Discuter avec Draco Malfoy de Quidditch ou de la huitième année, alors même que Caleb a ouvertement rejeté les valeurs enseignées aux sang-purs depuis la nuit de temps, a assurément un côté surréaliste. Mais c’est aussi réconfortant. « Oui, j’aimerais beaucoup continuer encore après les ASPICs. » Bien sûr, il devra probablement travailler pour se payer ses fournitures scolaires, parce qu’il ne sait pas combien de temps ses réserves d’argent tiendront. Mais à Poudlard, il n’a pas besoin de grand-chose au fond. Alors le Serdaigle qu’il est a évidemment envie de s’instruire le plus possible et de tirer profit de cette opportunité supplémentaire offerte aux élèves. D’ailleurs, s’il n’avait pas trahi les Rowle, il n’aurait probablement pas eu le choix. Son mariage avec Millicent Bulstrode aurait été célébré l’année suivante, il n’aurait donc pas été question qu’il retourne au château… Un raison supplémentaire, à ses yeux, d’avoir fait ce choix pourtant si risqué. Bien sûr, il est différent de Draco sur ce point. « J’espère que ça restera comme ça pour toi. J’espère aussi que les décisions te concernant te conviendront autant que possible. » Parce que si ça avait pu être elle cas pour le brun, il aurait sûrement été plus heureux. Alors tant que le serpent arrive à faire avec, voire à s’en réjouir, c’est tant mieux. Caleb, lui, doit maintenant assumer les conséquences de ses actes. Et s’il se sent prêt à le faire, il espère quand même ne pas perdre trop d’amis d’enfance. Mais en ce qui concerne Draco, il est beaucoup plus posé qu’on aurait pu le croire. « Je suis d’accord avec toi. » S’il est encore préfet l’année prochaine, il espère réussir à faire quelque chose contre ça, aussi ambitieux que ça puisse paraître. En tout cas, les propos du Malfoy le surprennent, forcément - mais agréablement, pour le coup. L’aiglon se sent touché en plein coeur parce que c’était plus que ce qu’il en espérait. Et même s’il ne sait pas de quoi l’avenir est fait, rien que dans l’instant présent cette conversation ouverte et honnête lui fait beaucoup de bien. « C’est vrai… On en a fait, du chemin. » Et s’il ne se rend pas compte en ce qui le concerne lui-même, Caleb ne peut que noter les changements chez son ami d’enfance. « Je serais très content de ne pas continuer tout seul. » Il tend une main à Draco, comme pour sceller un accord tacite. Tout ne s’annonce pas facile, mais ça éclaire déjà sa soirée. « Alors… Comment tu vas, toi ? »

@Draco Malfoy

Bièraubeurre apportée jusqu’à ses lèvres, Ethel en boit une longue gorgée salvatrice avant de la reposer dans l’herbe, callée entre ses jambes. La tête remplie de rêves de mariage et de douceur à l’idée de passer du temps avec la famille du côté de son père, les yeux brillent d’Ethel devant l’éventualité d’un voyage dans l’Amérique du Sud qui l’attire tant et elle ne peut qu’être encore plus comblée d’assister à un événement aussi important que le mariage de son autre cousine, quand bien même soit-elle moins proche de celle-ci que de Kaya. « J’ai tellement hâte. » avoue-t-elle alors dans un soupir de bien-être en se laissant tomber en arrière dans l’herbe encore tiède. Elle se projette déjà, Ethel, s’imagine sur les plages du brésil au bras de sa cousine, aux paysages fantastiques, aux animaux qu’elle pourrait y rencontrer et à tous les moments précieux qu’elle pourra créer avec la brune. « Je compte sur toi pour me montrer les meilleurs endroits. » sourire complice alors que ses pensées se tournent cette fois vers sa meilleure amie. « Mia sera verte quand je lui enverrai une carte postale. » mains et rêves entremêlés, Ethel ne se départit pas du sourire qui flotte sur ses lèvres et laisse son esprit vagabonder jusqu’à des contrées lointaines, aussi bien ici au Malawi que dans un monde peuplé de mystères qu’elle rêve de visiter de fond en comble. Pourtant ramenée à la réalité par une Kaya qui s’intéresse à son séjour, le sourire de l’aiglonne se fait alors plus doux, léger, teinté de ce même je-ne-sais-quoi qu’elle ressent depuis le premier vrai moment qu’elle a passé seule avec lui. « Je vois pas de quoi tu parles. » lâche-t-elle d’une voix faussement offusquée à la remarque de sa cousine alors qu’elle tente de lui pincer les côtes – en vain puisque Kaya parvient à s’éloigner juste à temps. « Pour ta gouverne, Warren va très bien et non, je n’étais pas avec lui à la réserve naturelle. » les bras croisés sur sa poitrine dans une attitude faussement boudeuse, l’aiglonne tire la langue. Bien sûr que Warren rend tout ce voyage plus beau et ce par le simple fait de pouvoir le voir au loin dans le campement, mais ça elle n’est pas encore prête à l’avouer à voix haute et c’est pourquoi elle préfère se concentrer sur les mots de sa cousine dont les révélations lui font l’effet d’une bombe. Pour la première fois de la soirée, son sourire s’affaisse légèrement et ses sourcils se froncent, signe d’une réflexion évidente. Ce n’est qu’au bout de quelques secondes qu’elle soupire, glisse une main dans ses cheveux et s’avance pour prendre la main de sa cousine dans la sienne. « Tu as l’air heureuse mais… » elle ne finit pas sa phrase, ne sait pas comment exprimer ses inquiétudes à l’égard du premier homme qui avait brisé le cœur de sa cousine. « Est-ce que c’est sérieux ? » la voix est douce est il n’y a aucun reproche qui transperce sa voix, juste une réelle curiosité, un désir de la savoir bien et heureuse. « Je me réjouis pour toi Kaya, sincèrement. Je n’ai pas envie que tu souffres encore. » elle baisse les yeux sur leurs mains liées, comme elles l’ont toujours été. Le souvenir de la lionne au cœur brisé lui revient en mémoire et elle ne veut surtout pas que ça recommence alors malgré la joie évidente qu’elle ressent pour elle, elle fait son devoir en s’assurant que, quoi qu’il arrive, elle irait bien.

@kaya ponds  

L’impatience exprimée par Ethel fait chaud au coeur de Kaya, laquelle s’imagine déjà bronzer à Copacabana ou encore marcher dans la forêt jusqu’à surplomber la ville de Rio en compagnie de sa cousine. Une réunion familiale à l’étranger, particulièrement à l’occasion d’un mariage, a toujours quelque chose d’extrêmement enthousiasmant. « Tu peux compter sur moi ! On fera tous les bons plans. » L’évocation de Mia, que la sang-mêlée connaît depuis l’enfance grâce à Ethel, la fait sourire. « Arrête, après elle va essayer de nous jeter des sorts même en étant à des milliers de kilomètres. » Kaya se met à rire, déjà perdue dans ses songes et ses désirs. « Par contre, je sais pas comment on va faire pour gérer ma soeur. À l’approche de la cérémonie, j’ai l’intuition qu’elle va sortir les griffes dehors tous les jours. » Et elle ne plaisante qu’à moitié ; mais après tout, chaque chose en son temps. Si beaucoup de belles choses se profilent à l’avenir, il en est déjà qui se passent actuellement. Bien entendu, la rouge et or ne peut résister à la tentation de taquiner l’aiglonne. « Eh bien, si tu le revois avant qu’on parte… Dis-lui bonjour de ma part » souffle-t-elle, devinant facilement qu’Ethel ne compte pas quitter le week-end et ce pays paradisiaque sans dire au revoir à Warren. Mais si elle se plaît à embêter sa cousine, elle ne veut pas non plus la mettre dans l’embarras, ni chercher à lui extorquer des informations si elle ne désire pas en parler dans l’immédiat. Alors c’est elle-même qui se lance dans les confidences parce que, même si Ron et elle n’en ont pas encore vraiment parlé autour d’eux, Kaya sait que ça ne pourra pas rester secret très longtemps. Sa cousine réagit exactement comme elle l’aurait imaginé, partageant sa joie tout exprimant une inquiétude facile à comprendre. Touchée par sa sollicitude, la lionne s’approche un peu plus, comme dans un désir de la rassurer. « Je sais. Et je te remercierai jamais assez de te soucier de moi comme tu le fais depuis… Depuis toujours. » Elle lui adresse un sourire complice. « On peut pas dire de quoi l’avenir est fait, mais… Oui, c’est sérieux. » Elle a envie d’y croire. Et elle a cette confiance qu’elle ne possédait pas il a plus de deux ans, sans qu’elle soit bien capable d’expliquer ce sentiment, y compris à elle-même. « Et si jamais ça se passait pas si bien, tu pourrais toujours emprunter la batte d’Eloan pour défendre mon honneur ? » suggère-t-elle, riant aussitôt de sa propre plaisanterie - ou plutôt d’imaginer sa cousine ainsi armée et devenant violente -, avant de retrouver un peu de sérieux. « Il a mûri. Et moi aussi, j’espère. Je… Je pense que tout ira bien. On est vraiment contents de s’être retrouvés. » Kaya ne sait pas bien comment rassurer Ethel, mais elle se dit que le temps - et le rouquin - feront probablement leur oeuvre. « Merci d’être là et de veiller au grain. »

@Ethel Ponds

Incapable de détacher son regard de son ami d’enfance tellement la conversation se déroule mieux encore que ce qu’il aurait espéré, Caleb n’aurait pas pu être plus surpris. Il ne se souvient que trop bien de la cassure, du froid qui s’est instauré après son arrivée à Poudlard et sa répartition à Serdaigle. Il n’aurait donc pas cru pouvoir compter sur le soutien de Draco, ne serait-ce qu’en paroles, après sa rébellion estivale qui n’a pas pu passer inaperçue dans le monde qu’ils connaissent depuis l’enfance. Pendant quelques instants, le jeune Rowle se demande ce qui peut bien traverser l’esprit du serpent, visiblement tracassé par des doutes, apparemment mal à l’aise à l’évocation de ces décisions si importantes qui sont destinées à leur être imposées. À quoi est-ce qu’il pense exactement ? Est-ce que pour lui aussi, ça devient pesant ? Est-ce qu’au final, ça l’est pour eux tous, mais certains s’y accommodent mieux que d’autres ? Peut-être bien. « Si tu as besoin de parler, je suis là. » Une évidence à ses yeux, mais sans doute digne d’être rappelée. Les années n’ont pas été tendres avec eux, enfants de Mangemorts. Ils ont la chance d’être là et, pour un certain nombre, d’avoir encore leur famille réunie, contrairement à beaucoup d’autres familles que les leurs ont déchirées. Pourtant, rien n’est vraiment facile. Alors qu’il s’apprête à ouvrir à nouveau la bouche, Caleb est interrompu par le blond. Il a raison : il ne vaut mieux pas que Mr Malefoy le surprenne en sa compagnie, ça pourrait lui valoir des désagréments. « On se voit à Poudlard » répète-t-il. L’aiglon est réconforté par cette perspective, rassuré de constater ce dégel en dépit des circonstances si particulières. Perdu dans ses pensées, il reste assis seul sur le banc pour méditer un peu.

@Draco Malfoy