@Stelian Selwyn

S’envoler quelques temps loin de cette plèbe dégoulinante de sentiments. Les éclats de rire se noient dans le néant qui se referme sur eux et les emporte dans le ciel constellé. Élévation divine de cette royauté au sang bleu, les yeux azurés de la princesse restent figés sur le sol qui s’éloigne et les étudiants prenant la forme d’insectes insignifiants. Leurs exclamations de joie ne sont plus qu’un lointain souvenir, c’est le vent qui bat à présent dans ses oreilles et remplace le tumulte de la foule ainsi que la musique un brin agaçante, bien qu’entraînante, qui se déverse des angelots ensorcelés pour rendre l’ambiance du village plus pittoresque qu’elle ne l’est déjà. Un répit bienvenu pour l’Écossaise qui ne se sentait pas festive ; l’amour ne sert qu’à lui faire saigner le coeur et n’est pas digne d’être célébré. Pensées néfastes nées d’une jalousie maladive face à ceux dont les myocardes peuvent battre à tout rompre et dévaster les cages thoraciques pour les élus de leur choix. Ils murmuraient tous sur leur passage, leur lançaient des regards d’envie au détour des ruelles, mais ils ne savent pas, qu’elle donnerait tout Geillis pour être libre de goûter les lippes féminines qui hantent ses rêves. Et malgré tout la vipère n’est pas de ceux qui s’apitoient sur leur sort. Mépris ravalé derrière une façade de glace, le masque rigide plaqué sur le visage ne se fissurant qu’en de rares occasions face aux efforts de l’aiglon. Il essaie ; elle ne peut le lui ôter. Elle semble parfois déceler des rayons timides derrière la carapace gelée, comme les premières percées de l’astre solaire pour annoncer le printemps. Pas assez pour réchauffer la terre et faire renaître la végétation tel un phénix de ses cendres. Mais suffisamment pour empêcher les corps de se crisper, pour enclencher la fonte des neiges et promettre de meilleurs lendemains. Elle repense à leur premier rendez-vous en ces lieux, la convocation qu’elle avait reçue sur un maudit bout de parchemin. Le désemparement qui l’envahissait lorsque les yeux princiers se posaient sur elle, la terreur de ne pas plaire, de placer la dernière pierre à l’édifice de déception de ses géniteurs. Et puis la note d’espoir à présent, lorsqu’il lui présente le joyau dans un élan de sincérité. Ce n’est pas l’amour qui guide le geste, mais il est beau malgré tout. Sublime, mais plus totalement tragique.

Elle n’a pas besoin de feindre cette fois-ci, pas besoin de placer dans sa bouche des mots vides de sens qui sauront le séduire. Subjuguée par la beauté du bijou, elle en oublie les scripts qu’on lui a fait avaler depuis la plus tendre enfance. Son regard se pose sur sa main, que Stelian garde dans la sienne, geste plus puissant que tous les mots. Unis par la contrainte, c’est pourtant à eux que revient la décision de présenter ce front uni, de s’accepter comme des alliés plutôt que des ennemis qui se gardent captifs l’un de l’autre. Elle a envie de croire que d’obéir à leur devoir n’est pas synonyme de condamnation. Elle a envie de croire que de renoncer à ce sentiment qui rassemble la marée humaine à leur pieds ne sera pas l’acte qui la mènera à une vie de malheur. Elle a envie de croire à ce sourire qui transforme les traits de l’aiglon lorsqu’elle lui partage ses sentiments, ce sourire radieux qu’elle a promis de lui dérober ce soir, et qui disparaît pourtant bien vite derrière des paroles plus sombres. « - Tu es trop dur avec toi-même. » laisse-t-elle échapper. Le monstre qu’il peint sans pourtant le nommer, elle y a d’abord cru. Mais elle le découvre sous un jour nouveau. « - Et tu devrais sourire plus souvent, cela te sied bien. » réplique audacieuse qu’elle n’ose déclamer qu’après que les lèvres du Gallois sont venues effleurer sa main. Elle ne tente plus de cacher le rose sur ses joues, mais il n’est pas le seul à pouvoir faire usage des belles paroles. S’il sait quel genre d’homme il a envie d’être pour elle, elle sait quel genre de femme elle veut être pour lui. Une partenaire réelle sur laquelle il pourrait s’appliquer, pas simplement une étrangère contrainte à partager ses draps après leur passage devant l’autel. Elle ne demande qu’à ce qu’ils enlèvent leurs masques, elle ne demande qu’à découvrir ce qui se cache derrière pour rendre leur fardeau plus supportable. « - Je suis terrifiée… de quitter le château, de t’épouser, d’être fiancée avant ne serait ce qu’un premier baiser. » Cette naïveté romantique qui revient au galop dès qu’elle tente de la chasser. Des aveux qui ne l’aident pas réellement à mieux la connaître, mais c’est ce qui pèse sur son coeur, ce qu’elle a envie de lui confesser même si la raison et tout ce qu’on lui a appris pendant dix-sept années d’éducation rigide lui crient le contraire. « - J’adore la harpe. Mes parents ont voulu me faire apprendre le piano car c’est plus conventionnel, mais je suis tombée sous le charme. » Plus de légèreté cette fois, elle s’accroche à leurs doigts entrelacés. « - Je peins parfois, mais je ne suis pas sûre d’être prête à montrer ça au monde. » Elle s’arrête un instant pour observer sa réaction, incertaine face à ces futilités dont elle l’abreuve. Il est parfois si difficile de faire la part des choses entre ce que l’on attend d’elle et ce qu’elle est réellement ; il ne réalise peut-être pas que ce sont là des choses intimes qu’elle lui livre.

Perles stellaires venant apporter un peu d'éclat à cet empyrée sépulcral boudés par les déités, les étoiles s'alignant pour eux alors que le vent lui, flûtait sa solidarité glacée pour deux cœurs sacrifiés sur l'autel d'une noblesse oubliée. Mânes anathématisées par des géniteurs peu soucieux d'offrir aux gamins de ce siècle mort un peu de répit. Ils étaient les héritiers d'un patrimoine maudit, enfants d'un royalisme anéanti et détenteurs d'une couronne qui tomberait un jour dans l'oubli. Dans les cieux comme sur la terre, ils ne pouvaient pas fuir ce destin inéluctable qui viendrait après l’assassinat de l'été les condamner à un mariage forcé sous les feuilles cuivrées et automnales d'un amour simulé. Sa main dans la sienne qu'il serrait avec douceur alors que son regard était l'esclave d'un ciel courtisé par des étoiles mortes, soumis à la beauté d'une étendue céleste qui le faisait parfois rêver. Aucun vœux à formuler, bien trop lucide pour croire à la magie des souhaits, résigné et destiné à accomplir le devoir que lui incombait sa haute naissance. Prince d'un empire de meurtrissures ou le bleu d'un sang royal épousait cruellement le rouge carminé et pur d'une lignée souveraine profondément enracinée. Peu importe les jours louangés par les saints patrons glorifiant des amours de merde, l'aigle continuerait de voler loin des sentiments tonitruants alors que la vipère se languirait à jamais du goût sirupeux d'un affect romanesque fantasmé. Cette pensée l'obligea à serrer un peu plus fort sa main, silencieusement solidaire et inconsciemment à la recherche d'un soutien sincère. Il était prêt à se sacrifier, n'ayant plus rien à perdre depuis que son myocarde avait été déchiqueté dans les serres d'une aiglonne qui continuait de le torturer. Geillis elle, ne méritait certainement pas d'être vendue ainsi comme du bétail, car plus les heures s'écoulaient entre eux et plus ils apprenaient à se connaître — moins il avait envie de l'emporter avec lui dans les tourments d'une union qui l'empêcherait d'aimer qui elle voulait.

Le murmure du vent venait lui souffler sa froideur familière, habitué à se laisser séduire par les glaces d'une saison hiémale dont il était le souverain. Pourtant, il ressentait ce soir un peu de la chaleur du printemps aux côtés de sa fiancée qui par miracle avait réussi à étirer les lèvres du sorcier dans un sourire franc. Furtif certes, mais présent et offert avec sincérité. Malheureusement il n'avait rien de joyeux, plutôt triste de constater une fois de plus à quel point ils étaient piégés sur le même navire fantôme en train de voguer vers une horizon fataliste. Cette petite main alourdie par le diamant solitaire qui l'enchaînait à présent à la sienne attira son attention, songeant aux nombres de femmes qui s'étaient retrouvées comme la joliesse, prisonnières d'un mariage forcé, damnées malgré-elles. « - Tu es trop dur avec toi-même. » Stelian remonta ses iris perçantes sur le visage de porcelaine de sa compagne, cueillant dans le fond de ses yeux la beauté de quelques mots venant le délester du poids de la culpabilité. « - Et tu devrais sourire plus souvent, cela te sied bien. » Un compliment qu'il accueillait dans son cœur crevé, appréciant d'entendre un peu de douceur venir dégraisser ses ventricules rouillés. Peu habitué à recevoir ce genre d'éloge, le prince se contenta simplement de la regarder dans un mélange de ténèbres et de fascination. Il ressentait chez la sorcière une lumière apaisante, de celle qui serait peut-être capable de chasser les ombres de son quotidien. Il n'arrivait pas à la quitter des yeux, appréciant de la voir s'ouvrir comme une fleur sous les caresses d'un astre estival, bien loin de cette performance glaciale et protocolaire qu'elle lui avait livré lors de leur rencontre dans ce misérable salon de thé.

Belle elle l'était, à n'en point douter alors qu'il se perdait avec délectation sur la perfection de ce visage vertueux. Cette teinte porcelaine qui venait parfois se tinter de rose, le regard océan où il y retrouvait avec surprise de la splendeur et de la poésie. Voila que la sorcière lui inspirait quelques vers, vestale parmi les plus innocentes qu'il allait devoir souiller dans un jour prochain pour préserver titres et pureté maladive. « - Je suis terrifiée… de quitter le château, de t’épouser, d’être fiancée avant ne serait ce qu’un premier baiser. » Décontenancé, pour ne pas dire touché, l'aiglon ne trouva pas la force de lui partager quelques mots. Cette confession sonnait si tragique, si triste, qu'il se détesta de nouveau d'être celui qu'elle mépriserait demain. Le visage fermé, il était le gardien de ses émotions et pourtant — les iris céruléennes du gallois lui confessaient sa solidarité, serrant de nouveau sa main alors qu'ils continuaient de voler dans ce ciel endeuillé. « - J’adore la harpe. Mes parents ont voulu me faire apprendre le piano car c’est plus conventionnel, mais je suis tombée sous le charme. » Il semblait ce soir beaucoup plus intéressé par la voix de sa fiancée, charmé à l'idée de partager avec elle le goût de la musique, des symphonies oubliées et des cordes pincées.  « - Je peins parfois, mais je ne suis pas sûre d’être prête à montrer ça au monde. » Cette nouvelle confession le fit indubitablement penser à ce qu'il avait laissé en bas, à cette fille, à cette sorcière qui avait guillotinée son cœur. Œillade vers les astres pour les maudire silencieusement de le condamner toujours à être hanté par la Française. « Je comprends parfaitement ta pudeur ... Pour ma part, ce sont les parchemins que j'immortalise de parnassiennes litanies. Le violoncelle comme compagnon fidèle de mes nuits bercées de poésies jugées certainement ringardes par ceux sachant les apprécier. » Il s'ouvrait lui aussi, trouvant cela normal après qu'elle ait osée lui partager un peu de qui elle était. Si il y avait bien un sujet susceptible de le captiver, c'était bien l'art sous toutes ses formes. « Je peux contempler pendant des heures un tableau qui esthétise l'amour, la mort, le néant. L'art tout comme la musique et la littérature viennent nous rappeler qu'il est dans la nature des mortels de magnifier ce qui est oublié, d'adorer ce qui est désormais inaccessible ... »

Il quitta des yeux les firmaments pour retrouver la beauté d'étoiles azurées dans le regard de sa fiancée. « Vois-tu maintenant à quel point je suis ennuyeux ? Pardonne moi ce monologue barbant. » Il n'avait pas abandonné sa paume, encore moins son regard alors que de sa main libre il venait chasser quelques mèches brunes profanant la beauté des traits de sa promise. « Sache que je t'ai entendu ce soir. Le mariage est effrayant oui, mais il appartient qu'à nous d'en faire quelque-chose de supportable. Quant à un premier baiser ... Cela sonne comme une délicieuse invitation. Je serai l’accueillir quand tu te sentiras prête à me le partager si il t'en vient l'envie un jour. » Peut-être pas comme des amours, des amants ou des amis — mais comme des égaux à qui on avait fauché l'existence dans la fleur de l'âge.

outfits:

Éclats mélodieux d'un rire vrai, spontané, tu as ce sourire agréable et surpris en l'écoutant s'exprimer, elle et sa joie du soir. Tu es satisfait d'en être l'auteur, donnant à cet événement et tes efforts l'impression que tu n'étais pas venu pour rien, la confirmation que tu y avais finalement ta place malgré l'absence d'une demoiselle à ton bras. La suie s'envole dans les airs et vous décontenance un moment avant que tu ne l'aides à s'en départir, sur le bout de son nez tout particulièrement. « ça doit être ça. tu m’as piqué toute ma chance pour pouvoir réussir qu’il ne m’en restait plus. » un sourire en coin vient désormais étirer tes lippes alors que tu échanges cette œillade complice avec la préfète avant qu'elle ne vienne te frapper l'épaule de son poing. Tu ne réponds pas, t'approchant seulement des peluches, lui désignant le fait que tu souhaitais qu'elle en choisisse une pour elle. Dans cette volonté de vouloir lui faire plaisir, faire perdurer ce sourire sur ses lèvres, lui égayer peut-être sa soirée, tu le lui proposes en guise de réponse à cette soirée partagée il y a quelques nuits de ça maintenant. Celle où elle ne t'avait pas dénoncé, seulement forcé à l'aider dans sa ronde pour quelques temps avant que tu ne retournes jusqu'à ta salle commune, ravi de l'aventure. Tu l'observes réfléchir à quel présent elle allait emporter, posant toi aussi ton attention sur la trentaine de peluches différentes et adorables. Certaines plus appelantes que d'autres, dont justement cet occamy qu'elle désigne au forain qui ne met que peu de temps à lui confier dans ses bras.  « Tu sais que l’occamy est un animal qui prend la plus de place disponible dans l’endroit où il se trouve ? Il est capable d’être immense autant qu’il peut être petit. A ne surtout pas lâcher en pleine nature. » tes yeux s’agrandissent légèrement avant de prendre cet air concerné, attentif au fur et à mesure qu'elle décrit son savoir à propos de la créature et tu opines, entrouvrant tes lèvres, interrompu pourtant. « Suis-je bête. Tu dois probablement savoir déjà tout cela. » tu souris, baisse les yeux quelques instants avant de faire revenir ton attention sur la serdaigle curieuse. « Tu n'es pas bête, c'est bon d'avoir ce genre de connaissances et tu sais, je connais certains septièmes qui ne le savent pas.. C'est une créature assez fascinante je trouve, très bon choix Miss Beale. » un clin d’œil avant d'avancer en sa compagnie dans les allées du festival sorcier, elle te remercie. D'un coup d’œil, tu l'observes tenir la peluche avec fierté et ton sourire persiste. « Ça me fait plaisir. » réponds-tu seulement. Les mains dans les poches, tu t'enquis. « alors, qui es-tu venue rejoindre ce soir ? » Vous arrivez devant un stand de boisson proposé par les trois balais et naturellement, tu attrapes une bièraubeurre et laisse quelques mornilles. « tu en veux une ? » prêt à lui payer, tu la laisses décider et choisir ce qu'elle désire avant de porter ta boisson jusqu'à tes lèvres, les plonger dans cette mousse caramélisée. Un chaudron non loin de vous, fumée de mille couleurs chaudes, appelant à la main curieuse, taquine des fonds obscurs et inconnus d'une magie surprenante. Tu te penches, caresse de tes doigts masculins la surprise qui te sera offerte en regardant la jolie rousse, la curiosité prenant place sur tes iris cérulées, légèrement brillantes cette nuit. edit. de nombreuses sucreries se glissent dans ta main et t'as ce sourire ravi qui vient s'illustrer sur tes lippes alors que tu retires ta poigne, montre ton butin à l'aiglonne. « parfait  » tu lui en proposes d'un mouvement de tête avant de refermer ton poing au dernier moment, le rouvrir et choisir toi-même celui qui lui sera destiné. « laisse-toi surprendre  » demi sourire amusé, taquin, tu l'observes ouvrir l'emballage du bonbon surprise.

Citation :

8. Une poignée de bonbons se glisse dans votre main. Quand vous déciderez de les manger, il se pourrait qu'il vous pousse un museau ou des oreilles pendant quelques minutes... (très libre, n'hésitez pas à choisir quelque chose d'extraverti, des oreilles de lapins, des yeux de serpent, faites-nous rêver).

 
@Stelian Selwyn

Doigts entrelacés dans le néant ; les serres de l’aiglon trop douces pour la blesser au milieu de ces cieux constellés dont ils semblent les seuls maîtres. Sa main dans la sienne pour l’aider à surmonter le poids du joyau, diamant bercé d’un éclat lunaire brillant plus fort que toutes les étoiles. Le vent qui siffle à ses oreilles, qui colore ses joues de poupée et camoufle un instant le rose de la gêne qui ose profaner le teint diaphane. Le printemps sur le bout des lèvres alors que la saison hiémale n’a pas tout à fait tiré sa révérence. Le soleil depuis longtemps arraché à ses yeux d’azur pour disparaître vers un autre horizon. L’astre aura le temps de renaître pour les baigner dans sa chaleur estivale, et, lorsqu’il mourra à nouveau et laissera le monde en proie à des myriades orangées, l’hyménée pourra enfin être scellée. Cette union qu’elle craint, qui fait se révolter son myocarde dans sa poitrine, tumulte tambourinant contre les parois d’une cage thoracique qui tente de le garder prisonnier. L’amour sacrifié alors même que le village entier s’est transformé pour le célébrer. Les piaillements de la foule à présent inaudibles depuis ce point d’observation qui les porte au-dessus des mortels. Il n’y a plus que ce regard océan posé sur elle, ce regard dans lequel elle pourrait peut-être apprendre à se noyer. Le sourire sublime qu’elle a envie d’imprimer sur sa rétine et qui pourtant lui transperce le coeur de tristesse. Le rappel douloureux que même sans les masques protocolaires qu’on leur a appris à porter, ils restent les acteurs d’une mascarade scandaleuse, d’un mariage factice où les sentiments ne peuvent être que simulés. Son propre coeur un peu perdu, qui n’a pour l’instant appris à papillonner qu’entre les courbes féminines, celui du Gallois qu’elle sait verrouillé et hors de sa portée. C’est sans doute ce qui lui fait le plus mal à Geillis, pas le fait de s’oublier elle-même pour répondre aux désirs des puissants de ce monde, les rois d’une aristocratie qui n’attend que le premier coup avant de retourner à l’état de poussière ; mais ce devoir qui la force à s’interposer entre deux âmes qui auraient aimé écrire leur propre histoire. Et pourtant même sans elle, il n’aurait sans doute jamais cette liberté puisque porté par cette obligation liée au sang qui coule dans ses veines et le distingue de la plèbe joyeuse qui danse sous leurs pieds. La résignation partagée dans une entente glaciale entre les murs d’un salon de thé.

Mais dans les airs seul le vent peut accueillir leurs secrets, témoin unique des états d’âme qu’elle n’aurait sans doute pas osé partager dans un lieu qui ne s'y serait pas si bien prêté. Les angoisses qu’elle porte en fardeau allégée par cette main qui sert la sienne, par cette solidarité qui se passe de mots mais transparaît dans l’azure du promis. Cette impression d’être seuls au monde faisant naître une flamme d’espoir pour réchauffer sa poitrine. Et les mots qui s’échappent de ses lippes sans qu’elle ne puisse les retenir, confessions pour lesquelles elle aurait probablement été dûment réprimandée si seulement il y avait quelqu’un d’autre que lui pour les entendre. Sa voix qui lui revient presque en écho face à l’infinité que leur offre le ciel. Le silence de l’aiglon pour assimiler ses propos ne lui semble plus si oppressant. Après sa tirade elle ose relever les yeux vers lui, vers ce visage dont la beauté si froide l’avait jusqu’alors intimidée. Lors de leur précédente rencontre elle avait eu le sentiment qu’il lui fallait rétrécir pour pouvoir exister à côté de lui. Elle avait craint son jugement plus que celui de n’importe qui d’autre, s’était effacée au profit de discours préconçus de manière à flatter son égo. Ce soir, elle sent une invitation dans son regard, dans la douceur de ses gestes et même dans ses paroles. Il y a cette aura qui se dégage de lui qu’elle ne saurait pas décrire mais qui l’enjoint à se montrer sincère. Et c’est une authenticité pure qu’elle reçoit en retour. Elle boit ce discours qui suscite des images vivaces dans son esprit d’artiste, des scènes de l’aiglon la plume à la main, les émotions qui s’emparent de ses traits. Elle n’a goûté qu’une fois à son sourire et pourtant elle crève déjà de le revoir. Une pointe de curiosité quant à la teneur des vers qu’il couche sur le papier, la crainte au fond d’elle de ce qu’il aurait à dire d’elle. « - Peut-être me feras-tu alors un jour l’honneur de m’accorder un duo. » murmure-t-elle, comme si le fait de hausser la voix allait venir rompre la magie. Elle connaît déjà l’harmonie de la harpe et du violon, mais attend encore de découvrir les mélodies qui s’échapperaient de leurs cordes à l’unisson. Elle ne le pensait pas si sensible à l’art derrière sa façade de l’art, un aspect de sa personnalité qui pique son intérêt et qu’elle accueille avec plaisir. « - Tu n’es absolument pas ennuyeux. Au contraire… » la fin de sa phrase qui meurt en suspens sur ses lèvres alors que la main de l’aiglon vient replacer derrière son oreille une mèche d’ébène qui s’était perdue sur son visage. Cette proximité qui fait renaître sa timidité tandis qu’il fait écho pour la première fois à l’aveu qu’elle lui a offert quelques instants auparavant, confessant son inexpérience à l’encontre de la gent masculine. L’entendre si librement parler de leur éventuel premier baiser rappelle le rouge à ses joues, elle n’avait pas réellement eu l’intention de se montrer si audacieuse. Ses lèvres seront sans nul doute la chose la plus innocente qu’il viendra lui dérober, elle se sent quelque peut stupide d’y accorder tant d’importance. Et pourtant, à mesure que leur nacelle entame sa descente, qu’ils quittent doucement les cieux pour se rapprocher de la terre et des tourments qu’elle porte avec elle, le moment ne lui paraît pas réellement approprié. Les insectes reprennent forme humaine et peu à peu des visages se dessinent, rappelant à sa mémoire ces fantômes qui les hantent tous deux. « - J’espère simplement que lorsque ce moment arrivera, il ne sera pas vide de sens, pas une simple autre obligation dans nos vies. »

Le reste de la descente dans un silence presque religieux. L’accueil du sol comme une gifle qui la ramène durement à la réalité. Elle reste muette lorsque Stelian l’aide à se hisser hors de la nacelle, s’accroche simplement cette main qu’elle n’a toujours pas quitté de peur de laisser s’échapper les derniers soupçons de magie.Un regard un instant porté vers le ciel qui semble à présent si loin et avec lui tout le reste. « - Puis-je espérer abuser encore de ta compagnie jusqu’au feu d’artifices ? »

Le regard qui plonge sur l’horizon alors que délicatement le soleil se couche laissant place à une jolie couleur dans le ciel. Foule il y a alors que la plupart des élèves de Poudlard semblent s’être joins au festival. Victoire avance d’un pas lent au près de Ruben, serrant toujours sur sa poitrine cette grande peluche que le poufsouffle lui avait délicatement offerte. Précieux cadeau qui venait lui réchauffer le coeur et c’est dans ondes moments comme celui-ci qu’elle oubliait à peu tout le reste pour se concentrer sur l’instant présent et ce moment partagé à deux. Les paroles de Ruben qui la réconfortent alors qu’elle lui offre son plus doux sourire. Les joues qui rougissent légèrement avant de continuer d’avancer dans les ruelles du festival. D’un seul coup tout semblait plus serein dans sa tête et dans son coeur, apaisement qui lui faisait plus grand bien et Victoire voulait que cette instant du pour toujours. Ne pas retourner à la réalité des choses, à sa vie si hasardeuse presque catastrophique, rester dans ce monde si simple et sans prise de tête. Malheureusement, la rouquine s’avait que toute chose avait une fin un jour ou l’autre alors elle comptait bien profiter de cette soirée anodine en compagnie du brun jusqu’à la fin. « alors, qui es-tu venue rejoindre ce soir ? » Léger regard en direction de son compagnon du soir et Victoire hausse les épaules. « A vraie dire personne. Je ne pensais pas venir à ce festival au début. Puis j’ai vu tout s’affairer à s’y rendre alors j’me suis dis pourquoi ne pas aller voir à quoi cela ressemble ? » Aucune honte à s’y rendre en solitaire, alors qu’au début la préfète n’avait voulu y aller pour ce que représentait ce festival. Se rendre à la représentation de l’amour éternel avec un coeur brisé, cela lui paraissait un peu surréaliste. Mais en compagnie de Ruben, la jeune femme se dit qu’elle avait bien fait de venir. « Et j’me rend compte que j’ai bien fait de venir finalement. » C’est à son tour de lui offrir un clin d’oeil alors que Victoire lui présente l’un de ses plus beau sourire. Un sourire qui est vraie, authentique. « Et toi ? Merci. » Peut-être qu’elle accaparait toute son attention alors qu’il devait rejoindre une autre demoiselle pour le clos de ce festival. Victoire qui prend la bièraubeurre dans les mains, se délectant du goût délicieux à ses papilles, elle observe toujours Ruben. Les traits de son visage, ses manies, son élégance et d’un seul coup un air malin qui s’affiche sur son visage. Le chaudron devant lui et Victoire rigole doucement. Elle le regarde plonger sa main dans le chaudron fumeux et en ressortir un jolie paquet de bonbons. « Qu’est-ce ? » alors qu’il lui tend sa main pour que Victoire en choisisse un avant de se rétracter et de le choisir pour elle. Air de défi sur le visage alors qu’il veut la surprendre et Victoire est partante. Joueuse comme elle ait, la rouquine boit une gorgée de son breuvage avant de le donner à Ruben quelque peu encombrer par sa peluche et la boisson. « Tu peux me tenir ça un peu. » Echange avec la gourmandise et Victoire le met directement dans sa bouche sans réfléchir et l’aiglonne croque dedans. Quelques secondes sans qu’il ne se passe absolument rien, ses iris verts planter dans ceux de Ruben et d’un seul coup Victoire s’en un changement. Quelque chose qui pousse brusquement alors qu’au lieu du nez c’est un groin qui lui pousse et Victoire qui plaque sa main sur son nouveau nez. Elle n’ose regard derrière elle, se tournant doucement pour apercevoir une queue en tir bouchon qui est apparut également. Victoire qui rigole et elle fini par montrer son nez à Ruben. « Allez à toi ! » Prise dans l’euphorie de l’instant, elle ne remarque pas tout de suite que la nuit est tombé, que les lanternes se sont allumés pour laisser une atmosphère paisible et douce se répandre. Elle reste avec ce groin et cette queue pendant quelque minutes, rigolant toujours, buvant sa bièrraubeurre et elle aimerait que ce prolonge encore pendant des heures et des heures. Et d’un seul coup c’est une voix qui s’élève et qui la fait sortir de son moment. Ils doivent se rapprocher du centre et Victoire attrape la main de Ruben, croissant ses doigts au sien avant de le tirer délicatement vers le point de rendez vous. « Allons voir ce spectacle. » Grand sourire qui illumine son visage alors que d’un seul coup c'est des feux d’artifices qui s’élancent dans le ciel aux milles et unes couleurs, illuminant les yeux de Victoire qui reste ébahit face à un tel spectacle. C’était comme une danse dans le ciel, un morceau de musique qui pétille et Victoire serre un peu plus fort sa peluche dans ses bras. Ses iris ne peuvent quitter ce spectacle des yeux, lèvres entrouvertes de surprise.

Vous étiez sorti tous les deux de ce fichus palais des miroirs, tu n’avais pas apprécié ce spectacle offert à vous. Tu trouvais dommage de débuté cette soirée sur une touche si négative alors que ton seul et unique objectif était de faire plaisir à Eileen. Cette amie qui aurait pu tellement te plaire si seulement ton cœur n’avait pas battu pour une autre Serdaigle, cette amie que tu ne voyais peut-être plus exactement ainsi par moment. Elle devenait une femme en même temps que tu devenais un homme et les choses changeaient. Ce soir tu ne lui réservais qu’à elle, après tout, tu étais devenu son cavalier. « Et alors ? J’ai pas dit que je te payais un restaurant luxueux mais un truc à grignoter, tu me rendras la pareille plus tard si tu veux. Alala les femmes on ne peut même plus être gentlemen ! » Tu riais. Cet image du parfait petit ami ne te ressemblait pas et pourtant, peut-être qu’elle te convenait. Tu changeais et tu te détachais peu à peu du gamin insupportable, pas après pas tu étais en route vers l’âge adulte. Le chemin n’était pas fait et tu restais fidèle à toi-même. Pour elle, en tout cas tu montrais une facette différente de toi. Eileen avait porté son choix sur une sorte de chocolat rose quand à toi tu t’étais contenté d’une gaufre, classique mais indémodable. Tu avais payé vos deux achats au grand damne d’Eileen, acceptant par la suite de la suivre au stand de la bohemienne.



La soirée avait suivi son cours sans que tu ne ressentes un instant l’ennui. Vous aviez essayé tous les stands, des prédictions foireuses de la bohémienne aux différentes attractions. Lentement, le soleil s’était couché laissant place à un bleu plus sombre. Votre couvre-feu avait été retardé et vous attendiez le feu d’artifice comme tant d’autres élèves réunis sur la place. Pour l’instant assis sur l’un des bancs de la place, tu posais ton regard sombre sur la jeune femme maintenant vêtu de ta veste que tu lui avais prêté avec bon cœur lorsque le froid s’était fait sentir. Tu ne te sacrifiais pas, tu n’étais pas tant sensible aux basses températures et il aurait été fâcheux que ta cavalière ne prenne froid le soir où tu l’accompagnais. Vous parliez de tous et de rien, écoutant d’une oreille distraite le groupe de musique venu spécialement pour l’occasion.

C’est alors qu’une voix s’était fait entendre priant les élèves de se rapprocher pour assister au feu d’artifice. « Viens on y va » Un sourire large, la fatigue vous avait sans doute quelque peu gagné mais l’envie de profiter au maximum de cette soirée était plus forte. Vous allier vous placer au centre de la foule quand quelques minutes plus le spectacle débutait. Les premiers artifices explosaient dans le ciel et le tout était splendide. Tu ne pouvais que savourer le spectacle, il y en avait de toutes les formes, toutes les couleurs. Lentement tu avais placé tes bras autour de ses épaules pour l’enlacer contre toi, t’autorisant ce contact le temps de la soirée. Tu sentais qu’elle ne te repoussait pas. Tu la serrais chaleureusement contre toi. Et lentement le spectacle prenait fin, il était magnifique. « Merci pour cette journée » Tu lui parlais à l’oreille pour couvrir le bruit, loin de te préoccuper de cette proximité entre vous à laquelle tu ne pensais plus.

@Eileen Hohenheim

« A vraie dire personne. Je ne pensais pas venir à ce festival au début. Puis j’ai vu tout s’affairer à s’y rendre alors j’me suis dis pourquoi ne pas aller voir à quoi cela ressemble ? » tu es étonné, véritablement, alors que tu la pensais possiblement accompagnée jusqu'ici. Tu ne sais pas vraiment par quelle occasion elle en est venue à ne pas être entourée, elle aussi, mais tu ne juges pas et ne fait que laisser la surprise s'installer. Tu avais toujours vu Victoire – de loin certes- entourée d'amis et assez intéressante et sociable pour éventuellement s'éviter ce genre de désagréments. Vous étiez ainsi tous les deux seuls ce soir, mais ensemble et ça te faisait doucement sourire alors que tu entendais déjà ta sœur évoquer la possibilité que ce ne soit pas le hasard qui vous ai réunis mais bien une volonté divine qu'elle aurait même pu lire à travers ses fabuleuses cartes. « Et j’me rend compte que j’ai bien fait de venir finalement. » son clin d’œil ne fait qu'amplifier ton sourire qui devient plus franc alors que vous vous approchez des boissons sucrées. La jolie rouquine te retourne ta question et tu décides d'utiliser la carte de l'honnêteté, toi aussi. « C'est un peu pareil, je ne rejoins personne ce soir. Enfin, j'avais prévu de faire un tour pour l'occasion puis de rentrer.. » tu laisses échapper un sourire plus léger sur tes lippes, ce sourire-même qui cache Eleanor et ton cœur qui s’étouffe depuis des mois, l'envie de prendre une bonne bouffée d'air frais malgré l'amour à outrance tout autour de vous. Une main lui proposant les bonbons puis tu en choisis un pour elle. La peluche sous le bras, tu attends patiemment qu'il y ait quoi que ce soit qui agisse lorsque soudain, le nez de ta camarade se métamorphose en un groin des plus fidèles. La surprise est réelle, frappante alors que tu éclates de rire à l'unisson avec elle tandis qu'elle tente de cacher sa nouvelle particularité. Tu viens la contourner rapidement du regard, observer avec amusement cette queue ayant poussé dans le dos de Victoire. « Wow.. wow wow » tu es épaté, rieur et absolument pas craintif lorsqu'elle choisit à son tour le bonbon qui t'es destiné. « Voyons voir si j'aurais autant la classe que toi.. » d'un geste rapide, tu fais sauter le bonbon jusqu'à ta bouche et caresse de ta langue tout son sucre. Un délicieux goût citronné vient se déterminer à mesure que tu le dégustes tandis que tu ressens, peu à peu, de légers picotements au niveau des bras et du nez. Rapidement, tu louches en voyant cette forme se dessiner entre tes yeux, ce bec surplomber ton nez tandis que tu relèves tes mains en l'air et déploie des ailes nouvelles aux longues plumes bleu nuit et argentées. Tu ne le sais pas, mais tes iris aussi ont changé et sont plus fines. Alors que tu ris, tu fais claquer ton bec en un caquètement amusé. « Wow, je m'y attendais pas. » Couple atypique, le spectacle de la soirée est entamé, consumé dans les cieux de mille couleurs s'élevant en rythme, faisant vibrer les tympans tout comme les rythmes du cœur et le corps tout entier. Ton sourire s'agrandit au fur et à mesure du spectacle, un peu plus encore lorsque tu la regardes s'émerveiller devant les feux d'artifices. Terriblement jolie, ton attention ne sait trouver de plus belle contemplation alors que les étincelles éclairent les traits de son visage à chaque éclat, le sublimant parfaitement. Et alors que ton bec s'en est allé depuis quelques instants, tes ailes restent lorsque tu passes ton bras sur les épaules de la préfète en l'attirant vers toi, contemplant avec elle et tout en affection le tableau. Vous étiez drôlement bien là, tous les deux. L'un avec l'autre, le regard tourné vers les cieux, sous l'apogée triomphante d'une journée au nom de l'amour, les mille feux égayant la vue, le cœur et ce moment particulier, tu la couvres de ton bras par tes plumes qui peu à peu décident par disparaître. Ravi de partager ce moment avec elle.

@Victoire A. Beale

« Voyons voir si j'aurais autant la classe que toi.. » Victoire souris bêtement à la remarque, ne pouvant s’empêcher de rire avec ce groin à la place du nez et cette queue en tir bouchon. « Je ne sais pas si on peut parler réellement de classe. » Après tout ce n’était que peu charmant ce gros rond rose qu’elle avait sur le visage. Elle avait l’impression d’être ridicule et c’était sans doute le cas et pourtant aucune gêne face au regard des passants qui s’amusaient de ce nouveau costume dont elle était affublée. « Rejoins moi que je ne sois pas la seule avec une tête bizarre. » Être étrange à deux était toujours plus drôle que toute seule, pouvant partager ce moment avec quelqu’un, un moment qui rapproche, un souvenir à se créer. Ensemble. Elle l’observe, un fin sourire dessiné sur son visage de poupée et Victoire le regarde jeter la sucrerie dans sa bouche. Elle ne le quitte pas des yeux, hâte de voir en quoi il pouvait se changer et c’est avec amusement qu’elle le voit se transformer en un drôle d’oiseau. Un rire qui s’échappe de ses lèvres lorsqu’elle voit se bec et ses nouvelles ailes se déployer. Des yeux qui se changent pour devenir plus fin et Victoire l’admire. « J’aime bien les oiseaux. » Paroles prononcées avant de le prendre par la mains et de l’emmener au spectacle nocturne. Un ciel au mille et une couleur et c’est un nouveau sentiment qui s’insuffle dans son coeur petit à petit. Un sentiment qui semble le réparer délicatement et Victoire se s’en brusquement apaisée. Un poid qui a disparut de ses épaules, elle se sent libre, elle se sent renaître face à ce spectacle aérien. Elle était comme un enfant devant un cadeau, une certaine innocence sur le visage alors qu’elle restait là à admirer ce qui se trouvait devant ses yeux. La jeune femme redevenait enfantin ce soir, devenait elle même. Son coeur malmené par les derniers évènements semblaient bien loin désormais, comme un vieux souvenir, un cauchemar dont elle venait brusquement de se réveiller pour lui montrer finalement que tout pouvait bien se passer. Qu’après la pluie revenait toujours le beau temps. Qu’un jour tout se tassait, tout ce calmer pour laisser du répit au coeur et à l’âme. Une soirée passé en compagnie du jeune homme. Une soirée passé entre rire et sourire, taquinerie et bonheur. Un tableau qui semblait frôler la perfection, couple atypique qu’ils formaient et Victoire serre un peu plus fort la peluche dans ses bras. Elle ne peut s’empêcher de sourire, admirant la beauté du spectacle illuminent le ciel noir, le bruit assourdissant ses oreilles caractéristique d’un feu d’artifice. Passionnée elle ne peut détourner le regard face à la beauté tandis qu’elle peut sentir un bras chatouillé sa peau, des plumes disparaître dans son coup alors qu’elle se laisse tiré vers le corps de Ruben pour se caler contre lui. Des joues qui rougissent par leur proximité brusque et pourtant elle cale sa tête dans le creux du coup du jaune et noir tout en continuant de contempler les lumières, à deux. Finalement elle n’aurait trouvé meilleur compagnon que le jeune homme pour l’accompagner ce soir. Moment unique passé à deux et Victoire fini par détourner le regard, se redressant légèrement pour observer les traits fin de Ruben. Doux sourires sur son visage, elle vient capter ses yeux qui semblent être redevenues comme avant, alors que chaque éclat de lumière venait les allumer pour laisser apparaître ce bleu perçant les caractérisant si bien. Des yeux dans lesquels pourrait se perdre pendant des heures la rouquine. « Tu as enfin retrouver tes yeux. » Paroles laissées s'échapper involontairement, se demandant même s’il savait que ses yeux avaient changé d’aspect. Prise en flagrant délit entrain de l’admirer, Victoire baisse légèrement la tête, rougissant, quelques mèches de cheveux retombant sur son visage. C’est un rire nerveux qui s’échappent d’entre ses lèvres. « Désolé c’est juste que tes yeux … fin il avait changé pour ceux d’un oiseau. » La préfète replace ses cheveux derrières ses oreilles, prend une grande respiration avant de tourner la tête vers Ruben, la posant sur sa peluche. « En tout cas, merci beaucoup pour cette soirée. » Aveu sincère, alors qu’elle continuait de lui sourire. Visage de poupée. « Sincèrement. » Elle était honnête. Ses barrières retombées, un coeur qui se laisse aller, le bras de Ruben toujours autour de ses épaules. Son corps caler contre le siens.