(25 décembre, matin)

Le soleil glisse sur sa peau et le pousse à froncer les sourcils alors que Miles tire la couverture vers lui pour grappiller quelques minutes de sommeil supplémentaire. Pourtant, quand il tend le bras et ne rencontre que son drap, il ouvre les yeux brusquement. Si son cerveau met quelques secondes à émerger, il est sûr de ne pas s’être endormi seul – et que donc, Alicia avait dormi avec lui, puisqu’elle était la seule qu’il fréquentait. Une pointe de déception saisit son cœur quand il comprend alors qu’elle est partie quand il dormait encore. Il s’était endormi le sourire aux lèvres alors même qu’il avait passé une mauvaise journée, sourire qui n’était dû qu’à sa partenaire et uniquement à elle. Parce qu’elle avait su lui faire tout oublier des éternelles remontrances maternelles, parce qu’il ne gardait alors comme souvenirs que leurs rires idiots raisonnants entre les murs de son appartement. Il ne s’attendait pas à ça en allant au centre, ne cherchant qu’un exutoire à la frustration qui s’était accumulée et trouvant finalement l’apaisement à ses cotés. S’étirant, le serpent quitte son lit et traîne des pieds jusqu’à sa cuisine. Il aurait du se douter qu’elle ne serait pas restée, parce que ce n’était pas vraiment comme ça entre eux, pas vrai ? Il n’y avait pas de nom adéquat pour définir ce qui les unissait et Milo ne cherchait pas à en poser un, par crainte de ce qu’il pourrait réaliser. Il ne voulait que profiter de cette chance qu’il avait alors, chance qui lui semblait trop belle pour être vraie et lui donnait bien souvent l’impression qu’elle finirait par s’évaporer entre ses doigts. Parce qu’un jour, Alicia réalisera qu’elle ne faisait que perdre son temps avec lui, qu’un jour, elle trouvera quelqu’un qui mérite réellement sa place à ses côtés. Ce jour viendra nécessairement et il préfère ne pas y penser. Alors qu’il arrive au salon, son attention est aussitôt attirée par une présence sur son canapé, sourcils froncés quand il réalise que c’est sa partenaire qui est là, installée dans un plaid. Un sourire soulagé étire ses lèvres malgré lui, alors qu’il est un peu trop ravi de réaliser qu’elle était là, qu’elle avait choisi de rester alors qu’il aurait été si facile de partir quand il dormait encore. « Je pensais que t’étais déjà partie. » Même s’il était soulagé que ce ne soit pas le cas, il tentait de ne pas trop le montrer, ce qui était un véritable échec étant donné le sourire qui ornait encore ses lippes. « Si j’avais su j’aurais enfilé autre chose, histoire de pas heurter tes yeux chastes.. » Cette fois, c’est l’amusement qui prime alors qu’il ne s’agissait de rien qu’Alicia n’avait pas vu. Puis, il n’était pas totalement nu non plus, caleçon qu’il avait enfilé pour déjeuner avant de filer prendre sa douche. Et comme bien souvent avec elle, Milo ne sait pas véritablement comment agir, oscille entre une posture détachée quand il ne l’était pas vraiment. « T’es pas obligée de partir tout de suite, j’allais me faire un petit-déjeuner là alors... » Alors reste, ce qu’il aurait voulu dire sans vraiment l’assumer, parce qu’il s’agissait de se révéler d’une certaine façon. « Enfin si t’as envie. » Il hausse les épaules avec nonchalance alors que l’anglais ne faisait espérer qu’elle accepte, qu’elle ne lui offre rien que quelques instants de plus.

(25 décembre, matin)

Il n'y a pas d'éclats de rires ou de brouhaha festif s'entendant derrière la porte de la pièce où elle se tient, pas le moindre petit frère qui ouvre timidement la porte de sa chambre avant que sa sœur n'accourt sur son lit afin de sauter sur Alicia et la réveiller. Il n'y a pas la joie de Noël s'entendant partout dans le lieu où elle se trouve, l'ambiance familiale et chaleureuse qu'elle a pour l'habitude de connaître depuis son enfance, quand la fête était devenue particulièrement bruyante à plusieurs, remplie d'encore plus d'amour. Il n'y a pas tout ça et elle le ressent aussitôt que son esprit s'éveille ce matin de décembre si particulier, la bouche un peu pâteuse après avoir passé la nuit à discuter, l'odeur légèrement musquée de ses draps appartenant à celui qui dort encore paisiblement à ses côtés. Sa main repose sur elle et pendant de longues minutes, Alicia reste au chaud sous les couvertures de l'auror, à seulement profiter de la douceur des rayons de soleil sur sa peau et de l'intimité qu'ils possédaient sans que ce ne soit étrange puisqu'en dormant, elle n'a pas à affronter son regard et la vérité qui est qu'ils n'étaient pas censés être ainsi, comme cela. Seulement si elle reste, si elle est là Alicia, c'est parce que son cœur est triste et qu'en ce temps présent, il n'y a que Milo qui est capable de l'apaiser. Elle s'efforce de penser que c'est parce que son appartement est vide de ses meilleures amies et que ce n'est que parce qu'en se distrayant au travail la veille au soir, ces deux là étaient aussi vulnérables que sur la même entente, mais il y avait quelque chose de plus, pas vrai ? Ce pourquoi elle ne fuit pas à son réveil, restant dans ses bras encore de longues minutes en l'observant endormi, souriant aussi, parce qu'elle réalisait qu'elle l'appréciait autant aussi silencieux que lorsqu'il l'embêtait. Finalement, Alicia se lève et attrape son jean avant d'hésiter à s'en vêtir, préférant quelque chose de plus confort mais sans en avoir l'opportunité, enfilant son pull en laine blanche tout en bataillant contre ses pensées entre des 'et si je restais' et des 'ça ne rime à rien que je reste'.
Elle était finalement assise dans le canapé de l'auror et sous son plaid pour lui couvrir ses jambes nues lorsque ce dernier arriva au bout d'une trentaine de minutes. Et elle avait longuement réfléchi la lionne, esquissant un simple sourire en secouant légèrement la tête à sa remarque. Sa main se releva vers lui de façon à dissimuler sa silhouette, doigts qu'elle sépare pourtant pour l'observer, un œil plissé. « Mh, quelle attaque pour mes yeux chastes, je ne pense pas m'en remettre. » d'un ton faussement dramatique énoncé, Alicia ramène ensuite ses jambes contre elle en les entourant de ses bras. C'était étrange ce matin, un peu comme à chaque fois finalement et son courage se faisait la malle, allait-elle oser lui exposer son idée ? Un coup d'œil sur les muscles de son partenaire qu'elle s'efforce de stopper avant qu'il ne lui en fasse la remarque, la lionne plutôt calme ce matin, se passe une main dans ses longs cheveux bruns. « J'ai eu une idée.. » elle l'interrompt, après le tout dernier mot qu'il lui adresse et elle sent son cœur s'emballer un peu. Et si ça ne l'intéressait pas et qu'elle se ridiculisait complètement ? Et si il utilisait ça contre elle, à l'avenir ? Peut-être se trompait-elle sur toute la ligne. Quelque peu bouffée par ses angoisses alors que mentalement, elle n'était déjà pas très confiante ni apaisée, Alicia tapote la place à côté d'elle pour l'inviter à venir s'y asseoir. Pourtant alors qu'il s'approche d'elle, son palpitant s'emballe un peu plus. Dans quel pétrin elle allait encore se mettre.. « Tu as des plans pour aujourd'hui ? Avec ta famille ou.. Marcus, ou quelqu'un d'autre ? » elle savait que non, il le lui avait bien dit la veille alors qu'ils étaient les seuls au bureau des aurors. Mais elle tenait à ce qu'il lui confirme pour éviter de se prendre un vent gratuitement. Lorsqu'elle sait que la voie est libre, elle prend une plus grande inspiration et fait courir son regard sur ses mains un instant. « Let's make a deal. » là, ses yeux caramels rencontrent le brun clair des siens et elle tente de ne pas céder à l'impulsion de ses envies. « 3 days. Just you and me. » réalisait-elle au moins ce qu'elle lui proposait ? En réalité oui, pour y avoir réfléchi depuis son réveil et longuement déjà avant de s'endormir dans ses bras – ce qui avait amplement aidé à sa décision. Mais lui, comprendrait-il ce qu'elle entendait par ces trois jours rien qu'eux deux ? Ce n'était pas une simple invitation à quelques repas ensemble et un après-midi en ville, il s'agissait de bien plus, autant physiquement qu'intimement. Plus que ce qu'ils ne se sont jamais offerts jusqu'à ce jour. « No more. » fin sourire sur les lèvres qu'elle mesure alors que son cœur continue de s'emballer et qu'elle sent son ventre se tortiller dans tous les sens, la lionne se fait actrice, la main tendue en avant en direction de son partenaire avec qui elle désirait partager bien plus pour ces fêtes.

(25 décembre, matin)

Il est coupé dans son élan, Miles, par cette posture si particulière qu’avait Alicia et ses mots, ensuite, qui viennent réveiller sa curiosité. Son regard se porte vers elle et il est presque sûr qu’elle est un peu stressée, la brune, ce qui ne lui ressemble pas vraiment, du moins pas avec lui. Il aurait pu la taquiner, comme c’était si souvent le cas, mais il avait l’impression que ce n’était pas le moment et qu’il y avait quelque chose de plus sérieux qui se jouait cette fois. Il s’approche d’elle et fronce les sourcils face à cette question à laquelle il avait déjà répondu la veille, secouant alors la tête. « Rien du tout, pour l’instant. » Parce qu’évidemment, tout changerait si elle lui proposait quelque chose alors qu’il se savait incapable de lui résister. Le sorcier prend place à ses côtés et tourne la tête vers Alicia, haussant un sourcil face à cette proposition, celle de passer un marché ensemble. Il reste silencieux encore une fois, ce qui ne lui ressemblait pas non plus à bien y réfléchir mais il ne voulait rien gâcher par un mot maladroit. Puis, la surprise qui éclaire son regard quand la proposition tombe, quand l’offre lui parvient sans qu’il ne soit sûr d’y croire. Est-ce qu’elle était vraiment en train de lui proposer de passer trois jours ensemble ? Comme si… Comme s’ils étaient une sorte de couple ? Son cœur s’emballe et pendant un instant, il se dit qu’il explosera face à la force des sentiments qui l’envahissent alors, face à cette joie qui le fait vibrer. Alicia voulait passer du temps avec lui, trois jours entiers en sa seule compagnie. Et évidemment, qu’il le voulait alors qu’il n’avait pas besoin de réfléchir pour le savoir. Il était d’autant plus heureux que ce soit elle qui ne lui fasse une telle proposition, ignorant le « no more » qu’il se donnait déjà pour mission de transformer en un « again » qu’il désirait déjà. Un tendre sourire étire ses lèvres alors que sa main se glisse dans la sienne pour sceller ce marché – et évidemment, qu’il tire un peu sur sa main pour l’attirer à lui et l’embrasser tendrement. Il se recule un peu, sourire qu’il ne parvient pas à chasser de ses lèvres tant l’idée de passer autant de temps avec elle l’enchante. « Deal. » ajoute-t-il, comme si ce n’était pas assez évident. « Enfin… Faut juste me promettre que tu tomberas pas follement amoureuse de moi, ça risque d’être compliqué... » Il en rit, finalement – et surtout, il espérait être lui-même capable de suivre ce qu’il venait d’énoncer, sans en être réellement convaincu. « Ça et faut aussi me promettre de pas me tuer dans mon sommeil. C’est peut-être ton plan, en fait. » Miles avait ce besoin de la taquiner un peu, de retrouver ce qui se rapprochait de la normalité pour eux. Cette fois, c’est à lui d’être quelque peu stressé alors qu’il se dit que peut-être, c’était l’occasion d’enfin lui offrir le cadeau qu’il avait prévu pour elle. « Bouge pas, j’ai un truc pour toi. » Il se relève et file récupérer une enveloppe dans le meuble du bureau installé dans sa chambre avant de revenir. Il s’assoit à nouveau à ses côtés et lui tend alors le cadeau auquel il avait pensé depuis des semaines déjà. « Je savais pas vraiment quand te l’offrir et c’est pas grand-chose de toute façon, ça se peut tu vas pas aimer en plus mais… bref. » A l’intérieur de l’enveloppe, Alicia trouvera deux tickets pour les jardins britanniques royaux, appelés aussi Kew garden. Il connaît son amour pour les plantes et il s’était dit que ça devait être une bonne idée. On lui avait assuré que c’était-là bas qu’on trouvait une des plus grandes collections de plantes au monde et que quiconque étant passionné par la végétation y trouverait son bonheur. Il guette la réaction d’Alicia, Milo, espérant avoir visé juste cette fois alors que ce cadeau revêtait une importance particulière alors que leur relation l’était tout autant. Il avait voulu bien faire cette fois et non plus la chercher comme il le faisait habituellement. « Je t’ai pris deux tickets mais t’y vas avec qui tu veux, et peut-être que t’y es déjà allée et dans ce cas t’auras qu’à les offrir à quelqu’un d’autre. » Le sorcier hausse les épaules comme si cela n’avait pas d’importance alors que c’était loin d’être le cas, tandis qu’il espérait, évidemment, qu’ils y aillent ensemble.

Spoiler:

(25 décembre, matin)

Elle a le cœur battant et l'impression de dire une bêtise mais aussi la meilleure idée qu'elle puisse avoir. Et c'était parfaitement représentatif de tout ce qu'elle vivait vis à vis de l'ancien serpent, cette sensation d'être toujours tiraillée entre les bons sentiments et ce qu'elle ressentait auprès de lui mais aussi ceux plus méfiants, attachés à une vieille rancune jamais totalement effacée, aux mots de ses proches à propos de cette équipe dont il avait fait partie. Vieille guerre sur le terrain de quidditch qui commence pourtant à dater maintenant, car si cela fait déjà un peu plus de deux ans qu'ils ne sont plus à Poudlard et ne revêtent plus l'uniforme, les mots et les actions restent mais s'effacent progressivement, les rapports changent. Ne serait-ce que parce que le contexte de leurs rencontres est différent aujourd'hui mais aussi parce qu'ils ne sont plus les adolescents d'autre fois, elle y songe brièvement Alicia lorsqu'elle sent la main de l'auror attraper la sienne afin de la serrer. Elle avait noté la surprise sur son visage, ce contentement qui avait teinté ses traits et apaisé son cœur de soulagement et en un rien de temps, elle était maintenant attirée vers lui et ses lèvres capturées. C'était ça, qu'elle voulait, qu'elle s'était aussi imaginé pour ce programme de trois jours avec l'anglais. Des baisers, des caresses, parmi tout le reste où elle apprendrait un peu mieux à le connaître, au risque de finir par le détester ou qu'il ne le fasse vis à vis d'elle. Elle ne pouvait plus se mentir et reconnaissait enfin qu'elle appréciait tant ses baisers et qu'elle en avait même besoin, ce dernier échangé qui lui laissa une sensation chaude sur les lèvres en se séparant de lui, tout de même surprise par son initiative sans tout à fait l'être parce qu'il était celui qui initiait le plus entre eux deux. Toutefois la sorcière espérait qu'il n'ait alors pas compris de travers et que tout cela ne serait pas juste l'occasion de s'oublier charnellement durant trois jours, quand bien même cela lui plairait aussi. Alicia se disait alors qu'elle pourrait se faire une idée après ces trois jours et voir ses vraies motivations vis à vis d'elle si c'était l'option qu'il choisissait. Mais c'est sa remarque qui la fait redescendre de ses suspicions, roulant les yeux un instant pour la commenter comme à leur habitude, il l'embêtait et elle y réagissait, sujet de l'amour d'ailleurs bien souvent exprimé de la part de l'auror. « Non je laisse ça à Marcus, je sais que je serais incapable de rivaliser avec.. ce que vous avez. » son sourcil se soulève d'un air de tester sa réponse et le rire de son collègue agrandit son propre sourire avant de l'écouter parler de son soit-disant plan. « j'ai pas besoin d'attendre que tu dormes pour ça, love. » léger smirk sur les lèvres après l'énonciation de ce surnom qu'il était celui qui avait commencé le premier à l'employer, Alicia ajuste sa position assise tout en étant surprise de le voir se lever chercher quelque chose pour elle.

Quand ses doigts récupèrent l'enveloppe et qu'elle comprend le sens du présent, la brune relève ses yeux caramels à son adresse avec intérêt et curiosité. Lui avait-il vraiment acheté un cadeau de noël ? Elle ne sait premièrement pas qu'en penser, elle est touchée évidemment, mais tellement surprise. Ses doigts ouvrent l'enveloppe afin d'en tirer deux billets pour le Kew Garden et son cœur s'emballe, le sourire soudainement fané. Des souvenirs lui reviennent aussitôt d'un moment de sa vie assez particulier si ce n'est celui le plus compliqué et pendant un temps, elle reste silencieuse Alicia, assumant les émotions allant de paire avec ce à quoi elle pense et se remémore. L'attention de Miles reste pourtant ce qui surpasse tout autre sentiment et ce qui la sauve d'un retour en arrière un peu trop brutal, un sourire plus faible venant orner ses lèvres pendant qu'elle observait les petits dessins des tickets avant de relever son regard vers Milo. Elle savait qu'elle n'avait rien dit depuis le début et que cela devait sonner étrange, peut-être même malaisant pour lui alors elle tenta de se rattraper. « Je n'y suis jamais allée, c'est.. » elle n'a pas les mots, ils se bloquent littéralement dans sa gorge le temps de se faire à l'idée. Petit à petit alors que ses pensées s'entrechoquent, elle saisit aussi pleinement que Miles vient de lui offrir un cadeau de noël et encore une fois son cœur s'emballe mais pour une meilleure raison et un meilleur sentiment. Son sourire se fait plus beau à cet instant et elle se penche alors vers lui afin de lui embrasser la joue comme le ferait une enfant auprès de son amoureux. « Merci Miles, tu n'aurais pas pu mieux choisir. » et elle en est ravie, prenant un billet entre ses doigts et le lui tendant. « T'es obligé de venir avec moi maintenant ! Peut-être demain, si ils sont ouverts. » Alicia attend qu'il attrape son ticket avant de serrer à nouveau ses genoux entre ses bras, posant son menton sur le haut avant de regarder par la fenêtre. « il neige aujourd'hui.. » un sourire étire ses lèvres, elle pense à ses frères et ses sœurs avec qui elle serait allée courir dans la neige en pyjama. Au lieu de cela, elle est au chaud ici, avec lui et sa simple présence lui permet de bien plus supporter leur manque. « je propose qu'on reste au chaud et qu'on teste cette chose là-bas.. » elle lui désigne la console trônant à côté de sa télévision et lui ayant déjà maintes fois attiré l'œil lors de ses visites. « à part si tu as peur que je te batte à plates coutures.. ce que je comprendrais évidemment.. mais peut-être que tu peux t'attendre à un miracle de noël, ne perd pas espoir. » aussi taquine que possible, elle ancre son regard au sien alors qu'une part d'elle trouve étrange tout autant qu'adore le fait qu'ils soient en pyjama à bientôt tester un jeu vidéo. Elle a aussi très fort envie de l'embrasser mais se retient encore, peu habituée à l'idée d'en avoir la liberté complète ainsi que celle de l'assumer, plusieurs choses s'ajoutaient mentalement à sa liste de choses à faire durant ces trois jours. Battre à plates coutures Milo à sa console, l'embrasser, l'embrasser, l'embrasser, connaître quel est son plat préféré et lui trouver un super cadeau de noël.

(25 décembre, matin)

Il a un sourire idiot sur les lèvres parce qu’Alicia a utilisé ce surnom particulier qu’il lui attribuait habituellement, celui qu’il avait d’abord utilisé pour l’agacer mais qui avait fini par être le sien, celui auquel il l’associait tout naturellement. Alors l’entendre quitter les lippes de la brune avait une saveur particulière alors qu’il ne pensait pas l’entendre un jour. Il choisit pourtant de ne pas s’y attarder car il sait bien qu’une remarque de sa part pourrait tout gâcher et perturber leur équilibre précaire. Ce n’était pas le moment, pas alors qu’il lui offre ce cadeau auquel il avait un peu trop pensé. Il appréhendait sa réaction parce qu’il n’était pas supposé lui offrir quoi que ce soit, pas vrai ? Ils n’étaient que d’anciens ennemis trouvant à peine un terrain d’entente parce qu’ils travaillaient ensemble, rien d’autre. Les moments plus intimes qu’ils partageaient ne signifiaient rien – ils ne devaient rien signifier et n’être rien de plus que des exutoires à cette tension qui les liait, pas vrai ? Parce qu’il n’a pas envie de s’interroger à ce sujet, conscient que ce serait bien trop risqué. Pourtant, les tickets que l’ancien joueur de Quidditch offre à Alicia n’ont pas été choisis au hasard, il y avait véritablement réfléchi afin d’être sûr de ne pas se tromper. En dépit de cette réflexion, il reste inquiet, craignant d’avoir fait le mauvais choix voir même d’être aller trop loin en prenant cette liberté. Le regard de l’anglais porté sur Alicia, il fronce les sourcils quand elle se fige et s’inquiète alors. Avait-il commis une énième erreur ? Sans doute, autrement, elle ne réagirait pas comme elle le faisait, pas vrai ? Son silence dure quelques secondes, instant court et pourtant terriblement long pour le serpent qui guette la moindre réaction révélant ce qu’elle pouvait bien penser de son geste. Quand enfin se partenaire lève les yeux vers lui, Miles n’est pourtant pas plus rassuré car elle ne termine pas sa phrase et que lui n’ose pas parler de peur d’envenimer la situation. Et si elle n’aimait pas cet endroit, finalement ? Il avait cru viser forcément juste parce qu’il connaissait son amour pour les plantes, mais peut-être que ce n’était pas le cas. Quand il croise son regard, il croit y déceler une tempête d’émotions en tout genre et il ne sait quoi en faire, perdu. Lui qui n’a jamais été véritablement à l’aise avec les sentiments se retrouvent à tenter d’interpréter le moindre mouvement sans parvenir à une conclusion le rassurant. Finalement, quand Alicia se penche pour déposer un baiser sur sa joue et le remercie, il expire, n’ayant même pas remarqué qu’il avait retenu sa respiration sous l’effet du stress ces dernières minutes. Il retrouve même le sourire quand la brune lui propose de l’accompagner, ce qu’il avait voulu sans être sûr qu’elle aussi ne partage ce désir. « Hm bon ok, je t’accompagne, mais interdiction de me frapper sous prétexte que je reconnais pas les plantes, d’accord ? » S’il la taquine, Milo est pourtant presque certain qu’elle en serait capable s’il venait à utiliser le nom de la pire plante du monde – il était convaincu qu’il y en avait une qu’Alicia devait détester de façon viscérale – pour désigner celle qu’elle préférait. Miles récupère le ticket tendu et se lève pour le déposer près de la télé, se tournant vers elle quand la neige est évoquée. « Tu veux peut-être qu’on se lance dans une nouvelle bataille ? Tu pourrais peut-être la gagner celle-là, avec un peu de chance.. » Sourire taquin qu’il lui adresse, Milo est pourtant bien plus intéressé par le programme proposé par la lionne, ne pouvant rêver mieux qu’une journée au chaud, avec elle. S’il est surpris par son intérêt pour sa console, il ne peut que sourire en s’imaginant jouer à ses côtés.

Sans tarder, il allume la télévision et la console, s’empare des deux manettes. Il en pose une sur la table basse et va s’asseoir en tailleur sur le canapé sans lâcher l’autre. « T’es bien trop confiante pour quelqu’un qui n’a même jamais touché à une manette de sa vie... » dit-il en souriant, aimant sans doute un peu trop ces taquineries légères qu’ils échangeaient ces derniers temps et qui étaient si différentes de leur hostilité habituelle. Il tente pourtant de ne pas s’y habituer, convaincu que tout finira par voler en éclats un jour ou l’autre, non s’en manquer de s’écorche le cœur au passage. Il lui tend la main, l’autre maintenant encore sa manette. « Je vais t’apprendre, d’abord. » Face à son regard, Miles lève les yeux au ciel. « Si je te montre pas, tu diras que c’est à cause de ça que t’as perdu, mauvaise perdante que t’es... » L’anglais l’attire à lui une fois sa main dans la sienne, l’incitant à s’asseoir entre ses jambes. Il l’entoure de ses bras, le cœur battant un peu trop fort face à cette proximité retrouvée, venant guider ses mains sur la manette. « Ça s’appelle Street Fighter, c’est un jeu de combat donc rien de bien compliqué. » explique-t-il alors que l’écran présente les différents personnages à choisir. Le futur auror laisse sa collègue faire son choix avant que l’écran ne présente les deux combattants face à face. « Tu dois guider ton personnage avec ça et avec ces touches là, tu peux enchaîner différents mouvements et attaques. » Au fil de ses explications, il guide les doigts de la sorcière en lui montrant chaque mouvement alors créé. « Avec ces combos là, tu peux débloquer des gestes plus puissants… Et t’en auras besoin pour me battre, c’est sûr ! » Forcément il ne peut que se vanter, convaincu qu’il est impossible qu’Alicia ne parvienne à le battre. Milo la laisse s’entraîner quelques instants, posant son menton sur son épaule en la regardant faire. Il réalise à quel point le moment est parfait dans sa simplicité, alors qu’il ne faut qu’elle et lui, et ce jeu un peu idiot, pour qu’il passe un moment qui rattrapait cent fois déjà les quelques heures passées avec sa famille la veille. « Prête à m’affronter ? » demande-t-il au bout de quelques minutes, même s’il n’avait pas vraiment envie de la voir quitter cette étreinte. « Mais avant, quelque chose d’ultra important... » dit-il en riant avant de venir déposer des baisers sur sa joue, sa mâchoire, alors que ses mains viennent glisser le long de ses côtes pour chercher à la faire rire. Il a le cœur léger Miles, palpitant cédant un peu plus au charme de la lionne et à ces moments devenus si précieux, instants qui apparaissent comme des éclats de soleil transperçant la brume qui l’entourait.

(25 décembre, matin)

« Non mais tu me vois vraiment faire ça ? » une fausse mine outrée habille les traits de son visage avant qu'Alicia n'ajoute « de toute façon tu vas évidemment les apprendre par cœur d'ici là donc il n'y a pas de crainte à avoir voyons.. » et évidemment qu'elle n'était pas sérieuse mais elle aimait bien ce jeu taquin qui prenait place entre eux relativement facilement et rapidement ces derniers temps, ça lui changeait les pensées aujourd'hui, tout comme cette proposition de découvrir sa console. « je t'ai juste fait une faveur la dernière fois, je savais que ton égo allait mal le prendre si je te faisais manger trop de neige en public.. tu devrais même me remercier. » elle hausse une épaule et fait mine d'être plus grande que tout ça, de ce sujet qui aurait pu lui faire grincer des dents et dont elle faisait mine que ça ne l'avait pas agacé alors que si. Mais lui offrir la preuve de son ennui serait perdre doublement face au Bletchey qui n'en aurait été que ravi. Et alors que Alicia l'imite en prenant une position en tailleur, elle rit légèrement à sa remarque, évidemment qu'elle faussait sa confiance mais ça ne l'empêchait pas d'y croire. Main tendue et Alicia y glisse la sienne sans vraiment comprendre où il voulait en venir, prête à réfuter par pur réflexe la première bêtise qu'il pouvait lui dire. « M'apprendre ? » mais elle se résigna pour ses bras chauds – et quel inconfort vraiment, ce n'était absolument pas ce qu'elle recherchait évidemment. « si je suis mauvaise perdante, oublie pas que t'es dix fois pire. » grommèle t'elle tout en s'installant, jouant des épaules tout contre lui pour se caler au mieux. Alicia en oubliait presque sa manette, le jeu face à eux qui éveillait les couleurs de la télévision tant elle appréciait être tout contre lui, ce n'était vraiment, vraiment pas une mauvaise décision cette partie de jeu-vidéo.

Alors Alicia écoute attentivement chacune de ses phrases, indications sur la nature du jeu, la façon de battre l'autre personnage grâce à de multiples enchainements. Ravie qu'il s'agisse d'un jeu comme celui-ci tandis que la sorcière fait défiler les personnages à l'écran afin d'en choisir un, elle choisit l'agilité à la force brute et espère que son choix sera judicieux. Les mains de Milo guidant les siennes au dessus de la manette, elle avait chaud Alicia mais se taisait, appréciant silencieusement la chaleur de ses doigts, de son souffle s'écrasant sur sa nuque. Elle sentait son parfum naturel, essayant de rester le plus possible concentrée afin de mieux pouvoir performer ensuite, elle n'était pas là que pour le câlin Alicia, elle était là aussi pour le gagner. Et tandis que l'entraînement commence, Alicia s'y applique en sentant le menton de son instructeur du jour sur son épaule – ce qui n'est pas sans lui arracher un sourire attendri – moment de complicité où quelques rirent apparaissent lorsqu'elle tombe par mégarde de la plateforme. « toujours. » même si pas tout à fait en réalité, Alicia aimait l'idée de cette assurance dont elle ne se détachait pas en sa présence lorsqu'il s'agissait d'être en duel contre lui. « ce serait quand même beaucoup plus simple avec la magie. » ajouta la sorcière au sujet des personnages avant d'être emportée loin du jeu par de multiples baisers sur sa joue et sa mâchoire, des mains baladeuses dans le simple but de la faire rire et ça fonctionne, elle en relâche sa manette avant de se retourner en direction du brun en tentant de l'interrompre dans son attaque, glissant ses propres mains à ses bras puis ses côtes. Ce n'est pourtant pas assez, le rire de l'auror la fait fondre sur place tandis que le sien s'y mêle à cause de sa fourberie. « Nooon, déconcentration, c'est pas du jeu.. je vais tout oublier. » tente t'elle de se défendre tout en s'extirpant de ses bras à contrecœur, à genoux sur le canapé et ses mains relevées de façon à se confronter aux siennes pour les empêcher de plus d'action, elle y enlace ses doigts naturellement et son regard accroche le sien. D'un mouvement impulsif, Alicia se penche alors vers lui pour l'embrasser, capturer ses lèvres d'envie et d'affection, sourire qui ne la quitte pas en le faisant avant de se reculer aussi vite qu'elle ne s'était avancée vers lui au moment de le sentir prêt à la capturer. « On a un combat à mener Bletchey. » le reprend t'elle alors en faisant comme si elle le sermonnait alors qu'elle était celle qui venait de l'embrasser.

Assise à nouveau en tailleur et son sourire ne voulant pas quitter ses lèvres, Alicia rattrape sa manette. Les premières minutes de jeu ne sont pas si faciles et pendant un temps, elle ne sait pas si il fait exprès de diminuer ses compétences afin de l'aider mais c'est dans un coup d'épaule par la sienne qu'elle lui précise « tu ne me laisses pas gagner hein. » il n'avait jamais été plus tendre à l'entraînement comme elle ne l'avait pas été non plus, alors elle s'attendait à ce qu'il soit le même ici. Et ces deux là jouent, jouent encore et encore, pendant des minutes qui deviennent une bonne heure et demi, voir deux. Elle en a un peu mal aux pouces et sa manette est presque brûlante par son utilisation mais le moment passé avec lui se fait le plus plaisant possible alors qu'ils s'amusent sans s'ennuyer une seule fois. Quand Alicia gagne pour la première fois, ils peuvent attribuer cela à la chance du débutant mais quand elle réussit à le battre en un enchainement vraiment bon pour la seconde fois, la brune lève les bras en l'air et s'exclame de joie par l'excitation qui l'envahit, petite danse lui faisant remuer les hanches et bouger ses bras sur ce canapé qu'ils n'avaient toujours pas quitté. Sa manette tombe alors au sol du côté du Bletchey et elle s'interrompt mais l'arrête lui aussi alors que son bras se tendait déjà vers l'objet. « Attends ! » sa main s'appesantit sur son épaule, un air un peu dramatique sur le visage. « le sol est en lave, on ne peut pas la sauver, c'est trop tard. » et elle espère qu'il comprendra le jeu dans lequel elle les amenait soudainement, attrapant sa manette à lui et la déposant aussi au sol. « oh nooon, elle aussi.. » ses deux mains sur les épaules de Miles désormais, elle continue d'un ton grave. « comment on va faire pour manger et pour aller ailleurs.. » un sourire finit par fendre ses lèvres alors qu'elle a envie de l'embrasser mais tente de faire taire cette envie en continuant ce jeu. « la lave rend l'appart de plus en plus chaud, elle est surement dans chacune des pièces, le navire sur lequel nous sommes est si étroit.. » il ne restait plus qu'à lui de créer avec elle la suite de cette histoire, épopée complice, Alicia debout sur son canapé, attendant la participation joueuse de son acolyte et amant.

(25 décembre, matin)

Si on lui avait dit qu’il passerait le 25 décembre dans son salon, Alicia blottie contre lui, à lui expliquer comment fonctionnait son jeu vidéo, Miles ne l’aurait jamais cru. Il aurait encore moins cru qu’elle oserait lui proposer de passer trois jours avec elle et pourtant, c’était ce qu’elle venait de faire pour le plus grand plaisir du futur auror. Il ne pouvait finalement pas imaginer meilleur noël et il était finalement ravi de voir que les fêtes s’étaient mal passées pour lui, puisque c’était ce qui l’avait mené à ce moment. Il avait l’impression que c’était là la place naturelle de la brune, contre lui, à perturber ses sens et enchanter un peu plus son cœur. Comment en douter quand son palpitant s’emballait au rythme de ses rires, quand son parfum chatouillant ses narines et ses cheveux frôlant sa peau faisaient naître un sourire béat sur ses lippes ? « Ce serait moins marrant, par contre. » avance-t-il avant de chercher à distraire Alicia avec ses baisers et ses mains, cherchant à la faire rire dans le simple but d’entendre à nouveau sa mélodie préférée. Elle lui échappe pourtant et se retourne vers lui alors qu’il tente encore de l’avoir, mains qu’elle rattrape et qui se superposent. Son regard accroche celui de la lionne quand leurs doigts s’enlacent, coeur qui loupe un battement face à la tendresse qu’un geste si simple parvenait pourtant à éveiller en lui avec force. Le sorcier ne s’attend pas au baiser qui suit, toujours un peu étonné quand elle initie certains contacts alors même que ce fait devenait de plus en plus récurrent. Fait qui le pousse à sourire contre ses lèvres alors qu’il répond instinctivement à son baiser, baiser un peu trop court à son goût – mais ils allaient passer trois jours ensemble alors il pourra y remédier, pas vrai ? Ses bras s’apprêtent pourtant à l’entourer pour la garder contre lui mais Alicia s’échappe, soupir quittant ses lippes alors qu’il se redresse et récupère sa manette. « On aurait pu jouer plus tard hein... » Pourtant il n’hésite pas à se lancer dans le jeu une fois qu’ils sont tous les deux prêts, peinant encore à croire qu’ils sont tous les deux en train de s’amuser avec cette console moldue. Coup d’épaule qui attire son attention, Milo hausse un sourcil vers elle. « Jamais. J’étais juste en train de m’échauffer, j’espère que t’es prête à perdre maintenant que je suis prêt ! »  Assurance qui se traduit par son sourire arrogant – après tout, il avait toutes les raisons du monde de croire qu’il gagnerait puisqu’il avait bien plus d’expérience que la brune dans ce domaine. C’est d’ailleurs bien ce qui arrive pendant des heures, victoires que le futur auror enchaîne avec fierté – même si l’ambiance reste légère entre eux, compétition qui reste bonne enfant en dépit de leur acharnement mutuel à vouloir l’emporter sur l’autre. Pourtant, Alicia apprend vite et après une première victoire hasardeuse, elle parvient à véritablement le battre avec talent. S’il aurait pu être offusqué, le serpent ne peut que sourire et fondre un peu plus en voyant sa partenaire aussi joyeuse, dansant pour célébrer sa victoire. Par merlin, comment était-il supposé rester de marbre quand elle se montrait si adorable en sa compagnie ? « Hm c’était la chance du débutant… » dit-il pour la forme, bien trop occupé à l’admirer exprimer sa joie pour mal prendre sa défaite.

La manette de sa collègue finit au sol, geste qu’il interrompt de justesse quand elle l’empêche de la rattraper. Il fronce les sourcils Milo, ne comprenant pas vraiment ce qui pouvait lui prendre pour agir de la sorte. Se tournant vers elle, un sourire entendu étire ses lèvres quand enfin, il comprend à quel jeu elle voulait se livrer, plus encore quand elle sacrifie sa deuxième manette. Prêt à la rejoindre dans ce jeu sans la moindre hésitation, le sorcier se relève sur le fauteuil, saisissant sa baguette pour corser leur jeu. « Mais attends… Ça ne serait pas une île que je vois là-bas ? » demande-t-il en plissant les yeux et en désignant l’îlot de la cuisine du doigt. Alors usant de la magie, il attire les oreillers de sa chambre, les agrandit et les fait léviter en traçant un chemin jusque l’îlot avec ceux-ci. « Je crois qu’on peut l’atteindre si on s’aide de ces rochers ! » Autre sort lancé, il créé de fausses explosions digne de mini feux d’artifices survenant de façon aléatoire près des oreillers en lévitation pour les surprendre. « On dirait qu’on a quelques obstacles devant nous… Prête ? » Confirmation de la sorcière obtenue, Milo saute du fauteuil jusque la table basse, avant de sauter vers le premier oreiller. Il rit quand il peine à se stabiliser, sursautant à cause de l’explosion survenant au même moment. C’est ainsi que son passés les prochaines minutes, à sauter et à rire, à s’assurer que l’autre continue à suivre, jusqu’à franchir le dernier saut permettant à Miles d’atterrir sur l’îlot. Il s’écarte et laisse de la place pour qu’Alicia puisse le rejoindre, les deux futurs aurors se retrouvent alors debout sur le meuble, ne laissant que peu d’espace entre eux. « Ouuuf, je crois qu’on a réussi ! » Main qu’il lui tend pour frapper dans la sienne dans un high five victorieux, il en a mal aux joues à force de rire aussi bêtement. « On peut se ravitailler ici mais je crois que l’île principale se trouve comme par hasard dans ma chambre, à la place de mon lit donc il faudra qu’on s’y rendre.. » Il hausse les sourcils d’un air entendu alors même qu’il ne fait qu’en rire, trop occupé à profiter de ces instants avec elle pour penser à autre chose – même si évidemment, Alicia était bien trop jolie pour que ces idées ne s’effacent totalement de son esprit. Ouvrant le frigidaire grâce à sa baguette pour chercher de quoi manger, il doit se faire violence pour ne pas coller un peu trop la brune et quérir cette proximité dont il avait de plus en plus de mal à se défaire. « Par contre demain je suis supposé voir Marcus il.. il aime pas trop les fêtes non plus. Tu veux venir ? Je trouverai bien une excuse pour expliquer que t’es là, t’inquiètes je lui révélerai pas à quel point t’es accroc à ma compagnie. » Regard complice qu’il échange avec elle, il préfère garder pour lui à quel point il ne pensait pas ce qu’il disait et, surtout, à quel point il était celui qui craquait un peu plus pour elle à chaque instant.

(25 décembre, matin)

La manette tombe au sol et son regard se relève vers le sien, comprendra t'il alors ou elle veut l'emmener ? Dans une contrée imaginaire faite d'inventions et de péripéties innocentes et marrantes, Alicia perd en sérieux et concentration pour se lancer dans une nouvelle épopée avec Miles tandis que la lave est censée prendre place sur le moindre centimètre au sol, les rendant obligés de se livrer à des acrobaties périlleuses. Rien qui ne puisse toutefois faire peur aux aurors en devenir qu'ils étaient et qui se démenèrent alors comme première mission de s'amener jusqu'à l’îlot de la cuisine, rochers coussins, sauts hasardeux ponctués d'explosions qui la firent sursauter à de nombreuses reprises dans des rires incontrôlés. Elle en eut le souffle court et des cheveux devant les yeux lorsqu'enfin, la lionne attrapa la main de son acolyte afin de grimper sur leur destination. A l'étroit sans que ça ne la dérange, elle laissait ses mains la maintenir sur le plan de travail puis grimper sur le corps de Milo désormais penché afin de récupérer par la magie des mets divers. Une main passe dans sa longue chevelure brune pour tenter de discipliner le tout, l'autre pianote innocemment vers ses côtes en riant légèrement. « Comme par hasard oui.. quel drame. » ajouta Alicia en feignant l'innocence, un sourire creusant ses joues. « tu as du chocolat ? » lui souffla t'elle, sortant sa propre baguette pour actionner alors un sort du quotidien qui commença par lui-même à arranger une casserole sur un feu qui s'alluma, la bouteille de lait venant se déverser légèrement à l'intérieur, plaquette de chocolat se brisant en plusieurs morceaux avant de plonger dedans.. elle adorait la magie. Bien vite, une odeur chocolatée se répandit dans la cuisine ce qui ne manqua pas d'accentuer son sourire, il s'agissait là de l'une de ses senteurs préférées à noël. Sourire qui se mesura légèrement lorsqu'il mentionna son meilleur ami, un poil jalouse d'avoir à partager son second jour avec le Flint mais Alicia se tut, comprenant depuis peu de temps combien il était particulier de passer des fêtes de fin d'années sans que ce ne soit agréable. « Pourquoi pas.. j'étais censée voir Vesper à un moment pendant les fêtes, peut-être qu'on peut vous rejoindre le soir.. » et c'était presque instinctif et naturel de mêler la blonde à tout cela, comme si ce quatuor était rempli de promesses et qu'ils ne s'en rendaient pas encore tout à fait compte mais que le destin si. « et je ne suis pas accro.. c'est toi qui dépend de moi là, pour ne pas tomber d'ailleurs. » sa main se met à pianoter tout près de ses côtes tandis qu'à tout moment, Miles pouvait chuter dans la lave si il faiblissait. Au lieu de cela, le feu se coupa, la magie avait continué d'opérer et la casserole déversa son bon chocolat chaud dans deux tasses ayant lévité des placards de l'auror. Installées sur un plateau avec ce que Miles leur avait trouvé, ce dernier lévita jusqu'à la chambre avant eux. Alors Alicia entreprit de replacer les coussins agrandis sur leur route et s’élança la première, sautant sur l'un puis sur l'autre et enfin le canapé. « oh au fait, le dernier qui arrive est un gnome pas beau ! » elle se mit à rire en voyant sa réaction, redoublant d'efforts et de vitesse pour passer la première la porte de la chambre tandis qu'Alicia s'était élancée sur le lit dans un plongeon une seconde tout juste avant lui. Dans un rire partagé, elle lui attrapa alors un bout de son jogging pour le prévenir tout en le tirant sur le lit. « t'as failli mettre ton pied par terre, gnome ! » évidemment que le surnom n'allait pas lui plaire mais elle le fit taire en plaquant l'une de ses mains sur sa bouche, s'approchant doucement. Lorsqu'Alicia retire sa main, ses lèvres sont si proches des siennes qu'elle pourrait l'embrasser mais au lieu de ça, elle en profita pour y placer d'un geste rapide une madeleine qu'elle avait dérobé du plateau non loin. Un nouveau rire en le voyant réagir la bouche pleine cette fois, elle s'extirpa de lui comme elle le put en s'asseyant un peu mieux, à sa place et sous les couvertures. « faut bien que tu prennes des forces, non ? » elle sourit et hausse les épaules, taquine et prête à attaquer son petit-déjeuner.


Ils ont fini par quitter l'appartement, un peu tardivement pour la matinée mais le sourire aux lèvres et l'engouement de ces trois jours offerts comme promesse. C'est Alicia qui eut l'idée de l'endroit de leur expédition tandis que bien habillés chaudement, ils avaient transplanné jusqu'au quartier de Camden où chaque année, un marché de noël s'associait à l'animation des boutiques et autres stands déjà appréciés le reste du temps. Le côté moldu leur offrit de beaux sourires et une foule intense en ce jour de fête mais c'est la partie sorcière que Alicia voulait lui montrer, là où depuis quelques années sa famille ne se rendaient plus mais qui possédait toujours une grande part de son affection. Dès lors qu'ils traversèrent un mur de briques, la féérie des fêtes pris une allure plus magique encore et son regard s'émerveillait de chaque détail, se relevant vers Milo de temps en temps afin de pouvoir voir ses réactions face à ce qu'il découvrait. Son bras s'enlaça au sien et son cœur s'emballa car elle n'avait pas osé le faire jusqu'ici, parce qu'ils paraissaient plus proches que jamais en public et que c'était encore nouveau pour elle. « on venait souvent ici en famille avant, jusqu'à ce que mon père et moi ne nous disputions, les petits courraient de partout et les plus grands rejoignaient le parc un peu plus loin qui a des balançoires magiques et tout plein de choses comme ça.. » un sourire doux s'était logé sur ses lèvres malgré qu'elle ait prononcé pour la première fois devant Miles le sujet majeur de ses soucis, de ce qui lui malmène son cœur de grande sœur mais aussi maternel depuis quelques années maintenant. « tu veux tester le palais des glaces ? parfois on trouve des crèmes glacées et pas que des miroirs.. » drôle de concept mais humour sorcier, attraction qui lui plaisait pour toutes les surprises que les gérants en partenariat avec Florian Fortârome leur proposaient. Chaque année le parcours changeait, se confrontant à leurs reflets mais aussi des sortes de miroirs à interprétations qui pouvaient aussi bien les relooker que leur offrir une chance de se voir plus jeunes ou plus vieux.

(25 décembre, matin)

Plaquette de chocolat sortie de ses placards grâce à sa baguette, il laisse Alicia s’en occuper alors qu’il prépare le plateau qui leur permettra de prendre un bon petit-déjeuner dans sa chambre. Il savait déjà qu’il n’y aurait jamais meilleure façon de commencer la journée qu’en la démarrant près de la brune, à entendre son rire raisonner entre les murs de l’appartement. Quand l’odeur du chocolat se répand dans la pièce, il se dit que c’était peut-être à ça qu’il aspirait finalement, plus tard, à vivre des matinées peuplées de rires et de sourires, d’odeurs sucrées et de jeux, de ce sentiment si particulier d’avoir l’impression d’être à sa place tant il se sent bien. Milo chasse ces pensées, conscient qu’il s’agissait d’un terrain sur lequel il ne devait pas s’aventurer pour le bien de leur relation. Tout était parfait actuellement, alors pourquoi devrait-il se perdre dans des réflexions qui ne feront que tout compliquer ? Il acquiesce alors, peu surpris de voir Vesper ajoutée à ce trio qu’ils auraient du former le lendemain pour devenir ce quatuor qui passait de plus en plus de temps avec lui. Morceaux de brioche qu’il coupe et pose sur le plateau, y ajoutant de la confiture, il doit se faire violence pour ne pas céder et rire en sentant les doigts d’Alicia sur ses côtes. « Sauf que je suis pas seul et que j’ai des otages… Si tu fais ça, j’emporte la brioche avec moi ! » menace lancée d’un air théâtral, les tasses rejoignent finalement la nourriture déposée. Miles ajoute quelques gâteaux supplémentaires, pas tout à fait sûr de ce qu’elle voudra manger et voulant parer à toute éventualité. La plateau lévita naturellement alors devant eux, se rendant vers la chambre tandis que la brune positionne les coussins face à eux. Elle est la première à se lancer, anglais qui la suit de près et qui éclate de rire quand elle lance un énième challenge entre eux. « Non mais t’es obligée de tricher et de prendre de l’avance car tu sais que tu vas perdre, sinon ! » râle-t-il plus pour la forme qu’autre chose. Redoublant d’efforts, il tente de la rattraper et la talonne sans jamais réussir à la doubler, sautant vers le lit dans un ultime effort de la dépasser à la dernière minute. C’est finalement Alicia qui l’empêche de périr dans d’atroces souffrances dans la lave en attirant sa jambe sur le matelas. L’insulte qui quitte ses lèvres le pousse à entrouvrir les lèvres pour rétorquer mais il n’en a pas le temps car ce qu’il s’imagine être un baiser fini par être une madeleine fourrée dans sa bouche. Pour toute vengeance, il prend un oreiller qu’il lui envoie, se redressant alors qu’il termine la madeleine. « Tu réalises que je vais me venger, pas vrai ? » Pas maintenant, pourtant, alors qu’il est trop occupé à prendre place à ses côtés et à déjeuner avec elle, le cœur léger.

Son regard s’attarde sur les stands et sur l’ambiance si particulière qui régnait au sein du marché. Ce n’était pas un habitué de ce genre d’endroits Milo, lui qui n’avait jamais attaché la moindre importance aux fêtes de fin d’année. Un léger sourire illumine son visage alors qu’il a cette drôle d’impression de retomber un peu en enfance, d’être confrontée à la magie des fêtes comme il aurait du les connaître. C’est mieux encore quand Alicia enlace son bras au sien et elle est bien la seule raison pour laquelle il cesse d’admirer les stands, regard reporté sur elle alors qu’une douce chaleur se répand en lui. Il n’arrive pas à croire qu’ils se retrouvent ainsi en public, près de l’autre au point de ne laisser aucun doute concernant la liaison qui les lie si quelqu’un venait à les croiser. Le froid la rend plus belle encore et il ignore comment elle peut bien y parvenir, Alicia, alors qu’elle finit toujours par lui couper le souffle par sa beauté quand il pense s’y être enfin habitué. Elle le surprend par sa confession, cet aveu si personnel auquel il ne s’attendait pas. Il fronce les sourcils alors qu’il comprend mieux ce qui a pu rendre ces fêtes si particulières au point de la retrouver au centre à la place d’être avec sa famille, relation avec son paternel qui semble être la source des conflits la perturbant. Il n’aime pas ça, le serpent, aurait aimé être capable de chasser tout ce qui pouvait être à l’origine de ses soucis. Il ne voulait que ses sourires, Miles, désir viscéral qui le surprend de plus en plus souvent ces derniers temps. « Allez on y va ! » dit-il à sa proposition, n’oubliant pourtant pas ce qu’elle venait de lui avouer. Posant une main sur la sienne, il la suite alors qu’elle connaît bien mieux le marché que lui et qu’elle sait où aller. « T’as déjà pensé à revenir ici rien qu'avec tes frères et sœurs ? » Sans son père, sans celui qui semblait tant la troubler. Il avait dit ça d’un air faussement distrait car il n’a pas envie qu’Alicia ne plonge dans des souvenirs trop compliqués à gérer. Il ne veut que trouver le moyen d’alléger ce qui la pesait. « On devrait aller voir les balançoires après, je parie que je vais plus haut que toi !» Réflexion plutôt enfantine mais le futur auror avait envie de continuer sur cette lancée détendue sur laquelle ils étaient depuis le réveil. Enfin, les voilà devant le palais, tickets achetés avant de pénétrer à l’intérieur de celui-ci. Il vient saisir sa main, doigts qui s’entrelacent naturellement aux siens. Ils s’arrêtent face à un premier miroir qui déforme leurs traits, ce qui ne manque pas de faire rire le sorcier. « Wow t’es bien plus belle comme ça en fait ! » Taquinerie lancée spontanément alors qu’il s’empresse d’attirer la brune vers le miroir suivant, agissant comme un enfant impatient d’absolument tout découvrir. Cette fois, le miroir les montre tels qu’ils seront dans une trentaine d’années. Sourcils arqués, il passe une main sur les épaules d’Alicia, ignorant ce traître de cœur qui s’emballe en se disant que ça pourrait être eux d’ici trente ans, s’il était assez chanceux pour pour l’avoir encore dans sa vie. « Je suis pas étonné de voir que je suis encore trop bien conservé. » Il en rit, forcément, comme c’est bien souvent le cas. « Tu nous imagines dans trente ans ? Moi je suis sûr qu’on sera encore capable de botter les culs d’absolument chaque gobelin que l’on croisera. » Qu’importe ce qu’il fera, finalement. En revanche, il peine à chasser cette envie de la savoir encore là, dans sa vie, d’une façon ou d’une autre, calmant difficilement la course infernale de son coeur.

(25 décembre, matin)

Il y a la main de Miles qui s'attarde sur la sienne et son regard qui tombe sur le geste qui pouvait paraître anodin mais faisait partie d'un tout qui la comblait en ce jour, qui l'apaisait. Elle oubliait alors qu'ils n'étaient pas censés s'afficher ainsi en public, qu'à tout moment on pouvait les reconnaître et briser cette bulle d'intimité secrète qu'ils avaient fini par assumer d'apprécier pour passer ces quelques jours rien qu'entre eux. Il s'agissait de Miles et d'Alicia, rien d'autre et en ces jours particuliers, c'était tout ce dont elle avait besoin. Rien de plus, réalisant au fond que tout le reste saurait la blesser quand lui ne le ferait pas. Elle découvrait une forme de confiance et de sécurité chez l'auror qu'Alicia n'avait jamais remarqué avant, quand le champ familial n'arrivait plus à la respecter et avoir sa confiance, l'anglais le savait. Et c'était le genre de réalisation qui la poussait à baisser entièrement sa garde et tout simplement profiter, profiter de ce jour enneigé avec la chaleur de son bras enroulé au sien, profiter de ses sourires et la façon dont ils réchauffaient son cœur. Elle l'acceptait car elle en avait besoin, car elle était fatiguée de se battre pour paraître forte et inaccessible lorsqu'au fond elle était abattue et dans le simple besoin d'un repère, de lui. Aussi étonnant cela pouvait l'être au vu de leur histoire. Et c'est plus fort qu'elle, même si la sorcière essayait de ne pas penser à sa famille et aux dernières phrases échangées – criées – envers elle, leur sujet glisse sur ses lèvres avec une aisance qui l'étonne un peu, il était rare qu'elle s'épanche sur cette partie là de sa vie, d'autant plus avec lui. Ça lui paraissait pourtant si facile à ces instants et elle secoua légèrement la tête à sa question. « non, ça ne ferait que créer des problèmes. » car son père penserait qu'elle les retourne contre lui, qu'elle cherche à diviser sa famille même si ce n'était pas le cas. Et un voile de tristesse passe dans le regard de la sorcière qui relève son attention vers le fond du marché de noël, en direction des balançoires en écoutant la réflexion de son compagnon. Un petit sourire réussit à dessiner ses lèvres. « dans tes rêves. » et dans les siens, ils s'envolaient tous les deux pour de bon rejoindre des nuages plus hauts que tous leurs soucis.

Alors cette escapade au sein de l'attraction est l'idéal pour lui changer les idées, main saisie par l'auror qui enlace ses doigts aux siens et elle se sent déjà réchauffer de l'intérieur. Si le premier miroir ne rime à rien, le rire du sorcier, sa réflexion puis la langue tirée en sa direction qu'elle lui répond ont de quoi lui alléger l'humeur. Lorsqu'ils voient leurs reflets plus âgés, elle est premièrement perturbée de ressembler autant au souvenir qu'elle possédait de sa mère, enfin, l'image de leurs mains enlacées alors qu'ils sont dans leur cinquantaine a de quoi lui provoquer un soubresaut au cœur auquel elle ne s'attendait pas. Le tableau l'étonne et à la fois semble particulièrement juste et Alicia relève son visage vers celui de Milo au moment où son bras lui entoure les épaules, elle tente de découvrir ce qu'il en pense en observant son regard, car peut-être alors comprendrait-elle ce qu'était ce nouveau sentiment qui venait de naître en elle. Seulement il y a son rire et son air léger et malgré tout, ça la détend. Ce n'était qu'un reflet, non pas un espoir enfoui ni même nommé, ce n'était qu'eux deux reflétés de magie et de vieillesse. Sa main tapote alors les abdominaux au dessus de sa veste. « je suis sûre qu'à cinquante ans la bière aura fait son effet. » elle le taquine, espère même avoir tord et c'est sa question qui la fait revenir à leurs reflets alors que son sourire la quitte, son attention bien plus concentrée à ce qu'ils étaient, ou seraient. « évidemment qu'on en sera toujours capables, l'un de nous sera à la tête du bureau et l'autre à celui du département de sécurité magique.. » elle s'imagine déjà Alicia, une vie toute tracée dans son esprit et elle en rêvait, du moins c'est ce qu'elle pensait. La réalité était qu'elle ne savait pas du tout où elle serait d'ici trente ans, avec ou sans lui, en vie ou non. Doutes qui s'immiscent depuis sa dernière dispute avec son père et qu'elle essaie au mieux d'effacer.

Alors Alicia l'attire vers un autre miroir, du bout de ses doigts tenant toujours les siens, un sourire en arrière pour celui qui semblait excité de découvrir chaque reflet. Ils défilent alors ensemble face à leurs versions inverses en terme de genre, à leurs reflets habillés de vêtements moldus ou clownesques, aventuriers et astronautes. L'un des tous derniers reflets leur présente une version plus jeune, de quelques années à peine et forcément qu'elle reconnaît ce temps Alicia, c'était cette année là que Miles Bletchey avait fait une entrée fulgurante dans sa vie et sur la liste de ses ennemis. « si je nous regarde trop longtemps à cet âge je vais avoir envie de te détester à nouveau. » lui glisse t'elle avant de l'attirer à sa suite dans un dédale plus typiquement moldu avec des couloirs faits que de miroirs. Véritable labyrinthe qui les perd un temps tandis qu'Alicia s'échappe de Milo pour s'en amuser. Leurs silhouettes apparaissent et disparaissent, elle rit lorsqu'elle manque de près de se prendre un miroir et croit enfin le retrouver au fond d'un couloir. Alicia court alors en sa direction en faisant le moins de bruit possible avant de lui sauter sur le dos. « Got ya. » jeu du chat et de la souris où c'était la souris qui avait fini par trouver son prédateur, elle reste perchée sur son dos et lui plaque un baiser sur la joue en enroulant ses bras autour de ses épaules. « on se prend une crêpe ? » lui glisse t'elle avant de revenir à nouveau à terre, collant son corps au sien, son regard se relève vers les beaux yeux du même brun clair qui la hantait depuis des années maintenant mais elle n'avait pas envie de fuir aujourd'hui, elle aimait être l'objet de sa totale attention. Pétillement décorant ses caramels, Alicia lui sortait sa moue parfaite pour soudoyer quiconque et lorsqu'elle eut ce qu'elle désirait, la brune effectua une rapide danse des épaules avant de quitter l'attraction avec lui. A nouveau dans la rue, le froid glisse sur leurs peaux et la sorcière arrange un peu mieux son caban quand une voix l'interpelle soudainement. « Alicia ? » son dos se raidit et elle se retourne aussitôt en direction de son frère qu'elle ne s'attendait pas à voir ici, aujourd'hui, avec Miles. « Alec ? Qu'est-ce que tu fais ici ? » le ton semblait peut-être un poil précipité mais Alicia tenta de ne rien montrer aux deux hommes qui pourtant la connaissaient le mieux ces derniers temps. Son frère se tenait devant eux, les mains dans les poches de son blouson et les regardait tous les deux en tentant de deviner de quoi il s'agissait, ce duo imprévu. Et elle ne savait même pas si il reconnaissait Miles ou sa réputation, si il savait tout simplement qui il était et ni même si elle avait envie que son frère sache. Leur jardin secret était parfait tel qu'il était, non ? « Je suis venu chercher des gaufres pour AJ, il est tombé malade. » - « oh. » et elle fut peinée de se rendre compte ne même pas savoir ce fait, elle était celle qui se démenait pour eux avant, qui faisait ce genre d'actes qu'Alec avait à faire aujourd'hui. Un léger silence s'installa alors qu'elle réalisa qu'elle ne les avait pas présenté. « Alec, voici Miles Bletchey. Miles, c'est mon frère, Alec. Nous.. on est collègues. » - « Ah vous êtes sur une mission pendant noël ? » Alicia haussa légèrement les sourcils, un peu embêtée en ne sachant pas que répondre, elle se retourna en direction de Miles - d'auprès de qui elle se demanda si elle se tenait trop près- en recherche urgente d'une réponse, de l'aide pour se dépétrer de tout ça et revenir à leur normalité pourtant inédite de ce pacte qui les liait pour trois jours.

Il aurait aimé trouver les mots pour réussir à chasser cette mine soucieuse qui obscurcit soudain les traits d’Alicia, savoir lui apporter le réconfort nécessaire pour qu’elle ne pense plus à ce qui pouvait la tracasser. Il réalise alors que même s’ils s’étaient rapprochés ces derniers temps, il y avait encore bien des choses qu’il ignorait sur Alicia, sur cette vie familiale qui semblait être la cause de la tristesse brillant dans ses iris. Milo se contente de lui serrer la main, preuve qu’il était là comme il le pouvait, préférant alors lui changer les idées pour éviter qu’elle ne sombre totalement dans une tristesse qu’elle semblait ne pas avoir possédé jusque là aujourd’hui. Heureusement pour lui, ils se retrouvent dans le palais des glaces, devant cette image d’eux vieillis et qui fait naître de drôles d’espoirs en lui, espoirs qu’il préférait ne pas nommer ni même creuser par peur de cette déception inévitable qui adviendrait alors. Sa main qu’il chasse en riant tandis qu’il secoue la tête à sa réflexion, plus amusé que véritablement vexé. « Tu rêves, je continuerai à prendre soin de ce corps de rêve, je voudrais pas que tu puisses plus l’admirer.. » Et peut-être alors était-ce l’aveu qu’il ne réalise pas, celui qu’il se faisait de cette vie future et dans laquelle la brune se trouvait nécessairement. Le futur qu’elle dépeint lui plaît alors que le serpent peut aisément les imaginer tous les deux, détenant un pouvoir qu’ils auront gagné grâce au travail acharné dont ils faisaient preuve. Terminés les doutes que l’instructeur parvenait parfois à instiller dans son esprit, il aura réussi, aura terminé cette formation et aura une carrière que rien ne saurait entacher. « On sera tellement doués que cette période de l’histoire du ministère restera gravée à jamais dans les manuels.. » dit-il avec un petit sourire, rêveur de cet avenir si prometteur qui semblait se dessiner dans leurs esprits respectifs. Miles tente pourtant de chasser ces espoirs pour pouvoir profiter pleinement de l’instant, conscient que tout pouvait changer bien trop rapidement. Il suit Alicia alors que leurs éclats de rire raisonnent dans la pièce au fil des miroirs découverts, certains absurdes, d’autres pas tant que ça, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent tous les deux à contempler leurs reflets plus jeunes. « Arrête, on sait que tu faisais semblant. » dit-il en haussant les sourcils et en riant comme un idiot. Et pourtant, à voir leurs reflets si jeunes si proches, le sorcier ne peut que se demander ce qu’il serait advenu s’il n’avait pas agi comme un imbécile. Est-ce qu’ils auraient pu s’apprivoiser jusqu’à se fréquenter ? Ou alors, est-ce qu’Alicia ne l’aurait jamais remarqué et que leur relation aurait été basée sur une cruelle indifférence ? Quand bien même leur relation était – et est encore – semée d’embûches, il réalise qu’il ne regrette rien, pas une seule dispute si cela signifiait qu’il se trouvait aux côtés de la lionne, sa main dans la sienne. Tout en valait la peine et si une autre façon de faire avait été possible, l’anglais n’aurait pas voulu risquer ce qu’ils avaient, quand bien même l’équilibre de leur relation restait toujours aussi précaire.     Nouvelle course lancée au sein d’un labyrinthe de miroirs, Milo se retrouvait à chercher Alicia en riant, essayant de se repérer comme il le pouvait entre les différentes glaces mais c’est pourtant la brune qui le surprend, lui sautant sur le dos. Par réflexe, ses mains viennent attraper les siennes pour les maintenir et la garder contre lui, voulant s’assurer qu’elle ne glisserait pas. « Noooon, je suis donc prisonnier de la terrible Alicia Spinnet, tout mais pas ça... » Il rit pourtant alors qu’il penche la tête en arrière, cœur qui loupe un battement quand elle dépose un baiser sur sa joue, geste pourtant anodin qui lui procure un sentiment de joie auquel il ne s’attendait pas. Il n’est pas certain d’avoir un jour éprouvé pareille légèreté, pareil sentiment de plénitude et de joie. Il sait que ça n’est que le fruit de sa proximité, de l’enchantement réalisé par Alicia sur son palpitant cédant chaque jour un peu plus pour elle et ses sourires.

Alicia qui est désormais face à lui, regard levé vers lui et par merlin, comment était-il supposé résister quand elle le regardait ainsi ? « Hm je sais pas... » Il fait mine d’hésiter, Milo, alors même qu’elle lui aurait décroché la lune si elle le lui avait demandé. Il aime cet éclat si particulier qui brille dans son regard et qui la rend plus belle encore, cette lueur qui fait sans doute écho à la sienne alors qu’il a l’impression qu’elle pouvait lire toute la tendresse qu’il éprouvait pour elle et qu’il ne savait masquer. « Bon ok… Mais ne t’imagines pas que tu peux m’avoir avec cette moue à chaque fois, on y va juste parce que j’en ai envie aussi ! » Il n’est sans doute pas convaincant et ça lui est égal alors que Miles rit face à cette danse horriblement adorable qu’elle lui offre pour célébrer sa victoire. Alors qu’ils sortent affronter l’air froid à nouveau et que le serpent était prêt à récupérer sa main dans la sienne, une voix appelant la sorcière le pousse à s’abstenir et à se tourner vers celui qui faisait ainsi irruption. Le ton précipité employé par la jeune femme ne lui échappe pas et pousse l’anglais à s’interroger sur les raisons d’un tel empressement. Le sorcier face a eux était plus jeune qu’eux à n’en pas douter mais il n’avait aucune idée des liens les unissant. Alors pour une fois, il se fait silencieux, reste en retrait de crainte de commettre une erreur qui viendrait ternir leur journée qui, jusqu’à présent, était véritablement parfaite à ses yeux. Mains dans les poches pour éviter de se trahir à cause de réactions spontanées, Milo salue Alec d’un mouvement de tête quand Alicia les présente et qu’il comprend enfin le lien entre eux, air de famille qu’il avait suspecté dans oser l’affirmer. Le regard de la lionne tourné vers lui, il comprend alors que c’est à lui d’agir, de les sortir au mieux de cette situation. « Si on veut. C’est plutôt de la surveillance. » Il improvise, Miles, espérant se montrer assez convaincant. « On doit juste se promener dans le marché et vérifier que tout se passe bien auprès des différents commerçants. » Il hausse les épaules et tente un sourire. « Je sais, c’est pas hyper glorieux mais on est pas encore officiellement aurors alors on a pas forcément le droit aux missions les plus passionnantes ! » Et c’était crédible, pas vrai ? Du moins il l’espérait, craignant de rendre son frère suspicieux et d’ainsi faire fuir sa collègue. « Je vois.. Je vais pas vous retenir trop longtemps alors. » Milo laisse Alicia et Alec échanger sans rien ajouter de plus avant de saluer ce dernier d’un signe de main quand il prend congés, tournant les talons et marchant à nouveau près de la sorcière tout en restant à une certaine distance d’elle au cas où son frère regarderait en leur direction. « Ça va ? » demande-t-il, ayant remarqué la petite voix qui avait quitté ses lèvres quand elle avait appris que son frère était malade. Peut-être aussi qu’il voulait savoir si ça allait, eux, après cette interruption les ramenant à leur quotidien. Tournant dans la rue adjacente, le stand de crêpes est enfin atteint et Milo s’empresse de commander pour eux, se tournant vers Alicia en s’appuyant contre l’étalage en attendant d’être servis. « Tu sais je comprendrais si tu veux rentrer chez toi pour aller voir ton frère malade. T’es pas obligée de rester avec moi. » Regard qui s’assurer qu’on ne regarde pas en leur direction alors qu’il glisse sa main sur sa joue en lui offrant ces mots, la caressant tendrement du pouce. Ses doigts s’attardent sur sa peau avant qu’ils ne soient interrompus par le marchand posant leurs commandes face à eux, remerciements lancés avant que Milo ne récupère la sienne. L’odeur lui parvenant suffit à réveiller son appétit jusqu’alors endormi alors qu’il croque à pleine dent dans sa crêpe, goût du chocolat qui se répand alors. Du bout des doigts, il récupère un peu de chantilly qu’il vient poser sur le nez d’Alicia avant de s’écarter en riant. « Wow tu sais même pas manger ! » Son rire finit par se calmer alors qu’ils se taquinent un peu, tentant chacun leur tour de venir embêter l’autre à coup de chantilly. Une fois les crêpes terminées, il examine la rue à nouveau et prend la main d’Alicia pour l’entraîner rapidement entre les différents stands jusqu’à arriver au parc évoqué un peu plus tôt par la sorcière. Il espérait que cela ne réveillerait pas sa nostalgie ou son chagrin, espérant créer d’autres souvenirs tout aussi joyeux avec elle. « Vas y, installe-toi et je te pousse ! » Et il n’espérait rien d’autre que de la faire rire encore et encore, de remplacer chaque élan de tristesse par des sourires venant habiller ses lèvres de la plus jolie des façons – volonté égoïste car il sait, au fond, qu’il ne l’aime jamais plus que lorsqu’il la voit sourire.

(25 décembre, matin)

Seulement quelques heures en sa compagnie et déjà la présence immanquable de ses nombreux sourires sur les lèvres. Elle passe un bon moment Alicia et espère sincèrement que c’est également le cas pour Miles, lui qu’elle apprenait encore à connaître même si cela faisait des années qu’ils se côtoyaient aussi indirectement que maintenant de si près. Il y avait des parts de lui, majeures en comparaison de ce qu’elle savait comme le commun des mortels, qu’elle avait envie de découvrir chez lui. Des questions aussi bêtes que sérieuses, ce qu’il pouvait bien préférer comme cuisine ou quelles étaient ses véritables motivations afin de devenir auror. Des questionnements que la jeune femme ne se posait pas avant, ou du moins pas autant, car peut-être alors par ses réponses comprendra t’elle pourquoi ou comment tout semblait la ramener à lui et son sourire insolent. Alors cette idée de noël à deux, temporaire, semble être la meilleure façon de découvrir tout cela, mettre des mots sur des pressentiments et détruire ou confirmer d’autres idées, et jusqu’ici, tout se passe bien. Même peut-être un peu trop parfaitement pour la Alicia en elle qui s’inquiétait déjà silencieusement du jour où il faudrait à nouveau faire trois pas en arrière. « bien sûr que si je peux. » se vante t’elle en comprenant très bien, maintenant, ce qui fonctionnait chez son collègue lorsqu’elle désirait avoir ce qu’elle voulait. Et son sourire atteste de sa malice taquine envers lui qui s’attendrit au moment de l’entendre rire. Lorsqu’ils sortent au dehors de l’attraction, le froid de décembre vient à nouveau s’infiltrer sur leur peau et sous leurs vêtements et elle souffle Alicia, un air chaud qui se transforme en vapeur dans l’air. Elle se voit relever sa main afin de la glisser dans celle que Miles commençait à lui-même lui tendre, continuer leur route jusqu’à leur crêpe bien méritée mais son prénom est prononcé par une tierce personne et bien vite, c’est comme si un seau d’eau froide se déverse sur elle. Alicia ne s’attendait pas du tout à voir son frère aujourd’hui et en de telles circonstances, à dire vrai, même si elle aimait le voir, la lionne aurait préféré garder ce moment avec Miles juste pour elle et sans interruption de cette vie qui existait en dehors de leur bulle. Plus encore, parler avec Alec lui rappelle pourquoi et dans quel état elle avait fini il n’y a même pas quarante-huit heures, tout ce qu’elle manquait à ne pas être auprès d’eux cette année pour les fêtes les plus importantes qui soient à ses yeux. Alec enquête et elle sent bien qu’il est intrigué par ce que Miles et elles font en ce lieu avec un air peut-être un peu trop léger pour la fonction de leur travail. Alors que Alicia accuse encore le coup d’apprendre que leur plus jeune frère se retrouve malade sans qu’elle ne l’ait su, Milo prend le relai avec brio en improvisant une excuse suffisamment convaincante pour la faire acquiescer et convaincre Alec de les laisser. Elle l’enlace alors, avec la même force qu’elle emploie à chaque fois qu’elle le peut ces derniers temps, sans savoir quand est-ce qu’elle le reverra. Quelques mots échangés et le voici s’éloignant d’eux, son regard de grande sœur se posant à son adresse en le voyant disparaître dans la foule.
C’est la question de Miles qui la ramène à terre alors que déjà ses pensées assaillaient son esprit qui ces dernières heures s’était pris le luxe de faire une pause. Elle acquiesce, de haut en bas mais aussi de droite à gauche. « Oui, oui ça va. Merci. » petite voix qui s’élève, ses caramels qu’elle lui adresse pour lui assurer que c’est le cas et elle s’attache à ses beaux yeux brun clair qui l’apaisent aussitôt. Ils avancèrent jusqu’au stand de crêpes, Alicia fourrant ses mains dans les poches de son caban, restait un peu silencieuse. Milo était appuyé contre l’étalage pendant qu’on leur préparait leurs mets sucrés et sa proposition la fit le regarder avec attention avant de finalement sourire. Plus encore, sa main vint caresser sa joue et elle sentit combien elle avait besoin de son soutient. Ses doigts glissèrent se superposer sur les siens, pour une fois, elle n’arrêtait pas son geste alors qu’ils étaient en public. « Ça va aller, je reste avec toi. » car c’était ça le deal, mais aussi la volonté qui se muait le plus en elle. Sa fratrie s’occupait d’elle-même et Alec prendrait soin d’AJ, elle le savait. Plus encore, Alicia ne comptait pas mettre un terme à tout ce qu’ils venaient de commencer, ils n’avaient qu’une seule occasion à deux et elle ne voulait pas le laisser seul. L’auror avait bien compris que lui non plus n’avait pas un noël des plus familial qui soit et elle voulait lui rendre à part égale ce qu’il lui offrait en le passant avec elle. Interrompus par l’arrivée de leur commande, Alicia prit la sienne en main et sentit son sourire se réchauffer de gourmandise, seulement un peu de chantilly sur le bout du nez et le rire de Milo vinrent la distraire alors qu’elle faisait mine d’être outrée sans véritablement l’être. C’était nouveau, d’être complices et taquins, surtout en public, dans des gestes on ne peut plus platoniques et dignes d’une amitié. Et c’était vraiment agréable de le faire avec lui. « Miles Bletchey. » rouspéta Alicia en prenant une voix légèrement sévère comme savait parfaitement le faire son ancienne directrice de maison, tentant ensuite de lui en mettre elle aussi sur le visage et réussissant avec succès et un sourire ravi sur les lèvres. Le sucre et la chaleur des crêpes lui fit particulièrement du bien mais c’est la chaleur qu’elle ressentit lorsqu’il lui prit la main qui fut plus forte encore, une envolée particulière ressentie dans son ventre. Ils avancèrent alors vers les balançoires après avoir pris le temps de flâner aux différents stands et Alicia s’obtempéra rapidement en s’installant. Elle avait toujours préféré être celle qui voltigeait mais si peu elle se l’était permis. Lorsqu’elle venait ici avec sa fratrie, son rôle de grande sœur la mettait presque toujours exclusivement au rôle afin de les pousser et quelque part, elle réalisa que c’était aussi plus ou moins symbolique de son rôle d’aînée envers eux. Que Miles la pousse aujourd’hui lui prouvait, d’une certaine manière, qu’il était là pour s’assurer qu’elle aussi prenne du plaisir et profite et peut-être ne comprit-il pas la raison du nouveau sourire qui vint se loger sur ses lèvres, mais elle le ressentit jusqu’à l’étreinte d’un cœur apaisé de se sentir soutenu. C’était tout bête, ne voulait sans doute pas dire la même chose chez Miles et elle le savait, mais l’espace de quelques minutes ça lui faisait du bien d’y penser et d’y croire. La magie les aida à se propulser, tous les deux finirent par faire un concours de celui qui irait plus haut que l’autre et son rire se mêla au sien plus de fois qu’elle ne pouvait le compter. Alicia regagnait un peu d’innocence perdue en ce moment partagé avec Miles et ça lui faisait du bien de ne penser à rien d’autre qu’à ces instants avec lui.

Le jour se couchait quand ils descendirent des balançoires et même si elle avait les joues rougies par l’effort, le froid commençait à l’atteindre. Alors Alicia attrapa la main de Milo sans plus hésiter cette fois et l’attira à sa suite dans un sourire jusqu’à une supérette moldue près du parc. En y entrant, elle lui décréta « ce soir, c’est moi qui cuisine. » car c’était aussi ainsi qu’elle aimait faire plaisir à ses proches et qu’elle ne se rappelait pas qu’il ait goûté à un seul de ses plats. La lionne attrapa un panier vide et le lui confia avant d’avancer dans les rayons. « Mmh, de quoi tu as envie ce soir ? » elle s’interrompit dans sa recherche et plaça sa main sur son bras. « Je ne parle pas de ce à quoi tu penses. » et son regard resta ancré au sien pour appuyer le fait qu’elle savait que ses idées étaient sans doute devenues plus charnelles, ou alors n’était-ce qu’elle ? « tu sais faire des cocktails ? » ses sourcils se haussèrent tandis qu’ils s’arrêtaient en plein milieu d’un rayon. « pourquoi je te demande.. évidemment que tu sais en faire. » et elle ria dans un soupir avant qu’ils ne continuèrent à remplir le panier de légumes, de viande, de boissons et bientôt.. de bonbons. Devant le grand rayon à friandises, elle s’arrêta avec un air sceptique. « je trouve parfois les bonbons moldus encore plus bizarres que les nôtres.. » boules piquantes, langues de chat, elle passait en revue les paquets avant de tourner son regard vers lui. « c’est ceux-là tes préférés, non ? » elle avait tiré un paquet de réglisse dans le simple but de se moquer un peu de lui, l’impression de l’avoir déjà entendu râler à propos de cette saveur sans resituer quand. Quand ils finirent leurs courses et payèrent à part égale ensemble le total – non sans un rapide duel de regard entre eux deux – les deux sorciers transplanèrent dans une ruelle adjacente jusqu’à l’appartement de Milo. Alicia entra et défit aussitôt son manteau, son écharpe et ses chaussures comme lorsqu’elle était chez elle et ça lui fit étrange, mais pas tant que cela, de prendre cette habitude là ici. La nuit était tombée et elle n’attendit pas avant de passer derrière les fourneaux, relevant ses cheveux en une queue de cheval en sortant les aliments des sacs. « ok alors, c’est parti. » il n’était pas rare qu’elle parle toute seule lorsqu’elle cuisinait, moment de calme et reposant pour elle malgré tous les mouvements qu’elle enchainait. La magie l’aidait mais elle aimait couper elle-même ses légumes et s’assurer des cuissons. Très bientôt, cela commença à sentir plutôt bon dans la cuisine. « qu’est-ce que tu manges généralement le soir ? tu cuisines ? » Alicia coupait des morceaux de viande tout en lui parlant, relevant un sourire en voyant du coin de l’œil que la petite plante qu’elle lui avait achetée il n’y a pas longtemps était encore là. « plus quinze points pour serpentard, tu ne l’as pas tué, je suis impressionnée. » son sourcil se hausse avec jeu avant qu’elle ne se retourne pour continuer sa préparation. Et cuisiner dans sa cuisine et pour lui faisait de ce moment quelque chose de différent de d'habitude, elle aimait ça Alicia, beaucoup.

(25 décembre, soir)

Elle choisit de rester et il n’en faut pas plus pour que le cœur de Miles semble se lancer dans de nouvelles envolées, saltos qu’il tente de faire taire car il sait à quel point son affection pour elle s’étend. Il essaye pourtant de se mesurer, de freiner ces impulsions de plus en plus nombreuses qui le poussaient à chercher autre chose que des relations charnelles avec la brune. Tout aurait été plus aisé si cela n’était que ça, qu’une attirance à consommer à la moindre occasion mais quand bien même il ne l’admettait pas totalement, il avait conscience de ce à quoi il était prêt pour elle, de ces réflexes l’incitant à la chercher du regard dès lors qu’ils étaient dans la même pièce, de cette envie permanente de la sentir blottie contre lui. C’est d’autant plus flagrant alors qu’ils sont à deux, à rire comme des idiots, à s’amuser comme s’ils étaient des adolescents et peut-être que c’est ce à quoi la leur aurait pu ressembler si les choses avaient été différentes, s’il avait su exprimer convenablement ce qu’il éprouvait, s’il avait pensé être digne d’elle au lieu de s’imaginer que sa mère voyait juste le concernant. Sa main dans la sienne le ramène à l’instant présent, à ce qu’ils avaient désormais, qui lui semblait à la fois si fragile et pourtant si intense de par la passion qui faisait vibrer son cœur. Il y a ce sourire idiot qui ne parvient pas à le quitter, certainement pas quand Alicia annonce cuisiner pour lui. L’idée de la voir dans sa cuisine, faisant l’effort de cuisiner pour eux deux, réveillait en lui des envies qu’il ne soupçonnait pas, celles d’instants si simples et pourtant si intimes. Panier attrapé, forcément Miles hausse un sourcil à la question de sa collègue qui anticipe sa réaction, sans grande surprise. « Quelque chose d’épicé... » demande-t-il sans réfléchir. « Et toi pour le dessert, ce qui sera sans doute encore plus épicé. » dit-il en arquant les sourcils avant de rire, rire qui redouble face au regard offusqué lancé par une moldue plus âgée ayant entendu ce qu’il venait de dire sans la moindre discrétion. C’est presque lui qui est outré par la question quittant les lippes de la sorcière, remettant en doute ses talents en mixologie alors même qu’il était un professionnel en la matière. « Nan mais attends, tu oses vraiment en douter ? Tu me connais si peu en fait... » Il ne peut qu’en rajouter l’auror, lui qui aime exagérer surtout quand il s’agissait d’Alicia. Le panier se trouve bientôt rempli d’un tas d’aliments et de boissons, Milo laissant sa partenaire faire et attribuant sa contribution de temps à autre par ses envies. « Tu veux rire ? Les bonbons moldus sont presque meilleurs que les nôtres ! » Qu’importe qu’il s’agisse d’un sacrilège aux yeux de certains, Miles assumait ses propos et les appuyait en attrapant un paquet de scoubidou dans le panier. « Tu sais, je veux pas exagérer mais… ça devrait être interdit à la vente. » dit-il alors le plus sérieusement du monde en fixant le paquet de réglisse comme s’il venait d’insulter ses ancêtres sur dix générations. Quelques courses ajoutées et les voilà devant payer – accord tacite entre eux de régler en partageant même si l’anglais aurait aimé tout payer lui-même.

Après avoir transplané, les sorciers sont de retour chez Miles et tandis qu’il se défait de son manteau et de ses chaussures, son regard suit Alicia, remarquant à peine le sourire qui étirait spontanément ses lèvres en la voyant si à l’aise chez lui. Il avait l’impression qu’elle avait toujours été là, d’une façon, qu’elle était chez elle et cette idée réchauffe son être d’une façon qu’il ne savait nommer. Il réalise qu’il aimerait la voir plus souvent chez lui, à agir comme si c’était tout naturel que de s’accaparer son appartement comme le sien. Alors qu’Alicia s’installe derrière les fourneaux, Milo commence par ranger les courses dont ils n’ont pas besoin tout de suite d’un coup de baguette, avant de rejoindre la sorcière. « J’aime pas vraiment cuisiner pour moi tout seul, ça me paraît être une perte de temps. » avoue-t-il alors qu’il récupère les bouteilles et deux verres, prêts à préparer le meilleur cocktail au monde, évidemment. « Donc je cuisine pas souvent.. En général c’est plutôt plat déjà préparé ou à emporter. » Même s’il ne se régalait jamais autant qu’avec des plats cuisinés maisons – il savait que ce sera le cas ce soir-là, en tout cas, alors que son estomac grondait déjà en sentant la bonne odeur se répandant dans l’appartement. « Toi t’as l’air d’être une pro, par contre. » Ce qui n’étonne pas véritablement le serpent. Des informations qu’il avait pu glaner, Alicia semblait avoir été responsable de ses frères et sœurs très tôt alors sans doute qu’elle cuisinait pour eux aussi. « On a déjà cuisiné pour toi ? » Question qui lui vient soudainement alors qu’il se dit que bien souvent, elle a du être celle assumant toutes les responsabilités possibles. Commençant à verser de l’alcool dans les verres, il rit en suivant le regard de la brune portée vers cette plante qu’il avait entretenu avec soin – sans doute avec plus de soin qu’il ne se traitait lui-même, à vrai dire. « Évidemment. Je savais que t’allais essayer de me tuer sinon… Et sans doute réussir, non sans avoir fait en sorte de me faire souffrir lentement avant. » Étincelle amusée brillant dans son regard, il ajoute différents jus de fruits aux verres préparés. Enfin, le sorcier ajoute des glaçons et un peu de sirop alors même qu’Alicia finissait leur plat et qu’ils n’avaient plus qu’à attendre que celui-ci ne cuise. D’un coup de baguette, les assiettes et couverts sont installés sur le plan de travail, face à face. Faisant glisser le verre de sa collègue devant celle-ci, il prend le sien entre ses doigts. « Ok alors il est comme toi… vraiment trop chiant. » Riant à sa propre bêtise, il s’empresse toutefois de se corriger pour ne pas gâcher l’ambiance instaurée entre eux. « Non en fait.. J’ai voulu faire quelque chose de passionné avec une pointe de douceur. » Parce que c’était ce qu’elle était à ses yeux, lionne qu’il a toujours vu comme fougueuse mais qui révélait de plus en plus au sorcier certains côtés plus tendres. Ce qu’il ne dit pas, Milo, c’est que c’est aussi ce qu’elle apporte dans sa vie, la passion qui le fait vibrer et le pousse à apprécier la vie, mais aussi cette douceur dont il avait désespérément besoin sans en avoir conscience jusqu’à elle. Cognant doucement son verre contre le sien, il en boit de longues gorgées avant de poser le verre sur le comptoir. « Alors, verdict ? » demande-t-il alors en relevant les yeux vers elle. Son regard qui attire si facilement le sien et il ne sait expliquer cette vague de tendresse qui l’envahit alors, cette façon qu’a son cœur de battre plus vite, plus fort, alors même qu’elle n’a rien fait d’autre qu’être elle, qu’être là, chez lui, et c’est une raison suffisante pour qu’il ne renonce à toute volonté de se retenir. Il se penche vers elle et l’embrasse, Milo, car c’est ce dont il a envie et qu’ils ne sont qu’à deux, que ces journées leurs appartiennent et qu’ils peuvent bien en faire ce qu’ils veulent. Il retrouve le goût des fruits sur ses lèvres mais aussi et surtout le sien, celui qu’il affectionnait tant et qui le pousse à la bloquer contre le plan de travail alors qu’une main se glisse dans ses cheveux quand l’autre se pose sur sa hanche. « Tu sais qu’on va devoir se retenir demain.. » Parce qu’ils ne seront pas seuls, que ces gestes n’appartiennent qu’à eux-seuls, qu’ils sont les seuls témoins de la tendresse qu’ils se vouent. Nouveau baiser déposé par simple envie, il finit par rire contre ses lèvres quand le minuteur retentit et pousse le sorcier à se reculer légèrement en soupirant. « On dirait que le dessert devra attendre. » Dernier baiser volé avant qu’il ne s’écarte. Ils passent à table, s’installant face à face. Quand Milo goûte à son plat, il relève les yeux vers Alicia. « Non mais c’est beaucoup trop bon… Je pense que tu devras juste venir plus souvent ici cuisiner pour nous en fait. » Et pas que – qu’elle vienne plus souvent pour être là, sans aucune autre raison que sa volonté de l’être, qu’elle vienne plus souvent pour emplir son appartement de sa présence, qu’elle vienne plus souvent pour lui apporter tendresse et passion jusqu’à ce qu’il finisse par s’étouffer dans son affection.

(25 décembre, le soir)

Elle sourit Alicia et prend ses aises, même relativement facilement lorsqu'on y pensait alors qu'elle n'était censée n'être qu'une inconnue des lieux, ce n'était pourtant pas tout à fait le cas. La sorcière connaissait des endroits de cet appartements mieux qu'elle ne saurait l'avouer, mais la cuisine, c'était la première fois qu'elle s'y aventurait vraiment. Et elle n'a pas vraiment besoin qu'il réponde à sa question tant un premier coup d’œil général aux fournitures de la pièce lui font comprendre qu'il ne cuisinait que rarement. Et elle acquiesce la brune, en silence parce qu'elle ne pouvait que comprendre, c'était différent de ne cuisiner que pour elle depuis qu'elle n'habitait plus avec sa famille mais elle se rabattait sur des bons plats pour ses meilleures amies et elle. Depuis quelques temps, c'était moins évident, les filles n'étaient plus vraiment là, elle se retrouvait souvent seule. « j'me débrouille. » lâche t'elle avec un mouvement d'épaule avant d'arrêter ses mouvements un bref instant à sa question, reprenant ensuite de plus belle la coupe de poivrons rouges. Sa question l’embêtait et elle n'arrivait pas tout à fait à comprendre pourquoi, ce n'était pas en soi qu'il l'ait posé, mais plus ce que la réponse révélait. « pas vraiment, mais c'est pas grave. » Alicia fait glisser tous les légumes dans le gros fait-tout récupéré puis la viande découpée afin de faire mijoter, un fin sourire sur les lèvres en l'entendant lui parler de ses pronostics vitaux s'il ne l'avait pas tenu en vie. Et elle en joue Alicia, plantant son couteau dans la planche à découper avant de hausser les épaules. « je vois pas de quoi tu parles. » évidemment qu'ils savaient que Miles n'avait pas vraiment tord et était-ce elle ou décelait-elle une pointe d'excitation quand il évoquait le sort qui aurait été le sien ? Alicia retient un commentaire amusé, glisse ses cheveux derrière ses oreilles après avoir reposé sa spatule en bois, revenant vers lui tandis que les assiettes étaient disposées. Deux verres au contenu coloré les attendait, elle les observait en essayant de deviner ce qu'il avait bien pu mettre dedans, attrapant le sien non sans effleurer les doigts de Milo. Son approche lui fit relever les sourcils d'un air de dire 'répète un peu pour voir' mais elle garda un léger sourire à sa réponse plus complète, presque intimidée par ses mots alors qu'elle n'avait normalement pas à l'être. Elle appréciait découvrir qu'il la voyait un peu comme cela, du moins c'était la supposition qu'elle s'en faisait en interprétant ses paroles, peut-être ne devrait-elle pas se prendre la tête aussi, c'était plus simple. Mais quand même, de la passion mêlée à la douceur, elle aimait ça. Et ses lèvres plongent avec curiosité dans le cocktail tout spécialement préparé, elle en découvre sa saveur particulière, les différentes notes choisies et autant le dire, Alicia en est sous le charme. De ses beaux yeux bruns la regardant en attente d'une réponse alors qu'il a confectionné ça exprès pour elle et en pensant à elle. Elle n'a pas vraiment le temps de lui répondre car bientôt, Miles se penche afin de lui dérober les lèvres et elle se laisse faire Alicia, glisse ses mains sur son torse devant elle quand il la bloque contre le plan de travail et qu'elle ressent ses doigts glisser dans ses cheveux. « alors c'est meilleur encore sur tes lèvres. » avoue la lionne d'un timbre un peu plus chaud, amusée par leur comportement au fond, mais ne se sentait-elle pas plus libre que d'habitude ? « j'en ai pas envie.. » qu'elle ajoute dans un ton un peu plaintif. Il s'agissait de leur tout premier jour ensemble sur le total qu'ils s'étaient offerts mais rien que l'idée d'avoir à en sacrifier un l'ennuyait maintenant. Et la sorcière se laisse aller une nouvelle fois à ses lèvres avant qu'ils ne se séparent à cause du minuteur enclenché, Alicia qui détache son corps du sien afin de sortir le plat du feu non sans qu'il ne lui vole un baiser. Après une longue journée ensemble sans se toucher, ces contacts et douces effusions lui faisaient du bien. Le plat se sert et bientôt, ses yeux sont fixés sur lui tandis qu'elle en prend elle-même ses premières bouchées. Alicia est forcément plus détendue lorsque ses compliments lui parviennent et elle note évidemment le choix du pronom dans la phrase de l'auror. « il faut le mériter pour ça.. » sous-entendant toutes ces fois où il la rend folle – et pas de la bonne façon – lorsqu'ils sont au bureau, elle ajoute tout de même d'un air doux et ravi « mais je suis contente que tu aimes. » dîner avec lui était pratiquement une première, surtout avec un met aussi préparé et non pas un seul sandwich attrapé durant une mission et il fallait dire qu'elle appréciait cela. « tu sais, c'est pas bien compliqué, tu pourrais même m'inviter un jour et me montrer ce que tu aurais préparé pour moi. » suggère Alicia dans ce qui semble être en toute simplicité alors qu'elle l'invitait ouvertement à lui proposer un date futur où il cuisinerait lui, pour elle. Les assiettes finissent rapidement et la voici s'échappant de table avec en arrière, leur magie nettoyant les faits. Entre ses doigts, un second cocktail qu'il lui a fait et la voici se baladant dans le salon de l'auror, le découvrant mieux que le matin-même. Elle se sent légère Alicia et curieuse, recherchant le détail qui saurait faire la différence. « si tu te demandes ce que je fais, je cherche tes secrets. » assume t'elle d'un ton amusé tandis qu'elle sentait bien son regard appuyé sur elle. « so, do you have some dirty secrets that you don't want me to find ? » le sourcil est relevé tandis qu'elle s'est retournée vers lui et l'avise de son regard avant de plonger ses lèvres à sa boisson. Elle le testait à sa manière Ali, sachant très bien qu'elle ne trouverait rien dans les étagères de l'auror qui avait été tout autant entraîné qu'elle à faire attention aux détails et à ses secrets. Elle voulait en savoir plus sur lui, ce qu'il aimait, ce qu'il était, elle voulait plus de lui pour enfin percer le mystère de cet attachement qu'elle possédait pour lui. « un enfant caché, une ex disparue prête à venir se venger à tout moment que je sois là.. je sais que je peux m'attendre à tout avec toi. » elle sourit et repose son verre d'un geste distrait, l'observant venir à elle comme elle le désirait et l'attendait, la chaleur de ses doigts glissant sur ses bras remplaçant presque toute question possible quand elle finissait par se dire que peu importe qui il pouvait être ou lui cacher, son attachement était immuable et Milo lui seul lui suffisait.

(25 décembre, soir)

Son regard s’attarde sur le visage d’Alicia alors qu’une volonté nouvelle ne s’impose à lui ; il voulait s’occuper d’elle. C’était ridicule et affreusement soudain, tellement qu’il ne savait pas quoi faire de cette information mais les faits étaient là. Il n’aimait pas savoir qu’elle était celle qui devait tout gérer, celle qui, visiblement, a du s’occuper de sa famille quand ce n’était pas véritablement son rôle. Il ne comprenait pas, Milo, comment elle avait pu passer tant de temps dans cette abnégation dont elle faisait preuve et qui consistait à s’imaginer que ne pas s’occuper d’elle de la plus rudimentaire des façons n’était pas grave. Ça l’était, à ses yeux, parce qu’elle méritait bien plus que ce qu’elle avait. Il n’était pas convaincu d’être le mieux placé pour cela car il n’avait jamais eu à s’occuper de quiconque si ce n’est de lui-même mais il savait, en tout cas, qu’il ferait de son mieux pour elle. Cocktail préparé et tendu à la lionne, il ne peut pas résister plus longtemps, envie de quérir ses lèvres trop forte pour qu’il ne parvienne à l’ignorer. Cela n’a pas l’air de déranger Alicia, bien au contraire, puisqu’elle pose ses mains sur son torse. Il ne peut qu’être frappé par la différence entre ce qu’ils étaient aujourd’hui et ce qu’ils étaient quelques mois plus tôt. Jamais de telles effusions n’auraient pu être possibles et il ne pouvait que s’interroger sur l’évolution de leur lien, sur ce qu’il adviendrait de celui-ci dans les mois à venir. Le sorcier chasse pourtant ces pensées car il sait ce terrain glissant – il a bien remarqué les faiblesses de son cœur dès lors qu’elle était concernée, peine à restreindre l’étendue de son affection pour elle et il n’était pas tout à fait sûr de pouvoir contrôler quoi que ce soit encore bien longtemps. Le duo passe à table et forcément, qu’il adore le plat cuisiné Miles, saveurs qui viennent ravir ses papilles, peut-être plus encore en sachant qu’elle l’avait cuisiné pour eux, chez lui. « Je suis adorable, je vois pas à quel moment je le mériterais pas ! » avance-t-il, retenant à peine son sourire amusé alors qu’il sait que c’est loin d’être le cas, qu’encore aujourd’hui, même si leur relation était sans doute plus apaisée, il en faudrait peu pour qu’il ne mette le feu aux poudres si son humeur l’exigeait. Quelques gorgées de son verre avalées, il est étonné par ce qu’elle propose et qui sonne à ses oreilles comme la promesse d’un futur où des soirées de ce genre seront à renouveler et il n’en faut pas plus pour que les battements de son cœur ne s’intensifient face à cette perspective. « Si t’es prête à courir le risque… Alors je vais voir pour nous préparer ça. » Il préfère en plaisanter plutôt que de céder à la frénésie qui menace de l’envahir à l’idée qu’Alicia n’accepte ce qui ressemblait plus formellement à un rendez-vous amoureux.

Repas terminé, c’est dans le salon que se poursuit la soirée alors que Milo ne dit rien, se contente de l’observer se balader dans la pièce comme si elle s’en appropriait chaque recoin avec un fin sourire aux lèvres. Il aime cette vision, celle de sa lionne se mouvant dans l’appartement comme si elle était une habituée des lieux, se surprend à vouloir la voir ici plus souvent. Trois jours ne seront pas assez car il n’aurait jamais assez d’elle, assez d’elle dans ses bras au réveil, assez de son effluve s’imprégnant dans les tissus, assez de ses mains s’emparant naturellement des siennes, assez de son rire qui fait vivre l’appartement et le transforme en foyer. Alicia qui le sort de ses rêveries par cette réflexion qui l’amuse, le pousse à faire quelques pas en avant vers elle. « I don’t think I have some dirty secrets… I do have many dirty thoughts about you though. » Il la cherche, Miles, par cette plaisanterie qui était vérité, tandis qu’il la voit détailler chaque élément présent dans la pièce comme si elle parviendrait à trouver le moindre secret le concernant sur une de ses étagères. L’anglais n’avait pas l’impression de posséder de secret, du moins pas véritablement – elle ne connaissait pas tout de sa vie car il refusait d’évoquer certains sujets et que leur relation n’en était pas à ce stade. « Alors j’ai pas un enfant caché… mais quinze. J’essaye de battre un record. » Il termine son verre et le pose avant de s’approcher vers Alicia parce qu’il en a envie ou besoin, il ne sait plus tout à fait car tout semble un peu trop s’emmêler dernièrement. « Hm ok j’ai peut-être bien un secret à t’avouer… Mais faut me promettre de jamais rien dire car ça concerne Marcus. » Il se retient de rire tandis qu’il glisse ses mains autour de sa taille. « Parfois je lui envoie des lettres et… je me fais passer pour une grosse groupie totalement amoureuse de lui. J’ai utilisé la photo d’une actrice moldue plutôt euhm… passable. » précise-t-il au dernier moment, conscient qu’un autre adjectif aurait pu agacer la sorcière. « Je m’arrange toujours pour être là quand il reçoit son parchemin, tu devrais voir sa tête c’est beaucoup trop drôle ! » A chaque fois, l’auror devait se faire violence pour ne pas exploser de rire face à l’air ahuri de son meilleur ami qui ne comprenait pas comment sa fan pouvait être aussi étrange. « Si tu veux la prochaine fois, on peut lui envoyer un hibou ensemble. » Il était persuadé que l’idée plairait à sa collègue, convaincu qu’elle trouverait ça tout aussi drôle que lui. Il savait déjà que tout sera infiniment plus drôle avec elle et qu’Alicia ne manquerait pas d’idées pour torturer Marcus. Nouvelle idée qui lui vient alors que par magie, la radio s’allume pour laisser entendre un peu de musique. « Danse avec moi. » demande-t-il alors qu’au même moment, ses mains glissent le long de ses bras pour saisir les siennes. Sans perdre de temps, l’anglais la fait tourner avant de la faire revenir contre lui. Il suffit que son regard ne croise les iris noisettes de sa partenaire pour comprendre à quel point rien de tout cela ne l’aidait. Au contraire – ces instants si agréables passés avec la brune ne faisait qu’accroître son affection et l’impatience d’en connaître d’autres. Il ne savait pas à quel point son cœur pouvait être avide de la moindre marque de tendresse avant qu’Alicia et lui ne se rapprochent, avant qu’il ne goutte à ses premières effusions et n’en devienne tout à fait accroc. Et il sait, à cet instant, que son palpitant ne réclame pas n’importe quelle affection. C’est la sienne qu’il désire ardemment, organe vorace prêt à se repaître de chaque preuve d’attachement qu’elle pourrait avoir à son égard. Chaque instant passé avec elle ne fait que renforcer ce sentiment, ne faisait que rendre les moments sans elle plus ternes. Il est damné, Miles, condamné à essayer en vain d’apaiser la frénésie d’un cœur qui ne savait rien faire si ce n’était aimer Alicia Spinnet.

(25 décembre, le soir)

Est-ce que trois jours seraient suffisants ? C'est la question qu'elle se posait tandis que leur toute première journée passée ensemble s'était parfaitement déroulée, peut-être même un peu trop, c'est cette part qui doute toujours en elle qui le soulève. Alicia peine à comprendre comment tout a pu changer en quelques mois à peine, alors qu'elle se souvient très bien de l'animosité qu'elle possédait à son sujet il y a encore si peu de temps, quand donc avait-elle commencé à aimer ses sourires et ressentir le besoin de ses attentions ? D'une certaine façon, elle avait l'impression de le connaître depuis toujours et ce depuis leur rentrée à Poudlard, souvenirs remontant encore jusqu'à cette époque, le regard brun clair d'un garçon découvrant lui aussi le château et son sourire, pratiquement le même qu'il lui offrait encore aujourd'hui. Des choses s'en étaient passées entre eux, des bonnes et surtout des moins bonnes mais la tendance était complètement différente depuis l'été dernier et au fond, qu'est-ce qu'elle aimait cela. Ses meilleures amies n'étaient même pas au courant, Vesper, Darcy, Leanne, sa famille non plus, il s'agissait de leur secret et combien cela était aussi excitant que précieux, d'une certaine façon. Ils avaient la chance de pouvoir profiter de ces moments sans le jugement ou le commentaire de quiconque, sans la moindre pression si ce n'était celle de leur raison liée à au cœur qui ne lâchait pas le morceau : quelque chose de différent existait entre eux deux. Alors elle pose des questions Alicia, ça lui évite de s'en poser une multitude dans son esprit, elle s'intéresse à lui, se demande ce qui peut donc l'attirer autant chez l'auror, la rendre attachée à lui car c'était bien ce qui primait le plus ces derniers temps, un véritable attachement pour celui qu'elle avait tant de temps détesté. « étonnant.. » ne fait-elle que répondre à son aveu, sourire en coin qui se dessine tandis qu'elle plonge ses lèvres une dernière fois dans son verre avant de le poser. Miles qui s'approche d'elle et la lionne ressent une attente particulière à ce qu'il la prenne dans ses bras. « quinze ? ça doit faire beaucoup en pension alimentaire, je comprends mieux pourquoi tu n'as que quelques bières au frigo. » elle s'en amuse Alicia, aime sa répartie tandis que ses mains glissent autour de sa taille et qu'elle se surprend à adorer ce geste. Miles lui raconte alors l'un de ses secrets et elle est la plus attentive, surtout parce qu'il s'agit d'ennuyer le Flint. Ce que lui délivre l'auror la fait rire quand elle réalise combien il l'arnaquait avec ses lettres, elle n'arrivait d'ailleurs pas à croire que Marcus puisse à tel point tomber dans le panneau. « mais il aime ça ? ou il trouve ça étrange..? enfin nevermind, évidemment qu'il adore ça. » elle balaie les airs d'un mouvement de main avant de rire à nouveau, acquiesçant activement à sa proposition. « i'm in. » et son regard est pétillant, pas uniquement du fait de rejoindre sa farce et d'avoir une nouvelle occasion d'embêter le serpent agaçant, mais bien car ça leur promettait un moment en plus, un nouveau rendez-vous rien qu'à deux. Elle commençait un peu trop à apprécier cela. Tandis que la radio s'allume à la volonté de son partenaire, son regard glisse de l'enceinte commençant à délivrer sa mélodie puis revient à son adresse, ses mains glissant le long de ses bras avant de saisir les siennes. Elle est surprise Alicia et ça se voit à la lecture de ses sourcils se haussant avant qu'un sourire peu certain ne dessine ses lèvres. L'invitait-il vraiment à danser ? Elle a le cœur qui tambourine plus fort sans même réussir à le contenir, à lui souffler que ce n'est pas grand chose, ils avaient déjà dansé ensemble, dernière fois en date au bar de Cambridge. Mais pourquoi cela lui semblait différent cette fois ? Tout est plus intime, la façon dont leurs corps s'enlacent en dansant, la chaleur de ses mains entourant les siennes ou se posant sur son corps, c'est son regard accroché au sien qui la rend la plus confuse mais pas de trouble mais bien d'affection, cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi bien Alicia, aussi.. aimée, par le regard d'un autre. Et combien cela lui faisait du bien de se sentir considérée. Parce qu'elle l'observe longuement elle aussi, lui et son sourire qui ravageait son âme, ce regard qui s'accrochait au sien comme si plus rien d'autre n'existait, ils auraient pu danser sans musique que la mélodie de leurs cœurs aurait suffit. Et ça lui fait peur à Alicia, mais l'affection qu'ils s'autorisent à partager lui permet de ne pas faillir, ni de s'enfuir. Elle était là pour cela, elle avait accepté ces trois jours, lui avait même proposé, n'était-ce pas ce qu'elle avait recherché ? Et elle le trouvait là Milo, celui qu'elle désirait connaître et découvrir, ses doigts remontant le long de son bras d'un geste léger. « je ne pensais pas que tu étais comme ça, tu sais. » toutes ces années, aurait-elle pu préciser sans le faire car elle sait qu'il comprendra, ils possédaient les mêmes souvenirs, la même histoire. « mais j'aime beaucoup ce que je découvre. » et elle n'irait pas jusqu'à reparler de cette carapace forgée car Alicia avait bien vu la façon dont il avait réagi la dernière fois, sujet sensible pour l'homme face à elle. Et c'était ce qu'il était devenu, un vrai homme, plus cet adolescent agaçant qu'elle avait appris à connaître et avec qui par défaut, elle avait en quelque sorte grandi. « tu vas te moquer de moi pour t'avouer ça ? » elle sourit et forme une petite moue avec ses lèvres, un peu vulnérable malgré tout, elle repense à toutes ces fois où elle a pu avoir peur qu'il se serve de n'importe quoi pour lui faire du mal. Les choses étaient pourtant différentes aujourd'hui. Elle l'espérait du moins, saurait-elle s'en remettre cette fois si Miles choisissait délibérément de lui faire du mal et se moquer à nouveau d'elle ?

(25 décembre, soir)

Le secret confié à Alicia n’en est pas vraiment un, plaisanterie qu’il était le seul à connaître et qui l’avait toujours amusé. Pourtant, aussi ridicule que l’aveu puisse-être, il y avait quelque chose de particulier à ainsi tout avouer, transformant la blague en un secret qu’ils possédaient à deux. Il aimait cette idée, celle qu’ils soient assez proches désormais pour pouvoir avoir quelque chose ensemble. « Je sais pas si il aime ça, je pense que ça flatte un peu son égo mais ça le fait surtout rire. » Rien d’étonnant étant donné les idioties qu’il inscrivait sur le parchemin. Personne ne pourrait aimer de telles confessions, Miles en était convaincu. Sourire ravi aux lèvres quand elle accepte de le rejoindre dans cette farce ridicule, ce n’est pourtant rien à côté de la symphonie de son cœur dès lors qu’elle accepte de danser avec lui. C’était idiot de s’emballer pour si peu et sans doute que le Milo qu’il était quelques mois plus tôt se serait moqué de lui-même d’être aussi heureux sous prétexte qu’elle voulait bien danser avec lui. Seulement, il était bien incapable de contrôler ce qu’il éprouvait, d’atténuer le bonheur provoqué par le regard de sa partenaire s’accrochant au sien, par ce sourire qui la rendait plus belle encore. Le monde pourrait brûler autour d’eux qu’il ne le remarquerait pas car il n’y avait alors plus qu’eux, dansant l’un contre l’autre sur un rythme lent qui leur offrait une intimité inédite. Il aime ce qu’il lit dans son regard, aime cette lueur si différente des flammes qui lui étaient réservées quelques temps plus tôt. Il n’en fallait pas plus pour calmer tout ce qui n’allait pas chez lui, mer agitée d’émotions qui semblent apaisée, à croire qu’elle parvenait à l’aider à se sentir bien grâce à la plus étrange des magies. Frissons parcourant ses bras grâce à ses doigts remontant ceux-ci, il y a un fin sourire qui prend place sur son visage face à son aveu. « Hey, je suis un sorcier mystérieux, t’as encore des taaas de choses à découvrir chez moi ! » plaisante-t-il quand la vérité, celle terrible et effrayante, était qu’il ne savait pas lui même qu’il pouvait se comporter ainsi. Milo n’avait encore jamais connu une telle intimité, une telle proximité avec quelqu’un d’autre et la sensation était affreusement grisante en même temps qu’elle était apaisante. Il aimait ce qu’il ressentait alors et, pour une fois, il n’avait pas envie de tout gâcher. Son cœur loupe un battement car elle aussi, elle aime ça,  étreinte qu’il ressert autour d’elle. Il ne sait même pas quoi dire véritablement, surpris par cette confession mais heureusement, Alicia enchaîne et un sourire amusé orne ses lippes alors qu’il secoue la tête doucement. « Nan, promis… Ou alors, juste quand on sera qu’à deux. » clin d’oeil qu’il lui adresse avant de rire, évidemment qu’il ne comptait pas se moquer d’elle car son aveu le rendait bien trop heureux. Il la fait tourner une nouvelle fois avant de l’attirer à lui, baissant légèrement la tête pour capter son regard et se perdre dans les nuances enchanteresses de ses iris. « I like your eyes. » I like you. Sa main se pose sur sa joue. « I like spending time with you. » I like you. Il ignore sir la musique n’est plus ou s’il ne l’entend tout simplement plus car Alicia a sa pleine attention et il s’en moque, Miles, car rien ne saurait le détourner d’elle. « I like your lips. » I like you. Une mèche de cheveux replacée derrière son oreille, il colle son front contre le sien, frôle sa bouche de la sienne. « I like you. » I love you. Aveu qu’il ose et écrase contre ses lèvres en l’embrassant tendrement, venant quérir ce dont il avait tant besoin pour être complet. Passion réprimée qui déborde et le pousse à s’emballer, à chercher sa langue dansant avec la sienne quand une main se glisse dans le bas de son dos pour l’attirer un peu plus contre lui. Le futur auror pourrait rester pendu à ses lèvres pour toujours, à se nourrir d’elle jusqu’à en être rassasiée, jusqu’à ce que son cœur cesse de réclamer encore et encore – était-ce même possible, qu’un jour il puisse ne plus vouloir se perdre contre elle à la moindre occasion ? Il s’efforce de quitter ses lippes car il n’a pas envie qu’elle s’imagine qu’il ne s’agissait que de ça, que d’envies qu’il voulait consommer sous prétexte qu’elle restait chez lui quelques jours. Son pouce caresse tendrement sa joue, alors qu’il prend une profonde inspiration pour rechercher un self-control qu’il ne savait même pas posséder. « Come on love, we should go to sleep. » Et son cœur s’emballe encore par cette simple idée, celle de pouvoir rejoindre le même lit qu’elle pour dormir à ses côtés, pour se réveiller en la sentant dans ses bras – et par Merlin, il savait d’avance qu’il était foutu et qu’il ne voudrait plus que ça, désormais.

(25 décembre, le soir)

Il la fait rire Milo, plus qu'elle n'était capable de l'admettre avant, plus que ce que son cœur ne pouvait supporter parfois, mélodie agréable se transformant en vagues d'affection, d'attachement certain pour celui qui lui faisait face. Elle n'oubliait pas d'où ils venaient tous les deux, leur histoire dont les bas avaient tant précédés les hauts mais ces derniers se multiplient ces derniers temps et réussissent à lui faire accepter d'oublier le reste. Il la fait rire, mais il la fait aussi se sentir bien. Si bien qu'elle se sent la plus légère une fois dans ses bras, dépassant les nuages et dansant avec lui dans cette autre dimension qu'ils étaient capables de créer ensemble. C'était presque surnaturel lorsque la jeune femme y pensait, jamais elle n'aurait cru que cela soit possible, avec lui, il y a encore quelques temps. Car si elle avait pensé avoir connu l'amour un jour avec son ex petit-ami, elle commençait à fortement en douter Alicia. Ce qu'elle partageait avec Miles était différent, elle ne pouvait pas encore le qualifier d'amour car c'était bien trop tôt, bien trop fort pour qu'elle l'ose mais la réalité était que jamais elle n'avait ressenti ce qu'elle ressentait à ses côtés. Sous son regard à accepter d'être vulnérable pour la première fois verbalement en exprimant ce qu'elle pensait, fait plus fort encore qu'imaginé alors qu'elle l'avait déjà été autrement dans d'autres circonstances, la brune pour qui il était encore difficile de faire dépasser de la barrière de ses lèvres une vérité empreinte d'une peur qui n'était plus aussi forte. Ils dansent et elle profite de ses bras chauds l'entourant, les souvenirs de cette première journée peuplant sa mémoire dans un doux sentiment, son rire qui l'enveloppe tendrement, son regard s'attardant à ses yeux tandis qu'elle l'écoute complimenter les siens. La façon dont il avait légèrement baissé sa tête pour lui capturer son regard la rendait presque fébrile, moment d'une complicité si intime qui s'étend tandis que sa main repose désormais sur sa joue. Et Alicia avait appris à adorer ce geste, à le désirer, y trouver une forme d'apaisement si bien qu'un soupir aurait pu dépasser ses lèvres, contact chaud et doux qui s'associe à ses paroles et son cœur qui s'emballe. Déclaration partagée qui la rend heureuse et qui la fait tendrement sourire tandis que ses mains glissent naturellement autour de son cou, ses doigts glissant entre les mèches de ses cheveux. Elle reste peut-être silencieuse, mais apprécie chaque instant, long frisson lui parcourant l'échine au moment du compliment sur ses lèvres, Miles s'approche un peu plus et colle son front contre le sien et la sorcière a l'impression que son cœur va sortir de sa poitrine. Ses paupières se ferment alors au dernier i like you, à son baiser qui éclipse toute chose possible pour ne laisser qu'eux et encore qu'eux, son palpitant battant d'une affection pure et sincère pour l'auror qui lui avouait l'apprécier. Et cela pouvait ne paraître pas grand chose pour certains, mais pour eux c'était tout et elle le savait tout autant que lui. Baiser qui l'emporte dans une douceur infinie alors qu'elle se rend compte qu'il a réussi à faire naître en elle une émotion particulière de joie et d'une affection si grande que ça la submerge, collant un peu plus son corps contre le sien au moment où lui aussi l'attire un peu plus contre lui. Elle l'embrasse et se laisse embrasser, elle l'aime et se laisse aimer et un doux sourire reste contre ses lèvres au moment de s'en séparer. A ce moment, Alicia ne savait pas comment elle pourrait être un jour capable de se lasser de ses baisers, comment elle avait pu attendre autant de temps en le repoussant avant de céder. Elle avait envie de lui, de l'embrasser, de l'enlacer, de ses sourires, de ses remarques les plus drôles et ses pensées les plus secrètes, elle avait besoin de lui et ne savait plus désormais si elle saurait alors s'en passer, ni quel sort avait-il pu lui jeter. Tandis que son pouce caresse tendrement sa joue, il y a ce respect qu'elle lit dans son regard qui finit de la convaincre que ce plan de profiter de ces quelques jours ensemble était la meilleure décision à prendre. Qu'elle n'avait pas à avoir peur d'être si vulnérable, si attachée à lui car c'est ce qu'elle lisait en retour, une véritable affection pour elle et rien d'autre, aucun jeu ni de faux semblants, seulement Milo. Milo qui ne presse rien, qui l'apprécie assez pour la regarder comme il le fait, pour lui offrir une attention et des gestes qu'elle ne l'avait vu offrir à personne d'autre à ce jour. Elle se sentait unique et aimée Alicia, plus que seulement désirée comme elle avait pu le ressentir avant, c'était différent, plus intime, encore plus réel. Ils en avaient dépassé des étapes ensemble mais celle-ci restait la meilleure à ses yeux, la plus gratifiante et agréable, celle qui lui faisait se dire 'et si toi, tu l'aimais ?' sans en avoir tout à fait peur. Alors elle acquiesce et est déjà ravie d'avance de pouvoir s'endormir dans ses bras et se réveiller tout contre lui. « let's go. » Alicia l'attire par sa main jusqu'à sa chambre, ils se séparent uniquement pour qu'elle file dans sa salle-de-bain se changer et revêtir la nuisette qu'elle avait récupéré. Par son tissu en soie blanche, elle est quelque peu intimidée en revenant vers lui déjà allongé dans son lit mais glisse bien vite sous les couvertures et un soupir d'aise dépasse ses lèvres au moment de venir se caler entre ses bras. Sa tête reposant contre son épaule et sa main l'entourant, tout ce qu'elle a à ce moment précis lui suffit amplement et elle s'en rend compte Alicia. « i like this christmas, with you. » i like you, noël finalement apprécié malgré son début catastrophique, et c'était seulement grâce à lui. Ses bras le serrent un petit instant avant de relever son regard vers lui. « i like your laugh. » i like you. Et son cœur battait à tout rompre à nouveau, dans le confort de ces couvertures chaudes et enlacée tout contre lui, nul autre endroit ne lui procurait autant de paix. Sa main s’aplatit alors contre son torse et un sourire plus tendre s'esquisse. « and i like you. » i think i love you too. Alicia se redresse alors et avance son visage vers le sien, se penche sur Milo afin de frôler ses lèvres un moment avant de les lui embrasser tout en souriant. Ses mains remontent ensuite pour se poser sur ses joues avant qu'elle ne multiplie ses baisers, l'un sur la commissure de ses lèvres, un autre sur sa pommette droite, puis encore un autre sur la tempe opposée, elle lui parsème le visage de baisers alors qu'un rire dépasse ses lèvres. « attaque spéciale Ali ! tu l'avais pas vu venir celle-ci hein.. » et la lionne lui embrasse le front puis le nez et à nouveau les lèvres entre deux éclats de rires face à ses réactions, le cœur sur le point d'exploser face à l'affection si pure et sincère qu'ils s'offraient, qu'elle sait, Alicia, qu'elle ne trouverait jamais pareil ailleurs, ni ne le voudrait.

(25 décembre, soir)

Jamais il n’aurait imaginé que ce noël raté finirait par le mener à l’une des meilleures journées de sa vie, lui qui était persuadé la veille encore qu’il se contenterait de rentrer, de s’enfiler quelques bières avant de rejoindre Marcus le lendemain pour pester contre la Terre entière. A la place, il était là, dansant dans son salon avec Alicia, le cœur au bord des lèvres, prêt à finir entre ses mains si elle venait encore à lui sourire comme elle le faisait. Miles ne regrettait alors rien de ce qui était arrivé, prêt à encaisser un énième repas de famille foireux si cela l’amenait à un tel résultat. C’est le sourire aux lèvres qu’il amène la brune vers sa chambre, la laissant se changer tandis que lui enfilait son pantalon de jogging avant de s’installer sur le lit. Et en dépit de tous les efforts qu’il faisait pour ne pas montrer à quel point il avait envie d’elle, son regard ne peut que la détailler quand elle revient en nuisette, souffle en suspens quelques secondes car elle est belle, Alicia, l’est toujours d’ailleurs, mais il y a cette impression qu’elle l’est plus encore quand elle se livre à lui, quand elle se permet d’être entièrement elle. Il n’a jamais vraiment connu ça avant, l’anglais. Il n’y a toujours eu que des relations superficielles, des rapports charnels qui n’avaient pour but que de combler temporairement ce besoin de ressentir une présence près de lui, amour factice qui n’était rien à côté de ce qu’il ressentait avec elle. C’était son problème, sans doute – Milo n’a jamais su ce que c’était qu’être aimé réellement, alors il l’a cherché de bien des manières possibles, quête désespérée qui n’aura mené qu’à un apaisement temporaire de ses démons. Maintenant qu’il est là, Alicia à ses côtés, il comprend à quel point il avait eu tout faux, à quel point rien n’était aussi beau et sincère que ce qu’il éprouve grâce à elle. Il n’a besoin de rien d’autre, alors, que de la sentir se blottir contre lui, que de sentir son souffle s’échouer sur sa peau, battements furieux d’un cœur qui se sent revivre. Un doux sourire aux lèvres à son aveu, le bras de Miles qui entoure la sorcière, ravi qu’elle se sente aussi bien que lui. Son regard s’abaisse vers elle, palpitant qui loupe un battement car Alicia l’apprécie, réellement, qu’il n’y a pas de cris ou de disputes, qu’il n’y a qu’eux, plus sincères et apaisés qu’ils l’ont jamais été avec l’autre. Et ça lui plaît, à l’auror, plus qu’il ne le fallait, alors que chaque seconde passée en sa compagnie rend plus compliqué encore d’ignorer ce qu’il éprouvait, ce qui s’intensifiait un peu plus chaque jour. Il est à sa merci, ne peut que sourire quand elle l’embrasse à nouveau, mains s’accrochant à ses hanches pour la garder contre lui. Il la laisse faire quand elle décide d’embrasser différentes parties de son visage avant d’éclater de rire, le cœur léger grâce à elle et ce qu’elle lui offrait sans en avoir conscience. « Noooon, pitié, tout mais pas ça... » feint-il de gémir entre deux baisers alors même qu’il profite de chaque pression de ses lèvres sur sa peau. Après un énième baiser, Milo écarte les bras qui retombent sur son lit, feignant d’avoir été terrassé. « Je crois que c’est la fin… je vois la lumière au bout du tunnel… Surtout, dis à tout le monde que j’ai lutté contre la terrible attaque Ali mais qu’elle m’a eu... » Et n’était-ce pas le cas, finalement ? Elle l’avait eu, entièrement, possédait tout de lui – cœur, âme, corps, il lui donnait tout sans chercher à se battre un instant. Si l’amour était un éternel combat alors il voulait bien s’avouer vaincu dès lors que c’était elle, la gagnante, elle qui disposerait de lui comme bon lui semblait. Soudainement, Miles l’entoure à nouveau de ses bras et la fait basculer sur le côté. « Tu croyais quand même pas que j’allais renoncer si facilement ? Je suis auror, madame, je ne compte pas périr sans mener la plus grande des batailles avant ça ! » dit-il alors qu’il maintient ses bras au-dessus d’elle, un grand sourire aux lèvres. Il ne tarde pas à contre-attaquer, parcourant son visage de baisers, de ses joues à sa mâchoire, à son front, sans oublier de passer par son nez. Un soupir quitte l’anglais, apaisé, avant qu’il ne retrouve les lèvres d’Alicia pour s’y perdre un peu plus, une de ses mains lâchant la sienne pour descendre le long de son corps et agripper sa hanche. Il ignore combien de temps il rester ainsi car le temps ne compte plus quand ils sont ensemble, que plus rien n’a d’importance si ce n’est cet amour qui l’englobe totalement. Il finit toutefois par se détacher de sa partenaire avec un « ugh we should stop » qu’elle ne comprendra sans doute pas alors que Milo ne s’empare de sa couette pour venir la glisser entre eux. « Ok alors ça tu vois, c’est une barrière de protection, parce que j’essaie vraiment, vraiment, mais vraimeeent d’être sage mais tu me rends pas la tâche facile... » dit-il avec un soupir même s’il était plus amusé qu’autre chose. Le sorcier se tourne vers elle, s’appuie sur son coude alors que son regard ne peut que se porter sur elle, beauté divine qui lui a lancé le plus puissant des sorts. « Like seriously, who gave you the right to be so damn pretty ? » proteste-t-il faussement. Who gave you the right to take my heart so easily ?

(25 décembre, le soir)

Elle a le cœur qui déborde d'affection et quelle douce sensation cela peut être, à celle qui il y a vingt-quatre heures à peine perdait son droit de pouvoir enlacer chaque membre de sa famille. C'est grâce à Milo qu'elle tient bon, qu'elle n'y pense pas, qu'elle panse sa blessure par le plus doux des baumes, Alicia peut alors rire sans s'inquiéter, rêver sans se l'interdire, être elle-même sans avoir à s'en excuser. Et pour tout cela et plus encore, elle le remercie, pour tout cela et tout ce qu'elle ressent à cet instant, pour lui, pour eux, par tout ce qu'ils s'offraient, elle les trouvait beau ensemble à ne faire qu'exister ensemble mais de la meilleure façon. Et pour rien au monde elle n'échangerait sa place à ce moment précis, aussi absurde cette idée aurait pu être pour une version antérieure d'elle-même. L'attaque de baisers fonctionne parfaitement, ses mains encadrant le visage de sa proie qui feint de gémir entre deux baisers ce qui ne peut que la faire rire à nouveau. Ses bras écartés autour de lui, elle l'écoute annoncer son dernier vœu en immobilisant son visage face au sien le temps de l'écouter, regard qui parcourt chaque parcelle contemplée avant de rire plus doucement. « oui, oui, je leur dirai tous combien tu as si vite cédé.. » le regard pétillant, la sorcière ne réalise pas combien il l'est, que c'est cette même étincelle que Leanne voyait danser il y a quelques semaines déjà et qu'elle avait réfuté. « tu es à moi. » et par là, elle voulait dire à sa merci, mais aussi quelque part à elle tout entier, double lecture qu'elle réalise et qui la surprend tandis que Miles la fait basculer sur le côté après l'avoir à nouveau entouré de ses bras. Alors ses mains s'y attachent, remontent le long de ses biceps tandis qu'un sourire trahit ses lèvres quand il les attache soudainement au dessus d'elle. « ce ne serait pas toi sinon.. » avoue t'elle dans un murmure avant de se faire à son tour assaillir de la plus douce des attaques, fermant les yeux tout en mimant de tenter de s'en libérer sans vraiment y mettre de la force. Lorsqu'il l'embrasse, elle peut libérer sa main qui se cale aussitôt à l'une de ses joues pour l'effleurer, l'impression que son cœur tombe soudainement au sein de sa poitrine avant de se reprendre dans de rapides battements. Il pouvait faire ce qu'il voulait d'elle qu'Alicia lui en demanderait encore, perdue dans ses ressentis mais de la meilleure des façons, elle ne réalise pas combien elle est ensorcelée par le sorcier mais son cœur le sait et lui offre du répit à sa raison qui n'a plus autant de pouvoir qu'avant. Car cela semblait si juste, si bon, quelles raisons aurait-elle pu avoir pour la convaincre de s'en éloigner ? Miles se sépare pourtant d'elle et Alicia affiche une petite moue faussement triste en le voyant faire avant de sourire à nouveau en le voyant mettre une couette entre eux deux. « oh yeah ? » elle est amusée, le voir se refréner était plutôt nouveau et assez intéressant, lui qui d'ordinaire ne manquait pas un instant pour aller plus loin sans que ça ne la gêne particulièrement ces derniers temps. Alicia ne cherchait même plus tout à fait à faire semblant de repousser ses avances tant elle avait besoin de lui et de ces moments qu'ils s'offraient. « depuis quand tu es vraiment, vraiment, sage ? » ses doigts pianotent le long de cette barrière entre eux, dans un jeu de main et de tentation, elle trouvait ça étonnant qu'il agisse ainsi et à la fois réalisait qu'il le faisait pour faire de ce moment entre eux plus important que les précédents. Miles l'avait déjà fait en lui proposant de venir se coucher au lieu de l'embarquer dans sa chambre comme il a pu déjà avoir l'occasion et la motivation motivées de passion. Passant sa jambe au dessus de la couette afin de garder un contact physique avec lui, Alicia appuie sa joue contre sa main tout en le regardant en faire de même et sourit tendrement à son compliment, touchée de plein fouet alors qu'il semblait si sincère et ça lui faisait à nouveau accélérer le cœur de savoir qu'il la trouvait si jolie. Ça renforçait un peu plus cette confiance en elle qui avait vrillé quelques années plus tôt.. à cause de lui d'ailleurs. « mieux avec des sourcils à la bonne longueur hein ? » et ils se soulèvent à ce sujet, un air de lui demander ce qu'il avait à redire à ce sujet qui avait été si délicat au fil des années, petit sourire qu'elle ne peut pas bien dissimuler mais sa main rejoint l'un de ses flancs pour le pincer. « j'aurais dû te faire la même chose à l'époque. » mais ça l'aurait sans doute fait rire en l'énervant un peu plus encore, elle attaque donc aujourd'hui en se redressant et dépassant la barrière de la couette pour venir se placer à califourchon sur Miles. Ses mains sur son torse, la sorcière le contemple, lui et son sourire craquant, cette mâchoire qu'elle trace du bout de son index pour en souligner sa perfection. Regard d'un brun qui l'envoûte tandis que la chaleur de ses mains hantait ses hanches qu'il avait saisies. « je n'ai pas envie d'être sage. » et de retenir son désir pour lui, son envie de se confondre dans ses bras et de ressentir l'apogée de leur connexion intime, elle savait ce qu'elle voulait Alicia, ce qu'elle désirait plus que tout pour ce noël et plus encore. « i want you. » et malgré que ce ne soit pas la première fois qu'ils se retrouvaient en une telle position, elle sent pourtant son cœur subir un soubresaut agréable, le creux de son ventre se réveiller à l'audace de ce qu'elle avançait sans détours, à son attention entière sur elle qui la réchauffe. « if you want me too. » avance finalement Alicia en se penchant sur lui, ses lèvres venant effleurer les siennes d'une douce tentation avant de l'embrasser avec dévotion. Son bassin appuie contre le sien afin de mieux épouser ses formes contre lui, l'attiser dans un mouvement tout sauf innocent tandis que ses lèvres déviaient des siennes pour venir lui embrasser sa mâchoire et puis son cou, ses doigts venant flirter avec le bas de son t-shirt, caresser les sillons d'abdominaux qu'elle aimait tant. Mais Alicia se redresse soudain et coupe la sensualité du moment, se laissant retomber de son côté et derrière la couette dans un rire qu'elle éteint pour seulement lui dire « bon, je comprends en vrai, t'es fatigué après cette longue journée.. » de quoi l'attiser et se jouer de lui alors que son corps commençait déjà à être en feu, la sorcière se sert de la couette pour le tenir de l'autre côté et ajoute « c'est tant pis, je pensais que l'auror avait plus d'énergie que ça, plus de ténacité, plus de.. » elle rit entre chacune des parties de sa phrase tandis qu'elle lutte pour se servir de la couette comme bouclier. « plus de vigueur ! » avant de finalement céder, regard pétillant à son égard et souffle court par l'effort, ses doigts qu'elle glisse derrière sa nuque pour l'approcher de lui sans plus attendre et c'est son corps entier qui se colle contre le sien cette fois, à la recherche de plus de lui, encore et encore quitte à ne plus avoir de souffle, qu'importait car c'était perché à ses lèvres qu'elle vivait le plus fort.

(25 décembre, soir)

Tu es à moi et rien n’a jamais été aussi vrai, il le sait, il la sent cette vérité immuable qui vibre dans tout son corps. Miles est à elle, tout entier, corps, âme, cœur, il lui appartient un peu plus chaque jour car elle achève de conquérir chaque partie récalcitrante de lui par ses sourires, par son rire qui lui réchauffe l’âme et lui donne l’impression que tout est bien plus beau. C’est exactement ce qu’elle fait là, par ses baisers, parce qu’ils échangent et par Merlin, il n’avait jamais rien connu d’aussi beau et précieux que ce qu’ils avaient et construisaient ensemble. C’est de sa propre initiative qu’il s’éloigne, sans doute de craindre justement de tout gâcher par ses envies qui ne tardent pas à se réveiller. Qui pouvait-il, lui, si Alicia était délicieusement attirante, si sa beauté n’avait pas d’égale sur terre. Il était bien incapable de lui résister et de toute façon, il n’en avait pas envie. Et encore maintenant, tandis qu’il avait érigé cette fausse barrière entre eux, son regard restait rivé sur elle, son attention qui lui était entièrement dévouée. Il ne pouvait en être autrement, de toute façon, car il était bien incapable de se concentrer sur quoi que ce soit d’autre quand elle était là, si près de lui. Ses doigts qu’il suit du regard brièvement alors que tout lui paraît tentation chez elle et quelque part, il ne sait pas si c’est vrai, si elle l’attise, ou si ce n’est que le fruit de son affection pour elle qui pousse Milo à tout trouver de sa partenaire attirant, même le plus insignifiant des mouvements. Le sourire qui étire ses lèvres fait louper quelques battements à son cœur, fierté qu’il éprouve d’être celui qui en était le responsable. Le terrain sur lequel elle s’aventure reste dangereux après toutes ces années, évènement qui avait été le début de leur conflit, adolescent idiot qui n’avait rien trouvé de mieux à faire que de s’en prendre à elle pour lui arracher un peu de son attention. « Tu peux encore te venger maintenant si jamais ! » propose-t-il avec un léger sourire, conscient que ça n’effacerait pas tout. Heureusement, le sujet est vite laissé de côté pour un moment bien plus agréable, Alicia qui franchit la barrière les séparant pour venir s’installer sur lui. C’est tout naturellement qu’il pose ses mains sur ses hanches, relève ses yeux à son adresse. Il se délecte du moindre contact, de ses cuisses qui l’entourent, de son index sur sa mâchoire, de ses mains sur son torse. Expiration relâchée à son aveu, celui qui le comble déjà. Parce que cette fois, c’est différent. Il n’y a pas d’alcool en jeu, pas de colère, pas de jalousie pouvant justifier qu’ils ne s’emportent tous les deux. Ils ne sont pas déjà consumés par la passion, toutes ces excuses trouvées ordinairement pour expliquer ce qu’ils s’avouaient contre la peau l’un de l’autre. Cette fois, il n’y a qu’eux, entièrement eux-mêmes, prêts à accepter ce qu’ils voulaient véritablement. « Do you even have to ask ? » Et n’était-ce pas évident qu’il la voulait, Milo ? Il n’a pas le temps d’épiloguer car Alicia se penche, qu’elle l’embrasse avec une dévotion qui achève de le faire craquer tout à fait. Ses mains remontent le long de son dos pour la garder contre lui, son souffle qui s’expie contre ses lèvres quand il sent son bassin se coller au sien alors que tout l’attise chez elle – de ses baisers contre sa mâchoire à ses doigts descendant le long de son torse, contacts divers qui suffisaient à l’incendier totalement. Il n’en fallait pas plus pour que les désirs réprimés ne s’éveillent à nouveau, corps qui reconnaît immédiatement celui qui se colle à elle.

Sauf que Miles a soudainement froid car elle s’écarte brusquement de lui, qu’elle retourne de l’autre côté de cette barrière qui l’agaçait désormais. Un soupir quitte ses lèvres, frustration ressentie mais qui ne durera pas, il le sait à l’éclat joueur qui brille dans les iris de sa partenaire. Le futur auror se redresse, lutte contre cette couette dont elle se sert pour les séparer. « Nan mais qui a parlé de fatigue en fait ? » Certainement pas lui, pas quand elle était à ses côtés. Il ne peut que rire pourtant car il aime cette complicité qui règne entre eux et qui aurait été impossible quelques mois plus tôt à peine. Enfin, il arrive à écarter la maudite couverture, venant se coller à elle sans plus attendre pour retrouver ses lèvres avec une envie non dissimulée. Il se perd contre elle, Milo, capable de rester des heures à l’embrasser sans jamais se lasser de cette douce chaleur qui se répand en lui. « How could I sleep knowing that I have the most exquisite witch by my side ? » Sa main glisse jusque sa hanche pour l’attirer à lui, baisers déposés sur sa mâchoire. « How could I sleep knowing that I could just kiss you again and again ? » Il marque une courte pause alors que sa main se pose sur sa joue, que son pouce effleure ses lèvres. Sa main redescend doucement le long de son cou, s’arrête sur cette nuisette qui ne l’aidait pas à garder les idées claires. Doucement, alors que son regard reste rivé sur elle, il fait glisser une bretelle sur l’épaule de la brune. « Et cette nuisette… Je t’assures que tu finiras par me tuer, à être si belle. » Et il la laisserait faire volontiers si c’était le paradis qui l’attendait ensuite. Aussitôt, il se rue sur ses lèvres, baisers aussi nécessaires que l’air qu’il respire. Il ne quitte sa bouche que pour pouvoir se redresser et retirer son tee-shirt qu’il balance plus loin sans s’en soucier. C’est son cou qu’il vise de ses nouveaux baisers, son parfum qu’il hume au passage et qui n’est qu’un élément de plus qui le fait céder, avant qu’il ne dépose ses lèvres contre sa clavicule. « I want you. » L’aveu énoncé franchement alors qu’il plonge dans ses iris, qu’il aime cette façon qu’elle a de le regarder. Miles descend sa main jusque sa cuisse, remontant doucement sa nuisette pour révéler sa peau peu à peu. « I want you all the time. » You’re all I think about qu’il aurait voulu avouer sans y parvenir par l’implication de ces mots, par ce qu’ils pouvaient signifier. Son bassin qu’il colle au sien, lèvres qu’il retrouve pour un baiser passionné, sa langue qu’il joint à la sienne pour un baiser qui le fait décoller un peu plus, battements de son cœur qui s’intensifient. L’anglais glisse ses lèvres sur sa mâchoire pour de nouveaux baisers. I love you. Cou qui est prochaine cible, peau qui s’offre à lui et qu’il n’est que trop ravi d’embrasser. I love you. La naissance de sa poitrine qui subit le même sort, assauts tendres qui le contentent lui aussi. I love you I love you I love you, l’aveu qu’il n’oserait jamais lui énoncer à voix haute et qui se dessine pourtant sur sa peau par ses baisers, par cette tendresse dont il faisait preuve. C’était différent de tout ce qu’ils avaient connu, peut-être parce qu’il prenait plus le temps Miles, le temps de l’aimer, de la vénérer comme elle le méritait.

(25 décembre, le soir)

Il n'y avait que lui, lui, lui dans son cœur et sous son entière attention et cela lui suffisait amplement, emportait son affection survoler des hauteurs que si peu atteintes mais toujours plus hautes lorsqu'il s'agissait de Milo. Et son rire est ce qui lui fait encore plus oublier tout le reste, ne plus penser aux mots durs et à sa famille, à la cruelle décision de son père ni même ses craintes de l'avenir, car le brun avait cette capacité hors du réel de réussir à la faire s'en évader pour un temps, celui qu'elle passerait avec lui. Auprès de lui elle rit à son tour, elle se laisse aller, plus libre que jamais, plus soumise à son affection de plus en plus évidente, elle est apaisée, elle guérit de ces blessures qui autrement lui feraient passer une période bien plus difficile. Il est tout cela pour elle et plus encore et doucement elle s'en rend compte Alicia lorsque l'idée de se réveiller à ses côtés le lendemain matin réveille en elle une particulière attente et un doux sentiment, lorsqu'à cet instant elle se sent à sa juste place et n'a pas peur d'y être. Là sous son regard et son attention, le regard brun clair qu'elle a tant secrètement apprécié toute sa vie dirigé en sa direction tandis qu'il la domine de son corps après avoir réussi à décaler cette couverture piètre barrière entre eux. Comme l'impression que rien ne pouvait empêcher ce qu'ils étaient ni ce qu'ils faisaient, la façon dont ils revenaient sans cesse l'un vers l'autre, ses lèvres s'écrasant sur les siennes et son cœur s'emparant du sien. Il y a cette délicieuse sensation qui se répand dans son corps lorsque ses bras enlacent tendrement l'auror et que ses mots la touchent, la font tomber sous son charme un peu plus encore. Elle ne luttait plus la lionne, entièrement envoûtée par toutes ses attentions et la façon la plus sincère qu'ils étaient l'un avec l'autre, Alicia glisse sa main sur sa joue et le contemple au dessus d'elle en souriant. Miles avait toujours les mots justes, même lorsqu'il ne suffisait que de la draguer et cela lui plaisait, lui prouvait qu'il savait ce qu'il désirait, qu'il n'avait aucune hésitation. Et elle savait qu'elle pourrait rester là des heures à le détailler et admirer la beauté de son visage, de ses sourires et de ses yeux profonds dont l'intensité lui était uniquement destinée, l'embrasser encore et encore, se contenter de sa chaleur et de ce qu'il lui offrait sans même avoir vraiment besoin de plus. « Mmh i think you can't. » répond t'elle alors tandis que sa main descend dans une longue caresse le long de son bras pour en caresser sa peau chaude et le relief de ses muscles, ressentir plus encore combien tout cela était réel, combien c'était puissant. Toucher tactile de l'anglais glissant lui-même sur sa peau jusqu'à venir jouer avec la bretelle de sa nuisette lui arrachant un sourire en coin. Elle a le souffle un peu plus court soudainement mais une forme de fierté lue dans le regard de l'entendre lui avouer ce qu'il lui dit, elle aimait être si belle à ses yeux Alicia, plus que désirable, elle avait cette impression qu'il parlait d'elle toute entière. « je savais qu'elle te plairait. » aveu évident qu'Alicia l'avait choisie tout spécialement pour lui, son corps entier se réchauffe lorsqu'ils s'embrassent à nouveau. Et même si ce n'est pas quelque chose de nouveau, elle réalise combien c'est meilleur encore que lorsqu'ils ne s'offrent ces moments par un moment de faiblesse aidée. Son regard glisse le long de la silhouette de Milo lorsqu'il enlève son t-shirt, mains tendues en avant afin de lui caresser le torse, sentir les reliefs de ses muscles sous la pulpe de ses doigts dans un sourire aussi satisfait que conquis. Le cou qui s'étire lorsqu'il s'empare de sa clavicule et un soupir s'échappe de ses lèvres au moment où ses mots s'énoncent, initiant puissamment une vague de désir et d'affection en elle comme à chaque fois qu'il le lui avouait. Et chacun de ces aveux réussissait à construire la confiance qu'elle avait en lui ainsi qu'en elle, cette relation unique qu'ils avaient par la sincérité de leurs cœurs et de leurs corps se liant d'une harmonie comme jamais elle n'avait connu avec quiconque autre. C'est différent avec Miles, même si les gestes semblent les mêmes que pour n'importe quelle autre situation, c'est différent parce que c'est lui et elle, et qu'ensemble ils semblent défier toutes lois. Iris capturées à ces mots qui savent la faire chavirer et Alicia est persuadée qu'il le sait, qu'il en joue et qu'à la fois, il ne s'amuserait pas à les lui dire sans le penser et c'est ce qui la convainc de progressivement s'abandonner de plus en plus à lui, au fil de ces rencontres qu'ils s'offraient en défiant tout, savait-il au moins le puissant effet qu'il avait sur elle en lui avouant cela ? « You have me. » et sa voix se fait plus basse mais toute aussi sincère tandis que son cœur s'emballe. Car il n'y avait rien derrière quoi se cacher pour tant de vérité avouée, entièrement sobres, ils maitrisaient chacun de leurs mots et de leurs gestes. Et c'était pour cela également que c'était aussi spécial. Ses mains glissent sur lui à mesure que leurs corps s'épousent et Alicia laisse échapper de nouveaux soupirs lorsque ses lèvres embrassent sa peau, assaillie par toutes les sensations qui s'éveillaient en elle au moindre de ses touchers, elle a cette faim de lui que la lionne laisse libre court à sa façon. Dans cette envie de plus, de lui, mains qui balaient son corps et en caresse la peau chaude, le corps qui s'embrase et recherche plus de proximité avec le sien, ses doigts qui glissent dans les mèches de ses cheveux tandis qu'un sourire coupable se dessine en ressentant cette panoplie de sensations et sentiments déjà convaincus plus que sa raison de combien elle aimait cela, tout de lui, combien elle l'aimait lui.

(25 décembre, soir)

Il ne s’attend pas à cet aveu et pourtant, ça lui plaît d’entendre ces mots, de savoir qu’Alicia avait acheté sa tenue en pensant à lui. C’était révélateur quelque part qu’ils construisaient quelque chose de différent, lien qui ne tenait pas qu’à des rapports charnels induits par l’alcool ou la jalousie. C’était bien plus que ça, désirs véritables éprouvés par les deux sorciers et qui se trahissaient à travers des intentions qu’ils n’auraient pas sobres. « Tu les porterais, si je t’en achetais ? » Question posée avec un sourire au coin des lèvres, idée qui plaît plus encore à Milo, savoir qu’elle pourrait avoir sur elle ce qu’il aurait volontiers choisi pour elle. L’intimité qui se noue entre eux si facilement et si spontanément que ça pourrait en être effrayant, s’il n’était pas ainsi occupé à l’admirer et à l’aimer entièrement. Son cœur s’emballe brusquement aux quelques mots que la brune lui adresse, trois mots qui suffisent à le contenter, à lui donner l’impression qu’il pourrait vraiment l’avoir, entièrement, sans avoir à se brider comme il le faisait parfois spontanément. L’atmosphère est particulière alors, teintée par cette passion qu’ils connaissaient déjà mais également par cette tendresse qui se faisait de plus en plus présente lors de ces moments qu’ils s’offraient. Il n’y a plus rien qui compte si ce n’est leurs baisers, l’étreinte de leurs corps se retrouvant avec naturel après cette journée passée ensemble.

(25 décembre, le soir)

(25 décembre, soir)

Sa collègue blottie contre lui alors que ses doigts jouent avec ses mèches de cheveux, il se sent bien Miles, avec cette impression qu’il ne pourrait être à un meilleur endroit que là, dans son lit, avec le corps de celle qu’il aimait installé contre lui. « Joyeux noël Alicia. » Les mots qu’il ne s’attendait pas à prononcer la veille alors même que tout avait été désastreux, il n’aura fallu qu’elle pour tout chambouler, pour transformer ces fêtes en quelque chose de plaisant qu’il n’était que trop heureux d’avoir passé à ses côtés. Ses doigts glissent sur son bras pour de tendres caresses alors qu’un soupir apaisé ne quitte ses lèvres. « I’ve never felt this way with anyone else you know. » La confession le prend au dépourvu comme c’était toujours le cas – elle avait la fâcheuse tendance à le déstabiliser, à conquérir chaque partie de lui jusqu’à le pousser dans des confessions qu’il n’aurait pas osé en temps normal. Mais il était là, trop heureux à cause de ce qu’ils partageaient pour retenir tout ce qui lui venait alors. « I couldn’t anyway. » Son regard descend vers elle, vers celle qui détenait son cœur sans même le réaliser. « I can only feel this with you. » mots murmurés, confiés au sein de cette chambre devenue sanctuaire de leur affection pour quelques heures. Milo n’avait aucun doute à ce sujet – il n’y aurait qu’Alicia qu’il pourrait aimer avec une telle force et une telle passion, qu’Alicia qu’il voudrait, qu’importe ce qui pourrait arriver entre eux. « Goodnight love. » dit-il alors qu’il dépose un baiser sur ses cheveux avant de reprendre ses caresses sur ceux-ci pour tenter de l’apaiser et l’aider à s’endormir pendant que son regard restait rivé sur elle, sur son corps qu’il pourrait admirer des heures durant sans jamais se lasser.