(27 décembre, dans l'après-midi)

« mais tu comprends pas, c'est mieux que Disney. » la joie de ce jour et de son cœur s'affiche continuellement sur ses lèvres tandis que son regard balaie les alentours, observe les hauts spécimens comme ceux plus timides autour d'eux. L'ambiance de la serre, sa tiédeur relative et la douce odeur qui venait éveiller ses sens la faisait se sentir bien, plus encore qu'elle ne l'aurait cru tandis que l'excitation d'être en ce lieu est bien présente. Et tout ça c'est grâce à Miles. Miles qui l'accompagne et lui tire des sourires plus amusés, Miles qui commente la façon dont elle se comporte mais qui adore ce moment aussi, elle le voit dans ses yeux. « évidemment que je suis adorable, je suis toujours adorable. » la précision était importante, juste avant qu'ils ne pénètrent dans la serre principale et Alicia ne sait plus où donner de la tête, son regard s'appesantit sur absolument tout ce qu'elle peut observer de bas en haut de la pièce, de gauche à droite, tout près et même au fond des allées se proposant à eux. « j'en ai le tournis. » assume t'elle dans un petit rire, acquiesçant évidemment à la remarque de l'auror car elle n'aurait pas été contre une semaine de congés à hanter ce lieu, une semaine hors du temps avec lui, surtout. C'est à son adresse que son regard revient lorsque Miles lui présente une information lui prouvant qu'il s'était intéressé et il gagne des points en le faisant, elle le sait, son cœur aussi, elle le sent tout engourdi d'affection pour lui. A son aveu, elle rit un peu. « j'ai cru un instant que tu avais fait tes devoirs. » petit sourire en coin, elle note tout de même tous les efforts que Miles fait depuis le début de leur accord, elle sait que cette journée était entièrement grâce à lui. Et lorsqu'il vient lui prendre sa main, Alicia ne peut pas être plus ravie, se baladant parmi les plantes avec celui qui lui faisait tant de bien au cœur et à l'âme. Elle presse ses doigts aux siens et en l'entendant justifier son geste, un petit sourire s'affiche tandis qu'elle lève les yeux vers une plante et commente de façon distraite. « j'aime bien, quand tu me prends la main. » les plantes étaient alors aussi passionnantes qu'elle ne l'avait imaginé, ils se baladent longtemps et dans plusieurs allées, s'arrêtent près de panneaux présentant parfois leurs particularités et provenances tandis qu'en même temps, ils passent un bon moment ensemble. Parfois, quelques sujets communs apparaissent et lui permettent d'en savoir un peu plus sur la façon de penser de l'ancien serpent, par des sujets touchant le travail mais pas que, ils partagent sur la fascination des moldus pour les pop star du moment ou les jeux vidéos, elle lui dévoile qu'elle n'a pas le permis voiture mais celui bateau depuis un voyage au Portugal avec Darcy, combien elle aimerait beaucoup découvrir certains pays comme l'Italie, le Pérou ou le Japon. « j'aimerais tellement qu'ils aient des allées avec que des plantes magiques.. » lui souffle t'elle finalement à voix basse tandis qu'ils dépassent une nouvelle allée. Alicia s'arrête alors, un peu fatiguée tandis qu'elle récupère la bouteille d'eau achetée à un petit stand plus loin avant de lui en proposer quelques gorgées en la lui tendant. « tu ne t'ennuies pas trop ? » sa lèvre se mordille un petit peu, évidemment consciente que cela devait être plus excitant de son côté que du sien. « c'était quoi ton rêve d'enfant ? » Alicia était plutôt curieuse et ses questions apparaissaient à des moments parfois non prévus, mais ce moment avec Miles était aussi une façon d'en apprendre plus sur lui. Elle récupère sa bouteille tandis qu'ils s'assoient ensemble sur un banc entouré de feuillage à la vue splendide sur le reste de la serre. L'ancienne lionne a alors un petit soupir d'aise en réalisant combien elle se sentait bien, sa main revenant s'emparer de la sienne dans le confort que cela lui apportait, elle aimait sentir ses doigts chauds emmêlés aux siens, garder ce contact avec lui qui était nouveau mais qui semblait pourtant tant faire sens. En relevant son regard vers lui, un nouveau sourire vient égayer ses lippes, il est pourtant plus mesuré tandis qu'elle se mordille la lèvre inférieure. Finalement, Alicia se penche pour venir lui voler un baiser qui se révèle doux et volontaire à la fois, son corps blotti contre le sien. Ce n'était qu'un baiser et pourtant, il valait tout, comme à chaque fois dès qu'il s'agissait d'embrasser Miles Bletchey.

(27 décembre, dans l'après-midi)

Quand Milo observe Alicia, il ne peut qu’approuver ce qu’elle venait de dire – elle était toujours adorable. Peut-être que ce n’était pas une pensée qu’il aurait quand ils se disputent, mais à cet instant précis, il aurait pu jurer qu’il n’avait jamais vu personne être aussi adorable, surtout pas à cause de simples plantes. Ses yeux pétillaient d’un bonheur véritable, comme s’il lui présentait les plus grands trésors du monde. Un léger rire lui échappe tandis qu’il secoue la tête, amusé. « Heureusement que je suis là pour te rattraper alors. » Ici ou ailleurs, il le ferait toujours, mots qui voulaient dire bien plus que ce qu’il pouvait sembler être. Il n’avait pas besoin de le préciser, de toute façon, c’était quelque chose qu’ils s’étaient prouvés mutuellement. Ce qui semblait improbable encore quelques années plus tôt était pourtant vrai, Miles et Alicia qui comptaient l’un sur l’autre au point de se confier leur vie sans hésiter, confiance gagnée au fil des mois et de ces missions qu’ils ont affronté, ensemble. S’il s’agissait au début d’un fait qui ne s’appliquait qu’au travail, il avait vite réalisé qu’il avait une confiance entière en elle en dehors de leur vie professionnelle, ce qui avait d’abord été troublant avant d’enfin être quelque chose qu’il acceptait. Il savait que c’était le cas pour elle aussi, que c’était pour cette raison qu’elle s’ouvrait un peu plus à lui. « Je ne faisais déjà pas mes devoirs à Poudlard alors tu penses bien que je vais pas commencer maintenant. » Son rire accompagne le sien, cette mélodie qui était sans aucun doute sa préférée. Il n’avait jamais brillé par son sérieux, Milo qui s’était longtemps contenté du strict minimum – du moins jusqu’aux examens quand il a compris qu’il était nécessaire de fournir un minimum d’efforts s’il espérait s’offrir une place dans la seule formation qui l’intéressait. Alors qu’ils se déplacent entre les différentes allées bordées de plantes, l’auror tente un rapprochement, main attrapée en dépit du lieu public dans lequel ils sont tous les deux. Le sourire d’Alicia le rassure tandis que ses paroles, elles, ont le don de faire chavirer son cœur un peu plus, comme s’il n’était pas déjà conquis par ce qu’ils avaient tous les deux. Il serre ses doigts entre les siens alors qu’ils reprennent leur promenade, bavardant de tout et de rien, ce qui leur permet d’en découvrir toujours un peu plus sur l’autre. Il accueille les révélations d’Alicia avec une joie véritable, touché par ces morceaux d’elle qu’elle offre – si les sujets évoqués peuvent paraître superficiels, ils se les offraient mutuellement et c’était tout ce qui comptait. L’anglais lui parle de cette collection de BD moldus qu’il avait eu enfant – mais ne mentionne pas le fait que sa mère avait tout détruit quand elle avait découvert les pages dans un coffre de sa chambre -, à quel point il ne supportait plus le chou-fleur à cause d’un repas de famille qui avait le légume pour plat principal, ce qui aurait pu être un bon moment s’il ne souffrait pas alors de la plus grosse gueule de bois qu’il lui ait été donné de connaître au point d’avoir des nausées rien qu’en sentant l’odeur de celui-ci encore aujourd’hui. « Hm ça doit exister non ? Enfin je suis pas un pro mais j’imagine qu’il doit y avoir des serres magiques dans le monde sorcier aussi ? » Du moins ça ne l’étonnerait pas et il se fait la promesse de vérifier cela dès qu’il le pourra. Miles récupère la bouteille tendue pour en boire quelques gorgées avant de secouer doucement la tête. « Je t’assure que je m’ennuie pas du tout. C’est assez drôle de te voir tout découvrir.. Et même si je suis pas un gros fan de plantes j’avoue que certaines sont assez cool. » Et évidemment qu’il appréciait tout ça un peu plus parce qu’elle était là, lionne qui rendait tout bien plus intéressant et passionnant par sa simple présence. Alors qu’ils marchent vers le banc, il réfléchit quelques secondes avant de s’asseoir. « Je voulais être une rockstar. Une vraie, tu sais, comme celles qui font des tournées et qui ont une tonne de groupies aux quatre coins du monde. » Un léger sourire se dessine sur ses lèvres quand il repense à la naïveté qui l’avait habité alors. « Je me disais juste que ça avait l’air cool, de faire un peu ce que tu veux, de vivre grâce à ce que t'aimes vraiment, d’être reconnu partout où tu vas, d’être... » D’être aimé, de ressentir cette sensation que peu importe ce qu’on pouvait faire, il y aura toujours quelqu’un pour l’aimer, ce qui n’était pas vraiment le cas à l’époque. « Enfin tu vois. Et toi ? » Pensées qu’il chasse pour se concentrer sur elle, son regard qui se pose sur Alicia qui semble si apaisée et heureuse en ces lieux. Il aimerait la voir si souvent comme ça, sans ce pli soucieux qui venait naître entre ses sourcils quand elle semblait perdue dans ses pensées, sans cet air triste qu’il avait déjà remarqué dans ses iris quand ils discutaient de certains sujets. Il ne voulait que les sourires d’Alicia, pour toujours et à jamais. Quand leurs regards se croisent et que la future aurore se penche vers lui, il se penche à son tour pour la rencontre à mi-chemin, retrouvant ses lèvres en un baiser d’une incroyable douceur. Il serre sa main dans la sienne et sourit, lui volant un autre baiser parce que c’est ce qu’il veut, c’est ce qui lui fait tant de bien sans même qu’il ne comprenne pourquoi. Miles sait seulement qu’il n’a jamais rien éprouvé d’aussi fort et d’aussi beau pour qui que ce soit et qu’il ne voulait que s’accrocher à ce sentiment qu’il éprouve alors grâce à elle. S’appuyant contre le dossier du banc, il se rapproche assez pour que leurs cuisses soient collées l’une contre l’autre. Le sorcier lâche sa main pour venir glisser son bras sur le dossier du banc, derrière son dos. Et il sait bien de quoi ça doit avoir l’air pour quiconque les croiserait alors et il s’en moque – à vrai dire il aime même l’idée qu’on s’imagine qu’elle soit sienne, qu’elle soit celle qui partageait sa vie. « Tu sais… J’ai un terribleee secret à t’avouer. » Un sourire malin étire le coin de ses lèvres alors qu’il regarde devant lui. Il hésite un peu alors que naturellement, ses doigts se mettaient à jouer avec les mèches de ses cheveux. « Tu te souviens de….. du sourcilgate ? » Accident qui avait été à la source d’une haine viscérale entre eux pendant de nombreuses années et qu’il était difficile d’oublier, quand bien même il s’était déjà excusé à ce sujet. « En fait… En fait j’avais un faible pour toi et je savais pas quoi faire pour attirer ton attention. » Milo tourne la tête vers Alicia, grimaçant légèrement quand il réalise à quel point il avait agit comme un idiot. « Et évidemment je sais maintenant que c’est vraiment con, mais à l’époque, les garçons plus vieux arrêtaient pas de dire que si t’aimais bien une sorcière, fallait l’emmerder pour qu’elle s’occupe de toi alors…. » Alors il n’avait pas vraiment réfléchi plus loin, incapable de pousser la réflexion vers les conséquences négatives qu’un tel acte pouvait avoir. « Bref je pense que tu connais maintenant mon secret le plus obscur. » Ce faible qu’il eu pour elle – qu’il avait toujours, évidemment, il suffisait de voir la façon qu’il avait de regarder Alicia, comme si elle détenait toutes les merveilles de l’univers au sein de ses iris et, souvent, Miles était convaincu que c’était le cas. rait. Personne ne savait le tournant qu’avais pris leur relation et il était probablement préférable que cela reste ainsi pour l’instant tant qu’eux même choisissaient de rester dans cet entre-deux qui semblait leur convenir. A cet instant, il se moquait bien de l’étiquette qu’on chercherait à leur apposer. Rien ne comptait, si ce n’était le sourire qu’il parvenait à faire naître sur les lèvres d’Alicia et la sensation de sa main dans la sienne.

(27 décembre, dans l'après-midi)

Du plus loin dont elle se souvenait, Alicia n'avait jamais vécu un noël comme celui-ci, elle n'avait jamais non plus reçu et vécu un cadeau comme celui que Miles lui offrait. Et rien que pour cela, l'ancienne gryffondor était reconnaissante. Sa main enlacée à la sienne, ils vivent le moment aussi simplement que ce que deux amis feraient, si seulement son cœur ne s'emballait pas dès qu'il lui souriait. Elle tentait de ne pas trop s'attarder à ce sourire en coin qui creusait une fossette sur la joue de son coéquipier, la chaleur qui se répandait en elle dès lors qu'il riait ou qu'elle sentait combien leurs doigts étaient si bien enlacés, mais parfois elle ne pouvait plus faire autrement et se surprenait à phaser le temps de quelques secondes, un sourire sans doute idiot sur les lèvres, avant de se reprendre. Surtout, elle appréciait qu'il soit aussi patient et attentif, là où elle ne l'aurait pas pensé ainsi il y a encore quelques semaines, Miles ne faisait que continuer à la surprendre et c'était agréable, de le découvrir pour de vrai. C'est pourquoi les questions qui surgissent entre eux ont ces impressions de moment unique et apprécié, relevant ses caramels sur la rockstar qui n'a jamais pu en devenir une. « et au final aujourd'hui tu fais ce que tu veux, tu travailles dans une branche qui te passionne, t'es connu dans tous les bars du coin.. » elle rit un peu à la chute de sa phrase, croisant son regard alors qu'il avait compris où elle venait en venir. Elle espérait qu'il voit que son rêve d'enfant était peut-être moins cool que ce qu'il vivait déjà aujourd'hui, peut-être même ne se seraient-ils même pas connus dans ce cas alors il valait mieux la réalité, non ? « moi ? avoir une grande maison avec un grand jardin et plein de chiens. » elle hausse une épaule en souriant simplement. « je pense que j'avais surtout besoin de confort et tranquillité, j'ai toujours demandé un chien à mes parents mais on en a jamais eu. » une petite moue s'affiche sur son visage tandis qu'elle regarde avec hésitation Miles avant de le dévier jusqu'aux plantes. « oui je sais, c'était pas très ambitieux. » pas comme les serpentards le sont naturellement apparemment, pas comme elle semblait aussi se démener aujourd'hui au sein de sa formation. Lorsqu'ils s'embrassent, elle a l'impression que les papillons rencontrés un peu plus tôt virevoltent au sein de son ventre et se plaît à chérir ce sentiment, cette chaleur qui se propage dans tout son corps tandis qu'il l'embrasse une fois de plus non sans lui laisser un sourire. Elle aimait la simplicité de ce qu'ils partageaient, elle ne l'était en réalité pas, simple, mais remplie de sens et d'une sincérité qui parfois lui faisait peur. Pourtant là sur le banc avec lui et après cette visite incroyable, elle ne peut que se sentir bien Alicia et elle sait qu'avant tout, c'est grâce à celui qu'elle détestait tant avant. Seulement l'air malin qui lui colle au visage après quelques instants ne lui dit rien qui vaille et même si un sourire apparaît sur ses lèvres, ses yeux se plissent un petit peu. Quand il parle du sourcilgate, le sourire s'efface et les sourcils se froncent. Il allait vraiment oser parler de ça aujourd'hui et maintenant ? Naturellement, Alicia croise alors les bras devant sa poitrine et l'écoute justifier ses actions adolescentes en inspirant d'un air presque las, comme à l'époque, finalement. Sauf que cette fois-ci, une petite lueur amusée brillait dans son regard si il était suffisamment attentif. Elle réalise ses aveux et que ses amies avaient à l'époque raison lorsqu'elles la taquinaient à ce sujet et se promet que jamais elles ne sachent. Si elle avait su, peut-être alors que les choses auraient été différentes, finalement. « tu te fous de moi Bletchey ? » ouch, le nom est ressorti mais pour autant, Alicia ne se lève pas pour déguerpir, non, elle préfère rester là et le voir déglutir en pensant avoir mis à nouveau les pieds dans le plat. « parce que t'avais un crush sur moi, tu m'as foutu en l'air mes sourcils parfaits ? » ils se haussent d'ailleurs et ses yeux sont aussi légèrement plus écarquillés en attendant une réponse de sa part qui pourrait potentiellement l'amener à le tuer sur place. Seulement elle n'avait plus seize ans, heureusement pour lui. Ses épaules se détendent finalement contre le dossier tandis qu'elle secoue la tête. « tu sais même pas combien je t'ai haï pour ça. » ajoute t'elle même si le mot était fort (l'était-il vraiment?) avant de joindre à nouveau ses iris aux siennes et de se taire le temps de longues secondes. « baby bletchey était alors amoureux de moi, c'est trop mignon. » son sourire se tisse et se pince tandis qu'elle n'arrive pas à dissimuler combien cette information lui plaît et l'amuse. « ton petit cœur d'adolescent battait fort quand on s'engueulait alors ? » cette fois, Alicia s'approche de lui, assez pour qu'il la surplombe légérement par son regard avant qu'elle ne vienne déposer un baiser sur sa joue. Elle aussi, à l'époque et encore aujourd'hui, son cœur s'emballait beaucoup trop par sa faute. « t'es trop mignon. » et la lionne savait par avance que l'appellation ne lui plairait pas mais peu importait, il le méritait selon elle. « je voulais tellement te tuer à l'époque, tu crois que c'est pourquoi que je me suis spécialisée dans les couteaux ? » sort-elle finalement d'un air distrait tandis que son regard balayait à nouveau la pièce. « les filles le savaient mais je n'ai jamais voulu les croire, jamais j'aurais imaginé que tu m'aimes bien, j'avais juste l'impression que tu me détestais sans savoir pourquoi. » et quelque part, ça lui avait fait un peu mal si elle devait être honnête. Le souvenir du garçon rencontré le jour de sa rentrée en première année lui étant resté malgré toutes ses tentatives de le repousser ou l'effacer, c'était comme si Miles Bletchey ne pouvait être banni de ses pensées ou de son histoire, comme si il était destiné à avoir sa place d'une manière ou d'une autre peu importe son souhait. Et finalement, c'était tant mieux.

(27 décembre, dans l'après-midi)

« T’as raison même si t’as oublié de préciser que j’avais le même déhanché que la plus grande rockstar qui puisse exister! » Un léger sourire qui orne ses lèvres alors qu’il lui suffit d’un regard sur vers Alicia pour confirmer qu’il ne changerait de vie pour rien au monde. Pourquoi voudrait-il changer quoi que ce soit quand il avait tout ce dont il avait besoin là, face à lui ? Quand rien d’autre ne saurait le rendre heureux, pas même toutes les richesses du monde ? Elle était tout, Alicia, elle était la cause principale de ce bonheur qu’il avait l’impression de côtoyer dès qu’ils étaient ensemble. Alors il referait tout de la même façon, se lancerait dans cette même voie qu’il adorait et qu’il ne changerait pour rien au monde. Le sorcier qui écoute avec attention le rêve confié par sa partenaire, un léger sourire aux lèvres quand il voit cette moue adorable qu’elle a au visage. Il l’imaginait bien, plus jeune, à faire les yeux doux pour tenter de convaincre ses parents d’adopter un chien avec lequel jouer – il se demande d’ailleurs comment ses parents ont pu résister face à l’image tout bonnement adorable qu’elle devait renvoyer alors. Pourtant il fronce les sourcils en l’entendant quelque peu dénigrer ce rêve qu’elle avait, secouant la tête. « C’était ton rêve. Il valait autant qu’un autre. » lance-t-il en haussant les épaules. S’il y avait bien une chose que Milo avait appris en grandissant avec une mère qui, au mieux était indifférente, au pire méprisante de tout ce qu’il pouvait faire, c’était qu’il ne fallait jamais mépriser les désirs d’autrui. Il avait été trop souvent blessé quand, enfant, il tentait de dire à sa mère ce qu’il voulait faire, pour oser agir de la même façon avec quelqu’un, surtout pas avec Alicia. « Par contre si tu me dis que tu veux un chihuahua là je vais me foutre de ta gueule. » dit-il en accompagnant ses paroles d’un coup d’épaule complice avant de rire. C’est cette aisance qu’il ressent qui pousse le sorcier à se confier, à avouer ce qu’il n’avait encore jamais dit jusqu’à présent de peur de tout gâcher entre eux. Il était convaincu que leur relation avait évolué, suffisamment en tout cas pour qu’un tel fait ne déclenche aucune hostilité entre eux. Quand la brune utilise son nom, il se tend et déglutit légèrement, s’interrogeant sur ce qu’il venait de faire – peut-être avait-il eu faux sur toute la ligne, peut-être que le sujet était encore trop sensible pour être ainsi évoqué. Il regrette d’avoir tout gâché et s’imagine déjà devoir essuyer une nouvelle dispute, peut-être aussi craignait-il qu’elle ne s’éloigne à nouveau, qu’elle ne veuille plus passer de temps avec un sorcier suffisamment idiot pour avoir pensé que s’en prendre à elle lui permettrait de l’attirer à lui. Seulement Alicia reste là et, surtout, il voit ses épaules se détendre et elle n’a pas l’air de vraiment lui en vouloir. Il laisse échapper un soupir, soulagé que sa confession n’ait pas pas tout gâché entre eux. « Je sais. » se contente-t-il de dire. Il lui suffisait, à l’époque, de croiser son regard pour comprendre à quel point elle le détestait, ce qui ne faisait que l’inciter à continuer. Miles grimace au surnom utilisé, lève les yeux au ciel en constatant à quel point le sorcière se jouait de ce qu’elle savait désormais sur lui. « N’importe quoi, tu te fais des films là ! » C’était pourtant vrai, il se souvenait à quel point il perdait les moyens dès qu’elle apparaissait, à quel point il se devait de compenser en étant encore plus insupportable juste pour tenter d’oublier l’effet qu’elle lui faisait. Si le baiser sur sa joue lui arrache un sourire, ce n’est pas assez pour l’empêcher de détester ce terrible adjectif qu’elle choisit d’employer. « J’étais pas mignon. » dit-il en secouant la tête. Et puis quoi encore ? Il n’était pas comme un de ces niffleurs qu’on pouvait qualifier de mignon, loin de là. « Pour m’exciter. » lance-t-il comme si c’était une évidence même. Milo n’était pas sûr qu’elle ait déjà vu à quel point son regard s’attarder sur elle quand elle s’entraînait avec ses couteaux mais, de toute façon, il était persuadé qu’elle savait déjà qu’un rien l’excitait quand ça la concernait. S’il est surpris d’apprendre que les amies d’Alicia se doutaient de quelque chose, il n’en dit rien – ses propres amis n’avaient rien vu et même s’ils le charriaient parfois à son sujet, ils étaient eux-mêmes tellement obsédés par la découverte de leurs hormones pour lui prêter véritablement attention. « Je détestais ce faible que j’avais pour toi. » Parce qu’il ne le contrôlait pas, que ça occupait chacune de ses pensées au point de frôler la folie. « Et je crois que je te détestais parce que je savais pas comment gérer tout ça et que c’était plus facile. » Mieux valait prétendre la détester qu’admettre qu’il aurait tout fait pour qu’elle lui prête attention. Il fait quelques pas à ses côtés, son regard s’attardant sur quelques plantes même s’il n’est pas vraiment attentif. « Je te détestais aussi parce que j’avais juste l’impression que tu croyais être meilleure que moi. » Il ne dit pas que c’est vrai, Milo. Il n’admet pas qu’il pense qu’elle était trop bien pour lui et pour n’importe qui, à vrai dire. Personne ne serait jamais à la hauteur d’Alicia Spinnet, mais lui était bien décidé à se montrer digne d’elle, qu’importe que ça lui prenne toute sa vie. « Puis t’étais une gryffondor, j’étais obligé de te haïr. » léger sourire aux lèvres, la rivalité éternelle entre leurs maisons n’avait clairement pas aidé à apaiser les tensions régnant entre eux. Il s’arrête finalement et fait face à l’ancienne lionne. « Tu sais, je suis pas sûr que je changerais quoi que ce soit à ce qui est arrivé.. Parce que maintenant je peux faire ça. » Il glisse sa main dans la sienne et enlace ses doigts aux siens pour appuyer ses propos. « Et ça aussi.. » Cette fois, il dépose sa main libre dans le bas de son dos pour l’attirer à lui. « Et surtout, je peux faire ça. » Miles retrouve ses lèvres dans un baiser qu’il fait durer, cette fois, un baiser plus tendre, si tendre qu’il se sent craquer un peu plus pour elle alors même qu’il ne pensait pas cela possible. La vérité, c’était qu’il recommencerait chaque dispute, chaque moment passé à s’énerver et à se détester ne serait-ce que pour avoir la chance de l’aimer à nouveau comme il le faisait, de l’aimer avec plus de force encore qu’il n’en avait usé toutes ces années passées à la haïr. Il recommencerait encore et encore jusqu’à l’avoir à nouveau contre elle, jusqu’à pouvoir de nouveau avoir la chance de la connaître et de se dévouer à elle aussi longtemps qu’elle le désirera.

(27 décembre, dans l'après-midi)

Tout se passe bien en la compagnie de Miles et ce simple fait aurait pu faire réagir l'ancienne Alicia de différentes manières, dans le passé. Seulement c'était vrai, ce noël avait un goût particulier, d'une nouveauté particulièrement appréciable quand elle marchait dans les jardins botaniques en enlaçant la main de son ancien ennemi. Miles qui ne manque pas de rire sous le sourire d'Alicia secouant la tête à la bêtise qu'il avançait et si la sorcière s'empresse de préciser qu'elle préférait les plus gros chiens, le sujet change bientôt sur un tout nouveau propos. Le sourcilgate n'était pas rien, entre eux. Il n'était pas le début de leur relation mais bien le tournant décisif de bien des années à se détester. Et ce que lui révèle l'auror a le don de la surprendre. Alicia ne s'était jamais imaginée qu'il ait pu se comporter ainsi pour cette raison à l'époque, pas quand elle se souvenait de jusqu'où ils pouvaient aller pour ennuyer l'autre et pourtant la vérité était là et rendait les choses bien plus claires maintenant. Pour palier à sa surprise, elle préfère alors l'humour et le taquiner à ce sujet, s'amusant évidemment de sa réaction à l'adjectif utilisé exprès pour l'ennuyer. Ali ne voulait pas le prendre mal aujourd'hui car tout ça, ça appartenait au passé. Ils n'étaient plus les mêmes, ils savaient prendre du recul et preuve étant que Miles était le premier à l'exprimer et se livrer. Et ça l'étonnait un peu la lionne, mais elle aimait sa franchise, même si cela voulait dire réaliser qu'un jour Miles Bletchey avait eu des sentiments pour elle. Une sorte de frisson lui parcourut l'échine et elle sut secrètement que cette idée lui plaisait. Elle ne le devrait pas pourtant, non ? Les choses devraient rester neutres entre eux pour le bien de leur partenariat au travail mais est-ce que ce n'était pas déjà quelque part trop tard ? Ces quelques jours ensemble à s'apprécier librement la faisait douter et la lionne tenta de chasser ces pensées. Elle eut alors un sourire à sa précision en se promettant de s'entraîner à nouveau aux couteaux dans peu de temps puis l'écouta attentivement. Ses raisons faisaient sens aujourd'hui et son sourire se mesura en une expression plus sérieuse et compréhensive tandis que toujours près de lui, l'auror ne manquait pas de détailler son visage même lorsqu'il regardait plus loin. « Obligé. » répéta t'elle dans un fin sourire. « hier et encore aujourd'hui, j'ai jamais pensé que j'étais meilleure que toi tu sais. » Alicia excellait dans certains domaines quand Miles la surpassait dans d'autres et ils le savaient tous les deux, mais fondamentalement parlant, la brune n'avait jamais dénigré à ce point le garçon, pas même quand ils se détestaient. Mais elle comprenait pourquoi il pouvait le penser quand la rivalité entre leurs deux groupes d'amis et leur mondes se basait sur cela. C'était sans doute pour ça qu'ils avaient réussi à trouver un terrain d'entente parmi les aurors, ce genre de pensées devaient être bannies pour réussir ensemble. Et une fois que Miles et Alicia avaient du joindre leurs forces et compétences pour ne plus être l'un contre l'autre mais avec, tout avait commencé à changer. Quand il s'arrête et lui fait face, elle accroche son regard au sien et sourit à ses mots. Sa main est attirée par la sienne et bientôt, son corps contre le sien. Tout en Alicia se réchauffe alors qu'elle regarde son ancien ennemi avec bien plus d'affection qu'on ne l'aurait pensé. Quand il l'embrasse de la façon dont il le fait, elle sait qu'elle non plus ne changerait rien. Pas même la crise du sourcilgate, ou toutes leurs disputes sur le terrain de quidditch. Tout avait construit ce chemin jusqu'à ce jour, ici dans ces jardins magnifiques, là où son cœur ne bat que pour lui, où son souffle lui est dédié, elle s'abandonne au serpent dans ce baiser qu'ils échangent et surtout qu'ils s'offrent après tant d'années à se détester. Elle l'embrasse en saisissant la chance qu'elle avait de finalement être en paix avec Miles mais aussi de le connaître. Parce que malgré toutes les disputes et la colère qu'ils ont pu partagé au fil des années, elle découvrait combien tout pouvait aussi être d'une infinie douceur. Alors ses bras se relèvent pour venir entourer le cou de l'auror. Il n'y a que lui qu'elle voit, que lui qui la fait ressentir tout cela et que lui à qui elle pense. Miles, Miles et encore Miles. « alors qu'est-ce que ça fait de pouvoir faire tout ça et embrasser la fille la plus chiante de tout poudlard et de la terre entière ? » elle le surprend sans doute, éclat amusé dans le regard maintenant qu'elle se permettait de plaisanter sur cette période en rappelant des mots qu'il avait déjà prononcé. « je me souviens même d'un jour où j'avais réussi à te colorer les cheveux en rouge vif et t'avais cru que c'était les jumeaux. » elle avoue tout, collée à celui qu'elle appréciait plus que mesure. Et puis Alicia redevient un peu plus sérieuse alors qu'elle sent ses joues réchauffer sous l'attention de son regard. Ca lui arrivait parfois, c'était aussi le cas à l'époque et combien elle avait pu détester cela et perdre contrôle. Ce n'était plus le cas aujourd'hui. « j'aime ce qu'on a aujourd'hui. » elle aimait pouvoir se blottir contre lui, l'entendre rire, en apprendre plus sur lui. Elle aimait simplement être en sa présence et l'écouter parler, découvrir chaque jour un peu plus qui il était derrière toute cette façade qu'il montrait généralement à tous. Malgré toutes ces années de disputes, Miles n'était pas n'importe qui et Alicia l'avait toujours su. « vraiment. » alors ce fut à son tour de l'embrasser, en se hissant légèrement sur la pointe de ses pieds, l'une de ses mains glissa de derrière sa nuque pour venir se caler sur l'une de ses joues et elle l'embrassa longtemps, elle aussi. Elle l'embrassa comme tant de fois elle aurait aimé le faire, comme si elle avait attendu ce moment depuis longtemps, comme une amie dévoilant les ambitions de son cœur à celui qu'elle s'était efforcée d'imaginer inaccessible pendant des années. Alicia ne savait pas très bien ce qu'ils étaient ni ce qu'elle était prête à assumer, le flou dans lequel ils vivaient et ressentaient tout cela avec autant de sincérité suffisait à cette période et c'est ainsi qu'ensemble ils profitèrent de Noël. Ensemble et loin des bruits du monde ayant toujours essayé de les séparer et les faire se détester, ils n'y avaient qu'eux deux et cela suffisait. Il n'y avait surtout que lui dans son cœur et bientôt, elle saurait enfin le comprendre mais en attendant, ils s'aimeraient à leur manière jusqu'à la fin de ce décompte de noël devenu leur meilleur cadeau.