveau. Il avait eu le coeur brisé certes, mais le brun avait surtout eu l'impression qu'une partie de lui-même lui avait été enlevé et s'il n'était pas certain, à cent pour cent, d'avoir retrouvé Bea - dans cet entre-deux qui le perturbait mais dont il se contentait - il ne voulait pas voir son univers s'écrouler une nouvelle fois. Sur cette pensée, il resserra ses doigts entremêlés aux siens et tandis qu'ils avaient fait le tour du village, il se tourna vers elle pour la suite. Continuer cette journée avec elle était tout ce qu'il souhaitait. Un sourire se dessina sur ses lèvres à l'instant où la lionne réagit à sa provocation et il réalisa encore à quel point elle lui avait manqué. « Je le savais » affirma t'il en secouant la tête, le regard amusé. « Que le courage des gryffondors n'était qu'un mythe pour attirer le plus de monde possible » Une attaque directe à sa maison qu'elle lui ferait payer plus tard, il en était sûr. En attendant, elle les fit transplaner et une sorte de soulagement l'atteignit au moment de poser son regard sur leurs alentours. Sérénité qu'il avait trouvé lors de cet été avec elle et qu'il avait voulu réitérer plus d'une fois, il lui offrit un sourire quand elle passa une main dans ses cheveux, geste tendre qu'il n'appréciait que par elle. « Peut-être un peu » affirma t'il à sa question, estomac qui gronda à l'intérieur de lui et qu'heureusement, elle ne sembla pas entendre. Ses iris se posèrent sur le groupe de musique qui jouait dans la rue mais il tourna la tête vers Bea à ses prochains mots. Incompréhensibles. « Maintenant que tu le dis, je ne suis plus très sûr d'avoir faim » répondit-il en haussant un sourcil, ne savant pas si elle se moquait de lui ou non. « C'est quoi du pédichoseeucalyptus ? » Il connaissait la plante, au moins de nom, mais rien du reste. Tout de même peu à l'aise de les savoir dans un endroit dépourvu de sorciers, son corps se tendit légèrement parce qu'il n'avait pas l'habitude et que si certaines choses n'avaient pas l'air très différentes de la vie qui était sienne, d'autres l'étaient totalement. Y compris la familiarité entre les habitants, ou du gérant du restaurant qui accueillit la belle comme une vieille amie. Lui n'avait qu'à peine côtoyer leurs voisins au manoir alors imaginer faire ami-ami avec toute la ville était inconcevable. Il resta impassible, par réflexe, recevant un drôle de regard de la part du gérant et il attrapa la carte qu'on lui tendit en remerciant rapidement la serveuse et suivit Bea jusqu'à leur table sur le balcon. Le panorama ne manquait pas de charme, il y posa les yeux un moment mais revint vite au visage de la sorcière à qui il sourit véritablement. « C'est magnifique » commenta t'il avant de poser une main sur la sienne, juste parce qu'il ne pouvait pas s'en empêcher. « Tu penses qu'il te croirait ? Pour les oiseaux » Il se demandait souvent, Caïn, si les moldus croyaient facilement à l'irrationnel, à la magie. Il se demandait aussi comment Bea avait réagi en découvrant ce qu'il avait toujours su exister. « Il a l'air de beaucoup t'aimer en tout cas, si je me réfère à la manière dont il me regarde depuis tout à l'heure » L'oeil était vigilent, comme le ferait un père ou un oncle et il ne savait pas si c'était rassurant ou juste totalement effrayant. « Ca te manque ? De vivre ici ou sans... » Avant de continuer, il s'assura que personne ne les entendait. « Sans magie » Inconsciemment, c'était une peur qui le hantait, avenir sans elle qu'il peinait à imaginer - qu'il ne voulait pas imaginer - et que donc un jour, elle ne décide de revenir à ce quotidien. Un oeil sur la carte, il constata que finalement, les pizzas étaient constitués pour la plupart des mêmes ingrédients que celles qu'il avait déjà mangé et il en commanda une toute simple, Bea ayant déjà fait son choix en entrant. A nouveau seuls, il laissa échapper un soupir d'aise et confia « I missed this. I missed you » Elle et eux, ensemble, apaisés et heureux. « On devrait sécher plus souvent » Remarque entendu par le vieil homme leur rapportant les pizzas et un « Oops ? » qu'il proposa comme seule défense ; celui-ci allait définitivement croire que Caïn était une mauvaise fréquentation pour Bea. Et peut-être n'aurait-il pas tout à fait tort. Entre ça et les quelques restes de boue, il allait même se faire des idées. « Ce n'est pas ce que vous croyez » Ou si, mais tant pis. De toute façon, Alby de son prénom, leva les deux mains devant lui et s'éloigna en leur souhaitant un bon appétit et le bouclé fut on ne peut plus soulagé. Il souffla et releva ses yeux marrons vers la lionne qui - évidemment - semblait retenir un rire. « Ne te moque pas » lança t'il d'un air bougon exagéré avant de, fourchette et couteau en main, couper dans un morceau de sa pizza. La situation était pourtant risible et presque ordinaire finalement ; n'était ai-ce pas là tout ce qu'il sollicitait pour eux ?

Ils se cherchent et se taquinent réciproquement, par l’évocation de sa maison et son courage légendaire, par sa façon de lui faire croire à l’existence de plats moldus sortant totalement de l’ordinaire et bien évidemment faux. Et ça fait du bien de pouvoir tout simplement rire en sa compagnie sans se soucier du reste, de tout le reste, cet ensemble qui les avait rendu triste au fil des semaines quand tout s’était accumulé, quand ils s’étaient séparés encore et puis encore. Ici ils étaient aussi libres de n’être que Caïn et Bea et non plus deux élèves de Poudlard de maisons opposées mais surtout de rangs différents. A les voir tous les deux côte à côte, on ne ressentait pas le fossé qui était en vérité creusé entre leurs deux mondes, on ne voyait que deux jeunes adultes heureux de passer du temps ensemble, et c’était entièrement ce qu’ils étaient. Assis un peu plus tard à une tablée à la vue spectaculaire – selon Bea – la rouquine observe sa réaction en recherchant ce qu’il pouvait bien penser de l’endroit et son compliment lui fit alors chaud au coeur. Elle tenait à son village, à son écosse et ses origines, elle l’invitait d’une certaine façon dans son monde quand elle l’emmenait ici. « je pense qu’il trouverait ça marrant mais pas trop étonnant, après tout durant la guerre certains se servaient de pigeons voyageurs alors ce n’est pas si éloigné de ce qu’ils connaissent. » certes se faire à l’idée que ce serait un grand Duc ou une petite chouette risquerait d’attiser sa curiosité mais tout n’était qu’hypothétique car de toute manière Bea peinait encore à concilier ses deux mondes. Bea sourit doucement en jetant un œil au propriétaire en train d’essayer de juger Caïn au coup d’oeil, après tout il était le tout premier garçon qu’elle leur présentait, même Jax n’avait pas été jusqu’ici. A la question suivante, elle esquisse une petite moue tout en déviant ses yeux bleus ailleurs, sur l’horizon dont le tapis était la cime des arbres. « plutôt oui, je sais qu’il n’y a pas notre magie à nous mais j’ai toujours eu l’impression que ce lieu avait et vivait de sa propre magie.. c’est différent, à part. » même Londres ne lui inspirait pas ce sentiment. « j’ai pas l’impression que peu importe où j’aille, la magie n’y sera pas de toute façon.. si on observe bien, elle est partout, seulement parfois un peu plus cachée ou juste différente. » et Bea savait comment elle sonnait, Caïn pourrait la prendre pour une loufoque écrivant au Chicaneur mais c’était ce qu’elle pensait et elle n’avait pas peur de lui en faire part. Son regard bleu sur sa main posée sur la sienne, elle expire un soupir évident mais qui se veut discret quand il termine de commander et que sa confession la fait tendrement sourire. « i missed you too. » sincère et presque cruel, parce que derrière ces quatre et seuls mots se cachaient toutes les complications vécues et tristement ressenties. Et puis Caïn dévoila leur plan alors que Alby passait non loin et un rire lui échappa en observant l’échange, peinant même encore un peu à réaliser que les deux hommes se parlaient. « C’est totalement ce que tu crois Alby. » - « Oh, je ne juge pas. Je ne juge pas.. ça nous permet de voir notre petite sorcière. » le sourire de Bea s’élargit mais s’adoucit aussi, pressant la main du brun pour qu’il ne dise rien, laissant Alby repartir alors que la bonne odeur de leurs plats venaient à eux. « je ne me moque pas.. » elle souriait toujours, attaquant sa pizza en se coupant plusieurs parts avant de se mettre à en manger une à la main. « je me suis déguisée en sorcière quand j’étais enfant et depuis c’est l’un de mes surnoms, marrant non ? » les pizzas sont succulentes et Bea en est entièrement ravie tandis qu’ils discutent tranquillement ensemble tout en admirant le paysage. « j’aimerais qu’ils en fassent des comme ça à Poudlard, ou que Alby leur livre.. » commente t’elle au bout d’un moment en essuyant ses doigts et observant la façon dont Caïn mangeait. Après une brève hésitation, Bea continua. « ça doit être différent de ce que tu connais, non ? » et elle ne parlait pas que des pizzas, il le comprendrait sans doute. Parfois elle avait l’impression qu’ils avaient grandi dans deux pays à l’opposé sur terre et puis elle joignait son regard au sien et l’étincelle jumelle qu’elle y lisait la rassurait. Quelques temps plus tard alors qu’ils étaient repu et que Bea s’était fait graciée du prix des deux pizzas par un Alby généreux, elle n’oublia pas de le remercier et de lui dire qu’elle passerait à nouveau bientôt lui dire bonjour avant d’emmener Caïn avec elle dans les rues du petit village à nouveau. Sa main attrapant la sienne, elle s’arrêta lorsque le chien du maire jappa tout près d’elle, heureux de la retrouver. « tu sais que j’ai cru que c’était un animagus un jour.. il a des yeux tellement profonds, j’ai même pensé qu’on me surveillait mais il est bien trop gentil pour ça.. » elle s’était agenouillée tout en le caressant et lui rendant de l’affection et c’est en se relevant qu’elle glissa à Caïn. « j’ai besoin d’une bonne douche.. et toi aussi. » un petit rire commenta sa remarque appuyée d’un regard sur son corps où la boue demeurait visible, ils s’engouffrèrent ensemble sur ce chemin de terre quittant le village et s’enfonçant dans sa forêt. Alors Bea marchait avec le regard tourné vers les hautes branches des arbres ou au loin lorsqu’elle semblait remarquer quelque chose de nouveau, c’était comme si elle prenait des nouvelles du lieu qui lui avait tant manqué, ne quittant pas la main de Caïn tout en lui commentant plusieurs fois l’arrivée plus tôt cette année de certaines espèces ou une anecdote ou deux d’ici. « tu auras vu la forêt à presque toutes les saisons, il ne manque que l’hiver, quand tout est sous la neige.. » elle sourit Bea, relevant son regard au sien. « peut-être le prochain. » et il était là une proposition plus qu’une supposition, parce qu’à cette période là tout serait encore différent pour eux en réalité. Sans Poudlard pour leur permettre de partager le quotidien de l’autre, Caïn dans la voie que ses parents lui auront tracé et elle avec la sienne, elle se demandait souvent si ils réussiraient à garder ce qu’ils avaient, elle l’espérait si fort, il s’agissait de l’une de ses plus grandes craintes mais aussi espérances.

Il n'était clairement pas dans son élément, Caïn, partie du monde qu'il avait si peu visité depuis sa naissance pourtant, la présence de Bea savait le rassurer. C'était un peu étrange d'être celui qui en connaissait le moins, étrange d'écouter la rousse lui raconter des morceaux de son enfance mais ça lui plaisait, au bouclé, parce que de cette façon il avait l'agréable sensation d'être encore plus proche d'elle. Et il en voulait même plus, plus d'elle, plus de moments aussi légers et bien loin de la pression environnante qui régnait au château ou dans le monde magique. Alors peut-être avait-il serré la main de la lionne un peu trop fort depuis qu'ils avaient atterris dans ce coin de l'Ecosse et peut-être l'avait-elle même remarqué mais elle n'avait rien dit, Bea, et il lui en était reconnaissant. Son attitude restait évidemment respectueuse pour de nombreuses raisons à commencer par son affection pour la sorcière - même si de manière générale, il n'était pas un malpropre. Sorcière qu'elle était toujours mais qu'il voyait sous un oeil différent ici, entourée d'une magie autre que celle dont il avait l'habitude ; celle représentait par son lieu de vie en dehors de Poudlard et des personnes qui la composaient. Cet Alby en faisait définitivement partie et Caïn tenta de ne pas se montrer impressionné ou impressionnable mais il l'était véritablement. Hochant la tête à l'explication presque logique de la belle, souriant seulement à la manière dont elle parlait du village. De sa région. « Ca se sent que tu aimes beaucoup être ici » observa t'il doucement. « Ca se voit aussi. Tu as l'air... plus détendue, peut-être même bien mieux. Et je crois me rappeler pourquoi » Les quelques jours qu'il avait passé ici en été avec elle étaient gravés en lui et en revenant aujourd'hui, il le ressentait encore. Le confort et le bien-être qu'il attribuait normalement à Bea mais qu'il pouvait aussi lier à la ville où elle avait grandi. Son aveu réciproque dessina un nouveau sourire sur ses lèvres et il caressa le dos de sa main avec son pouce, perdu pendant un instant dans le bleu de ses yeux, là où il adorait se noyer sans avoir besoin de bouée de secours. Seulement le gérant de la pizzéria les interrompit pile au moment où il avoua leur escapade clandestine, de quoi donner l'occasion à Alby et même à Bea de se moquer de lui pour son indiscrétion. « La coïncidence est vraiment très drôle oui. Attends... est-ce que tu as cru qu'il allait te pousser un nez crochu quand tu as appris que tu en étais une ? » Et en écarquillant les yeux il ajouta : « Est-ce que c'est pour ça que tu as pris un chat pour animal de compagnie ? A cause de la représentation des sorciers dans le monde moldu ? » Dernier mot qu'il avait chuchoté pour qu'elle soit la seule à l'entendre, sa propre explication lui faisait rire avant qu'il n'ajoute : « Tu l'as encore, ce costume ? » Ca l'amusait un peu trop de l'imaginer dedans même si aucun déguisement ne battrait celui de la pirate qui n'avait pas fait que lui voler un baiser ce soir là. Les pizzas servis qu'ils commencèrent à manger, lui avec ses couverts et elle à la main, contraste qui allait de paire avec tout ce qui les différencier habituellement. Pensée qu'elle contextualisa et sa question lui provoqua une tension au niveau des épaules. « Beaucoup » confirma t'il d'un hochement de tête, tout en raccrochant à elle, à son regard tendre sur lui, le fait que finalement, leurs incohérences ne l'empêchaient pas de tenir à lui, à eux, à ce qu'ils avaient construit et construisaient encore. « Mais ce n'est pas aussi désagréable qu'on tente de nous le faire croire » Et il parlait là de ses parents, de ses ancêtres, de son éducation. Comme pour lui prouver quelque chose - quoi, il ne savait pas - Caïn attrapa le dernier morceau de pizza de son assiette avec sa main et croqua dedans avec un sourire. On l'aurait montré du doigt dans n'importe quel endroit fréquenté par sa famille, sa mère l'aurait aussi sans doute sermonné pour mauvaises manières mais aujourd'hui, il s'en moquait. Tout ce qui lui importait résidait en la personne à ses côtés et il la suivit encore, le Flint, après avoir salué tout le monde, pour se retrouver face à un chien que, comme elle lui expliqua, elle avait cru animagus pendant un temps. « Je peux comprendre la confusion. Il est très grand pour un chien » dit-il en posant les yeux sur l'animal, fronçant légèrement les sourcils à la remarque de la belle. « C'était quand ? Tu crois que quelqu'un te suit ? » Bien sûr que ça l'inquiétait après les dernières semaines, les derniers mois et même les menaces non-dissimulées de la matriarche cependant il se faisait des idées, pas vrai ? Il l'espérait et veillerait d'ailleurs à ce que cela ne reste qu'une idée erronée, une peur irrationnelle, ne supportant pas l'image de voir sa lionne importunée par qui que ce soit. Ce fut elle qui le sortit de ses pensées en évoquant une douche et il leva un sourcil amusé. « Tu es en train de suggérer que je sens mauvais ? » Ce qui devait être le cas avec cette journée et la boue qui persistait à leur coller aux vêtements et au corps malgré les sortilèges utilisés un peu plus tôt. Leurs mains de nouveau unies sous le regard aimant du garçon qui ne cessait de poser les iris sur elle, redécouvrant en même temps les lieux, il reconnaissait pourtant le chemin emprunté et il serra ses doigts à ses prochains mots, lui se souvenant vaguement de la forêt enneigée. « On ne nous volera plus nos vacances » Et le ton était solennel, comme une promesse qu'il lui faisait, qu'il se faisait à lui-même. Avant qu'il ne se dégonfle ou qu'elle ne reprenne la route menant à la grande maison, il attira la lionne contre lui et posa sa main libre sur sa joue - tendresse qu'il ne destinait qu'à elle depuis des mois - avant d'accrocher son son regard et s'assurer de son accord. Lorsqu'il ne détecta aucun signe contradictoire, le brun posa ses lèvres sur les siennes, les scellant d'un baiser doux, presque retenu parce qu'il savait que s'il se laissait aller, il ne s'arrêterait surement plus. Son coeur le savait aussi, raison pour laquelle il entreprit une course contre la montre dans sa cage thoracique, rythme que le sorcier ne pouvait refreiner. C'était le premier depuis la rentrée, depuis leurs réconciliations, depuis trop longtemps. Caïn n'avait aucune idée de ce que l'avenir lui réservait mais il savait par contre que Bea y serait, tant qu'elle voudrait de lui. Le chant bien bruyant d'un rapace dans les arbres les surplombant brisa l'intimité du moment et il secoua la tête en riant légèrement. « La douche, alors ? » osa t'il cette fois avec un sourire en coin et malin, relâchant la rousse uniquement pour lancer : « Le dernier arrivé a un gage » et commencer à courir dans la direction de la maison ; du moins le croyait-il. Bea avait l'avantage de connaître la forêt comme sa poche et il était donc presque sûr de perdre mais pour cette fois, ça ne le dérangeait pas. Parce que rien ne pouvait gâcher cette journée et ce bonheur tout juste retrouvé.

Passer ce temps là avec lui paraissait voulu des cieux, comme predestiné à arriver, c'était ainsi qu'elle le ressentait tandis que son sourire ne quittait pas ses lèvres et non pas seulement parce que Alby avait fait une pizza plutôt délicieuse aujourd'hui. C'est agréable d'être avec Caïn, ça l'avait toujours été mais en ce jour, ça lui faisait plus de bien qu'avant. Parce qu'ils se retrouvaient d'une certaine façon et que plus rien ne semblait compter si ce n'était eux deux, ensemble, discutant, riant, profitant simplement de la vie. Et des moments comme ça, Bea en voulait tous les jours. Alors elle rit à sa question mais se la pose franchement en prenant tout de même un moment pour y réfléchir. « Non.. non ? Je ne crois pas.. » Bea n'avait pas pensé au nez crochu ni même au chat noir, tout s'était fait plutôt naturellement en cochant parfaitement les prérequis des clichés sans même qu'elle ne s'en soit rendue compte à l'époque. « il doit être dans un carton dans le grenier oui, j'avais un chapeau de sorcière avant même d'en être une. » elle en rit encore un peu, attirant à elle son verre d'eau pour se désaltérer tout en continuant de l'observer. Il semblait plus détendu que lorsqu'ils étaient arrivés et ça lui faisait plaisir, soulagée par ce qu'il lui confia mais tout de même un peu troublée parce qu'elle comprenait là encore une fois combien son monde était facilement diabolisé aux yeux de certains sorciers. Bea esquissa une petite moue avant de croquer dans sa dernière part de pizza au moment où Caïn en faisait de même avec sa main et un sourire nouveau naquit à cette réalisation, chassant alors les idées déçues qui avaient commencé à la hanter. Un détour par le village et la rencontre d'un chien habitué des lieux, elle se relève en souriant mais en fronçant un peu les sourcils en tentant de lui répondre. « Mh je sais pas, depuis quelques mois, mais.. non je ne pense pas, ce serait pas logique de toute façon. » petite moue esquissée tandis que ses doigts se lient aux siens pour l'emmener ailleurs, quitter cet endroit comme cette idée qui finissait par faire un bout de chemin dans son esprit en l'embêtant, elle relâche un léger rire à sa question en haussant les épaules. « c'est toi-même qui le dit.. » et elle est heureuse Bea, suffisamment pour qu'un sourire ne cesse de planer sur ses lèvres tandis qu'elle retrouvait sa forêt mais aussi son Caïn, avançant sous la haute cime des arbres d'un pas léger et confiant.

Pour une fois sans craindre l'avenir ou juste le lendemain, qu'on ne les voit main dans la main, que quoique ce soit de mauvais ne les surprenne, elle a confiance en ce moment, confiance en eux en écoutant le ton solennel qu'il emploie et la fait presque frissonner. Relevant son regard bleu vers Caïn, Bea est surprise lorsqu'il l'attire à lui mais sent son cœur comblé quand sa main se pose sur sa joue. Elle ancre son regard un peu plus pétillant au sien, le cœur se soulève, petits nuages semblant l'entourer et lui offrir un certain apaisement, tendresse évidente qui lui faisait du bien et cette demande tacite que le brun lui offre et que la lionne s'empresse de répondre par la positive sans réfléchir. En attente de ce moment depuis bien trop de temps, quand ses lèvres se scellent enfin aux siennes et qu'un soupir menace aussitôt de s'en extirper, ses mains qui se relèvent pour s'accrocher à lui tandis que la douceur du baiser la fait défaillir. Elle en ressent presque un léger étourdissement, une envolée de papillons dans le ventre qui lui laissent un sourire presque intimidé sur les lèvres et les joues légèrement empourprées lorsqu'ils se séparent. Ce n'était pourtant pas la première fois, mais son cœur étant tant attaché à lui que Caïn continuait encore et encore d'avoir cet effet qu'elle ne contrôlait pas sur elle. Et l'écossaise en fut presque toute décontenancée lorsque son rire entonna leur prochaine destination, revenant les pieds sur terre au même moment où le serpent la relâchait pour la défier et détaler en direction de sa maison. Elle eut un hoquet de surprise qui s'entendit sans doute aux oreilles du garçon. « mais quel tricheur ! » s'exclama t'elle ensuite avant de se mettre à courir aussi, le cœur emballé sans savoir s'il s'agissait de l'effort physique ou de ce qu'il venait d'éveiller à nouveau en elle par un simple baiser. C'est en courant que Bea ne put que se faire la réflexion de combien elle aimait ça, cette innocence joueuse qu'il y avait entre eux qu'importe ce qu'il se soit passé, depuis même le début de leur relation, aisance à être en la compagnie de l'autre, affection débordante qui la pousse à rire en le voyant emprunter un chemin qu'il ne fallait pas avant de lui faire de grands signes. « tu te trompes ! » car tout de même, elle veillait sur lui Bea et ralentissait même le pas exprès pour arriver en même temps que lui, ou du moins, tout juste légèrement en avance devant la maison ressemblant à un grand chalet perdu dans les bois. Le son de la rivière la réconforte aussitôt, elle reprend son souffle tout en le poussant légèrement de l'épaule. « tu as pe-er-du ! » mot parfaitement décomposé pour appuyer sur son sens, l'éclat dans le regard est taquin et puis tombe sur les lèvres du brun avant de mordiller les siennes par réflexe. Non, il ne fallait pas qu'elle y pense, qu'elle recraque aussi vite à nouveau. Même si l'envie de l'embrasser encore la brulait, même si elle n'avait que le besoin de finir de perdre son souffle en le lui offrant. Elle ne se retient pourtant pas bien longtemps Bea tandis que ressentant l'adrénaline de la course parcourir ses membres, elle s'approche de lui en glissant ses deux mains sur ses joues afin de l'attirer à elle. La lionne lui capture aussitôt ses lèvres en fermant les yeux, dans une passion dévorante et une envie certaine, dans un souffle finissant bel et bien par lui échapper jusqu'à esquisser un simple et discret gémissement involontaire, elle se sépare de lui en gardant ses mains sur ses joues et en l'avisant de son regard aussi brûlant que amusé et taquin. L'air de lui dire 'got ya, your turn now' parce qu'ils étaient à égalité, Bea finit par quitter sa peau pour remonter le petit chemin de terre jusqu'à sa porte d'entrée en sentant Caïn la suivre de près dans son dos. « home sweet home. » annonce t'elle dans un soupir en entrant avant de refermer la porte derrière lui, se déchaussant aussitôt, observant les pièces principales à la recherche du moindre détail lui dévoilant que quelque chose était différent depuis la dernière fois, ce n'est pas le cas, elle en est rassurée. « ça te rappelle des souvenirs ? » elle sourit en se retournant vers lui, marchant à reculons jusqu'à sa cuisine ouverte pour sortir du frigo deux bièraubeurre laissées là et qui n'attendaient qu'eux. A elle, ça lui rappelait beaucoup de souvenirs et peut-être pouvait-il le lire dans son regard. Trinquant avec lui, Bea accueillit ses premières gorgées sucrées sans quitter Caïn du regard, elle aimait le voir ici, chez elle, car ça avait tout autant des airs de destinée et d'une normalité qui lui plaisait plus que mesure. Elle aimait l'avoir dans sa vie, auprès d'elle et sa main glissait sur la sienne au dessus du comptoir auquel ils s'accoudaient tous les deux, bien trop heureux d'être tout simplement ensemble.

Il y avait longtemps que le brun ne s'était pas senti aussi bien, légèreté qui manquait à son quotidien presque autant que Bea dans son intégralité. Il ne se sentait entier et lui-même que quand elle était à ses côtés et ce constat n'avait fait que se confirmer lorsqu'ils étaient séparés, au sens propre comme au figuré. Une période qu'il souhaitait presque oublier pour mettre derrière lui pourtant, la perdre avait été le moyen de confirmer ce qu'il ressentait pour elle, plus fort encore que tout ce qu'il aurait pu imaginer. Parce qu'il n'était qu'un jeune homme découvrant son premier - et unique - amour alors qu'il s'était convaincu il y a longtemps de ne pas pouvoir le faire en voyant ses parents unis par les liens d'un mariage arrangé tout à fait bancal et qu'il était sûr que jamais, ces deux-là n'avaient pu ressentir le quart de ce qu'il ressentait pour Bea actuellement. C'était fort, puissant et Helena elle-même en avait vu la grandeur sinon pourquoi aurait-elle été si déterminée à les stopper ? Une histoire passagère n'aurait pas dérangé malgré leurs différences sur le papier ; il y avait cette certitude dans le coeur du Flint qui l'empêchait de faire un autre choix que Bea. Elle comptait plus que tout y compris lui-même et si c'était ce qui avait conduit la rousse à leur faire du mal, il ne changeait pas d'avis. Jamais. Pensée qui se consolidait encore tandis qu'il l'écoutait lui raconter une partie de son enfance et son goût pour les déguisements qui semblait la suivre depuis toujours. Amusé, il afficha un sourire tendre en l'entendant rire, ce rire dont il ne se lassait pas. Il garda ensuite en tête sa remarque sur le chien et cette impression d'être suivi, notant dans un coin de sa tête de surveiller tout ça à leur retour et espérant que ce ne soit rien. Entre sa mère prête à tout et les évènements du Nouvel An, il ne désirait plus que ses actions se répercutent sur elle d'une manière ou d'une autre, de ça, il s'en assurerait personnellement. Le besoin de la savoir en sécurité dominant subitement, il s'accrocha sans crier garde à sa main dans la sienne jusqu'à craquer, rien qu'un peu, en lui volant un baiser consenti, de ceux qui lui gonflaient le coeur d'affection pour la jolie rousse, de ceux qui réussissaient à l'apaiser en un clin d'oeil mais accélérer les battements à l'intérieur dans cette angoisse que peut-être, quelque chose s'était éteint entre eux depuis la dernière fois. Mais ce n'était pas le cas, tout était intact et les yeux encore fermés, il soupira de soulagement, d'aise, avant de les rouvrir et attester du sourire de la sorcière et de ses joues rosies. Il adorait avoir cet effet sur elle, même après tout ce temps et les épreuves, venant déposer un baiser sur sa joue dans un petit rire comme pour lui montrer qu'il avait vu. Caïn la défia ensuite dans cette habitude qu'ils avaient de le faire depuis leur rencontre, courant tel un gamin en furie jusqu'à la maison - du moins le croyait-il - tout en lançant des regards derrière elle pour être certain qu'elle le suivait. Il releva un sourcil à ses cris, sûr qu'il s'agissait d'une stratégie pour l'emporter face à lui avant de plisser les yeux devant lui, tentant d'apercevoir la grande bâtisse de bois en vain. Retour en arrière, c'est après elle qu'il courait maintenant, se faisant la réflexion que certaines choses ne changeraient jamais, la rejoignant dans un dernier effort. Souffle coupé qu'il tenta de reprendre, il secoua la tête, ignorant le fait qu'il avait d'abord essayé de la semer : « Tu as l'avantage de connaître les lieux par coeur, je ne sais pas si on peut appeler ça une vraie victoire » Le Flint était juste un mauvais joueur dans l'âme, rien de nouveau ou d'étonnant ici. Son regard sur lui le laissa pantois un instant, à se demander si elle allait craquer ou non et heureusement il n'eut pas à attendre longtemps pour que Bea se retrouve dans ses bras à l'embrasser, d'une fougue qui aurait pu le faire tomber en arrière s'il ne tenait pas aussi bien sur ses jambes tandis qu'il lui rendit son étreinte, leurs langues semblant répéter leur course précédente pour son plus grand plaisir. Passion et ardeur se mêlèrent et il crut défaillir, Caïn, de cette manière dont elle seule avait le secret. Sourire peu discret à son gémissement, il secoua légèrement la tête quand elle sépara leurs lèvres, laissant échapper un « Moi j'ai pourtant l'impression d'avoir gagné là... » qu'il voulut charmeur mais qui sortit plutôt comme une confession adorable - le mot le faisant à moitié grimacer. Sentiment de vide quand elle le relâcha totalement, lueur dans ses iris qu'il avait facilement deviné pour la connaitre suffisamment, le serpent la suivit de près jusqu'à l'intérieur et la sentit, cette sensation d'être à la maison alors qu'il était chez elle. Tout contrastait avec le toit qui l'abritait quotidiennement et c'était ce qui lui plaisait le plus dans cet endroit. Il se perdit de longues secondes sur le décor, familier en quelque sorte mais les détails dont il ne se rappelait pas aussi bien qu'elle, surement. Lui avait surtout en tête les moments passés avec elle, dans la cuisine comme dans la salle de bain ou la chambre à l'étage, dans le salon où ils s'étaient prélassés parfois pendant des heures, là ou sous le porche à seulement écouter les oiseaux chanter dans les arbres, blottis dans les bras l'un de l'autre. Et il manquait de mot, Caïn, à ses souvenirs le frappant avec force, à cette pensée que peut-être ils auraient pu ne plus en avoir de nouveaux à créer ensemble. Son ventre se tordit encore et il sortit de sa torpeur quand Bea posa une biéraubeurre devant lui, pour enfin répondre à sa question. « Des tas » Il aurait aimé être plus explicite mais sa gorge le serrait et il avala le quart de sa bouteille avant de se reprendre, laissant de côté les pensées pouvant entraver leur bonheur instantané. « Ici et en haut aussi » Haussement de sourcil taquin, il soupira cependant en redevenant plus sérieux. « J'avais oublié à quel point cet endroit est... » Un énième regard autour d'eux, il reposa les yeux sur elle, son évidence. « Like heaven » La main de Bea sur la sienne, il lia leurs doigts par réflexe et parce que dans cette maison, ils étaient plus libres encore de faire tout ce dont ils avaient envie. Passant de l'autre côté du comptoir pour se placer derrière elle et l'entourer de ses bras, il profita de l'instant pour la serrer un peu et vint glisser à son oreille : « On pourrait en créer des nouveaux » Et réalisant qu'il manquait de clarté, il ajouta « Des souvenirs » Il en voulait par milliers, parce que c'était elle, parce que c'était eux. « Il me faut au moins ça pour survivre jusqu'aux prochaines vacances » La prochaine fois même, qu'ils se retrouveraient ici. « Tu ne pourras pas toujours sécher les cours, tu es tutrice » expliqua t'il un peu plus. Ce n'était pas préfète certes mais elle avait des responsabilités. Il y avait aussi les week-end mais il doutait qu'elle veuille tous les lui consacrer entièrement. Leur discussion à la pizzeria lui revenant en mémoire, il demanda en souriant alors qu'elle ne pouvait toujours pas le voir : « Quand tu parlais du grenier pour ton déguisement, tu voulais dire celui-là » Et il leva un doigt vers le plafond, amusé comme jamais par sa confidence plus que par le costume de sorcière qui devait dormir dans l'un des cartons comme elle l'avait dit. Laissant la belle se retourner entre ses bras pour pouvoir l'observer clairement, il passa une main dans la chevelure rousse de Bea et y retira un peu de boue restante. « Rappelle-moi combien de salle de bains il y a ici ? » Il s'en souvenait pourtant très bien, Caïn, et il n'était pas obsédé par la douche, juste par sa propre apparence et de ce qui devait encore traîner dans ses cheveux bouclés aussi.  

Elle retrouve son chez-elle et mieux encore, elle le fait en compagnie de Caïn. Si Bea avait une multitude de souvenirs en ce lieu depuis des années maintenant, ceux qu’elle possédait avec lui figuraient parmi ses préférés et la lionne savait que l’avoir ici en Ecosse voulait toujours signifier qu’ils allaient partager de nouveaux souvenirs heureux. C’est sans doute pourquoi elle se sent si légère, le sourire ne désirant pas quitter ses lèvres tandis que ses ciels l’observent regarder les pièces dans lesquelles ils sont ensemble. Elle ne sait pas très bien à quoi il pense à ce moment précis mais meurt d’envie de le savoir alors elle enchaîne au sujet des souvenirs et Caïn ne tarde pas à lui répondre. Un sourire en coin creuse sa joue au ton taquin qu’il emploie et en se souvenant de certains souvenirs et puis ses gestes s’interrompent un long instant lorsqu’il lui décrit ce qu’il pense de l’endroit. Le rythme de son cœur s’accélère et son regard plonge dans le sien, Bea sent une allégresse particulière à découvrir combien il aimait être ici, combien il s’y sentait bien et elle presse ses doigts en retour. « surtout quand on est à deux. » ajoute t’elle alors parce qu’il était vrai que ce n’était pas aussi bien quand elle était toute seule, Caïn apportait tant à sa vie, le réalisait-il ? Se laissant entourée par ses bras, Bea s’y réfugie bien volontiers en posant l’arrière de sa tête contre son épaule, un doux sourire sur les lèvres. Parce qu’elle adorait ça, cette tendresse qu’ils possédaient l’un pour l’autre, l’amour n’avait pas à faire mal, l’amour pouvait être fait de moments comme celui-ci où tout prend sens, où son bonheur est fait d’eux. Ses doigts caressent ses avant bras la serrant contre lui. « j’ai hâte. » elle les voulait, ces souvenirs par milliers, rien qu’eux deux et ça lui suffisait. Alors Bea relève son regard sur lui en l’entendant et rétorque « on trouvera un moyen, on le fait toujours. » se hissant sur la pointe des pieds, la rouquine dépose un baiser sur sa machoire avant de l’écouter lui parler de son déguisement. Un léger rire s’entend. « effectivement.. si t’es sage, je te le montrerai peut-être. » la gryffondor s’était retournée pour lui faire face, ses mains plaquées contre son torse musclé face à elle, les doigts du garçon retirent un peu de boue étant restée collée à ses cheveux tandis que sa question la laissa juste quelques instants silencieuse, le coin des lèvres mordillées. Parce que Bea savait très bien où Caïn voulait en venir ou même ce qui pourrait survenir si jamais ils y allaient, parce que s’embrasser n’était pas gage d’une intimité plus approfondie, Bea recherche dans son regard ses véritables pensées pour espérer trouver les siennes. Un peu perdue – comme d’habitude selon elle – c’est son coeur qui prend le pas sur la moindre raison, ses envies simples et sans complication, l’une de ses mains vient se caler tout contre sa joue pour amener son visage vers le sien et l’embrasser. Elle sait qu’elle ne lui a toujours pas répondu, mais il s’agit un peu d’une réponse selon elle. « tu me rappelles que je n’ai pas pensé à activer le chauffe-eau, on va avoir de l’eau froide ! » un petit sourire en coin, Bea ne s’en excuse pas pour autant, avalant de nouvelles gorgées de bièraubeurre avant de lui échapper quelque peu. « commence, je vais l’allumer, j’arrive. » Caïn connaissait le chemin et elle, ça lui laisserait le temps de se remettre ses idées en place, le quittant pour une pièce adjacente à la cuisine en s’aidant d’un lumos pour s’éclairer, elle active l’appareil avant de traverser sa maison pour monter à son tour les marches. Tandis qu’elle arrive sur le palier, Bea entend l’eau couler et elle en profite afin de rechercher de grandes serviettes dans ses placards tout en riant lorsqu’elle l’entend s’exclamer à cause de l’eau sans doute bien trop froide. « je t’ai prévenu ! » s'écrie la lionne amusée depuis la pièce à côté et puis elle arrive devant la porte entrouverte de sa salle-de-bain et hésite un instant. Ses mains sont un peu anxieuses en tenant les serviettes tout contre elle, ça faisait longtemps, qu’ils n'avaient rien partagé d’intime et Bea ne savait pas tout à fait comment l’appréhender. Une part d’elle restait intimidée, se demandait si c’était sage quand l’autre n’avait que l’envie de le rejoindre. Par son audace de lionne, elle pousse légèrement la porte et les y enferme, remue un peu sa baguette en tentant de diffuser un peu de chaleur dans sa salle-de-bain tandis qu’elle tient encore les serviettes contre elle. Bea essaie de ne pas laisser son regard filer trop de fois en direction de la cabine de douche mais devine son dos musclé et puis sourit. Sa légère appréhension persiste mais elle sait qu'elle n'a rien à craindre de lui, seulement de son propre cœur qui ne se remettrait surement pas de craquer à nouveau pour plus d'eux avant qu'il ne lui soit arraché à nouveau. Alors Bea préfère y aller doucement et retire seulement son jogging et son t-shirt, restant en sous-vêtements avant d'arriver vers la douche et de faire comme si elle ne sentait pas ses joues chauffées qu'il puisse la voir en une telle tenue. Caïn l'avait pourtant déjà vu en maillot de bain ou sans rien, mais cela faisait longtemps et ses insécurités de jeune adulte persistaient. Ses bras croisés devant elle, Bea s'efforce de ne regarder que son visage avant de tendre la main pour tester une eau plutôt tiède tirant tout de même vers le froid. « je crois que c'est le mieux qu'elle puisse faire pour le moment.. » ses lèvres se plissent en un sourire désolé avant de se laisser guidée par sa main et d'entrer à son tour dans la cabine de douche, ses yeux se fermant aussitôt au passage de l'eau au dessus d'elle. Tout de même, un certain soupir s'entend parce que cela lui fait du bien, boue qui se décolle, glisse jusqu'à leurs pieds pour s'oublier dans les canalisations, Bea attrape son gel douche et s'en badigeonne les mains en hésitant un instant. A une certaine époque, elle les aurait posées sur Caïn et il en aurait fait de même, mais elle n'osa pas, tout comme elle s'efforçait de ne regarder que ses épaules et absolument pas plus bas. Alors ses mains se baladent sur son propre corps pour se laver pendant qu'elle l'avise d'un regard, c'était finalement un peu comme un jeu, d'être si proches l'un de l'autre sans se toucher véritablement. Bea prend le temps de se laver les cheveux et un petit rire s'entend entre eux en regardant l'autre, ce n'était pas si étrange, c'était comme d'une certaine façon le retrouver petit à petit, lui et son rire, ses yeux chocolats si profonds. Bea rince ses cheveux et son corps effleure le sien dans la manœuvre, dans la simple envie qu'il la prenne dans ses bras, elle dirige le pommeau sur lui contre toute attente et pour le surprendre alors qu'un nouveau rire emplit la cabine de douche. « ce n'est même pas si froid que ça.. » ça l'était un peu, mais être près de lui la réchauffait considérablement tandis que le pommeau reposé de façon à les surplomber, l'une de ses mains vient jouer avec la sienne, relevées de façon à se faire face et à enlacer leurs doigts. Elle a le cœur qui se soulève d'affection Bea, observe leurs mains se lier puis son visage, de son sourire à la façon dont il la regarde et son ventre se noue un petit peu. « i missed you. » comme un aveu, une évidence qui l'a tant tiraillée ces dernières semaines, elle en perd un peu son sourire, légère émotion nageant dans son regard. Caïn lui avait tant manqué.

« I know » répondit-il par automatisme à la rousse qui tentait de le rassurer sur le fait qu'ils trouveraient un moyen de se revoir ici bientôt, pendant les vacances ou peut-être avant, peut-être plus tard encore lorsque Poudlard serait derrière eux. Bea semblait confiante sur le sujet et Caïn ne voulait pas en douter non plus, prêt à profiter du privilège d'être adulte pour se détacher du manoir et de l'autorité parentale mais il savait aussi que les Flint ne le laisseraient pas faire sans conséquences, pensée qu'il gardait pour lui afin de ne pas l'inquiéter. Elle avait en plus le don de l'apaiser, la lionne, de ne pas laisser son esprit vagabonder trop loin quand ils étaient tous les deux et c'était plus facilement lorsqu'il était seul, le serpent, que ses idées parasites venaient le hanter. Ici avec elle, c'était une sorte de paradis sur Terre, son paradis à lui et aujourd'hui tandis qu'ils se retrouvaient seuls et loin du monde réel pour la première fois depuis trop longtemps, le bouclé avait simplement envie de ne rien gâcher. Ils pouvaient être qui ils voulaient dans cette maison, être tactiles et tendres sans se soucier d'être épié ou surveillé, ils pouvaient être eux-mêmes et c'était juste ça qu'il était, Caïn, doux et attentif avec celle qui détenait son coeur sans limite. Ici, tout le monde se moquait qu'il soit un sang-pur et qu'elle soit une née-moldue, tout le monde se moquait aussi qu'il trouve un certain plaisir à voir sa belle dans des costumes différents parce que comme bien d'autres, ce secret leur appartenait. « Je suis toujours sage » osa t'il en haussant un sourcil, mensonge qui n'en était pas vraiment un alors qu'elle s'était retournée et qu'enfin, il pouvait la contempler. Et il était sûr que jamais le jour où il se lasserait de l'admirer arriverait, espérant clandestinement qu'elle non plus ne pourrait se passer de sa présence et plus généralement, de lui. Sa réponse concernant les salles de bain resta en suspend un instant, juste le temps pour que la rousse ne l'attire à elle pour l'embrasser et malgré tout, il la sentit cette hésitation, cette insécurité à l'intimité que cela impliquait mais il ne dit rien, le Flint, se contentant de répondre à son baiser avec envie avant qu'elle ne file pour allumer le chauffe-eau sous les rires du sorcier. Passant une main dans ses cheveux dans un léger soupir, il monta tout de même à l'étage en quatrième vitesse et prit encore moins de temps pour se déshabiller et se glisser dans la douche. Il n'avait pas fait attention aux détails dans la pièce comme il avait pu le faire au rez-de-chaussée, désir de se débarbouiller enfin plus fort encore que sa curiosité et ses retrouvailles avec cette maison si chaleureuse. Chaleur qui, d'ailleurs, manqua à l'eau coulant sur son torse, le faisant jurer Merlin à voix haute. Chaleur qui, à contrario, infiltra son corps au moment où Bea fit son apparition sur le pas de la porte de douche - Caïn notant rapidement qu'elle avait gardé ses sous-vêtements et il n'en était pas déçu ou frustré, seulement compréhensif. « Come here » murmura t'il en lui prenant la main, se décalant tout de même vers les parois du fond pour lui laisser la place dont elle avait besoin. Il entendit comme un sous-entendu avec sa remarque sur l'eau tiède, qu'elle aussi faisait de son mieux et il ne trouva rien à redire autre que « It's perfect » sans préciser le fond de sa pensée, le fait qu'elle était parfaite quoiqu'elle fasse ou ne fasse pas. En restant éloigné, il lui montrait ainsi qu'il la respectait et respectait son choix quand bien même le serpent ne souhaitait que pouvoir la serrer dans ses bras, la savoir proche de lui parce qu'il en avait besoin comme d'un second souffle. Il n'en fit pourtant rien, ses iris s'accrochant aux siennes de cette lueur plus joueuse et taquine, clin d'oeil espiègle pour accompagner les rires de la lionne quand il attrapa le pommeau de ses mains pour venir lui arroser le visage. Il haussa les épaules à sa justification, lâchant un « I like cold anyway » Ce n'était sans doute pas lui le plus embêté dans l'histoire. Enfin elle se rapprocha, leurs deux mains liées et entrelacées sous le regard tendre du bouclé qui soupira d'aise ou de soulagement, il ne savait pas très bien. Et ses mots le touchèrent de par l'intensité qu'il lisait dans ses yeux, une émotion certaine le prenant à la gorge et au coeur, lui empêchant toute parole pendant plusieurs secondes. Sa main libre vint se poser sur la joue de la belle dans un geste aimant, son pouce caressant sa pommette dans le même temps, la confession réciproque au bout des lèvres. « I missed you too, love » His love, le seul, l'unique, le grand, l'immense même. Celui qui lui faisait perdre la tête et tous ses moyens, celui qu'il avait perdu une fois et crut perdre une seconde fois et l'idée insupportable, insoutenable que cela puisse arriver encore. Une troisième fois et Caïn avait l'impression qu'il n'y survivrait pas. Comment, quand elle représentait tellement, tout. « So much » Il fronça pourtant les sourcils à ce rappel, à la façon dont il s'était comporté avec elle depuis la rentrée avant de comprendre la supercherie à leur égard. « I'm sorry I was a jerk with you these last past days » Parce qu'il n'avait pas prit le temps de le faire mais qu'il le devait et d'accord, la douche n'était surement pas l'endroit idéal pour des excuses mais pourquoi pas après tout. Il n'y avait pas de règles pour ces choses là. « She won't get us again, I swear » ajouta t'il, ne précisant pas de qui il parlait parce qu'elle savait, ils le savaient tous les deux. Une promesse qu'il comptait tenir tandis qu'il approcha de son oreille pour glisser un « Nobody will » avant que ses lèvres ne viennent trouver les siennes dans un baiser furtif mais pas moins désiré. Se séparant de ses lippes uniquement pour plonger dans ses yeux, il ne voulait rien précipiter, Caïn, ne rien faire qu'elle n'ait pas envie pourtant, il savait très bien ce que lui avait envie et son corps, ce sale traître, également mais il ne s'excusa pas pour ça et un petit rire lui échappa même. Qui, dans ces circonstances, pouvait de toute façon contrôler ses ardeurs ?  

Ici en Ecosse, elle se sentait bien. Mais ce n'était plus uniquement parce qu'elle était de retour chez elle et en sécurité, plutôt parce que Caïn l'accompagnait. Si son amitié avec Willow et Jax avait été plus que bénéfique pour elle afin de se construire ces dernières années, elle a auprès de Caïn un tout nouveau sentiment s'ajoutant, celui d'être certaine de ne plus jamais être seule. Là dans la sécurité de ses bras, sous l'attention de son regard dévoué, elle ressent des choses qu'elle n'a jamais senti avant avec quiconque autre, pas même sa propre famille au temps ou tout allait encore bien. Et c'est pour ça qu'elle n'a jamais cessé d'avoir confiance en lui même quand les temps se sont fait plus compliqués, pour cela aussi que la sorcière n'a jamais su passer à autre chose malgré sa décision de novembre. Et alors qu'ils sont enfin ensemble, rien qu'à deux, le sentiment qui vient soudainement dominer en elle est le manque qu'elle a pu ressentir à son adresse, aveu formulé du bout des lèvres, le geste aimant de Caïn qui ne tarde pas à venir caresser sa joue. C'est alors comme si son cœur soupire d'aise à ce simple geste, à ses mots, le tout dernier qui l'enveloppe d'une chaleur supplémentaire tandis que Bea soutient son regard. Alors que l'eau coule encore sur leurs corps, elle ne pense qu'à eux, à combien elle a déjà failli le perdre deux fois, combien une troisième fois serait de trop pour son palpitant éprouvé, réalisant sans toujours l'avouer les intentions d'un cœur dévoué tandis que ses mains retrouvaient le corps du brun afin de le serrer contre elle. A ses excuses, Bea secoue doucement la tête en fermant les yeux un instant, même si cela comptait en réalité, elle savait la lionne qu'elle lui avait pardonné depuis longtemps, dès le moment où elle avait compris. « Nobody will. » répéta t'elle tandis qu'un frisson remontait le long de son échine, sachant très bien la hauteur de cette promesse et ce que cela voulait dire. Une intention claire et dévouée à l'autre, elle était sienne à nouveau et il était à elle, couple qui ne pourrait pas être plus heureux si ce n'est en étant laissés libres de s'aimer comme ils le voulaient. Elle frissonnait à son murmure, à ce baiser qu'il lui laissait sur les lèvres mais qui était bien trop court à son goût. La rouquine glisse l'une de ses mains le long de son dos pour venir glisser ses doigts à travers ses cheveux mouillés, appuyant sur sa nuque afin de l'embrasser à son tour. C'est là qu'elle la sent, cette ardeur réveillée qui extirpe un rire à Caïn mais à elle aussi tandis qu'elle s'offre un regard un peu plus bas, pinçant ses lèvres entre elles à cette vue avant de relever ses yeux bleus vers lui. Elle avait soudain bien plus chaud Bea et dans son regard brilla le même éclat qu'elle pouvait lire à travers les iris brunes de son amant. Mais l'eau fluctuant de froid et de chaud repasse à une température plus fraiche et la fait sursauter tandis qu'elle en profite pour se coller un peu plus contre lui. Bea reste alors sous le pommeau et termine de se rincer, dégrafant pourtant soutien-gorge en faisant ensuite glisser ses bretelles de ses bras, son dernier sous-vêtement ne tardant pas à être retiré également et éloigné de la cabine de douche. Elle a les joues chauffées et le cœur battant, mais elle aime qu'il la redécouvre, elle aime le regard qu'il pose sur elle tandis qu'elle le lui permet. Ils s'embrassent encore et leurs corps s'enlacent sous l'eau, longtemps, assez pour que l'eau froide ne vienne encore une fois les surprendre en provoquant leurs rires. Bea sort alors la première de la douche et attrape sa serviette pour s'enrouler dedans, ne se privant pas pour l'observer autant qu'il ne le faisait. « tu as faim ? » demande soudaine et plutôt hors sujet qui l'amusa elle-même, hôtesse qui pourtant n'avait pas réellement envie d'aller se faire ce genre d'encas avec lui. Les corps se retrouvent une fois qu'ils sont plus secs et ses doigts emmêlés aux siens le tirent doucement pour l'embrasser une nouvelle fois tandis que ce baiser se faisait un peu plus volontaire encore que ceux partagés juste avant. Et c'est toujours en s'embrassant et sans se s'arrêter qu'ils quittent la salle-de-bain, de sourires embrassés jusqu'à s'interrompre dans le couloir dans le simple but que Caïn la soulève contre lui. La sorcière enroule ses bras autour de Caïn et l'embrasse encore, barrière de ses lèvres qu'elle franchit pour venir approfondir son baiser d'une langue danseuse et sensuelle. Sa main tapote ensuite dans les airs derrière elle afin d'ouvrir la porte de sa chambre et montrer la voie au brun qui comprend aussitôt le message. Resserrant ses jambes autour de la taille de Caïn, elle en profite pour particulièrement apprécier l'excitation du garçon tout contre la sienne tandis qu'une fois près de son lit, ils échangent un long regard. Elle savait qu'il attendait respectueusement de savoir si elle était partante, si elle aussi désirait ardemment partager un nouveau moment intime après tout ce temps et l'une de ses mains se cala contre sa joue afin de la lui caresser. « you're so hot. » elle en rit un peu, elle-même étonnée d'un tel aveu et sa franchise, mais charmée par la façon dont il la regardait, dont son corps l'excitait et son soucis d'elle en toute circonstance. Bea détache la serviette nouée autour de la taille de Caïn pour la faire glisser au sol et elle frissonne, sentant son excitation progressivement monter à force de baisers et par la chaleur de leurs peaux se caressant à chaque mouvement l'un contre l'autre. « don't you dare leave me horny like that. » lui glisse t'elle pour bien confirmer ses envies, caressant son torse jusqu'aux abdominaux contractés du sang-pur. « c'est entièrement de ta faute, en plus. » et elle accrochait son regard en le lui disant, parce qu'elle savait combien ça l'excitait et qu'elle aimait les flammes de son regard rempli de désir. (suite en hide)

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