we don't have a lot, but we've got each other | @alma spinnet  

Avachi plus qu’allongé dans son lit, Alec fait tourner sa vieille baguette entre ses doigts. Elle ne fonctionne plus et n’a plus aucune utilité, mais il n’arrive pas à s’en débarrasser, encore trop attaché à son ancienne vie et à son lui d’avant pour abandonner ne serait-ce que la plus petite part de lui. Il tente de lancer un « wingardium leviosa » sur un bâton de réglisse posé sur son lit, mais comme il s’y attendait, rien ne se passe. Il grimace et récupère sa nouvelle baguette, posée un peu plus loin sur sa table de nuit. Si Alicia l’a accompagné l’acheter il y a quelques semaines, il a encore du mal à s’accommoder de cette nouvelle alliée, si différente de la baguette qui a été sa fidèle alliée pendant 8 ans. Il lance à nouveau le sortilège de lévitation sur la friandise et cette fois-ci, elle s’élève dans les airs, plus haut qu’il ne l’aurait voulu. Il la regarde pendant quelques secondes avant de se placer en dessous, bouche ouverte, pour la réceptionner à l’instant où elle tombe. Réglisse coincée entre ses dents, Alec se relève et enfile un sweat à capuche par-dessus son tee-shirt et tombe sur Suzie à l’intérieur de son pull, déjà enfoncée dans la poche de celui-ci. Un sourire aux lèvres, le lion caresse la tête de sa souris et la laisse se rendormir avant de ranger sa vieille baguette dans sa malle et de sortir de son dortoir. Pour une fois, il a pas envie de rester seul, Alec, il a même plutôt envie de trouver sa sœur et c’est avec cet objectif en tête qu’il explore le château et ses endroits favoris connus. Ça fait déjà quelques jours qu’il est revenu, et il a du mal à se réhabituer à sa vie au château. Quand il n’a pas l’impression que tout les élèves le dévisagent, c’est l’angoisse de sa nouvelle condition qui lui serre le cœur. Loin de s’être encore habitué malgré la première pleine lune déjà passée, il a plutôt du mal à accepter que ça lui arrive à lui, fatalité toujours détestée sans qu’il ne puisse rien y faire. Des cernes lui barrent le visage et il continue de s’hydrater de potions sans rêves pour réussir à la dormir, et les peaux autour de ses ongles sont dans un état misérable à force de le voir se les ronger, mais autour de lui, le monde semble continuer de tourner. Seamus est toujours Seamus, Joey est toujours Joey, ses amis sont toujours les mêmes, les couloirs n’ont pas changé, seuls les regards de ses professeurs sur lui l’ont fait mais il passe le plus clair de son temps à les ignorer, plongé dans un déni qui le rassure pour l’instant. Ses pensées sont en vrac quand Alec atteint les sous-sols, prêt à aller frapper à la porte des Poufsouffle pour trouver sa petite sœur, quand le tableau de la poire des cuisines attire son attention. Dernier espoir de trouver Alma, il chatouille le fruit et se glisse dans le passage menant aux cuisines, les effluves du prochain repas en préparation par les elfes lui chatouillant déjà les narines et réveillant son appétit. Enfonçant ses mains dans ses poches, le loup slalome entre les étagères et enfin, il la voit. Ça ne doit pas faire longtemps qu’elle est là, les ingrédients sont seulement installés sans que rien ne soit préparé. Il ne manifeste pas tout de suite, et se contente de la regarder préparer sa table. Il la revoit, des années plus tôt, en train d’effectuer ces mêmes gestes, à la différence près qu’elle est grande maintenant, plus mûre – il aurait aimé mieux la protéger des épreuves de la vie, qu’elle demeure insouciante et pure. « T’as besoin de mains supplémentaires ? » il s’avance enfin et s’approche d’elle, pose ses lèvres sur sa joue et entoure sa taille dans une brève mais douce étreinte. Il sait que tout n’est pas au beau fixe entre eux depuis qu’il a menti et qu’elle a appris pour lui, mais elle reste sa sœur, et il ne va nulle part. Il attrape un tablier et le noue autour de sa taille, veillant à ne pas blesser suzie toujours endormie et se place devant alma en faisant une révérence. « Madame, je suis à votre disposition, mes mains seront les tiennes. » comme au bon vieux temps, n’est-ce pas ?

Le sommeil l'avait lâchement abandonnée. Depuis plusieurs dizaines de minutes, elle tournait et virait dans ses draps, incapable de déterminer les raisons de cette insomnie, s'agaçant irrémédiablement à mesure que s'immisçait sous son crâne l'assurance qu'elle ne parviendrait plus à se rendormir. Pestant silencieusement contre les ronflements d'Amaryllis qui ne rendaient pas la tâche plus aisée, elle enfila une paire de chaussettes, une robe de chambre et fila vers la salle commune. Repoussant d'un geste de la main agacé le chat qui avait élu domicile dans le canapé, elle s'y enfouit sans douceur, les sourcils froncés, pensant déjà à la journée du lendemain et à la fatigue qui y serait associée. Mais une idée lui vint, pour tenter de la rendre plus facilement supportable et alors qu'elle s'agaçait une seconde avant, toute sa mauvaise humeur fut remplacée par une énergie nouvelle. Elle allait préparer des gâteaux pour ses camarades. Rechaussant ses ballerines, elle sortit dans le couloir froid des sous-sols et, après avoir vérifié qu'elle ne tomberait pas nez à nez avec un préfet faisant sa ronde, elle parcourut les quelques mètres la séparant des cuisines; quelle bénédiction d'avoir été répartie à Poufsouffle... Saluant les rares elfes encore en train de finir de préparer le petit déjeuner à venir et s'attirant de nombreuses courbettes et commentaires bienveillants, elle entreprit de récupérer dans les grands bacs alignés contre les murs tous les ingrédients qu'il lui faudrait: il était temps de tester une nouvelle recette. Entreposant tout ce qu'elle avait trié sur la grand table en bois, elle ajusta un tablier autour de sa taille et attacha ses cheveux en une queue de cheval haute sur sa tête. Elle allait se consacrer à la pèse de la farine lorsqu'une voix s'éleva à côté d'elle. Alec. Elle ne put s'empêcher de sourire, agréablement surprise de le voir là, comme auparavant, lorsqu'ils avaient pour habitude de faire ça, tous les deux. « J'ai toujours besoin de ton aide, tu sais bien ! » C'était léger entre eux, autant que les baisers qu'il déposa sur ses joues, et bien encore un peu gêné par les récents événements qui avaient abimé leur famille et elle vit là une superbe occasion pour se remettre parfaitement; la rémission, et plus les regrets. « Ce tablier te va à ravir, quand il me transforme en patate. C'est injuste ! » Elle rit de bon coeur en observant sa révérence et prit un air plus songeur qu'elle ne l'était réellement. « Bien, tu peux commencer par peser la farine, il me faut 250 grammes ! » Ils s'activèrent en silence, souriant aux anges comme si cette habitudes ne s'était au final jamais arrêtée. Alec se concentra sur sa farine pendant qu'elle commençait à peser le chocolat au lait qu'elle allait utiliser pour décorer ses créations. « Tu m'as manqué. C'était pas pareil sans toi ici. » L'aveu avait dépassé ses lèvres sans qu'elle n'ait son mot à dire et elle garda les yeux baissés sur son chocolat. C'était vrai, et infiniment pensé, mais Alma n'était pas toujours la plus à l'aise avec ses sentiments donc elle ressentait une gêne nouvelle.  

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Le cœur brûlant d'affection pour sa sœur cadette qu'il s'est toujours juré de protéger depuis qu'il l'a prise dans ses bras pour la première fois, Alec sait pourtant qu'elle n'aura pas toujours besoin de lui et que viendra un jour où elle volera de ses propres ailes, et si ce constat lui arrache un pincement au cœur, il puise du réconfort dans l'idée qu'elle a encore besoin de lui maintenant, au moins un peu. « C'est le charme naturel qui veut ça. » taquine-t-il sa sœur d'un clin d’œil en réajustant son tablier. « Toi par contre, t'es la plus jolie de toutes les patates. » il se penche vers elle et claque un baiser sur son crâne pour adoucir sa blague. En plus d'être incroyablement belle, elle est trop gentille, Alma, et c'est quelque chose qui fait peur à Alec qui craint de voir sa sœur être manipulée ou blessée par des gens mal intentionnés. Il glisse un œil protecteur sur elle en se faisant la réflexion qu'il ne pourrait rien laisser lui arriver et ne sort de ses pensées que lorsque la sorcière lui demande de peser la farine. Main sur le front tel un geste militaire, il se tient droit, lâche un « Oui chef, bien chef » en tâchant de garder son sérieux sans toutefois trop y arriver, puis accède à sa demande en pesant l'ingrédient à ses côtés. C'est presque comme avant entre eux, Alec pourrait presque avoir l'impression que rien n'a changé, qu'il n'a pas été transformé et traumatisé, et qu'ils ne se sont pas éloignés tous les deux, mais c'est sans compter cette réflexion de sa sœur qui le fige sur place. Il suspend ses mouvements mais garde les yeux rivés sur le pot de farine ouvert sur la table, cherchant l'attitude à adopter pour répondre au mieux à sa cadette. Et sans crier gare, le naturel revient au galop, il plonge ses doigts dans la farine et vient asperger le visage de sa sœur. « Tu m'as manquée aussi Munchkin. » il l'attire tout contre elle pour lui donner une étreinte, jugeant qu'en cette situation, les actes valent mieux que les mots et quand il se recule, sa gorge est nouée et son cœur bat bien trop vite, symbole de son émotion et du trop plein de sentiments qui le submerge constamment ces dernières semaines. Dans sa poche, Suzie remue et Alec doit la sortir et la mettre sur son épaule pour qu'elle se calme enfin. « Je crois qu'elle voulait te dire bonjour. » il se baisse pour que sa souris soit à hauteur de sa sœur et attend patiemment les prochaines instructions de celle-ci en glissant vers elle la farine mesurée et prête. « Comment c'était à Poudlard, en mon absence ? » il finit par demander doucement, curieux sur tout ce qu'il a bien pu se passer. S'il a déjà eu tous les potins de la part de Parvati et Lavender et que Seamus et Dean l'ont également briefé, Alec veut surtout savoir ce qu'il a manqué dans la vie d'Alma en son absence et plus encore, savoir si elle va bien.

Il était bon d'être avec Alec à nouveau, dans ces moments qui les avaient tant réunis par le passé: elle ne comptait plus les soirées qu'ils avaient passé ici, faisant fi du règlement, sous le regard surpris des elfes qui achevaient leurs tâches du jour. Elle ne pouvait s'empêcher de lui jeter des regards à la dérobée; le fait de savoir qu'il cachait à tous un si lourd secret était si lourd, et elle ne se le cachait, tout en lui le hurlait à qui voulait bien prendre le temps de regarder. Des ses épaules plus affaissées qu'auparavant à son regard qui était plus sombre qu'autrefois, comme si l'innocence s'en était allée. Elle était toujours là dans son sourire, et dans toutes les attitudes qu'il avait avec elle encore, comme si rien n'avait changé, mais elle ne se leurrait pas. Elle se pinça les lèvres un instant, gardant les mots qui menaçaient de sortir. Et si, plutôt que de parler du problème réel, elle se contentait de l'aider à passer une bonne soirée? Comme s'ils avaient scellé d'un accord leur silence, il se contenta de lui jeter de la farine au visage et elle éclata de rire. L'étreinte qui suivit manquait cependant de la simplicité des habitudes et elle referma autour de lui des bras tremblant, et son coeur battit un peu plus fort qu'auparavant. Qu'allait-il devenir, à présent? Aurait-il toujours les mêmes chances à l'issue de l'école ou serait-il écarté de tout ce qui faisait la vie habituelle des jeunes sorciers ? Serrant les lèvres à s'en faire mal, elle se promit une nouvelle fois qu'elle en vie, Alec ne serait jamais seule. Son esprit s'égara un instant sur son père et elle réalisa qu'elle ne ressentait plus de tristesse; simplement un peu de colère qui enflait à mesure que les jours passaient. Comment avait-il pu tourner le dos à son fils après le désastre de sa relation avec Alicia? Après avoir attrapé un bol contenant des céréales, elle les tendit à Alec « Suzie ! Ca faisait longtemps que je ne l'avais pas vue ! » Elle caressa avec douceur le museau de la souris qui semblait apprécier l'attention puis reporta son regard vers le livre de recette qui voletait au dessus du plan de travail. Donnant à Alec la lourde tâche de commencer à mélanger la pâte. Sortant de sa poche une fiole de potion, elle lui adressa un clin d'œil : son ingrédient spécial était prêt. Achevant de faire fondre le chocolat, elle y glissa quelques gouttes de la potion d'euphorie, tout juste assez pour faire sourire celui qui goûterait sa recette et elle répondit en choisissant ses mots. « Affreux, t'imagines même pas. Avec ce temps-là, y'avait pas grand chose d'intéressant à faire ! Avec Amalia et A-j, on a fini d'ouvrir les cadeaux de... » Elle marqua une pause, consciente qu'elle abordait un sujet qu'elle n'avait vraiment pas envie de discuter ce soir. « Bref, on s'en fiche ! En tous cas, cet hiver, je ne suis même pas tombée malade ! » Dressant devant elle ses deux pouces pleins de chocolat, elle ferma les yeux en souriant de toutes ses dents. C'était un sujet qui avait tellement pu les inquiéter par le passé qu'aujourd'hui, elle se faisait une joie de notifier ces périodes bénies où elle ne finissait pas à l'infirmerie. Malgré l'Islande, la chute dans le lac, les changements de températures dans le château, sa santé fragile l'avait laissée tranquille cet hiver et elle s'en sentait particulièrement enthousiaste. N'eurent été les potions qu'elle parvenait à acheter au marché noir, elle aurait peut-être passé de plus mauvais moments que cela, mais pour l'instant, tout allait bien. 

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Alma à ses côtés, tous deux mêlant cuisine et discussion, Alec a presque l’impression que rien n’a changé, qu’il ne s’est jamais rien passé et que tout est comme avant. Sauf qu’il a bel et bien été mordu, que rien n’est plus comme avant et qu’un fossé s’est creusé entre lui et sa sœur, faute à son absence et au traumatisme vécu par la soirée du nouvel an. Il tente de donner le change, pourtant, et d’adopter une attitude désinvolte et légère mais c’est plus dur qu’il n’y paraît et s’il espère qu’Alma ne remarque rien et qu’elle voit toujours en lui le grand frère fort qu’elle a toujours vu en lui, il sait aussi qu’il n’est pas totalement le même qu’avant et que la différence est sûrement visible. À la façon dont il se tient, à ses traits tirés, à ses gestes parfois plus lents et ses éclats de rires moins forts qu’avant. Mais il continue de sourire, de vivre, d’avancer, parce qu’on ne lui a pas encore enlevé ça et qu’il a toujours été un battant, Alec, il a juste besoin d’un peu de temps pour faire le deuil de celui qu’il était jusqu’à présent. Sa force, il la puise dans ceux qu’il aime, et à ce moment précis, dans cet état maladroite qu’il partage avec Alma et ce moment de complicité qu’ils s’autorisent après toutes ces semaines de séparation forcées, accompagnée d’une Suzie qui pointe le bout de son nez pour leur dire bonjour. Alec glisse une friandise à sa souris qui, perchée sur son épaule, la déguste en les dévisageant et il secoue la tête en attirant la pâte vers lui pour commencer à la mélanger après avoir en avoir reçu l'instruction par la chef cuistot du jour. “Fais gaffe un jour tu vas te retrouver avec des gâteaux au polynectar ou au philtre d’amour parce qu’un idiot aura échangé les potions” plaisante-t-il à moitié en la voyant déverser quelques gouttes de potion d’euphorie dans le mélange d’un air particulièrement amusé. Sa curiosité revient au galop et il prend bientôt des nouvelles de la brune, sur tout ce qu’il a manqué durant son absence, et s’il se fige brièvement à la mention de Noël, il secoue la tête, déglutit difficilement et offre un sourire à sa soeur pour masquer son trouble. “C’est bon Alma, tu peux m’en parler, ça va. J’aimerais bien savoir ce que vous avez eu comme cadeaux, et si vous avez aimé le mien.” il n’avait pas beaucoup de moyens pour offrir de grands cadeaux mais cette année, il avait offert aux triplés des boules à neige personnalisées magiques et dans celle d’Alma pouvait être aperçu un champ de tournesol et celle-ci dansant entre les fleurs sous un soleil éclatant. L’artefact était censé avoir des propriétés apaisantes au travers d’un mécanisme à actionner pour diffuser une aurore boréale dans des tons jaune pâle dans la pièce du propriétaire de la boule, couleur connue pour apporter chaleur, lumière et gaieté. Alec n’avait pas eu le temps de voir la réaction d’Alma à la découverte de sa boule, mais il espérait qu’elle avait apprécié l’intention. Pris d’une impulsion, Alec plonge soudain son doigt dans le chocolat et vient dessiner un trait sur la joue de sa petite sœur avec un sérieux implacable qu’il ne garde pas bien longtemps puisqu’il échappe un rire après sa bêtise. “Puisque tu vas bien et que t’es pas tombée malade je peux t’embêter non?” il a passé des années à s’inquiéter pour elle, petite protégée de la famille qui s’est toujours vue accorder beaucoup d’affection et d’attention et Alec ne peut qu’être soulagée de savoir combien elle va bien, maintenant. Il plante à nouveau son doigt dans le chocolat mais cette fois, il le glisse entre ses lèvres pour lécher le chocolat. “C’est vraiment trop bon” sourire espiègle aux lèvres, il tend la pâte bien remuée vers Alma, l’estomac soudain réveillé, mais toujours aussi tourné vers sa sœur, il le passe en second plan pour se concentrer sur elle. “Tu m’a pas vraiment dit comment c’était pour toi à Poudlard. Ça va?” il s’adosse à la table et croise les bras sur son torse tout en plantant son regard dans le sien. Il se demande comment elle va, comment elle a vécu ces dernières semaines, s’il a manqué un événement important dans sa vie en son absence et il ne veut pas qu’elle détourne la question en parlant de la météo ou de quoi que ce soit d’autre, il veut juste savoir comment elle va, pour de vrai, sans détour ni sous-entendus.

Elle avait décidé de ne plus être un sujet d'inquiétude, Alma, quand bien même sa santé le serait toujours pour ses proches, elle considérait qu'ils avaient suffisamment souffert. La perte de leur mère, l'absence de leur père, la maladie d'Alma, la non relation d'Alicia et leur père, Noël dernier, Alec... C'était assez et au fond d'elle-même, elle ne souhaitait plus être un soucis. Elle voulait être forte, tenir droit sur ses jambes et être celle qui soutenait, celle vers qui on se tournait, et avec autre chose dans le regard que la pitié polie de ceux qui guettent des symptômes de maladie. Elle avait des résolutions, et même, des idées de comment les tenir. Elle grimaça à l'évocation de l'échange des potions et s'imagina un instant tombant soudainement amoureuse d'un inconnu. « Ew ! Si je viens te voir pour te parler d'un quelconque amoureux, attache moi et donne moi un antidote, vite ! » Ils n'avaient pas pour habitude d'évoquer leurs sentiments, Alec et elle, c'était un domaine qu'elle réservait plutôt à Amalia et même si cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas tannée avec Maisie, elle se demanda si elle avait déjà parlé d'elle à Alec. Peu importait, il y aurait eu tant à dire et le moment n'était pas venu, pas encore. L'évocation de Noël l'avait faite grimacer mais il la rassura aussi, elle reprit « On a pu finir de fêter ça, avec les petits, dans une des chambres.. Ils ont été longs à consoler mais ils ont pu se rattraper avec les cadeaux, on leur a même fait ouvrir les nôtres, pour la peine. » Elle revoyait les effusions, les morceaux de papier coloré volant partout dans la pièce, et les rires qui étaient revenus, quand ils avaient accepté que cette année, Noël se ferait tout de même. Et les places laissés vides, les regards des siens, un peu désœuvrés, tristes, mais faisant tout pour ne pas pleurer devant les plus petits. « Et j'ai ton cadeau sur ma table de chevet, il était hors de question qu'il ne m'accompagne pas à Poudlard ! » Elle tut la suite, toutes ces nuits à s'inquiéter pour lui, à fixer le plafond et les aurores diffusées par la boule à neige, à se répéter que non, il n'était pas mort, que rien ne lui été arrivé, qu'il allait bien. Les semaines sombres étaient derrière eux, s'était-elle convaincue, rien de terrible ne s'était produit. Eclatant de rire lorsque le doigt chocolaté de son frère vint la tirer de ses pensées, elle lui lança avec hargne un petit bout de pâte qui traînait sur le fouet à pâtisserie et s'essuya la joue. « Tu perds rien pour attendre ! » Elle finit de mélanger les ingrédients et versa la pâte toute prête dans plusieurs moules qu'elle s'appliqua à aligner sur une plaque. D'un informulé, elle fit léviter la plaque et l'envoya dans le four avant de tirer deux chaises et de faire voler jusqu'à eux quelques restes du dessert du soir, des gâteaux, des bonbons et autres friandises sucrées. Elle décida de jouer franc jeu avec lui, consciente qu'elle n'avait pas grand chose à lui cacher « Le début d'année a été difficile, je te le cache pas. Le redoublement, j'ai dû changer de dortoir, de promo, je connaissais personne. Maintenant, j'ai des amies vraiment adorables, elles m'ont trop bien intégrées et je me sens mieux, vraiment.. Et toi, alors, ce retour? Pas trop compliqué? » Elle enfouit un morceau de tarte dans sa bouche, et la mastiqua lentement, consciente que jamais elle ne saurait réaliser de si bons gâteaux.

@Alec Spinnet

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Le moment qu’ils passent ensemble est doux et Alec réalise combien tout ça lui a manqué, la complicité, les rires, les étreintes et l’amour inconditionnel qu’ils partagent. Il chérit ces instants qu’il passe avec Alma et retrouve peu à peu le chemin de la normalité près d’elle. Il s’amuse de ses réactions, se plaît à la taquiner et rit allègrement à leurs échanges et en imaginant sa petite soeur tomber folle amoureuse du premier venu à cause d’une potion, la situation que le loup trouverait incroyablement drôle, même s’il ne manquerait pas de garder un oeil sur sa cadette. La mention de Noël trouble un peu Alec, les souvenirs de cette soirée qu’il préfère oublier, mais il sait combien la magie de cette fête est importante, et il ne peut pas retirer ça à sa famille, c’est bien trop important. Alors, il met son traumatisme de côté, efface le visage de son père de son esprit pour ne voir que ceux de ses petits frères et sœurs, s’imaginant leurs mines émerveillées devant leurs cadeaux de Noël en dépit de la situation loin d’être évidente. « C’est bien que vous l’ayez fêté quand même. C’est important Noël, j’suis content que vous ayez pu en profiter malgré tout. » même s’il se doute bien que ça a dû être particulièrement dur pour les triplés et qu’ils ont dû avoir plus de mal que les petits à ignorer le désastre de la soirée, mais au moins, ils étaient ensemble, et c’est tout ce qui compte pour Alec. « Je suis content que t’aimes mon cadeau munchkin » il l’attire contre elle dans une courte étreinte pendant laquelle il ferme les yeux, conscient de tous les non-dits dont ils n’osent pas encore parler, l’inquiétude, les doutes, la disparition, le futur, mais déterminé à se concentrer sur l’instant présent, c’est ce qui le pousse à taquiner sa soeur avec le chocolat, faisant naître un éclat de rire chez cette dernière. « J’aime bien quand tu ris, ça m’avait manqué. » il confie en observant son sourire pour le graver dans son esprit tandis qu’il l’aide à terminer la préparation pour l’enfourner. « Y’en a pour combien de temps de cuisson ? » il en a déjà l’eau à la bouche, Alec, et comme pour le faire savoir à sa sœur, son ventre gronde tandis qu’elle fait voler jusqu’à eux des restes de gâteaux et des friandises. « Ma sauveuse. » il lâche dans un soupir en s’affalant dans une chaise, veillant à ne pas blesser sa souris au passage. Il surélève ses pieds, et pose la question fatidique pour savoir comment va sa soeur, ce qu’il a raté ces dernières semaines, et s’il grimace en comprenant que ça n’a pas été facile pour elle de se réadapter, elle se transforme en sourire en entendant qu’elle a enfin l’air d’aller mieux. « J’suis content que t’aies des amies sur qui compter Al, tu le mérites. » il pause, et d’une voix plus douce, il insiste sur ce qui le taraude vraiment. « Mais j’aimerais que tu me dises comment ça s’est passé pour toi ces dernières semaines pendant que j’étais… absent. Dis moi ce que j’ai raté dans ta vie, tout ça quoi. » il serre sa main dans la sienne, doucement et attrape un morceau de gâteau aux fruits rouges qu’il avale en deux bouchées non sans pousser un soupir d’aise. Il repousse l’échéance, le moment de répondre à sa question, et il se retrouve même à attraper une poignée de bonbons pour se donner un peu plus de temps, mais bientôt, il n’a plus d’échappatoire. Il hésite longuement entre la vérité et le mensonge, désir de la protéger des horreurs plus vif que jamais et finalement, il opte pour une version édulcorée. « J’suis fatigué. » il hausse une épaule nonchalante et baisse les yeux vers ses mains qu’il tripote. « Entre les cours, le stage qui arrive et tout le reste, c’est difficile de se remettre dans le bain, j’ai du mal à rester concentré. » il ne mentionne pas les cauchemars, sa terreur, ses crises d’angoisses, ses émotions qui vrillent dans tous les sens tout le temps, parce que c’est aussi de ça qu’il veut la protéger, de cette version de lui qu’il n’aime pas et qu’il ne veut pas qu’elle voit. Il veut rester son héros, Alec, et exècre l’idée qu’elle finisse par le voir autrement. « Mais ça va, faut juste que je m’habitue à tout ça, tu vois » et le chemin sera long, mais il n’a pas dit son dernier mot.

Il y avait quelque chose de doux à pouvoir se permettre à nouveau de se lover dans les bras d'Alec, il était rassurant de le voir à nouveau au château, auprès d'eux, quand bien même c'était à elle et à Amalia et A-J de prendre soin de lui, et plus l'inverse. Ils avaient trop eu l'habitude qu'Alicia et Alec se soucient d'eux, à s'en oublier eux-mêmes, à les faire passer avant tout, et elle n'en avait plus ni l'envie, ni le besoin à présent. Elle sentait la force de cette résolution dévaler ses veines, comme une adrénaline nouvelle et sourit de plus belle à Alec. « Vingt petites minutes, je pense ! » Ils s'installèrent ensemble,  autour du petit comptoir qui avait accueilli leur recette et, comme une vieille habitude un peu rouillée qu'ils auraient retrouvée, ils se mirent à deviser joyeusement, souriant à qui mieux mieux, simplement satisfaits de la perfection de ce moment improvisé. Et elle se mit à sourire de plaisir, rougissant légèrement face au compliment - sa sauveuse - et comme elle aurait aimé l'être, quand il avait fallu être là, et comme elle espérait sincèrement pouvoir le devenir, l'aider à aller mieux, à oublier la terrible épreuve qu'il avait traversé. Et elle avait hâte également, de lui présenter Ama, Abi et Astoria, mais elle savait qu'elles craqueraient toutes pour lui, surtout Ama, tant il était beau son frère, et tant il allait les faire craquer en un sourire. Peut-être qu'elle garderait le sourire qu'il savait lui adresser, juste pour elle alors: elle continuerait de leur parler de lui et il garderait cet aura de mystère garantissant qu'aucune d'entre elle ne tombe sous le charme d'Alec. Et tant pis si elles lui en voulaient ! La relance de la blairelle souffla sur eux un vent frais de malaise, et alors qu'il fuyait son regard, déclarant par-là plus de choses qu'il aurait probablement voulu lui dévoiler, il tenta d'adoucir sa réponse et elle ne put s'empêcher de froncer les sourcils, encore. Il essayait de la protéger, toujours dévoué à son poste de grand frère, quand elle ne désirait rien de plus qu'inverser les rôles, pour une fois. Il fallait se montrer plus convaincante, Alma. Parce qu'il ne la trompa pas, parce qu'il y avait dans ses yeux une étincelle qu'elle avait croisée plus d'une fois dans les regards de ces enfants hospitalisés à Ste Mangouste, comme elle, durant des mois; la maturité d'une souffrance qui fauche à un trop jeune âge et qui emporte une part de l'enfant, au même titre qu'une grande parcelle de cet espoir naïf de vivre sans jamais se tromper, sans jamais être blessé.  Elle reprit d'une voix douce, surprise de constater qu'accéder à une strate plus intime de ce qu'elle ressentait pour l'encourager à s'ouvrir était plus difficile qu'elle l'aurait cru - plonger en soi n'avait rien de facile ni d'agréable, mais elle devait y parvenir; pour Lui. « Tu ne devrais pas essayer de me rassurer comme ça. » Elle sourit  un instant, consciente qu'elle n'était pas parvenue à dévoiler ce qu'il y avait sous son crâne et reprit. « Je me doute que "tout le reste" est effrayant, et c'est parfaitement injuste ce qu'il se passe. Mais tu devrais être capable de le dire, et je suis capable de l'entendre. Je suis ta soeur, Alec, et ce que tu traverses c'est... » Ignoble ? Infâme ? Injuste... « Comme t'espères te faire à ce qui t'est arrivé si t'arrives pas à me dire à quel point t'es en colère ? » Parce qu'il l'était, à coup sûr. Elle l'était, elle-même, ses sœurs, son frère, ils étaient tous révoltés; mais s'ils n'affrontaient pas cela tous ensemble, ils risquaient de se perdre en cours de route, et elle le refusait. « T'as le droit de pas réussir à t'y habituer. Mais laisse moi t'aider, si je peux, ok ? » Elle était trop sentimentale, Alma, et elle sentit les larmes affluer à ses yeux mais elle les retint; ce moment ne lui était pas dédié, pas maintenant, et elle pourrait pleurer l'injustice de cette situation horrible plus tard. Se mordant l'intérieur de la joue, elle ne flancha pas, conservant son regard planté dans les yeux de son frère.

@Alec Spinnet

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Alec, il aime bien ce moment privilégié qu'il partage avec Alma, et il aime encore plus l'idée de renouer avec elle après son absence ces derniers temps et la façon dont il l'a évitée, mais il peut pas s'empêcher de ressentir un mélange complexe d'émotions en l'observant. C'est une force de la nature, Alma, une énergie solaire qui fait toujours en sorte que tout aille bien pour tout le monde et ce même quand les temps sont sombres et la douce lueur dans ses yeux trahit son désir sincère de comprendre, de partager le fardeau qu'il porte, mais Alec est toujours aussi réticent à partager ses ressentis, bien trop habitué à endosser le rôle de grand frère protecteur et à se renfermer sur lui-même quand ça ne va pas. Il a l'habitude d'être celui qui protège, Alec, pas celui qui a besoin d'être protégé et cette position le fait se sentir vulnérable et faible, des émotions qu'il déteste ressentir et Alma semble déterminée à percer cette carapace qu'il a érigé autour de lui, mais Alec a bien du mal à l'accepter et n'est pas prêt non plus à admettre à quel point il est en colère contre le monde entier. Elle tente de le convaincre de sa voix douce, et Alec esquisse un sourire triste, conscient que sa tentative de le rassurer est maladroite, mais sincère. Elle mérite plus que des mots vides de sens, elle mérite mieux qu'un frère qui porte un si lourd fardeau, mais il craint de laisser éclater les émotions qui bouillonnent à l'intérieur de lui. « Y'a tellement de choses que j'arrive pas à dire Alma » il avoue en baissant les yeux, cherchant désespéspérement une échappatoire dans les détails de la cuisine. « Je sais pas quoi te dire, j'ai pas envie que t'entendes toutes les horreurs que j'ai en tête et que tu vois cette facette de moi » tous les cauchemars qu'il a dans la tête, les images monstrueuses qui le torturent une fois la nuit tombée. Les mots révèlent pourtant une partie de son anxiété, une peur de laisser les autres approcher trop près de son propre chaos intérieur. Il sent le poids de son regard, l'implication de ses paroles et une boule de nœuds se forme dans sa gorge. Il les aimes tant, ses frères et sœurs, et remercie Merlin de pouvoir compter sur eux, mais il n'arrêtera jamais d'être leur grand frère et de vouloir les protéger, quoi qu'en dise Alma. « J'arrive même pas à... à comprendre moi-même ce que je ressens, alors je sais pas vraiment ce que je pourrais te dire. » oui, il est en colère, tellement en colère que la bête en lui hurle et réclame justice et destruction, mais ça non plus il ne peut pas lui dire, parce que la perspective de lire un jour de la peur dans ses yeux l'effraie au plus haut point. « Le truc c'est que je sais pas si j'arriverais à m'y habituer un jour, tu vois ? » il fronce les sourcils alors qu'il voit les larmes affluer dans les yeux de sa sœur et il s'approche d'elle pour la serrer tout contre lui, incapable d'oublier ou de mettre de côté son rôle de grand frère. « It's ok Munchkin. » il dépose un baiser sur le haut de son crâne, et la serre un peu plus fort. « Je sais que t'as envie d'aider, ça me touche, mais je suis pas sûr que tu puisses faire quoi que ce soit. » il aimerait pourtant, que l'amour qu'on lui porte suffise à le guérir, il ne suffirait que de quelques secondes pour qu'il retrouve la santé, mais ça n'est pas comme ça que la vie marche, et il ne peut que trouver du confort dans leurs étreintes, leurs discussions, leurs présences. Il se sent un peu désemparé, Alec, partagé entre le besoin de la protéger et le désir de la laisser entrer un peu dans son monde de folie, et la cuisine devient soudain trop étroite alors qu'il la relâche pour la regarder. « Ecoute, un jour je t'en parlerais pour de vrai, sans tabou mais aujourd'hui, j'veux juste que tu me laisses te protéger encore un peu de tout ça, ok ? Je sais pas comment gérer la tempête en moi, mais je sais au moins que je peux contrôler ça. » et en parlant de ''ça'', il les pointe tour à tour, eux et ce lien invisible qui les unis. « Je veux juste qu'on profite tous les deux. » il poursuit d'un ton plus bas pour lui faire comprendre qu'il n'est pas prêt à parler, pas maintenant, et qu'il veut juste se goinfrer de gâteaux en retrouvant sa petite sœur et en rattrapant ce qu'il a manqué.

Il avait toujours été son grand-frère, elle qui n'avait jamais connu le monde sans lui, et il avait de tout temps gardé cette image souriante, rassurante et forte qu'elle lui avait connu alors, elle ignorait ce qui aurait pu faire changer cela. Mais elle comprenait; il avait été touché au plus profond de lui, et il n'avait pas envie de changer, d'être quelqu'un d'autre. Elle ne partageait pas cette crainte, parce qu'elle savait qu'Alec resterait lui-même, hormis une nuit, de temps en temps, et cela ne l'inquiétait pas. Elle était bien plus terrorisée par la tristesse et la douleur qu'elle lisait dans ses yeux alors qu'il lui répondait, que pour la première fois de sa vie, il ne parvenait pas à trouver les mots. Les larmes menacèrent de couler alors qu'elle sentait ses yeux brûler, mais elle serra les lèvres l'une contre l'autre pour les retenir, persuadée d'encore pouvoir faire ou dire cette chose qui finirait par l'apaiser. Il se leva pour la serrer dans ses bras et elle l'entoura de ses petits bras, pour tenter de rassurer quelque chose, quoi que ce soit. Il lui chuchota d'autres mots, encore, et une larme unique finit par s'évader de ses paupières mais elle retint les suivantes. « Quand tu seras prêt, oublie pas que j'suis là, ok ? Et ça changera jamais. » L'impression que ces mots avaient manqué, ces derniers temps, alors qu'elle les avait toujours pensés. Elle maintint Alec contre elle jusqu'à ce que les larmes lui assurent qu'elles ne reviendraient plus, jusqu'à ce que le four tinte doucement, leur annonçant la fin de la cuisson des gâteaux et alors, elle le relâcha, le corps et l'âme à nouveau droits. « Allez, c'est prêt ! » Elle voulait lui offrir cet instant d'insouciance, ce moment où le reste restait à la porte et où ils étaient libres de manger des gâteaux à s'en faire éclater l'estomac, de rire à se faire attraper par des préfets. Elle voulait vivre, et elle voulait qu'il vive, en étant le plus heureux possible, quitte à oublier les malheurs qui reviendraient. Sortant la plaque du four, elle déposa d'un coup de baguette leurs créations dans une assiette et revint s'asseoir près de lui. « Après toi ! Et non, c'est pas une faveur. Imagine, ils sont dégueulasses ? » Elle sourit, consciente que les jours sombres reviendraient, qu'Alec mettrait des mois à se remettre, s'il se remettait un jour, consciente également qu'elle l'accompagnerait dans chacun de ses pas s'il la laissait faire. Quelque part, elle se sentait bien, Alma, parce qu'elle se sentait plus proche de lui qu'elle ne l'avait eu l'impression ces dernières semaines. Qu'il lui semblait que la vilaine distance qui s'était installée avait reculé pour n'être plus qu'une ombre au loin, et ça lui faisait du bien d'avoir à nouveau son frère auprès d'elle. L'école n'avait pas été la même sans lui, c'était comme si elle s'était sentie incomplète et qu'il était finalement revenu pour combler ce précipice en elle. Elle attrapa un muffin et mordit dedans, à pleines dents. Du chocolat plein les lèvres et les dents, elle adressa un grand sourire à Alec « Font délifieux ! »

@Alec Spinnet

we don't have a lot, but we've got each other | @alma spinnet  

Alec ne parvient pas à trouver les mots et il ne sait pas vraiment s’il arrivera à les trouver un jour mais ce qu’il sait, c’est qu’il a besoin de temps. Du temps pour apprivoiser la bête en lui, du temps pour accepter, du temps pour guérir, du temps pour se relever, du temps pour apprendre à lâcher prise. Du temps. C’est tout ce qu’il demande à Alma, et il sait que sa demande peut être difficile à entendre, qu’elle – et tous les autres – a besoin de retrouver son grand frère, mais il a l’impression de s’être perdu en chemin et a juste besoin d’un peu de patience pour se relever et réapprendre à vivre, mais d’une manière un peu différente. « Je sais que t’es là Munchkin, merci » il la serre un peu plus fort contre lui et embrasse le sommet de son crâne dans un geste protecteur, le cœur gonflé d’amour pour elle. « Et c’est pas parce qu’il m’est arrivé ça que je peux pas être là pour toi. Au contraire, je veux que tu puisses encore compter sur moi. Ça, ça n’a pas changé. » il lui assure avec un mélange de fermeté et de tendresse en continuant de la maintenir contre lui pendant quelques secondes encore, ou peut-être minutes, suffisamment longtemps en tout cas pour qu’il retrouve un peu de forces. Son ventre gronde quand elle annonce que c’est prêt et il rigole en mimant un air innocent et s’approche pour l’aider à sortir les plaques du four et le refermer, regardant les pâtisseries avec un air gourmand qu’il ne prend pas la peine de dissimuler. « Tu rigoles ou quoi ? Vu l’odeur, impossible que ce soit dégueulasse. » il tend la main pour attraper un gâteau et vient le humer, son ventre grondant alors plus fort. « Mais bon si t’insistes, si tu m’OBLIGES à le goûter, alors j’ai pas le choix.. » il mime une mine tragique, comme si c’était la fin du monde et devant l’air amusé d’Alma dont il entend le rire, il engloutit la pâtisserie en une seule bouchée, la fourrant dans sa bouche sans se soucier des bonnes manières. « Ch’est chaud » il fait l’effort de refermer la bouche et de mâcher le muffin, regrettant presque de ne pas avoir pris le temps de le manger plus lentement. Quand sa mâchoire se libère enfin, il frotte son ventre avec gourmandise. « Ils sont divins tu veux dire » il en reprend un dans lequel il croque aussitôt, mais avec plus de sagesse. « Mange vite parce que sinon je vais tous les prendre je te préviens. » et pour l’embêter et appuyer sa réflexion, il en attrape deux supplémentaires qu’il garde jalousement contre lui non sans défier sa sœur du regard de les reprendre. Un petit morceau de muffin tombé de son gâteau, il le récupère et le lance au visage d’Alma pour l’embêter, alors qu’il se relève brusquement pour prendre une brique de lait. « Chocolat chaud ? » évidemment, parce qu’il n’y a pas de belle après-midi sans une bonne boisson chaude pour accompagner leur goûter et alors qu’il s’emploie à remplir deux tasses tout en mangeant ses muffins et en discutant avec sa sœur de la pluie, du beau temps, de Poudlard, de choses et d’autres, il se détend peu à peu jusqu’à en oublier – ou du moins mettre de côté – les tensions de ses épaules et profiter du reste de la journée avec elle, refoulant au possible tout ce qui le hante et le perturbe pour seulement profiter d’elle et redevenir, l’espace de quelques heures, son grand frère adoré.

fin.