Quelques jours se sont écoulés depuis la terrible altercation entre les enfants Flint et leur père et chacun se remet de ces événements avec plus ou moins de difficulté. La douleur pèse encore lourdement sur les épaules de Marcus qui a encore du mal à accepter tout ce qu’il s’est passé. La nuit, il lui arrive de revoir les flashs et la chute de son père dans les escaliers, et même quand il est éveillé, il se surprend à parfois sursauter en entendant un bruit inconnu. Le traumatisme est réel, ancré en lui, et s’il tente de l’ignorer tant qu’il peut, il est pourtant bien là et le sorcier n’arrive pas à s’en débarrasser. Presque une semaine s’est écoulée depuis les faits, et Marcus, une fois ses blessures guéries, s’est vu forcé de retourner travailler comme si de rien était, quand bien même n’était-il pas prêt du tout. Disparaître aurait éveillé les soupçons, il ne pouvait pas se le permettre en tant que figure publique mais il avait exceptionnellement demandé à Sloane – sa capitaine – de le mettre sur la touche quelques jours. Prise par surprise et consciente qu’il ne demandait ce genre de faveurs – le déchu qui au contraire aime être sur le devant de la scène quand il s’agit de Quidditch – la capitaine a accédé à sa requête et depuis, Marcus parvient quand même à se reposer et à ne pas en faire trop. Il sort d’ailleurs d’un entraînement avec les frelons durant lequel il est remonté sur son balai pour la première fois mais même la perspective de voler ne parvient pas à dissiper le poids sur son cœur cette fois. Transplanant jusqu’au manoir Nott avec le cœur lourd, Marcus se dirige immédiatement vers la chambre que son frère occupe depuis leur arrivée. Rituel journalier et même plus encore, il a passé énormément de temps à s’inquiéter sur lui et à veiller sur son sommeil pour éviter de penser au reste. A son père. Au patricide qu’il a failli commettre. A Vesper. A leur engueulade. A ce qu’il commence à ressentir pour elle mais qu’il refuse de voir. A tout ce qui le torture. La porte de la chambre de Caïn s’ouvre, révélant l’ombre de son frère qui semble encore enveloppé dans le sommeil. Ces derniers jours, Marcus a apprit à trouver du réconfort dans l’écoute de sa respiration : lente, posée, presque apaisante. Seulement, il semble que Caïn ne dort pas vraiment et quand l’aîné s’approche avec hésitation puis s’assoit dans un fauteuil, il voit le visage de son frère se tourner vers lui. « Comment ça va aujourd’hui ? » la gorge serrée par des nuances d’émotions complexes, il étend ses jambes devant lui. « Je reviens de l’entraînement » il lâche d’abord, cherchant un sujet qui ne le conduirait pas immédiatement à un autre sujet plus délicat qu’il a en tête depuis quelques jours. « Sloane veut qu’on se concentre sur la stratégie, elle pense qu’on devrait essayer une nouvelle technique contre les harpies. » il a un faible sourire aux lèvres mais finalement, il peut pas s’empêcher de sentir un écart entre les préoccupations du monde extérieur et la réalité poignante de sa propre vie. Un soupir aux lèvres, il renverse la tête en arrière, le cœur soudain battant sous sa poitrine mais il ne rouvre pas la bouche dans l’immédiat, cherchant encore comment faire sa proposition à son frère. Les mots bloqués dans sa gorge, il tente alors une autre approche. « Alors, on t’a changé tes pansements ? T’es complètement guéri ? » il sait pas trop où ça en est, son frère qui était en bien mauvais état quand le sportif l’a trouvé. Un flash le traverse et soudain, il le revoit, étendu par terre, le corps couvert de sang, la respiration haletante, sa vie ne tenant plus qu’à un fil. La gorge nouée, Marcus serre ses doigts autour de l’accoudoir du siège pour retourner à la réalité et voir son frère réveillé, en bien meilleure santé. C’est passé, tout le monde va bien, se répète-t-il pour tenter de calmer le rythme de son cœur. Tout le monde sauf ton père, lui rappelle pourtant une petite voix dans sa tête. Il tente tant bien que mal de reprendre contenance, et essaie de sourire à son frère. « En tout cas t’es plus blanc comme un cul, c’est un bon point pour toi » faible tentative d’humour, il ne peut pas s’empêcher de se demander quand même si un jour, ils se remettront de ça.

Assis sur le bord de son lit, Caïn peinait à se tenir dans cette position plus de quelques minutes et c'était sans doute la raison pour laquelle il était encore en convalescence selon les instructions précises de Theodore. Le Nott à qui le sorcier valait sa vie aujourd'hui et ses conseils qu'il avait décidé de suivre à la lettre sans se poser de questions. Ce n'était pas uniquement parce que le référent ne devait pas avoir tort concernant son état - à vrai dire, le Flint avait entièrement confiance en lui et son jugement - mais bien parce qu'il était incapable de se déplacer seul et une partie de lui n'en avait de toute façon pas envie. Sa tête et son esprit ailleurs, très souvent de retour au manoir où il avait presque perdu la vie, il y avait aussi cette impression d'avoir perdu une partie de lui qu'il ne parvenait pas à expliquer, ses mots qui n'avaient pas été nombreux depuis son réveil. S'il avait discuté avec Theo de ce qu'il s'était passé, ce dernier ayant comblé les trous noirs dus à sa perte de conscience sous les coups de son paternel - et la pensée lui déclencha logiquement des frissons - Caïn avait encore du mal à assimiler l'ensemble des évènements et leurs conséquences, du mal à comprendre pourquoi les choses avaient dégénéré à ce point en quelques minutes bien que dans les faits, il connaissait les raisons, le pourquoi du comment puisqu'il en était le principal responsable. Il ne pouvait pas se sentir coupable pourtant, pas quand ce qu'on lui reprochait le rendait si heureux, pas quand il n'attendait qu'avec hâte que Bea revienne de son stage pour passer la soirée - et s'il était chanceux, la nuit - à ses côtés. Il aurait voulu n'avoir qu'elle dans ses pensées, elle qui était venue dès qu'elle avait su, elle qui avait eu si peur de l'avoir perdu, elle qui lui avait dit qu'elle l'aimait pour la première fois en ces termes, mais il y avait tant qui tourbillonnait dans son cerveau qu'il ne réussissait pas à l'apaiser. L'elfe de maison passa pour vérifier ses constantes et lui proposer à boire avant de l'obliger à se rallonger dans son lit et il ne put qu'obéir, Caïn, et tenter pour la dixième de fois de la journée de s'endormir sans laisser les images d'un Augustin sauvage face à lui le tourmenter. Quand une ou deux heures plus tard, quelqu'un entra dans sa chambre - il le sentit plus qu'il ne l'entendit - le serpent en était toujours au même point. Il ouvrit les yeux et se tourna vers le fauteuil qui venait d'être pris, se retrouvant sans surprise face au visage de son aîné. Sa visite chaque jour était devenu une habitude à laquelle, finalement, Caïn s'accomodait bien malgré le côté étrange de la situation. Il haussa seulement les épaules à la question de Marcus, pas certain d'avoir une réponse honnête à lui donner et que, si quelqu'un pouvait comprendre ce qu'il ressentait ces temps-ci, c'était bien Marcus. Et cela rendait le tout encore plus insolite d'ailleurs. « Vous allez perdre, elles sont trop fortes cette année » lâcha t'il pourtant à ses commentaires sur sa capitaine et sans doute, la journée qu'il venait de passer. « Surtout si tu ne joues pas » ajouta t'il en soutenant un peu son regard marron, si similaire au sien. Un compliment dissimulé ici, une manière aussi de savoir s'il était prêt à retrouver totalement les terrains ou s'il faisait semblant pour que ses amis le laissent tranquille. « Theo devrait le faire quand il rentrera et - » Il allait continuer quand il remarqua le visage de son frère changer, comprenant que son esprit lui jouait des tours et le « Marcus, hey » qui lui échappa pour attirer à nouveau son attention sur lui. « Merci, je suppose ? » dit-il en haussant un sourcil et en se redressant un peu pour ne plus avoir l'air trop amorphe. « J'arrive à peine à me lever et encore moins à marcher, mais au moins je suis en vie » Et cet humour en retour n'était pas drôle, loin de là, Caïn soupirant en se passant une main sur le visage. Après quelques secondes de silence, il reprit, l'air plus grave. « C'est grâce à toi que je suis toujours là » Et ensuite grâce à ceux qui les avaient sortie du manoir évidemment, mais grâce à Marcus en premier lieu. Il ne prononça pas encore le merci qu'il lui devait pourtant, mais celui-ci pouvait facilement se lire dans ses yeux. « Je ne savais pas qui appeler » donna t'il comme explication en se remémorant un peu trop bien le moment où il avait décidé de confier son destin à ce frère longtemps jalousé et détesté, le moment où il avait cru en ce lien de sang une dernière fois et qui l'avait sauvé.  

Ça lui fait du bien à Marcus de pouvoir parler à  nouveau avec son frère, d’avoir une vraie conversation avec lui sans la peur dans la voix, sans interruption par un paternel acharné, ou sans que le cadet soit inconscient et mal en point. Ça lui donne un peu l’impression que les choses reviennent à la normale, même si ce n’est pas tout à fait le cas sous son crâne et dans son cœur, parce que le traumatisme persiste et qu’il est un peu paumé sans trop savoir comment guérir. « Merci pour la confiance » ça aussi ça lui fait du bien en quelque sorte, de retrouver leurs piques, même si elles n’ont pas la même saveur qu’avant, comme s’ils avaient passé un accord tacite pour une trêve, mais que ces piques restent leur manière de communiquer principale. Il accroche son regard au sien et un faible sourire prend forme sur ses lèvres au compliment dissimulé de son frère auquel il répond par un haussement d’épaules. « C’est sûr que sans moi c’est perdu d’avance. » rictus amusé sur ses lèvres, il baisse les yeux vers ses mains. « J’sais pas si je jouerais, on verra bien » il ne parle pas des raisons qui le font hésiter mais il se doute bien que Caïn a sûrement compris que lui aussi a été marqué par les événements et que c’est ça le bloque. Le truc, c’est qu’il est pas sûr de pouvoir se contrôler dans les airs, Marcus. Il est régulièrement pris de flashs de l’incident – comme maintenant – et il sait pas vraiment ce qu’il ferait si ça arrivait dans les airs, et s’il n’avait pas quelqu’un pour le ramener dans le monde réel, comme Caïn vient de le faire. Et s’il avait le souaffle et qu’il voyait soudain son père dévaler les escaliers devant ses yeux, que se passerait-il ? Ou pire, si un cognard fonçait droit sur lui et qu’il n’y voyait que l’éclair doré s’échappant de la baguette de son père, arriverait-il à rester ancré à la réalité et à éviter la balle enragée ? Il a un peu peur de tout ça, Marcus, et il n’en a parlé à personne, le sorcier qui n’a jamais été très doué pour parler de ce qu’il ressent et qui préfère depuis toujours enfouir ses émotions sous une épaisse carapace pour les ignorer jusqu’à ce qu’elles disparaissent et cette fois-ci, il ne peut qu’espérer que ça marche aussi. Revenu à la réalité, il tente de reprendre contenance et de changer de sujet en lançant à son tour une petite pique à son frère qui semble vouloir faire preuve d’un humour noir assez perturbant, même pour Marcus. Il grimace d’ailleurs, et répète un « Au moins t’es en vie » à voix basse après avoir hoché la tête. C’est sûrement ça qui compte le plus, qu’il soit en vie. Le reste, les traumatismes, les cauchemars, la fatigue, c’est rien en comparaison, parce qu’il a survécu. Caïn semble lire dans ses pensées parce qu’après un moment de silence, il reprend le court de ses pensées en exprimant un remerciement silencieux que l’aîné peut lire dans ses yeux. « Boarf c’était rien, j’empêche des gars de se faire tuer par leurs parents tous les jours. » c’est à son tour de faire preuve d’humour noir et de le regretter dès que les mots traversent des lèvres. Il frissonne à sa propre réflexion, réalisant à quel point ce n’est pas normal d’agir ainsi. Il ferme les yeux, juste un instant, puis les rouvre pour les poser sur Caïn lorsque celui-ci admet qu’il ne savait pas qui appeler. Il comprend, Marcus, sûrement mieux que son frère peut le penser. Si les rôles avaient été inversés, il n’aurait pas su qui appeler non plus et c’est à lui qu’il aurait pensé instinctivement. « Comment… Comment tu savais que je viendrais ? » ça lui avait semblé naturel de venir finalement, son frère qu’il ne pouvait pas laisser tomber une fois de plus malgré la lâcheté qui le caractérise si souvent. Le choix avait été plutôt simple avec du recul, il n’avait pas réfléchit, il y était allé, tout simplement, et il n’ose même pas imaginer ce qu’il se serait passé s’il ne l’avait pas fait, s’il avait été ce lâche égoïste qu’on dit de lui. S’il ne le réalise pas encore très bien, il a changé le destin de Caïn, et c’est peut-être ça, finalement, qui lui permettra de surmonter toute cette histoire. « On a pas été servis entre Helena et lui, hein ? » il tente un faible sourire, une faible tentative d’humour mais au final, il ne trouve même pas ça drôle ou amusant, il réalise juste combien sa vie est fucked up et combien ils n’ont pas eu la chance d’avoir des parents sains. Au lieu d’être équilibrés, ils sont finalement tout le contraire : Marcus n’est même pas capable d’exprimer ses émotions et tient à distance la plupart des gens par peur de s’attacher, il est impulsif, égoïste, complexé et colérique, il est bourré de défauts et ne sait même pas aimer correctement, et c’est en partie de la faute de ceux qui l’ont mis au monde et qui n’ont jamais été capable de lui montrer le moindre intérêt, le sorcier qui a toujours dû se battre pour qu’un peu d’attention lui soit accordée. Il déglutit difficilement et vient frotter l’arrière de sa nuque en essayant de refouler son mal de tête naissant. « Pendant un moment je savais pas si tu… » mais pour tout un tas de raisons, il n’arrive pas à finir sa phrase et se retrouve comme un con la bouche ouverte, à ne pas savoir dire ce que son cœur ressent : il a eu peur de le perdre, pour de vrai cette fois. « T’as eu des nouvelles de… enfin de tout ça ? » il se demande si Helena l’a contacté, si Nott lui a parlé de ce qu’il s’est passé. Ils ne sont plus une famille depuis longtemps et c’est très clair, mais il peut pas s’empêcher de se demander quand même où en est toute cette situation. Le temps de trouver le courage de faire sa proposition à son frère, il ne peut que tenter de meubler la conversation tant bien que mal, quand bien même celle-ci soit douloureuse.

Ils ne pouvaient pas dire qu'ils allaient bien tous les deux, ne pourraient pas non plus dire quand ça irait mieux parce que ce qu'ils avaient vu et vécu restait traumatisant, qu'ils l'assument ou non. Et c'était plutôt non, deux sorciers dont la fierté était une chose importante voire primordiale mais qui avaient dû mettre tout ça de côté avec cet événement. Caïn avait appelé son frère à l'aide, il n'y avait pas d'autre mot et si quelques mois en arrière, cette idée l'aurait fait rire jaune pour de nombreuses raisons, il ne pouvait alors pas prédire ce qui arriverait ensuite. Max l'avait pu et il l'avait à peine écouté mais parce qu'elle-même ne savait pas trop à quoi elle avait affaire et le serpent non plus. Il s'en voulait aujourd'hui bien sûr, s'était promis de lui écrire rapidement, mais son attention était bien ailleurs à cet instant, sur ce frère qui venait à son chevet tous les jours après lui avoir sauvé littéralement la vie. Marcus qui aurait pu venir et repartir sans réellement se soucier de lui ou ne pas venir du tout mais qui était là et cette visite quotidienne à laquelle Caïn s'était bizarrement habitué. « Toujours » répondit-il avec un sourire en coin comme il lui en offrait peu finalement. Mais il leur fallait encore ça pour ne pas totalement dérailler dans le fond, leur relation qui avait forcément changé avec ces derniers jours mais il y avait encore des restes, des séquelles de leur lien autrefois décousu pour oublier que leur monde ne tournait définitivement pas rond. « Tu devrais » Jouer, s'amuser, reprendre du plaisir à faire ce qu'il aimait parce que la vie était courte - il était bien placé pour le savoir - et que si lui ne pouvait pas encore tenir sur ses jambes, encore moins sur un balai, ce n'était pas le cas de Marcus. « Ça te permettrait de ne pas remuer sans cesse tout ce merdier » Vocabulaire qu'il n'empruntait jamais, seulement volé à son aîné pour l'occasion, preuve encore que tout n'était pas normal ici, dans cette chambre, dans ce manoir, dans ce monde. Il n'était pas aveugle, Caïn, il voyait et comprenait très bien ce qui devait se passer dans la tête de Marcus, il devinait aussi qu'il y avait plus que lui parce qu'il avait l'accident d'Augustin sur la conscience même si ce père n'en était pas un hier et n'en serait pas un demain, qu'importe son état de santé. Les mots répétés dans la bouche du bouclé le surprirent un peu et il l'observa un instant, leurs regards bruns accrochés l'un à l'autre dans une pensée commune, leurs vies qui avaient été en danger mais eux qui étaient toujours là pour en témoigner. Humour noir qui fit esquisser un sourire au plus jeune malgré l'absurdité de la situation, il était bien content que cette remarque soit faite en sa présence et sa présence seulement parce que Bea n'aurait pas apprécié et il était prêt à parier que les amis de Marcus non plus. Millers. Il se rappela ce détail, la présence de la blonde connue par les deux Flint et qui avait surpris Caïn lorsque Theo avait mentionné son nom. Il s'apprêtait à lui demander une explication - qu'il ne lui devait absolument pas - pour meubler la conversation plus que par curiosité mais au lieu de ça le sujet redevint plus sérieux et le serpent dût retenir ses émotions. « Je ne le savais pas » dit-il sans une once de méchanceté mais d'une honnêteté parfaite, la seule réponse qu'il pouvait lui offrir, la seule réponse qu'il avait. « Mais je l'espérais » L'espoir, c'était ce qui l'avait aidé à tenir quelques minutes de plus, chose qu'il ne précisa pas bien que le souvenir était encore frais dans sa mémoire. Lui sur le sol du manoir, dans le couloir reliant leurs deux chambres et ce tableau comme unique lueur, sans certitude aucune que ça fonctionnerait. Les sourcils froncés à l'évocation d'Helena, qui était arrivée avant que les garçons ne soient transportés ici, il avait vu de quoi elle était capable les derniers mois, en avait été l'une des victimes mais Augustin, ce n'était pas pareil. Celui-ci lui avait dévoué plus d'indifférence que d'attention pendant dix-huit ans et là... « Je ne croyais pas que ça puisse arriver un jour. Il était... il est - corrigea t'il instinctivement - pas ce qu'on peut appeler un bon père mais il n'a jamais été physiquement violent » Les mots, les insultes, c'était courant pour Marcus et il ne nierait pas que c'était tout aussi blessant - lui qui s'en était servi plus d'une fois avec son frère - seulement battre ses propres enfants ? Les attaquer en duel ? Ça lui semblait irréel. « Je ne sais pas trop ce qu'Helena lui a dit ou ce qu'il a découvert mais je sais que c'est ma faute » Evidemment il ne se blâmait pas pour la violence et les coups de son paternel mais de sa colère, il le pouvait. Caïn avait délibérément désobéi en connaissant les risques, qu'il le veuille ou non. La phrase de l'ancien héritier en suspens, l'actuel ne le força pas à parler ou à finir, posant seulement une main sur son bras en guise de compréhension, la fin qu'il n'avait aucun mal à entendre. Marcus l'avait vu être blessé presque à mort puis s'évanouir, il n'était pas difficile de savoir ce que son cerveau lui avait balancé comme information à ce moment là. La peur avait été réelle, des deux côtés, c'était quelque chose qu'ils n'oublieraient pas. « Theo m'a raconté ce qu'il s'est passé quand j'étais inconscient, quand elle est arrivée et ce que tes amis ont dû faire » Parce qu'évidemment qu'elle avait commandé tout son petit monde comme la reine qu'elle pensait être mais que pour une fois, elle avait certainement fait le bon choix ou en tout cas un choix qui n'incriminait pas ses enfants. Même si elle l'avait fait pour elle et pas pour eux. « Elle veut me voir pour discuter » Ils savaient très bien de quoi, elle n'avait pas eu besoin de dire les termes. L'avenir, la famille, leur fortune à zéro, l'héritage, le pouvoir. « Mais elle attendra » Il n'osa pas demander à Marcus si ce jour là il viendrait avec lui parce que c'était trop tôt, trop frais, et qu'il lui reposerait surement la question au moment venu alors au lieu de ça, et après plusieurs secondes il tenta, en haussant un sourcil interrogateur : « Millers, Marcus ? Sérieusement ? » Il ne jugeait pas - pas vraiment - il trouvait juste cette coïncidence un peu folle et se demandait ce qu'il se cachait là-dessous, si toutefois il y avait quelque chose.  

Ils vont pas bien, et ils iront sûrement pas bien avant un moment, le traumatisme qui est bien trop récent pour qu’ils arrivent à passer outre celui-ci pour l’instant. Marcus n’a qu’envie de se perdre dans l’alcool pour oublier les images qui le hantent, les cauchemars qui le torturent et ses actes qui le rongent. Il va pas bien, Marcus, au point qu’il a complètement rejeté Vesper en la blessant comme un idiot, au point qu’il a du mal à retrouver les airs, au point qu’il passe beaucoup de temps éveillé ou à regarder Caïn dormir. Ce dernier semble penser qu’il devrait recommencer à jouer et si Marcus hoche la tête pour lui faire savoir qu’il a compris, il ne sait pas vraiment s’il en est capable. Pour la première fois, il a peur de faire une erreur dans les airs, de ne pas arriver à passer outre tout ce merdier et que ça le pousse à faire une connerie dans les airs et ça prouve bien qu’il va pas bien, parce qu’il s’est jamais soucié de ce genre de trucs avant aujourd’hui. La semaine dernière encore, il aurait pas hésité, parce qu’il est égoïste et qu’il se fiche de tout, mais il en est pour l’instant incapable. Il va pas bien mais il refuse de l’admettre que ce soit à lui-même ou à Caïn, même s’il ne semble pas avoir besoin de mots pour que celui-ci comprenne. Ils ont vécu plus ou moins la même chose, les deux frères liés et partenaires plutôt qu’adversaires pour la première fois depuis très longtemps et grâce à ça, il arrivent peut-être un peu mieux à s’entendre, comme s’ils avaient signé une trêve à l’instant même où le cadet à décidé de l’appeler à l’aide. Le cadet reconnaît d’ailleurs qu’il ne savait pas si son aîné viendrait l’aider et Marcus ne peut pas lui en vouloir, parce que même s’il n’a pas vraiment hésité à venir sur le coup et que la décision lui a semblé simple et naturel, il n’empêche qu’il a toujours été lâche et que Caïn avait tous les droits de douter de lui pour toutes les fois où il ne l’a pas soutenu et où il n’a pas été un frère pour lui. « You did ? » il fronce un peu les sourcils lorsque l’étudiant avoue qu’il l’espérait et il se demande brièvement s’il espérait parce qu’il était mal en point et qu’il pensait mourir sans son intervention ou s’il espérait qu’il vienne en tant que frère, parce qu’il voulait que ce soit lui. Il n’ose pas poser la question de peur de la réponse et préfère pousser un soupir en se lamentant sur leur vie familiale bien merdique, réflexion accueillie par Caïn alors qu'il surenchérit à la surprise de l’aîné. Il grimace à l’usage du passé concernant leur père et se crispe, les souvenirs qui affluent par vagues et l'étranglent brutalement mais il se corrige presque instinctivement et Marcus tente de reprendre le contrôle, desserrant ses poings et se concentrant sur les mots qui suivent plutôt que sur une fausse éventualité qu'il est arrivé à éviter. « On s’en fout de ce qu'il a découvert, c'est pas ta faute » et il comprend plus ou moins où il veut en venir, devine aisément que c'est lié à sa relation amoureuse avec Bea. « Ça aurait jamais dû arriver, peu importe ce qu'il se passe » et c'est quelque chose qu'il commence tout juste à comprendre, la toxicité de ses parents, leur façon de mener les choses et de vouloir les contrôler. Il a longtemps été aveugle, Marcus, s'est perdu a trop vouloir être le fils qu'ils voulaient qu'ils soient, a trop longtemps cherché leur approbation et à leur plaire au point qu'il n'a pas vu les signes et qu'il aura fallu que son frère frôle la mort pour qu'il saisisse tous les enjeux et accepte qu'ils soient véritablement mauvais. Cette idée lui fait d'ailleurs tourner la tête et le pousse à cet aveu teinté de vulnérabilité, la peur de perdre son frère qui a été véritable et puissante, au point que même encore maintenant ça lui coupe le souffle et lui provoque de douloureuses sensations dans le thorax, là où se trouve son cœur. Il se racle la gorge lorsque Caïn pose sa main sur son bras en tentant de refouler l’émotion lui barrant douloureusement la gorge et il renifle, se concentrant alors sur ses prochaines réflexions pour ne pas céder a sa vulnérabilité. « Je me souviens pas totalement c'est un peu flou » il avoue en fronçant les sourcils. Pourtant il sait ce qu'il s’est passé, ses amis lui ont raconté la suite des évènements quand ils lui ont avoué qu'il n’avait pas tué son père, mais que celui-ci ne serait plus jamais lui même, condamné à une existence végétative jusqu'à ce qu'il pousse son dernier soupir. « Elle s’en tape totalement de nous. Tu crois vraiment qu’elle veut discuter pour prendre de tes nouvelles et s’assurer que tu te remets bien ? » le sujet Helena est mis sur le tapis et il regrette presque instantanément, parce qu’il n’a aucune envie de penser à sa mère qui l’a tant de fois manipulé, méprisé, détesté et qui n’a toujours ressenti qu’indifférence à son égard mais force est de reconnaître qu’elle sera toujours un problème, et pas parce qu’elle s'intéresse a eux, mais parce qu’elle n'aspire qu'au pouvoir, dangereuse vipère attachée aux apparences et a son contrôle sur tout et tout le monde. « Tu lui dois rien » il crache avec haine en se redressant dans sa chaise, véritablement agacé par le manque de considération d’Helena et sa façon de vouloir encore le(s) contrôler malhre les circonstances. « Qu’elle aille se faire voir avec ses discussions » le choix ne lui appartient pas pourtant et il repose entre les mains de son frère, parce qu'il n'est plus un Flint aux yeux de cette famille qui l’a abandonné, mais il peut pas s'empêcher de donner son avis. La mention d’Helena rappelle a Marcus la proposition qu'il retient depuis tout à l’heure, et il semble enfin trouver le courage de la lui faire mais Caïn le devance, évoquant Vesper et l'aîné se fige à nouveau, soudain paralysé et sans voix alors que son cœur bat beaucoup plus vite sans qu'il ne puisse contrôler sa cadence. « C'est pas ce que tu crois » se défend-il aussitôt en bégayant alors qu'il baisse les yeux sur ses mains. « C'est juste… Elle est juste… » – « Elle me fait du bien ok ? » l’aveu sort sans même qu'il en ait conscience, et lorsqu'il réalise il ouvre de grands yeux. « Enfin pas comme ça. » – « Enfin si, comme ça aussi mais je, aaaargh fuck you dude » il lâche finalement en rigolant, bien plus gêné qu'il ne veut l'admettre. La vérité, c'est qu'il ne sait pas vraiment ce qu'il se passe entre eux, parce qu'il passe beaucoup de temps à ne pas y penser pour ne pas tout compliquer. Il aime passer du temps avec elle, il aime l'embrasser, (re)découvrir son corps nuit après nuit, s’endormir et se réveiller près d’elle, et n’est-ce pas tout ce qui importe pour l'instant ? C’est peut être tordu après ce qu'il s'est passé entre eux, après la façon dont il l’a abandonné sur l'autel le jour de leur mariage, et elle est sûrement folle de lui pardonner ses erreurs et d'accepter de le côtoyer, mais il n’essaie de pas y penser non plus, parce que ça reviendrait à se pencher vers de trop lourds sujets et Marcus aime cette simplicité entre et n’aspire qu’à la conserver. Elle lui fait du bien, Vesper, elle le rend aussi meilleur même s'il n'en a pas tout a fait conscience, et s'il ne sait pas totalement ce que son palpitant essaie de lui dire alors qu'il pense à elle et que celui-ci s’affole, il sait au moins qu'il est terriblement attaché à elle, et que c'est tout ce qui importe. « Elle était là et je, j’ai juste… » il ne termine pas sa phrase, le bouclé qui ne sait pas vraiment comment expliquer ce qu'il ressent, et peut être qu’une part de lui ne veut pas l’expliquer. Comment mettre des mots sur ce qu'il a ressenti après l’attaque de Caïn, comment lui expliquer que c'est grâce à elle et elle seule qu'il est revenu du royaume des zombies, qu’elle l’a sorti de sa léthargie et que sans elle à ses côtés, il serait sûrement une épave ? Il a envie de garder ça pour lui, Marcus, juste encore un peu, d'autant plus que ses relations avec Caïn ne sont pas encore totalement au beau fixe, alors il n'a pas besoin de tout savoir encore, que ce soit la façon dont son coeur bat pour elle, ou la manière dont il a tout foiré avec elle en la rejetant tel l'imbécile qu'il est. Un nouveau silence s’installe, et après quelques secondes, Marcus relève le regard vers son frère. « Tu sais… J’ai réfléchi à un truc » il se racle la gorge et sent soudain son souffle se raccourcir d’angoisse. « T’es pas obligé de dire oui ou de répondre tout de suite, tu peux réfléchir » il en a même la bouche sèche soudain. « Mais je me disais que peut être, enfin puisque tu peux pas retourner au manoir et comme Nott est à Poudlard, j'ai pensé, enfin je me disais » il s'embrouille et se perd un peu, terriblement confus dans ses explications et il prend finalement une profonde inspiration puis se lance. « Je me dis que tu peux venir à la maison quelques jours, enfin le temps dont t’as besoin. Pour pas être seul et tout ça tu vois. » il ose enfin regarder son frère dans les yeux après avoir formulé sa question. Ça fait des années qu'ils n'ont pas vécu ensemble, encore plus qu'ils ne sont plus proches alors c'est étrange de demander ça, mais il est sincère, Marcus, l'envie d'aider son frère qui continue d'être forte et présente. Il n'ajoute plus rien par peur de sa réponse. Qu’elle soit positive ou négative, il craint son retour, parce que c'est un gros pas en avant pour l'aîné idiot, égoïste, lâche et imbécile qu'il est, mais un pas qui montre qu'il tient encore à son frère malgré toutes ces années à se détester.

Il y avait toujours le choc de ce qui était arrivé au manoir, les images qui ne le quittaient pas vraiment, Caïn, parce que c'était encore frais et que surtout, il ne parvenait pas à comprendre à quel point son paternel avait pu dérailler à ce point. Le serpent ne semblait trouver du réconfort et de l'apaisement pour son esprit que lorsqu'il avait sa petite-amie dans ses bras et malheureusement, ce n'était pas toujours possible. Elle avait son stage à suivre, Bea, ses cours aussi et si lui avait dû inventer une excuse pour être exempté de retourner à Poudlard, la vie continuait en dehors de ses quatre murs dont il connaissait les moindres détails pour l'avoir observé, perdu dans ses pensées, de trop nombreuses fois pour l'assumer. Et il n'avait pas besoin de demander à Marcus si c'était la même chose pour lui, il le voyait très bien, avec la sensation que c'était même encore pire pour son aîné ayant porté le coup presque fatal à Augustin Flint, patriarche et chef de famille jusqu'à il y a peu. Il préférait pourtant ne pas pousser la réflexion à ce sujet trop loin, plus inquiet pour son frère qu'il ne le laissait paraître et celui-ci qui était tout aussi soucieux en retour. Il n'avait pas foncièrement envie d'évoquer l'incident mais il n'avait pas trop le choix, d'abord parce qu'il refusait d'approcher des détails avec Bea, qu'il n'avait pas non plus eu besoin de tout expliquer à Theodore mais Marcus y était aussi lui alors c'était différent. Marcus y était parce que Caïn l'avait appelé et qu'il avait répondu à son S.O.S., et ça changeait beaucoup de choses, plus qu'il ne l'aurait jamais cru avant aujourd'hui. « I did » Il avait espéré, de toutes ses forces restantes et de toute son âme, il avait prié silencieusement Merlin pour que le plus âgé rapplique et il l'avait fait. Caïn ne savait pas vraiment ce que le brun souhaitait entendre maintenant ou même s'il souhaitait entendre quelque chose alors il croisa son regard, véritable étincelle de reconnaissance au sein des iris, les mercis qui ne seraient sans doute jamais suffisant pour l'exprimer, parce qu'actuellement il se savait uniquement en vie grâce à son intervention. Il ne s'épencha pas plus, ça ne leur ressemblait pas, espérant tout de même qu'il ressente et comprenne ce qu'il ne disait pas - ce qui paraissait fou quand on savait combien il avait pu le titiller sur ses émois quand ils étaient plus jeunes - et préféra se confier sur ce qui avait dû rendre fou Augustin. Le serpent tourna la tête et se focalisa sur le plafond plutôt que sur Marcus qui affirmait que ce n'était pas sa faute et une part de lui voulait le croire, quand l'autre lui répétait sans cesse le contraire. Il ne regrettait rien de ses actions des derniers mois, regrettait seulement d'avoir des parents comme les siens, insensibles à tout ce qui sortait de leur ligne de conduite impeccablement tracée. Il y eut un moment de flottement dans la pièce, entre les deux frères aussi, le silence pour accompagner leurs pensées sans doute pas très loin l'une de l'autre ; émotions en vrac qu'il leur faudrait forcément extérioriser bientôt mais aucun ne semblait prêt à le faire maintenant et dans le fond, c'était normal. Il savait, en mentionnant Helena, que son frère n'en serait pas ravie pourtant, il était aussi le seul à qui il voulait en parler parce qu'elle était leur mère à tous les deux malgré le reniement du plus âgé. Il haussa les épaules de manière à faire croire que ce n'était pas important, les combines de la matriarche Flint qui l'avaient aidé à la détester vraiment cette fois, il ne devait donc pas être surpris par sa réaction. « Non, bien sur que non » Elle avait été là, apparemment, sans se préoccuper de leur état de santé, ça en disait long sur son rôle de mère raté. « Je sais et je ne compte pas lui laisser l'opportunité de nous manipuler encore » Pas celui lui, Caïn, mais son frère aussi. « Mais je serais obligé de la voir à un moment donné » Ce serait à lui d'affirmer son rôle de chef de famille à présent, de la soumettre à ses propres règles et conditions, de la même manière qu'ils l'avaient fait avec leurs enfants depuis leur enfance. Le juste retour du bâton, parce qu'elle avait été incapable d'anticiper les actions de son époux, de ses deux fils. Ces deux mêmes fils à nouveau dans leurs pensées avant que le bouclé ne revienne sur ce détail qui lui avait fait haussé un sourcil curieux et interrogateur un peu plus tôt et qui lui fit hausser le même sourcil à la réponse évasive de Marcus. Il écarquilla les yeux et sans pouvoir s'en empêcher, il laissa échapper un rire franc, le premier depuis son réveil il y a plusieurs jours. « Je suis ravi de le savoir, enfin, je crois » dit-il en secouant la tête à la mention de Millers et le fait qu'elle lui faisait du bien. Il posa les yeux sur lui pour tenter d'en savoir plus, de comprendre tout au moins en décryptant le visage de son frère, ce qu'il y lisait à propos de cette relation presque invraisemblable en raison de leur passé tumultueux. Malgré tout, il pensa à la sorcière et tenta de se rappeler comment elle était plusieurs années en arrière, réalisant qu'il n'avait pas eu tant d'intéractions que ça avec elle. Parfois elle avait dîné avec eux sous l'oeil inquisiteur d'Helena qui, malgré le statut de sang-pur accroché à la carte d'identité de Vesper, ne se gênait pas pour lui faire des remarques. Elle avait tenu le coup, tout de même, et il lui accordait au moins ça en plus de supporter son frère, évidemment. « Elle doit vraiment tenir à toi » conclut-il à propos de la blonde, connaissant leur histoire. Il devait s'en rendre compte, pas vrai ? Il le laissa partir dans ses pensées, dans lesquelles certainement il devait y avoir la sorcière et un petit sourire étira les lèvres de Caïn en imageant sa petite-amie un instant. Ce fut son aîné qui le fit revenir à la réalité avec une remarque et il fronça les sourcils à l'hésitation entendue dans sa voix. Il sembla s'embrouiller lui-même dans ses propos et l'héritier ne s'attendait surement pas à cette conclusion, cette proposition de passer quelques jours chez lui avant de rentrer à Poudlard. C'était... étrange et assez déconcertant, tout comme le regard de Marcus dans le sien, l'espoir peut-être aussi perçu au sein de ses iris, le sérieux de la question tandis que Caïn resta plusieurs secondes dans le silence, réalisant que l'autre attendait une réponse. « Je ne veux pas que tu te sentes obligé de quoique ce soit, tu sais » S'il n'avait aucun endroit où aller pour l'instant, cela ne devait pas forcer le plus âgé à proposer de l'héberger. « Tu en as déjà fait beaucoup pour moi » Lui sauver la vie, accessoirement. Il avait conscience pourtant que ce n'était pas rien ici, que peut-être sa réponse marquerait le début d'un nouveau départ pour eux, d'une nouvelle relation alors il se racla la gorge avant de reprendre. « Mais pourquoi pas, ouais » Pas oui, pas non, comme une façon de lui laisser le temps de réfléchir comme Marcus lui avait dit, sorcier qui prit le reste de la journée pour y penser, le surlendemain aussi avant de rassembler ses quelques affaires. Il avait envoyé un parchemin à Theodore pour le remercier de son hospitalité, entre autres nombreuses choses, et fait le souhait de les retrouver bientôt, lui et les autres, à l'école de magie.


Quelques jours, c'était le temps écoulé depuis son départ du manoir Nott pour l'appartement de Marcus et il ne pouvait pas nier que la situation était bizarre. Les premières heures n'avaient pas été naturelles, ils marchaient sur des oeufs tous les deux, mais il commençait à prendre quelques habitudes, Caïn, sans forcément le réaliser. Alors il était là à attendre le retour de son frère de l'entraînement, un livre sur le Quidditch - évidemment - entre les mains qu'il avait trouvé sur l'étagère du salon. A côté de quelques trophées et il le réalisait une nouvelle fois un métier auquel le Flint se dévouait entièrement. Quelque part il le jalousait un peu pour cette vocation que lui n'avait pas encore trouvé mais pour une fois, ce sentiment était beaucoup moins teinté d'amertume. Ça le surprenait lui-même, mais ce n'était pas totalement déplaisant. Il reposa le bouquin sur la table basse en entendant la porte d'entrée claquer et se remit dans le fond du canapé, en faisant attention à ne pas déranger Goose, le petit chiot allongé à côté de lui. Ça aussi, c'était surprenant, lui qui n'était normalement pas trop attiré par les animaux. « Alors, cet entraînement ? » Le sujet safe comme souvent, les deux frères qui devaient faire des efforts pour que ça fonctionne mais pour la première fois de leurs vies, ils semblaient au moins enclin à le faire véritablement.