C'était devenu une habitude. Avoir atteint la lisière de la forêt alors que les cynospectres s'apprêtaient à les attaquer avait noué entre eux quelque chose de doux, et plus encore de douceur il y avait eu dans les semaines suivantes. Ils révisaient ensemble, en silence à la bibliothèque, ils se retrouvaient lors de leurs tours de garde en tant que préfet et parfois même, ils mangeaient ensemble, se trouvant une place à l'une des tables de la Grande Salle. Les chuchotements sur son passage s'étaient un peu calmés et il générait moins d'insultes lorsqu'il se promenaient dans les couloirs, mais malgré tout, il était reconnaissant envers Ethel d'oser se montrer en sa présence, bravant ce que les autres faisaient. Parce qu'il y avait un bon nombre de personnes qui avaient simplement arrêté de lui parler, en particulier les enfants issus de l'élite sorcière et s'il n'en était pas surpris, pas réellement, ça faisait quand même un mal de chien d'avoir cru pendant toutes ces années qu'ils étaient sincèrement et véritablement ses amis. Mais il en avait pris son parti, et même s'il ne parvenait pas encore à se projeter dans l'avenir sans faire une crise d'angoisse, il arrivait à présent à affronter chaque journée; et les moments partagés avec Ethel lui étaient salvateurs à bien des égards. Alors, c'était devenu une habitude et depuis plusieurs semaines maintenant, ils prenaient tous leurs tours de garde ensemble, faisant des rondes bien plus intéressantes qu'elles ne l'avaient jamais été, devisant pendant des heures, redécouvrant le château ensemble et à présent, il n'avait plus peur d'une quelconque attaque, de se retrouver à nouveaux sous le joug de Mulciber. Ce dernier avait été renvoyé de l'école avec sa sœur quelques jours plus tôt et il avait appris les terribles tours qu'ils avaient joué à Bea et ses proches. S'il n'avait pas encore eu l'occasion de s'enquérir de son état, il s'était promis de le faire prochainement. Les pas des deux préfets les avaient amené à parcourir le quatrième étage et, à la lueur de leur baguette dressées devant eux, ils écoutèrent en discutant les onze coups sonnés par l'horloge de l'école. Il était vingt-trois heures et le château s'endormait sous la surveillance des préfets et du professeur Lupin, de garde ce soir-là et malgré le froid, il n'aurait échangé sa place pour rien au monde. Alors qu'il allait lui confier combien il était désespérant de savoir qu'il allait rester au château pour les prochaines vacances, ils entendirent un sanglot étouffé, et le son d'une voix, provenant d'une salle d'étude devant eux, et qui était censée être vide, à cette heure-ci de la soirée. Ils se turent et approchèrent, pour entendre un bruit sourd et une voix s'élevant un peu plus fort. « Ce n'est pas tout à fait ce que je t'avais demandé, il me semble. » Le ventre tordu par un mauvais pressentiment étrange, il fit un signe de la tête à Ethel et tous deux pénétrèrent la salle d'étude plongée dans le noir, illuminant les environs de leur baguette. Sans demander son reste, un tout petit élève de Poufsouffle s'enfuit derrière eux, leur donnant un coup d'épaule au passage, disparaissant dans les ténèbres du couloir, en laissant échapper un sanglot qui fit serrer les mâchoires à Damian. S'il n'avait jamais dénoncé ses agresseurs, c'était autant par fierté que par soucis de ne pas subit de représailles; les premières rondes après sa sortie de l'infirmerie avaient déjà été cauchemardesques tant il avait peur qu'ils reviennent, cela n'était pas pour les déclencher lui-même en associant leur noms à cette sombre histoire d'agression. Mulciber. Yaxley et.. Avery, debout devant lui, souriant de toutes ses dents et de tout le sadisme dont il pouvait faire preuve. Il lui souriait, conscient que Damian ne l'avait jamais dénoncé. Il souriait car encore une fois, aucune preuve d'un quelconque harcèlement ne jouait contre lui. Il souriait, car il se savait innocent, capable de faire souffrir en toutes impunité. « Qu'est-ce qu'il se passe, ici ? » Les dents serrés, il tentait de ne pas perdre contrôle, et le serpent en face de lui semblait en être parfaitement conscient. Et il ne s'arrêtait plus de sourire.
Le mois d'avril est plus doux que les précédents et pour la première fois depuis des mois, Ethel arrive enfin à respirer convenablement. L'ombre de Warren ne pèse plus au-dessus d'elle, elle a trouvé un équilibre entre ses cours, son rôle de préfète et sa vie sociale, et si elle n'a pas encore retrouvé son inspiration et sa capacité à peindre, elle ne s'en inquiète plus autant qu'avant. Ça lui manque, bien sûr, et il lui arrive régulièrement d'ouvrir ses carnets pour tenter de dessiner, mais elle ne cherche plus autant à provoquer les choses et attend patiemment que ça revienne, se laisse guider par le vent en prenant soin d'elle et de son cœur. D'autres préoccupations sont au cœur de ses pensées pourtant, l'une qu'elle garde plus ou moins secrète : son désir de retrouver son frère jumeau dont elle n'a plus de nouvelles depuis des mois, si ce n'est des années. Depuis son bannissement, ils se sont éloignés brutalement et s'ils sont parfois tenté de renouer, ça n'a réellement marché et ils ont plutôt appris à vivre l'un sans l'autre au point qu'aujourd'hui, Ethel a parfois l'impression d'oublier son visage, son odeur, son rire, les détails qui faisaient de lui qui il était, et ça l'effraie, elle déteste cette idée et s'est mis en tête de le retrouver coûte que coûte. Elle a entamé des recherches, notant son avancée dans ses carnets lui servant normalement pour ses dessins, mais puisqu'elle n'est plus en mesure de peindre pour l'instant, elle a trouvé une autre utilité à toutes ces pages vierges qui n'attendent que d'être noircies. C'est un secret qu'elle garde jalousement et qu'elle repousse toujours aux confins de son esprit quand elle est en présence d'autres personnes, comme ce soir avec Damian. Ils passent du temps ensemble depuis quelques semaines – beaucoup de temps, et apprennent doucement à se découvrir, à s'apprécier. Ethel trouve chez le lion une personne agréable et drôle avec qui elle aime passer du temps, et ça fait du bien, de rire, de profiter, de partager des moments complices avec de nouvelles personnes comme lui. Elle se surprend à vouloir passer davantage de temps avec le sorcier, et à attendre impatiemment leurs rondes ensemble, rondes durant lesquelles ils arrivent à parler de tout et de rien sans que jamais n'aient lieu de blanc gênants ou de tensions. C'est le cas ce soir, et Ethel ne compte plus le nombre de sourires qu'elle a esquissé depuis qu'ils se sont retrouvés pour prendre leurs responsabilités de préfets ce soir. Deux heures se sont déjà écoulés, et le château tombe doucement dans le sommeil quand les deux sorciers s'aventurent au quatrième étage, où des bruits étouffés leurs parviennent. Sourcils froncés, Ethel lève sa baguette et adresse un signe de la tête à Damian en retour pour confirmer qu'elle le suit dans la salle d'étude plongée dans le noir. Là, ils découvrent une scène troublante. Une ombre, Avery, devant un élève de poufsouffle vulnérable qui s'enfuit à toute jambe en les voyant arriver. L'atmosphère se trouve soudain chargée de tension, mélange de menace et de malveillance planant dans l'air. Elle observe le sourire malveillant de l'agresseur et fronce les sourcils, tournant son regard vers son collègue pour le découvrir mâchoire crispée et regard figé, révélant sa colère refoulée. Ethel elle-même sent son sang bouillir devant cette injustice, et devant le sourire dépourvu de remords du garçon, elle sent l'urgence de la situation et s'avance d'un pas vers le serpent, brandissant sa baguette avec détermination. « Tu viens de faire perdre 30 points à ta maison, et je m'assurerais de prévenir tes professeurs et ton directeur de maison de ce qu'il se passe la nuit ici. » elle lâche d'un ton dur, sans cesser de le fixer du regard tout en jetant un sort pour prévenir le professeur le plus proche de la présence d'un élève. Avery, le visage crispé par la colère et l'arrogance, s'avance vers elle d'un pas d'un air méprisant, mais elle ne cille pas. « Et qui et-tu pour me donner des ordres ? » elle sent Damian bouillir prêt d'elle, et pose une main sur son avant-bras pour le calmer, lui offrant un regard l'air de dire « je m'en occupe. » elle s'avance d'un pas de plus vers le serpentard, n'ayant aucun mal à imaginer que ce n'est pas la première fois qu'une telle situation se produit. « Ce sera donc 50 points et une semaine de retenue, et je m'assurerai personnellement qu'une lettre soit écrite à tes parents. » elle se doute, Ethel, que chez les sangs-pur, les scandales ne sont pas très apprécies, mais elle trouve important d'en rajouter une couche. « Et si d'aventure je te prends à recommencer, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que tu sois renvoyé de Poudlard. » elle se doute qu'il a de solides connexions à l'extérieur de l'école, mais sans ses aspics, et à moins de verser d'importantes sommes d'argent pour se protéger, son avenir ne sera plus aussi bien tracé. Le sorcier n'a pas le temps de répliquer qu'un professeur choisit ce moment pour intervenir et le raccompagner à son dortoir, et une fois seuls, Ethel en profite pour se tourner vers Damian, le prendre par la main, et l'emmener ailleurs, dans une autre pièce vide loin de celle-ci. « Est-ce que tout va bien ? » elle murmure d'une voix douce, son pouce caressant le dos de sa main. « Tu avais l'air perturbé. » elle lui offre une porte pour se confier, sans toutefois l'obliger à quoi que ce soit, lui offrant seulement sa présence, son soutien et son amitié.
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Damian Selwyn
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Il ne répondit pas immédiatement, se contentant de regarder Damian, le regard dégoulinant de haine à l'encontre du lion et vaguement, il se demanda s'il avait bien mérité tout cela, lui qui n'avait jamais fait qu'accomplir ce qu'on exigeait de lui. Il se rappela pour la dixième fois aujourd'hui qu'il n'aurait probablement jamais la réponse à ce genre de questions et l'évacua de son esprit, mais elle y avait implanté un soupçon d'anxiété, comme chaque fois qu'il essayait de comprendre ce qu'il avait bien pu faire pour mériter toute cette haine. Une autre question le tarauda finalement, du genre de celles qu'on se posait face à de vraies brutes; que se serait-il passé ce soir, maintenant, s'il avait été seul dans ce couloir ? Mais Ethel pris le relai, finalement, le coupant de ses troubles et Avery reporta son attention dédaigneuse sur elle. Il sentait monter en lui une émotion sombre, mélange de colère et de désire de vengeance pour les quelques jours passés à l'infirmerie, le corps brisé, le moral en miettes et il se demanda vaguement s'il ne valait mieux pas régler ses comptes maintenant là, à coups de poings dans le visage détestable du serpent. Il le détestait pour sa façon de se tenir, pour l'arrogance de son regard, le venin contenu dans chacun de ses mots et cette incroyable sensation qu'il avait de se croire au dessus des autres, des mots et des sanctions et heureusement, Ethel avait reprit la parole, parce que Damian avait les doigts crispés sur sa baguette, parce qu'il avait une dizaine de sortilèges qui lui étaient venus en tête et qu'il se retenait à grand peine de les lui lancer. Elle avait eu tort Keira, dans sa tentative de le rassurer, le pire n'était pas passé: elle n'avait pas parlé de ce qu'il ressentirait lorsqu'il serait amené à les croiser encore, et c'était là la plus terrible des sensations. Son bras se mit à lancer, comme un souvenir silencieux de ce qu'ils lui avaient fait subir, quand, lourd, son corps avait chuté pour venir briser l'os de son épaule. Il serra les dents lorsqu'Avery jeta son dédain sur Ethel et ne dut qu'à un ultime effort de sa volonté de ne pas lui sauter au visage et pourtant, elle avait les choses bien en main, elle ne flancha pas sous le venin de ce regard et il finit par s'éloigner, la menace d'une lettre envoyée à ses parents flottant au dessus de son crâne. Et Damian savait qu'il ne fallait pas que ça en arrive là, parce qu'alors, les représailles tomberaient sur lui, à nouveau, si l'on apprenait que l'ex enfant de l'élite sorcière s'amusait à s'en prendre aux autres. Quand Ethel s'empara de sa main, Damian s'aperçut qu'il serrait si fort les mâchoires qu'elles commençaient à lui faire mal et il tenta de les relâcher, provoquant par-là un crissement des plus douloureux. Elle l'avait amenée dans une salle vide, et il discernait dans la pénombre la salle de classe de Mcgonagall. La pression était retombée et avec elle, c'est une parcelle de son énergie qui semblait s'être enfuie. « Ca va, je... C'était choquant de... » Il ne parvenait même pas à finir sa phrase: après l'épisode avec son père, il s'était promis de ne plus mentir, jamais, et surtout pas à ses amis. « Je crois que je ne me suis pas encore bien remis de mon dernier accident de l'autre fois, ça me tend.. » Ce n'était qu'une demie vérité mais il ignorait ce qu'Ethel savait réellement de son agression et il n'avait pas non plus envie de l'assaillir de violence alors qu'elle se permettait d'être si douce avec lui. Il crispa un peu plus sa main dans celle de son amie et sourit de son mieux. « J'ai mal réagi, je suis vraiment désolé.. » Il sentait qu'il tremblait, de colère et d'angoisse mêlées et il se détestait pour réagir comme cela; il n'avait vraiment été ce genre d'élèves, menteur et arrogant que parce qu'on attendait de lui qu'il soit comme cela, et aujourd'hui, il peinait encore à savoir qui il était réellement. Les moments passés avec Ethel le remettait sur pied, ils lui montraient le sorcier qu'il était, celui qu'il avait envie d'être réellement.
L’altercation à été certes brève, mais toutefois virulente d'une certaine manière. Ethel, déterminée à ne pas se laisser faire, n’a vu aucun autre choix que riposter et élever la voix pour se faire entendre. Lorsqu’elle sent le poids de l'émotion qui semble étreindre Damian, elle ne peut que prendre la relève, se défendre plus fort, pour lui, pour elle, et pour protéger ce poufsouffle persécuté de mots tranchants par des trolls sans cervelles se pensant maîtres du monde. Elle voit les doigts crispés de Damian sur sa baguette, ressent la tension qui vibre dans l’air et elle s’interpose avec détermination, garde son calme et ne vacille pas pour tenter de garder un certain contrôle sur la situation. Elle voit bien que son ami est submergé par la rage, elle le sent et lorsqu’enfin ils se séparent des sorciers après leur avoir octroyé des punitions, l’aiglonne entraîne le sorcier plus loin. Main dans la main, elle peut sentir la force avec laquelle il la serre mais elle ne dit rien et se contente de le scruter du regard. Elle perçoit la douleur et la rage dans ses yeux et si elle entreprend de lui demander comment il va, elle ne cherche pas à le forcer ou à le brusquer, consciente que son trouble est déjà bien assez grand. Il ne parvient pas à terminer sa phrase, et Ethel lui adresse alors un faible sourire encourageant ainsi qu’une petite pression à leurs mains liées pour montrer qu’elle est là et qu'il n’est pas seul. « Ce n’est pas grave, tout va bien maintenant. » ils sont en sécurité, les sorciers ont été punis, le jeune poufsouffle va bien, et elle essaie d'insuffler ces certitudes dans ses mots pour lui apporter du réconfort. Elle l'écoute affirmer qu'il ne s’est pas remis de son accident, et l'emploi de ses mots lui fait froncer les sourcils, son inquiétude grandissant alors que son esprit rassemble les morceaux de puzzle pour mieux comprendre la vérité couvée derrière ses mots écourtés. « Tu n’as aucune raison de t’excuser, tout va bien. » elle déclare alors que son pouce caresse doucement le dos de sa main en guise de réconfort. « Tu n’y est pas obligé, mais tu peux me parler si tu en as envie ou besoin » elle l’encourage d’un sourire mais capte le tremblement de sa voix, le mélange complexe de colère et d'angoisse qui semble le traverser. Elle devine qu'il ne dévoile qu'une partie de l’histoire et respecte son choix, tout en lui faisant savoir qu’elle est présente pour davantage si tant est qu'il en ressente le besoin. « Est-ce que tu as réagi comme ça parce que tu as vécu une situation similaire ? » à nouveau, elle lui offre une ouverture pour qu'il se confie et entreprend même de faire un pas de plus vers lui pour lui faciliter la tâche. « Est-ce que ton accident ressemblait à quelque chose de similaire à ce qu'il s’est passé ce soir ? » elle entend par là le harcèlement, la violence verbale et, dans son cas à lui, violence physique — Merlin en a préservé le jeune poufsouffle. « Ce que tu ressens, ça compte » souffle-t-elle du bout des lèvres. Prête à l’accompagner dans ses moments de trouble et à être le réconfort dont il avait besoin, Ethel se tourne un peu pour lui faire face et s’applique à se rapprocher un peu de lui, jusqu'à ce que leurs jambes se touchent. « Tu n’es pas seul, Damian. » murmure-t-elle du bout des lèvres, cherchant à apaiser les tourments qui tourbillonnent en lui. « De quoi as-tu besoin maintenant ? » demande et a la fois promesse silencieuse de soutien, elle lève les yeux vers le lion, un regard empreint d’une concerne sincère pour lui. Et là, de sa douceur rassurante, prête à écouter les confidences qu'il est prêt à partager, dans cette pièce sombre baignée d’une lueur tamisée, l’aiglonne déterminée a être là lumière qui guiderait Damian à travers l'obscurité de ses pensées tourmentées.
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Damian Selwyn
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Elle était douce avec lui et l'avoir à ses côtés rendait l'expérience bien plus évidente mais il ne parvenait pas à se calmer, et malgré la volonté de ne plus mentir à ses proches, il avait tellement peur des répercussions s'il lui disait tout cela. Ethel était une personne de confiance, une de celles qui ne lui avaient pas tourné le dos et c'était doux - et effrayant - de s'imaginer lâcher tout ce qui le tourmentait depuis des semaines. Alors, quand elle lui reparle de l'accident, il sentit quelque chose céder en lui, comme un barrage qui aurait retenu trop d'eaux, depuis trop de temps et qui se serait fragilisé. Il sentit ses poings se desserrer et, le regard bas, il lui parla de son père, de la pression subie depuis la quatrième année quant à son statut de sang, des fiançailles, de l'impression de n'être jamais à sa place, de ne jamais faire assez bien. Il lui conta avoir perdu des amis puisqu'il désirait briller pour mériter son nom, il lui parla des derniers mois et de son erreur, avoir avoué ses sentiments à Pansy. Il lui raconta comment elle l'avait dit, à ses parents, comment il avait été renié et la suite, les semaines de commérages, d'insultes, tous ceux qui lui avaient tourné le dos, à juste titre. Il lui parla d'Hannah, de Caleb, d'Alec, de Bea et de Keira, sa merveilleuse soeur qui l'avait épaulé, comme jamais il ne s'en était senti le droit de l'être. Et puis l'agression, les serpents qui l'avaient encerclé dans un couloir sombre, et les os brisés, et le sang, et la peur de mourir, et la peur de s'être dit que finalement, ça ne serait peut-être pas si mal. Les mots coulèrent comme s'ils le lavaient quelque part de tout ce qu'il avait encore du mal à accepter. Quelques larmes s'échappèrent de ses yeux pour dévaler ses joues, ces larmes froides qui brûlaient les yeux mais semblaient emporter avec elles quelques douleurs. Et quand il termina, elle lui assura qu'il n'était pas seul et alors, il releva les yeux vers les siens, qui brillaient d'un éclat doux et rassurant. Il était doux d'avoir pu trouver du soutien dans les tréfonds de ce qui composait sa vie actuellement, quand tout ce qu'il pensait mériter n'était que ténèbres. Il avait menti, parjuré, cru en un homme qui n'avait jamais cessé que d'attendre après son erreur et pourtant, la vie lui offrait de véritables amis sur sa route, de ces âmes qui ne semblaient pas vouloir le lâcher quand son comportement n'aurait mérité que cela. De quoi as-tu besoin maintenant ? A l'oubli, il ne voulait consentir car s'il mettait un terme à ses tourments comprenant son père, il se résoudrait à oublier également le soutien qu'il avait eu, l'amour qu'on lui avait réaffirmé et sans cela, il ne pourrait plus jamais se remettre. Le visage toujours brillant de larmes, les yeux ne quittant pas ceux d'Ethel, il ressentait sa présence comme si elle l'avait serré dans ses bras et c'était de ça dont il avait besoin, maintenant, il voulait cette chaleur qu'elle infusait dans sa poitrine, il en avait envie, il ne voulait plus la quitter. Caressant du bout des doigts son menton, il ne parvenait pas à décrocher du fond des yeux d'Ethel, retenu aussi sûrement que s'il avait été enchaîné et pourtant, avec douceur, par peur de lui faire mal, il posa son front contre le sien et chuchota « Juste de Toi.. » C'était simple comme moment, apaisant, comme si elle parvenait à faire passer en lui, par sa juste présence, la sensation de bien-être qu'elle ressentait. Avec une somptueuse tendresse, une douceur infinie, Damian approcha plus encore son visage de celui de l'aiglonne et, fermant les yeux, il entremêla leurs souffles dans un baiser qui lui tira un frisson, de la nuque au bout des doigts toujours posés sur le visage d'Ethel. Une émotion étrange explosa en lui, générant un feu d'artifice qui effaça de sa présence la douleur qu'il ressentait quelques secondes auparavant. Il se sentait bien, là, avec elle, mais il rompit le baiser, au bout de quelques secondes en bafouillant. « Excuse moi, je voulais pas... Enfin si, je voulais mais... Pas comme ça, pardon.. » @Ethel Ponds
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Ethel Ponds
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- convictions : Elle croit en ce que ses parents lui ont appris : la tolérance.
- clubs et assos : préfète, membre du club de duel et présidente du club de dessin.
- (options) ou (cursus) choisis : Etude des moldus, SACM, Etude des runes & Arithmancie.
avatar : Danielle Campbell
crédits : avatar de mcximoffs, signa de élissan
mood actuel : sur le point de finir sa 7e année, elle remet son avenir en question et vit au jour le jour.
La détresse dans les yeux de Damian n’est pas passée inaperçue pour Ethel, et elle est même peinée par ce qu’elle lit dans son regard. Elle n’a pas besoin d’être empathe pour deviner sa douleur et une part d’elle aimerait pouvoir l’aider à l’effacer, bien qu’elle ne sache pas comment s’y prendre. Alors qu’il se laisse aller à dévoiler les lourds fardeaux qui pèsent sur son cœur, Ethel l’écoute attentivement et ne cherche pas à l’interrompre, consciente que ce moment n’appartient qu’à lui. Touchée par son histoire, bouleversée par ses confessions, elle réagit à son récit par quelques froncements de sourcils, et retient avec difficulté des exclamations de surprise et de colère. Elle ressent une profonde tristesse pour son ami, teintée de compassion et elle l’écoute attentivement lui relater son histoire, retenant chaque détail, chaque douleur qu’il partage avec elle. Quand elle voit les larmes qui sillonnent ses joues, son propre cœur se brise sous l’impuissance. Elle ne peut pas enlever le fardeau qui pèse sur ses épaules, mais elle peut être là pour lui et elle se fait cette promesse silencieuse tout en lui affirmant qu’il n’est pas seul. Elle n’aspire qu’à l’aider, qu’à le réconforter mais elle ne le connaît pas encore assez bien pour savoir véritablement comme s’y prendre. Alors, elle lui demande ce dont il a besoin, maintenant, demande implicite pour qu’il le guide, qu’il lui dise quoi faire pour qu’elle l’aide, la sorcière qui veut véritablement se montrer présente pour lui. Lorsqu’il caresse son menton du bout des doigts et pose son front contre le sien, son souffle se coupe brièvement, et elle ancre son regard au sien, alors en proie à un tas d’émotions diverses. Elle ne bouge pas quand il se rapproche, et cherche même son contact en levant sa propre main jusqu’à celle du garçon pour s’y appuyer, et l’ancrer à leur réalité. Puis, l’instant bascule dans une émotion inattendue et avant même qu’elle ait pu réfléchir aux conséquences, Ethel sent les lèvres de Damian trouver les siennes dans un baiser aussi doux qu’imprévu. Un frisson la traverse, comme un doux éclat de chaleur qui fait du bien et la réchauffe de l’intérieur. Elle se surprend à vouloir répondre à son baiser mais il ne lui en laisse pas le temps et recule déjà, bafouillant des excuses que l’aiglonne s’efforce de balayer d’un revers de la main. Ses yeux cherchant ceux de Damian, elle réalise la complexité d’émotions dans l’air, le mélange de désir, de vulnérabilité, de douleur et de chaleur et l’espace d’un instant, elle est perdue à ne plus savoir quoi faire. Seulement, après une courte réflexion, elle lève la main pour la poser sur sa joue. « It’s ok. » un petit sourire prend forme au coin de ses lèvres. « Tu n’as pas à t’excuser, on a tous nos façons de chercher du réconfort. » son sourire s’efface et ses yeux glissent sur ses lèvres, mais elle relève bien vite le regard vers lui. Sa main toujours posée sur sa joue, elle lève la seconde et la pose sur son autre joue, entourant désormais son visage de ses deux mains. « You matter. You are important. You are loved. You are not alone. » son pouce caresse sa joue et après quelques secondes de silence, c’est à son tour de se pencher vers lui pour mêler leurs souffles, et coller ses lèvres aux siennes avec une douceur infinie. Lorsqu’elle s’éloigne, un instant plus tard, ce n’est que pour murmurer un « Je le voulais aussi », avant de l’embrasser à nouveau, avec plus d’empressement cette fois, comme si elle avait le besoin urgent de lui faire comprendre qu’il n’est pas tout ce qu’on a pu dire de lui, comme pour lui faire entendre qu’il est quelqu’un, et qu’elle est là pour lui à partir d’aujourd’hui, envers et contre tout.
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Damian Selwyn
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La gêne prit le pas sur le bien être soudain qu'il avait ressenti en dépassant la frontière entre eux et il baissa les yeux un instant; il se sentait mal d'avoir risqué gâcher cette jolie chose qui existait entre eux depuis quelques semaines et qui l'aidait sincèrement à sortir la tête de l'eau. S'il avait dû affronter ces derniers mois sans Ethel, leurs discussions, leurs rondes et ces moments doux, il était convaincu que ça n'aurait pas été si facile. Mais, à sa grande surprise, les mains d'Ethel vinrent caresser doucement ses joues, une d'abord, puis l'autre, et elle releva son visage pour emprisonner son regard dans le sien. Il flottait à présent sur une vague douce de sentiments exaltant et s'il s'était passé bien des mois depuis la dernière fois qu'il avait ressenti quelque chose d'aussi fort, il ne pouvait se leurrer. Le désir qu'il ressentait pour elle avait pris racine dans ces nuits passées à ses côtés, à parcourir les couloirs du château en devisant tranquillement, ou dans cette promenade dangereuse et galvanisante dans la forêt interdite et le romantisme exacerbée de la clairière qu'ils avaient découvert et des constellations observées depuis le télescope magique. Le sourire qu'Ethel lui adressa était désarmant de douceur mais plus encore, ce furent ses mots qui firent fondre quelque chose en lui, comme l'ultime rempart de peur qu'il restait quelque part, qui l'empêchait d'avancer. Chaque mot se ficha en lui comme autant de flèches décochées par un archer fort doué et il sentit son souffle se couper, un instant, bouleversé par ce qui lui avait tant fait défaut, depuis tant de temps. La bienveillance. Le respect. L'attention. Alors, quand elle lui rendit son baiser, il sentit sa respiration revenir, et reprendre, comme si un bref instant, tout s'était arrêté et qu'il attendait que lui revienne la vie. S'embrasant, il lui rendit son baiser avant qu'elle s'écarte de lui pour lui chuchoter quelques mots; et il savait pourquoi elle n'avait pu que chuchoter. L'émotion lui nouait la gorge, comme le désir, et il aurait été incapable de parler, s'il l'avait voulu. Là, il n'avait qu'envie de ses lèvres sur les siennes, encore, et de la tenir contre lui, un moment. Alors, engouffrant sa main dans les cheveux d'Ethel, il la rapprocha de lui et fondit sur ses lèvres, posant une autre main dans son dos, au dessus du creux de ses reins. La passion l'emportait de peu sur le désir et il se sentit rapidement à bout de souffle mais il ne parvenait pas à s'arrêter, avide de cette soif incandescente d'elle, et de cette impression prégnante de ne pas pouvoir se rassasier d'elle. Il ignorait si ce qu'il ressentait était normal, il s'en fichait, mais il brûlait comme jamais auparavant. Se détachant d'elle avec difficulté, avec l'impression que quelque chose allait hurler en lui s'il s'arrêtait trop longtemps de l'embrasser, il souda son front au sien et, les yeux fermés, la gorge toujours étranglée de nombreuses émotions, il chuchota « Si tu continues de m'embrasser comme ça, je ne pourrais plus jamais m'arrêter de le faire.. » C'était pour lui offrir une porte de sortie, en gentleman qu'il était parfois, pour lui permettre de s'extraire de ses bras mais s'il s'était écouté, il aurait probablement offert de découvrir sa peau d'un million d'autres façons, à la faire frissonner, à la goûter, à la faire sienne. @Ethel Ponds
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Ethel Ponds
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- convictions : Elle croit en ce que ses parents lui ont appris : la tolérance.
- clubs et assos : préfète, membre du club de duel et présidente du club de dessin.
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crédits : avatar de mcximoffs, signa de élissan
mood actuel : sur le point de finir sa 7e année, elle remet son avenir en question et vit au jour le jour.
Inexorablement attirée par Damian, Ethel ne pensait pourtant pas qu’elle goûterait à ses baisers aujourd’hui. Elle y a déjà pensé, l’idée a traversé son esprit à plusieurs reprises au cours des dernières semaines à sa plus grande surprise, alors qu’elle se remet tout juste de sa dernière peine de cœur. Elle a tenté de refouler ces envies, partagée entre une étrange culpabilité à l’idée de passer à autre chose trop vite, et un sentiment confus d’attirance provoqué par la présence de Damian. Elle ne peut nier qu’il la fait sourire et qu’elle apprécie leurs rondes, les moments où ils se retrouvent pour parler pendant des heures de tout et de rien mais ça la perturbe aussi plus qu’elle ne veut l’admettre, l’aiglonne qui a du mal à faire le tri dans ses émotions. Aussi, lorsqu’il pose ses lèvres sur les siennes une première fois dans un geste doux qui lui arrache un frisson, elle se surprend à apprécier cette sensation et à en vouloir davantage. Alors, bientôt, il n’est plus seulement question de le réconforter, mais d’accepter la chaleur qui brûle en elle. Ses mots sont sincères bien sûr, mais son baiser l’est encore plus alors qu’elle ne peut pas s’empêcher de fondre à nouveau sur ses lèvres. Ses barrières tombent les unes après les autres et un nouveau frisson la traverse lorsqu’elle sent la main du lion glisser dans ses cheveux. Puis c’est son souffle qui se coupe lorsqu’il fait glisser sa main juste au-dessus de ses reins, dans une caresse subtile qui provoque des soubresauts à son cœur et alors, sa propre main vient glisser dans la nuque du lion pour le rapprocher davantage d’elle si c’est encore possible et approfondir leur baiser jusqu’à ce que le souffle leur manque. Seulement, ce n’est pas assez, et Ethel semble baignée d’un feu ardent qui hurle à plus de contact avec Damian, qui pourtant pose son front contre le sien pour lui chuchoter quelques mots qui lui arrachent un sourire. Elle ne prend pas le temps de reprendre son souffle qu’elle dépose un nouveau baiser sur ses lèvres, plus bref, plus pressé. « Je n’ai pas dit que je voulais que tu arrêtes. » Surprise par sa propre audace, elle sent une douce chaleur se répandre sur ses joues alors qu’elle repousse l’une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. Incapable de réfléchir de façon rationnelle, l’aiglonne ne répondant qu’à ses désirs, elle fond à nouveau sur ses lèvres pour les sceller d’un baiser plus enflammé, emportée par ce ballet qui la fait chavirer. Une main perdue dans les cheveux de Damian, elle a soudain le besoin d’être plus proche du sorcier et d’un mouvement habile, elle se met à califourchon sur lui sans jamais quitter ses lèvres, lui offrant au contraire un baiser plus appuyé alors qu’elle étouffe un gémissement contre ses lèvres. La poitrine collée contre son torse, elle ne cesse de l’embrasser que pour laisser une traînée de baisers sur sa mâchoire mais elle retrouve inévitablement le chemin de ses lèvres encore et encore, comme une addiction à laquelle elle ne peut résister. Son prénom murmuré du bout des lèvres entre deux baisers, la réalité semble pourtant rattraper l’aiglonne qui soudain, réalise qu’elle est à moitié dévêtue, qu’elle a les cheveux en pagaille, les lèvres rougies d’être embrassées. Elle a chaud, elle brûle de désir pour lui, mais un je-ne-sais-quoi la retient soudain et la bloque sur place. « Wait. Wait, wait wait. » elle se recule à regret et reprend son souffle comme elle peut, ses épaules se soulevant rapidement sous l’effet de la chaleur provoquée par ces dernières minutes. « Je crois qu’on devrait ralentir un peu. » elle prend peur, soudain, sans vraiment savoir pourquoi. Ou peut-être qu’elle sait précisément pourquoi, sa première – et dernière – expérience sexuelle gravée dans sa mémoire et qui a si mal tournée. Elle a peur, Ethel, de voir le schéma se répéter, et malgré le désir qu’elle continue de ressentir jusque dans son bassin, elle est bloquée et incapable d’aller plus loin. « Je suis désolée. » elle se mord la lèvre, pose son front contre son torse avant de relever les yeux vers lui. « Je n’aurais pas dû t’aguicher comme ça, excuse moi. » le désir est toujours là, tout près, et elle ne regrette pas de l’avoir embrassé, mais peut-être que lui finira par regretter, parce qu’elle n’a pas su saisir sa porte de sortie quand il l’a présentée, mais bien plus tard.
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Damian Selwyn
veritaserum
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sablier : 4
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- clubs et assos : Soutien scolaire, lecture & AHMA
C'était nouveau, presque, ce sentiment, dans la vie de Damian. Il n'avait plus ressenti tout cela depuis tant de temps qu'il avait l'impression de sentir déferler en lui des sensations nouvelles et il s'y abandonna avec un soupir. Abandonné aux flammes d'Ethel, il frissonna une première fois quand elle lui rendit son baiser. Puis une seconde fois. Et une troisième fois lorsqu'elle chuchota contre ses lèvres. Alors, il succomba totalement à ce brasier qui brûlait haut en lui, en eux et il perdit pied. Il existait un désir en lui qu'il avait cultivé auprès d'elle, de son esprit doux, de la force de son caractère, et ces dernières semaines à ces côtés l'avait parée d'un autre masque; plus qu'une amie encore, celle qui réveillait ce qui semblait avoir été écrasé en lui, brûlé. Et quel réveil.. Alors qu'une part de lui-même s'éveillait à la possibilité qu'ils aillent trop loin, Ethel vint éteindre ses doutes en s'asseyant sur lui et alors, ce ne fut plus qu'une valse de peau, de soupir et de douceur. Reprenant son souffle entre deux baisers passion, il déposa ses mains sur les hanches de la belle, parvenant à grand peine à garder contenance: elle l'affolait plus que de raison et là, ce soir, il avait une folle envie de lui avouer ce que ses mots étaient trop pudiques pour oser dire. Glissant sur les courbes de l'aiglonne, il glissa une main sous son t-shirt, flirtant avec sa peau réchauffée contre la sienne, lui tirant une chair de poule tenace qu'il pouvait sentir frissonner sous ses doigts. Et il adorait ça, sentir qu'elle frissonnait contre lui, qu'il parvenait à lui faire le même effet qu'elle lui faisait, à lui. Il la laissa investir sa mâchoire un instant avec de descendre dans son cou, ses lèvres embrassant et mordillant la peau qui ne cessait de réagir à son contact et il reprit sa respiration dans le parfum de sa peau, enivrant, à ne plus savoir où il était et avec une pointe de crainte, il la sentit s'écarter de lui. Persuadé qu'il venait de la blesser, il s'empressa de dire « Tout va bien? Pardon, pardon, je t'ai fait mal ? » Et aussitôt, il se sentit assailli par une vague de regret. Serrant Ethel contre lui, il l'écouta s'excuser et, fronçant les sourcils, le souffle encore un peu court, il lui répondit « Attend, tu n'as pas à t'excuser. J'aurais dû me maîtriser, c'est moi qui suis désolé, Ethel, vraiment.. » Il posa une main dans les cheveux de l'aiglonne et la berça doucement, achevant de calmer les battements de son propre coeur, rassuré de savoir qu'il ne l'avait pas blessée physiquement. « Je crois que je vais devoir me retirer moi-même des points, pour ça. Tu comprends, trop séduisant.. » Le changement de discussion était honteusement moqueur et il se mit à rire, sachant qu'elle comprendrait que le sujet pouvait être clos, si elle le souhaitait. Le fait était qu'elle avait été si douce avec lui, ces derniers temps qu'ils s'étaient vraiment rapprochés l'un de l'autre et à présent, tout s'emmêlait. Il ignorait si ces baisers auraient une suite, il ne savait pas même s'il en avait envie, si elle le souhaitait; ce dont il était certain c'était qu'Ethel était quelqu'un de précieux, qu'il n'avait jamais souhaité la blesser, et même que tout ce qui venait de se passer n'avait pas été prémédité. Avant d'être agrippé à ses lèvres, il ignorait tout de la flamme brûlant en lui; et cette sensation lui avait donné l'impression d'être revenu d'un endroit sombre, d'être revenu à lui, quelque part.
Emportée par les baisers de Damian, Ethel se sent brûler d’un désir tel qu’elle n’en a pas connu depuis plusieurs mois. Il n’y a soudain plus rien d’autre qui existe que la chaleur du sorcier et son besoin à elle d’être toujours plus proche de lui. Les premières minutes où ses lèvres sont collées aux siennes, elle ne pense à rien d’autre qu’à son désir, et seulement son désir. Elle n’écoute pas les soubresauts de son cœur, ni les mises en garde de son cerveau qui lui conseille de s’arrêter parce qu’il n’y a que son souffle qui s’écrase contre celui de Damian qui compte. Elle ne pense même plus à respirer tant elle se perd dans son étreinte et ça lui convient aussi ainsi, l’aiglonne qui est électrisée par ses caresses sur sa peau, emportée par quelque chose de bien trop fort pour qu’elle prenne le temps d’y réfléchir. Du moins c’est le cas jusqu’à ce qu’elle ait un élan de lucidité qui la fasse ralentir, puis tout arrêter. Sa poitrine se soulève rapidement, ses cheveux sont emmêlés et elle est à moitié dévêtue et lorsqu’elle se rend finalement compte de tout ça, elle brûle cette fois d’un mélange d’embarras et de regret alors qu’elle se mord l’intérieur de la joue et passe une main sur ses joues brûlantes pour tenter de se calmer. Elle a encore le goût du lion sur ses lèvres, son cœur qui bat à un rythme effréné et elle ferme les yeux au contact du lion contre elle. « Non, non. C’est pas toi, c’est… c’est moi. » c’est la pire excuse qu’il puisse exister, mais la vérité est pourtant là. Il est doux, prévenant et attentif et elle a tout gâché en rompant le contact parce qu’elle bloque à cause d’une stupide histoire passée. Elle réprime un frisson lorsqu’elle sent la main du sorcier venir s’échouer dans ses yeux et elle rouvre les yeux pour prendre son visage en coupe et déposer un baiser furtif sur ses lèvres. « Tu n’as pas à être désolé. » elle s’éloigne légèrement, mais est toujours assez proche de lui pour sentir son souffle chatouiller sa peau. « Je le voulais aussi. » elle rassure dans un sourire contrit en passant à son tour une main dans ses cheveux qui glisse ensuite derrière sa nuque. Elle s’esclaffe à sa réflexion et vient poser son front contre son épaule pour étouffer un sourire et une nouvelle vague de gêne. Lorsqu’elle se redresse, à peine un instant plus tard, elle penche la tête sur le côté pour l’admirer. « C’est vrai que tu es séduisant. » elle n’a aucun mal à comprendre qu’il lui offre une nouvelle porte de sortie et une bouffée de reconnaissance la traverse à cette idée. Il est si gentleman et attentionné avec elle qu’elle ne peut tout simplement pas s’empêcher de lui voler un nouveau baiser, plus doux et maîtrisé cette fois avant qu’elle ne quitte son étreinte et se relève pour remettre ses habits et ses cheveux en place. lorsqu’elle estime être un peu plus décente, elle se rapproche de Damian et prend sa main dans la sienne mais reste debout face à lui de peur de craquer à nouveau. « Tu sais, ça n’a vraiment rien à voir avec toi. » elle baisse les yeux sur leurs mains liées et se sent rougir au moment de confier à voix basse un « J’en avais envie aussi. » elle remonte jusqu’à son visage et accroche ses océans à son regard chocolaté. « C’est juste… Je ne suis pas prête. » peut-être qu’un jour elle lui racontera et qu’elle lui parlera de Warren, de l’empreinte douloureuse qu’il a laissé sur elle après son départ, mais pour l’instant elle ne veut pas penser à lui plus longtemps, et fait un pas de plus vers Damian. « Est-ce que ça va mieux ? » en dépit de tout, l’aiglonne espère qu’il n’est plus aussi bouleversé que lorsqu’elle l’a entraîné dans cette salle de classe, et elle n’attend que sa réponse pour savoir ce qu’ils doivent faire maintenant.
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Damian Selwyn
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Il respirait doucement, pour se remettre, comme s'il avait couru un cent mètres, et il tentait de calmer en lui les douces ardeurs qu'elle venait d'inspirer. Elle vint rire doucement contre lui, et il sentit la dernière vague de gêne s'échapper totalement de son coeur; ils s'étaient emportés, tous les deux, mais ils parviendraient à mettre ça de côté, il en était certain. Et puis, il était bon de l'avoir contre lui et il se retint à grand peine de l'enlacer plus encore, alors que tout en elle exprimait qu'elle souhaitait revenir en arrière. Aussi, il la laissa s'éloigner pour répondre à sa blague douteuse et tenta de contenir l'envie d'y ajouter encore une blague. Il se contenta de répondre au baiser qu'elle déposa sur ses lèvres, et il avait un goût sucré, celui-ci, il avait la douceur de ces premiers jours d'émoi dont on ne parvient pas à se passer. Il faisait bon la tenir contre lui, mais il accompagna son mouvement en se redressant et en réajustant sa robe de sorcier. Lorsqu'elle attrapa sa main, il vit passer une ombre sur son visage, un voile de tristesse qu'elle gomma immédiatement, mais déjà un peu tard ; il lui serra la main, doucement lorsqu'elle évoqua le fait de ne pas être prête, et il caressa sa peau de la pointe du pouce. Il ne lui exigeait rien, il ne lui prendrait rien, il n'avait pas envie d'être un mauvais souvenir, il ne voulait que du bon dans sa vie, à présent, aussi, il porta la main de l'aiglonne à ses lèvres et l'embrassa doucement. « T'as bien fait de me le dire, j'ai certainement pas envie de forcer quoi que ce soit mais... T'as pas à te justifier, tu sais? » Et qu'il l'ait poussée à le faire le désolait aussi, il se surprit à penser qu'il devait se rattraper. « Tous les deux, comme d'habitude, ça me plaît énormément, tu sais? Et j'ai pas envie que tu te sentes mal pour m'expliquer pourquoi tu peux pas.. Juste, te justifie pas, d'accord ? » Quelle que soit la suite de leur amitié, il lui ferait se sentir bien, en toutes circonstances; la princesse en son royaume, ç'allait être elle à présent. « Et puis, je sais que lorsque tu seras prête, tu craqueras pour moi, alors, je me fais pas de soucis. » Il était revenu son sourire, et l'envie de revoir le sien. Il déposa un dernier baiser sur sa main et la relâcha, à contrecœur. Il inspira un grand coup, heureux de sentir ses poumons libérés de l'anxiété qui l'avait saisi plus tôt dans la soirée et lui fit un clin d'œil « Bien mieux, et grâce à toi ! Que m'as-tu donc fait, sorcière ? » Il rit en se tournant vers la porte qu'il lui ouvrit en s'effaçant. « Madame. » Ils reprirent leur ronde là où ils l'avaient laissée et, montant les escaliers, il s'ouvrit une dernière fois. « C'est vraiment problématique cette supériorité qu'ont les sang-purs à l'école, j'me demande pourquoi les profs font pas sérieusement quelque chose contre ça... J'me fais frapper dans les couloirs, certains se font harceler, faudrait trouver une solution.. Genre, un conseil de discipline, dès que ça se produit. » C'était la première fois qu'il abordait aussi librement l'agression et sans se sentir immédiatement mal alors, il se sentit encore plus rasséréné. Et il repensa à ses propres propos, lors de ses premières années, lui qui n'avait pas été tendre, copiant le comportement des copains, sitôt qu'ils étaient en nombres et pour pouvoir se montrer digne du groupe. Il avait été con, à cet âge-là, mais il était content, quelque part, d'avoir pu réfléchir plus que les autres.
Il y a un petit sourire contrit et désolé qui s’étire sur ses lèvres quand il lui affirme à deux reprises qu’elle n’a pas besoin de se justifier. Elle sait bien qu’elle n’y est pas obligée, et que son refus n’appartient qu’à elle, mais elle ressent tout de même le besoin de le faire pour lui faire comprendre qu’il n’est pas le problème, mais qu’elle a juste besoin de temps. Ce n’est pas qu’elle n’a pas envie de lui, parce que c’est tout le contraire, mais elle porte encore les stigmates douloureuses de sa dernière relation avec un autre lion, un lion qu’elle a mit des mois à oublier et qui garde même encore aujourd’hui une place particulière dans son coeur, alors il est difficile pour elle de se laisser aller pour l’instant. « Merci. » se contente-t-elle de souffler du bout des lèvres, avant de rire à son excès de confiance auquel elle répond par un signe de la tête faussement exaspéré. « Tu as bien confiance en toi. » un sourire amusé toujours aux lèvres, elle prend son menton entre ses doigts et tourne son visage pour déposer un baiser sur sa joue cette fois, avant qu’ils se séparent et qu’il relâche sa main. Elle s'enquiert de son état avec intérêt au souvenir de la raison de leur présence ici. S’ils se sont réfugiés dans cette salle de classe isolée, c’est en premier lieu parce qu’il se sentait mal et qu’il avait besoin d’expier ses émotions après qu’elles aient menacé de déborder. Elle constate avec un sourire qu’il semble aller bien mieux à en croire son clin d’oeil, son rire et la façon dont il s’adresse et elle lève les yeux au ciel, pourtant amusée par la situation alors qu’elle s’avance en première dans le couloir. « Je suis contente que ce soit le cas, vraiment. » s’ils se sont un peu égarés en chemin par leurs baisers et leurs caresses imprévues, elle n’a pourtant jamais souhaité autre chose qu’il aille bien, mieux en dépit des traumatismes vécus et de tout ce qu’il a pu lui raconter. Si elle retrouve ses sens de préfète au détour du prochain couloir et qu’elle tend l’oreille en quête d’élèves audacieux bravant le couvre feu, son attention entière est pourtant dédiée au lion qui se confie à nouveau à elle et elle accueille ses confessions avec douceur, se rapprochant un peu de lui de façon à ce que leurs épaules se touchent en marchant. « Tu en parles, c’est déjà un pas en avant vers du mieux. » souffle-t-elle à voix basse avec douceur. Elle fronce pourtant les sourcils, consciente combien il a raison. « Certains sont encore de la vieille école. Que ce soient nos professeurs ou les parents d’élèves. Mais j’aime à croire qu’avec la prochaine génération qui arrive, nous serons plus libres de punir ce genre d’écarts. » elle a en foi en la majorité de sa génération, Ethel, et s’il reste des gens infiniment mauvais comme partout et comme ça a toujours été le cas, elle a en foi en l’idée que quelque chose de mieux pourrait se construire dans les années à venir. « Tu n’as jamais pensé à essayer de changer toi-même les choses ? » elle ne sait pas vraiment comment, mais elle pose tout de même la question alors qu’il grimpe aux étages, leur ronde presque terminée. « En enseignant à ton tour, ou en étant présents pour des adolescents dans le besoin. » il n’existe pas solution miracle, et rien qui ne pourra se régler en un simple claquement de doigts mais elle croit, Ethel, en la bonté d’autrui, et elle croit que ce qui est pire ne peut que changer en meilleur, si tant est que les efforts soient faits en ce sens.
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Damian Selwyn
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Qu'elle l'ait repoussé n'avait pas eu un impact aussi négatif qu'il aurait pu le croire, au final, et s'il s'empourpra en se rappelant que ses mains se promenaient sur sa peau quelques instants auparavant, l'événement venait de se ranger tout naturellement dans la catégories des moments tendres et il commença déjà à se transformer en doux souvenir. Ethel était un ange avec lui, et ces dernières semaines, elle avait été responsable de bien plus de sourires qu'il n'était capable de se rappeler; elle était parvenue à apaiser les récents événements, et même mieux, elle lui permettait d'envisager l'avenir plus sereinement. A être entouré des bonnes personnes, il comprenait à présent un peu plus facilement où il devait aller, vers quoi il fallait tendre. « Tant que ça te fait sourire, je m'estime satisfait ! » Elle clôtura leur proximité de tendre façon et ils refermèrent cette parenthèse - pour le moment.. Le château endormi leur tendait les bras, et malgré leur escapade dans cette salle vide, leur ronde n'était pas encore terminée alors, ils la reprirent, Damian allumant d'un informulé sa baguette et la tendit devant eux, éclairant les couloirs et certains tableaux déjà endormis. S'il s'était confié avec plus de facilité qu'auparavant, il lui jeta tout de même un regard inquiet - toute vérité était bonne à dire, mais pas forcément facile à entendre, et si Ethel avait été informée de la vraie raison de son séjour à l'infirmerie, il n'était pas sûr qu'elle soit à l'aise à l'idée d'aborder cette violence. Elle le rassura à nouveau, la sorcière au caractère incroyablement étonnant par moment, capable de parler des violences que le château pouvait parfois abriter, et de rassurer la minute d'après la moindre de ses hésitations. Il réfléchit cependant intensément à ce qu'elle venait de dire et s'aperçut qu'il n'avait jamais réellement songé à s'élever contre ce qu'on attendait d'eux, dans ce genre de cercle. Lui-même, avant d'être banni, avait tenté d'appliquer à la lettre des préceptes idiots et s'il avait eu envie plus d'une fois de les questionner, il ne l'avait jamais vraiment fait. « Tu as peut-être raison, en vrai.. Et si ce genre de changements venait de nous ? » Cependant, malgré toute la bonne volonté d'individus isolés, il se demandait comment changer les choses en profondeur, quand même l'école accueillant les sorciers, les priant d'abandonner tout préjugés à l'encontre de leurs camarades s'évertuait depuis mille ans à les classer dans des maisons, à induire implicitement une guerre entre eux. « Si, mais je me demande quelle légitimité j'ai à faire ça.. J'ai pas exactement été le plus tendre, les premières années alors, me dire que moi, j'irais réconforter ceux qui vivent la même chose ..? » Mais l'idée était douce - s'il avait déjà ressenti, au sein du club de soutien qu'il adorait accompagner, guider, il ne l'avait jamais envisagé en dehors de ce-dit club. C'était une belle piste de réflexion qu'elle lui offrait et, s'ils n'avaient pas été à la presque fin de leur ronde, il aurait aimé en discuter bien plus longtemps avec elle; en prenant le risque de chanceler encore à l'idée de ses lèvres contre sa peau. « C'est quelque chose qui te dirait toi ? C'est idiot peut-être mais je te vois bien là-dedans, maintenant que tu l'as évoqué.. » Ils se connaissaient depuis quelques années, à présent, mais il se demanda brièvement ce qu'il se serait passé s'ils avaient été aussi proches qu'aujourd'hui, à l'époque où il avait appris le grand secret sur sa naissance. « J'suis pas sûr que Dumbledore accepterait mon idée de créer le ... club de SDLCLPDM ! » Devant son regard interrogateur, il ajouta « Le Club De Lutte Contre Les Parents De Merde ! » Et il porta immédiatement la main à sa bouche en riant, parce que sa loyauté envers son père avait tenu encore des mois et que c'était la première fois qu'il osait dire quelque chose d'aussi dur à ce sujet.
Proximité oubliée et mise de côté, Ethel endosse sans trop de difficultés le rôle de préfète de nouveau. Si son attention est toute tournée vers sa ronde et que ses sens sont à l'affût de la moindre âme errante dans les couloirs ou du moindre souci, Damian a pourtant toute son attention au milieu de ces couloirs sans vie. Le château leur appartient tout entier mais pourtant leurs voix ne sont que murmures, quoi que la sienne résonne tout contre son oreille avec une chaleur contrastant à la froideur des murs et lorsqu'il se confie à elle avec cette simplicité déconcertante, elle se surprend à sourire avec douceur. Aussi attendrie que touchée par ses confessions, elle trouve réponse dans quelques mots auxquels elle insuffle toute son assurance dans le seul but de le rassurer, de le convaincre, mais aussi de le pousser à croire davantage en lui et son avenir et à en croire son regard, Ethel a l'impression d'avoir un peu réussi. Elle le voit en proie à la réflexion et ne cherche pas à interrompre le cours de ses pensées. Elle-même plongée dans le silence, elle réfléchit à tout ce qu’elle vient de dire et à ce que ça implique. Le changement vers le mieux est toujours long et laborieux, il y a du pire avant d’entrevoir du meilleur, et ça peut vite être décourageant, elle-même l’a vécu plus d’une fois au cours des dernières années, une pensée qui lui arrache un froncement de sourcils alors que Damian la ramène bien vite à la réalité. « Le changement n’arrive jamais seul, il faut toujours quelqu’un pour faire le premier pas. » surrenchérit-elle lorsque le lion sous-entend que le changement doit venir d’eux. « Parce que tu as grandi ? » suggère-t-elle doucement lorsqu’il remet en cause sa légitimité à aider autrui. Elle va même jusqu’à arrêter de marcher pour se tourner face à Damian et poser une main réconfortante sur son avant-bras. « Ecoute, on a tous fait des choses dont on est pas fiers, mais ça n’enlève pas ta légitimité à vouloir aider les autres. Tu n’es plus la personne que tu étais il y a 5 ans, ou même il y a quelques mois. » sa main quitte son avant-bras pour venir pointer son cœur dans un geste sûrement un peu bête et niais, mais terriblement sincère. « C’est ce qu’il y a là qui compte, et les intentions qui en découlent. Si tu le fais pour toi, ou si tu le fais pour les autres, ça fait toute la différence. » un sourire plus tard, elle dépose un baiser sur sa joue et se remet en route, gravissant les étages jusqu’aux hauteurs du château. Lorsqu’il lui retourne la question et suggère qu’elle puisse poursuivre sa route dans ce domaine, son cœur chancelle un peu. Elle n’y a jamais vraiment réfléchi, il n’y a toujours eu que les étoiles, la peinture et les animaux et elle n’a jamais songé à l’éventualité d’enseigner ou à être présente pour les jeunes dans le besoin mais à bien y réfléchir, l’idée n’est pas si déplaisante. « Je n’y ai jamais réfléchi. Mais peut-être que je devrais finalement. » et si elle pouvait combiner plusieurs de ses amours, pour trouver sa véritable voie ? L’idée s’insinue en elle, mais elle ne rajoute rien de plus, l’attention seulement détournée par Damian et cette idée de club qui tire à l’aiglonne un regard curieux. Ses explications lui arrachent à elle aussi un éclat de rire qu’elle étouffe contre la manche de sa robe de sorcier pour ne pas ennuyer les tableaux ou attirer l’attention sur eux alors qu’elle secoue la tête devant sa bêtise. « Tu devrais soumettre l’idée, je suis sûre que ça aurait un franc succès. » elle est heureuse que Damian puisse se confier à elle et lui parler avec tant de facilité, surtout sur un sujet délicat tel que la famille. Alors qu’elle arrive près de la tour des aigles, elle s’arrête finalement devant le lion, et se penche pour déposer un baiser aussi doux que bref sur ses lèvres avant de se reculer, tout en laissant sa main s'appesantir sur sa joue quelques secondes. « Ca ira, tu verras » elle lui offre un sourire auquel elle insuffle sa force et son assurance, puis s’éloigne un peu, prête à entrer dans sa salle commune. « On se voit demain ? Rendez-vous avant la prochaine garde ? » leur garde actuelle terminée, elle n’a qu’envie d’aller se reposer après une soirée forte en émotion, et elle sait que Damian en a aussi besoin. Elle ne rentre pas tout de suite, pourtant, et reste encore là quelques secondes à l’observer, avant de répéter une dernière fois un « Ca ira » confiant, comme la promesse de jours meilleurs pour lui, pour elle, et pour le monde aussi en quelque sorte.
fin
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