Les lueurs du soleil chatouilla le visage d’Alexandra, encore endormie sur son lit, un livre étalé sur son ventre. Elle l’avait fait tomber lorsqu’elle avait enfin trouvé sommeil aux petites heures. La lecture fascinante des Fantômes Animaux de Grande-Bretagne lui avait dérobé toute envie de dormir. Un lumos conjuré sous son épais duvet lui avait permit de continuer sa lecture jusqu’à ce qu’elle tombe littéralement de fatigue. Quelques heures plus tard, elle avait complètement manqué le réveil et le brouhaha causé par les autres filles du dortoir, et ce n’est que lorsque la lumière du matin devint trop forte qu’Alex ouvrit ses paupière et réalisa qu’elle allait manquer le petit-déjeuner. Son cœur manqua un battement et elle sauta hors de son lit, enfilant son uniforme au plus vite. Elle attrapa son sac, espérant ne rien oublier derrière elle, et dévala les escaliers qui menaient au hall d’entrée sans prendre le temps de jeter un œil dans un miroir. La salle commune était vide. Tous étaient déjà dans la Grande Salle ou se dirigeaient vers leur classe, alors Alex se précipita encore davantage. Elle sauta les dernières marches qui la séparaient du rez-de-chaussé et courut jusqu’à la table des bleus et bronze pour y trouver encore la plupart de ses camarades en train de terminer de manger. Elle poussa un soupir soulagé, heureuse d’avoir réussit à rattraper son retard. Elle attacha ses cheveux emmêlés en un chignon désordonné, son épaisse chevelure rousse impossible à dompter si elle ne passait pas plusieurs dizaines de minutes à la coiffer. Tant pis pour aujourd’hui, ce n’était pas la première fois qu’elle oubliait de se regarder dans le miroir avant d’aller en cours. Ses camarades lui lancèrent quelques regards lorsqu’elle arriva enfin, son apparence probablement complètement désordonnée, d’énormes cernes sous ses azurs. Elle n’y prêta pas attention, les salua rapidement avant d’attraper une tartine à manger en chemin. Accorder de l’importance à ce qu’ils pensaient d’elle était une perte de temps, même si leur amitié était quelque chose qu’elle s’était mise à envier un peu récemment Arriver en retard n’était pas dans ses habitudes. L’élève modèle, assidue, ponctuelle était rarement la dernière à arriver en cours, prenant toujours soin de vérifier que toutes ses affaires étaient en ordre. Son apparence n’avait jamais été une priorité, mais s’assurer qu’elle était présentable pour ne pas se faire rouspéter par les professeurs était crucial à ses yeux. Elle avait malheureusement l’air d’être tombée du lit. Ses cheveux emmêlés, sa chemise et sa robes froissées et son sac débordant de livres, elle tenta tant bien que mal de mettre de l’ordre dans ses affaires. Le nez dans sa sacoche, sa tartine à moitié dévorée dans une main et une pile de livre calée sous son bras, elle essayait de tout y faire rentrer avant d’arriver en cours. Elle ne vit pas la figure qui s’avançait vers elle et la percuta de plein fouet, faisant tomber son petit-déjeuner au sol. La frustration qui s’accumulait depuis qu’elle était sortie de son lit continuait de croître en elle. J’aurais mieux fait de pas me lever, pensa la jeune aiglonne en ramassant ses affaires tombées à leurs pieds. Elle s’empressa de s’excuser envers la personne qu’elle avait bousculé, espérant ne pas lui avoir fait de mal. Ses joues rougies, embarrassée par sa maladresse, elle bafouilla un rapide sort pour nettoyer le désordre causé et éviter le regard de son aînée. Impossible de l’ignorer pendant bien longtemps, il lui fallut bien lever les yeux, qui tombèrent sur une Frankie au visage sévère. Il ne manquait plus que ça ! Son uniforme précisément ajusté, sa longue chevelure toujours parfaite et son visage d’ange ne firent qu’empirer la matinée d’Alexandra. Son visage passa d’une couleur rosée à un rouge cramoisi tant l’aiglonne se sentait embarrassée face à la lionne. De toute les matinées, il avait fallut qu’elle tombe sur l’une des élèves les plus jolies et impressionnantes de l’école le jour où elle ne s’était pas même brossé les cheveux. Alex leva les yeux au ciel en attendant une remarque piquante de la rouge et or.
Les sourcils froncés en quittant la salle commune des lions ce matin là, elle était étonnée de ne pas avoir vu Billy qui, d'habitude, l'attendait avant de descendre prendre son petit-déjeuner. Leur sortie à Pré-au-Lard ne s'était pas déroulée comme prévu et Frankie se détestait d'avoir eu raison à ce sujet, maudissant les parents du blond plus qu'elle n'avait jamais maudit personne auparavant. Elle leur aurait crié leurs quatre vérités si seulement ils avaient pris la peine de se pointer au rendez-vous qu'ils avaient eux-même choisi et même son meilleur ami n'aurait pas pu la retenir de les insulter. Alors elle avait essayé de lui changer les idées après ça, de la manière la plus simple et efficace qu'elle connaisse avec lui, mais ça n'était pas suffisant et c'était peut-être ce sentiment d'impuissance qui la mettait d'aussi mauvaise humeur ces derniers jours. Elle n'avait cessé de râler, Frankie, contre le monde entier, trouvant apaisement et un peu de réconfort dans la danse et les sessions sportives qu'elle s'imposait pour ne pas totalement vriller. Les vacances approchaient à grand pas, son anniversaire aussi, et si elle avait l'habitude de passer celui-ci à Poudlard avec ses amis qui ne rentraient pas non plus dans leurs familles - pour ceux qui en avaient encore - il y avait toujours une lettre et un cadeau envoyé par son père qui semblait toujours se rappeler de la date comme s'il restait lucide durant cette période pour pouvoir lui transmettre ses pensées. Une déduction à laquelle Frankie était parvenue dès sa troisième année ici et qui serait pourtant forcément différente aujourd'hui. De sa prison loin d'être dorée il ne pourrait pas lui envoyer ses souhaits et c'était entièrement la faute de la brunette. Culpabilité laissée de côté depuis janvier, celle-ci revenait en force pour la ronger et ne pas la lâcher. Les leçons du matin annulées pour cause de professeur malade, elle avait ôté son uniforme pour une tenue plus sportive et beaucoup moins formelle, elle fonçait vers la salle réservée au club de danse lorsqu'elle percuta une autre élève de plein fouet, au point de lui faire renverser tout ce qu'elle tenait entre les mains. C'était tôt, bien trop tôt pour qu'elle offre des excuses et un sourire, et surtout ce n'était pas le moment. Elle était supposée se défouler sur sa musique afin d'être un peu plus vivable pour le reste de la journée, pas faire dans la charité avec une plus jeune année. « Fais chier » lâcha t'elle sans plus de cérémonie en ramassant ses propres et affaires et soupirant. Elle remarqua la couleur rosée des joues de la serdaigle mais l'ignora - elle n'avait pas le temps pour les autres, pas aujourd'hui. « Si tu regardais devant toi et pas tes pieds, peut-être que tu serais moins maladroite » lui lança t'elle d'un ton plus dur qu'elle n'aurait du ; toujours est-il que c'était la vérité. Cette fille semblait bien trop timide pour son propre bien. « T'as un truc dans les cheveux au fait » ajouta t'elle en lui montrant sa tignasse du doigt. Un morceau de pain peut-être ? Improbable. « Est-ce que tu t'es coiffée aujourd'hui au moins ? » La remarque fit rire plusieurs de leurs camarades autour et Frankie réalisa que ce n'était pas vraiment très sympa dit comme ça mais franchement, on aurait dit qu'un oiseau avait installé son nid sur sa tête.
Alexandra Smith
veritaserum
parchemins : 469
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- convictions : there is nothing either good or bad, but thinking makes it so
- clubs et assos : club de soutien
- (options) ou (cursus) choisis : sacm, étude des runes, arithmancie
Alex n’eut à attendre qu’une poignée de seconde avant que la lionne ne s’en prenne à elle. Comme si sa matinée n’avait pas été assez difficile, Frankie n’hésita pas à en rajouter une couche. Elle ne mâchait jamais ses mots, comme si elle prenait un malin plaisir à rappeler à Alex qu’elle n’était pas aussi jolie, pas aussi charismatique. A chacune de leurs rencontres, la lionne était impeccablement coiffée, sapée, donnant l’illusion d’une beauté naturelle mais qui, Alex n’en doutait pas, prenait un temps fou à simuler. Elle détestait cela, essayant de se convaincre que ce que Frankie faisait était vain, une perte de temps et un mensonge. Que ses amis ne l’aimaient que grâce à son apparence. En réalité, Alex était jalouse. Elle aurait aimé avoir la même dégaine, les mêmes goûts raffinés et la même attitude, mais bien trop timide pour se faire remarquer avec de telles extravagances, elles se tournait toujours vers le confort de ses pulls, de ses robes sombres et amples. L’idée même de se maquiller, de faire un effort qui la ferait se démarquer des autres la rendait anxieuse. L’embarras de percuter Frankie, et que cette dernière souligne les imperfections de sa cadette sans la moindre hésitation fit rougir la bleue et bronze encore davantage. Les regards qui se tournaient vers elles, les rires moqueurs qui suivirent les critiques de la lionne firent regretter à Alex de s’être levée. Elle aurait dû rester au lit, arriver en retard en cours. Si seulement elle avait prit le temps de se coiffer avant de rejoindre la Grande Salle. Elle leva les yeux au ciel une nouvelle fois. Il n’y avait rien à faire contre les remarques acerbes de la rouge et or. Peut-être trouvait elle une satisfaction à se moquer des élèves plus jeunes, ou ceux qui n’avaient pas les mêmes attributs qu’elle. Alex n’avait ni son élégance, ni son charisme.
« Je n’ai pas eu le temps. » avoua-t-elle, sa voix si fluette qu’elle n’était pas sûre que Frankie puisse l’entendre. Ses joues en feu, la gorge nouée d’embarras, elle voulait expliquer que ce n’était pas de sa faute, qu’elle voulait simplement arriver en cours à l’heure. Mais peu importe ce qu’elle disait, elle savait que la rouge et or trouverait un moyen de se moquer d’elle encore davantage. Les Gryffondors étaient de toute façon trop bêtes pour comprendre l’importance du livre qu’elle avait étudié jusqu’à tomber de fatigue au milieu de la nuit. Une nouvelle colère bouillonnait en elle, ainsi que l’envie de lui dire d’aller se faire voir, de s’en prendre à quelqu’un d’autre si c’était cela qu’elle aimait faire. Alex avait du mal à comprendre ce que Frankie y gagnait à l’humilier ainsi, mais les rires qu’elle avait provoqué devait lui donner toute l’attention qu’elle voulait. A l’opposé, Alex ne souhaitait rien de plus que de disparaître, de s’enfoncer dans le sol et de se faire oublier, mais vu qu’elle n’avait pas cette option, il ne lui restait plus qu’à rétorquer. « Je n’ai pas des heures à gaspiller devant un miroir tous les matins, moi ! » Son cœur battait fort dans sa poitrine. Elle n’avait pas l’habitude d’avoir ce genre de cran et s’attendait déjà à recevoir les foudres de la lionne. Mais elle préférait encore cela à se faire humilier davantage. Elle finit d’enfoncer les quelques livres qui étaient tombés au sol dans sa sacoche, continuant maladroitement d’éviter le regard assassin de la rouge et or.
Elle ne manquait pas toujours de diplomatie, Frankie, mais force était de constater qu'aujourd'hui n'était vraiment pas un jour où il fallait l'ennuyer. Elle laissait très souvent ses émotions l'emportaient sur sa raison, parce que de toute façon tout gardait en soi n'apportait jamais rien de bon. Plus que ça elle n'y parvenait pas, la lionne, bien trop entière pour se permettre le luxe de cacher continuellement ce qu'elle ressentait. Alors elle ne s'étonnait pas d'être directe avec la jeune serdaigle, de ne pas mâcher ses mots quand elle aurait peut-être dû... mais personne n'avait été comme ça avec elle, personne ne l'avait ménagée, Frankie, quand elle était enfant et cela avait au moins le mérite de l'avoir rendu plus forte. Plus insouciante et insensible à l'égard des autres aussi, comme avec la fille qu'elle avait bousculé sans le vouloir, qui avait fait tomber la moitié de ses affaires et se retrouver avec de la nourriture dans les cheveux. C'était dégoûtant, qu'importe la manière dont la Ramírez tentait de voir les choses. Elle prenait garde de faire attention à son apparence malgré le peu de moyen pour l'entretenir et elle regrettait que cette caractéristique ne s'applique pas à toutes les sorcières du coin. « Alors prends le, ce temps, lève toi quinze minutes avant si tu en as besoin mais... fais quelque chose » répondit la brune en jetant un énième regard vers la chevelure emmêlée et très indisciplinée d'Alexandra. Parce qu'il y avait une différence entre le fait de se coiffer et de devoir, plusieurs heures plus tard, les remettre en place et celui de ne pas le faire du tout. Pas que ce soit réellement son souci après tout, elle aurait même du s'en contreficher, la latina, mais il y avait quelque chose en l'aiglonne qui l'empêchait de juste partir. Et ce n'était pas dans un besoin vicéral de l'humilier, elle n'était pas si mauvaise tout de même. Elle s'attendait d'ailleurs à tout sauf à une réponse de l'étudiante qui, jusque là, avait tout évité y compris le regard de Frankie. Alors d'abord légèrement en colère d'être traitée de la sorte par une gamine - même si vraiment, cette réflexion était le monde à l'envers - elle regarda son interlocutrice d'un autre oeil, à la limite de... l'admiration. Elle avait eu le cran de rétorquer et c'était déjà plus que les autres fois où elle avait pu constater le côté très passif de la Smith. « Tu as donc une langue ! » s'exclama t'elle en haussant un sourcil presque taquin. Les bras croisés devant elle, Frankie avait bien sûr remarqué que certains élèves les regardaient mais elle s'en fichait. Comme beaucoup de choses finalement. « Et t'as pas vraiment besoin de passer des heures devant ton miroir comme tu dis. T'es une sorcière, dans une école de magie, je pense que tu es assez intelligente pour savoir qu'il existe des sortilèges très simples pour être rapide et efficace » Ou alors la réputation qu'on donnait à la maison serdaigle et leurs cerveaux fonctionnels n'était-elle qu'une vaste blague ? Elle en doutait un peu, il suffisait de voir Amalia, la tête pensante de leur petit groupe d'amis. « T'as fini ? » demanda t'elle en la voyant ramasser ses livres - là aussi elle aurait pu utiliser sa baguette magique d'ailleurs, c'était quoi son problème à la fin ?! - et de lancer un regard noir en direction d'un garçon qui se moquait encore de la plus jeune. « Viens avec moi » Frankie ne lui laissa pas le temps ni le choix de refuser, lui attrapant le bras pour la traîner avec elle jusqu'à l'étage supérieur et les seuls toilettes qu'il y avait ici, ceux - malheureusement - d'un des fantômes les plus connus de Poudlard. Celle-ci lâcha un cri à leur entrée et la lionne leva les yeux au ciel. « Ne fais pas attention à Mimi, elle chouine beaucoup mais elle n'est pas dangereuse » La rouge et or mena Alexandra devant l'évier et le miroir accroché au-dessus. « Tu ne dois pas donner l'occasion aux autres sorcières de te rabaisser, elles n'attendent que ça » Et elle se comptait dans le lot parce qu'elle n'était pas mieux, sinon pire.
Alexandra Smith
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Ce n’était pas dans les habitudes d’Alex de laisser ses émotions la submerger, de laisser sa langue se délier avant d’avoir réfléchit. Ou du moins, elle essayait encore de se persuader qu’elle contrôlait ses émotions alors que celles-ci semblaient devenir plus violentes, plus irrépressibles chaque jour. On la connaissait pour son caractère calme, imperturbable, mais récemment elle ne se reconnaissait plus. Ses sentiments bouillonnaient en elle, bien plus puissant qu’auparavant , comme d’immenses vagues qui s’écrasaient contre sa poitrine pour tenter de se libérer. L’adolescente avait du mal à contenir cette force qui, parfois lui donnait envie de crier et parfois la laissait complètement engourdie. Difficile de donner du sens à ce changement si brutal, mais pour une fois elle ne se sentait pas embarrassée d’avoir rétorquer avec autant de férocité. La fatigue l’avait rendue irritable, et le peu de contrôle qu’elle avait encore sur ses émotions avait définitivement disparu. Ses yeux piquaient légèrement, l’envie de retourner au lit et de les fermer pendant quelques heures contribuait à la rendre irascible. Elle sentit le regard de Frankie se poser sur sa tignasse une nouvelle fois et ne put s’empêcher de passer sa main sur sa chevelure pour tenter de l’aplatir – une tentative vaine qui ne fit qu’accroître son embarras. Elle avait souvent considéré l’idée d’acheter un stock de potions Lissenplis lors de ses visites à Pré-au-Lard. Quelque chose, n’importe quoi, qui aurait pu l’aider à dompter ses boucles rousses. Mais à quoi bon, alors qu’elle n’avait que de maigres économies qu’elle investissait toujours dans des livres, des ingrédients ou de nouvelles plumes. A ses yeux, ses apparences avaient bien moins d’importance que ses accomplissements académiques et face à Frankie, qui l’impressionnait bien plus qu’elle ne voulait l’admettre, elle tentait encore de se convaincre qu’elle avait un sens moral supérieur. Admettre qu’elle ne savait tout simplement pas comment prendre soin d’elle était hors de question. Alex n’avait jamais véritablement eu de figure maternelle pour la guider. Il y avait bien Ethel qui était une sœur de substitution, un modèle pour elle, mais les deux aiglonnes avaient toujours des conversations plus théoriques – bien loin des critiques qu’Alex recevait sur ses apparences. Fille unique avec une mère absente, il n’était pas surprenant qu’elle ne sache pas comment être davantage présentable, et l’embarras de devoir demander de l’aide aux autres filles de son dortoir l’avait toujours empêché de faire le premier pas. Elle avait toujours dû se débrouiller seule et apprendre à prendre soin d’elle-même – quelque chose qu’elle avait toujours eu énormément de mal à faire. Se plonger dans ses études était bien plus facile et une distraction bienvenue. Tout cela devait complètement échapper à la lionne qui continuait de la juger de haut en bas, tandis qu’Alex évitait son regard. Bien sûr qu’elle avait pensé aux sorts qu’elle avait apprit, mais elle savait que changer son apparence ainsi – enfin prendre soin de l’image qu’elle renvoyait – ne ferait qu’attirer les regards, les questions, et probablement les moqueries aussi. Alex ne s’était jamais sentie jolie, alors dompter sa crinière, cacher son visage sous une couche de maquillage ou prêter attention à ses vêtements étaient des changements drastiques aux yeux de l’adolescente. Elle s’apprêta à protester une nouvelle fois, plus rien ne la retenait à présent, mais la rouge et or ne lui laissa pas l’opportunité et l’entraîna le long des escaliers. « Où est-ce que tu m’amène ? Je vais être en retard à cause de ces idioties ! » Mais Frankie ne l’écoutait clairement pas et elles entrèrent dans les toilettes que toutes les filles du château évitaient. Son conseil abrupte face au miroir sale était comme une nouvelle claque pour Alex. Elle savait bien qu’elle n’attirait jamais les regards de la bonne manière, mais elle ne savait pas faire autrement. On ne lui avait jamais dit, jamais enseigné, et c’est avec les lèvres tremblantes qu’elle l’avoua à la lionne. « Je suis pas comme toi, d’accord ? Je sais pas comment faire ! » explosa-t-elle. « Tu dis ça comme si c’est quelque chose que tout le monde sait faire dès la naissance, mais ça marche pas comme ça ! » Sa colère gonflait en elle, mais cette fois elle n’était pas dirigée vers son aînée, mais vers le reflet qu’elle voyait dans le miroir, les yeux rougies par l’émotion et la fatigue. « J’ai pas ton don... »
Elle se moquait pas mal de manquer de manières, Frankie, celles-ci qui n'avaient jamais constitué un élément clé à son éducation de toute façon. Si elle avait heureusement quelques bases comme la politesse, qu'elle apprenait aussi les bonnes civilités ici à Poudlard entourée de tous ses sorciers guindés - qui lui faisaient lever les yeux au ciel au moins dix fois par jour - la lionne n'était pas la camarade parfaite et facile à vivre. Loin de là. Mais son caractère faisait d'elle la personne qu'elle était aujourd'hui, celle qui ne se laissait pas marcher sur les pieds, celle qui aurait rembarré sans aucune gracieuseté n'importe lequel des étudiants s'adressant à elle de la sorte. Elle ne comprenait pas la passivité d'Alexandra, ça l'agaçait même fortement et c'était sans doute pour ça qu'elle la provoquait de la sorte, qu'elle tentait de la faire réagir. Qui pouvait tant manquer de fierté comme ça ? Elle réalisait que l'aiglonne était plus timide qu'elle et la plupart des gens mais ce ne serait pas lui rendre service que de la laisser dans cette position d'infériorité. « Et alors ? Un retard n'a jamais tué personne. Tu ne vas pas rater tes examens si tu perds dix minutes de cours » répondit Frankie sur un ton las ; mission qu'elle s'était auto-confiée qui l'ennuyait déjà d'avance. Et elle ne savait pas pourquoi ça lui tenait tant à coeur, elle ne connaissait même pas Alexandra. Ou peut-être lui rappelait-elle inconsciemment quelqu'un de son passé, allez savoir. Emmenant la jeune sorcière avec elle dans les toilettes du fantôme de Mimi, Frankie la plaça devant le miroir et la força à se regarder dedans, elle-même croisant son reflet et une main venant remettre l'une de ses mèches derrière son oreille. Elle tenta un sourire à la plus petite, plus très certaine qu'il s'agisse d'une bonne idée lorsqu'elle l'entendit rétorquer, les larmes aux yeux. Ok elle n'était pas super sensible à ce genre de comportement d'habitude mais elle ne pouvait pas totalement ignorer les sentiments de la brunette, pas vrai ? Elle fronça tout de même les sourcils à sa réplique, heureuse en quelque sorte de la voir s'affirmer - même si c'était devant elle, par Merlin ! - mais pas totalement compréhensive. Elle aurait dû l'être, Frankie, elle aurait dû se montrer touchée et une part d'elle l'était un peu seulement si Alexandra n'avait eu personne pour l'accompagner dans cet apprentissage particulier, Frankie elle n'avait eu personne du tout. Et elle n'aimait pas se plaindre, ne le faisait jamais, mais elle passait clairement une mauvaise journée, elle était irritée, en colère contre beaucoup de monde pour ce qui arrivait à son meilleur ami, et la patience n'était pas sa vertue, ni même la retenue. « T'es pas comme moi, ça c'est sûr.. » commenta t'elle en secouant la tête vivement. « T'as raison, c'est pas quelque chose qu'on sait faire à la naissance, c'est quelque chose qu'on apprend » « Et ne crois pas que j'ai eu quelqu'un pour me montrer comment faire. Je n'ai pas de mère ou de soeur sur qui prendre exemple » Ne souhaitant pas s'attarder sur ces quelques révélations, elle ajouta dans un soupir : « J'ai appris toute seule. Et parfois grâce aux copines » Elle lui offrit un sourire dans le reflet puis se permit de toucher les cheveux de la brunette, les dégageant de son visage. « Tu es déjà très jolie, tu n'as pas besoin de faire grand chose » C'était une certitude que Frankie lui faisait là, parfois, il ne suffisait de rien pour faire ressortir le meilleur des autres. « Et si t'as peur de ce que les gens diront alors... je vais peut-être te décevoir mais quoique tu fasses, ils parleront toujours. Autant être à ton avantage dans ces cas là » Elle le pensait et peu lui importait qu'Alex soit d'accord avec elle ou non. Bien sûr elle ne la forcerait à rien - hormis d'être là avec elle et d'avoir cette discussion - et elle perdait peut-être aussi son temps mais au moins elle aurait essayé. C'était un peu comme aider son prochain, non ?
Alexandra Smith
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Le reflet qui fixait Alexandra la fit rougir de honte. Ses cheveux emmêlés, son teint pâle souligné par les cernes bleues qui contrastaient avec ses taches de rousseurs. Son uniforme froissée et sa cravate bleue et bronze nouée grossièrement. Elle savait évidemment que son apparence était loin d’être soignée, mais il était plus facile d’éviter son reflet que d’y être confrontée. Ignorance is bliss. Elle aurait préféré ne pas savoir. Frankie avait raison : l’aiglonne avait beau se trouver des excuses, en fin de compte elle était tout à fait responsable de son apparence. Elle préférait de loin passer son temps à étudier, mais c’était sa décision de ne pas avoir apprit à prendre soin de ses vêtements, de n’avoir aucun produit de beauté et de ne dormir que cinq heures par nuit. Pourtant un vague de colère monta en elle contre Frankie qui la contredisait comme si tout cela était évident. A la fois l’envie de s’en prendre à son aînée qui pointait du doigt ses lacunes, et la réalisation qu’elle y était elle-même pour quelque chose entraient en conflit, la rendant temporairement muette. Étrangement les mots prononcés par Frankie, bien qu’ils soient dures, étaient aussi encourageant. Son ton était critique et impitoyable, mais le fait qu’elle prenait le temps de lui parler, de lui donner son avis plutôt que de simplement se moquer d’elle était étonnant venant de sa part. Frankie était loin d’être aimable, d’avoir la même retenue que la petite aiglonne. Mais ses critiques dissimulaient un intérêt, une envie d’aider sa cadette malgré son tempérament. Cette pensée adoucie l’aiglonne, dont les traits tirés par la colère et l’anxiété se déliaient enfin. Elle lâcha un long soupir exaspéré. « Je connais pas vraiment de sorts qui pourraient m’aider. » C’était là sa façon à elle de demander de l’aide, trop polie – ou timide – pour ouvertement intimer à la lionne de lui donner des conseils plus concrets. C’était facile de lui dire qu’elle ne faisait pas ce qu’il fallait, ou qu’elle s’y prenait mal. Ça, Alex l’avait déjà remarqué. Plus complexe était de trouver un moyen de se sortir de ses mauvaises habitudes. Elle haussa un sourcil suspicieux. Le compliment de Frankie était inattendu. Cette dernière n’aurait jamais flatté Alexandra pour qu’elle se sente mieux, tant la jeune bleue et bronze semblait l’agacer. Elle se méfiait encore d’elle, tant il était anormal d’entendre sa langue acerbe prononcer des mots aussi positifs. Des mots qui, de plus, étaient rarement adressés à Alex. Au mieux, on ne la remarquait habituellement pas, et les compliments qu’elle recevait faisaient souvent référence à ses exploits académiques. Alex ne se trouvait ni jolie, ni élégante. En fait, elle n’y avait pensé que très rarement, supposant que son apparence ne lui rapporterait jamais d’attention. Elle ne sut donc pas quoi répondre au commentaire de Frankie, la fixant de ses azurs comme si elle avait fait une erreur. Elle imagina pendant un instant la lionne lorsqu’elle avait son âge, jeune et peut-être moins belle qu’elle ne l’était à présent. Avait-elle dû essuyer les remarques mesquines de ses camarades aussi, alors qu’elle tentait de trouver comment améliorer son apparence ? Ou est-ce qu’ils avaient trouver d’autres raisons de la critiquer ? Ses manières, sa culture, ou d’autres lacunes dont Alex ignorait l’existence. On pouvait voir dans les yeux de Frankie une force incroyable. Un dédain, aussi, pour le monde entier. Ce qu’Alex avait prit pour de l’arrogance, née de sa conviction qu’elle était meilleure que les autres, n’était après tout peut-être que le fruit d’une résilience à toute épreuve face aux moqueries de ses paires. Tout les opposaient. Leur tempérament, leur maison, leur intérêts. Et pourtant, les conseils de Frankie résonnaient avec Alex, comme si leurs expériences avaient été similaires. La solitude et l’absence de modèle semblaient aussi l’avoir formée, aidé à devenir la femme qu’elle était à présent. C’était avec une pointe d’amertume qu’Alex dut ravaler son orgueil et admettre que son aînée avait raison. « J’aimerais bien apprendre, je crois » son ton était hésitant, faible. Comme si elle n’était pas sûre de vouloir changer. C’était confortable d’être dans une situation connue, mais elle s’imagina au même âge que Frankie, dans quelques années, et l’espoir de lui ressembler, d’avoir son charme et son élégance réveilla sa jalousie. Les paroles de la rouge et or étaient loin d’être rassurantes. « Mais si les autres se moquent d’une manière ou d’une autre, à quoi bon faire autant d’efforts ? » La question était spontanée, l’idée de s’inquiéter de son apparence autant que son aînée pour toujours subir les mêmes railleries semblait logiquement être une perte de temps. L’aiglonne ne voyait que très vaguement les bénéfices. Sa confiance en elle qui grandirait, le respect de ses camarades qu’elle gagnerait, et l’identité qu’elle arriverait enfin à se construire. Tout cela lui échappait. Mais quelque chose au fond d’elle la poussait à écouter les conseils de Frankie, même si elle avait autant de tact qu’un ogre. Son instinct peut-être, une pointe de courage dont elle ignorait l’existence. Elle émit un sourire avec un peu plus de conviction qu’elle offrit au reflet de Frankie, prête à entendre les critiques, optimiste que cette rencontre lui enseignerait quelque chose de neuf.
Elle ne savait pas vraiment pourquoi cette mission lui tenait tant à coeur, Frankie, ou plutôt pourquoi elle utilisait son temps libre à aider une plus jeune année quand elle aurait pu faire n'importe quoi d'autre. Billy l'attendait sans doute - bien qu'elle ne se faisait pas de soucis pour lui, il trouverait certainement une occupation - et elle n'était pas connue pour être si attentive et altruiste avec les autres en dehors de son cercle d'amis. Mais Alexandra la touchait, d'une façon que la sorcière aux origines latines ne pouvait expliquer. Elle lui rappelait peut-être quelqu'un, peut-être elle-même il y a de nombreuses années, enfant qui avait dû se débrouiller seule pour apprendre la vie, ado qui avait dû trouver les meilleurs plans et astuces pour devenir celle qu'elle était aujourd'hui. Ils étaient peu, finalement, à connaître toute son histoire. En réalité il n'y avait même personne puisqu'elle passait son temps à mentir sur son passé... à part peut-être Billy à qui elle s'était parfois confiée dans des moments intimes qui n'appartenaient qu'à eux. Là n'était pas la question ; Frankie ne révélerait rien à la Smith, sauf quelques sortilèges pour l'aider à dompter sa crinière si toutefois c'était possible. Les deux filles dans les toilettes de Mimi et devant le miroir, la gryffondor haussa les épaules comme si ce qu'elle disait - et ne disait pas - n'avait pas d'importance. « Je peux t'écrire ceux que je connais sur un morceau de parchemin, attend » Et elle sortit une feuille de son sac ainsi qu'une plume encore humide en encre pour faire juste ça. Elle lista quelques sortilèges - pour démêler, pour lisser, pour donner de l'éclat - sachant qu'il faudrait à Alexandra les bons mouvements pour pouvoir les réaliser avec succès mais Frankie n'avait pas le temps pour ça ; pas maintenant. « Les gestes ne sont pas compliqués. Maintenant que tu as leur nom, tu pourras chercher dans les livres à la bibliothèque, je suis sûre que tu trouveras » Et c'était cliché d'insinuer que la serdaigle devait passer beaucoup de temps dans l'antre de madame Pince mais c'était aussi sans doute la vérité. Elle se demandait d'ailleurs pourquoi elle n'avait jamais cherché en ce sens - cela aurait été la première chose qu'elle, elle aurait fouiné. Admirant leurs reflets dans le miroir face à eux et aussi l'expression d'Alexandra comme pour évaluer ses émotions sur le moment, elle tenta de la réveiller par de nouvelles paroles et confessions, sans trop savoir si ça fonctionnerait. Et à vrai dire elle aurait dû se moquer de savoir ce que l'aiglonne ferait une fois que Frankie serait repartie à ses affaires mais malgré tout, ça l'intriguait. « C'est déjà un bon début ! » s'exclama t'elle quand enfin, la sorcière affirma vouloir apprendre à prendre soin d'elle. « Je sais que ce n'est que du superficiel tout ça... mais je t'assure que tu te sentiras mieux. Prendre soin de soi, c'est toujours bénéfique. Et si tu as l'impression qu'au contraire, ça ne change rien alors arrête. Mais essaie, au moins » ajouta t'elle en haussant à nouveau les épaules. Les prochains mots de Frankie se voulaient plus francs, destinés à encourager Alexandra sur le même chemin que la lionne mais sa réponse poussa la réflexion dans le cerveau de la brunette. Elle n'avait pas tort, dans le fond. Mais elle-même ne s'était jamais arrêté à cette question parce que sans doute, elle ne réfléchissait pas autant. « Tu le fais pour toi avant tout » dit-elle d'abord avant de reprendre en posant les mains sur les épaules de sa cadette. « Et parce que si tu as confiance en toi au moment où ils essaieront de te critiquer... alors ça ne t'atteindra pas » Elle se sentirait plus forte et finalement, c'était tout ce que Frankie désirait pour elle même si elle ne la connaissait pas plus que ça. « Mais tu n'es pas obligée de m'écouter » Elle faisait partie de ces gens qui n'avaient pas été sympa avec elle après tout. « Fais ce que tu veux. Mais si tu as besoin d'aide, je pourrais être là. Enfin sauf si le jour où tu te décides, je ne suis plus à Poudlard » Il lui restait quelques semaines avant les Aspics et Frankie n'était pas encore sûre et certaine de revenir pour une huitième année. Pas que ce soit intéressant pour la Smith de le savoir. Récupérant son sac pour lui montrer qu'elle pouvait rester encore un peu ou tout aussi bien la laisser seule, elle fit quelques pas vers la sortie avant que Mimi n'apparaisse en geignant - évidemment. « Tu t'en vas déjà ?? » Elle ne semblait pas totalement ravie d'être à nouveau bientôt seule et cela n'annonçait possiblement rien de bon pour les deux sorcières.
Alexandra Smith
veritaserum
parchemins : 469
sablier : 0
- convictions : there is nothing either good or bad, but thinking makes it so
- clubs et assos : club de soutien
- (options) ou (cursus) choisis : sacm, étude des runes, arithmancie
Pour la première fois, Alexandra pouvoir voir une pointe d’empathie dans le regard de Frankie. En retour, elle écouta attentivement les conseils de son aînée qui, jusqu’à présent, ne lui avait inspiré que du mépris. Elles communiquaient pour la première fois, les remarques piquantes qu’elles se lançaient par le passé semblaient être de l’histoire ancienne. La lionne à la langue bien pendue ne s’était jamais retenue de commenter l’apparence et les actions de sa cadette, mais Alex voyait à présent que sous les mots durs et moqueurs se trouvaient en fait de véritables conseils. Le manque de communication dont elles avaient toutes les deux fait preuves la rendait un peu honteuse – la colère qu’elle avait portée à l’encontre de Frankie si facilement évitable. Quelques heures auparavant, elle n’aurait jamais pu deviner qu’elle se retrouverait dans les toilettes de Mimi Geignarde avec la lionne qu’elle admirait et abhorrait à la fois. L’attitude de son aînée l’avait complètement prise de court à tel point qu’elle n’était pas certaine de savoir comment se comporter. Elle aussi était têtue, obstinée et déterminée, comme Frankie. Leurs points communs s’arrêtaient là, mais cette conversation avait révélé qu’elles n’étaient pas complètement opposées l’une à l’autre, que quelque chose les unissaient bel et bien. Leur fierté, qui se traduisait de façon très différentes, les rendaient plus similaires que ce qu’Alex avait pu penser par le passé. Grâce aux notes que le rouge et or lui avait donné elle était confiante de pouvoir s’en sortir. Pour la première fois, elle voyait un futur où elle pouvait prendre soin d’elle, faire quelques efforts pour être présentable au lieu de mettre ça de côté et de se trouver des excuses. Prêter autant d’attention à son apparence que Frankie était encore hors de question mais cette dernière était la première personne à lui avoir donner d’utiles conseils plutôt que de simplement la critiquer. De son côtés la lionne semblait avoir entendu le point de vue d’Alex et n’avait pas ignorer toutes ses angoisses et ses différences.
Elle imagina un monde où les moqueries ne l’atteignaient plus, où elle avait assez confiance en elle pour que le jugement des autres ne l’impacte aucunement. Cette conversation avec la lionne révélait bien plus que le manque de soin qu’Alex portait à son apparence - elle venait aussi d’exposer qu’Alex croyait aux remarques de ses camarades. Que ce soit celles qui se moquaient de sa chevelure indomptable, qui critiquait son caractère asocial, ou les murmures qu’elle entendait parfois derrière son dos. Il était vrai qu’elle n’avait pas fait beaucoup pour y remédier, principalement car elle s’était convaincue de n’avoir besoin de personne. Mais au fond elle croyait dur comme fer qu’ils avaient raison et qu’elle était impuissante, destinée à être le mouton noir de l’histoire. Cette attitude, elle le voyait à présent, était insupportable. Elle serra dans sa main le bout de parchemin donné par Frankie et sourit sincèrement, ne sachant pas vraiment trouver les mots pour la remercier. Cette rencontre laissa Alex perplexe, tant son opinion de Frankie avait changé en l’espace de quelques minutes. Même si elle restait encore méfiante à son égard, le mur d’incompréhension qui les séparait s’était enfin un peu effrité.
Frankie attrapa son sac et s’apprêta à partir, et Alex réalisa qu’elle était de nouveau en retard. Elle fourra le papier dans sa poche et récupéra ses affaires à son tour, avant d’être interrompu par le fantôme dont le visage était déjà tordu par les sanglots. Mimi n’était certainement pas heureuse de voir le peu de compagnie qu’elle recevait quitter les toilettes, et avec un gémissement pleurnichard, elle voleta dans les airs puis disparu dans la cuvette la plus proche. Une vague s’en échappa, prête à s’écraser sur les deux filles.
Pair : Alex réussit un Protego qui les empêche d’être aspergées. Impair : Elles n’ont pas le temps d’éviter la vague causée par Mimi
Sa baguette rangée dans son sac hors de portée, elle fut incapable d’agir avant que l’eau des toilettes les atteigne. La vague causée par le plongeon de Mimi la trempa en un rien de temps, n’épargnant ni ses habits, ni son sac avec tous ses livres. Les sanglots de Mimi résonnaient dans les canalisation, mais Alex n’avait aucune sympathie pour elle. Elle serra les dents, l’eau froide pénétrant déjà ses vêtements. Quelques jurons à l’encontre de l’ectoplasme s’échappèrent de ses lèvres, avant qu’elle ne e tourne vers Frankie pour constater les dégâts.
Choixpeau
veritaserum
parchemins : 7830
sablier : 6
- convictions : le choixpeau sait tout et ne se trompe jamais.
- clubs et assos : club des ancêtres de poudlard.
- (options) ou (cursus) choisis : option prendre la poussière mais sortir de sacrés blagues quand même.
avatar : soi-même, dans toute sa splendeur.
crédits : (lionheart)(pinterest)
mood actuel : envie d'un tête à tête avec quelqu'un d'autre que son tabouret.
Elle s'apprêtait réellement à partir, Frankie, à retrouver son meilleur ami pour finir cette journée des plus lassantes tout en sachant que le lion réussirait à la faire sourire, la faire rire et peut-être même qu'ils parviendraient à s'isoler tous les deux un moment. C'était cette perspective qui l'entraîna vers la sortie après cette conversations des plus surprenantes avec Alexandra, cette aiglonne que la latina ne connaissait pas vraiment et qui passait inaperçu dans les couloirs, justement parce qu'elle était trop discrète. Et ce n'était pas tellement le genre de Frankie de se cacher, de cacher ses préférences ou ses opinions, bien trop habituée à lever sa voix pour elle-même. Elle parlait fort généralement, elle ennuyait sans doute pas mal son entourage avec cette spontanéité seulement elle avait décidé d'être cette fille là et pensait même que c'était tout à son honneur d'être qui elle voulait vraiment sans se préoccuper de l'avis des autres, de l'avis de la Smith qui avait tenté de la rembarrer un peu plus tôt. Mais Mimi Geignarde s'interposa dans leurs au-revoir en plongeant dans les toilettes et rien, pas même l'intelligence de la sorcière à ses côtés et ses réflexes, ne parvint à arrêter la gigantesque vague de leur tomber dessus, les recouvrant totalement d'eau - du moins Frankie l'espérait et cette pensée eut le don de faire apparaître une grimace et un « Ewww » de dégoût tandis qu'en bruit de fond, elles pouvaient entendre les plaintes et sanglots du fantôme. « Holy shit » ajouta t'elle en regardant Alexandra et dans l'état dans lequel elle était, visionnant parfaitement dans quel état elle devait elle-même être après ce carnage. « Cette journée ne pouvais pas être pire, vraiment ! » râla t'elle suffisamment fort pour que Mimi l'entende, pour que tout le monde l'entende à deux kilomètres au moins. « Mimi je t'assure que tu ressors des tes foutues canalisations, je te tue une seconde fois ! » Et la menace devait lui avoir été faite des centaines de fois si elle se comportait comme ça à chaque fois que quelqu'un venait dans ses toilettes. « C'est pas possible, put*in » dit-elle en tentant de tordre le bord de son t-shirt, et aussi ses longs cheveux bruns qu'elle avait lavé le matin-même. Elle ne fit cependant pas attention à la Smith, comme si elle n'existait pas pour le coup, plus inquiète pour son apparence que celle de la plus jeune sorcière. « J'aurais jamais dû rentrer ici, c'est pas la première fois qu'elle fait ça. Elle a un sacré problème » marmonna t'elle plus pour elle-même que pour Alexandra, se dirigeant vers le miroir le plus proche pour regarder sa tête. Sortant sa baguette magique, elle utilisa un sort de séchage pour que ses vêtements soient au moins plus présentables mais ça n'enlevait rien au fait qu'elle devait sentir très mauvais. Et elle détestait ça. « Il faut que je prenne une douche, il est pas question que je reste comme ça plus longtemps » « Qu'est-ce que t'attends pour utiliser ta baguette ? » A croire qu'elle était redevenu aussi agréable que lors de leur rencontre dans les couloirs quand elles s'étaient bousculées. En soupirant et en voyant que la Smith semblait débordée - par quoi elle n'en avait aucune idée - la Ramírez lui lança le même sortilège qu'à elle pour lui redonner une allure normale et approcha de la porte en se retournant. « N'oublie pas mes conseils, d'accord ? » Dans le fond, qu'elle utilise ses tips ou pas n'était pas son problème mais ça lui tenait peut-être un peu à coeur. « Peut-être à bientôt, Alexandra, c'est ça ? » dit-elle en réalisant qu'elle ne lui avait même pas demandé son prénom alors qu'elles parlaient depuis un bon moment. Un dernier signe de main et Frankie sortit, direction la salle commune puis les salles de bains, en espérant vraiment ne croiser personne jusque là.
Alexandra Smith
veritaserum
parchemins : 469
sablier : 0
- convictions : there is nothing either good or bad, but thinking makes it so
- clubs et assos : club de soutien
- (options) ou (cursus) choisis : sacm, étude des runes, arithmancie
Le froid pénétra les vêtements de la jeune fille et un frisson parcourut son échine. Une vague de regrets s’abattit sur elle en même temps que celle causée par Mimi. Cette dernière avait disparu en un rien de temps, même si ses sanglot continuait de résonner dans les toilettes à présent inondées. Alex se sentait incapable de bouger pendant quelques secondes, le temps de réaliser ce qu’il venait de se passer. Elle aurait voulu jeter un sort au fantôme qui leur causait tant de grief, lui hurler dessus et l’humilier à son tour, mais l’aiglonne savait qu’aucune de ces choses n’allait améliorer leur situation. C’est avec un soupir exaspéré qu’elle se résigna.
La lionne au tempérament bien plus ardent eut une réaction bien plus spontanée. Quelques secondes s’étaient à peine écoulées que les jurons et les menaces qu’elle prononça à l’encontre de Mimi s’échappèrent de ses lèvres. Habituellement, Alex aurait désapprouvé un tel manque de self-control mais, outre le fait qu’elle était entièrement d’accord avec les insultes de Frankie, elle avait l’impression de la comprendre un peu mieux à présent qu’elles avaient prit le temps de parler. L’aiglonne était enfin capable d’admettre qu’elle admirait la spontanéité et l’audace de son aînée, et que ces caractéristiques avaient parfois du bon. Elle émit un petit sourire malgré elle, la colère de la rouge et or était si pure, si authentique qu’elle pouvait enfin y voir une certaine beauté plutôt que de juger Frankie pour son tempérament. L’accident causé par l’ectoplasme pleurnichard semblait avoir fait oublié à la lionne la douceur et l’empathie dont elle avait fait preuve quelques minutes auparavant. Sa personnalité était de nouveau agressive et capricieuse mais au lieu d’agacer Alex, ce changement d’humeur était comme un retour bienvenu à la normale. La bleue et bronze retrouvait enfin la Gryffondor qu’elle aimait détester, son opposée en tous points. Frankie eut tout de même la décence de lui lancer un sort pour sécher ses vêtements tout en rouspétant, avant de s’apprêter à partir. Malgré son attitude de nouveau condescendante et provocatrice quelque chose avait changé dans la façon dont elle regardait Alex, ou du moins c’est ce que l’aiglonne ressentait. Peut-être continuait-elle de mépriser sa cadette, mais les mots encourageant qu’elle lui avait dédié avait réussi à lui donner confiance en elle.
Le visage de Frankie s’adoucit soudainement, son dernier conseil prononcé avant qu’elle ne passe la pas de la porte emplit d’une empathie dont Alex ne soupçonnait pas l’existence. « Je n’oublierais pas. » Il lui aurait été impossible d’oublier ce moment complètement inattendu, ce changement de cœur qu’elle n’aurait jamais pu prédire, et cette leçon donnée par la lionne qui ne lui adressait habituellement rien de plus que des remarques méprisantes. Elle lui sourit en retour. Un sourire reconnaissant pour le temps que Frankie lui avait accordé, un sourire surpris aussi, que la latina connaisse son prénom.
Elle observa son aînée quitter la pièce, sa silhouette élégante disparut et le son de ses pas s’estompèrent petit à petit. Alex se retrouva enfin seule, les pieds dans l’eau, ses vêtements souillés par l’incident, et ses cheveux encore plus emmêlés et salis qu’auparavant. Elle observa son reflet dans le miroir pendant un instant, repensant aux conseils de Frankie. Le retard qu’elle avait accumulé depuis son réveil n’avait fait qu’accroître, et l’angoisse de manquer un cours pesait sur sa poitrine. Pourtant, elle resta encore quelques instant immobile – quelque chose la retenait de s’empresser vers sa salle de classe. Elle passa une main dans ses cheveux collant avant de quitter les toilettes, décidée à rentrer au dortoir pour se laver, se changer et écouter les conseils de son aînée pour la première fois.
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