Son regard noisette suivant la silhouette d'Ophelia jusqu'à ce qu'elle disparaisse au bout du couloir, il tenta de se rappeler les indications de la vipère pour lui rejoindre la bibliothèque sans se perdre dans les nombreux étages du château. A Poudlard depuis quelques semaines, il n'était toujours pas habitué à cette école bien trop grande et pour être honnête, il ne cherchait pas non plus à s'y intégrer totalement en sachant que la fin des cours approchait à grands pas. Il n'était pas là pour se sentir à l'aise et chez lui, l'ancien oiseau-tonnerre parce qu'alors, il savait que ce serait plus difficile de s'atteler à sa tâche. Il avait un objectif précis, celui qui l'empêchait de faire demi-tour et rentrer aux Etats-Unis pour voir sa mère malade, celui qui le forçait à jouer un jeu bien ficelé qui, pour le moment, ne comportait aucune faille. Basil traînait un peu, il en avait conscience parce que jusque maintenant il n'avait pas trouvé aucune des preuves réelles qu'il cherchait, mais il lui fallait d'abord être accepté par les Burgess - mère et fille en tout cas puisque Leo semblait plus enclin à lui poser des problèmes qu'autre chose ; et à cette pensée il roula des yeux bien que finalement, ne serait-il pas aussi méfiant à sa place ? La brunette qui l'avait plutôt accueilli pour un demi-frère tombé du ciel du jour au lendemain sans aucun avertissement et parfois, il se surprenait à penser qu'elle ne méritait pas qu'il se serve d'elle de cette façon. Et en même temps, ne détestait-elle pas son père également ? Ne serait-elle pas ravie de le voir couler pour toutes les sales affaires dans lesquelles il trempait ? Basil ne pouvait pas prendre ce risque cependant, c'était trop grand, il ne pouvait pas sous-estimait le pouvoir des liens et de la famille quand lui-même se pliait aux exigences de son paternel de la sorte. Un saut par le quatrième étage qu'il avait espéré rapide s'était évidemment transformé en véritable parcours, un labyrinthe qui lui avait valu d'accoster plus de monde qu'il ne l'aurait voulu, avant de finalement sortir de la grande bâtisse pour prendre un peu l'air. Il trouva même un coin tranquille, loin des regards pour s'allumer une cigarette sans se faire agresser par un étudiant trop sérieux ou un préfet, et avec son sac sur le dos il avança sur le domaine sans destination précise. S'il était attaché à sa terre natale et à Ilvermorny de l'autre côté de l'océan, le nouveau serpentard ne pouvait nier que l'Ecosse avait un certain charme - plus précisément quand on aimait la pluie. Mais ce n'était pas le cas aujourd'hui et dans le ciel, le soleil semblait s'être pris d'affection pour cette partie du pays alors il erra dans les jardins autour de lui et il la vit trop aisément, Max, assise sur le sol - ou plutôt sur une sorte de plaid, elle avait des manières quand même - le nez dans les bouquins. Elle était cette présence agréable qu'il avait retrouvé ici à Poudlard, celle qu'il aurait pu considérer comme amie s'ils étaient plus proches. Il n'annonça pas vraiment son arrivée, se posta debout à côté de l'endroit où elle se trouvait et laissa son regard glisser sur l'horizon. Il l'avait vu ce matin au petit-déjeuner bien sûr puis plus tard, justement en compagnie de Burgess. Leurs yeux s'étaient croisés dans un haussement de sourcil pour sa part et il avait rejoint le sixième étage pour les cours sans plus la revoir. « Qui aurait pu croire qu'on pouvait bronzer aussi ici, en Ecosse ? » lâcha t'il comme phrase d'accroche, sans se soucier de la réponse. S'installant pas très loin d'elle en faisant apparaître une serviette pour s'asseoir dessus, il sortit une nouvelle cigarette de son paquet et l'alluma avec son zippo dans cette habitude que lui reprochait souvent son père - il était un sorcier alors pourquoi s'encombrer d'un tel gadget ? - tout en la présentant à Max avec un léger sourire. « T'en veux ? » Le grand brun savait qu'elle ne fumait pas, ou alors il ne le savait pas si c'était nouveau, mais ça l'amusait. Et ce n'était en rien une marque de politesse. « Pourquoi tu révises ? Le niveau est beaucoup plus bas qu'à Ilvermorny, tu vas les obtenir haut la main tes examens » En réalité il n'avait pas fait d'énorme différence mais il ressentait le besoin de vanter un peu les mérites de son école, de là où il venait, parce que ça lui manquait mais ça, personne n'était obligé de le savoir.  

Se focaliser sur ses révisions pour les examens à venir était mieux que penser à ceux à qui elle ne devait pas penser. C'était mieux que s'imaginer les embrasser à nouveau, que repenser aux événements de la soirée clandestine qui à bien des égards avaient eu l'effet d'un avant et d'un après chez elle. Max n'avait pas encore reparlé aux sorciers avec qui elle avait passé sa soirée, du début comme à la fin et d'une certaine manière, ce n'était pas plus mal. Elle avait reçu une nouvelle lettre de la part de ses parents dont le ton était particulièrement déçu sans s'en cacher, car pour eux, Max perdait du temps et semblait de moins en moins faite pour cette mission. L'américaine avait oublié qu'elle n'était pas seulement leur fille, mais aussi leur pion stratégique. Alors elle préférait se concentrer sur ses aspics et les apprentissages qu'on lui demandait et même si elle y mettait tous les efforts possibles, Max continuait d'être bien trop souvent déconcentrée par ses pensées ou le monde extérieur. C'est pour cela qu'elle finit aujourd'hui par trouver un endroit agréable sur la pelouse de Poudlard, retirée du monde, sur une jolie nappe à carreaux blancs et bleus, elle s'installe et pose deux manuels à ses côtés avant de dévoiler ses jambes dénudées à l'hélios pour qu'il vienne les embrasser. Elle était bien au soleil, là alors qu'elle avait l'impression d'en avoir manqué ces derniers mois. C'était encore compliqué de se faire à sa vie au Royaume-Uni mais certains ici lui rappelaient Ilvermorny, comme Leo ou encore celui qui vint se tenir debout près d'elle une heure après le début de ses révisions. A sa remarque, Max ne relève pas pour autant la tête, tournant une page de son manuel en arithmancie. « pas quand tu me caches du soleil en tout cas. » malgré ses mots, ce n'était pas une réplique claquante ou froide, mais seulement l'attitude de Max et de finalement leur monde laissé là-bas, à Ilvermorny. Basil qui s'installe près d'elle en allumant une cigarette et ce n'est qu'à ce geste que ses jades lui reviennent tandis qu'elle secoue la tête à sa proposition. Elle ne fumait pas, tout comme elle n'était censée boire que très peu d'alcool ou n'embrasser personne, au moins tenait-elle bon pour l'un des trois. L'américaine alors se sent flattée lorsqu'il assume qu'elle va obtenir les aspics haut la main et relâche un petit sourire en coin satisfait. Elle aimait qu'on reconnaisse sa valeur, moins qu'on le fasse de façon à la manipuler et avec son ancien groupe d'amis – dont faisait partie Basil – elle n'en était jamais certaine. « il faut bien faire passer le temps avant de rentrer cet été. » chose qu'elle n'avait en réalité pas non plus très hâte, tout dépendait la journée, le moment ou bien la dernière lettre plus ou moins agréable reçue de ses parents. Max croise ses jambes l'une sur l'autre, elle continue de prendre un bain de soleil mais désormais avec une compagnie du passé, peut-être même qu'en fermant les yeux, elle pourrait s'imaginer dans les jardins de l'école américaine à nouveau. « d'ailleurs je suis étonnée de ne pas te voir avec ta nouvelle obsession, Burgess est occupée avec ses amies ? » elle n'hésitait que rarement à entrer dans le vif du sujet qui tournait en boucle au sein de ses pensées, spécialement parce qu'il le concernait lui et cette mission dont elle était au courant, sans qu'il ne le sache. La blonde avait bien croisé son regard ce matin alors qu'elle discutait avec Leo et elle s'était demandée si il était jaloux qu'elle, elle y arrive. A lui parler seulement, pas à lui extirper des secrets, ce qu'elle pourrait sans doute faire si elle arrivait à dépasser ce qui pour une fois faisait flancher sa loyauté envers ses parents, ce qui l'empêchait d'exceller, son amitié avec le brun devenue plus importante qu'elle ne l'aurait cru.

Il n'avait pas caché sa joie de revoir Max à son arrivée ici parce que quelque part, elle était la seule personne suffisamment familière pour pallier au manque de ses autres amis. Et il n'était pas sentimental au point d'accentuer ce sentiment, Basil, mais il avait son petit groupe bien formé là-bas, de l'autre côté de l'Atlantique, et forcément des affinités qu'il ne pouvait retrouver à Poudlard après seulement quelques semaines à les fréquenter. Il n'était pas là pour ça de toute façon mais pour se fondre dans le paysage et assurer qu'il ne souhaitait rien d'autre que s'intégrer, le serpent avait rejoint différents clubs où il passait pas mal de temps. C'était intéressant, pour la plupart, il avait rencontré aussi quelques étudiants de cette manière et il s'en contentait. Mais Max était différente parce qu'il la connaissait avant, elle faisait partie des personnes qu'il voyait le plus à Ilvermorny ces dernières années - et avant le départ de la blonde - ils avaient même été proches de par son lien avec le meilleur ami de Basil alors il était facile de l'aborder, même quand elle semblait décidée à l'ignorer ou en tout cas, ne pas lui montrer la même amitié en retour. Il haussa les épaules à son accusation, que pouvait-il vraiment y faire s'il était si grand et imposant, le brun ? Sa taille qui avait d'abord été source de moqueries parce qu'il avait grandi d'un seul coup mais tous s'étaient vite lassés et désormais, il leur faisait peur plutôt qu'autre chose. Au lieu de relever sa remarque, il s'installa naturellement à ses côtés et sortit une cigarette de sa poche, lui en proposant une par politesse tout en sachant qu'elle ne fumait pas. « Ils en t'ont donc pas encore corrompu » s'amusa t'il à la place, le ils pour désigner les anglais tandis que c'était bien connu que ceux-ci étaient plus guindés et respectueux en tout point que les américains. Quoique dans la société sorcière, on pouvait être bien étonné. « Tu m'emmènes avec toi ? » dit-il avec un clin d'oeil lorsqu'elle évoqua leur pays où elle devrait retourner cet été. Lui ne savait pas vraiment, il vivait normalement avec son père pour l'instant, pour les biens de cette mission qui lui avait été confiée, mais il savait qu'il ne supporterait pas de passer les deux mois ici, qu'il lui faudrait revoir sa mère, au moins. S'allongeant de côté avec son coude pour le maintenir un peu redressé, il ne put retenir un éclat de rire aux prochains mots de Max concernant Ophelia, et accrocha le regard de la vipère un moment, quelques secondes, comme s'il essayait de découvrir quelque chose à travers ses jolies jades. « Elle doit être avec son frère. Tu le connais bien je crois » Leo avec qui il avait vu la blonde un peu plus tôt et ce n'était pas la première fois. « Peut-être même très bien d'ailleurs » Une insinuation qui n'avait rien d'innocence avant qu'il ne laisse échapper un nouveau petit rire et qu'il hausse une épaule, ces détails là qui ne l'intéressaient pas vraiment sauf si ça pouvait lui servir à tout autre chose - avec un peu de chance, pourquoi pas. « Il est sans doute plus accueillant avec toi qu'avec moi » Une vérité qui ne trompait personne, le sorcier qui ne cachait pas son ressenti face à Basil. « Dommage pour lui, je devrais être dans le paysage encore un petit moment » De par ce lien entre leur mère et son père, hormis si d'ici l'été, ils réussissaient à trouver les informations sur le père Burgess qui serviraient à ne pas condamner sa propre famille. Pas que Max soit au courant de tout ça évidemment - du moins c'était ce que le géant croyait.  

Elle retrouvait son soleil lorsque Basil s'installait à ses côtés, ses jambes enfin nues de leurs collants d'hiver appréciant le délicat toucher des rayons chauds. Et à en fermer les yeux et profiter seulement du moment, la blonde pourrait presque se croire revenue à Ilvermorny. Assise dans l'herbe mais surtout sur un joli tissu afin de ne pas tâcher son uniforme, le soleil embrassant son visage et puis Basil à ses côtés. Il ne manquait plus que leurs anciens amis commun discutant près d'eux, de commérage ou en remarques remplies de jugements, des prochains événements de la saison pour la jeunesse dorée qu'ils étaient ou encore des avis partagés qu'ils pouvaient tous avoir. Car aucun n'allait vraiment ensemble à l'époque, tous si différents et seulement reliés par l'argent et la réputation, comme si ils s'efforçaient de se considérer proches et amis seulement parce que leur milieu le leur imposait. La plupart ne se supportaient que peu et c'est peut-être pour cela qu'aucun n'avait manqué à Max depuis son arrivée en terre britannique. C'était un peu différent avec Basil, leurs personnalités demeuraient calmes l'une près de l'autre et ça l'avait toujours été, ils ne se tiraient ni vers haut ni vers le bas et au vu de ce qu'avaient été leurs fréquentations, c'était finalement l'une des meilleures relations qu'elle avait pu avoir au sein de leur groupe d'amis. Alors un sourire lui échappe lorsqu'il s'amuse à assumer qu'elle n'avait pas encore été corrompue. Il ne savait pas combien elle avait dépassé certaines limites ces derniers temps, personne ne devait le savoir d'ailleurs. Bien satisfaite qu'il ne soit doué d'aucun don en légilimancie, Max soupire à sa question et esquisse un nouveau petit sourire en coin, moins sincère cette fois. « tu as déjà envie de rentrer, toi ? » elle non, du moins pas tout à fait. Son confort lui manquait, sa vie là-bas moins. Finalement, la vipère avait fini par un peu mieux s'y faire à cette vie ici. Lorsqu'elle le questionne sur sa mission sans qu'il ne le réalise, Max remarque bien son regard appuyé en son sens et le soutient avant de l'écouter retourner le sujet à propos du jumeau. Leo à qui elle pense aussitôt et l'une de ses épaules qui se hausse. « c'est vrai, tu savais qu'il était à Thunderbird d'ailleurs ? » elle avait besoin de savoir ce que Basil savait sur lui et ne niait pas sa proximité avec le brun qu'elle était elle-même censée approcher dans un sentiment de chasse gardée. Elle le voit alors rire et hausser une épaule à son tour, Max qui ne s'intéressait plus tout à fait à ses révisions maintenant. « il s'y fera peut-être un jour. » proposa t'elle dans un sentiment un peu plus adouci, non pas qu'elle s'en inquiétait, seulement pour faire penser au garçon qu'elle était de façon bienveillante de son côté. « au moins tu as l'air de bien t'entendre avec ta future sœur, je suis sûre que tu connais déjà tous ses secrets. » elle paraît distraite par son manuel la blonde qui en tourne une page non sans sentir l'attention du serpent à son adresse après ses mots. Et au fond d'elle, ça la fait plutôt rire de tout savoir alors que oui non, bien qu'elle s'inquiète forcément, pour Leo alors qu'elle ne le devrait pas, mais pour Basil aussi.

Il commençait à être pressé par le temps, Basil, pressé par son paternel aussi qui exigeait des résultats ou tout au moins, un début de résultat. Il semblait que sa fausse romance avec la mère des Burgess ne parvienne pas à lui apporter tout ce qu'il fallait et c'était sur lui qu'il comptait donc le plus, au grand dam du nouveau serpentard qui peinait aussi, de son côté, à rassembler des informations sur le père. Il était un sujet tabou avec Ophelia, lui qui avait pourtant essayé de mentionner son nom la fois où il lui avait rendu son carnet personnel trouvé et il se doutait qu'avec Leo, ce serait pire. S'il y avait quelqu'un qui pouvait se passer de sa présence ici en Angleterre, c'était bien le bouclé colérique et un peu trop nerveux du goût de Basil. Alors peut-être que se servir de Max pour tenter d'en savoir plus était une partie de la solution, un moyen comme un autre de gratter une piste parce qu'il croyait avoir la confiance de la belle quand en réalité, c'était tout l'inverse. Il haussa les épaules à sa question, cette envie de rentrer en Amérique qu'il n'assumait pas, ce lien proche avec sa mère qu'il préférait taire plutôt qu'étaler, de la même manière qu'il le faisait avec tout depuis son arrivée en terres britanniques. « Ma vie n'est pas ici, c'est tout » se contenta t'il de dire sans élucider alors qu'elle était certainement l'une des seules à pouvoir comprendre son point de vue. Il ne savait pas si Max était venue définitivement ici ou si comme lui, elle était là que pour une possible huitième année - qu'il espérait ne pas avoir à se coltiner honnêtement. « Et toi ? Tu penses à rester plus longtemps que prévu ? » Il faisait la conversation pour ne pas avoir à penser à tout ce qu'il devait accomplir avant de repartir, pour ne pas avoir à penser à ce qui lui manquait aussi là-bas et qu'il avait hâte de retrouver. Mais à croire qu'il ne pouvait pas éviter bien longtemps la tournure de cette discussion, le lien l'unissant aux Burgess, le lien qui unissait aussi Max à Leo, que cette image lui soit déplaisante ou non d'ailleurs. « C'est ce qu'on m'a dit oui mais je n'ai aucun souvenir de lui là-bas » Sans doute parce que Basil y avait son petit groupe, cette élite à eux dans laquelle le sorcier ne se trouvait alors pas. Il était une année plus âgé que lui en plus de ça, ils n'avaient donc pas eu l'occasion de partager des cours ensemble. « C'est triste d'ailleurs, qui sait, on aurait pu être amis avant de devenir "frères" » ajouta t'il dans un rire en mimant les guillemets comme un gamin, tout en secouant la tête. La vérité, c'est qu'il s'en fichait complètement mais ça, Max n'était pas obligée de le savoir. Il avait abandonné l'idée même de se faire des amis avec cette mission, même si Basil devait avouer qu'Ophelia était une chouette sorcière. Il appréciait vraiment sa considération et aussi la manière dont elle l'aidait à s'intégrer, elle serait sans doute son seul regret dans toute cette histoire, celui de la manipuler à ses dépens. « Elle est très sympa. Tu la connais ? » demanda t'il en glissant un oeil sur le côté pour attester de sa réaction, si elle en avait une. « Ils ont l'air plutôt soudé comme frère et soeur. Ce qui est assez étrange quand on sait qu'ils n'ont pas grandi ensemble » Ce n'était pas un secret pour lui, ni pour personne, l'histoire familiale qui avait été évoqué avec Isadora et son père lors de précédents dîners. Il fouillait, Basil, à sa manière en questionnant indirectement Max, parce que ses tentatives d'éloigner les jumeaux avaient été vaines jusque là et que tout scoop était bon à prendre. « Pourquoi penses-tu qu'ils ont des secrets ? » Savait-elle quelque chose qu'il ne savait pas ? Il retournait plus ou moins sa remarque précédente sur Ophelia et ses probables secrets, par intérêt, le tout en haussant un sourcil amusé en direction de la vipère pour ne pas qu'elle se doute de quoique ce soit et que cette entrevue reste agréable.  

Elle se questionnait vraiment sur le nombre de temps que passerait Basil au Royaume-Uni, déjà surprise de l'avoir vu débarquer peu de temps après elle à l'école britannique, elle savait qu'il n'avait pas les mêmes motivations qu'elle. Même si son rôle ici s'était plus précisé au fil du temps – à son plus frustrant regret – Max était finalement ici en premier lieu afin de terminer une scolarité émérite pouvant rendre fier ses parents. Officieusement, elle ne devait pas être un problème dans leurs pattes pour ces derniers mois de campagne et surtout, s'assurer d'avoir de quoi tenir la famille – ou plutôt le père – Burgess entre leurs mains si ils avaient un jour à devoir les intimider. Elle n'avait jamais accepté cela Max et elle se demandait si ça avait été pareil pour Basil. Finalement tous les deux à la merci des volontés parentales, elle les plaignait réellement mais c'était ainsi que la vie était et pas à un seul moment la blonde n'imaginait pouvoir revenir sur les ordres qui lui avaient été donnés, elle imaginait bien que c'était pareil de son côté. « autant qu'il le faudra, j'imagine. » pour un diplôme aurait-elle du préciser mais la vérité était qu'elle savait parfaitement qu'à la seconde où ses parents la voudraient à nouveau à ses côtés, alors Max repartirait. Et cette idée ne lui plaisait plus tant que cela. Si la conversation dévie sur Leo, la blonde l'écoute attentivement en faisant mine de rien alors que ses doigts jouent avec le tissu de sa jupe. Il n'y avait pas un monde où Max les imaginait amis tous les deux, principalement à cause de la rancune et la frustration de Leo aujourd'hui, mais également parce qu'ils n'étaient pas de la même nature. Elle se demande alors si en la connaissant, c'est ce que Basil imagine d'eux deux en voyant leur amitié, si elle avait de toujours eu une date de péremption. « il n'est peut-être pas trop tard, d'ici quelques années vous jouerez au quodpot comme si de rien était. » s'amuse à ajouter Max en relevant ses jades en sa direction afin de vérifier sa réaction, si au fond Basil ne portait le garçon aussi peu dans son cœur aussi ou si au contraire, cela lui donnait de l'espoir. Peut-être pourrait-elle le pousser à essayer d'aller plus vers Leo pour le voir gâcher plus encore sa mission. « Pas assez. » elle n'avait jamais échangé avec Ophelia Burgess, par manque de temps et d'opportunité, elle ne doutait pas que ce jour arriverait, sans doute lorsque Leo lui aura dit pour sa supercherie d'ailleurs. Et elle acquiesce sans rien ne dire, Max qui n'en savait pas autant sur l'enfance de Leo parce qu'elle avait essayé de ne pas trop creuser – alors qu'elle aurait dû – qui comprenait maintenant un peu mieux son attachement presque trop protecteur envers sa jumelle. Elle pense toujours à eux lorsque Basil l'interrompt alors dans ses pensées et que dans un automatisme à faire peur, Max esquisse un sourire de convenance afin de lui répondre. « tout le monde en a, non ? » ses jades s'échappent jusqu'aux élèves un peu plus loin s'amusant avec un chapeau haut de forme les faisant léviter mais elle ne les regarde pas vraiment. Elle pense à ses plus gros secrets et puis les envoie valser dans un coin de sa tête, ce n'était pas le moment de se laisser déstabiliser. « je suis contente pour eux qu'ils se soient retrouvés, je ne savais pas qu'ils avaient été séparés.. c'est encore plus compréhensible qu'il ne te laisse aucune place finalement. » elle prenait évidemment le parti de Leo mais se mettait aussi à sa place et imaginait bien comme cela devait être désagréable de voir Basil débarquer, si en plus il savait quelles étaient ses réelles motivations, la situation empirerait aussitôt. « bon courage pour avoir ce que tu veux en tout cas. » elle esquissa un petit rire léger avant de reposer ses yeux sur ses notes sans réellement les lire, recherchant parmi ses fiches le chapitre des métamorphoses manipulatives, elle restait plutôt dans le thème, comme ça.

Il n'aimait pas tellement évoquer sa scolarité en Amérique depuis qu'il était là et si certains élèves s'étaient montrés curieux quant au château de l'autre côté de l'océan, c'était bien souvent des réponses vagues et toutes faites qu'il leur avait apporté. Personne n'avait besoin de savoir de toute façon, ni pourquoi ni comment il était arrivé là et il savait que sa proximité avec Ophelia pouvait faire parler mais une fois encore, Basil s'en fichait. Max était pourtant au courant de ce qui les liait aux Burgess, même sans lui avoir demandé et il n'était pas difficile de deviner qui lui en avait parlé. Il l'avait vu plusieurs fois en compagnie de Leo, se demandait réellement à quel point elle était proche de lui pour des raisons tout à fait personnelles et une curiosité qui n'aurait pas dû être. Elle entravait tous ses plans sans en avoir la moindre idée et sans doute qu'il aurait beaucoup moins apprécié le répondant de la blonde si ça avait été le cas, sans doute aurait-il laissé de côté son affection pour elle aussi pour se concentrer uniquement sur son objectif. Mais à ses yeux elle ignorait ses plans, ignorait aussi à quel point le manque de lien avec le jumeau Burgess ne l'affectait en rien et il lui fallait jouer la comédie du mieux possible. « Et peut-être que tu seras là pour l'encourager » ajouta t'il à sa suite en tournant le regard vers elle pour attester de sa réaction. Il imaginait très mal Max jouer les groupies même pour un simple ami mais peut-être se trompait-il et qu'elle deviendrait ce genre de filles. Elle lui paraissait un peu plus libre ici et il aurait été mentir de dire que ce n'était pas la même chose pour lui, loin des yeux et des oreilles indiscrètes et des ragots pouvant se propager jusqu'à son père. Hochant la tête à sa réponse concernant Ophelia, il avait délibérément évoquer le passé des Burgess pour observer la blonde, ce qu'elle dirait ou même sa manière de se comporter et il masqua son sourire en réalisant que finalement, Leo ne lui avait pas tout dit. Ce qui n'arrangeait pas vraiment ses affaires dans le fond parce que le frère et la soeur semblaient décider à n'évoquer leurs parents avec personne et cela l'inciterait à user de manières peu conventionnelles pour récupérer des informations. Voler le carnet de la sang-pur n'était qu'une solution parmi d'autres. « Bien sûr » acquiesa t'il ensuite à cette remarque sur les secrets qu'ils avaient tous dans cette façon qu'il avait eu de poser l'interrogation pour, une nouvelle fois, en savoir plus sur ceux qu'il devait pour l'instant qualifier de famille. « Certains en ont juste des plus imposants que d'autres » Et il soutint son regard, Max avec qui il en partageait un bout ainsi que leurs anciens amis, cet harcèlement sur l'un d'entre eux qui s'était mal terminé et dont il était certain qu'elle n'avait pas ramené l'histoire en Angleterre avec elle. Mais il n'était pas horrible au point de lui rappeler ces derniers mois à Ilvermorny - ou pourrait-il le devenir ? c'était une question pour un autre jour - alors quand elle reprit son activité révisions en rouvrant son livre devant lui comme s'il n'était pas là, il prit faussement la mouche. « Tu me congédies déjà ? » Ses mots précédents n'étaient pas passer inaperçus cependant, il les gardait en tête, avec la nette impression ici qu'elle préférait prendre le parti de celui qu'elle connaissait depuis un mois contre des années pour lui. Certes ses intentions n'étaient pas nobles à l'égard du sorcier mais ça, Max n'était pas supposé le savoir alors il avait le droit d'en être étonné et un peu froissé. « Ravi de constater que tu t'es si bien intégrée ici en tout cas » Une petite pique qu'elle comprendrait ou non, Basil n'avait de toute façon pas vraiment envie d'élaborer plus que ça ou se justifier. Au lieu de ça, il ramena sa cigarette à sa bouche pour en prendre une bouffée et expira la fumée lentement, formant un petit nuage devant lui. Puis sans aucune gêne, il attrapa une des fiches entre les mains de la vipère pour en lire le titre à haute voix et afficher une mine ennuyée. « Je t'interroge ? » Et avant qu'elle ne puisse refuser ou juste lui demander de partir comme elle semblait en avoir eu envie il y a quelques minutes, il reprit : « Oh allez, comme au bon vieux temps » L'expression sur laquelle il testa un accent britannique qui ne lui allait pas du tout, pour l'amuser lui - au milieu de tout ce sérieux, c'était nécessaire - ou pour la faire rire, peut-être les deux finalement. Ce n'était en effet pas la première fois que ces deux-là révisaient ensemble et il réalisait que ce genre de moments là lui manquait quand même un peu.