Ilya est revenue il y a quelques minutes, un sac dans les mains, et vous avez tous découvert la petite fiole de filtre de paix que celui-ci contenait. Si tu ne comprends pas comment vous allez bien pouvoir vous en servir, tu es persuadée qu'à un moment ou un autre il finira par vous être utile, et tu n'es pas mécontente de cette découverte. Néanmoins vous n'avez pas réellement le temps de vous épancher sur cette trouvaille, Dumbledore reprend rapidement la parole et tu l'sais, la première épreuve commence. Tu ne sais pas vraiment à quoi t'attendre, c'est pour ça que t'es peut-être un peu sur la défensive quand tu récupères le papier qui est au sol, entre vous, mais c'est Aidan qui lit l'énigme. Et faut être honnête, Edda, genre véritablement honnête : t'y comprends strictement rien, de prime abord. Ton regard passe sur les membres d'ton équipe, t'attends que l'un d'eux parlent, mais ils restent tous muets pour le moment.
— J'avoue que j'ai du mal à comprendre, comme ça. Effigie de la réussite, cœur bleu... Ça me ferait penser à Serdaigle, naturellement, mais j'pense que ça serait trop facile, non ?
Tu reposes les yeux sur le papier, t'as besoin de voir les mots, toi-même, pas juste les entendre ; t'as besoin de les lire, comme si ça allait donner aux mots un sens nouveau. Un sens caché.

Perdue dans la contemplation des méandres de cette énigme tordue, l'équipe de Zabini gaspilla un temps considérablement précieux à commencer par la fin et à chercher ce qui pouvait être bleu. Finalement, quelqu'un fit la réflexion que la journée avançait et qu'une fois aux prises des mâchoires glacées de la nuit de janvier, les conditions pour rassembler les vivres et monter le feu de camp seraient difficiles. Ainsi, il fut décidé de perdre volontairement quelques heures du faible jour pour se préparer à accueillir l'obscurité sereinement, mais également pour s'aérer les méninges afin de porter un regard renouvelé sur la clé de l'épreuve.

Bien plus tard, c'est alors qu'il se lovait tant bien que mal sous un arbre à la cime épaisse que Blaise reprit la parole au sujet de l'énigme, espérant inspirer ses partenaires.

— Lorsque j'étais en 3ème année, Rogue m'a surpris à essayer de voler quelque chose dans sa réserve d'ingrédients. Je voulais mener des recherches... commença-t-il prudemment, ne voulant pas en révéler plus que nécessaire sur sa psyché. J'avais renversé un bocal de cervelle de paresseux sur toute une étagère. C'était vraiment... schifoso*. Il frissonna au souvenir de la matière rosâtre et visqueuse enveloppant les fioles avec un bruit indescriptible. J'ai eu droit à un sacré savon, sourit-il, mais également à une retenue de nettoyage avec Rusard. J'ai dû épousseter une allée de la salle des Trophées tout en l'entendant maugréer contre les élèves. Tout ça pour dire que je n'avais aucune idée qu'une telle salle existait à Poudlard, et pourtant, elle contient les plus grands noms de l'école et il paraît qu'elle est ouverte à toute heure du jour et de la nuit. Et il se trouve qu'elle correspond plutôt pas mal à l'énigme, vous croyez pas ? Enfin, haussa-t-il les épaules, si ce n'est pas ça, non so niente in merito**.

Tu étais dépitée. Ce n'était que la première épreuve, la toute première, pourtant tu avais l'impression que tu n'irai pas jusqu'au bout. En soit, tu voulais le faire, tu voulais y arriver, tu voulais profiter de cette expérience à fond, mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Parce qu'il fallait réussir à s'entendre avec Blaise, il fallait réussir à s'entendre avec Aidan, il fallait trouver la réponse à cette énigme, il fallait aussi trouver un endroit où dormir, il fallait trouver des provisions puis les diviser pour en avoir suffisamment par jour, pendant toute la durée du tournoi... Et à penser à tout ça, Edda, tu en perdais la tête. T'essayais d'être pratique, de diviser chaque information dans ta tête, mais il fallait te rendre à l'évidence, tu n'étais pas très douée pour ça. Tu avais eu un sentiment de déception immense lorsque vous aviez été stoppé, alors que vous vouliez continuer à résoudre cette énigme. Mais c'était, finalement, l'occasion pour toi de t'asseoir, pas très loin de Blaise, et de te reposer, reposer ton cerveau, de toute façon tu savais que tu n'allais pas trouver la réponse si tu te surmenais ; non, tout ce que tu allais réussir à faire, c'était te casser une jambe, ou te disputer avec l'italien, mais certainement pas résoudre une énigme. Quelques dizaines de minutes plus tard, alors que tu étais presque au point de t'endormir, c'est ton compatriote qui reprit la parole, te forçant à rouvrir les yeux.
— Tu es beaucoup trop doué, Blaise, est-ce qu’il faut y aller ?
— C'est la seule piste qu'on a... On ne perd rien à tenter, de toute façon. puis, un peu plus bas, à l'intention de Blaise : È una buona idea, Blaise.*
La décision est rapidement prise, et dès que la barrière magique disparaît, vous vous mettez en route direction la salle des trophées. Tu ne peux pas savoir si c'est la bonne décision, et tu n'as vraiment aucune idée de ce que vous allez bien pouvoir y trouver, mais vous ne perdez rien à tenter, pas vrai ?

*È una buona idea = C'est une très bonne idée.

Ainsi, Zabini avait trouvé la solution de l'énigme ; un sourire satisfait orna ses lèvres charnues : sa réussite le rendrait certainement insupportable pour le mois qui s'ensuivrait.

Elle fut toutefois de courte durée : lorsqu'il tenta de se saisir d'un insigne de Préfet bleu avec l'intention de montrer à ses partenaires combien la découverte de l'objet dont parlait l'énigme serait difficile, celui-ci se multiplia sans crier gare. Blaise, surpris, recula brusquement et renversa un deuxième trophée qui se propagea de nouveau en une dizaine de copies. Il se figea, n'osant plus bouger d'un pas, lorsqu'un coéquipier aperçut le trophée de l'énigme, c'était le bon, ils en avaient la certitude. Si près ! Dans quelques minutes, ils pourraient enfin se reposer : la journée avait été intense en émotions.

C'était sans compter sur l'arrivée de Peeves, qui n'avait apparemment pas d'autre chat à fouetter malgré la présence de plusieurs douzaines de groupes d'élèves plus à même de se faire harceler par l'esprit frappeur que son humble personne.

— Peeves, dégage, lança Zabini d'une voix forte et assurée. Je suis prêt à retourner tout le Château pour trouver le Baron Sanglant et lui dire que tu entraves intentionnellement un élève affairé à parfaire la grandeur de la maison Serpentard.

Pour toute réponse, l'esprit frappeur, pas le moins impressionné, éclata d'un rire strident.

— Bah alors, Zabébé, tu vas pleurer dans les jupons du Baron Sanglant ? C'est parce que ta maman est pas là, c'est ça ? répliqua-t-il sans ciller avant de renverser une étagère d'où tombèrent des centaines de copies de trophées.

Blaise poussa un long soupir, las de cette altercation, las de cette épreuve et de ce tournoi d'idiots. L'image de Rusard devant nettoyer la pièce après leur passage lui arracha tout de même un sourire en coin et lui redonna la motivation d'aller chercher ce trophée absurde.

Faisant signe à son équipe d'avancer, Blaise tenta de parcourir les quelques mètres où les trophées n'encombraient pas encore complètement le chemin, en faisant bien attention où il mettait les pieds. Pendant ce temps, sa cervelle en ébullition réfléchissait à un moyen de se débarrasser de l'amoncellement impressionnant qui gisait un peu plus loin.

edit résultat dé : c'était sans compter sur sa maladresse apparente du jour : Zabini trébucha sur une dalle mal ajustée et tomba sur une table d'appoint, envoyant se multiplier à terre une dizaine d'insignes.

Zabini se remit sur pieds avec précautions, rassurant l'altruiste Ponds qui s'inquiéta immédiatement pour son camarade. Malheureusement, celui-ci, dans une tentative que Blaise trouva un peu trop désespérée pour être aussi précoce, rata son stupéfix et lâcha mollement sa baguette. Le Serpentard fronça les yeux d'incompréhension et se saisit de la sienne pour invoquer la baguette de son partenaire et la lui rendre. Accio baguette, murmura-t-il.

edit résultat dé : dans sa confusion, Blaise ne lança pas un accio mais un repulso : sa baguette alla bien sagement rejoindre celle de Ponds.

Par Merlin, mais c'est quoi, ça ? Dès que quelqu'un touche quelques choses, l'objet se multiplie par dizaines ; et toi qui est d'une maladresse innée, tu n'oses même pas bouger d'un cil. Vous n'allez jamais vous sortir de là ; Aidan a déjà perdu sa baguette sous les artéfacts, Blaise n'avait pas tardé à perdre la sienne également, et tu étais persuadée que tu étais la prochaine à te prendre va savoir quel coup du sort dans la figure.
— Arrêtez de bouger, totalement, faut qu'on puisse réfléchir, et faut aussi éviter qu'on se retrouve engloutit sous tous ces trophées...
Il n'y avait pas trois milles solutions. Il allait falloir réussir à marcher en étant suffisamment délicat pour ne pas se cogner à quoique ce soit, pas vrai ? Toi, t'étais pas sûre d'y arriver, mais tu pouvais rien faire d'autres que d'essayer. Au pire des cas, tu ferais tomber un objet et... Ouais, bon, ça restait chiant, mais tu pouvais y arriver, tu pouvais l'faire, fallait juste que tu te souviennes de ce que McGonagall t'avait apprit : te tenir bien droite, garder la posture, avancer pas par pas, prendre ton temps, les yeux rivés vers ton objectif et, donc, ce fameux trophée qui vous attend à l'autre bout de la pièce.

edit dé : Et le professeur aurait de quoi être fière de toi, tu réussis tant bien que mal à ne rien faire tomber et ton équipe et toi parvenez à avancer un petit peu. Ce n'est pas grand chose, pour le moment, mais c'est déjà un début, pas vrai ?

Ponds tomba sur Zabini et lui marcha sur le pied en le cognant ; le Serpentard grogna mais aida son coéquipier à se retrouver perpendiculaire au sol : après tout, il s'était pas très bien placé pour maugréer contre la maladresse du Poufsouffle.

Grâce à Pacino, ils avancèrent de quelques mètres et laissèrent derrière eux le capharnaüm qu'ils avaient créé, à force de trébucher et de tomber partout. Remotivé par cette réussite, Blaise se faufila derrière une commode aux portes fermées pour parcourir une petite distance supplémentaire sans prendre trop de risques.

edit résultat dé : Malheureusement, dans sa maudite maladresse, Blaise renversa un trophée de Quidditch qui, en plus de se multiplier, lui entailla le crâne : la douleur était sourde et le sang lui coulait dans l’œil.

Ton sang ne fait qu'un tour. Zabini vient de dévier de la trajectoire, et de se blesser lamentablement. Et toi, t'es clairement sous pression Edda, pas vrai ? T'as le stress constant, tu fais d'ton mieux pour n'toucher à rien, histoire de n'pas t'retrouver bloquée. Alors, les mots dépassent ta pensée, et s'échappe de tes lèvres sans que tu n'ai le temps de les retenir :  
— Ma quante seghe mentali che ti fai !* Fais un peu attention !
Au vu du regard surpris (et peut-être un peu apeuré) d'Aidan, tu décides de calmer ta colère un peu, en inspirant profondément. Il faut continuer à avancer, et ce, sans perdre un instant, alors tu recommences ton avancé, en espérant que tout va bien se passer maintenant.

édit dé : Ta maladresse légendaire te rattrape alors que tu ne t'y attends pas : toi qui avançais le plus simplement du monde, tu perds l'équilibre, sans comprendre pourquoi, et finis par tomber sur une petite table, faisant tomber tous les trophées dessus qui se multiplient chacun cinq fois. Cette chute te procure une douleur à l'épaule ; faut croire que tu t'es pris un sacré coup, hein ?

*Ma quante seghe mentali che ti fai ! = Mais comme tu te masturbes mentalement ! (en gros)

Zabini tenta de rassurer Ponds malgré le sang qui perlait doucement de ses cheveux crépus :
— Ça va, merci. Ça pique un peu, mais ça peut attendre qu'on ait récupéré ce coglione* de trophée.

Le sang italien de Pacino avait déjà commencé à bouillir, Blaise ne le savait que trop bien ; il avait appris au contact des femmes de sa famille et d'Edda depuis septembre qu'il valait mieux faire profil bas : il ne fallait pas chercher les italiennes. Si, si, souffla-t-il. Il ne savait pas encore comment, mais il ferait plus attention. En attendant, il devait déjà rejoindre ses coéquipiers qui avaient pris une dizaine de mètres d'avance sur lui : il ne fallait pas oublier la limite des vingt mètres, sinon il se retrouverait propulsé auprès d'eux, dérangeant tous les trophées sur son chemin. Devant lui, Edda tomba dans une cacophonie de trop nombreuses médailles.

edit résultat dé : AAH ! Va' a puttane** ! hurla-t-il à l'attention du trophée encore maculé de quelques gouttes de son sang dans lequel il avait donné un coup de pied par mégarde. Lui aussi commençait à bouillir. Il devait bientôt réussir à quelque chose ; sinon, il ne parviendrait plus à s'empêcher de se frayer un chemin vers le trophée final et ce, peu importe ce qui se trouverait sur ses pas.