(w/@connor grimshaw)

Assis dans son lit d’hôpital à feuilleter un magasine débile qui ne l’intéresse même pas, Alec se fait la réflexion qu’il a une faim de loup et éclate d’un rire nerveux devant l’absurdité de ses pensées avant d’être rattrapé par sa tristesse et de laisser son rire mourir dans la pièce. Il a du mal à s’adapter à sa nouvelle condition et redoute plus que tout sa première pleine lune. Il a prié Merlin et toutes les autres divinités de le rendre normal et d’effacer sa malédiction, il s’est gratté la peau jusqu’au sang quand l’angoisse d’être devenu un monstre le rongeait, il s’est brisé le cœur une bonne centaine de fois en imaginant les médecins lui dire que c’est qu’une erreur, qu’il est pas vraiment devenu ça et qu’il peut rentrer chez lui sans craindre l’avenir. Qu’il le veuille ou non, Alec sera stigmatisé jusqu’à la fin de ses jours, lion devenu loup pour son plus grand malheur et sans qu’il ne puisse rien faire pour changer ça. Une boule serrant sa gorge, il secoue la tête et envoie valser le magazine plus loin avec rage, son geste dévoilant les lettres d’Alma sur la table qu’il contemple d’un air sombre. Elle lui a écrit une dizaine de lettres auxquelles il n’a pas répondu. Bouffé par la culpabilité, la peur, la rage et tout un tas d’autres émotions néfastes qui rongent son cœur et creusent ses traits, il n’a pas encore eu le courage de lui répondre. Il ne veut pas mentir et dire qu’il va bien, mais il ne veut pas non plus dire la vérité et admettre ce qu’il est devenu. S’il a peur de la pleine lune et de lui-même, il a encore plus peur de ce qu’il pourrait lire dans les yeux de ses frères et sœurs s’ils apprenaient ce qu’il est devenu. Il est pas sûr qu’il supporterait d’y découvrir une peur à son égard ou pire, du dégoût, comme il devine que ça a été le cas pour son père. Sa peur est irrationnelle quand il voit combien Alicia s’occupe de lui au détriment d’elle-même sans que son regard sur lui ait changé et il sait qu’il n’est pas assez reconnaissant pour tout ce qu’elle fait pour lui et qu’il devrait montrer plus de gratitude mais ces derniers temps, il ne se reconnaît plus et n’a pas l’énergie pour faire plus d’efforts. Un dernier regard pour les lettres signées d’Alma et Alec détourne le regard avant de se lever et d’enfiler un sweat à capuche confortable. Il a perdu l’appétit, mais il a besoin de bouger un peu pour ne pas étouffer entre les quatre murs oppressant de sa chambre. Il parcourt les couloirs sans but réel, s’arrête à un distributeur pour prendre un chocolat chaud qui lui fait un bien énorme et fait un détour par la cafétéria pour quand même prendre une collation – une barre de céréales pas vraiment appétissante. Il marche dans l’étage pour mieux découvrir le service qui l’hospitalise depuis tous ces jours, croise un enfant à qui il tape la discute pendant quelques minutes pour tenter de le faire rigoler à l’aide de quelques blagues qui auraient fait rire AJ et bientôt, quand les parents du garçon arrivent, Alec n’a d’autre choix que regagner sa chambre avec un pincement au cœur. L’ennui le gagne, mais il n’est pas sûr d’être prêt à quitter l’hôpital pour retrouver le monde réel. Il souffle bruyamment et enfonce ses mains dans ses poches et retourne dans sa chambre où il voit qu’il n’est pas seul. Il fronce les sourcils et fait marche arrière pour regarder le numéro de la chambre mais c’est bien la sienne. « Qu’est-ce que tu fais là ? » sans préambule, il tente de contenir l’agressivité de sa voix mais il voit l’intrus penché sur la table où se trouvent les lettres d’Alma et il espère qu’il n’a rien vu de ça. « Et t’es qui d’abord ? » il se place devant l’entrée pour l’empêcher de partir en courant et le dévisage alors que son visage lui ait familier sans qu’il n’arrive à mettre un nom dessus.

(w/@alec spinnet)

C'était pas prévu qu'il soit là, dans cet hôpital qu'il n'avait que peu de fois visité, bâtisse trop grande, si bien qu'il s'y est perdu avant d'atteindre son objectif. Service des blessures par créatures vivantes, lui avait-on dit et ça lui avait laissé une sorte de sentiment d'effroi, une sensation désagréable lui courant le long de l'échine tandis que Connor remontait les couloirs. Pour qu'on ne le questionne pas, c'est le joli minois d'Amalia Spinnet qu'il avait dû revêtir pendant les courtes secondes qu'il avait été capable d'activer sa métamorphomagie et il se sentait déjà épuisé par ce simple acte qui lui avait pourtant été nécessaire. C'était cette dernière qui l'envoyait en ce jour récolter des informations au sujet de son frère et de son état, sa cape qu'il revêtait au dessus de ses épaules pour donner l'illusion. Soeur inquiète pour celui qui ne répondait plus à aucune lettre, il comprend tout autant Amalia que son frère Connor, lui aussi se terrerait dans l'ombre si il lui était arrivé quelque chose comme ça. Et personne ne méritait un tel sort, c'était ce à quoi le poufsouffle pensait en dépassant les portes du long couloir menant jusqu'à la chambre désirée. 105, 106, 107, Connor inspira avant d'enclencher la poignée mais n'attendit pas vraiment longtemps, mettant de côté ses ressentis et sa raison. Ce n'était pas son histoire, ce n'était pas ses affaires ni ses problèmes, il n'était qu'une sorte de messager, personne la plus neutre dans tout cela. Pourtant lorsqu'il pénètre dans la chambre et remarque aussitôt les rideaux fermés, il a un peu de peine. L'anglais ne savait pas vraiment à quoi s'attendre mais il débarque dans une pièce plutôt rangée si ce n'est des draps défaits et quelques lettres éparpillées. Rien qui n'atteste de l'antre temporaire d'un jeune loup-garou, aucunes griffures au mur, ce n'était pas un film d'épouvante, c'était la vie réelle, terrible, tragique. Alors après être resté idiot sur le pas de la porte pendant quelques secondes, Connor s'active et part premièrement en direction du calepin attaché au lit du patient pour en lire les quelques détails annotés. Situation stable, Alec se remet doucement mais n'est pas encore en état de sortir. Patient qui parle peu mais dont le corps réagit bien au soin des blessures graves infligées. L'intru relâche la planche et s'en va à présent regarder au dessus du bureau à la recherche du moindre indice supplémentaire qui rassurerait Amalia. Seulement il n'a guère le temps de fouiller plus qu'une voix surgit et le fait sursauter. Ses gestes s'arrêtent, visage qui pivote en direction du frère abimé et une sueur froide le submerge. C'était rare quand il était pris sur le fait Connor, surtout en de telles conditions. Bien vite, il doit réfléchir à que dire, comment s'expliquer pour ce délit qu'il commettait et pas auprès de n'importe qui. « si j'dis que je suis le stagiaire tu m'croiras pas non ? » tentative éphémère de diversion le temps de réfléchir plus vite, mais à vrai dire il n'a pas d'excuse assez bonne à lui délivrer. « on m'a juste demandé de venir ici. » son regard reste attaché sur Alec au cas où il ne s'avance vers lui pour l'empoigner ou le frapper mais il n'en fait rien, par contre, ce dernier lui bloque entièrement la porte de sortie. « écoute, j'cherche pas à avoir des problèmes. On m'a demandé des réponses alors j'suis venu, mais j'ai pas spécialement l'envie de partir à la pêche aux infos en fouillant toute ta chambre de base. » il n'aidait absolument pas son cas et le réalisait. « t'façon j'ai rien trouvé, si ça peut t'rassurer. » et il devrait sans doute se taire, ouais, c'était sans doute ce qu'il y avait de mieux à faire. Regard qui glisse au cou d'Alec d'où il peut voir un bandage et il n'a même pas besoin de le connaître pour avoir les boules pour lui.

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Il est fatigué, Alec. Plus que ça, il est même épuisé, et ne pensait même pas que ce soit possible de l’être autant. Les épaules constamment affaissées par l’épuisement et le poids de sa nouvelle condition, il lui est difficile de garder la tête hors de l’eau, de rester concentré et de rester positif. Mais les jours passent, et il trouve parfois un peu de mieux dans le pire. Malgré la culpabilité qui l’étreint chaque fois qu’il pense à ses frères et sœurs, à ses amis et à sa petite amie qui attendent de ses nouvelles, il trouve réconfort dans le fait d’accepter que les rayons du soleil caressent à nouveau sa peau. Et si parfois il est trop dur d’imaginer un futur dans lequel il ne pourra rien faire contre sa condition de loup, il trouve là réconfort dans les visites d’Alicia qui lui changent les idées, dans la perspective d’une sortie prochaine de l’hôpital, un nouvel avenir à bâtir aux côtés de sa sœur qui serait là pour lui, tout comme lui serait là pour elle à la première occasion. L’espoir et la peine se battent en duel dans son cœur, tantôt l’affaiblissant, tantôt le galvanisant et s’il a parfois l’impression de renouer avec lui-même – comme lors de sa discussion avec le petit garçon quelques minutes tôt – il a du mal à se souvenir qui il est la plupart du temps. Il n’a pourtant pas tant changé que ça, mais il est incapable de se voir comme la personne qu’il était trois semaines plus tôt. D’une certaine manière, il a l’impression que cette personne a disparue pour laisser place à une toute nouvelle qui a besoin de se découvrir. L’esprit embrumé de pensées diverses, Alec ne comprend pas tout de suite la présence de cet autre garçon penché au-dessus de son lit. Il croit même s’être trompé d’étage, mais après avoir vérifié que c’était bien sa chambre, il comprend que l’intru est là pour lui, ou du moins pour quelque chose qui le concerne. Prostré devant l’entrée pour l’empêcher de s’enfuir comme un lâche, il le questionne, ne recevant qu’une première réponse sarcastique. « no kidding dude. » il fronce les sourcils, déterminé à ne pas laisser passer sa tentative de diversion et resserrer son regard inquisiteur sur l’autre sorcier. « Et tout ce que tu dis est complètement normal, bien sûr. » mention faite à sa façon de fouiller sa chambre pour obtenir des informations sur lui, Alec adosse son épaule à la porte et vient frotter sa barbe de trois jours. « Qui t’as envoyé ? Joey ? » il a une grimace, parce qu’il sait combien sa petite amie peut-être… débordante d’affection et excessive, et le fait qu’il n’ait pas répondu à ses lettres a sûrement dû l’agacer et l’inquiéter. « Et tu cherchais quoi au juste ? » il emprunte un ton détaché, mais son cœur accélère. Il espère que les rumeurs sur sa condition ne commencent pas déjà à circuler, mais c’est impossible, n’est-ce pas ? Personne ne peut savoir, seuls les professeurs de Poudlard, le ministère et Alicia sont au courant, personne d’autre. « Je sais qui t’es. » il se détache de la porte, la ferme, puis s’avance dans la chambre, s’approchant du brun pour cacher ses lettres, et ranger ses affaires afin qu’il n’entre pas en possession de celles-ci. « Tu vends des trucs à l’école, des services et des objets ? » la question a tout l’air d’une information, et si Alec ne se souvient plus exactement de son prénom ni de sa maison, il devine qu’il a sûrement été « engagé » par l’un de ses proches pour obtenir des informations à son sujet. « Qui t’as dit que j’étais ici ? » il réitère sa question, déterminé à savoir qui est impliqué, et qui sait quoi à propos de lui.

(w/@alec spinnet)

On ne pouvait décemment pas qualifier la situation du moment particulièrement facile ou adéquate. Connor était entré sans la moindre permission dans la chambre d'un patient de Ste Mangouste pour récupérer ses informations et quoique ce soit à se mettre sous la dent pour la personne l'ayant envoyé, fort de ses magouilles et ses aptitudes à se faufiler dans n'importe quel endroit avec aisance, il pensait chose facile. Jusqu'à ce que l'hospitalisé en question n'entre dans sa chambre. Plus précisément, le voici bloquant le passage de la seule sortie que cette chambre possédait et quelque chose disait à Connor que les multiples panneaux croisés en chemin parlant de l'interdiction de transplaner au sein de l'hopital n'étaient pas là par hasard. Le poufsouffle était donc coincé, avec – de ce qu'il avait pu comprendre – un loup-garou en forme humaine mais tout de même de taille impressionnante. Alors il tente de se dépatouiller de tout ça, mais le métamorphomage est plus habitué à prendre la fuite ou ne pas se faire prendre, plutôt que plaider sa cause et les réactions du Spinnet lui prouvent bien. « Non pas Joey. » même si celle-la devenait de plus en plus folle, ce qui était assez inquiétant vu combien elle l'était déjà pas mal sans toute cette histoire. Un instant il hésite à lui raconter combien sa copine geint partout dans le château mais il se retient. C'était pas ses affaires tout ça de toute façon. « Oh, rien de spécial. » encore un mensonge qu'Alec peut évidemment remarquer aussitôt, alors il hausse une épaule. « enfin, juste de quoi ramener une petite information sur comment t'allais et ce que t'avais. » mais il l'avait découvert et à dire vrai, Connor ne savait pas vraiment si il avait envie de ramener cette information là. Il détenait un secret qui n'était pas le sien, qui n'aurait d'ailleurs jamais dû l'être et qu'il préférerait oublier, surtout en posant ses yeux sur celui qui s'avançait dans la chambre pour ranger ses affaires loin de son regard. « Ouep, c'est moi. » le ton détaché et nonchalant, Connor enfonce ses mains dans ses poches, jetant un coup d'oeil à la porte en se demandant si il arriverait à le distancer assez vite si il se mettait à courir dès maintenant. Pourtant Alec ne semble pas avoir envie de lui faire la peau, mais recherche  à son tour des réponses. A sa question, une petite grimace s'affiche sur son visage et il hausse les épaules. « Mh.. j'sais pas mec, c'est pas un truc que je révèle généralement, on m'a payé pour ça.. » et il était fidèle à ses clients, à Amalia surtout qui faisait partie de ses amies. Pourtant l'air de l'aîné lui fait reconsidérer ses choix moraux et relâcher un soupir quand il cède alors. « c'est Amalia. » Ses yeux se fixent au visage du jeune loup afin de voir sa réaction et quand il remarque que ce dernier n'entre pas dans une grande colère, alors il se détend et parle sincèrement. « écoute, elle voulait juste savoir si t'allais bien car tu répondais à aucune de leurs lettres. » ses mains quittent ses poches pour venir croiser ses bras devant son torse. « moi j'ai rien lu de la fiche accrochée à ton lit, j'ai pas non plus vu les lettres ouvertes et empilées si tu veux, mais j'peux lui dire ce que tu préfères qu'elle sache. » ça lui semblait un deal assez juste, surtout pour se sauver de cette situation à vrai dire. « elle, enfin tous les trois, ont juste besoin d'être rassurés. » et même sans avoir eu de famille, Connor pouvait parfaitement le comprendre car si Maisie ou Noah avaient été dans cette situation, le métamorphomage aurait sans doute fait le choix de faire les mêmes absurdités, voir plus dans cette situation.

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Regard inquisiteur qui ne quitte plus le garçon face à lui, Alec ne se sent pourtant pas particulièrement en danger ou menacé mais n'a pas non plus confiance en lui. Il ne comprend toujours pas pourquoi il l'a retrouvé dans sa chambre, penché sur ses affaires et n'a pas l'intention de lâcher l'affaire ou le laisser partir tant qu'il n'aura pas reçu de réponse satisfaisante à ses questions. Il a les bras croisés, une expression méfiante dans les yeux et se demande qui a bien pu envoyer le garçon fouiller dans ses affaires. Bien sûr, Alec pense immédiatement à Joey, sa petite amie parfois excessive et dramatique dont les lettres s'entassent d'ailleurs par centaines sur son lit, mais il refoule bientôt cette idée quand Connor répond par la négative, conscient qu'il n'y a aucune raison pour que la sorcière soit à l'origine de cette demande quand elle ne sait rien de ce qui arrive à Alec ces derniers temps. Une pointe de culpabilité traverse l'esprit du loup quand le visage de sa petite amie s'impose à son visage, mais il l'éloigne aussitôt pour se concentrer sur l'instant présent, le sorcier venu enquêter, et les raisons de sa présence ici. Il pousse un soupir bruyant et se pince l'arête du nez  devant le nouveau mensonge de celui-ci pour lui faire comprendre qu'il n'y croit pas une seconde, et relève les yeux quand il se corrige, poussant le Spinnet à froncer les sourcils face à ses révélations. Là, il se redresse et s'avance prudemment vers lui. « Et donc ? Qu'est-ce que tu as découvert ? » il prie intérieurement Merlin qu'il ne soit pas allé aussi loin pour découvrir qui il est, ce qu'il est, tout en sachant très bien qui il est et combien il arrive toujours à avoir ce qu'il veut, que ce soit des informations ou des objets. Il désespère intérieurement, Alec, craint que son secret ne soit révélé alors que lui-même n'a pas encore encaissé cette nouvelle vérité. Il a peur, Alec, si peur d'être grillé, insulté, détesté, ou qu'on ait peur de lui qu'il ne peut pas faire autre chose que demander à nouveau le prénom de la personne qui l'a engagée pour espérer en apprendre davantage sur les intentions de la personne derrière. Il prétend ne pas pouvoir donner de nom et le loup, il soupire, le regarde d'un air suppliant pour l'inciter à le lui dire et quand le prénom est balancé, il sent son cœur louper un battement. Amalia, sa douce petite sœur, si fragile et à la fois si forte, si bienveillante, si douce et si émotive à la fois était si inquiète pour lui qu'elle avait fait appel à Connor pour avoir de ses nouvelles. Le cœur d'Alec se serre de culpabilité et il glisse une main dans ses cheveux avant de se diriger dans son lit pour s'y asseoir. Il reste longtemps silencieux, à penser à ses sœurs, à se noyer dans un mélange de culpabilité, de tendresse, de peur et d'amertume avant d'enfin oser lever le regard vers Connor. « Comment elle va ? » il déteste l'idée de l'inquiéter ou de lui faire du mal et pousse un nouveau soupir quand le deal énoncé par le sorcier attire son attention. Ça lui semble juste, mais il n'a aucune idée de ce qu'il peut bien lui dire pour la rassurer. « Je sais pas quoi lui dire. Je veux pas lui mentir et encore moins l'inquiéter. » le sous-entendu est clair, il n'est pas au mieux de sa forme. « J'arrive pas à croire qu'elle ait fait appel à toi. » lâche-t-il en se laissant tomber allongé dans son lit dans un grognement frustré. Il se frotte le visage, cherchant une solution pour communiquer au mieux avec sa sœur sans l'inquiéter, sans la perturber et sans lui mentir, et finalement, il se relève vers Connor tout en jouant avec ses draps. « Tu peux déjà lui dire que j'ai lu toutes leurs lettres et que ça m'a fait du bien. Que je pense fort à elle aussi. » à eux trois, en fait. Et aux plus petits, à tous ceux qu'il aime à distance en ce moment, parce que c'est mieux ainsi. Il ne sait pas quoi rajouter d'autres pour l'instant, alors il détourne brièvement la conversation en émettant une nouvelle demande à l'intention du sorcier, toutefois conscient qu'il n'est pas en mesure de payer celui-ci. « Si Joey te pose des questions, ne lui dit rien s'il te plaît. Je sais qu'elle est... il grimace, cherchant le mot adéquat pour décrire sa petite amie, excessive, mais elle a bon fond, et je veux pas qu'elle sache quoi que ce soit pour l'instant. » ce n'est sûrement pas la meilleure démarche à suivre, mais il n'y a que ça qu'il puisse faire.

(w/@alec spinnet)

« euh.. pas grand.. chose ? » il n'était pas fou Connor, il n'allait pas lui révéler qu'il suspectait très fortement qu'Alec s'était fait mordre par un loup-garou. Evidemment qu'il avait fermé les yeux sur le nom du service dans l'aile de Ste Mangouste où ils étaient, sur les quelques mots parlant de l'évolution d'une morsure sur son corps dans le carnet accroché à son lit. Et le poufsouffle remarque bien comment le Spinnet craint qu'il n'ait tout compris, alors il ne dit rien et est prêt à emporter ce secret dans la tombe. Lui qui jonglait habituellement avec n'avait pas vraiment l'envie de le faire, cette fois-ci. Lorsqu'il est forcé de délivrer l'identité de celle qui l'a envoyé, il se sent un peu mal envers Amalia mais a presque l'impression – ou du moins c'est comme cela qu'il se conforte dans la bonne décision de le lui dire – que Alec devait le savoir, pour mieux comprendre l'envers de son décor. Un regard pour la pièce autour de lui et Connor peut entièrement sentir que le sorcier ne passe vraiment pas le meilleur moment de sa vie, comment ça aurait pu être le cas, après tout ? « Hm, ça a l'air d'aller mis à part qu'elle s'inquiète. » un peu gêné de devoir décrire Amalia alors qu'il ne la côtoyait pas assez pour délivrer quoique ce soit de très juste à son frère, le poufsouffle l'écoute réfléchir à voix haute, haussant une épaule avant de le voir se laisser tomber le dos contre son matelas. Il se détend donc forcément Connor en se disant qu'au moins il s'en prendrait pas une aujourd'hui, restant près du bureau sur lequel il s'asseoit, il se fait même la réflexion qu'il se tirerait bien une clope là, pendant qu'Alec refait le cours de sa vie dans sa tête. Simple messager entre deux, il écoute attentivement le message qu'il doit transmettre à la belle et acquiesce, persuadé que ça plaira à Amalia. « si elle me demande ce que tu fous ici je dis que t'es dans quel service ? » il se grattait l'arrière de sa tête, délivrant évidemment le fait qu'il savait, au fond, ce qu'Alec faisait ici, au Service des blessures par créatures vivantes. Quant à Joey, Connor lâche une petite moue à l'apparence de grimace, se retenant de délivrer ses propres objectifs mais finit par acquiescer aussi. Il se redresse en sautant sur ses pieds. « ouais t'inquiètes je dirais rien à cette fur- fille. » ses mains s'enfonçant dans les poches de son jean, il commence à marcher en direction de la sortie. « écoute, moi j'dirais rien, à personne, à part ce que tu m'as proposé de dire à Amalia. c'est ton histoire, j'ai rien à faire dans tout ça et j'le sais amplement alors.. t'as pas à t'inquiéter de quoique ce soit avec moi. j'respecte. » aussi étonnant cela pouvait l'être vu qu'il se trouvait dans sa chambre d'hôpital avec comme objectif initial de tout fouiller. Pourtant il était sincère Connor et au fond, également compatissant. « quand tu reviens, hésite pas à m'demander si t'as besoin d'un truc. » et ce n'était pas une façon de faire de la pub à son business, pas cette fois. C'était réel et se proposer pour lui soulager un peu la vie maintenant que celle-ci venait de basculer pour lui paraissait la chose à faire. Il le regarde une dernière fois Connor, attendant si Alec avait une dernière chose à lui dire mais ce n'est qu'un regard et mouvement de tête entendu que les garçons se partagèrent. Il finit alors par quitter sa chambre, un poids sur le cœur par la compassion qu'il avait pour l'un de ses camarades, n'imaginant même pas ce qu'il devait vivre en ce moment et fort de confiance qu'il ne dirait jamais rien à personne, tant que l'école ne saura rien – car évidemment que tout finirait par se savoir, un jour.

(w/@connor grimshaw)

Il ne faut pas longtemps à Alec pour comprendre que Connor sait tout. Tout dans son attitude, dans son regard parfois fuyant et dans le choix de ses mots laisse entendre qu’il sait ce qu’il est et son hypothèse se confirme quand il fait mention du service dans lequel il se trouve. Il ferme les yeux en même temps que son cœur se serre et retient brièvement sa respiration en attendant une insulte, un dégoût qui ne vient pourtant jamais. Quand il rouvre les yeux, il a toujours un poids sur le coeur et une boule dans la gorge qu’il n’arrive pas à effacer mais il l’ignore et se racle la gorge pour mieux planter à nouveau son regard dans celui venu l’espionner, et qui repartait finalement avec un message. "Tu peux lui dire que je suis dans ce service, c’est large comme spécialité, elle devrait pas comprendre." contrairement à toi se retient-il d’ajouter, conscient que les situations sont différentes et que Connor n’a compris que parce qu’il s’est rendu dans sa chambre pour fouiner un peu. Une certaine forme de reconnaissance gagne Alec quand il reçoit la confirmation du poufsouffle qu’il ne dira rien. S’il ne connaît pas le garçon personnellement et que leur première interaction a plutôt incité le jeune loup à se méfier de lui, quelque chose lui souffle qu’aujourd’hui, sur cette question précise, il peut avoir confiance en Connor et en sa capacité à garder le silence. "Je te prends au mot alors", souffle Alec dans un demi-sourire qui n’atteint pas ses yeux en faisant mention du business du poufsouffle. Il sait que viendra peut-être un jour où il aura besoin de potions sans sommeil, de produits pour calmer ses angoisses et si ce jour venait à arriver, il espère que Connor tiendra sa parole. "Merci." Il se contente de lâcher d’un ton faussement nonchalant tandis que le sorcier s’apprête à quitter la pièce. Un dernier signe de tête entendu partagé, et Alec se retrouve soudainement seul avec lui-même, le cœur lourd de retrouver la solitude et la noirceur de sa chambre d’hôpital. L’angoisse lui serre le ventre à l’idée que sa nouvelle condition vienne à se savoir au sein de l’école et qu’on ne le regarde différemment, qu’on ne le voie plus que comme un monstre ou une erreur de la nature, que ses soeurs se détournent de lui mais la vision d’Alicia s’impose à son esprit et lui permet de se calmer un temps soit peu en se rappelant tout ce qu’elle a pu faire pour lui. Si elle continue d’être là et de l’aimer, il n’a pas à craindre le reste, du moins pour l’instant. Attrapant un sweat à capuche et une canette négligemment posée sur sa table de nuit, Alec sort de sa chambre pour se rendre dans les jardins et laisser le soleil caresser sa peau et chasser les démons. Dans le chaos de ses émotions et la noirceur de ses pensées, il ne peut s’en remettre qu’à la lumière et à l’amour de ses pairs pour remonter la pente, un pas après l’autre, doucement mais sûrement.

fin.