Sortie de son dortoir dans sa tenue de sport habituelle plutôt légère, Frankie lança un clin d'oeil à Billy, assis sur l'un des canapés de la salle commune, après avoir vu son regard sur elle de cette façon qui n'appartenait qu'à lui, qu'à eux, et cette relation sans nom qui les liait depuis des mois. Elle le provoqua un peu plus en passant derrière lui et en posant les mains sur ses épaules, se baissant pour lui chuchoter un « Later » à l'oreille qu'il fut le seul à entendre et surtout à comprendre. « Je file, je vais être en retard » Une supposition qui n'en était pas une puisqu'elle l'était déjà mais qu'elle n'avait pas besoin de le préciser au garçon : il devait déjà s'en douter. Et en retard, Frankie allait l'être encore plus puisqu'avant de rejoindre la salle où le club de danse se réunissait souvent, il fallait qu'elle fasse un - long - détour par la volière pour envoyer une missive. Alec était absent depuis la rentrée de janvier et si elle ne le montrait que très peu, elle était inquiète pour le lion. Surtout qu'il n'avait répondu à aucun de ses petits mots ; toujours absolument adorables évidemment et que la tête de sa petite-amie jour après jour laissait à présager que le reste de ses amis était également sans nouvelles. Le papier envolé sous les pattes d'un hibou de l'école, elle redescendit en trottinant puis rentra à nouveau dans le château pour le premier étage et arriva pile au moment où ses camarades sortirent de la salle réservée au club de danse. La lionne grimaça bien que ce n'était pas la première fois qu'elle manquait une réunion et c'était sans doute pour ça que certains la regardèrent en levant les yeux au ciel, l'air blasé pour les uns et plus amusés de l'autre. La Brooks - justement - lui jeta un sale regard et Frankie haussa les épaules, indifférente. Comme chien et chat depuis leur première année, elle savait, la brune, que malgré les apparences, elle pouvait compter l'aiglonne parmi ses plus proches amies. « Ca vaaa, la prochaine fois, je serai même en avance. Puis avoue, sans moi dans les parages, t'as pu faire ta petite starlette sans problème » Remarque qui fit rire la jeune femme à qui elle donna un coup d'épaule avant que la salle se vide et que l'hispanique y entre quand même. Que le reste du club soit présent ou non, elle avait besoin de se dépenser pour oublier les dernières semaines - le dernier Noël chaotique aussi - et la danse parvenait facilement à lui occuper toutes ses pensées. Il y avait bien d'autres activités qui lui permettaient un tel relâchement mais cette fois elle voulait être seule pour essayer de se débarrasser de la culpabilité qui la rongeait et effacer les mots de son père jeté en prison par sa faute. Un frisson la parcourut à cette image et elle se dépêcha d'approcher du poste de radio magique pour l'allumer. Avec sa baguette, elle changea de fréquence jusqu'à trouver celle qui lui convenait et elle commença à danser. Partout dans la salle parce qu'elle adorait envahir tout l'espace - trait commun à sa personnalité finalement - puis plus centré sur la scène, elle dansa de longues secondes, de longues minutes en enchaînant les pas et les figures apprises il y a longtemps seule ou dans la rue en imitant les autres. Elle dansa jusqu'à sentir son corps s'épuiser, sueur qui l'obligea à remonter ses cheveux en une queue de cheval haute après une énième chanson, ce fut à ce moment là qu'elle remarqua une présence dans la pièce. Frankie fronça légèrement les sourcils, plissant les yeux pour identifier la nouvelle venue qui était d'ailleurs totalement ça : une nouvelle venue. « Je peux t'aider ? Si tu cherches le club des historiens magiques amateurs, c'est pas par ici, chica » Elle jugeait, sans aucune manière, l'apparence vestimentaire de la vipère face à elle et elle n'avait même pas honte, Frankie, tout comme elle n'avait pas honte de penser que la blonde était très belle - pour ne pas dire un autre mot - parce que c'était la seule chose qui lui venait en tête en la regardant. Les mains sur les hanches, elle allait resserrer sa veste tenue autour de sa taille mais décida de l'enlever totalement avant de s'adresser encore à l'étudiante. « T'es une des nouvelles, c'est ça ? » Elle l'aurait déjà remarqué sinon, la lionne en était certaine. « Tu danses ? » Une proposition qui l'étonna elle-même sur le coup mais qu'une autre partie d'elle trouvait évidente, sans savoir pourquoi.

Elle s'était une fois de plus perdue dans les couloirs du château, américaine en mal de son pays mais pas que, en mal de son passé, du temps où tout était bien plus simple. L'époque où elle n'avait qu'à obéir aux règles et aux ordonnances de ses parents pour obtenir leurs faveurs, cette attention qui lui manquait et qui était bien plus douce qu'à ce jour. Si Max savait très bien que correspondre avec l'outre-atlantique prenait un peu plus de temps que d'envoyer une simple missive à Londres à son oncle, elle n'était pas dupe, ses parents l'ignoraient et elle ne pouvait pas même se targuer de dire qu'elle ne savait pas pourquoi. Car sur ses épaules pesait le fardeau de se savoir punie par eux et leur jugement, l'enfant chérie finalement décevante, pas assez bien à leurs yeux, pas assez tout, ni même finalement véritablement leur fille. Et elle en a un frisson dont elle ne sait pas reconnaître le sentiment, entre le dégoût et la honte, le premier de reconnaître qu'ils n'avaient aucun droit de penser ainsi, le second de tout de même ne plus se sentir aussi légitime qu'avant. Une part d'elle a envie d'hurler au monde, au leur, combien sa valeur importe bien plus que leur avis, une autre n'a que le besoin de tout faire pour revenir dans leurs bonnes grâces et retrouver le confort dont elle jouissait avant. Elle se perd mais aujourd'hui c'est intentionnellement, non pas qu'elle se soit fait à toutes ces marches et escaliers agaçants, mais la blonde prenait ça comme une façon de bien mieux s'occuper plutôt qu'en ruminant dans sa salle commune pas toujours très accueillante. De sacrés choses se jouaient entre les étudiants de son âge, elle ne pouvait que comprendre, la plupart seraient bientôt liés par des liens de mariages arrangés et autres alliances en rentrant dans la cour des grands.  Max n'avait pas l'impression d'appartenir à ce monde pourtant, observant tout cela avec un œil spectateur, comprenant les tenants et aboutissants pour les subir également d'une certaine façon par le statut qui était sien, mais quelque part dans l'illusion d'une liberté certaine à des milliers de kilomètres du couperet. Pour mieux s'acclimater à ce château, la blonde entreprend d'essayer de mieux le comprendre lors de ce temps libre qui est sien et c'est en traversant le premier étage que son oreille est soudainement attirée par le bruit sourd d'une mélodie qui la rend curieuse. Ce n'était en rien ce qu'elle écoutait généralement, peut-être même la première vraie chanson qu'elle entendait en ce lieu et c'est naturellement qu'elle pousse une porte et pénètre discrètement dans la salle. Ce qui semble être une ancienne classe de cours présente un tout autre endroit paraissant être dédié à la pratique d'un entraînement et c'est à la lumière d'un helios curieux perçant par les hautes fenêtres du lieu qu'une danseuse déploie son art sous ses yeux. Max voit son attention aussitôt capturée par ses mouvements, la beauté de ce qu'elle exprimait à travers et la façon dont les rayons du soleil la sublimaient. Il y avait un sentiment d'irréel et de beauté pure et presque sauvage, loin du contrôle de tout ce que Max a pu connaître dans sa propre pratique de cet art ou même au fil de sa vie. Elle semblait libre, si libre que ça lui inspira jalousie et envie, admiration et inspiration. La sorcière en avait oublié qu'elle se tenait seule face à elle et que peut-être que cela pouvait être un peu intrusif, réalisation qui lui vient aussitôt la danseuse se stoppe et relève son regard à son adresse. Elle ne sait pas comment ni pourquoi Max, mais elle ressentit une légère appréhension toujours bercée d'admiration lorsque son regard s'ancra au sien, resserrant ses doigts à la hanse de son sac, rares étaient ces moments où elle avait pu se sentir ainsi à ce jour. Le timbre de sa voix l'emporte, comment donc cette fille pouvait être aussi attirante alors que la transpiration collait ses joues et que ses mots la jugeaient ? Max a les sourcils qui se haussent sans se départir de l'air neutre sur son visage, mais ses lèvres se mordaient légèrement en coin, preuve que tout ça ne la laissait pas indifférente. Sans lancer un regard sur sa tenue, elle sait très bien que celle-ci est parfaite pour maîtriser son style vestimentaire depuis des années maintenant. Elle note le chica et un sourire apparaît, presque amusée. Ses bras se croisent devant sa poitrine et l'une de ses jambes passe devant l'autre dans un air aussi détendu qu'assuré. « en effet, je m’inquiéterais qu'ils finissent aussi transpirants en étudiant la troisième guerre des gobelins. » un jugement pour un autre mais aucune animosité pour autant. Cette fille était bien plus intéressante qu'explorer le château ou même des sorcières de sa salle commune ne parlant que de leur future mariage, elle semblait avoir une histoire, une liberté qui l'inspirait. Alors Max l'observe sans même penser à s'en aller pour la laisser continuer son art, acquiesçant brièvement à sa question sans ne rien dire de plus, haussant un seul sourcil cette fois lorsque sa question semble devenir proposition. « moi ? oh non. » elle esquissa un sourire en regardant le reste de la salle. « je ne danse pas comme ça. » cela remontait à quelques années maintenant mais il n'y avait que le ballet et les danses plus traditionnelles que Max maîtrisait. « je ne saurais pas danser comme tu le fais. » un aveu que d'en d'autres situations on aurait dû lui arracher, mais c'était pourtant vrai. Elle observait son sourire, la beauté de son visage, ce minois tourné vers elle et semblant emplit d'une douce malice, cette fille avait quelque chose et Max ne savait pas exactement quoi mais autant dire que ça attirait entièrement sa curiosité.

Lors de ses séances, elle ne laissait que très peu de place à la réflexion, Frankie, consacrant éperdument son énergie à la danse, cet art qui lui avait ouvert les portes quand elle n'était qu'une gamine désireuse d'échapper à la réalité de la vie. De leur vie de nomades avec son père alors qu'il leur était impossible de rester plus de quelques mois au même endroit. Trafics en tous genres dont elle n'avait pas la moindre idée à l'époque, elle trouvait ça plutôt amusant de changer de décor régulièrement, d'avoir un nouveau lit chaque fois - quand il ne s'agissait pas de juste dormir sur une pile de couvertures à même le sol dans une pièce vide. C'était amusant pour une enfant, ça l'était beaucoup moins en grandissant et en comprenant le pourquoi du comment cependant et pas une fois elle n'avait ressenti l'envie ou le besoin de quitter cette vie. Jusqu'à Poudlard et ce monde qui avait été l'opportunité de voir son quotidien changé, amélioré, mais les pleurs cachés de la jeune sorcière lorsque la professeur lui avait expliqué que les moldus, que son père, n'étaient pas acceptés dans cette autre partie du monde. Il y avait eu la sensation désagréable de l'abandonner à son propre sort, le laissant gérer ses problèmes et addictions seul - et il ne gérait absolument pas - mais ce n'était sans doute rien à côté de ce qu'elle avait fait récemment. Inspiration prise pour refouler toute négativité, elle laissa la musique la porter un peu plus vite, un peu plus fort, rythme cardiaque en folie dans sa cage thoracique et les soucis loin, très loin, trop loin peut-être, avant que ses yeux ne tombent sur le visage de la blonde. Sur sa silhouette aussi, avouons le, tandis que déjà elle approchait d'elle, sourcil relevé d'une curiosité qui l'étonnait elle-même parce qu'à première vue, Max était son opposée, définitivement pas le genre de personne qu'elle fréquentait habituellement. Elle ne cacha d'ailleurs pas sa pensée en évoquant le seul club qui rassemblait les fortes têtes de l'école, du moins à son avis. Sa réponse la fit rire mais elle ne s'excusa pas pour son apparence négligée, c'était légitime après tout. « Ah oui ? » demanda t'elle en haussant un sourcil, pas certaine de savoir si elle la complimentait ou au contraire, la dénigrait. « Et comment est-ce que tu danses, toi alors ? » Les mains posées sur les hanches dans une position limite défensive - n'était-elle pas une vraie lionne dans l'âme ? - elle défia la sorcière du regard avant que celle-ci n'ajoute une remarque et que cette fois, elle comprenne plus ou moins l'allusion. « Tout le monde peut danser comme je le fais » affirma t'elle sans aucune prétention. Elle n'était pas une professionnelle, loin de là. La main naturellement tendue vers la vipère, Frankie attendit qu'elle l'attrape ou qu'au moins, elle amorce un pas dans sa direction, vers la scène, avant de reprendre. « Il te suffit de ne pas penser à chaque mouvement. Ce n'est pas... ça ne demande pas de compétence particulière ni de précision ou de grâce - et je ne doute pas que tu en aies » C'était même certain, pas vrai ? « Tout ce dont tu as besoin, c'est de te détendre. De suivre le rythme sans te poser de question sur la position de tes bras, tes jambes ou à anticiper la prochaine figure » Elle n'était pas douée pour les explications. Evidemment il y avait des mouvements de base mais rien de compliqué. « Tu peux faire ce que tu veux, personne ne pourra dire si c'est bien ou non. Il n'y a pas de règles » Et c'était certainement ça qui lui plaisait autant dans cet art, elle qui connaissait peu l'autorité. « Vamos,  ven aquí » l'incita t'elle d'un signe de la tête, prête à tout moment à remettre la musique. Elle ne savait pas pourquoi elle insistait autant, Frankie, parce qu'en temps normal, elle aurait juste ignoré ce genre d'interruption et même, elle aurait envoyé paître le premier curieux depuis longtemps seulement la blonde lui paraissait différente. Mieux. Et de toute façon si elle la lui faisait à l'envers, la Ramírez saurait le lui rendre dans tous les cas.

*:

D’une certaine façon, Max admirait cette sorcière qui était capable de se lâcher et de laisser libre court à ses mouvements et ses envies. Elle était incapable de le faire elle, c’était du moins ce qu’elle pensait et ce dont elle se convainquait tandis que le contrôle avait toujours fait partie de sa vie. Alors elle fut satisfaite de réaliser qu’elle avait réussi à la faire rire, haussa un sourcil étonné à sa question. L’américaine la regardait lui faire face avec ses mains sur les hanches et le regard rempli de défi. « Pas comme ça. » et elle comprendrait sans doute, ce n’était pas même pour se vanter qu’elle l’exprimait de cette façon, Max avait appris à faire des pointes et à soutenir un port altier, pas à se déhancher librement. Elle douta de ses mots alors mais resta confuse face à la main tendue devant elle que machinalement elle attrapa. La blonde aurait pourtant dû rester sur la défensive et en retrait, c’était la part de méfiance en elle qui existait et grondait qui le lui soufflait, mais c’était comme si ça avait été le plus instinctif possible, un simple geste, connectant cet autre monde au sien, la brune, à elle. Sa peau était douce, ce fut ce qu’elle nota aussitôt dans un coin de sa tête. Elle avala discrètement sa salive en l’entendant lui conseiller de se détendre afin de réussir l’exercice, car Max ne savait pas vraiment faire, ne pas se poser de questions, se contenir dans un cadre rassurant – mais castrateur – c’était ce qu’elle savait faire de mieux. « je ne suis pas certaine d’y arriver. » et combien l’admettre lui était difficile, désagréable en bouche, elle détestait ne pas réussir quelque chose. Surtout ce qui semblait être aussi simple selon la jolie brune. Alors Max se sent tirée par la main et observe le contact d’un air un peu ailleurs, désormais au centre de l’estrade avec la sorcière qui l’invitait dans son monde, la musique commença à raisonner et elle réalisa à peine à ce moment-là qu’elle venait de lui parler espagnol. L’étudiante la rendait curieuse, assez pour faire des efforts sans même finalement savoir tout à fait pourquoi. Alors Max écoute les premières notes, sent la lionne commencer à se mouvoir et c’est compliqué pour elle, se dépasser le stade de blocage à celui de la détente. Chaussée et sentant ses pieds bien trop à l’étroit pour l’activité, Max entreprit alors de retirer ses richelieux pour les mettre de côté, revenant pieds nus, ou du moins habillée de son fin collant opaque. Ses mains furent alors attirées par celles de la sorcière où elle ancra un regard incertain, rassurée par ce qu’elle découvrit, toute une partie de son esprit lui criait qu’elle n’était pas sérieuse et qu’elle devrait aussitôt s’arrêter avant d’aller trop loin. L’autre partie elle, lui soufflait de se faire confiance, à elle mais aussi à celle chez qui elle ancra son regard pour en tirer un peu de force. N’était-ce pas après tout le genre de dépassement de soi et de zone de confort auquel elle aspirait ? La musique est ce qui l’aide encore plus à se détendre tandis qu’elle apprécie le rythme, mouvant alors ses hanches et se servant de sa partenaire pour se lancer, elle laissait ses mains nouées aux siennes tandis qu’il lui parut esquisser quelques premiers mouvements de salsa débloquant un peu sa raideur, l’emmenant vers plus de détente. Quand Frankie finit par la lâcher, elle l’admire Max, tout en bougeant encore un peu ses hanches grâce au rythme l’emportant, elle l’admire virevolter et effectuer ses pas, être libre et si belle en l’étant que son coeur semble louper un battement, ou accélérer furieusement. Max sent soudain ses joues bien chaudes et sait que ça ne l'est pas qu’à cause l’activité physique, mais pour oublier tout cela et tenter de se resaisir, elle se met à danser elle aussi. Des pas de danse classique qu’elle connaissait et retrouvait après des années sans pratique à d’autres plus flous, d’abord incertains puis presque aussi libres et spontanés que ceux de la lionne. Elle en perd le souffle, le sens de l’espace temps, frôle la sorcière en dansant près d’elle et lâche alors son premier rire. « d’accord, je crois comprendre maintenant. » lui confia t’elle près de l’oreille tandis que la musique continuait de les faire danser, le regard plus pétillant. A bien y réfléchir et s’observant d’un œil spectateur, Max n’aurait jamais cru être capable de faire cela. La sorcière lui avait sans doute lancé un sortilège de charme et d’attention et quelque part, la blonde n’en aurait pas été si dérangée.

Là où certains trouvaient leur réconfort dans la lecture, la peinture ou tout autre art qu'elle trouvait ennuyant à mourir, Frankie avait développé une passion pour la danse sous - presque - toutes ses formes. Il n'y avait pas un jour où elle ne s'exerçait pas et pourtant le club ne se réunissait que quelques fois par semaines alors évidemment qu'elle était parvenue à se dénicher une radio aux ondes magiques pour capter les derniers hit sorciers à défaut de pouvoir faire fonctionner ses propres appareils moldus, enceintes et autres postes de musique cachés au fond de sa malle avec finalement, le reste de ses affaires. Elle avait ramené avec elle ses quelques effets personnels pour ne pas les laisser dans leur appartement, celui-la qui ne lui appartenait surement déjà plus maintenant que son père n'était plus là pour essayer de payer le loyer. Cette pensée en entraîna une autre jusqu'à réaliser, une nouvelle fois, qu'elle n'avait plus de maison, Frankie, qu'elle n'en avait jamais eu. Sauf que c'était réel depuis la rentrée de janvier et que si la lionne jurait toujours de ne pas rentrer pour les vacances afin de donner une leçon de moral à monsieur Ramírez, son sentimentalisme - très maigre, il fallait l'avouer - la faisait chaque fois revenir sur ses paroles pour prendre le train avec ses amis et retrouver la personne qui avait longtemps été la seule qui comptait. Dépendante de l'affection qu'il ne lui avait pourtant pas toujours offerte de la manière dont elle aurait voulu, la princesa ne l'était plus depuis un bail mais la fille devant elle, cette nouvelle élève arrivée tout droit de l'Amérique l'était, autant dans ses gestes que dans ses paroles, et si elle avait l'habitude de juger ces attitudes hautaines avec Billy - loin de ce qu'eux représentaient - Frankie avait une sensation étrange au creux de l'estomac et l'envie, inexplicable, de laisser sa chance à la blonde. Et elle tentait de se dire que la beauté de la sorcière n'y était pour rien mais c'était se mentir à elle-même que de nier qu'il y avait quelque chose d'attirant chez elle. « Et moi, je suis sûre que si. De toute façon, tu ne peux rien dire tant que tu n'as pas essayé » rétorqua t'elle en haussant un sourcil, certaine qu'en la vipère devant ses yeux se trouvait une fille qui n'avait pas peur d'oser. Elle lui paraissait confiance d'une manière que Frankie ne pouvait déterminer ou imiter malgré ses propres facilités, comme si c'était inné chez elle, et assez fascinant. La lionne ne la lâcha pas du regard lorsqu'elle retira ses chaussures avec délicatesse, se retenant même de faire une remarque dessus et le fait que sans doute, cette paire coûtait plus chère que l'ensemble de sa garde-robe. Et même si c'était vrai, tout ce qu'elle trouva à dire fut « Elles sont jolies » avant de froncer les sourcils face à sa propre réponse. Ce n'était pas dans sa nature d'envier ce qu'elle ne pouvait pas avoir, se contentant de ce qu'elle avait mais parfois elle s'était imaginé une autre vie pour elle, aussi stupide cette pensée puisse être. Frankie secoua la tête pour revenir à elle, au présent et leurs mains nouées qui d'un coup, ne lui paraissaient plus aussi opposées. Décidée à ce que Max se détende, elle lui montra d'abord ce qu'il fallait faire, brouillon d'une danse qu'elle avait appris il y a longtemps mais dont elle se souvenait encore parfaitement des pas, oubliant pendant un instant la présence de la blonde pour enchaîner les mouvements et revenir vers elle avec un sourire, essoufflée mais heureuse. La serpentarde se laissa enfin aller à quelques pas sous le regard encourageant de sa partenaire qui après plusieurs secondes à la regarder faire, l'attrapa pour la faire tournoyer et les rapprocher. Le souffle de la jeune femme près de son oreille, elle sentit un frisson la parcourir et hocha la tête à sa réflexion. « Tu vois, ce n'était pas si difficile » Seulement elle n'avait pas totalement convaincue Frankie qui ajouta « Mais je pense que tu peux faire encore mieux que ça » en détachant leurs mains pour poser les siennes sur ses hanches comme elle l'aurait fait avec n'importe quel apprenti danseur sous son aîle - du moins, c'était ce qu'elle dirait si on lui demandait. « Il faut que tu bouges un peu plus à ce niveau là » lui confia t'elle avec un sourire. Pour confirmer ses propos, elle l'invita à se mouvoir en bougeant le bassin de la blonde dans un mouvement circulaire, peu gênée par le contact rapproché et même conquise par le parfum de la sorcière ; information qu'elle ne retint pas. « Tu sens bon » laissa t'elle innocemment échapper, réalisant à peine que peut-être, l'autre demoiselle serait mal à l'aise. Elle disait seulement la vérité pour le coup, pour une fois même. Puis soudain, comme si l'information venait lui frapper la tête - c'était surement le cas - elle lâcha : « J'm'appelle Frankie au fait » attendant, espérant, que la nouvelle venue lui donnerait le sien. Mettre un prénom sur ce beau visage, c'était tout ce qu'elle souhaitait.

Max ne savait pas à quel point elles étaient différentes mais elle comprenait déjà d’une certaine façon que chacune venait d’un monde opposé. Pourtant là sur cette piste vide si ce n’est occupée par elles deux, elles finissent par s’assembler, par être plus proches qu’on aurait pu le penser au premier abord, Max se laissant finalement un peu plus aller alors que l’exercice de se lâcher lui était compliqué, ça l’était moins, grâce à la jolie brune. Et la première réflexion qui lui vint tandis qu’elles s’étaient rapprochées à nouveau fut qu’elle aimait beaucoup son accent, les sonorités qui caressaient chacun de ses mots lorsqu’elle s’adressait à elle, lui provoquant naturellement un sourire rien que par ce fait. Seulement la sorcière la déroute et ne finit pas de le faire, posant ses mains sur ses hanches et l’accompagnant dans le mouvement de ce qu’elle essayait de lui débloquer, Max s’obtempère sans réussir à réfléchir convenablement surtout en voyant le sourire qui suivit qui eut le don de la désarçonner. « tu donnes souvent des cours de danse comme ça aux premières venues ? » elle sourit à son tour, ancrant son regard dans le sien en tentant de reprendre contenance tout en s’obtempérant, elle sent ses hanches se mouvoir comme sa partenaire le désirait et la chaleur de la pièce augmenter furieusement. Ou peut-être était-ce tout simplement la sienne. « toi aussi. » lui échappe en retour, parce qu’il y a les effluves de son parfum qui viennent lui chatouiller les narines et étirer ses lèvres à nouveau, l’américaine n’avait pas été capable de retenir le compliment et de n’accepter que le sien, l’intéraction aurait pu être lunaire de son point de vue extérieur mais c’était différent avec elle, Max le ressentait dans tout son corps. Comme quand deux composants chimiques se rencontrent et devaient être faits pour s’associer et se mélanger ensemble, c’était aussi fort que ça, même si elle tenta d’éloigner le plus vite possible cette idée. Enfin, elle eut alors un prénom sur cette rencontre déroutante, sur celle qui lui faisait ressentir des nuances de liberté dans une attirance certaine. « Max. » sans foritiure ou de phrase plus développée et courtoise comme elle le devrait, ses mains glissent sur les siennes toujours à ses hanches par la curiosité qui s’empare d’elle avant que la musique ne s’interrompe parce que le morceau était terminé. Le souffle un peu plus court et dans une proximité plus rapprochée avec Frankie, Max ancre ses jades à ses beaux yeux chocolats un moment, assez pour en tirer quelques frissons et ciller. « il fait chaud.. » elle se met un peu à rire, cachant son trouble par une chaleur due à l’exercice de la danse exécutée, alors que ce n’était pas tout à fait la cause. Des bruits de couloirs s’entendirent au dehors car des élèves sortaient de leur cours pour aller à un autre et c’est ainsi qu’elle réalisa qu’elle allait être en retard si elle ne partait pas. Pourtant, Max ne bougeait pas d’un pouce. « j’ai cours de potions dans quinze minutes. » mais un sourire en coin étirait ses lèvres. « mais c’est quand même plus intéressant d’être ici. » et une petite moue dessina ses lèvres, ennuyée d’avance d’avoir à partir alors qu’elle aurait aimé que cette entrevue s’éternise. Elle aimerait trouver une solution ou emporter avec elle l’assurance de la revoir bientôt, le souvenir de sa personne plus concret encore que la sensation de ses mains sur ses hanches désormais libérées – à regret. Frankie l’intriguait, l’envoutait à sa manière et Max n’aurait jamais cru que ça puisse arriver en dépassant la porte quelques minutes avant.

Elle ignorait pourquoi la présence de la jolie blonde ne la dérangeait pas alors qu'elle aurait renvoyé n'importe lequel des élèves essayant d'assister à sa prestation ; non pas par timidité ou par honte mais parce qu'elle avait surtout souhaité être seule à la base, Frankie. Seule pour évacuer les pensées parasites de son esprit, seule pour décompresser d'une longue journée parsemée d'examens surprises en tout genre quand elle était au contraire une personne de nature sociable avec un besoin d'attention sans doute supérieur à la normale. Elle aimait qu'on la voit et qu'on l'écoute, elle aimait qu'on la regarde parce qu'ainsi elle n'avait pas l'impression d'être seule au monde. D'être importante, de compter. Et c'était le cas ici, avec ses amis au moins. Ce n'était pas ce qu'elle avait cherché en venant s'isoler dans la salle de danse après la réunion ratée du club, malgré tout l'autre sorcière l'avait trouvé et Frankie y voyait une sorte de signe - elle se retint de lever les yeux au ciel en imaginant la tête de sa vieille tante qui lisait l'avenir dans les cartes et à qui elle n'avait jamais pu révéler que la magie et la divination existaient vraiment. La brunette haussa les épaules à la question de la belle à qui elle tentait d'apprendre à se lâcher dans la danse, apprendre à laisser tout contrôle derrière elle pour ne donner place qu'à l'improvisation. Elle ne réalisait pas que c'était un exercice compliqué pour certains, y compris la demoiselle à ses côtés sur qui elle posa ses mains sans aucune gêne. « Non, seulement les plus intéressantes » Aucun inconfort non plus à avouer ce qu'elle pensait, elle se permit même une petite plaisanterie ajoutée à son oreille « Et jolies » Si elle était douée pour raconter toute sorte de mensonge sur son histoire familiale et les soucis qu'elle affrontait à chaque vacances, la lionne savait aussi très bien être honnête quand il s'agissait de donner son avis sur les autres. Un sourire quitta ses lèvres à son compliment tout juste renvoyé parce que l'idée que Max - comme elle l'apprit quelques minutes plus tard - soit assez proche pour sentir son parfum lui plaisait beaucoup. « Contente de te connaître, Max » dit-elle en insistant sur le prénom, consonance agréable à entendre de sa propre bouche. Les mains de la blonde superposant les siennes, elle crut pendant un instant que celle-ci allait les retirer et prête à en faire la remarque, à s'excuser d'être si familière alors qu'elles ne se connaissaient pas, la musique se stoppa et les mots de Max la firent doucement rire. Elle hocha la tête cependant parce qu'elle avait chaud elle aussi. « Et il n'y a même pas une fenêtre qu'on puisse ouvrir, elles sont toutes inutilisables » Son intérêt n'allait pas aux fenêtre, seulement à la sorcière tandis qu'elle détailla à nouveau sa tenue. « Mais tu peux toujours retirer ton pull » Elle se mordit la lèvre inconsciemment à cette proposition - ou peut-être qu'elle avait fait exprès, allez savoir - et lâcha un soupir en entendant les mêmes bruits de couloir et voix d'étudiants dehors. C'était un dur retour à la réalité, un auquel elle aurait préféré ne pas se confronter maintenant. Max les ramena définitivement au présent en évoquant le cours de potion et elle imita la moue déçue de la blonde non sans en sourire tout de même un peu. « Alors reste » proposa t'elle dans un presque murmure, de cette envie déconcertante de vouloir prolonger ce moment ; qu'importe la nature de celui-ci. « On pourrait mettre le son de la radio à fond et prétendre qu'on a pas entendu les cloches de début de cours » Ce ne serait pas la première fois que Frankie ratait un cours et ce ne serait pas le dernier. « Rogue est chiant à mourir en plus ! Je sais que tu n'es pas là depuis longtemps mais tu as du le remarquer quand même ? » Peut-être n'aurait-elle pas du parler de leur professeur de cette manière mais elle avait le sentiment que Max ne lui causerait pas de problème. Pas avec ça en tout cas. Perdue un instant dans le regard magnétique de la sorcière, la gryffondor se racla la gorge avant de reprendre après les quelques secondes de flottement. L'avait-elle sentie aussi, cette connexion ? « On se réunit une ou deux fois par semaine avec le club ici, si ça te dit... » Pourtant la Ramírez n'était pas certaine d'avoir envie de la voir au milieu des autres danseuses, pensée égoïste de la garder rien que pour elle. « Mais moi, je suis là presque tous les jours à la même heure. Avant le repas » Une invitation peu subtile finalement qu'elle espérait que Max comprenne. Qu'elle accepte.

Frankie l'hypnotisait. A sa façon de se mouvoir, de lui parler, lorsqu'elle insista sur son prénom comme si il s'agissait du son le plus agréable possible, ses mains superposées sur les siennes sans que la blonde n'ait l'envie de s'en dégager. Elle ne l'avait rencontré que depuis moins d'une heure et se révélait déjà bien plus proche que n'importe qui d'autre sans que ça ne l'ennuie et c'était un véritable exploit. Quand la musique s'interrompt et que le sujet de la température soudainement élevée de la pièce (dans son corps) est mentionné, un sourire tisse ses lèvres à la réponse de la brune. « impossible, malheureusement. » était-elle en train de sentir ses joues se réchauffer ou bien n'était-ce que par l'exercice physique qu'elles venaient de faire toutes les deux ? Max ne s'était jamais sentie aussi confuse devant une sorcière, revenant à la réalité quand le monde se remet alors à tourner, les couloirs se remplissant d'élèves, le cours suivant qui ne tarderait pas. C'est d'une frustration sans nom et quelque part, Max a l'impression que celle-ci est partagée, un nouveau sourire craquant sur ses lèvres à la proposition plus qu'intéressante de Frankie. Elle avait envie de plus, de la connaître, de rester là avec elle et ses deux mains viennent cette fois se superposer sur celles de la latina pour les lui presser. « Je sais.. » petit ton traitant de l'impuissance face à cette situation, elle voudrait rester et sécher le cours, réellement. « Mais si mes parents apprennent que je sèche déjà les cours dès le premier mois de mon arrivée, je suis bonne pour déménager à Koldovstoretz. » et si elle n'appréciait pas encore totalement le château anglais, Max commençait à découvrir des nouvelles raisons de rester. L'une d'elles figurant juste devant elle. Les jades se confondent au chocolat de ses yeux et pendant ces instants, c'était comme si elle photographiait mentalement la sorcière la plus jolie de Poudlard. A sa proposition, Max sourit encore. Elle a malgré elle le cœur qui s'emporte à l'idée de sentir combien Frankie semblait toute aussi intéressée qu'elle de se revoir et acquiesce sans attendre la fin de sa phrase avant de se reculer pour commencer à mettre ses chaussures. « Avant le repas. » répète alors l'américaine d'un fin sourire avant de se relever pour venir près d'elle, frôlant son épaule et lui offrant un dernier sourire. « Bye Frankie. » alors elle part, à contrecœur et avec les idées claires et à la fois confuses, mais pas dans le mauvais sens, dans celui qui l'amène à afficher une arabesque curieuse et conquise sur ses lèvres quelques heures après lorsqu'elle repensera à ce moment. Elle se demandera ainsi si elle n'avait pas surinterprété les choses, si c'était normal, d'avoir autant collé avec une inconnue et aussi rapidement. Et puis son soupir l'emportera dans l'inconnu et l'attente de revoir la jolie brune, d'en découvrir ses secrets et réentendre son rire mélodieux. Rien n'avait paru compliqué, avec Frankie, et c'était finalement ce qui lui avait fait le plus de bien.