Il monta les marches deux par deux, en se disant que sa vie avait sacrément changé depuis la dernière fois qu'il était venu par ici. Il avait démissionné, il n'avait pas reparlé à ses parents, malgré les hiboux insultants et menaçants qui ne manquaient jamais le retrouver, il avait drastiquement réduit ses consommations d'alcool et pourtant, il avait encore du mal à se sentir parfaitement rétabli. Cela prendrait certainement plus de temps qu'il ne l'aurait d'abord imaginé, mais à vraiment y penser, n'était-ce pas normal ? Il venait de bouleverser sa propre vie et tout ce qu'on lui avait enseigné, demandé, exigé pendant des années. Il n'en était cependant plus aussi triste qu'il avait pu l'être; il ne lisait même plus les lettres de sa mère, il avait arrêté après les premières menaces de déshéritage, se rendant compte qu'il s'en fichait parfaitement, et il s'était consacré entièrement à sa nouvelle vie, au froid de la Roumanie, à ses nouveaux compagnons, à tout ce qui comblait sa vie actuellement. Il serait bientôt temps de rejoindre Cicely, mais il ne voulait pas l'embarrasser avec ses problèmes; il les voulait derrière lui lorsqu'il tenterait de la récupérer. Il avait été étonné de la facilité avec laquelle Owen s'était fait à leur nouvelle vie, découvrant avec une énergie folle les nouveaux alentours de leur appartement, le froid de ce nouveau pays, et accueillant avec un amour infini les nouvelles personnes composant l'entourage direct de Nicholas. Melina et Leah avaient acquis son coeur avec une facilité déconcertante et il s'était allongé à leurs pieds, réclamant des caresses à grands renforts de jappements absolument adorables. C'était Rory qui avait eu plus de mal, étudiant les dragons mais absolument terrifié par les chiens et Owen lui avait laissé plus de temps. Il souriait, Nicholas, en montant ces escaliers, il était heureux de la tournure des événements récents et pourtant, il restait encore une chose à régler. S'il avait pris contact avec Bea Hastings dernièrement, au vu de ce qu'il avait découvert chez ses parents, il n'avait pas encore eu l'opportunité de prévenir Miles. Leur dernier échange avait été musclé et il n'y avait plus eu entre eux qu'un étrange évitement qui ne lui convenait plus. Même lorsqu'ils s'étaient retrouvés au même bar l'un et l'autre et n'avaient pas échangé un seul regard. Il était prêt à rester la personne que Miles détestait, il était même prêt à ce qu'ils ne partagent plus rien mais il devait lui offrir la nouvelle qu'il connaissait depuis quelques jours, même s'il n'avait pas encore rencontré la jeune femme. Toquant doucement à la porte de Miles - de son frère - il se permit d'ajouter « C'est Nicholas. J'en ai pas pour longtemps, c'est promis. ». Il se contenterait de lâcher l'info et de repartir, si Miles n'avait pas envie de le voir, il n'était pas là pour l'incommoder plus. Il mentirait s'il se disait qu'il n'avait pas espéré plus de cette relation avec son frère, s'il n'avait pas vu là le meilleur moyen possible pour s'extraire de sa situation familiale détestable mais les choses étaient devenues bien plus compliquées..

@Miles Bletchey  

« Tu me préviens si ça va pas et j’arrive ok ? » Le regard d’Alicia qui suffit à lui faire comprendre qu’il devait arrêter de s’inquiéter alors qu’elle devait seulement sortir faire quelques courses mais c’était plus fort que lui, l’auror incapable d’être tout à fait serein quand il n’était pas avec elle. C’est que depuis l’incendie, rares étaient les occasions au cours desquelles ils n’avaient pas été ensemble, quotidien qui se retrouvait chamboulé par l’emménagement de sa collègue et d’Alec chez lui. Finalement, il n’y avait qu’eux deux depuis que le plus jeune était de retour à Poudlard et il aimait un peu trop ça, Milo, prend des habitudes auxquelles il devra forcément renoncer un jour ou l’autre. Léger baiser déposé sur ses lèvres avant qu’elle ne parte, geste qui faisait partie de cette routine instaurée entre eux, celle qui poussait le sorcier à ne plus retenir ses élans d’affection pour elle quand ils survenaient. Il avait failli la perdre, Miles, fait dont il se remettait peu à peu mais qui revenait parfois le frapper quand il ne s’y attendait pas. Les pensées embrouillées et anxieuses, le sorcier se met à trier quelques affaires dont il voulait se débarrasser, plus par envie de s’occuper l’esprit que par réel besoin. Seules quelques minutes s’écoulent au cours desquelles les vêtements volent dans tous les sens alors que les ranger en deux piles distinctes était plus que rapide grâce à la magie, jusqu’à ce qu’il n’entende quelques coups cognés contre la porte. Le sorcier fronce les sourcils, perplexe – cela ne pouvait pas être Alicia qui venait à peine de partir et qui n’aurait pas pris la peine frapper, de toute façon, et la seule autre possibilité était qu’il s’agissait de Marcus, même s’il était persuadé qu’il travaillait ce jour-là contrairement à lui. Il quitte sa chambre et se rend jusque la porte quand la voix de Nicholas lui parvient. Il se fige alors, le cœur loupant un battement tandis qu’il reste immobile face à cette arrivée soudaine. Il ne l’avait pas vu depuis qu’il était venu lui annoncer cette vérité qu’il n’avait pas su accepter, celle qui l’avait poussé à se montrer plus violent que nécessaire. Son frère était là, demandait à lui parler et il ne sait pas quoi faire. Il était partagé entre la honte de s’être ainsi emporté et l’envie de ne jamais avoir à se confronter à cette nouvelle véritablement, celle de continuer à rester dans un déni qui lui convenait jusqu’à présent. Il n’avait évoqué ce moment avec personne, leur lien non plus et visiblement, c’était le cas de Nicholas aussi puisqu’il n’avait eu aucun retour de la part de leurs connaissances communes. Un soupir quittant ses lippes, il ouvre la porte, conscient qu’il ne pourra probablement pas fuir cette situation éternellement. Face à lui, Miles ne sait pas vraiment commet réagir ni quoi lui dire, bien trop surpris et perdu face à cette vision. « Entre. » se contente-t-il de dire. Il s’écarte, le laisse passer avant de fermer la porte derrière lui. L’anglais le guide jusque la cuisine ouverte sur le salon, se tourne vers lui. « Heum.. Tu veux quelque chose à boire ? » demande-t-il en se grattant l'arrière du crâne. Son regard qui se porte sur lui avant de se tourner pour ouvrir le frigo et récupérer une bière pour lui même (quelque chose lui disait qu’il allait en avoir besoin) et ce que Nicholas désirait. Il s’installe finalement sur un tabouret installé au niveau de l’îlot central, face à son frère. Le mot qui pèse encore lourd, qui lui semble appartenir à quelqu’un d’autre. Il n’y avait plus rien de cette hostilité qui avait accueilli la nouvelle il y a déjà plus de deux mois, alors même qu’il avait l’impression que des années s’étaient écoulées depuis. Il n’y avait plus rien de cette déception non plus, celle de réaliser que quelqu’un qu’il qualifiait d’ami lui avait ouvertement menti. Il avait pris du recul, Milo, aidé par le temps et s’était dit que peut-être, sa réaction avait été exagérée. « Tu voulais me parler de quelque chose ? » demande-t-il, ne sachant pas vraiment par quoi commencer. Autant le laisser parler, après tout, parce qu’il n’était probablement pas venu ici par plaisir ou par envie après ce qui était arrivé entre eux la dernière fois.

Il avait les jambes qui tremblaient, un peu, et ça n'était pas d'avoir monté les escaliers juste avant, c'était la tension de savoir ce qui l'attendait, et d'ignorer totalement la réponse que lui opposerait Miles. Il n'avait plus envie de se battre, il n'était pas en colère, mais il ne supporterait pas de le voir s'énerver encore, pour des fautes qui au final, n'était pas les siennes. Il n'avait pas totalement été honnête avec lui, d'accord, mais n'était-ce pas leur père, le début de toute cette colère, l'origine même du mal qui hantait cette famille ? La porte s'ouvrit devant lui et Miles l'observa, une once de surprise encore affichée dans le regard; son visage restait pourtant indéchiffrable et Nicholas ne sut pas sur quel pied danser, un moment. « Merci. » Il emboîta le pas de Miles, découvrant avec surprise un appartement qui semblait plus encombré que la dernière fois qu'il était venu. Il se rappela qu'Alicia, dans ses dernières lettres lui avait dit qu'elle avait trouvé refuge chez Miles après l'incendie et se demanda vaguement s'il allait croiser la jeune auror ou pas. Mais il n'était pas venu pour cela et se concentra à nouveau sur Miles. « Une bière, si t'as, s'il te plaît. » Il avait beau avoir considérablement réduit sa consommation d'alcool, encore trop honteux par le spectacle horripilant qu'il avait offert à Cicely quelques semaines auparavant mais il avait besoin de boire quelque chose de frais; sa gorge lui donnait l'impression d'être un parchemin trop sec et il déglutit difficilement. Par où commencer ? Il sentit dans sa poche le poids des papiers trouvés dans la coiffeuse de sa mère, la lettre de Bea Hastings comme brûlant sa peau à travers l'étoffe de son manteau et il s'éclaircit la gorge, se laissant tomber sur une chaise près de la table du salon. « Ouais, j'suis venu pour discuter avec toi de quelque chose mais.. » Il ne savait pas par où attaquer le sujet mais un autre, bien plus important lui trottait dans l'esprit et il avait besoin d'être au clair avec celui-ci. « C'est pas la raison de ma visite mais je voulais savoir si tu m'en voulais encore de ma façon d'avoir géré les choses entre nous ? J'ai pas été honnête avec toi et je m'en veux énormément. » C'était comme s'il avait besoin de son pardon pour pouvoir avancer; ou bien était-ce la peur qu'à nouveau, Miles lui réponde à coups de poings s'il venait encore à aborder cette belle histoire familiale?

@Miles Bletchey  

C’était particulier de revoir Nicholas après tout ce temps, Miles qui n’avait pas daigné faire le premier pas tout ce temps car sa tête était encore trop pleine de ce qu’il venait d’apprendre et des autres soucis qui avaient pu gangrener son quotidien. Accepter qu’il avait un frère en dehors de Maxwell n’était pas évident, surtout que sa relation avec son demi-frère était déjà catastrophique. Il s’était imaginé que ce serait forcément le cas – ça avait mal commencé avec Nicholas, en partie par sa faute, parce qu’il n’a pas été capable de gérer ses émotions, emportés par un raz de marée qui avait eu raison de son self control. Laissant entrer son ancien collègue, il file récupérer deux bières et en tend une à Nicholas avant de s’écarter d’un pas, véritablement curieux concernant la raison de sa venue. Quelque part, c’était un soulagement qu’il soit celui venu en premier le voir car Milo n’était pas certain qu’il y serait parvenu, autrement. Il s’installe sur le fauteuil, en face du sang-pur, l’interroge sans vraiment revenir sur ce qui était arrivé entre eux. Son ami – son frère, visiblement-, choisit lui de revenir sur leur dernier échange alors que l’anglais avale une grosse gorgée de sa bière. Il avait passé son temps à éluder la question, à ignorer ce qui était pourtant supposé être une part importante de sa vie. « Je t’en veux pas vraiment c’est..» Il passe ses doigts sur son front pour chasser la migraine qu’il sentait pointer le bout de son nez, avant de souffler et de reporter son attention sur celui situé en face de lui. « Je voulais pas te frapper, Nicholas. Je suis désolé pour ça mais t’es là, tu débarques pour m’annoncer que le père que j’ai jamais connu a en fait une famille bien à lui et que t’en fais partie. » Et ça lui paraissait encore fou, qu’une telle chose soit possible. Son géniteur qu’il avait tenté d’ignorer toutes ces années car il n’était rien de plus que ça, pour lui, et qu’il ne savait rien à son sujet, avait désormais un nom et un prénom, et, si Miles le voulait, il aurait pu l’aborder. Il l’avait même déjà croisé à certaines réceptions où ils avaient tous travaillé afin de veiller à la sécurité de tous, ce qui rendait cette nouvelle encore plus étrange à ses yeux – se dire qu’il avait un jour vu son père sans même réaliser que c’était lui était particulièrement difficile à accepter. « Et je supporte pas qu’on me mente comme t’as pu le faire, surtout aussi longtemps. Entre ça et le fait que c’était un mois compliqué, j’ai juste pas réussi à tout gérer. » Ses amitiés réelles étaient rares et Nicholas en faisait partie. Savoir qu’il avait pu omettre si longtemps un détail aussi important n’était pas rien pour Milo, qui avait alors tout remis en question. « Alors désolé de t’avoir frappé, j’aurais du gérer ça autrement. » admet-il. Il n’admettait pas souvent ses torts mais cette fois il savait qu’il était en grande partie coupable de ce qui était arrivé. Relevant la tête vers lui et haussant les épaules, il reprend. « Je t’en veux pas, j’ai juste eu besoin d’accepter tout ça pendant un moment. » Et il n’était pas certain d’avoir encore tout assimilé tout à fait.

Elle était étrange cette situation, quelques semaines après leur dernière discussion mais il avait le sentiment d'avoir bien fait de venir, cette fois. Il avait de grandes choses à lui annoncer et c'était à lui de le faire. Soulagement en entendant la première phrase, et compréhension totale avec celles qui vinrent après. Il s'en était tant voulu lui-même de lui avoir caché toutes ces choses, tant de mois; c'était le cercle vicieux du mensonge, il n'avait pas osé le lui dire immédiatement, comment revenir dessus ensuite ? C'était des excuses qu'il se donnait, il avait manqué d'honnêteté, c'était tout. « Je comprends.. » Il le laissa poursuivre en sirotant sa bière, satisfait de comprendre que si rancœur il y avait un peu, en teinte de fond, elle finirait peut-être par partir. « Désolé de t'avoir menti, cela ne se reproduira plus, j'ai mal géré de mon côté aussi. » Il s'installa une gêne dans l'air entre eux qu'il décida de chasser en annonçant le motif de sa visite; s'il n'en parlait pas immédiatement, il avait peur que l'émotion du moment l'empêche totalement de le faire. « Je suis content si on peut mettre ça derrière nous. » Posant la bière devant lui, il se frotta les mains, en vieux toc qu'il avait depuis ses études. « Lors de ma dernière dispute avec mes parents, ma mère a laissé échapper une information dont je n'ai pu me saisir que récemment. » Il laissa de côté le fait qu'elle avait parlé de Miles et de Bea comme des "bâtards de son père" et poursuivit. « Elle m'a laissé entendre que tu n'étais pas le seul... Le seul demi-frère que je pouvais avoir. » Il avala une gorgée de bière pour se donner courage et continua. « J'ai tenté de glaner des informations au recensement du ministère mais je n'ai rien trouvé, pas plus que dans les comptes de mon père; pas de virement mensuel, rien. » Il informait par-là à Miles qu'il avait usé de ses accès privilégiés au sein du ministère, et de façon totalement illégale pour se renseigner. « C'est en fouillant dans les affaires de ma mère que j'ai trouvé l'information que je cherchais. » Il prit une grande inspiration, ne sachant comment tourner sa phrase, décidant finalement de lui offrir la vérité la plus simple. « Du coup... Nous avons une demi-sœur, Miles. » C'était beaucoup. Peut-être même beaucoup trop et, amenant le goulot de la bouteille à ses lèvres, il attendit la réaction du jeune homme qui avait affiché une mine soucieuse au début de son explication. Il ignorait comment la nouvelle allait être prise et il n'avait volontairement dévoilé ni son âge, ni son nom, au cas où Miles souhaiterait prendre le temps avoir d'obtenir ce genre d'informations. Et ça serait tout à son honneur; le cerveau même de Nicholas avait eu besoin de temps pour assimiler la phrase de sa mère et comprendre qu'il n'y avait pas que Miles, alors, ce dernier pourrait avoir tout le temps qu'il souhaiterait avoir. « Ca va ? » 

Quelque part, Miles était soulagé que Nicholas ait fait le premier pas en venant vers lui. Il se connaissait assez pour savoir qu’il ne l’aurait pas fait, qu’il aurait utilisé tous les prétextes possibles pour repousser le moment. La famille était un sujet compliqué – sa mère lui en voulait de trop ressembler à un homme qu’il n’avait même jamais connu, son demi-frère se complaisait dans les compliments qui lui étaient offerts et rejoignaient aisément les critiquées adressées au futur auror. Alors savoir qu’il avait un autre frère, un dont son père avait choisi de s’occuper cette fois, était difficile à assimiler. Il acquiesce aux excuses du sang-pur, quelque part soulagé qu’il comprenne et n’accepte. Sauf qu’alors que tout aurait pu en rester là, ce n’est pas le cas. Il y a Nicholas qui continue, qui poursuit et évoque sa mère. Il se fige en comprenant qu’il n’était visiblement pas le seul à avoir été abandonné, le seul à avoir été engendré par un père qui ne savait visiblement pas assumer les enfants qu’il parvenait pourtant à créer. Sillons qui se creusent sur son front alors qu’il fronce les sourcils, tentant d’assembler les pièces du puzzle que Nicholas lui offrait au fil de ses phrases. Il part en explication qu’il écoute à moitié, le cœur battant à tout rompre quand il réalise que sa vie s’apprêtait à être à nouveau bousculée dans les secondes à venir. Il avale de longues gorgées de sa bière, tellement qu’il la finit sans le réaliser tout à fait. Bouteille vide qu’il pose sur la table basse, il relève les yeux vers son demi-frère, perplexe. Phrase qui fait l’effet d’une bombe alors qu’une demi-sœur s’ajoute à l’équation, comme si tout n’était pas déjà assez complexe. Milo qui passe une main sur sa nuque, nerveux, tandis qu’il tente de tout assimiler, d’ajouter au puzzle de sa famille cette sœur qu’il ne connaissait pas et qui pourtant, était liée à lui d’une certaine façon. Il ne sait pas quoi faire de cette information, lui qui peinait déjà à accepter cette fraternité nouvelle avec Nicholas. Question posée par le sorcier qui le pousse à sortir de ses pensées, un « euh ouais » à peine crédible qui quitte ses lippes. Miles se relève pour repartir vers son réfrigérateur, récupérer une nouvelle bière qu’il ouvre pour en boire d’autres longues gorgées. « C’est juste.. » Un rire le quitte avant qu’il ne secoue la tête. « Ton père se reproduit beaucoup pour quelqu’un qui est pas foutu de s’occuper des enfants qu’il a déjà. » Sorcier qui était techniquement son père aussi, mais pouvait-il le considérer ainsi alors même qu’il n’était qu’un nom, qu’un donneur qui n’avait jamais voulu se retourner sur lui toutes ces années ? Il n’était qu’un inconnu et il savait que ça ne sera jamais différent – il n’était pas le genre de père qu’on pouvait rencontrer des années après pour espérer nouer une espèce de lien. De toute façon, il n’en avait pas envie, préférait se concentrer sur cette fraternité qui s’étendait. Son regard se relève vers Nicholas, un soupir quittant ses lèvres. « Tu la connais ? » Il supposait qu’il avait trouvé son identité, ou du moins, qu’il s’en approchait assez pour être certain de son existence, autrement, il ne serait jamais venu lui en parler. « Tu as pu aller la voir ? » Les questions qui se bousculent alors – qui était-elle ? Comment allait-elle réagir face à cette nouvelle bouleversante ? Sans doute mieux que lui, ce qui ne serait pas bien compliqué.

Et à parler de ses parents, il sentait l'habituelle colère revenir; celle qui le dévorait chaque fois qu'il pensait à eux. A toutes ces années où il aurait dû leur dire ce qu'il pensait de leurs méthodes d'éducation, à toutes ces fois où ils lui souriait en exigeant de lui qu'il fasse selon leur volonté. A tous ces mensonges éhontés concernant l'important de la famille quand ils n'étaient pas réellement capables de savoir ce que c'était, une famille. Il se demandait parfois, si sa grand-mère était au courant des dérives de leur mariage, si elle ne lui avait pas ouvert sa porte, quasiment tous les étés pour lui permettre de s'en échapper, un peu. Et au final, comme elle lui manquait, celle qui avait été la seule à ne jamais lui dire ce qu'il devait faire. Elle avait été là, tous les jours, lui disant combien il devait vivre, et rêver, et ne pas se laisser emprisonner dans une vie qu'il ne désirait pas - elle avait toujours eu à coeur de lui raconter des histoires dans lesquelles les héros, immanquablement de jeunes garçons de son âge, parvenaient à s'émanciper de systèmes de pensée toxiques et il n'avait jamais compris qu'elle lui parlait de ses parents. Peut-être qu'il donnait un sens à ce qu'elle lui avait dit, maintenant qu'il était au courant, peut-être même que ça n'avait jamais été sa volonté, mais il le désirait au plus profond de lui; elle, elle ne l'aurait jamais déçu, il le savait. Il sourit en regardant ses mains quand Miles lui parla de son père. « Ouais, mais j'espère qu'on est au complet, là. » S'il n'avait pas eu cette farouche volonté de réunir autour de lui une nouvelle famille, il aurait eu la désagréable sensation de réparer les erreurs de son père à sa place, et il le détestait pour ça aussi. Pour ne pas l'avoir fait, même après que Nicholas l'ait mis au pied du mur. Il s'était contenté de voir son fils s'éloigner, sans plus lui montrer d'intérêt. « T'imagines pas comme je suis tombé de haut. » Il avait balancé ça avec tout le dégoût possible, tant il peinait encore parfois à se remémorer certaines de leurs discussions, l'importance de ne pas "fauter avec qui ne méritait pas notre pureté". « Toutes les fois où il me faisait la morale sur ma façon de me conduire quand lui-même ne s'intéressait pas à vous. » Il leva sa bière, comme à vouloir porter un toast à la santé de celui qui leur avait donné la vie. « J'appelle ça une ordure. » Le soupir de Miles se transmit à ses lèvres et il poursuivit « J'ai retrouvé son nom, oui, et je lui ai écrit. J'ai pas balancé ça par hibou, tu t'en doutes, j'ai demandé à la rencontrer et j'ai dû négocier. Un hibou d'un inconnu qui demande à te rencontrer, je crois que ça rassure pas.. » La bouche sèche, il reprit une gorgée et acheva. « Je sais pas du tout comment elle va réagir mais au moins, comme ça, j'aurais un peu.. » Phrase en suspens et incertitude. « Je sais pas, réparer les conneries de notre père ? C'est pas à moi de le faire, mais au moins, j'peux lui offrir la vérité. Peut-être que ça lui ira. » Et peut-être pas. Après tout, qui était-il pour décider qu'elle avait besoin de la connaître? Se rassérénant en pensant à la lettre qu'il avait trouvé, il se répéta qu'il faisait ce qui était bon. Elle avait envie de savoir, alors, autant lui apporter quelques réponses. « J'essaierai de faire mieux qu'avec toi, ceci dit. » C'était presque de l'auto-sabordage de réévoquer ça, maintenant, comme s'il cultivait la honte qu'il s'était inspiré pendant plusieurs semaines, pour ne pas l'oublier, et ne plus jamais reproduire le même schéma. La vérité, nue et brutale, valait mieux qu'un mensonge plein de bonnes intentions. « J'vais amener Owen. C'est gagné comme ça, non ? »

@Miles Bletchey

Miles qui hoche la tête, ne pouvant qu’imaginer la déception qui avait dû être celle de Nicholas en découvrant la vérité sur leur géniteur commun. Lui aussi avait vu sa vie chamboulée, même si les circonstances restaient différentes. Il garde sa bière à la main, silencieux, tandis que son frère s’attardait sur son propre ressenti face à cette situation. « Faut croire que j’ai rien loupé finalement en grandissant sans lui. » dit-il en haussant les épaules. Il s’y était fait, à l’absence de son père – une personne qu’il n’avait jamais eu dans sa vie ne pouvait lui manquer. Miles qui préfère s’intéresser à cette sœur que Nicholas venait de découvrir, celle qui venait élargir cette drôle de famille qu’il possédait désormais. Il peine à imaginer ce que peut ressentir cette sorcière en recevant un parchemin d’un inconnu. Il valait mieux faire preuve de prudence, s’efforcer de lui apprendre la nouvelle en délicatesse sans pour autant trop tourner autour du pot – ce serait contre-productif de toute façon. « T’as raison. Elle a le droit de savoir, même si ça bouscule toute sa vie. » Il valait mieux qu’elle sache plutôt qu’elle reste dans l’ignorance toute sa vie concernant ses origines, après tout. Et, une fois que Nicholas l’en aura informé, elle sera libre de faire ce qu’elle voulait de cette information – qu’elle l’ignore ou qu’elle décide d’en apprendre plus à ce sujet. Nicholas qui évoque la façon dont il l’avait appris à Miles qui se crispe légèrement en repensant à la révélation – à la violence dont il avait fait preuve et qu’il n’avait su canaliser sous prétexte qu’il passait par une mauvaise passe. « C’est pas vraiment compliqué. » dit-il en haussant les épaules. Ce n’était pas une façon de lui reprocher son comportement mais plutôt un fait – ils savaient tous les deux que la révélation n’avait rien eu d’idéal d’un côté comme de l’autre de l’équation. Le sorcier avale de grosses gorgées de sa bière, esquissant un sourire à la mention du chien de l’anglais. « J’imagine que c’est un bon début. » En tout cas, le chien devrait calmer les nerfs de la sorcière en l’apercevant. « Je vais pas venir. » dit-il soudainement. Il se doute que c’est sorti de nulle part, finalement, mais c’était ce qu’il pensait. « Enfin ça risque de faire beaucoup si on se pointe tous les deux pour lui balancer qu’elle est notre sœur. » Elle risquait de se sentir coincée et c’était justement ce qu’il fallait éviter s’ils désiraient que tout se passe bien. « Mais j’irais la voir plus tard, quand ça sera le bon moment. » Pour elle et pour lui également, Miles qui avait conscience qu’il fallait qu’il agisse au mieux s’il voulait avoir un semblant de relation avec leur sœur. Le sorcier se redresse en soupirant, fatigué par avance par tous ces secrets qui semblaient se révéler et s’ajouter au reste. « Qu’est-ce que tu sais sur elle ? »

Nicholas acquiesça en regardant le sol, sans s'apercevoir qu'il était drôlement étonnant qu'il se sente honteux pour les méfaits de son père. Il n'était pas responsable de ses comportements passés et pourtant, il se sentait misérable d'avoir pu bénéficier de sa présence quasi quotidienne et de ses conseils - qu'ils aient été bons ou non, adaptés ou pas, au moins avait-il été présent. Et Miles n'y avait pas eu droit alors qu'il aurait été si simple pour leur père d'étouffer silencieusement l'histoire et d'adopter le garçon ; si la mère avait gardé le silence contre un peu d'argent, ne l'aurait-elle pas fait pour qu'il lui soit enlevé? Il secoua la tête ; sa propre mère ne l'aurait jamais accepté et leur histoire aurait alors été très différente. Au milieu de l'agacement, de la honte et de ce sentiment prégnant d'avoir gâché une partie de ce qu'ils auraient pu être, Nicholas avait tout de même la douce sensation de reprendre en main le cours de son histoire et même si la méthode n'avait pas été adéquate, il avait trouvé au fond le courage de l'avouer à Miles et alors, lorsqu'il l'aurait entièrement pardonné, peut-être pourraient ils se côtoyer différemment. En frères. « Il est toxique tu sais; il aurait réussi à nous monter l'un contre l'autre, et on se serait détestés. » Et de cela, il en était certain. Même s'il avait souvent manqué de la présence d'un autre Burke, garçon ou fille, il savait que dans leurs familles, la pression exercée sur les premiers nés était telle que bien trop souvent, la fratrie s'en retrouvée déchirée, étrangère. Leur situation n'était peut-être pas si terrible en somme. Miles approuva sa décision de prévenir Bea - leur soeur - et il sourit. Il était drôlement prêt à cette nouvelle étape et même il en frémissait parfois d'impatience. Sans le savoir, Nicholas suivit le même fil de pensée que Miles et alors qu'il se demandait s'il allait vouloir l'accompagner, et revoir Owen par la même occasion, il lui offrit la réponse à la question qu'il n'avait pas formulé à voix haute. « C'est vraiment comme tu veux ! » Il acquiesça à la suite, écoutant Miles dérouler le fil de ce qu'il imaginait comme étant la suite positive à tout cela. Etait-il capable, finalement, de recréer avec eux une espèce de famille telle qu'il n'en avait pas eu ; sans plus de secret, sans colère, sans rancune. Il termina d'une grande gorgée sa bière et posa la bouteille devant lui en tapotant ses poches à la recherche de la lettre qu'il avait trouvé dans la coiffeuse de sa mère. « Pas grand chose ! Elle est à Poudlard - en huitième année de ce qu'on m'a dit ! » Il repensa à l'information et trouva finalement la lettre. « Et elle avait envoyé un courrier à mon... à notre père mais je crois qu'il a été intercepté par ma mère. Il était dans ses affaires à elle, en tous cas. » Il la lui tendit et attendit que Miles la lise, en silence, attendant patiemment. « Ca ressemble pas à quelqu'un qui a envie de retrouver sa famille... ? » Il avait déclaré ça avec un sourire idiot, comme s'il espérait que Miles allait approuver et le rassurer quant à sa démarche.

@Miles Bletchey

« Il devait bien s’entendre avec ma mère s’il est si détestable que ça. » dit-il en haussant les épaules. Miles qui tente de paraître nonchalant quand sa mère restait sans doute l’un des sujets les plus sensibles chez lui. Il l’évoquait rarement car il n’avait pas envie de s’y attarder, qu’il estimait qu’elle ne méritait pas qu’il perde son temps à parler d’elle quand, de toute façon, elle ne daignait pas lui accorder la moindre attention ou affection. Il avait compris qu’il était inutile d’attendre quoi que ce soit d’elle, mais ça ne restait pas moins douloureux pour autant. Il avait seulement appris à faire avec. L’existence de leur sœur vient chambouler un peu plus son monde même s’il accueille la nouvelle avec un peu plus de sérénité que lorsque Nicholas lui avait révélé la vérité, cela restait perturbant. C’était tout un pan de sa vie qui se retrouvait perturbée et qu’il devait remettre en question. Alors il veut prendre son temps, essayer de faire les choses correctement cette fois. Milo refusait de s’emporter comme il avait pu le faire avec son aîné dans une tentative de ne pas tout rater avec cette famille qui se présentait à lui. Nicholas semble comprendre et il en est reconnaissant alors qu’il cherche à en apprendre plus sur la sorcière qui les liait également tous les deux. Le sorcier écoute son frère, son pied tapotant nerveusement contre le sol alors qu’il assimile chaque information offerte. Il s’empare de la lettre tendue pour la parcourir du regard. « Elle a surtout l’air perdue. » dit-il, les sourcils froncés. Et n’était-ce pas normal, finalement ? De chercher à comprendre et à démêler le vrai du faux, d’emboîter les différentes pièces du puzzle ensemble. Quand son regard se pose sur la signature qui orne le bas du parchemin, Miles se fige. Le nom lui était familier – Bea Hastings. Son cœur loupe un battement alors que la coïncidence lui paraît trop grande pour être vraie. Il fronce les sourcils, tente d’assimiler cette vérité nouvelle qui s’imposait à lui. La Bea qu’il connaissait, celle qu’il avait accueilli comme stagiaire, était en réalité sa sœur. « C’est pas possible c’est.. » murmure-t-il. Il se doute que Nicholas doit être perplexe face à son comportement mais il cherche avant tout à remettre dans l’ordre dans ses idées, à accepter ce nouveau fait qui se présentait à lui. Au bout de longs instants, l’auror relève les yeux vers son aîné, encore perturbé par ce qu’il venait de découvrir. « Je la connais. » précise-t-il pour expliquer sa surprise soudaine à Nicholas. Il peinait encore à comprendre comment les circonstances avaient pu faire que celle qui avait été sa stagiaire et qu’il avait apprécié était en réalité sa sœur. C’était étrange, de poser un visage familier sur cette famille qui se formait peu à peu. « Elle était en stage avec moi au ministère. » ajoute-t-il. Et peut-être que c’était pour ça qu’il s’était senti à l’aise avec elle, finalement. Peut-être que si leur entente avait été si naturelle, c’était justement parce qu’il y avait ce lien fort entre eux, celui d’un frère et d’une sœur. Il passe une main dans ses cheveux et s’arrête dans sa nuque. « Non mais franchement, les probabilités pour que ça arrive sont dingues. » dit-il en riant, incrédule face à cette situation. Au fond, c’était peut-être assez rassurant, de se dire qu’il connaissait déjà sa sœur et qu’il l’appréciait véritablement. « Je.. Ouais je lui enverrais un parchemin pour qu’on puisse se voir et en parler. » Il se relève et s’étire avec l’impression qu’il venait de recevoir une massue sur la tête. « Elle est.. Enfin je l’aime bien. Notre sœur est pas un gobelin insupportable, c’est déjà ça. » tente-t-il de plaisanter, moyen habituel qu’il avait de dédramatiser la situation.

Nicholas se demanda un instant si Miles avait déjà évoqué sa mère avec lui, et il lui sembla que ç'avait été rare. Peut-être une fois, et alors, il avait compris que le sujet était plus que tabou. Sans trop vouloir creuser, il était tout de même curieux de savoir quelle enfance il avait vécue auprès d'elle. Il l'observa lire la lettre, sans vraiment savoir ce qui se tramait sous son esprit ; est-ce que cela serait trop, une nouvelle fois? Il espérait qu'il prendrait le temps de laisser monter en lui la même excitation, celle d'avoir une nouvelle famille à découvrir, à chérir, et peut-être que finalement, elle prendrait de belles couleurs. Alors, quand Miles fronça les sourcils a la fin de sa lecture, Nicholas se figea, craignant le pire. C'était trop, il en était persuadé et il l'avait mal préparé à ces nouvelles. Il garda le silence un instant et quand il reprit la parole, sa voix était penaude, comme s'il allait se faire gronder. « Ca va ? » La réponse lui fit à son tour froncer les sourcils; quelles étaient les chances pour qu'il la connaisse? Mieux encore, pour qu'il l'ait encadrée sur un stage? A peu de semaines près, Nicholas l'aurait peut-être aussi rencontrée lors de sa première journée au ministère et alors, la coïncidence l'aurait été encore plus, folle. « Les proba? J'imaginais pas un monde où tu m'aurais répondu ça ! » Il s'amusa un instant de la situation dans laquelle Miles s'était retrouvée sans même le savoir et il répondit « Cool ! Ca va pas être sympa de te revoir dans ces circonstances ! » Il adressa à son frère un grand sourire, en essayant d'imaginer ce qu'ils allaient bien pouvoir se dire. J'ai oublié un papier pour mon stage? Non. Je suis ton frère. Et il ricana dans sa bière, un instant. « C'est rassurant, un peu. Je sais juste pas comment elle va réagir. » Et il lui adressa un sourire penaud « En tous cas, c'est la dernière étape, j'arrête après de débarquer avec des nouvelles du genre, c'est promis ! » Il s'en voulait encore de la façon dont il avait géré les choses mais il savait qu'avec le temps, la honte s'effacerait un peu. « Et peut-être qu'après ça, on pourrait aller boire une bière dans un pub.. comme avant ? » Parce qu'avec les jours passant, et à savoir qu'il allait bientôt rencontrer Bea Hastings, il s'était mis en tête de drôles de choses, des idées de vraie famille, de fratrie unie et soudée, et il savait qu'il ne fallait pas qu'il s'emporte, et que peut-être rien de tout cela ne serait possible, mais il ne pouvait s'empêcher de rêver, un peu. « Fin si t'as envie, y'a pas de pression, mais j'irais bien boire un coup à londres, avec les autres aussi, et j'me dis que ça pourrait être bien. » Parce qu'il savait pas s'y prendre, qu'il mettrait peut-être du temps à savoir le faire, et que c'était trop difficile de lui dire qu'il adorerait passer du temps avec lui, pour réapprendre à le connaître.
@Miles Bletchey

« Et moi j’imaginais pas un monde où j’aurais un frère et une sœur qui débarquent dans ma vie du jour au lendemain.» Un haussement d’épaules accompagne ses propos – Miles qui semble plutôt réaliser qu’il n’y avait pas grand-chose qu’il contrôlait sur sa vie finalement et que ça en faisait justement partie. Il ne savait pas comment Bea allait réagir, conscient que justement lui-même n’avait pas eu la meilleure des réactions. Elle n’était sans doute pas aussi impulsive que lui mais une telle nouvelle était tellement bouleversante qu’il ne pouvait pas vraiment prédire ce qu’elle en penserait. S’il avait apprécié passer du temps avec elle, il restait conscient qu’il ne la connaissait pas tant que ça, Milo, même s’il avait aimé ce qu’il avait appris sur la sorcière. Bière terminée, il la dépose sur la table en relevant les yeux vers Nicholas. « Je sais pas trop, c’est plutôt imprévisible pour le coup. » Il ne restait plus qu’à attendre, qu’à trouver comment annoncer la nouvelle à la lionne sans la brusquer pour autant, l’auror déterminé à prendre son temps pour ne pas se précipiter et tout gâcher avec celle qui était sa sœur. Un bref sourire amusé étire ses lèvres à la remarque de Nicholas tandis que Miles espérait que ce soit vrai, qu’il n’y ait plus rien d’aussi bouleversant qui ne vienne perturber son quotidien. « Promets pas, à tout moment tu découvres les lettres de notre quinzième sœur alors que tu rends visite à tes parents. » L’anglais s’en amuse car c’est plus facile pour lui de tout prendre plus légèrement, de prétendre qu’il pouvait s’en amuser malgré tout. Puis il y a ces quelques mots de Nicholas, ceux d’une volonté de recoller les morceaux qu’il reconnaît alors. Leur amitié n’était plus depuis l’annonce, depuis que Milo s’était emporté et avait refusé ensuite de penser à ce qui était arrivé et à ce que cela pouvait signifier. Maintenant qu’ils étaient frères, il devait avouer qu’il ne savait pas vraiment comment agir, qu’il se demandait s’il leur fallait retrouver ce qu’ils avaient ou s’il fallait tout recommencer. Les relations fraternelles lui étaient inconnues ou presque, le lien qu’il avait avec son demi-frère était inexistant quand il n’était pas hostile. Il ne savait pas comment faire et pourtant plus il y pensait, plus il se disait qu’il avait envie d’essayer. Il avait besoin de prendre son temps, Miles, pour être sûr de ne rien gâcher, mais il voulait tenter, essayer de comprendre le sens réel d’une famille, d’en expérimenter les différentes émotions. Alors le sorcier acquiesce, tente un léger sourire à l’adresse de son frère. « Ce serait sympa ouais. » Il reste pourtant assez calme, refuse de s’emballer ou de se montrer trop enthousiaste dans la crainte d’être déçu. Et si ça ne fonctionnait pas ? Et si, finalement, il foirait cette relation aussi, qu’il ne parvenait pas à avoir cette famille qui l’avait souvent laissé rêveur ? Milo s’efforce toutefois de ne pas y penser, de se concentrer plutôt sur l’opportunité que ces nouvelles venaient de lui apporter. « Faut qu’on tente de régler tout ça avant et.. ouais, on devrait aller boire un verre avec les autres. » Avec les autres d’abord, sans doute pour tenter de mieux cerner la dynamique entre eux maintenant que tout avait changé, et peut-être qu’ils parviendront à retrouver ce lien qu’il y avait déjà entre eux avant que tout ne dérape. « Enfin j’ai un rendez-vous là bientôt donc je veux pas te chasser mais.. Je peux pas trop traîner tu vois ? » Ce n’était pas tout à fait ça. Alicia allait rentrer d’ici quelques instants et il se voyait mal tout lui expliquer, du moins pas comme ça alors que Nicholas sera encore installé dans le canapé sans avoir la moindre idée de ce qui pouvait se tramer entre eux. « Mais on se voit bientôt, vraiment. » ajoute-t-il alors qu’il le raccompagnait vers la porte de son appartement pour le rassurer tandis qu’il ne voulait pas qu’il s’imagine qu’il cherchait à l’éviter.