« Ok mais ce sera le dernier, je vais être en retard en cours sinon… » En dépit de ce qu’elle avance, Willow ne peut que sourire contre les lèvres de Seamus alors qu’il lui offre un autre baiser. C’était sa faute si elle risquait d’arriver un peu plus tard en cours d’espagnol alors qu’elle avait étrangement insisté pour passer vers le terrain de quidditch afin de voir l’irlandais avec son cours de sport – le fait de l’apercevoir en plein effort physique n’avait rien à voir avec ce détour qu’elle avait pris, bien entendu. Elle redresse la bretelle de son sac sur son épaule avant de partir non sans un dernier regard envers celui qui était pas si officieusement que ça son petit-ami, presse le pas pour rejoindre sa meilleure amie qui lui avait sans doute réservé une place en l’attendant. La brune remonte doucement vers le château, l’esprit ailleurs. Elle avait l’impression qu’enfin tout commençait à rentrer dans l’ordre, que la période compliquée qu’elle avait traversé (et Bea encore plus), arrivait à son terme. Les Mulciber n’étaient plus là pour s’en prendre à sa meilleure amie, situation qui était enfin réglée même si malgré tout, Willow ne pouvait s’empêcher de continuer à garder un œil sur Bea. Elle l’admirait pour la force dont elle avait fait preuve durant toute cette épreuve, pour cette façon qu’elle a eu de se relever alors même qu’on cherchait à la mettre à genoux. Les pensées pleines d’un optimisme qu’elle n’avait pas éprouvé réellement depuis des mois, elle ne prête pas attention aux changements évidents qui s’imposaient à elle. C’est quand elle se trouve face à un épais mur recouvert de végétation qu’elle s’arrête, relevant la tête alors que celui-ci était d’une hauteur impressionnante. Les paupières de la née-moldue clignent plusieurs fois, comme pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas. Quand elle tourne les talons, ce n’est que pour constater qu’un autre mur se dressait face à elle, mur qui n’était pas là à peine quelques instants plus tôt. Elle savait qu’elle était au bon endroit, Willow, qu’elle était supposée se retrouver au beau milieu de la cour de métamorphose, alors que faisaient-ces murs ici ? Persuadée qu’il s’agissait d’une farce ou d’un énième caprice du château, la sorcière tente de retrouver son chemin en se disant que ça serait aisé, qu’il lui suffirait de contourner ce mur. Elle ne s’attendait pas à tomber sur d’autres obstacles et bientôt, elle ne sait même plus où elle se trouve. « What the hell... » murmure-t-elle, perplexe. Malgré tout, l’agacement commence à se faire sentir car elle a l’impression de passer son temps à se perdre, à ne faire que revenir sur ses pas pour se retrouver face à un autre mur sans jamais réussir à progresser. Soudain, des bruits de pas se font entendre et l’anglaise se fige, tend l’oreille pour tenter d’en trouver la provenance. « Il y a quelqu’un ? » Qu’importe de qui il pouvait bien s’agir, elle était convaincue qu’elle avait besoin d’aide pour sortir de ce véritable labyrinthe (sauf si c’était Caïn qui était là, dans ce cas, elle préférait encore se perdre des heures durant que de lui demander une quelconque aide). La sorcière à l’impression qu’on lui répond sans en être sûre tout à fait, voix distante à cause du vent, des différents murs le séparant du sorcier. Il lui faudra de longues minutes à tenter de se repérer et à progresser au sein du labyrinthe pour enfin tomber sur une autre âme. « Leo ! » Elle est soulagée quelque part que ce soit lui, même si elle ne le connaissait pas tant que ça. Elle avait toutefois partagé une soirée avec lui et d’autres sorciers en décembre et il avait été aimable avec elle, plus que la plupart des sang-pur qu’elle avait pu croiser. Surtout, il n’avait pas hésité à être là pour Bea quand elle en avait eu le plus besoin, à s’opposer aux Mulciber et c’était tout ce dont elle avait besoin pour lui faire un minimum confiance. « Je crois que je vais perdre la fête, ça fait quinze minutes que je suis ici et j’ai pas l’impression de me rapprocher de la sortie.. » Elle soupire, consciente qu’explique à sa professeur qu’elle était en retard car un labyrinthe était apparu comme par magie au milieu de la cour de métamorphose et l’avait empêché d’arriver en cours était une excuse plus que saugrenue et qui, pourtant, faisait presque partie du quotidien à Poudlard. « J’ai aucune idée de comment faire pour trouver la sortie.. T’as pas un éclair de génie, par hasard ? » demande-t-elle en tentant un léger sourire. Si la brune n’était pas forcément à l’ase d’être encore coincée, elle se sentait toutefois légèrement rassurée d’être tombée sur quelqu’un comme Leo.

La journée a été calme dans l'ensemble, presque trop d'ailleurs et Leo, objectif de son appareil photo dans les mains et prêt à capturer les détails magiques du début du printemps, s'aventure hors de Poudlard pour un moment à lui avec ses photos. « Je te retrouve plus tard ok, on mange ensemble ? » un baiser glissé sur la joue de sa jumelle, le sorcier lui lance un dernier clin d’œil avant de la voir partir vers son dernier cours de la journée. Sa journée à lui est finie, et depuis ce matin, il meurt d'envie d'aller se promener dans le parc pour capturer les premiers instants du printemps : les premiers gazouillements des oiseaux, l'envol d'une hirondelle, les premières fleurs en éclosion, le retour des feuilles sur les arbres, l'éveil de la nature... Ça n'a jamais été sa saison préférée, gamin de l'hiver qui a toujours préféré le froid, la neige et la pluie, mais il sait voir la beauté en toute chose, et les clichés qu'il prend généralement au printemps font partie de ses préférés. Le parc, gigantesque et rempli d'une faune aussi diversifiée que magnifique, lui offre un cadre unique pour étoffer ses albums photos, et il n'aspire qu'à saisir l'instant. Alors qu'il sort de l'école et marche à travers les longs couloirs pour rejoindre la cour de métamorphose, quelque chose d'étrange se produit sitôt qu'il s'aventure à l'intérieur de celle-ci : un murmure magique dans l'air, du mouvement sous ses yeux et Leo, méfiant de nature, se fige sur place. Sourcils froncés, il scrute les alentours à la recherche de la source d'un quelconque changement et marche à reculons pour ne pas se laisser surprendre quand, soudain, il se heurte un gigantesque mur de verdure. « C'est quoi ce bordel.. » il se retourne, mais un autre mur végétal lui fait face, ainsi qu'un autre et pendant un instant, il se croit enfermé dans une clôture de végétation, jusqu'à ce qu'il voit une ouverture et qu'il s'y engouffre. Seulement, de la végétation s'étend à perte de vue tout autour de lui et Leo réalise doucement qu'il est prisonnier d'un labyrinthe végétal qui semble avoir poussé du sol lui-même. Les lianes se referme derrière lui comme les pages d'un livre, le forçant à bouger en avant pour ne pas se laisser engloutir tandis qu'un sentiment d'irritation le traverse en réalisant qu'il est véritablement emprisonné dans cet endroit. Seulement, il est déterminé à ne pas rester planté ici et passe les prochaines minutes à tenter de trouver une sortie, une échappatoire mais rien n'y fait, tous les passages se ressemblent et il est impossible de distinguer un mur d'un autre. Il commence sérieusement à s'agacer, Leo, quand une voix féminine lui parvient à travers la végétation. « Y'a quelqu'un ? » il répète en écho, cherchant désespérément à trouver l'origine de cette voix pour la retrouver. « T'es où ? Bouge pas, faut qu'on se rejoigne. » il est même pas sûre que la voix soit réelle – c'est peut-être juste l'effet de son imagination mais après quelques minutes supplémentaires à progresser dans le labyrinthe et à tenter de sortir de cet enfer, Leo se heurte enfin à une silhouette féminine. « Merde, Willow ! » il pousse un profond soupir, le soulagement s'emparant de lui en voyant âme qui vive à ses côtés. Il la connaît pas très bien en soit, il a juste passé une soirée sympa avec elle en décembre et il sait que c'est la meilleure amie de Bea, sorcière qu'il a apprit à apprécier ces dernières semaines et qu'il a défendu bec et ongle récemment jusqu'à se battre contre ses bourreaux. « C'est forcément cette foutue magie des saisons. Ça doit faire dix minutes que je suis là, et je suis presque sûr que la cour de métamorphose est pas aussi grande. » il est sûr que la magie leur joue des tours. « Et j'suis prêt à parier que ce foutu labyrinthe est vivant. » parce que sinon, ils ne deviendraient pas fous, et ils auraient déjà trouvé la sortie de cet endroit, non ? « Je te proposerais bien de foutre le feu, mais j'suis pas sûr que ça nous aide vraiment à sortir de là. » il a un vague sourire en coin et lève ses sourcils d'un air suggestif, presque tenté d'essayer finalement, mais il reste sage et garde sa baguette pour lui. « Ok donc t'es arrivé par là... » il montre un chemin « Moi par là » il en montre un autre « Je pense qu'on peut raisonnablement penser qu'il faut aller par là. » et cette fois, il montre un chemin qu'aucun d'eux ne semble avoir emprunté, à la différence près qu'un autre chemin de ce type se trouve derrière eux. « Mais bon y'a aussi lui alors... » il frappe dans ses mains et gonfle ses joues et soupire dramatiquement, avant d'esquisser un sourire et de sortir une mornille de sa poche. « Pile, on va à droite. Face, on va à gauche. » il retrousse ses manches et se tourne totalement vers Willow. « Alors Fleming, t'en dis quoi ? T'as envie de rendre notre escapade en enfer un peu plus sympa ? » il s'apprête à lancer la pièce en l'air mais au dernier moment il s'interrompt et suspens son mouvement. « Attends ! » il saisit sa baguette et pointe les chemins d'où ils sont arrivés. « J'pense qu'on devrait marquer les endroits où on passe. Pour éviter d'y repasser. » il est pas sûr que ça marche, parce qu'il a la conviction que le labyrinthe est vivant, mais il marque tout de même le chemin par lequel il est arrivé d'une croix rouge. Ceci fait, il coince sa baguette dans la poche arrière de son jean, récupère sa pièce, et sourit à nouveau à la brune. « Alors, pile, face ? Est-ce que la joueuse lionne va se rapprocher de la sortie ou s'enfoncer encore plus dans ce puits sans fond ? » il joue au journaliste pour ajouter un peu de peps et de bonne humeur à ce moment chiant, parce que quitte à être coincés, autant que ça soit en bonne compagnie, et dans un cadre un minimum sympa.

Elle n’est qu’à moitié étonnée, Willow, huit années passées au château lui avaient permis de comprendre qu’il fallait s’attendre à être surpris régulièrement. C’était un fait avec lequel elle avait du s’habituer en arrivant à Poudlard, à croire que sa vie n’avait pas été assez bousculée comme ça en apprenant qu’elle était une sorcière. Elle n’arrivait à s’habituer à ces changements et surprises régulières que depuis quelques mois alors que sa scolarité touchait à sa fin. C’était une certaine forme d’anxiété qui l’envahissait quand elle pensait au futur – être une sorcière à Poudlard était normal, pour elle ; l’être en dehors l’était moins. Elle conservait bien des habitudes moldues dont elle peinait même à se défaire dans l’enceinte du château et elle n’était pas sûre de savoir comment elle allait gérer cette vie nouvelle qui l’attendait. Interrogations remises à plus tard alors qu’elle semblait prise au piège d’un drôle de labyrinthe. Willow qui ne fait qu’aller et venir au sein des différentes allées, buissons mouvants qui l’empêchaient de progresser efficacement. A chaque fois qu’elle a l’impression d’avancer, tout semble changer autour d’elle et lui donne l’impression d’être de retour à la case départ, ce qui la frustre un peu plus à chaque seconde qui s’écoule. L’écho de voix lointaine l’attire, même si au fond, elle sait que ça pouvait être une mauvaise idée. Ce qui était arrivé à Bea était une énième preuve qu’il fallait se méfier de tout le monde ou presque, énième preuve de la cruauté dont pouvait faire preuve gratuitement certains sorciers qui mériteraient un sort bien pire que celui qui leur avait été réservé, si on interrogeait la née-moldue à ce sujet. Pourtant, frustrée, elle s’avance vers la voix qu’elle a déjà entendu sans arriver à vraiment situer où exactement, jusqu’à ce qu’enfin elle n’arrive face à Leo. Elle se sent soulagée que ce soit lui face à elle et pas un autre sang-pur, le serdaigle qui était probablement le seul membre de cette catégorie d’individus aux mœurs étranges dont elle ne se méfiait pas totalement. « Je pense aussi. Je crois que ça bouge alors j’arrive pas à vraiment me repérer. » dit-elle alors qu’il était arrivé aux mêmes conclusions qu’elle. Suggestion offerte par Leo qui ne manque pas de la faire rire, elle voyait déjà les buissons ravagés par les flammes et, surtout, l’air scandalisé de Rusard en voyant les dégâts commis dans la cour. La sorcière écoute ses suggestions plus que logiques en hochant la tête. « Sans doute.. Mais est-ce qu’on peut vraiment s’y fier, en sachant que tout se déplace ? » En tout cas, il fallait sans doute agir vite afin de ne pas se laisser prendre au piège ou de ne pas se perdre encore une fois. A la proposition de Leo, la brune arque un sourcil, amusée. « Je te suis. » dit-elle sans hésiter. Parce qu’au moins alors, elle ne serait plus seule et qu’en plus de ça, elle s’amusera sans doute plus aux côtés du brun, à en juger par la soirée étrange qu’ils avaient passé ensemble en décembre. Le sang-pur qui l’arrête au dernier moment alors que Willow se tourne vers elle, les sourcils froncés, jusqu’à ce que sa suggestion ne fasse sens. « Bonne idée. Ça doit être pour ça que t’es chez les aigles et moi chez les lions. » plaisante-t-elle, riant un peu. Elle avait tendance à foncer quitte à parfois regretter de ne pas avoir pris le temps de bien réfléchir. « Je dirais qu’aux côtés de son camarade aigle la joueuse lionne vient de voir ses statistiques de succès drastiquement augmenter ! » dit-elle en riant. Leo qui lance la pièce qui leur indique d’emprunter le chemin derrière le sorcier. Ensemble, ils s’y aventurent, guettant le moindre indice pouvant les aider à sortir au plus vite du labyrinthe. Au fur et à mesure, des croix rouges sont apposées à divers endroits pour se repérer en cas de mauvais chemin emprunté. « D’ailleurs… J’ai pas encore eu l’occasion de te remercier pour ce que t’as fait pour Bea. » Et ça lui tenait à cœur, à Willow, parce qu’il avait veillé sur sa sœur quand elle en avait été incapable. Le regard qui glisse vers lui, elle lui offre un sourire sincère. « Merci de l’avoir aidé, vraiment. » Sans lui, elle n’ose pas imaginer ce qui aurait pu arriver à Bea et préfère ne pas y penser afin d’éviter de laisser la colère l’envahir une nouvelle fois. Alors qu’ils empruntent un chemin qui devraient les rapprocher de la sortie, la née-moldue s’arrête net en tombant sur une croix rouge, signe qu’ils étaient déjà passés par là. « Non mais.. C’est impossible. » dit-elle en fronçant les sourcils et en se tournant vers Leo. C’était impossible, sauf si les buissons se mouvaient véritablement, ce qui ne manque pas de faire soupirer la sorcière. Elle glisse une main dans ses cheveux. « Il faudrait peut-être chronométrer pour savoir l’intervalle entre deux déplacements ? » propose-t-elle. Elle n’est pas vraiment sûre d’elle pour le coup mais proposer ne coûtait rien. « Puis, si jamais, on peut pas mettre le feu mais on peut peut-être se tailler un passage à coup de diffindo. » dit-elle en haussant les épaules, à moitié sérieuse.

Ça le saoule déjà d’être coincé, Leo. C’était pas du tout dans ses plans du jour et voilà qu’il se retrouve à devoir supporter une aventure au beau milieu d’un foutu labyrinthe vivant. Ça le saoule, c’est pas amusant, mais il trouve un peu plus d’intérêt dès lors qu’il croise le chemin de Willow, sorcière qu’il ne connaît pas encore très bien mais qui est très proche de Bea, sorcière dont il a appris à apprécier la compagnie et avec qui il a vécu de récentes péripéties. Soudain, la perspective d’être coincé dans le labyrinthe lui paraît moins chiante, d’autant plus qu’il sait que la jeune femme n’est pas de mauvaise compagnie pour avoir passé une soirée avec elle en décembre et certes, l’alcool les a aidés à passer une bonne soirée, mais il se souvient qu’elle était plutôt fun. « C’est chiant cette magie des saisons. » il râle quand même pour la forme, parce que même s’il a trouvé ça marrant au début, c’est aujourd’hui devenu un peu plus lassant de voir défiler toutes les saisons à longueur de journée. Lui qui a toujours été un amoureux de l’hiver à la chance d’en profiter chaque nuit depuis quelques mois, mais ça n’a pas la même saveur que de profiter pleinement de la saison quand celle-ci arrive et s’il a fait quelques-unes de ces plus belles photos ces dernières semaines en capturant les périodes de changement de saison au cours de la journée, il n’en reste pas moins las par toutes ces farces qui les mettent dans des situations délicates et désespérantes. Il soupire dans sa barbe, conscient que Willow a raison et qu’ils ne peuvent sans doute pas se fier à 100% à son idée à cause de cette foutue magie qui imprègne le labyrinthe. Sans autre choix de toute façon, il propose une alternative et c’est d’un même pas qu’ils s’engagent entre les murs de végétation. « On s’partage les tâches écoute. » il rigole à la mention de leurs deux maisons, alors-même qu’il sait qu’il est lui-même un cocktail explosif de plusieurs maisons – dont les rouges et or, à moindre mesure. « La joueuse lionne est une sorcière chanceuse, avec un partenaire tel que le joueur aigle, elle a toutes ses chances de s’en sortir. » il tend un micro invisible entre eux et rigole un peu devant sa bêtise alors qu’il lance la pièce en l’air pour décider du chemin à prendre et c’est d’un pas déterminé qu’ils continuent leur péripétie à travers l’infinité de couloirs de verdure. Des croix rouges sont apposées, et Leo tente de garder son optimisme, mais il faut reconnaître que ça reste tout de même un peu chiant, et surtout frustrant de ne pas trouver de porte de sortie. Alors qu’il appose une nouvelle croix rouge à un embranchement, Willow attire son attention sur des remerciements, et l’expression de Leo se rembrunit un peu au souvenir de cette bagarre. Il aurait aimé en faire plus pour elle, la défendre avec plus d’ardeur et il sait au fond qu’il a fait de son mieux, mais l’idée de ce qu’elle a subit le fait fulminer. « Barf, t’as pas à me remercier, c’était normal, j’l’aime bien, Bea. » il irait pas jusqu’à dire que ça lui a fait plaisir, parce que l’idée d’avoir eu à l’aider en premier lieu n’est pas normal, mais ça lui a semblé la seule chose à faire. « Si je devais le refaire, j’le referais sans hésiter. » il lâche d’un ton sérieux en fronçant les sourcils en prenant conscience à quel point il pense ce qu’il dit. Ils n’ont pas eu beaucoup d’occasions de se côtoyer mais de toutes leurs interactions, Leo a appris à l’apprécier. Les pensées tournées vers la rousse, il a toujours un air soucieux sur le visage quand Willow attire son attention sur un symbole, et l’américain lève le visage pour ensuite donner un coup de pieds dans l’un des murs. « Mais sérieux, c’est une blague ?! » il enfoui sa tête dans la végétation pour étouffer un cri alors que derrière la brune, il aperçoit une seconde croix. « Bon, Willow… j’crois qu’on est foutus » il relâche un rire nerveux teinté de désespoir et glisse une main dans ses cheveux ébouriffés en écoutant la proposition de la sorcière. « Tu sais à ce stade je crois qu’on a rien à perdre, j’veux bien tenter ton idée. » il est presque désespéré, prêt à tenter toutes les idées qui traverseront leurs têtes, à commencer par chronométrer l’intervalle entre les déplacements. Ainsi, il attrape sa baguette pour dessiner cette fois une croix verte, et échange un regard entendu avec Willow au moment où il entame un décompte. « Je jure sur Merlin que si ça marche pas j’accepte de tailler tous les murs que tu veux. » lâche-t-il tout en se concentrant sur le décompte d’un autre côté. 30 secondes. « Enfin tu sais j’envisage toujours sérieusement l’option du feu » il hausse une épaule et a un sourire en coin en imaginant le carnage que ce serait, mais il faut ce qu’il faut pour qu’ils sortent. 1 minute. Ils restent dans les parages en attendant le déplacement et Leo soupire en faisant du sur place, tournant en rond autour d’un même point jusqu’à finalement se tourner vers Willow. 1 minute 30. « Ça va toi ? Après tout ce qui s’est passé avec les Mulciber, tu sais. J’ai entendu que t’avais été à l’infirmerie aussi. » 2 minutes. Il la connaît pas très bien, mais ça l’empêche pas de prendre des nouvelles, surtout vu toute la pression et l’angoisse qui a régné pendant des jours, et ajouté à ça la colère, ça fait un cocktail explosif d’émotions. 2 minutes 30. Il scrute attentivement le labyrinthe à la recherche d’un quelconque changement et quand la troisième minute passe, c’est là que le changement est entrevu et qu’ils voient les murs se déplacer. « LA ! » il pointe du doigt le mur devant eux où se trouvait la croix verte et sur lequel il n’y a désormais plus aucune marque. « Ok donc ça nous laisse un peu plus de trois minutes d’intervalles. » il passe une nouvelle fois sa main dans ses cheveux l’air songeur, imaginant déjà un plan. « Bon ok on a deux options. » il frappe dans ses mains, et observe le long couloir devant eux. « Soit on taillade les murs pour se frayer un passage… » solution évoquée par la brune quelques minutes plus tôt. « Soit… on essaye de courir au prochain intervalle. » l’idée qui lui vient et qu’il ressent le besoin d’expliciter, il attrape un bâton qui traîne pour dessiner dans la poussière plusieurs formes géométriques. « Pendant les trois minutes on peut essayer de courir et poser d’autres marques – une différente – chaque fois qu’on tourne quelque part. J’sais pas si ça nous aidera, mais ça pourra peut-être nous aider à trouver une logique à tout ça, tu vois ? » l’idée l’excite même un peu à vrai dire, maintenant qu’ils sont peut-être sur le point d’ajouter un peu de piment à cette aventure. « T’en dis quoi, on joue ça à pile ou face ? » le garçon espiègle qui revient faire cette proposition qui le fait rigoler alors qu’il calcule mentalement le temps qu’il leur reste. « Plus qu’une minute pour se décider Fleming, sinon ça attendra la prochaine intervalle. » et quelque part, il espère qu’elle choisira la course, parce que même si ça ne mène à rien, peut-être que ça ne sera pas le cas, peut-être qu’ils découvriront un pattern, un passage à emprunter, une esquisse de solution et ça, ça vaut tous les efforts du monde, en plus d’être fun.

Un rire quitte ses lèvres et elle se surprend à réaliser à quel point c’était facile, avec Leo. Willow d’ordinaire méfiante parvenait à abattre ses murs avec lui, sans doute grâce à ce qu’il avait fait pour Bea. Il avait spontanément été là pour elle et quiconque se montrait présent pour sa sœur réussissait à gagner des points avec elle (en dehors de Flint bien entendu). « C’est peut-être normal pour toi mais ça l’est pas forcément pour les sorciers qui sont.. comme toi. » Il savait forcément de quoi elle voulait parler. « Je veux dire que je suis plutôt habituée à ce que les sang-purs se foutent de nous, pas vraiment à ce qu’ils nous viennent en aide. » C’était en tout cas une idée qu’elle s’était forgée au cours de ces premières années passées à Poudlard, quand elle n’avait pas encore conscience des différences entre ceux au carmin pur et les autres. Tout avait été nouveau pour elle et réaliser qu’on pouvait s’en prendre à elle à cause d’une histoire aussi ridicule l’avait poussé à se montrer plus méfiante. Elle parvient pourtant à mettre de côté ses préjugés pour Leo, Leo qui avait prouvé en prenant spontanément la défense de Bea qu’il n’était pas comme les autres. Puis, elle se souvenait de la soirée passée en décembre, de ce comportement qu’il avait eu et qui ne coïncidait pas à l’image que renvoyaient les sorciers de l’élite – il l’avait fait rire, en tout cas, et surtout, il s’était laissé prendre au jeu de toutes les bêtises de cette nuit là. « Mais c’est cool de savoir que ce sont pas tous des cons. » ajoute-t-elle, comme pour préciser qu’elle ne le visait pas lui en particulier. Pourtant la brune trouve ça soudainement moins drôle quand elle réalise qu’ils sont retournés à leur point de départ, ce qui prouvait bien que le labyrinthe était mouvant, compliquant alors leur chance de retrouver la sortie. Le serdaigle est aussi désemparé qu’elle, les deux qui réalisent que leurs efforts n’avaient servi à rien et qu’il fallait adopter une nouvelle approche pour sortir d’ici rapidement. Elle propose une idée, par forcément convaincue qu’elle fonctionnera, mais à ce stade, autant tout tenter, même les propositions qui pouvaient sembler bancales. Leo qui lance le décompte non sans la faire rire par cette remarque qu’il offre à nouveau. « Hey je veux bien tenter le feu aussi, du moment qu’il nous entoure pas. » Ce qui état un risque assez élevé, puisque les buissons bougeaient. Un incendie pourrait les débarrasser ou les piéger. En attendant les mouvements des haies, il leur fallait faire preuve de patience, ce qui n’était pas le fort de la née-moldue dont les doigts pianotent contre sa cuisse, ni du sorcier à en juger par la façon dont il trépignait sur place. Elle hausse les épaules à sa question, tourne le regard vers lui en tentant d’adopter une posture désinvolte. « Moi ça va. C’était pas pour grand-chose finalement. J’étais plus inquiète pour Bea qu’autre chose. » Son passage à l’infirmerie n’avait pas été agréable mais elle s’en remettrait, la brune ayant plus été malade et indisposée que vraiment blessée. « Mais maintenant que tout ça est terminé ça va aller, je me dis qu’on va pouvoir terminer notre année tranquillement. » Elle a envie de l’interroger à son tour car elle a entendu les rumeurs, qu’elle sait que lui aussi a passé un début d’année compliquée mais la sorcière n’en a pas le temps que Leo lui montre la marque disparue. Trois minutes, donc, c’était le temps entre les différents déplacements. Pas assez pour sortir du labyrinthe, mais assez pour qu’ils puissent tenter de poser d’autres repères. Leo qui pose face à elle les deux options qui se présentent à eux et qui lui offre le choix de la marche à suivre. Spontanément, elle aurait tendance à vouloir tout taillader pour sortir de là le plus rapidement possible, mais peut-être que ce n’était pas l’option la plus intelligente qui soit. « Je suis étonnée que tu proposes pas de mettre le feu, t’avais l’air de tenir à cette idée. » dit-elle en riant. Les minutes qui s’écoulent et le choix qu’elle doit désormais faire si elle ne veut pas leur faire perdre plus de temps, Willow tente l’option de la patience cette fois. « Ok on tente les marques. On court le plus vite possible et on change de couleur à chaque marque. » Leo qui acquiesce et bientôt, un nouvel intervalle commence. Les deux étudiants se lancent à vive allure (du moins aussi rapide que le mètre cinquante-six de Willow le lui permet), lançant tour à tour des croix de couleur différente afin de bien pouvoir identifier chacune d’entre elle. Quand ils s’arrêtent quelques instants plus tard, ils sont revenus au point de départ, la croix verte qui leur sert de repère. « On a plus qu’à regarder dans quel sens tout ça tourne pour se repérer ensuite. » dit-elle, essoufflée. La lionne qui récupère alors qu’ils se doivent désormais de patienter une nouvelle fois et de se creuser les méninges pour tenter de trouver une régularité dans ces déplacements. « Et toi ça va ? J’essaie de pas trop écouter les ragots de l’élite mais j’ai entendu parler de ce qui est arrivé à ton père. » Elle tente un regard vers lui, consciente qu’elle abordait un sujet sans doute délicat. Seulement, elle avait vraiment envie de s’assurer qu’il allait bien, surtout alors qu’elle réalisait à quel point il était prévenant Elle n’osait imaginer à quel point ce devait être pénible, de devoir supporter les rumeurs tout en gérant ses propres problèmes personnels. Les minutes qui filent et des premières rotations qui interviennent, Willow qui fronce les sourcils en observant les croix colorés. « On dirait… Que les buissons se déplacent dans le sens des aiguilles d’une montre.. Non ? » propose-t-elle, peu sûre d’elle. Les énigmes n’étaient pas son point fort mais elle avait confiance en les capacités du serdaigle à ses côtés.

« Ça tombe bien que je sois pas comme les autres alors. » un clin d'œil lancé à la brune pour accentuer sa plaisanterie, il ne s’offusque pas et ne relève pas vraiment non plus ce à quoi elle fait référence. Évidemment qu’il comprend, il n’a jamais été très penché sur toutes ces conneries autour du sang, quand bien même soit-il ami avec des sang-purs. « C’est des abrutis. On s’en fout du sang sérieux, c’est pas ça qui compte. » malgré son statut – et bien qu’il ne fasse pas partie de l’élite à cause d’un patronyme entaché par un père criminel et détesté – il n’a jamais porté attention à tout ça. Il s’attache, aime et déteste indépendamment de ces idioties de statuts et trouve toutes ces conneries de harcèlement et de mépris envers les nés-moldus stupides. Certains de ces prétendus sorciers au sang pur sont de bien terribles personnes en comparaison d’autres sorciers qui n’ont pas ce “privilège” de la pureté. « Mais c’est cool de savoir que tu me trouve pas totalement con. » un nouveau clin d'œil amusé vers la sorcière qu’il se trouve à réellement apprécier, déjà lors de leur soirée partagée de décembre, mais plus encore maintenant qu’il passe du temps avec elle, même si ce n’était pas du tout prévu. La réalité qui les rattrape quand ils comprennent qu’ils sont coincés dans ce labyrinthe et Leo qui soupire en se creusant les méninges pour essayer de trouver une échappatoire, sans succès. Des idées d’abord timides et peu assurées sont évoquées, le sorcier qui se dit que tout est bon à prendre pour essayer de s’en sortir, même les idées les plus futiles et les moins construites et au fur et à mesure de leurs échanges, ils commencent à entrevoir quelques solutions, le feu qui semble bien trop souvent revenir pour que Leo y reste insensible et rigole en hausse les épaules. « Je trouve qu’on en parle un peu trop, ça va vraiment finir par me donner envie à force… » et il n’est pas sûr de repartir de ce labyrinthe sans céder à cette pulsion, l’étincelle qu’il a envie de jeter sur le labyrinthe, mais peut-être seulement une fois qu’ils seront en sécurité et sortis de ces couloirs sans fin. Le décompte se poursuit et Leo la questionne sur son propre état, relevant un sourcil en sa direction devant sa posture exagérément désinvolte. Il n’insiste pas pourtant, et se contente de lui offrir un petit sourire, tout en espérant que cette fin d’année sera plus douce pour elle, pour Bea, pour eux tous alors qu’ils s’apprêtent à quitter le château, et s’il sait que la rousse est bien entourée, par Caïn et ses amis, il se fait la promesse de garder un oeil sur elle, mais aussi sur Willow, le duo d’amies qui est plus attachant qu’il ne l’aurait cru. Il a les pensés qui divaguent un peu quand ils apprennent qu’ils ont environ 3 minutes d’intervalles entre chaque changement dans le labyrinthe, et cette perspective lui fait froncer les sourcils. 3 minutes, c’est peu. Sûrement pas suffisant pour les faire sortir de là, et clairement pas assez pour leur permettre de retenir le schéma complet du labyrinthe. Haussement d’épaules amusé à la mention du feu, il lui adresse un regard qui veut dire “plus tard pour le feu” et expose son idée à Willow qui choisit – pour son plus grand plaisir – l’option de la course. Hochement de tête entendu pour confirmer son plan, il serre sa baguette entre ses doigts et lorsqu’ils se donnent le top départ, les deux étudiants se mettent à courir à travers les couloirs de feuilles en marquant leur passage pour mieux se repérer plus tard. Malgré la complexité de la situation et l’agacement d’être coincé, Leo trouve quand même un certain plaisir à cette aventure. C’est plutôt fun finalement quand il est en bonne compagnie. Lorsqu’ils reviennent à leur point de départ, Leo regarde tout autour de lui, attendant avec impatience le moment où les murs recommenceront à bouger, l’intervalle qui est sur le point de se terminer. « Espérons qu’il y ait une logique et que ça change pas complètement au hasard sinon on aura littéralement couru pour rien. » il est sportif et cette course ne l’a pas dérangé, mais ça l’agaçerait fortement de constater qu’ils ont fait ça pour rien. Il est occupé à alterner son regard entre plusieurs marques quand la question de Willow lui parvient, et le fait se figer un peu. Une boule se forme dans sa gorge et il évite un peu son regard les premières secondes. Il est pas con, il sait que l’histoire de son père a fait du bruit et que ça a terni sa réputation – si toutefois il en avait une – et il s’en contrefout. C’est du moins ce dont il essaie de se persuader encore et encore. Le truc, c’est qu’il s’en fout qu’on le regarde, qu’on dise que son père est un connard et un criminel. Il le sait tout ça, il est d’accord avec ça. Mais lorsque lui et Ophelia deviennent les cibles des erreurs de leur père, c’est là que ça commence à l’énerver et à le faire péter les plombs. C’est là qu’il devient dangereux et énervé. Il met quelques secondes à répondre, tenté de mentir pour ne pas se compliquer la vie. Ils ont passé de bons moments avec Willow, mais il ne la connaît pas vraiment dans le fond. Seulement elle semble sincère et vouloir vraiment savoir, et c’est ce qui fait balancer son choix vers l'honnêteté. « On va dire que ça dépend des jours. » il hausse les épaules, comme si ce n’était rien.« Ça m'emmerde de devoir gérer ses erreurs et ses crimes. J’ai jamais rien demandé de tout ça, j'le déteste et finalement j’ai l’impression qu’on paye un prix plus cher que lui. » leur père qui a jugé bon d’envoyer quelqu’un fouiller la chambre d’Ophelia, qui a osé l’approcher et la toucher, les rumeurs qui continuent d’être déformées, amplifiées, et remaniées, au point qu’on l’a même accusé d’être comme lui. « Bref, ça finira par se tasser. Les gens adorent parler du malheur des autres, ça ira mieux quand ils auront trouvé une nouvelle cible. » il n’est pas si sûr que ça finalement, et il ne souhaite pas non plus à d’autres qu’ils vivent ça, mais il est fatigué, Leo. Il trouve une échappatoire et une diversion dans le mouvement des buissons, observant les croix colorées en pleine rotation et il cherche une logique, l’aigle, acquiesçant d’un air concentré à la suggestion de Willow. « Je crois que t’as raison, j’ai dessiné la croix verte là à droite, et je suis persuadé qu’elle était plus à gauche tout à l’heure. » il se frotte l’arrière de la nuque, pensif. « On devrait quand même confirmer ça avec la prochaine série de marque. » il lui jette un regard en coin, et un petit sourire amusé prend forme sur ses lèvres. « Mais j’vais pas te refaire courir t’inquiètes pas. » à la place, il lève sa baguette tout autour de lui pour écrire des chiffres, cette fois, de 1 à 5. En attendant la prochaine intervalle qui devrait avoir lieu dans moins de deux minutes, Leo se tourne vers Willow. « Tu sais, si vous avez besoin d’un truc avec Bea un de ces quatre, vous pouvez m’envoyer un parchemin. J’sais que vous avez vos potes et tout, mais j’l’aime bien Bea, et t’es pas trop mal dans ton genre non plus. » esquisse de sourire toujours en coin alors que ses yeux pétillent d’une étincelle particulière, il est attiré par des formes mouvantes autour de lui, et alors que les rotations se succèdent, une lueur d’espoir vient éclairer le visage de Leo. « Yessss! T’avais raison, ça bouge carrément dans le sens des aiguilles d’une montre. » il se retourne et observe les dernières rotations, qui révèlent une ouverture qui ne se trouvait pas là avant. « Regarde! Je crois qu’on devrait aller par-là. » il s’avance de quelques pas, puis se tourne vers elle. « On continue ? » l’aventure qui lui semble chouette et qu’il veut continuer, alors qu’il s’avance dans ce nouveau couloir, suivant les croix colorées comme un indice et un chemin à prendre. « Tu vas aller à Oxford l’année prochaine ? Ou t’as d’autres trucs de prévus ? » l’aiglon qui fait la conversation mais qui est sincèrement curieux. La fin de l’année approche à grands pas, et il est l’heure pour tous de faire des choix, de réfléchir à l’avenir et de prendre des décisions alors qu’ils s’apprêtent à dire au revoir au château et à leur adolescence. Il ouvre la bouche pour ajouter quelque chose mais soudain, un bruissement attire son attention. « Euh ça fait pas 3 minutes là on est d’accord ? » regard perplexe lancé à Willow, un nouveau bruissement plus proche et plus fort se fait entendre et droit devant eux, Leo voit les murs se refermer brusquement autour d’eux et se rapprocher d’eux. « Oh shit, shit shit shit. » ils vont se retrouver coincés bientôt, alors le sorcier jette un regard pressé à la lionne. « Bon sorry mais on va clairement devoir courir. » il jette un regard en arrière vers les buissons qui se resserrent et se rapprochent dangereusement. « Maintenant ! » il attrape sa main et l’entraîne à sa suite pour échapper aux buissons qui menaçant de les dévorer, alors que les couloirs sont de plus en plus étroits. Il tourne à gauche, à droite, encore à droite, puis il perd le fil pendant quelques instants jusqu’à s’arrêter quand ils semblent hors d’atteinte. Un peu essoufflé, Leo se laisse glisser par terre et lève la tête vers le ciel. « Fuck. comme si on avait besoin de ça. » il jette un regard à Willow et éclate d’un rire nerveux en prenant conscience que la plupart des marques qu’ils avaient fait ont disparues. « Tu crois que le labyrinthe nous cache d’autres surprises de ce genre ou..? » le labyrinthe qui semble avoir aussi la capacité de modifier son agencement pour les désorienter et ça agace un peu Leo, tout en l’excitant aussi. Mélange perplexe d’émotions qui le traverse, il y a un nouveau sourire sur son visage alors qu’une pensée le traverse. « Est-ce que du coup c’est le moment où on utilise enfin le feu pour dégager de là ? » la magie capricieuse du végétal est aussi exaspérante que complexe, agaçante qu’amusante et Leo veut sortir de là, mais son esprit de serdaigle est aussi bien affuté face à cette nouvelle épreuve.

Faire appel à la logique n’était pas forcément le réflexe premier de Willow, qui avait plutôt tendance à foncer dans le tas, à suivre ses impulsions sans forcément réfléchir en digne lionne qu’elle était. Pourtant, aux côtés de Leo, elle tente de faire un effort, de tempérer son impulsivité naturelle pour essayer de trouver une solution qui les aidera tous les deux à sortir au plus vite du labyrinthe. Elle ne peut qu’acquiescer aux mots de l’aiglon, espérant véritablement que leurs efforts n’aient pas été vains. Alors en attendant la suite, elle interroge Leo, ce sorcier qu’elle ne connaissait pas tant que ça finalement. Ce qu’elle savait de lui était en tout cas assez pour l’apprécier – en plus de l’avoir croisé lors d’une drôle de soirée en décembre, il avait été présent pour aider Bea et c’était forcément assez pour qu’elle n’ait de l’estime pour lui. Elle avait même envie de le découvrir un peu plus. Elle finit par s’en vouloir quand elle voit qu’évoquer ce qui était arrivé semble le perturber, Willow qui n’avait pas voulu mal faire et qui avait seulement souhaité s’assurer qu’il allait bien en dépit de tout ce qu’il avait traversé. Le regard posé sur lui, elle reste silencieuse, lui laissant l’opportunité d’esquiver la question s’il en avait le souhait. Elle ne l’obligeait à rien mais était prête à écouter s’il en avait envie. Elle esquisse un faible sourire réconfortant à l’adresse du sorcier quand les premiers mots le quittent – si elle n’était pas passée par une telle situation, elle ne pouvait qu’imaginer à quel point il était terrible de devoir supporter la responsabilité d’actes qu’il n’avait même pas commis. « Les gens sont cons. T’es pas responsable de ce que ton père peut bien faire et ils devraient le savoir. » C’était en tout cas une évidence aux yeux de la née moldue. « Je leur ferais passer l’envie de recommencer si j’entends quelqu’un dire quoi que ce soit. Je te dois bien ça, entre compagnons de galère. » dit-elle en poussant doucement son épaule de la sienne d’un air complice. Puis, elle lui devait bien ça, ne serait-ce que parce qu’il avait pris la défense de sa sœur et qu’il l’avait protégé quand elle n’en avait pas eu l’occasion. Enfin, les buissons se mettent à bouger une nouvelle fois dans une logique qui semble avoir un sens. Elle grimace toutefois à l’idée de devoir s’époumoner une nouvelle fois et Leo semble l’avoir compris, offrant une solution magique à ce problème qui se présentait à eux. « Ouuf tu me sauves carrément là. » exagère-t-elle volontairement. Un sourire s’étire sur les lèvres de la sorcière à la proposition du sang pur. Elle a une pensée triste tournée vers Jax, Jax avec qui tout était si différent désormais et qui lui manquait même si elle tentait de prendre sur elle pour ne pas laisser son départ l’affecter et détruire tout ce qu’elle avait construit, les progrès qu’elle avait fait depuis que Wyatt l’avait abandonné. Il y a cette sensation de perdre un autre frère qui reste présente mais qu’elle tente d’ignorer pour se concentrer sur le positif, aussi compliqué que ça puisse être. « Ce serait carrément cool et je sais que Bea serait trop contente aussi. On devrait se prévoir ça pendant les vacances, tous les trois. » Elle est sincère, la brune, désire véritablement tenter de passer davantage de temps avec lui. Le labyrinthe leur offre de nouveaux secrets une fois la théorie de Willow confirmée, fierté qu’elle éprouve quand même d’avoir réussi à trouver malgré tout. « On y va ! » dit-elle en empruntant avec lui ce nouveau chemin qui se dessinait devant eux. « C’est pas vraiment mon truc Oxford mais.. J’ai décroché un stage dans la réserve d’Edgedorth. C’est supposé être une alternance donc ça mélangera théorie et pratique alors j’ai hâte. » Elle s’imaginait déjà entourée de toutes ces créatures dont elle raffolait, sorcière qui était bien plus à l’aise avec elles qu’avec les personnes en règle générale. Elle tourne la tête vers Leo quelques secondes. « Et toi alors ? Tu vas où ? » Elle l’imaginait bien à Oxford mais peut-être se trompait-elle après tout. Alors qu’ils discutent tranquillement, un bruissement se fait entendre, les deux sorciers qui s’observent aussitôt en fronçant les sourcils. « Ça fait clairement pas trois minutes. » Elle regarde autour d’eux et en vient rapidement à la même conclusion que les sorciers ; les buissons se rapprochaient et s’ils restaient ainsi sans bouger, ils allaient se retrouver coincés. « Mais c’est quoi ce bordel ? » interroge-t-elle, perplexe, avant de suivre Leo en courant. Leo qui lui tient la main et à vrai dire ça l’aide à maintenir un rythme certain, assez pour esquiver les buissons qui se referment peu à peu derrière eux. Elle ne prête même pas attention à leur trajet, se contente de faire confiance au brun tout en le suivant. Quand ils s’arrêtent, elle pose ses mains sur ses cuisses, essoufflée. « Je sais pas mais j’ai pas un cardio de folie ok, je vais pas pouvoir courir comme ça pendant une heure. » proteste-t-elle. S’il lui arrivait de faire un peu de sport pour maintenir la ligne, ce n’était rien d’aussi intense que la course folle à laquelle ils venaient de se livrer. Elle met quelques instants à récupérer, étudiant sérieusement la question du feu cette fois. « Franchement.. Je suis partante, tant pis pour les dégâts. » De toute façon, on allait pas leur reprocher d’avoir eu recours à la magie pour se sortir d’une situation compliquée, pas vrai ? « Donc on fait quoi, on met juste le feu et on attend ? » Willow se redresse, souffle retrouvée peu à peu, tandis qu’elle regarde autour d’eux. « Je propose qu’on commence par ce buisson. Il est assez éloigné de nous et on peut emprunter un autre chemin si on voit que ça… dégénère. » Il fallait qu’ils puissent battre en retraite et qu’ils évitent de se retrouver bloqués par les flammes. Alors ils s’écartent tous les deux, assez pour assurer une certaine distance de sécurité. « T’as l’air d’aimer les flammes donc tu les allumes et je passe derrière avec un Aguamenti pour limiter les dégâts, si ça te va ? » propose-t-elle afin de contenir un minimum les flammes et de ne pas mettre le feu à toute la cour. Une fois qu’ils tombent d’accord, Leo commence et Willow attend que les flammes aient creusé un trou assez imposant pour qu’ils puissent passer avant de jeter un « Aguamenti » sur les flammes jusqu’à ce qu’elles s’éteignent. Ils recommencent l’opération plusieurs fois et la brune doit admettre que ça l’amuse quelque part, de créer le chaos pour ensuite le contrôler quelque part. Quand enfin, elle aperçoit la sortie improvisée qu’ils ont réussi à créer, elle ne peut que bondir de joie en tapant dans ses mains. « On y est ! » Un dernier sort et ils franchissent tous les deux la limite jusqu’à être en dehors du labyrinthe, la sorcière qui saute au cou de l’aiglon en une étreinte rapide qui exprime l’euphorie à l’idée d’être enfin en dehors de ce piège. « On a réussi ! » Elle est heureuse et fière d’eux surtout. « On fait une bonne équipe en fait. » dit-elle en le relâchant, un large sourire aux lèvres. Le piège qui n’avait pas été si terrible, finalement, car il lui avait permis de découvrir un peu plus Leo et qu’elle en avait apprécié chaque minute.