Le bout des doigts qui grattouille le haut de la tête d'Eva, tu restes songeur tandis que le coup de canon vient de retentir. Ton regard recherche tes coéquipiers qui ne se sont jamais trop éloignés de toi ces derniers jours, tout comme tu as pu rester à leurs côtés, par besoin et habitude, ce quatuor où tu te sentais bien malgré les circonstances, les blessures encourues, les tempéraments révélés. Une sorte d'appréhension traverse tes iris, vous y étiez enfin, la finale. Tu ne savais pas vraiment ce que pensaient tes coéquipiers à son propos, il y avait les mots communs, entendus et échangés avec les autres équipes, ceux qui déclarent que vous aviez tantôt hâte, tantôt pas du tout. Surtout l'envie de retrouver votre quotidien, pour d'autres ce besoin de gagner et d'y arriver avec prouesse. T'avais littéralement les fesses entre deux chaises toi, bien sûr t'aimerais bien gagner pour la valeur que ça apporte, pour les histoires à raconter à la famille à ton retour, pour cette confiance que cela t'insufflerait dans tes espoirs dans ton avenir... profiter de la récompense sans pourtant savoir ce que tu demanderais. T'aimerais gagner pour amener tes coéquipiers jusqu'à la fin, tous ensemble, l'un des rares quatuor à ne pas avoir été décimé par le temps, les blessures, la maladie.. car vous étiez forts ensemble et c'était d'une réelle force, un ensemble à ne pas ignorer. Mais d'un autre côté, mis à part tous ces faits et les sous-entendus derrière ceux-ci, c'était pas si grave si tu voyais pas la couleur du trophée, de la médaille, de cette récompense car t'étais habitué à être dans l'abnégation, car tu savais qu'autour de vous parmi les finalistes, certains la méritait peut-être plus que toi. Tu as l'assurance de pouvoir reprendre la boutique de quidditch de ton père si jamais tu ne trouves rien à faire de ta vie, d'autres n'ont pas cette chance.

Eva est amenée avec vous, parfois caquetant entre les bras de l'irish boy quand elle ne le fait pas dans les tiens, elle semble s'être habituée à vous et vous suit désormais partout. Là, près de votre professeur de métamorphose, elle est présente et donne cette impulsion curieuse et amusante, presque vindicative, lorsqu'elle caquette avec ferveur à la fin des tirades de la sous-directrice. Tu ne peux t'empêcher de lâcher un fin sourire alors qu'elle est par terre parmi la foule mais bien plus présente et réelle même que Mimi Geignarde dans les toilettes du second étage. Lorsque votre équipe est appelée, vous vous avancez un par un jusque dans cette salle et tu clôtures le groupe, Eva passant juste devant toi, ayant suivi les pas de Seamus.

Il fait chaud, d'une douce chaleur de fin d'été et tu n'es plus emmitouflé dans ton manteau mais tu portes un t-shirt sombre, un jean léger. Tu n'es plus à Poudlard mais en vacances, l'été t'environnant, la nuit tombée. Les astres illuminent les cieux ouverts mais ce n'est pas eux que tu admires. Ella est juste devant toi, une robe blanche la seyant à la perfection, ses longs cheveux blonds retombant dans son dos. Sa silhouette te semble sortir du divin, la sublime échouée d'un ciel où elle retournera un jour rejoindre ses sœurs. Son regard dirigé sur elles, tu la contemples observer les astres un temps avant qu'elle se retourne vers toi et te dédicace l'un de ses sourires délicieux que tu n'as pas vu depuis des mois maintenant. Ce n'était pas Eleanor, c'était Ella. Celle que tu avais appris à découvrir, à aimer, à chérir, celle avec qui tu t'étais projeté, celle que ton cœur avait tout simplement choisi d'aimer. Et lorsqu'elle s'approche de toi, tu ne peux comprendre comment elle peut être d'autant plus ravissante à chaque pas. Complètement charmé, tu as ce sourire un peu idiot, vraiment amoureux qui vient peindre tes lippes. Ses excuses et ses réelles intentions dévoilées, t'as ton cœur qui accélère, la main qui vient doucement remonter jusqu'à sa joue comme dans un rêve, appréhender le mirage pour ensuite goûter à l'oasis de ses lèvres. Tu es comblé à cet instant, plus heureux que jamais, bien plus vivant que ces derniers mois et tes mains entourant son visage, tu l'embrasses d'une tendresse-passion, pour ce renouveau, cette ode à votre amour retrouvé, recollé, avoué. Tu es heureux Ruben, tout simplement. Alors lorsque tu aperçois la porte derrière elle, t'as toujours ce sourire un peu idiot sur les lèvres et tu ne veux pas avancer sans elle. Tes phalanges sont accrochées aux siennes et tu l'attires avec toi. Car il ne pouvait pas en être autrement à présent, vous étiez de nouveau à deux et tu ferais tout pour qu'elle ne t'échappe pas une nouvelle fois.

Une victoire amer qu'il avait du mal à savourer, fatigué de ce tournoi qui commençait à s'éterniser un peu trop selon l'Irish qui rêvait de retrouver sa routine enflammée et le sourire idiots de ses meilleurs amis. La poule dans les bras, il s'était légèrement éloigné de son quatuor pour souffler un peu, manifestement épuisé moralement et plus que cabossé physiquement. Un soulagement sans nom de retrouver le visage familier de l'infirmière de l'école qui avait affiché une mine horrifiée devant la gueule du fauve défoncé. Des soins assez rapides pour le rafistoler, pensif alors qu'il grimaçait sous les coups d'aiguille de madame Pomfresh alors qu'elle recousait son arcade cassée. Ce n'était pas la première fois qu'il se retrouvait dans le rôle du patient, les cognards l'ayant envoyé plus d'une fois valser du côté de l'infirmerie. Si d'habitude il aurait été le premier à ouvrir les babines pour embêter l'infirmière, le Gryffondor demeurait étrangement silencieux. Pensif, il se demandait ce que la dernière épreuve allait bien lui réserver. Après s'être retrouvé contre Caelius, le félin craignait plus que tout devoir affronter son meilleur ami. Ancieux rien qu'à l'idée de devoir brandir sa baguette contre Dean, son frère, sa moitié. Une amitié que peu de personne comprenait, les gens préférant voir deux cons jamais lassés de faire les idiots. Deamus c'était le surnom auquel le duo rutilant répondait, laissant un instant le sourire de son lion préféré réchauffer un peu les méandres glacées de son esprit perturbé. Ce fût seulement après une petite claque docile sur sa joue de la part de Pomfresh que l'Irlandais quitta la couchette et la tente. Il n'avait même pas faim, ni envie de voir des gens, non il voulait dormir, récupérer, cicatriser et surtout oublier.

Eva en sécurité dans les bras d'un de ses coéquipiers, le lion bailla à la gueule des passants avec flegme, un chocolat chaud rapidement avalé alors qu'il se baissait pour lasser ses chaussures. La dernière ligne droite avant la libération et qui sait — une victoire à l'horizon. La baguette rangée dans sa bottine, l'irish récupéra ses affaires puis se mit à suivre son quator jusqu'au château. Une procession silencieuse, admirant les tableaux s'animer et souhaiter bonne chance aux élèves. Seamus se contenta de ranger ses mains dans ses poches alors qu'il découvrait le visage sévère de sa directrice de maison. Attentif, il écoutait les dernières consignes, jetant parfois quelques œillades à ses camarades. Une nouvelle porte qui s'ouvrait sur des perspectives inconnues, peu désireux d'embrasser ce fatalisme qui avait laissé des traces sur son épiderme depuis l'ouverture des jeux. Pas vraiment le temps de réfléchir alors qu'un décor nouveau se dessinait sous ses yeux que ses babines s'étiraient devant la vision d'une Avalon toujours aussi belle et conquérante. Son sourire, son regard qui l'invitait une fois de place à faire une nouvelle connerie. Charmé, le leprechaun était néanmoins perplexe devant la scène, l'envie d'y croire et pourtant — quelque-chose sonnait faux. Il jeta un regard à ses compagnons qui étaient occupés dans chaque coins de la room avant de regarder de nouveau Avalon, prête à marcher sur le monde. « C'est quoi ce délire encore ? » Confus, il secoua son visage mais l'illusion était toujours là. Son instinct lui disait de se réveiller alors qu'une porte mystérieuse ne cessait d'attirer son attention. Un soupir, il offrit un clin d'oeil à Avalon, tout cela n'étant que partie remise de toute façon. Il recula de quelques pas pour rejoindre Ruben afin de le sortir de ce rêve éveillé. « Mec je crois qu'on doit avancer, t'auras tout le temps de rêvasser quand on aura gagner ! » Le blaireau ne semblait pas vraiment écouter le lion qui se mit à soupirer pour se tourner ensuite vers l'aiglonne et la vipère tout aussi crédule face aux illusions. « Ladies, c'est l'heure de se réveiller !   » Il tapa des mains pour tenter d'attirer l'attention, montrant du doigt la porte enchantée qui brillait dans un coin de cette pièce mensongère. « DAMN BOUGEZ-VOUS !  RIEN N'EST RÉEL ! » Il se mit alors à gueuler, utilisant sa baguette avec le sortilège sonorus pour bien se faire entendre. « ON A UN TOURNOI A GAGNER DAMMIT ! »

« ON A UN TOURNOI A GAGNER DAMMIT ! » t'es réveillé dans un sursaut, l'air un peu hagard tu regardes le lion rugir afin de vous éveiller. Un tournoi ? Oui, le tournoi. Tu tentais d'y revenir, réellement, mais c'était si difficile. Surtout maintenant que tu avais passé cette nouvelle porte avant, la pièce avait changé du tout au tout. A vrai dire, tu n'étais même plus à Poudlard et ne t'en rendais même pas vraiment compte. Tu oubliais très vite la présence de tes coéquipiers et d'Eva au détriment de ce jardin que tu connaissais tant. Le cottage des Haywood, les hauteurs que tu avais déjà atteint en balai lors de parties de quidditch improvisées avec les membres de ta famille et parfois même de tes amis venant chez toi. Tes parents vous observent et tu mesures l'envie lue à travers les iris de ton père de vouloir vous rejoindre en quittant la tâche que ta mère lui a confié. T'as ce sourire amusé tandis que tu joues avec Arabella et Connor mais soudainement, tu t'arrêtes. Moïra manque à l'appel et alors que tu y penses, tu la vois filer devant tes yeux, penchée sur son balai, attrapant ce souaffle au vol que tu n'avais eu le temps d'intercepter. Elle rit aux éclats et tu peux voir toute la détermination possible dans son regard tandis que tu restes immobiles mais que le reste de ta famille la suit du regard et continue de jouer. Elle réussit à passer le souaffle dans le pauvre cercle de fortune que vous aviez créé et que Connor défendait, elle a sa victoire. Les filles s'exclament, elles semblent avoir retrouvé leur complicité d'antan et ça te fait chaud au cœur. Elle te commande de ne plus t'en faire et tu es soulagé, ô combien soulagé de comprendre qu'elle est guérie. C'est avec une joie indescriptible que tu continues à voler avec eux avant d’atterrir, soudainement attiré par la porte menant à ton salon. Le choix de la passer te semble important et tu te dis que tu pourras revenir à tout moment auprès d'eux. Que cette joie qui t'éteint ne te quittera pas car, Moira était guérie quoi qu'il arrive. Alors c'est le cœur plutôt léger que tu en actionnes la poignée et entre dans la nouvelle pièce. En le faisant, tu te bouscules soudainement à Seamus que tu n'avais pas discerné jusqu'ici. Tes cérulées accrochent ses iris et le trouble se lit et pourtant, tu t'avances.

Une invitation à entrer dans un univers bien particulier, celui de sa famille de cœur noyé dans le rouge et l'or d'une amitié forgée dans les flammes de Gryffondor. Aussitôt face à ce tableau érubescent, le lion étira sur ses lèvres gercées le sourire reconnaissant de faire partir de cette belle brochette de félins adorés. Ils étaient tous là. Le trio doré, son meilleur ami, Neville et Ginny en train de rire sur l'un des sofas carminés. L'Irish se laissa transporter dans la magie de cette illusion en passant par dessus le dossier pour s'écraser entre Neville et Dean. Il écoutait les lionceaux faire des projets pour les vacances d'été et il sentit l'excitation l'envahir, l’insouciance de n'être encore qu'un simple adolescent rêvant de sourires insolents et d'escapades incroyables. Malgré tout, il ressentait comme une sorte de malaise en écoutant les voix s'élever autour de lui, comme-ci quelque-chose sonnait faux. Une drôle de sensation qu'il essayait de balayer alors qu'il souriait à Hermione en train de rappeler l'importance des examens de fin d'année. Dans son dos, une porte. Malgré qu'il ne pouvait pas la voir, il y avait cette attraction, ce besoin de la franchir par pur témérité. Il se tourna un instant pour observer l'encadrement et fût tirer de sa contemplation par un coup de poing docile sur son épaule. Dean le ramena de nouveau dans ce mirage en lui proposant une baguette à réglisse. « Pourquoi on parle des vacances d'été alors que nous sommes encore en hiver ? » Son meilleur ami le regarda bizarrement avant d'être alpagué par Harry et Ron en train de plaisanter de l'air ahuri du leprechaun. Encore une fois, il se tourna pour regarder la porte avant de se lever sous le regard surpris du Gryffy Squad. « Je reviens ... » Il plissa son regard fatigué vers l'aura étrange de cette sortie. Partagé entre la curiosité dévorante de l'ouvrir et de rester avec sa meute pour se détendre. Mais il savait au fond de lui que peu importe ses choix, ses amis seraient toujours derrière lui et qu'il aurait à jamais une place sur ce sofa. Ils pouvaient bien attendre un peu alors qu'il s'avançait à son tour en tendant la main vers la poignée cuivrée, sa paume venant ensuite se refermer dessus pour l'ouvrir et s'y engouffrer à la suite de Ruben. Un blaireau qu'il bouscula s'en faire exprès pour au final retrouver un semblant de réalité dans le regard tout aussi troublé de son coéquipier. Tout d'un coup le tournoi revint le hanter et ils n'étaient plus que deux pour affronter les dernières épreuves. Un rien les séparaient peut-être de la victoire, mais dans sa tête, l'irish avait déjà gagné. Cet événement lui avait permis de lier des relations improbables et de se découvrir un peu aussi. Malgré toute sa témérité, son insolence et sa bêtise — Seamus Finnigan n'abandonnait jamais. « C'est nous deux contre le reste du monde mec. » Il tendit son poing vers le Poufsouffle pour  checker et se donner un peu de courage pour affronter une nouvelle inconnue pour la dernière fois.

Délaisser les bras d’une joliesse au regard océan pour accueillir les prunelles soulagées d’une sœur que la vie n’a pas épargné, tu as le cœur léger Ruben et ce sourire aussi incertain que tes pensées qui se hisse sur tes lèvres. Parce que tu as cette sensation étrange en toi qui te fait douter de tout, de la splendeur presque surnaturelle d’une Eleanor que tu as pourtant toujours souhaité enlacer de tes bras et embrasser de ton cœur, jusqu’à la silhouette de la plus douce d’entre vous tous, perchée sur un balai qui jusqu’ici lui était presque interdit. Et peut-être est-ce une façon de te protéger des désillusions que de t’ancrer dans ce doute qui pourrait te sauver d’un espoir trop facilement époumoné, te voici croisant un regard brun reconnaissable soudainement, qui te rappelle le tournoi, les dernières épreuves, la finale. Tu secoues légèrement ta tête afin de chasser les effluves de cette dernière illusion mais elle est si forte que tu pourrais encore sentir l’impression des lèvres de la serdaigle sur les tiennes, là main de ta jeune sœur sur ton bras. Et pourtant Seamus est là, bien présent, il te ramène d’une certaine manière à terre alors que tu le bouscules sans faire exprès de l’épaule et qu’il t’apostrophe. Et il a raison le lion, quand bien même perds-tu ton sourire dans le constat du mensonge, te voici opinant en sa direction, un check rendu et une frappe d’encouragement jusqu’à son omoplate car vous saviez tous les deux dans l’espace de ces rares et précieuses secondes hors du charme que vous risquiez d’être à présent confrontés à une illusion plus forte encore que les prétendantes. Tu le ressens jusque dans tes entrailles qui se nouent mais qui oublient pourtant très vite dans un ressenti éphémère et las lorsque devant toi la pièce se métamorphose à nouveau sans même que ton conscient ne le détermine tellement. Le charme est puissant, peut-être trop pour vous deux ?
Fleury et Bott, ton nom en lettres dorées et scintillantes sur la devanture, présentant l’œuvre de ta vie. Cavalcade d’un palpitant surpris et sous l’excitation, une forme de soulagement vient supplanter toute appréhension et cette pression trop longtemps déposée sur tes épaules à propos de ton avenir. Tu as réussi Ruben. Ta BD est terminée, publiée, tu n’es pas derrière le vieux bureau de bois de la boutique de ton père, il y a devant toi l’accomplissement de ta première ambition toujours tue, souvent mise de côté pour ne pas te faire trop d’espoir. Ta place est là Ruben et t’es heureux, réellement car tu sais que tu as travaillé pour cela et que tu as dû faire des sacrifices qui ne furent pas vains. Tu t’approches de la vitrine et admires la couverture que tu gardes secrète depuis des mois déjà, t’as ce sourire qui fend ton visage lorsque tu lis qu’elle est bientôt en rupture de stock et t’as envie de sauter, faire des loopings dans les airs, laisser éclater félicité et démesure de joie et d’excitation. Et tu souris Ruben, franchement, avec toute l’allégresse qui s’empare de toi, tu es transporté jusqu’au moment où ton regard croise celui curieux d’une poule. Mais il ne s’agissait pas de n’importe laquelle, tu avais face à toi Eva. Tes ciels la fixent avec surprise et ta tête l’imite dans ce mouvement soudainement penché par curiosité. La gallinacée caquette une fois, deux fois, il te semble même qu’elle tente de te faire passer un message, une demande et tu as le sourcil qui se hausse à mesure que tu tentes de te souvenir d’où tu connais cette créature rousse. Tes bras se croisent et il y a cette attention désormais tournée entièrement envers elle qui te détache peu à peu de ton illusion, sans le savoir, Eva t’aide entièrement à reprendre pied et revenir à la réalité du tournoi.
Tu te souviens de ce premier regard échangé avec elle une fois sa sortie du sac de la main de Seamus, ces nuits passées à l’écouter ronronner près de ton oreille, sa course infernale sur la plateforme entre tous les sorts fusant lors du duel, tu te souviens de ce regard long et confiant -presque langoureux- échangé entre elle et Seamus avant la dernière épreuve, tes mains qui l’attrapent pour la protéger dans tes bras. Eva se détermine comme une réelle équipière -plus réelle, utile et impliquée que les autres filles ayant composé l’équipe- t’aidant à réaliser la présence de Seamus dans la pièce où tu es, se matérialisant finalement comme elle devrait l’être alors que peu à peu, ton illusion s’efface en laissant sur ton cœur non pas seulement un sentiment particulier de déception mais également d’espoir à sa réalisation. Tu as pu toucher du doigt ce que pourrait être ton futur Ruben et quelque part, tu préfères t’attacher à cela plutôt que de perdre pied, frappant genoux à terre par la désillusion finalement bien trop forte. Ton regard se relève vers Seamus et tu l'observes un temps s'agiter au sein de sa propre illusion, plus perdu que toi pour le moment. T'es peiné d'avoir à l'en extirper, ressentant encore les effets secondaires du charme qui avait été posé sur toi lors de ces trois dernières pièces, tu t'attends à son regard déçu, à cette adrénaline qui redescend, ce sourire qui se perd et t'es désolé, vraiment, lorsque tu viens te placer devant lui non sans avoir attiré Eva dans tes bras avant. « Seamus, faut que tu reviennes parmi nous, tout est faux, on vit le tournoi mon gros. » tu soupires en ne remarquant aucune réaction, recherchant activement ce que tu pourrais faire ou dire qui l'aiderait à sortir du charme. « on a besoin de toi Seam, qu'est-ce qu'on va faire Eva et moi sans toi ? » et contre toute attente, la poule élève un caquètement comme en accord à tes dires alors qu'un léger rire dévale de tes lèvres. L'une de tes mains se retire de sous la poule afin de presser de tes doigts l'épaule du lion pour le secouer légèrement. « SEAMUS, t'es à poil et y a MCGONAGALL QUI VIENT D'ENTRER DANS LA PIÈCE ! » tu ne le vois pas revenir à toi mais tu ne lâches pas l'affaire, commençant à le pincer aux bras et au niveau des côtes, l'observant enfin décliner toutes sortes de réactions et de sursauts divers au fil de l'aventure de tes doigts malins. Eva se met soudainement à battre des ailes en étant toujours contre toi et ton bras gauche, des ailes qui viennent un instant te gifler toi et Seamus avant que tu ne la fasses tomber à terre. Elle picore les boots et les chevilles du lion tandis que toi, tu as désormais les deux mains libres pour le faire revenir à lui. Tes doigts sur ses tétons, tu menaces. « Seamus, me force pas à faire ça.. tu sais que ça va te faire mal, j'en ai pas envie, t'en as pas envie, alors réveille toi ! POUR LE TOURNOI, POUR AVA, POUR DEAN, POUR L'IRLANDE, RÉVEILLE TOI SINON TU GAGNERAS JAMAIS TON PROCHAIN MATCH ET LES LIONS SERONT DERRIÈRE SERPENTARD, RÉVEILLE TOI SINON TU POURRAS PLUS JAMAIS EMBRASSER AVA.. OU DEAN D'AILLEURS ! ALLEZ MON LION, TU PEUX LE FAIRE, ON CROIT EN TOI AVEC EVA ! » tu y es obligé, t'as pas envie de le faire, mais voilà, tu pinces. Fort, bien évidemment car c'est pas les tiens qu'on détient en otage mais tu pinces assez fort pour lui provoquer cet ultime sursaut que tu espères, libérateur.

A peine cette nouvelle porte franchie que le lion se perdit aussitôt dans une nouvelle illusion qui le déconcerta rapidement. Des enfants plus enjoués les uns que les autres en train de scander son nom, les gueules joviales et les sourires pleins d'espoirs innocents. Un sourcil se haussa alors qu'un chiard lui collait un marqueur dans les mains pour lui faire signer une carte de sorcier célèbre dont il était l'effigie. Des babines qui s'étiraient alors qu'une vague d'alacrité vint le submerger en commençant à se prêter au jeu. Il riait de bon cœur l'Irlandais alors qu'il tapait la pose devant les flashs des appareils photos magiques en train d'immortaliser la scène. L'effort avait enfin payé après des années à surfer sur le fil de la médiocrité pendant toute sa scolarité. Il se baissa pour poser avec une jeune adolescente qui lui sauta au cou pour lui coller une bise enjouée sur sa joue piquante de pilosité. Des fans ? Des admirateurs ? Il ne savait même pas dans quel domaine il brillait mais sur l'instant, il en avait rien à foutre. « Calm down les nains, y'en aura bien assez pour tout le monde ! » Son prénom était chanté par la foule et le celte exultait d'un bonheur qu'il ne comprenait même pas. Il avait toujours été Seamus le déconneur, le pyromane gaffeur et le bon copain. Aujourd'hui il brillait pour qui il était et non pas comment il était perçu d'ordinaire. Reconnu pour des talents autre que la connerie, il était content d'être dans cette célébrité qui mettait en avant ses aptitudes en magie. Car qui n'avait jamais rêvé plus jeune de devenir un grand sorcier à l'image de Albus Dumbledore ? Le lion serra la main d'un petit garçon à qui il adressa ensuite un clin d’œil amusé. Il se sentait enfin à sa place quand un drôle d'écho vint raisonner dans ses oreilles. Il s'arrêta un instant de signer des autographes, se tournant même pour chercher dans la foule cette voix familière en train de l'appeler. Non pas maintenant, il ne voulait pas s'en aller. Il avait du bonheur à distribuer et de l'amour à recevoir. L'irish reporta son attention sur son public venu l'admirer en essayant d'ignorer ces appels venu d'un monde qu'il préférait laisser derrière lui. Tandis qu'il signait cartes sur cartes, il remarqua dans la foule l'absence de ses parents, de son meilleur ami, de Ava et de sa meute. Pourquoi n'étaient-ils pas tous là en ce jour spécial ? Alors qu'il regardait un enfant lui tendre sa photo les yeux pleins d'étoiles, il ressentit une brûlure violente et aiguë lui arracher une plainte de douleur au téton. Décontenancé, il cligna des yeux plusieurs fois quand enfin il vit Ruben en face de lui en train de le ramener dans cette réalité où il n'était pas grand chose si ce n'était qu'un ado pas des plus beaux, encore moins le plus intelligent ou le plus doué et il regretta aussitôt d'être réveillé. « Je ... Où on est ? » Perdu, il baissa les yeux sur Eva en train de picorer ses lacets et la réalité de ce maudit tournoi vint le rattraper. « C'était intense ... Je rêve où tu m'as pincé le téton ?! » Il haussa un sourcil interrogateur en se frottant le mamelon endolori avant de laisser échapper un rire neveu. « Damn ... On devrait avancer. » Complètement paumé, il se baissa pour attraper la poule et la cajoler tout en ouvrant la marche pour continuer.

Un moue contrite sur les traits de ton visage, tu observes ton ami s'éveiller et s'extirper doucement de son illusion. Tout aussi frustré que lui, tu tente même de se raccrocher à ces souvenirs frais pour rêver encore un peu. Eleanor, ta famille puis ta bande dessinée, était-ce tout ce que le charme avait trouvé en toi afin de te réveiller ? Y avait-il eu ici tes plus grandes aspirations ou tes plus profonds désirs, ou seulement la surface caressée par un charme pas aussi intrusif qu'on ne le pense ? Tu secoues la tête et soupires avant de se frotter les yeux quelques instants avant de décider de ranger tout cela d'un côté de ta tête. Peut-être plus tard y penserais-tu à nouveau lorsque tu t'en sentirais plus capable Peut-être serait-ce trop douloureux aussi. Il n'y avait que cette ultime illusion qui te provoquait un semblant d'espoir, celui d'avoir touché du doigt une réalité qui contrairement aux deux autres situations, pourrait peut-être voir le jour dans un futur que tu l'espères, proche. « Euh, ouais ? » un rire nerveux dépasse tes lèvres tandis qu'il te demande si tu es allé jusqu'à lui pincer les tétons tandis qu'il récupère Eva dans ses bras. Tu acquiesces en silence et avances alors avec lui dans ce dédale de couloirs, la nervosité jusqu'au bout de tes doigts. Lorsque face à vous les portes sont factices, tu soupires en commentant « ils veulent nous rendre plus dingues qu'on ne l'est déjà je crois.. » pourtant au bout d'un moment, vous voici face à des couloirs vous séparant et tu le laisses emporter Eva avec lui, un dernier regard en sa direction, tu es confiant. « on a su déjouer des tasses mordeuses, une inondation pour toi et un test idiot, on a géré une autre équipe au duel.. on peut faire ça. » annonces-tu avant de t'engager dans le couloir dédié à ta maison. Alors tu t'attends à tout, sauf à ce rendez-vous étrange avec la directrice des lions. Un sourcil haussé, tu restas plutôt détendu face à elle. Lorsqu'elle vint te poser la première question puis enchaîner avec plus de détails, tu ne pris guère longtemps avant de répondre. C'était dans ta nature de répondre par la loyauté après tout. « Je gagnerais avec mon équipe Professeur. » et t'étais sûr de toi et sans le moindre regret ou une seule arrière pensée. C'était ainsi et pas autrement, si bien qu'au final, tu ne passas que très peu de temps en sa présence et que tes pieds vinrent rapidement rejoindre ce nouveau chemin afin d'enclencher la poignée de cette nouvelle porte. Une pensée pour Seamus te traverse à ce moment, tu espères que de son côté tout va bien.

Les illusions avaient été selon lui la pire des épreuves. Bien plus douloureuses que les tâches physiques ayant laissées le lion dans un état cabossé. Ces mirages avaient offert des perspectives futures qu'ils n'étaient même pas certain d'atteindre un jour dans l'avenir. Les bandes annonces avant un film qu'il ne verrait certainement jamais. Décontenancé, l'irish avait partagé un sourire blasé avec le blaireaux alors qu'ils marchaient dans ce long corridor, baguette dans la main pour éclairer son avancée. La poule était désormais habituée à la présence des deux sportifs, apprivoisée et la mascotte de ce duo épique. Seamus n'avait qu'une hâte — voir ce satané tournoi toucher à sa fin. Fatigué moralement et physiquement, il rêvassait à un bon repas chaud dans la grande salle, entouré de ses amis et d'une nuit réparatrice dans son lit après des jours à se geler les vifs d'ors dans un sac de couchage. Dumbledore n'avait pas épargné les élèves et il trouvait même le tournoi des trois sorciers beaucoup moins impressionnant que ce qu'ils avaient traversés. Il marchait d'un pas lasse en compagnie du septième année, leurs pas portés par l'écho en guise de réponses à leurs interrogations. Il avait le sentiment d'avoir encaissé le pire et que rien ne pourrait être plus fatiguant que ce foutu duel qui avait failli le coucher une bonne fois pour toute. « ils veulent nous rendre plus dingues qu'on ne l'est déjà je crois.. » Seamus esquissa un fin de sourire en levant sa baguette pour mieux éclairer le corridor, silencieusement d'accord avec son ami. Après avoir passé des portes factices pour se retrouver il était désormais temps de se séparer une nouvelle fois et le lion poussa un soupire lasse. « on a su déjouer des tasses mordeuses, une inondation pour toi et un test idiot, on a géré une autre équipe au duel.. on peut faire ça. » L'Irish acquiesça doucement alors qu'il prenait une inspiration, pas vraiment enchanté à l'idée de continuer seul au vu de la dernière épreuve qui avait failli l'achever. Encouragé par les mots de Ruben, il lui adressa une dernière œillade confiante à son tour. « Ouais ... On se retrouve au bout mec. Fais attention. » Un dernier regard pour son coéquipier et le Gryffondor emprunta le tunnel qui lui était destiné. Après quelques secondes de marche, il fût presque soulagé de voir l'allure sévère mais rassurante de sa directrice de maison. Un sourire éclaira d'ailleurs les traits de l'irish alors qu'il s'arrêtait pour écouter le long monologue de l'enseignante. Ce qui aurait pu se révéler être un dilemme pour les autres n'en était pas un pour le lion qui libéra la poule pour ranger les mains dans ses poches. Si il était arrivé jusqu'ici, c'était grâce à l'aide de ses camarades et il était hors de question pour lui de trahir leur confiance. « Impossible que j'abandonne mon coéquipier donc je vais continuer avec lui professeur. Seamus était sûr de lui et il savait que Ruben était loyal puisqu'il en portait les couleurs. Il n'avait aucune crainte quant au choix du Poufsouffle alors qu'il remerciait d'un signe de la tête sa directrice pour poursuivre son avancée vers une fin méritée qui lui tendait les bras.